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COURS DE DROIT DE LA CONCURRENCE

ET DE LA CONSOMMATION

A L’INTENTION DES ETUDIANTS


DE M1 Droit privé (EC2) et M1 Droit économique et
des affaires (EC2)
Faculté des Sciences juridique, Politique et
Administrative

Par :
LWANGO MIRINDI Patient, PhD
Professeur associé
Année universitaire 2023-2024
INTRODUCTION GENERALE
 Objet du droit de la concurrence et du droit de la
consommation:
• Le droit de la concurrence a pour but de régir la compétition
entre agents économiques sur un même marché
• Le droit de la consommation organise les relations entre les
entreprises et les consommateurs.
 Rapport entre le droit de la concurrence et le droit de la
consommation:
« Parce que l’enjeu de la concurrence est de s’attirer une clientèle
ie des consommateurs, toute disposition du droit de la
concurrence concerne, au moins indirectement, les
consommateurs. Le droit de la concurrence conforte ainsi le droit
de la consommation et réciproquement le droit de la
consommation complète le droit de la concurrence. » (Yvette
Rachel KALIEU ELONGO, 2013, p. 44).
 De plus, le droit de la consommation se nourrit des règles du
droit commun, dans la mesure où elles protègent le
consommateur. A ce titre, il emprunte à d’autres matières telles
que : le droit de la concurrence ; le droit commercial (de
nombreux actes de consommation trouvent leur origine dans
des actes de commerce) ; le droit pénal (de nombreuses
obligations imposées aux professionnels dans le but de protéger
les consommateurs sont assorties de sanctions pénales) ; le
droit administratif (face à certains services publics, les usagers
se trouvent en situation de véritables consommateurs ; en
outre, une partie du dispositif de protection du consommateur
repose sur des mécanismes de droit public) ; le droit judiciaire
(dans certains pays, le souci d’assurer au consommateur un
meilleur accès à la justice a conduit à des réformes de la
procédure civile. Ex : l’admission de l’action collective des
consommateurs). (Vincent LAMANDA, 2009, p. 191)
Plan sommaire du cours:
Premier chapitre = Droit de la concurrence
Deuxième chapitre = Droit de la consommation
CHAPITRE 1. DROIT DE LA
CONCURRENCE
 Définition du droit de la concurrence :
Ensemble des règles ayant pour but d’encadrer
l’exercice par les commerçants et industriels du
principe de la libre concurrence.

