Schizophrnie2010 140527174240 Phpapp02
Schizophrnie2010 140527174240 Phpapp02
Schizophrnie2010 140527174240 Phpapp02
charge
Pr. S. BERRADA
Service d’addictologie
Schizophrénie
1) Généralités
2) Principaux symptômes
3) Diagnostic
4) Evolution, causes et conséquences
Les troubles psychiatriques et le cerveau
Troubles psychotiques
Hors de la réalité
Troubles de l’humeur
Humeur inadaptée, trop haute / trop basse
Troubles anxieux
Appréhension inadaptée face au réel ou
sans objet
Troubles des conduites
Alimentaires, sexuelles, addictives
Retard mental
Incapacité à acquérir
Démences
Perte des acquisitions
Les troubles psychotiques
Perception de quelque chose qui n'existe pas pour les autres, que les
autres ne peuvent pas percevoir, mais qui fait partie de la réalité du
patient : "Pour moi, c'est vrai !"
Les idées délirantes sont des idées qui s’imposent au patient, qu’il ne
peut pas critiquer et qui sont fondées sur un ressenti qu’il ne peut pas
partager
Ils disent :
"Je suis le Prophète"
"On peut lire ou entendre mes pensées"
Ce sont des idées fausses, parfois, à partir de quelque chose de réel :
La réalité : "Un inconnu m'a regardé ce matin"
L’idée fausse : "Je pense qu'il m'en veut"
Emoussement affectif
Perte de la capacité à exprimer aisément ses émotions
Expression faciale figée
Peu d’expression gestuelle ou de mouvements spontanés
Pauvreté du contact visuel
Absence de réponse affective ou réponse inappropriée
Absence d’inflexion de la voix
Anhédonie
Perte de la capacité à ressentir du plaisir, de la joie
Diminution de l’intérêt pour les activités sociales, sexuelles et récréationnelles
Détérioration des relations amicales, sociales, professionnelles
Difficultés à mettre en place des relations d’intimité ou de proximité
Symptômes négatifs
Comportement bizarre
Anomalie du comportement organisationnel et de contrôle
Comportement sexuel et / ou social fortement inapproprié
Comportement répétitif ou stéréotypé
Agitation ou agressivité importante
Symptômes les plus fréquents de la
schizophrénie
100
90
80
70
60
% de
50
patients
40
30
20
10
0
Absence hallucinations Idées délirantes de émoussement affectif
d'introspection auditives références
Source: WHO The International Pilot Study on Schizophrenia , Geneva, World Health Organisation, 1973
Construire le diagnostic de schizophrénie
Histoire de la maladie
Circonstances Plaintes
de début actuelles
Diagnostic
Prémorbide
Les symptômes ne sont pas clairement établis
Prodromale
Présence de symptômes typiques d’intensité modérée
Aigue
Symptômes d’intensité suffisante pour porter le diagnostic
Chronique
Symptômes présents de manière intermittente
Facteurs prédictifs d’une meilleure évolution
Conséquences
Discrimination
Stigmatisation
Honte
Exclusion
Conditions de vie détériorées
Concernent
Le patient
Sa famille
Voire l’ensemble de la communauté
Conséquences somatiques de la
schizophrénie
Hypothèse
Facteurs génétiques
Modifications cérébrales à l’adolescence
Stress environnemental ou usage de produits toxiques
Neuromédiateur le plus impliqué dans la maladie : dopamine
Eléments en faveur d’une hypothèse dopaminergique
Dopamine impliquée dans :
Le contrôle moteur (striatum)
Les émotions (système limbique)
La cognition (cortex frontal)
Tous les antipsychotiques bloquent les récepteurs D2 et leur activité
antipsychotique est fortement corrélée au niveau de blocage
Les agonistes dopaminergiques ont tendance à induire des symptômes
psychotiques.
D’autres neuromédiateurs semblent aussi impliqués
Traitements médicamenteux
1) Généralités
2) Symptômes cibles et principaux effets indésirables
3) Règles de prescription
4) Traitements associés
5) Discussion autour de cas cliniques
Le traitement médicamenteux de la
schizophrénie est principalement basé sur
les antipsychotiques
La chlorpromazine a été le premier antipsychotique
Découvert en 1952
A l’Hôpital Sainte Anne, Paris
Par Jean Delay, Pierre Deniker et Henri Laborit
La « révolution neuroleptique »
Elle a permis la prise en charge dans des systèmes de soins communautaires
Nombreuses familles d’antipsychotiques
Plusieurs spectres d’activité
Symptômes négatifs / productifs
Différentes formes galéniques
Injectable / Orale
Diverses classifications
Incisifs / sédatifs
Première génération / seconde génération
Définition des neuroleptiques par
Delay et Deniker
Source : J. Delay, P. Deniker and J.M. Harl , Utilisation en thérapeutique psychiatrique d'une phénothiazine d'action
centrale élective (4560RP). Ann Méd Psychol 110 (1952), pp. 112–117.
La dopamine
Fente synaptique
Signal électrique
Vésicule de stockage
de la dopamine
Dopamine = neuromédiateur
Les 4 voies dopaminergiques du cerveau
Ganglion Basal
Voie Nigrostriée
Voie
Mesolimbique
Substance
Noire Voie
Mesocorticale
Hypothalamus
Tegmentum
Voie Tuberoinfundibulaire
Symptômes cibles des antipsychotiques
Syndrome parkinsonien :
Akinétique avec ou sans hypertonie
Hyperkinéto-hypertonique excitomoteur
Tremblements, rigidité musculaire, diminution des mouvements.
