Cholécystites Aigues Residents Conferenc
Cholécystites Aigues Residents Conferenc
Cholécystites Aigues Residents Conferenc
2022 - 2023
Cholécystites aigues
K HADDAD
Service de chirurgie générale
EPH BOLOGHINE ALGER
Cholécystites aigues
I- Définition:
Le terme de cholécystite aiguë regroupe toutes les formes anatomiques au cours
desquelles la vésicule peut présenter différents aspects allant du simple état
inflammatoire banal avec oedème et congestion jusqu'à la forme gangreneuse et la
perforation
II- Intérêts :
A- Fréquence : 50% des tableaux cliniques de la chirurgie abdominale.
F- Cette thérapeutique chirurgicale est possible à l’heure actuelle aussi bien par
chirurgie classique que par abord coelioscopique.
III- Epidémiologie :
A- Fréquence :
La CAL est une affection fréquente. Elle est secondaire à une lithiase vésiculaire
(LV). C’est la première complication de la lithiase biliaire.
B- L’âge : En Algérie, le maximum de fréquence se retrouve chez l’adulte jeune
(50ans) contrairement à l’Europe où l’âge moyen est la 5° et 6° décade.
C- Le sexe : le sexe féminin prédomine avec 80% des cas. Il est à noter que chez
l’homme, la cholécystite aiguë est une des manifestations inaugurales de la maladie
lithiasique biliaire.
D- Le terrain :
1- C’est celui de la lithiase de la vésicule biliaire. C’est la cause la plus fréquente.
3- Les post opérés : ce sont des malades ayant bénéficié d’une vagotomie tronculaire
et gastrectomie. Dans certains cas, l’intervention a intéressé un organe ou site loin de
la cavité péritonéale, notamment après certaines interventions vasculaires (Mise en
place d’une prothèse aortique).
Cholécystites aigues
B- La pathogénie de la CAL :
La survenue d’une CA sur LV est la conséquence d’un enclavement calculeux au niveau
du bassinet ou du cystique de façon transitoire. Cet enclavement peut se produire à
n’importe quel moment de l’évolution de la maladie lithiasique.
-Les fistules biliaires internes : Les fistules bilio-biliaire qui se font entre la vésicule et
la VBP et les fistules bilio-digestives qui réalisent une communication entre le tube
digestif et la vésicule. La fistule cholécysto duodénale en est la plus fréquente.
- Les fistules biliaires externes : elles sont rares. La vésicule biliaire s’ouvre à la peau
donnant lieu à ce qu’on appelle la fistule bilio-cutanée.
Cholécystites aigues
V- Etude clinique :
Type de description :
Tableau aigu habituel d’un syndrome douloureux fébrile de l’hypochondre droit avec
vésicule palpable.
Il s’agit habituellement d’une femme jeune consultant en urgence pour un syndrome
douloureux de l’hypochondre droit fébrile accompagné de vomissements bilieux et de
nausées.
A- Les signes fonctionnels : La douleur : Elle est d’apparition brutale, violente,
coupant l’inspiration profonde, siégeant à l’hypochondre droit, irradiant au dos, à
l’épaule droite, et en demi-ceinture. Elle est transfixante, vive et le plus souvent
apparue après un repas gras.
- Les troubles du transit : Ils sont plus ou moins nets.
- Les vomissements : alimentaires ou bilieux,
B- Les signes généraux :
L’état général est conservé avec température à 38,5-39°c (le degré d’hyperthermie ne
présume en rien de la gravité des lésions anatomiques).
Le pouls est en relation avec la température et la TA est normale.
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C- Les signes physiques :
Palpation :
C’est un moment capital de l’examen. Le clinicien met en évidence une tuméfaction
arrondie, piriforme, ferme, élastique, douloureuse et située au bord inférieur du foie, au
niveau de l’hypochondre droit. Elle est mobile avec les mouvements respiratoires. C’est la
vésicule palpable. Elle peut être masquée du fait de la douleur, d’une défense ou de
l’obésité.
La manoeuvre de Murphy ou l’inhibition inspiratoire est positive. Il n’y a pas de contact
lombaire. Le reste de l’abdomen est souple. Les touchers pelviens sont normaux et les
orifices herniaires sont libres.
Cholécystites aigues
Devant ce tableau fait de colique hépatique et d’une vésicule palpable chez une
femme à l’état général conservé, le diagnostic de CA doit être évoqué et confirmé par
la recherche d’antécédents biliaires et la pratique d’une échotomographie de l’aire
hépatobiliaire.