Il peut également être défini comme étant la


réglementation économique de la concurrence
ou « législation antitrust » en particulier aux
Etats-Unis d’Amérique (Gérard FARJAT, p. 237).
 Champ du droit de la concurrence :
-fait partie du droit commercial, car il concerne de
manière particulière les commerçants et industriels;
-se nourrit d’autres règles légales protégeant les droits
de propriété intellectuelle, en particulier industrielle;
régissant la pratique des prix, ou encore celle de la
publicité…
-s’applique entre commerçants ou industriels exerçant
une activité similaire ou proche (Alain COMLAN), c’est-
à-dire à ceux qui, sur un marché déterminé, « offrent
des produits ou services tendant à satisfaire des besoins
identiques ou similaires ». (Jeannine KEWANG à NWAL).
Attention:
Le droit de la concurrence ne concerne pas les
règles relatives à la publicité dans le cadre de
certaines professions ou ordres professionnels
comme le Barreau, qui sont régis par des règles
particulières (cf. loi organique sur le barreau,
ROI cadre, ROI des barreaux…).
SECTION 1. LES PRINCIPES FONDANT LE
DROIT DE LA CONCURRENCE
§1. Enumération
1. Liberté du commerce et de l’industrie
Implique la liberté, « le droit pour tout commerçant
d’exercer la même activité que d’autres et d’essayer
d’attirer la clientèle ». (NGUYEN Chanh Tam et al., p. 79).
→ A donné naissance au principe de la libre concurrence.
2. Libre concurrence
Implique une libre compétition entre commerçants et
industriels, et ce en vue d’attirer et de conserver le plus
de clients possibles.
3. Loyauté dans les opérations commerciales
La libre concurrence doit s’exercer en usant de
moyens ou procédés honnêtes permettant de gagner
la clientèle. Ex: Innovation technique à un produit
existant et son amélioration en vue d’obtenir une
part importante du marché; usage de techniques de
vente nouvelles et améliorées pour s’assurer une
part importante du marché…
Cependant, une liberté absolue dans l’exercice du
droit de libre concurrence pourrait aboutir à des
pratiques de nature à supprimer purement et
simplement les principes mêmes de la libre
concurrence et de la liberté du commerce et de
l’industrie.
Pour éviter cela, des règles encadrant le principe
de libre concurrence ont été mises en place soit
par l’Etat soit par les commerçants eux-mêmes.
Ce sont ces règles qui forment le droit de la
concurrence.
→La loyauté dans les opérations commerciales
est garantie grâce à des sanctions pénales
prévues dans la loi n°18/020.
→Le commerçant victime d’un acte de
concurrence déloyale de la part d’un autre
commerçant peut saisir le juge compétent pour
obtenir un dédommagement.
§2. Limitations de la libre concurrence
 Contexte de naissance du droit de la concurrence =
théories économiques prônant le capitalisme libéral
(économie de marché régulée par la loi de l’offre et de la
demande et avec un rôle limité de l’Etat).
→ Dans ce contexte, certains commerçants avaient recours
à des procédés contraires aux usages du commerce et à
l’honnêteté professionnelle (ex: dénigrement des
concurrents, imitation de leurs produits, débauchage de
leur personnel).
→ D’où des recours ont été déposés en justice par les
victimes de tels actes et ces actions aboutirent à des
condamnations fondées sur le droit de la responsabilité
civile. D’où la première contribution au développement du
droit de la concurrence fut jurisprudentielle.
→ Par après, suite aux pratiques nouvelles des entreprises
visant à restreindre ou supprimer la concurrence (ex: les
ententes pour uniformiser les prix ou former des
monopoles), les Etats ont dû adopter des dispositions légales
ou réglementaires pour d’une part garantir une concurrence
libre et honnête à travers la transparence des opérations
commerciales et d’autre part sanctionner les comportements
anticoncurrentiels. = USA (législations antitrust sévères),
France (choix entre bonnes et mauvaises ententes)…
En RDC = comme en France: l’Etat, à travers le droit de la
concurrence, garantit la transparence dans les opérations
commerciales en encourageant les bonnes ententes (qui ont
un effet bénéfique sur l’économie et à l’égard des
consommateurs) et interdit les mauvaises ententes (ayant un
effet contraire).
1. Limitation par l’Etat et objectifs visés
1.1. Protection des commerçants
Ex législation relative :
• À la réglementation des prix contenant des dispositions
notamment sur la publicité des prix par leur affichage et
l’établissement des factures (loi organique n°18/020) ;
• Aux poids et mesures ;
• À la publicité (AD 04/DIP/004/90 du 21 avril 1990,
portant dispositions réglementaires générales en
matière de publicité en RDC).
• Aux droits de propriété industrielle portant sur le brevet,
la marque de fabrique et de commerce, les dessins et
modèles industriels.
 Brevet =
→Titre de propriété délivré par l’Etat à toute personne qui fait une
invention et en donne la description détaillée dans les formes
requises…
→Confère à son titulaire un monopole d’exploitation pendant 20
ans, à l’expiration desquels le brevet tombe dans le domaine public.
L’atteinte à ce monopole d’exploitation par un tiers donne ouverture
à l’action en contrefaçon intentée par le propriétaire du brevet +
dommages-intérêts + confiscation des objets confectionnés en
contravention du brevet
→Le brevet doit se rapporter à une invention c.à.d. à une création
originale, fruit de l’activité humaine ; nouvelle au moment où la
demande de brevet est faite ; revêtant un caractère
industriel (pouvant donner lieu à des applications concrètes sur le
plan de l’industrie ou du commerce) ; et ayant un objet licite c.à.d.
un objet ne contrevenant ni à l’ordre public, ni aux bonnes mœurs »
(Gérard FARJAT, p.52).
→Le titulaire du brevet peut céder ses droits patrimoniaux
attachés au brevet ou en faire un apport en société. Il a
également le droit de concéder des licences d’exploitation
moyennant redevance. Il peut transmettre entre vifs ou
pour cause de mort tout ou partie des droits attachés à
l’invention ou à la découverte.
 Brevet d’invention (couvre à titre principal une invention
qui à la date du dépôt de la demande y relative n’a pas
encore été brevetée);
 Brevet d’importation (couvre une invention pour laquelle
à la date du dépôt de la demande y relative, son titulaire a
déjà obtenu un brevet d’invention dans un pays étranger);
 Brevet de perfectionnement (porte sur toute amélioration
substantielle d’une invention déjà brevetée).
→ NB: Le brevet est différent du certificat d’encouragement
car ce dernier est accordé à une personne qui n’a pas fait une
invention mais plutôt a découvert un objet déjà existant mais
non encore trouvé (ex: une œuvre d’art ancienne et enfouie
dans le sol).
 Marque de fabrique et de commerce = tout signe servant à
distinguer les produits d’une industrie ou les objets d’un
commerce (ex : emblèmes, cachets, vignettes, timbres,
etc.).
→ Doit présenter un caractère d’originalité et de nouveauté.
→ Droit à la marque s’acquiert par le premier usage effectif et
public de la marque par son titulaire sur le territoire de la RDC.
→Propriétaire de la marque doit en effectuer le dépôt au
ministère de l’Economie Nationale, comme pour l’invention
(Gérard Farjat, pp. 177-178 ).
 Dessins et modèles industriels = « combinaisons de
lignes, de figures, de couleurs ou de formes
plastiques, dessinées, appliquées, gravées, sculptées,
repoussées, moulées, tissées, brodées, etc., ayant
pour but de donner à un objet quelconque un aspect
de nouveauté et une individualité propre ».
→ Pour être protégés, ils doivent avoir une originalité et
une nouveauté.
→ Le droit aux dessins et modèles industriels s’acquiert
par le premier usage qui en est fait par son inventeur.
→ Nécessité du dépôt auprès de l’Etat pour être
protégés.
 Dénominations commerciales et géographiques =
sigles distinctifs de l’entreprise en tant qu’organisme
mais aussi des signes distinctifs des produits réalisés
par l’entreprise.
Parmi elles on note:
→ L’appellation d’origine = lieu déterminé, localité,
région, pays servant à distinguer un ou plusieurs
produits qui en sont originaires et dont les
caractéristiques sont dues essentiellement au milieu
géographique.
→ L’indication de provenance = expression ou tout
signe utilisé pour indiquer qu’un ou plusieurs produits
proviennent d’un lieu géographique déterminé
(localité, région, pays). Ex: Made in…
1.2. Protection des consommateurs
Les consommateurs sont protégés contre les
actes anti-concurrentiels. Ex: la possibilité d’une
action judiciaire de la part d’une victime d’une
publicité mensongère.
1.3. Promotion du progrès économique et social
Certains actes de concurrence déloyale sont
prohibés dans le but de ne pas retarder le
progrès économique et social. Ex: retarder la
mise sur le marché d’un produit médical
nouveau et meilleur, en vue d’écouler les
produits médicaux antérieurs.
2. Limitations conventionnelles