Ces manifestations sont angoissantes, mais généralement sans
danger
Le patient doit en parler à un soignant
L’adaptation des doses de médicament peut, le plus souvent, limiter
ces effets
Si nécessaire, des traitements correcteurs peuvent être utilisés. Ils
doivent être réévalués très régulièrement avec le médecin. Ils
peuvent être :
Injectables (dans les cas aigus)
Oraux (contractures, raideurs)
Principaux effets indésirables neurologiques
(suite) et psychiques
Akathisie
Impossibilité de tenir en place avec impatience incoercible des membres
inférieurs
Dystonie
Contractures musculaires du cou, de la bouche, de la face, avec mouvements
involontaires
Dyskinésies précoces
Torticolis spasmodique, crise oculogyre, trismus…
Dyskinésies tardives
Mouvements anormaux qui touchent principalement la zone buccale mais
peuvent s'étendre à toute la musculature corporelle
Effets psychiques
Indifférence psychomotrice
Somnolence
Principaux effets indésirables endocriniens
Evaluation régulière :
Efficacité et tolérance
Surveillance :
Neurologique, Tension Artérielle, transit, température, ECG,
biologie, tolérance…
Durée :
Premier épisode schizophrénique : au moins 2 ans
Episodes ultérieurs : au moins cinq ans
Adaptation posologie :
Plus petite dose efficace
Source : Haute Autorité de Santé : Guide – Affection de longue durée. Schizophrénie, Juin 2007, Paris.
Trois antipsychotiques figurent sur la liste
des médicaments essentiels de l’OMS
15e édition de la liste des médicaments essentiels :
Traitements utilisés dans les troubles psychotiques :
Chlorpromazine ou médicament comparable*
Comprimés à 100 mg
Forme buvable 25 mg / 5 ml
Injectable 25 mg / ml ampoule de 2 ml
Fluphenazine ou médicament comparable*
Injectable ampoule de 25 mg
Halopéridol ou médicament comparable*
Comprimés à 2 et 5 mg
Injectable 5mg en ampoule de 1 ml
* médicament comparable = médicament d’efficacité clinique comparable au sein d’une famille
pharmacologique, défini dans les listes nationales de médicaments essentiels qui doivent
comporter un choix final de médicaments qui leur est propre et qui dépend des produits
disponibles localement et de leur prix.
Source : Liste modèle des médicaments essentiels, 15e édition, OMS, Genève, 2007.
Place des anxiolytiques dans le traitement
à long terme
En association aux neuroleptiques, les anxiolytiques, principalement
les benzodiazépines (BZD) peuvent contribuer à améliorer :
l'anxiété, les troubles de l'attention,
l'irritabilité, l'anhédonie,
la passivité, parfois même l'akathisie et les syndromes extra-
pyramidaux.
Les effets des BZD restent généralement modérés et apparaissent à
des doses élevées :
risques iatrogènes : somnolence, défaut de vigilance, ataxie, troubles cognitifs,
dépendance.
Leur prescription ne doit pas être systématique.
Les BZD peuvent être utiles lors des décompensations aigues qui
surviennent lors de traitements au long cours sur :
l'anxiété et/ou l'agitation
Sources : Conférence de consensus : Stratégie thérapeutiques à long terme dans les psychoses schizophréniques, éditions
Frison Roche, 1994. Haute Autorité de Santé : Guide – Affection de longue durée. Schizophrénie, Juin 2007, Paris.
Place des correcteurs
Source : Conférence de consensus : Stratégie thérapeutiques à long terme dans les psychoses schizophréniques, éditions
Frison Roche, 1994.
Place des antidépresseurs dans le traitement à
long terme des psychoses schizophréniques ?
Conférence de consensus*
Dans les manifestations aigues des processus schizophréniques
comportant une symptomatologie dépressive, l'association
d'antidépresseurs
N'améliore pas de manière significative ces symptômes par rapport à
l'utilisation isolée des neuroleptiques.
Pour certains auteurs, l'utilisation de ces antidépresseurs pourrait même être
parfois un facteur d'aggravation.
Chez les patients souffrant de schizophrénie chronique déficitaire,
l'association d'un neuroleptique et d'un antidépresseur
Ne semble pas donner de meilleurs résultats que la prescription d'un
neuroleptique seul, surtout s'il est désinhibiteur.
Haute Autorité de Santé*
Les antidépresseurs et les thymorégulateurs peuvent être indiqués en
cas de trouble de l'humeur ou de troubles anxieux associés
* Pour chaque pays se référer aux AMM des médicaments.
Sources : Conférence de consensus : Stratégie thérapeutiques à long terme dans les psychoses schizophréniques, éditions
Frison Roche, 1994. Haute Autorité de Santé : Guide – Affection de longue durée. Schizophrénie, Juin 2007, Paris .
Soins psychosociaux
Les médicaments
Diminuent l’intensité des symptômes
Améliorent l’intégration
Familiale
Sociale
Professionnelle
La schizophrénie est très améliorée par le traitement, mais la fragilité et
quelques symptômes persistent
Le soutien
Présent à toutes les étapes de la maladie
Il est structuré et repose sur la compréhension de la maladie
Notamment sur le défaut d'initiative du patient et les peurs de la famille
Il active un réseau de personnes de proximité qui :
Apportent des réponses concrètes aux difficultés quotidiennes
Soulagent la souffrance
Facilitent la réhabilitation
Quelques pistes pour définir des objectifs
de réhabilitation