2.1. Contrats les plus fréquents


2.1.1. Clause de non-concurrence
= par laquelle l’une des parties au contrat
s’engage à ne pas faire concurrence à l’autre
pendant un certain temps.
Ex: En cas de cession d’un fonds de commerce, le
cédant peut s’engager à ne pas se réinstaller.
Ex: Dans un contrat de travail, l’employeur peut
prévoir une clause interdisant au salarié d’entrer
à l’expiration du contrat, dans une maison
concurrente.
2.2.2. Contrat et clause d’exclusivité
= Engagement de l’un des partenaires à se
ravitailler exclusivement chez un fournisseur qui lui
a consenti un avantage donné (par exemple un prêt
ou une location) (Alain COMLAN, p. 71). De même,
un producteur peut convenir d’une clause
d’exclusivité avec son (ou ses) concessionnaire(s)
prévoyant un refus de vendre à tous ceux qui ne
sont pas concessionnaires exclusifs (Gérard FARJAT,
p. 244).
2.1.3. Ententes
a. Notions
Ce sont des accords intervenant entre plusieurs entreprises.
B. Formes
 Concentration horizontale
= Les contrats d’union qui, d’après Farjat, « traduisent une
collaboration entre des parties qui occupent normalement la
même position dans l’activité économique. Les contrats d’union
réalisent normalement une concentration horizontale.
La concentration horizontale, relève Testenoire, « regroupe des
firmes (au sein d’un même secteur), fabriquant le même
produit principal afin de réduire des coûts de production par
économies d’échelle ».
Ex: une fusion entre deux sociétés de télécommunication.
 Concentration verticale
Les contrats d’intégration ou de quasi-intégration
ou de dépendance réalisant, selon Farjat, une
concentration verticale et qui sont caractérisées par
l’existence d’une entreprise dominante, appelée
souvent « pôle de coordination », de relations
hiérarchiques et inégalitaires.
La concentration verticale, selon Testenoire,
regroupe des firmes situées à différents stades du
processus productif (au sein d’une même branche),
dans les filières industrielles notamment, afin de
s’assurer la sécurité des approvisionnements
(intégration ascendante) ou des débouchés
(intégration descendante).
Ex concentration verticale ascendante = une
fusion entre une société productice de voiture
et une société productice de pneus.
Ex concentration verticale descendante = une
fusion entre un producteur d’artistes musiciens
et une maison de vente de disques.
 Concentration diagonale
La concentration diagonale ou conglomérale, écrit
Testenoire, regroupe des firmes dont l’activité appartient
à des branches différentes et techniquement non
complémentaires, afin de répartir les risques et de
s’assurer de la rentabilité des capitaux. Par exemple
General Electric est un conglomérat présent dans les
services financiers (Sovac en France), dans l’audiovisuel
(RCA-NBC), le nucléaire, la motorisation aéronautique,
les chemins de fer (locomotives), les turbines à gaz,
l’électroménager, etc ».
2.2. Conditions d’admissibilité
2.2.1. Clause de non-concurrence et contrat et
clause d’exclusivité
- Doivent être limités dans le temps ou dans
l’espace.
- Exigent qu’il y ait une réciprocité dans les
engagements des partenaires (surtout en cas de
contrat d’exclusivité).
- Ne doivent pas conduire directement ou
indirectement à des prix imposés ;
- Doivent tendre à assurer un meilleur service au
consommateur.
2.2.2. Ententes
Ne sont pas admises lorsqu’elles ont pour objet ou effet :
• d’empêcher, de restreindre ou de ne pas faciliter le jeu
de la concurrence sur un marché, en rendant
impossible l’abaissement des prix de revient ou de
vente ou en entraînant une hausse artificielle des prix ;
• de retarder le progrès technique ;
• de limiter l’exercice de la libre concurrence par
d’autres commerçants.
Sont également prohibées « les activités d’une entreprise
ou d’un groupe d’entreprises occupant sur le marché
intérieur une position dominante, caractérisée par une
situation de monopole ou par une concentration
manifeste de puissance économique, lorsque ces activités
ont pour objet ou peuvent avoir pour effet d’entraver le
fonctionnement normal du marché » (Jeannine KEWANG à
NWAL, p. 12; Alain COMLAN, p. 72; Gérard FARJAT, pp.
249-250).
En bref, une entente est mauvaise lorsque ses effets sont
mauvais.
SECTION 2. LES ACTES REPRIMES
NB: Pour bien étudier ce chapitre, chaque étudiant devra
se munir de la Loi organique n°18/020 du 09 juillet 2018
relative à la liberté des prix et à la concurrence.
§1. Enumération
1. Actes de concurrence déloyale
1.1. Notion
= Article 41 loi n°18/020
1.2. Sortes
- Dénigrement (article 42)
- Désorganisation de l’entreprise rivale (article 43)
- Utilisation illégitime de la réputation d’autrui (article 44)
- Vente à prime (article 5(19))
- Vente avec boule de neige (article 5(17).
2. Pratiques anticoncurrentielles
2.1. Définition
= Article 5(10) loi n°18/020
2.2. Sortes
= Article 29 loi n°18/020
- Ententes anticoncurrentielles (article 30)
- Abus de position dominante (article 32)
- Exploitation abusive de l’état de dépendance
économique (article 33).
3. Pratiques restrictives de la concurrence
3.1. Définition
= Article 34 loi n°18/020.
3.2. Sortes
- Imposition d’un prix minimal de vente = articles 21(2),
25(7), 34(1) et article 11 al. 2 loi n°18/020.
- Refus de vente = articles 35, 36, 38 loi n°18/020.
- Pratiques discriminatoires de vente = articles 21(3), 39 et
40 loi n°18/020.
§2. Sanction des actes et pratiques anticoncurrentiels
1. Infractions en matière de concurrence déloyale
1.1. Enumération = articles 61 et 62 loi n°18/020.
1.2. Sanctions = articles 63, 71 à 73, 75 et 76 loi n°18/020.
1.3. Procédure = articles 77, 82 à 84.
2. Sanction par la commission de la concurrence
2.1. Mission de la commission de la concurrence =
article 58 loi n°18/020.
2.2. Organisation et fonctionnement = La Commission
sera organisée par décret du 1er Ministre à venir. En
attendant, ses missions sont exercées par la
Commission instituée en vertu du texte antérieur
(Arrêté départemental DENI/CAB/06/013/87 du 26
mai 1987 portant création et fonctionnement de la
Commission de la concurrence, Journal officiel de la
RDC, n°12, 15 juin 1987, p. 62).
2.3. Procédure et sanctions = articles 73, 77, 82, 83.
3. Sanction judiciaire à la requête de la victime
3.1. Principe = article 74 loi n°18/020.
3.2. Exigence de la preuve:
Pour obtenir la condamnation du commerçant fautif, le
commerçant victime doit démontrer l’existence:
- De la faute, c’est-à-dire de l’acte ou de la pratique anti-
concurrentielle.
- Du préjudice qu’il a personnellement subi, lequel
consiste dans l’atteinte à sa clientèle.
- Du lien de causalité entre la faute et le préjudice subi.
Ex: perte de clients et diminution des ventes de la
victime, depuis que l’acte anti-concurrentiel a été posé;
combinée avec une augmentation concomitante des
ventes du concurrent fautif depuis que ce dernier a
posé son acte anti-concurrentiel.
3.3. Effet de l’action judiciaire sur l’activité du
commerçant fautif
Le commerçant reconnu fautif sera condamné à cesser
l’acte ou la pratique anti-concurrentiel. Cela peut avoir un
impact sur l’activité du commerçant condamné, qui peut
voir son chiffre d’affaires baisser. Il en est de même si le
commerçant fautif est condamné au paiement de
dommages-intérêts.

3.4. Astreinte comme moyen de contrainte = article 74


alinéa 3 loi n°18/020.
CONCLUSION DU CHAPITRE
La concurrence est permise entre commerçants et industriels= le
commerçant peur conquérir la clientèle (y compris des concurrents), mais
en utilisant des procédés loyaux et honnêtes en matière commerciale.

Si le commerçant recourt à des actes de concurrence déloyale ou à des


pratiques anti-concurrentielles, il s’expose à des condamnations aussi
bien civiles que pénales qui auront des conséquences néfastes non
seulement sur ses activités mais aussi sur sa réputation. En effet, l’emploi
de procédés incorrects, de manière intentionnelle ou non, y compris par
simple négligence est sanctionné.

En définitive, pour les commerçants il faut veiller à ce que la libre


compétition économique ne dégénère pas en pratiques illicites, surtout
en matière de publicité. La même recommandation vaut pour le
consommateur car ce dernier est lui aussi protégé par les dispositions
légales et réglementaires contre les actes dénotant d’une compétition
déloyale entre commerçants ou industriels.
CHAPITRE 2. DROIT DE LA
CONSOMMATION
 Le droit de la consommation est un ensemble de règles
juridiques qui s’appliquent aux relations entre les professionnels
et les consommateurs.
 Il peut être défini de deux manières :
• Soit en se fondant sur un critère matériel : dans ce sens, on
considère que le droit de la consommation rassemble
l’ensemble des règles applicables aux actes de consommation ;
• Soit en se fondant sur un critère finaliste : dans ce cas, on estime
que le droit de la consommation est l’ensemble des règles qui
ont pour but de protéger le consommateur face au
professionnel. (Vincent LAMANDA, 2009, p. 185).
→ Avant d’aborder le contenu du droit de la consommation
(section 2), il importe de nous attarder sur les concepts-clés utilisés
dans cette matière juridique (section 1).
SECTION 1. NOTIONS
§1. Origines du droit de la consommation
1. Contexte de naissance
1.1. Passage de la société de production à la société de
consommation
« Le passage d’une société industrialisée à une société de
consommation développa, à partir des années 1960, l’idée qu’il
était nécessaire de protéger une nouvelle catégorie de
cocontractants. Cette approche nouvelle, le consumérisme, vit le
jour aux Etats Unis sous l’influence d’auteurs comme Herbert
Marcuse, John Kenneth Galbraith et certains groupes de lobbies.
Il fut rapidement repris par la politique. Ainsi, dans son célèbre
discours sur l’état de l’Union prononcé le 15 mars 1962, le
Président Kennedy devait reconnaître aux consommateurs des
droits positifs sur les professionnels: droit à la sécurité, droit à
l’information et droit d’expression.
En France, il fallut attendre le début des années
soixante-dix pour qu’apparaisse un véritable droit
de la consommation, qui, prenant définitivement
acte de l’inégalité contractuelle, ait pour finalité de
protéger la partie la plus faible du contrat, le
consommateur. » (Vincent LAMANDA, 2009, p.
181).
→ Consécration en France = La loi nº 2014-344
relative à la consommation du 17 mars 2014, dite
loi Consommation
1.2. Protection insuffisante du consommateur par le droit
civil des contrats
En France, les solutions du droit civil (notamment la théorie des
vices du consentement) se sont révélées insuffisantes pour assurer
une complète protection du consommateur:
 Elles reposent sur l’action du consommateur, or les aléas de
l’action judiciaire font souvent hésiter ledit consommateur à
engager une telle action.
 Elles font reposer la charge de la preuve sur le consommateur.
Or, très souvent, cette preuve est très difficile à rapporter. Ex :
cas de promesses verbales non tenues ou d’un abus de
faiblesse.
 Elles sont souvent inadaptées à la protection du
consommateur. Ex : selon l’article 1110 du Code Civil français,
l’erreur commise par une partie au contrat ne peut justifier la
nullité des conventions que si elle porte sur la valeur de l’objet
du contrat ou les motifs qui ont conduit les parties à contracter.
→ « On en a donc conclut que le législateur devait intervenir pour
équilibrer les rapports entre professionnels et consommateurs et poser
des règles plus efficaces que celles du code civil. » (Vincent LAMANDA,
2009, p. 181).
1.3. Besoin de protéger le consommateur (partie faible au contrat) face
au professionnel (partie forte au contrat)
 Etant en position de supériorité tant économique, que juridique ou
intellectuelle, le professionnel est en mesure d’imposer sa vision des
choses.
 Consommateurs souvent démunis face à des professionnels
déloyaux, des méthodes commerciales intrusives et des modèles
contractuels asservissants, issus de contrats standardisés prérédigés
et conclus en masse par les consommateurs.
 Relations contractuelles sont souvent déséquilibrées, notamment
avec les contrats d’adhésion et les conditions générales d’utilisation
des plateformes contenant des stipulations défavorables aux
internautes (loi étrangère, restrictions techniques, utilisation de
données personnelles, etc. (Delphine BAZIN-BEUST, 2020, p. 20).
2. Quid en RDC ?
 Inexistence d’un code de la consommation en RDC.
 Protection des consommateurs = partielle, car assurée par
des textes épars qui ne visent pas principalement cette
protection.
Ex : dispositions législatives traitant de la publicité dans le
secteur pharmaceutique, de l’affichage des prix, de
l’interdiction de refuser de vendre un produit une fois que
celui-ci a fait l’objet d’une offre et que les conditions de la
vente ont été réunies, et de l’interdiction également de
refuser de fournir une prestation de services une fois que
celle-ci est devenue exigible [...]. (Emile Lambert OWENGA
ODINGA, 2002, p.1).
 Aspects du droit de la consommation à appréhender à
travers lesdits textes légaux et réglementaires.
§2. Présentation du droit de la consommation

1. Finalités du droit de la consommation


 Le droit de la consommation est « conçu comme
un droit dérogatoire au droit commun pour
rééquilibrer les rapports de force et les relations
économiques nouées entre les professionnels et
les consommateurs » (Delphine BAZIN-BEUST,
2020, p. 19).
 Il vise à protéger les consommateurs tout en
régulant l’activité des professionnels (Delphine
BAZIN-BEUST, 2020, p. 20).
2. Objet du droit de la consommation
 Il traite de méthodes commerciales, de
techniques contractuelles, de relations
concurrentielles mais aussi de difficultés
financières » (Delphine BAZIN-BEUST, 2021,
p. 17).
 Il comporte :
• Des règles impératives assorties de sanctions de peines et
amendes ;
• Des règles à finalité préventive (Ex : il cherchera à retirer du
marché les produits dangereux avant qu’ils ne causent des
dommages, ou encore à éliminer les clauses abusives avant
que les contrats ne soient conclus; à améliorer le
consentement du consommateur au moment de la formation
du contrat, en obligeant le professionnel à l’informer ou en lui
accordant un délai de réflexion ou de repentir. (Vincent
LAMANDA, 2009, p. 184) ;
• Des règles à finalité curative (ex: en cas de surendettement du
consommateur)
• Des règles à finalité à la fois préventive et curative (ex:
obligation de conformité et de sécurité, interdiction des
clauses abusives).
3. Acteurs du droit de la consommation
3.1. Professionnel
C’est celui qui :
• agit pour les nécessités de son activité
professionnelle.
• NB : le professionnel qui agit pour satisfaire des
besoins non professionnels est considéré comme un
consommateur. (Vincent LAMANDA, 2009, p. 188).
• agit à l’occasion d’une activité professionnelle
entendue dans son sens le plus large, commerciale,
industrielle, artisanale, libérale, voire agricole
(Jérôme JULIEN, 2022, §19).
→ Sept critères interdépendants :
• le professionnel s’affiche comme tel ;
• il exerce une activité de production, de distribution de biens ou de
prestation de services ;
• il accomplit son activité de façon indépendante et à titre habituel ;
• cette activité est rémunérée ;
• l’activité s’exerce au sein d’une organisation fonctionnelle, si
rudimentaire soit-elle ;
• il a la maîtrise professionnelle de son activité (liée à une formation
spécifique, une expérience) ;
• il a autorité sur les personnes qu’il introduit dans l’exécution du
contrat
→ Peu importe que le professionnel soit une personne physique ou
une personne morale; ni la taille de l’entreprise (s’il y en a une) et
même le statut sous lequel l’activité est exercée. (Jérôme JULIEN,
2022, §19).
3.2. Consommateur
Il s’agit de :
• « L’acquéreur non professionnel de bien de consommation
destiné à son usage personnel », « La personne qui, pour
ses besoins personnels, non professionnels, devient une
partie à un contrat de fournitures de biens ou de services »,
« La personne physique ou morale de droit privé qui se
procure ou utilise des biens et des services pour un usage
non professionnel. » (Vincent LAMANDA, 2009, p. 187)
• « La qualité de consommateur est retenue chaque fois que
le contrat conclu n’a pas de lien direct avec l’activité
professionnelle du cocontractant. Le consommateur est
parfois appelé non professionnel ou profane. » (Yvette
Rachel KALIEU ELONGO, 2013, p. 43).
4. Sources du droit de la consommation
4.1. Sources nationales
An plan national, certains pays ont adopté un
code de la consommation, qui constitue la
source principale du droit de la consommation.
Dans d’autres, le droit de la consommation
découle de législations diverses.
4.2. Sources supranationales
Ex: Droit communautaire, Principes directeurs
des Nations unies pour la protection du
consommateur…
5. Particularités du droit de la
consommation par rapport au droit civil
des contrats
 A la différence du droit civil qui intervient a posteriori pour
protéger le débiteur, le droit de la consommation tend à
guérir avant de réparer.
 Le droit civil est marqué par la règle de l’autonomie de la
volonté (liberté contractuelle, les règles d’ordre public étant
l’exception); tandis que le droit de la consommation comporte
des dispositions d’ordre public c.à.d. auxquelles il est
impossible de déroger par voie de contrat : ces dispositions
doivent s’appliquer même si le consommateur, qu’elles sont
censées protéger, ne les invoque pas lui-même = le juge peut
les soulever d’office dans les litiges nés de leur application.
 Le code civil a une approche individuelle des problèmes
juridiques = les acteurs juridiques sont appréhendés dans
leurs relations individuelles avec autrui ; tandis que le droit
de la consommation, tout en ne négligeant pas la relation
individuelle entre le consommateur et le professionnel, va
au-delà pour prendre en compte la dimension collective de
la consommation. Aussi, favorise-t-il le regroupement des
consommateurs en associations, pour leur donner davantage
de force et rompre l’isolement dont ils peuvent souffrir.
 Le droit de la consommation permet l’intervention
d’organismes administratifs chargés de concourir à l’intérêt
collectif des consommateurs. (Vincent LAMANDA, 2009, pp.
183-185)
 Le droit civil vise la protection du contrat (force obligatoire
du contrat); tandis que le droit de la consommation vise la
protection du consommateur (Jérôme JULIEN, 2022, §11).
SECTION 2. CONTENU DU DROIT DE LA
CONSOMMATION
Consommation = « l’acte qui consiste à
l’utilisation des richesses produites. Elle
regroupe l’ensemble des opérations
économiques et juridiques qui tendent à
l’utilisation des biens de consommation i-e
ceux qui se détruisent par le premier usage.
Plus largement, la consommation permet la
satisfaction des besoins de la vie courante. »
(Yvette Rachel KALIEU ELONGO, 2013, p. 43).
 A l’origine de la consommation se trouve le contrat de
consommation. Dans le cadre de ce dernier, le droit de la
consommation envisage plusieurs protections en faveur
du consommateur, à savoir :
• durant la phase précontractuelle, notamment par une
information très importante ;
• durant le processus de conclusion du contrat, par une
réglementation très stricte de certaines pratiques
commerciales ;
• dans la rédaction même de la convention ;
• contre les clauses abusives. (Jérôme JULIEN, 2022, §205).
§1. Contrat de consommation
1. Forme
 Principe :
En droit de la consommation, c’est principalement le
consensualisme qui forme la règle.
→ Application du droit commun des contrats :
• la forme des contrats de consommation est libre ;
l’écrit n’est même pas requis pour la validité de l’acte.
Ce n’est que par exception que la validité de l’acte sera
soumise à l’accomplissement d’une forme particulière
comme la rédaction d’un acte notarié (le contrat est
alors solennel). (Jérôme JULIEN, 2022, §185).
NB: en droit congolais = obligation de preuve écrite au-
delà d’une somme d’argent précise.
→ Pour éviter la déloyauté dans la rédaction et la
forme du contrat, les codes de la consommation
exigent :
• la clarté (ex: exigence d’une langue de rédaction,
mentions obligatoires dont certaines manuscrites ;
taille précise des caractères…)
• et la transparence (remettre à toute personne
intéressée qui en fait la demande un exemplaire
des conventions qu’ils proposent habituellement).
(Jérôme JULIEN, 2022, §§187-193).
2. Techniques de rédaction
Globalement, les clauses d’un contrat de consommation
peuvent se diviser en deux catégories :
• Clauses principales dont la précision doit être grande = qui
sont propres à la convention conclue. Elles ont trait à l’objet
du contrat (la détermination de la chose, ou de la prestation
attendue), au prix (sa détermination, les éventuels délais de
paiement, etc.), aux conditions particulières de son
exécution (délai, etc.).
• Clauses secondaires. = qui ne sont pas propres à la
convention envisagée, mais peuvent au contraire se
retrouver dans de nombreux contrats. Elles sont en réalité ce
que l’on appelle des clauses de style, impersonnelles et
réutilisables d’un contrat à l’autre : elles sont relatives à la
responsabilité, aux pénalités pour retard ou inexécution, au
dédit, aux garanties, etc. (Jérôme JULIEN, 2022, §197).
3. Interprétation du contrat
→ Le contrat doit être interprété lorsqu’il est obscur.
→ Recours aux règles d’interprétation prévues par le
Code de la consommation là où il existe. Dans ce cas,
les règles prévues par ledit Code sont impératives
c.à.d. s’impose à celui qui interprète. Ex : le Code de
la consommation s’attache aux personnes. Il en
résulte que l’interprétation est toujours favorable au
consommateur). (Jérôme JULIEN, 2022, §204).
→ A défaut, recours aux textes légaux spécifiques à
l’objet du contrat ou au droit commun des contrats
(CCCLIII dans le cas de la RDC).
4. Lutte contre les clauses abusives
4.1. Définition
Cf. Article L. 132-1 du Code français de la
consommation : « dans les contrats conclus entre
professionnels et non-professionnels ou
consommateurs, sont abusives les clauses qui ont
pour objet ou pour effet de créer, au détriment du
non-professionnel ou du consommateur, un
déséquilibre significatif entre les droits et obligations
des parties au contrat ».
4.2. Contrats concernés
→ Tous les types de contrat peuvent être
concernés par la réglementation sur les clauses
abusives: vente, louage, prestation de service, etc.
→ La protection s’étend quel que soit le support de
la convention ou de la clause (écrit, électronique…)

4.3. Critères de l’abus


= Clause qui crée déséquilibre significatif entre les
droits et obligations des parties.
→ La clause doit contenir le déséquilibre ou être susceptible
de le produire
→ L’appréciation du caractère abusif d’une clause doit être
globale = doit s’apprécier au jour de conclusion du contrat,
mais aussi au regard de toutes les circonstances qui entourent
sa conclusion et l’appréciation doit se faire en examinant
l’ensemble du contrat.
→ le déséquilibre doit être significatif : la clause sera abusive
lorsqu’elle révèle une emprise du professionnel sur le contrat,
ou bien lorsqu’elle manque de réciprocité. Ex de l’emprise du
professionnel sur le contrat : clause par laquelle le
professionnel présume irréfragablement l’adhésion du
consommateur à des conditions générales, même si ce dernier
en réalité n’en a pas eu connaissance
→ Le déséquilibre doit être au détriment du consommateur
(Jérôme JULIEN, 2022, §§212, 213).
4. Sanction
 France : loi du 17 mars 2014 : le juge « écarte
d’office, après avoir recueilli les observations des
parties, l’application d’une clause dont le caractère
abusif ressort des éléments du débat ». (Jérôme
JULIEN, 2022, §222) + Possibilité d’une action
(individuelle ou collective) en cessation de clause
abusive (Jérôme JULIEN, 2022, §229).
 RDC : cf. lois spécifique au contrat concerné ou
application du droit commun des contrats.
5. Obligations du professionnel
= Obligation d’information, obligation d’exécution du
contrat, obligation de conformité et obligation de sécurité.
5.1. Obligation d’information
5.1.1. Notions
 Informations doivent être fournies au consommateur:
• En tant que contractant = le contrat de consommation
doit contenir des informations communes à tout contrat.
Ex : caractéristiques du bien vendu ou du service offert,
modalités d’exécution des obligations, durée du contrat,
identité du professionnel…
• En tant que consommateur = informations spécifiques
telles que la forme juridique de l’entreprise du
professionnel ; son N° d’inscription au Registre du
commerce…
 Nature de l’information à fournir par le professionel=
loyale, claire et transparente
 But de l’obligation d’information = permettre au
consommateur de contracter en toute connaissance de
cause
→ Protéger le consentement du consommateur
→ Valoriser les produits du professionnel, en mettant en
avant des qualités propres à les différencier de ceux de ses
concurrents. Ex : indication d’une mention permettant
d’identifier la qualité et l’origine du produit, telle qu’une
appellation d’origine ou une indication géographique
protégée (IGP); une mention « produit de l’agriculture
biologique » + un signe de qualité ou de certification ; une
mention valorisante comme « produit à la ferme », « produit
en zone de montagne », « issu d’une exploitation à haute
valeur environnementale »…
5.1.2. Preuve
Cour de cassation française, arrêt Hédreul : « celui qui est
légalement ou contractuellement tenu d’une obligation
particulière d’information doit rapporter la preuve de
l’exécution de cette obligation » = renversement de la charge
de la preuve + application par la jurisprudence de la même
Cour à l’avocat, au notaire, à l’huissier de justice, à l’assureur,
aux mutuelles, au vendeur professionnel. (Jérôme JULIEN,
2022, §§222, 223).
5.1.3. Sanction
• Soit théorie des vices du consentement (réticence
dolosive) + nullité rétroactive du contrat
• Soit demande de dommages-intérêts
• Eventuelle action de nature pénale
(Jérôme JULIEN, 2022, §73).
5.2. Exécution du contrat (Jérôme JULIEN, 2022,
§277)
→ Application du droit commun des contrats,
sauf contrats particuliers
→ Dérogations pour certains aspects de la
phase d’exécution, qui sont susceptibles de
faire courir un risque pour le consommateur
(livraison et transfert des risques ;
reconduction des contrats).
5.3. Obligation de conformité (Jérôme JULIEN, 2022, §281)
 Conformité aux normes légales et réglementaires. Ex:
France : article L. 212-1 du Code de la consommation
forme à lui seul un chapitre consacré à l’obligation
générale de conformité. Sa substance est résumée dans
son premier alinéa : « dès la première mise sur le
marché, les produits doivent répondre aux prescriptions
en vigueur relatives à la sécurité et à la santé des
personnes, à la loyauté des transactions commerciales
et à la protection des consommateurs ».
 Conformité au contrat c.à.d. à ce qui est attendu du
consommateur.
→Prolongement = service après vente (Jérôme JULIEN,
2022, § 305)
→Sanction =
France :
• Soit action pour défaut de délivrance conforme ou
vice caché tels que ces notions sont appréhendées
par le Code civil;
• Soit action en garantie légale de conformité du
Code de la consommation français (Jérôme JULIEN,
2022, §308…)
RDC=application des lois spécifique au contrat ou à
défaut du droit commun des contrats
5.4. Obligation de sécurité
France : Article L. 221-1 : « les produits et services
doivent, dans des conditions normales d’utilisation
ou dans d’autres conditions raisonnablement
prévisibles par le professionnel, présenter la
sécurité à laquelle on peut légitimement s’attendre
et ne pas porter atteinte à la santé des personnes ».
Souci du législateur = prévenir les dommages + en
assurer la réparation (Jérôme JULIEN, 2022, §326)
§2. Encadrement des pratiques commerciales

Le droit de la consommation s’intéresse au


consommateur, pour lui octroyer une
protection particulière contre certaines
pratiques qui sont susceptibles de peser sur sa
liberté de choix, voire sur son consentement.
C’est la raison pour laquelle certaines pratiques
sont interdites et d’autres réglementées.
1. Interdiction des pratiques commerciales déloyales
 Comportement déloyal du professionnel peut être
défini comme celui que n’aurait pas eu, dans les
mêmes circonstances, le bon professionnel. (Jérôme
JULIEN, 2022, §104)
France : article L. 120-1 = « les pratiques commerciales
déloyales sont interdites. Une pratique commerciale est
déloyale lorsqu’elle est contraire aux exigences de la
diligence professionnelle et qu’elle altère, ou est
susceptible d’altérer de manière substantielle, le
comportement économique du consommateur
normalement informé et raisonnablement attentif et
avisé, à l’égard d’un bien ou d’un service »
 La pratique déloyale est interdite quel que soit son
effet, c’est-à-dire qu’il n’est pas nécessaire qu’un
contrat avec un consommateur ait été effectivement
conclu : il suffit qu’elle soit susceptible d’altérer, de
manière substantielle, son comportement
économique. Autrement dit, la pratique doit être
susceptible de peser sur son choix de contracter ou
non.

 Application en RDC : ex en matière de publicité +


interdiction de publicité illicite.
2. Pratiques commerciales réglementées
(Jérôme JULIEN, 2022, §§106 et sv)
2.1. Pratiques d’attraction du consommateur
2.1.1. Pratiques trompeuses
= par omission ou inaction; ainsi que par action
a. Par action
• Publicité trompeuse
• Confusion et obscurité (avec un autre bien ou service,
une marque, un nom commercial ou un autre signe
distinctif d’un concurrent)
b. Par omision
« Elles sont caractérisées lorsqu’il y a omission, dissimulation
ou information inintelligible, ambiguë ou donnée à
contretemps et portant sur une donnée substantielle, compte
tenu des limites propres au moyen de communication utilisé
(et des circonstances qui l’entourent) […] La pratique est
également trompeuse lorsque l’intention commerciale n’est
pas clairement indiquée, dès lors qu’elle ne ressort pas du
contexte ». (Jérôme JULIEN, 2022, §113)
Ex : système de vente pyramidale, autrement appelée vente à
la boule de neige ; fait de se prétendre signataire d’un code de
conduite (alors que tel n’est pas le cas) ou encore d’afficher un
label pour lequel aucune autorisation n’a été obtenue.
2.1.2. Publicité comparative
« Il s’agit de vanter auprès du public ses
produits en les comparant à ceux de ses
concurrents. Bien entendu, le résultat de cette
comparaison a pour finalité de convaincre le
consommateur de la supériorité de ses propres
produits. » (Jérôme JULIEN, 2022, §118)
Elément essentiel = finalité de la publicité comparative :
« La publicité comparative ne doit pas être utilisée dans un
but de concurrence déloyale ou d’agissement parasitaire. Plus
précisément, quatre finalités illicites sont précisées : tirer
indûment profit de la notoriété attachée à une marque de
fabrique, de commerce ou de service, à un nom commercial
ou autre signe distinctif d’un concurrent ; entraîner le discrédit
ou le dénigrement d’un concurrent ; engendrer la confusion
entre l’annonceur et un concurrent, ou entre les marques,
noms commerciaux, signes distinctifs, biens ou services ;
présenter des biens ou services comme une imitation ou une
reproduction d’un bien ou d’un service bénéficiant d’une
marque ou d’un nom commercial protégé ». (Jérôme JULIEN,
2022, §120)
→ Applications dans la législation relative à la publicité en
RDC.
2.1.3. Primes et cadeaux
 « Ici, le professionnel va attirer l’attention du
consommateur par l’octroi d’un avantage en nature : un
cadeau ou une prime. Cette pratique, ancienne, peut se
révéler dangereuse pour le consommateur qui n’y prend
pas garde : à être trop enthousiaste, il voit plus le cadeau
que le produit et achète parfois dans le seul but de
l’obtenir. L’accessoire devient dans son esprit le principal,
le futile remplace l’utile, le superflu supplante le
nécessaire... » (Jérôme JULIEN, 2022, §126)
 « Le cadeau est un bien qui est offert au consommateur
indépendamment de tout contrat, alors que la prime est
accordée à l’occasion de la conclusion d’un contrat. »
(Ibidem).
→ « La vente avec prime est par principe licite, et elle ne
devient interdite que si elle est constitutive d’une pratique
déloyale, ce qu’il faudra apprécier au cas par cas en fonction
des critères de la pratique déloyale. » (Idem, § 129).
2.1.4. Loteries publicitaires
• France : loi n°2014-1545 du 20 décembre 2014 relative à la
simplification de la vie des entreprises, article L. 121-6 : «
les pratiques commerciales mises en œuvre par les
professionnels à l’égard des consommateurs, sous la forme
d’opérations promotionnelles tendant à l’attribution d'un
gain ou d’un avantage de toute nature par la voie d’un
tirage au sort, quelles qu’en soient les modalités, ou par
l’intervention d’un élément aléatoire, sont licites dès lors
qu’elles ne sont pas déloyales au sens de l'article L. 120-1 ».
(Idem, § 133).
2.2. Règles spécifiques pour certains contrats
= Pour contrats conclus à distance (obligation d’information
et droit de rétractation) et hors établissement (contrats
électroniques…).

3. Pratiques commerciales illicites


= (Jérôme JULIEN, 2022, §§168-181)
 Refus et subordination de vente ou de prestation de
services
 Vente et prestation de services sans commande préalable
 Vente ou prestation « à la boule de neige »
 Abus de faiblesse
 Pratiques commerciales agressives =
 donner au consommateur l’impression qu’il ne pourra
quitter les lieux avant qu’un contrat n’ait été conclu ;
 effectuer des visites personnelles au domicile du
consommateur, en ignorant sa demande de voir le
professionnel quitter les lieux ou de ne pas y revenir,
sauf si la législation nationale l’y autorise pour assurer
l’exécution d'une obligation contractuelle ;
 se livrer à des sollicitations répétées et non souhaitées
par téléphone, télécopieur, courrier électronique ou
tout autre outil de communication à distance ;
 obliger un consommateur qui souhaite demander une
indemnité au titre d'une police d'assurance à produire
des documents qui ne peuvent raisonnablement être
considérés comme pertinents pour établir la validité
de la demande ou s’abstenir systématiquement de
répondre à des correspondances pertinentes, dans le
but de dissuader ce consommateur d'exercer ses droits
contractuels ;
 dans une publicité, inciter directement les enfants à
acheter ou à persuader leurs parents ou d'autres
adultes de leur acheter le produit faisant l’objet de la
publicité ;
 informer explicitement le consommateur que s’il
n'achète pas le produit ou le service, l’emploi ou les
moyens d’existence du professionnel seront menacés;
 donner l’impression que le consommateur a
déjà gagné, ou gagnera en accomplissant tel
acte un prix ou un autre avantage équivalent,
alors que, en fait, soit il n’existe pas de prix ou
autre avantage équivalent soit
l’accomplissement d’une action en rapport avec
la demande du prix ou autre avantage
équivalent est subordonné à l’obligation pour le
consommateur de verser de l’argent ou de
supporter un coût.
Frais de recouvrement
France = article L 122-16, qui forme la disposition
unique de la section qui y est consacrée,
incrimine le fait pour un professionnel de
percevoir ou seulement de solliciter des frais de
recouvrement, alors qu’il n’y a pas de titre
exécutoire. En effet, dans ce cas, selon l’article L.
111-8 du Code des procédures civiles d’exécution,
les frais sont à la charge du créancier.
§3. Protection des intérêts des consommateurs
1. France
1.1. Structures à compétence générale
Direction générale de la concurrence, de la
consommation et de la répression des fraudes
Institut national de la consommation
Conseil national de la consommation
Divers organes de coordination administrative
→ Missions = Prévention (Recherche et constatation
des infractions, Mesures d’urgence, Expertises, avis,
apuui technique aux organisations de consommateurs
Amendes administratives) + sanction (amendes
administratives)
1.2. Structures à compétence spéciale:
 Commission des clauses abusives
 Commission de la sécurité des consommateurs
 Commission de la médiation de la consommation
 Conseil national de l’alimentation
 Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation,
de l’environnement et du travail
 Agence nationale de sécurité du médicament et des
produits de santé
 Laboratoire national d’essais
1.3. Structures institutionnelles paritaires (composées de
représentants des professionnels et des consommateurs
1.4. Structures privées : associations de consommateurs
1.5. Protection judiciaire
2. RDC
2.1. Organismes administratifs
= cf. législations spécifiques selon les produits ou domaines.
Ex:
Agents des affaires économiques (ex: en matière de prix)
Commission de la concurrence
Commission de visa et contrôle de la publicité
OCC (contrôle de qualité à l’entrée et à la sortie du territoire)
Cas du récent code du numérique…

2.2. Protection judiciaire
Ex: en matière de concurrence, de publicité, de santé…
§4. Litiges de consommation
1. Objet
 Le contrat de consommation
Inexécution, exécution tardive…
Sanction = cf. supra
 Le consommateur débiteur (surendetté) ou créancier (Jérôme
JULIEN, 2022, §361 et sv)
→ Dispositions spécifiques dans le code de consommation.
2. Formes
• Litiges individuels + mode de règlement non-judiciaires (+
directives REL) et judiciaires (Jérôme JULIEN, 2022, §417 et sv)
• Litiges collectifs + action de groupe (class action inspiré du
droit anglo-saxon) → Rôle des associations de consommateurs
(Jérôme JULIEN, 2022, §450 et sv)
CONCLUSION DU CHAPITRE
Le droit de la consommation est important car il
protège le consommateur vàv du professionnel.

A l’instar d’autres pays, la RDC doit améliorer son


droit de la consommation en adoptant un code de
la consommation. Cela permettra d’avoir une
protection générale, et en facilitera la lecture, en
lieu et place de la protection éparse actuelle.

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