Dans certains cas, on note aussi déjà une infiltration du parenchyme hépatique par
l’inflammation et l’adhérence des éléments anatomiques de voisinage.
- Le calibre de la VBP est étudié. Dans certains (15- 25%) l’existence d’une LVBP
est reconnue par l’échographie par la démonstration de l’existence de structure (s)
hyperéchogène (s) donnant lieu à cône d’ombre dans la VBP.
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D- La tomodensitométrie :
C’est un examen performant qui donne pratiquement les mêmes renseignements que
l’échographie,
( cholangiographie IV, ASP …….
Elle se présente le plus souvent sous un tableau d’une CA avec état de choc important. La douleur
est plus vive au niveau de l’hypochondre droit avec irradiation à l’épigastre, épaule gauche et la
région sous-costale gauche. La température est aux alentours de 38,5 à 39°c. Il peut exister aussi,
un sub-ictère conjonctival et/ou une défense de l’épigastre. Le clinicien peut noter le signe de
Malley-Guy (douleur de l’articulation costo-vertébral gauche) et le signe de Mayo-Robson (douleur
en sous-costale gauche). En gros, il s’agit d’une CA qui au fur et à mesure du temps laisse place à
la pancréatite aiguë qui se démasque.
Elle est classiquement l’apanage du diabétique qui, le plus souvent, décompense son
diabète. Mais elle existe aussi chez le sujet âgé athéromateux. Elle est de diagnostic
difficile. Elle est remarquable par le contraste entre le syndrome toxi-infectieux sévère
avec altération de l’état général et les signes locaux. Le faciès grisâtre, le sujet est
prostré, apathique ou très agité. Il existe aussi un état de choc, des signes
hémorragiques (ecchymose, purpura) et des signes de déshydratation aiguë (soif, plis
cutanée).
La température est normale voir hypothermie. Les signes locaux sont pauvres : peu ou
pas de douleurs
Elles ont en commun une longue période d’évolution, avec des crises aiguës répétées
dont une (crise de fistulisation) qui se manifeste de manière perforative.
4- La CA compliquée de péritonite :
Si dans la péritonite par perforation, le tableau clinique est assez univoque (syndrome
perforatif et contracture), la symptomatologie physique est surtout trompeuse dans les
formes par diffusion et retarde le diagnostic qui n’est fait que par l’intervention
(découverte d’un cholépéritoine septique, dont le pronostic est sévère en dépit de
l’antibiothérapie et de la réanimation).
Cholécystites aigues
3- La CAAl :
Cette forme est très particulière par sa clinique. Cette forme est spectaculaire par sa
symptomatologie générale. C’est un tableau toxi-infectieux prononcé associé à des signes
locaux pauvres ou absents. Dans cette forme l’apport de l’échographie abdominale est
capital.
G- Les CA postopératoires :
Elle survient après chirurgie cardiaque notamment mise en place d’une prothèse aortique et
au décours d’une intervention chirurgicale septique.
Le diagnostic positif :
Dans la forme typique le diagnostic est facile et il est fait sur :
Dans les cas atypiques (surtout alithiasique et postopératoires), le diagnostic peut être
difficile et il faut être large dans la demande d’une échographie hépatobiliaire.
Cholécystites aigues
le diagnostic de cholécystite aiguë lithiasique est l’échographie.¹
C. Résultats d'imagerie
Résultats d'imagerie caractéristiques de la cholécystite aiguë
Diagnostic suspecté : un item en A + un item en B
Diagnostic définitif : un item en A + un item en B + C
Les cholécystites aiguës lithiasiques sont classées en fonction de leur gravité en 3 grades, de
ces derniers dépendra la prise en charge (chirurgicale ou par drainage) de la cholécystite
CA de grade I (léger) : Lap-C devrait idéalement être effectué peu de temps après le début
si les scores CCI et ASA-PS suggèrent que le patient peut supporter la chirurgie.
S'il est décidé que le patient ne peut pas supporter la chirurgie, un traitement conservateur
doit être effectué dans un premier temps et une intervention chirurgicale différée doit être
envisagée une fois que le traitement a fait effet.
CA de grade II (modéré) : Lap-C devrait idéalement être effectué peu de temps après le
début si les scores CCI et ASA-PS suggèrent que le patient peut supporter la chirurgie et que
le patient se trouve dans un centre chirurgical avancé.
. S'il est décidé que le patient ne peut pas supporter la chirurgie, un traitement conservateur
et un drainage biliaire doivent être envisagés.
s'il est décidé que le patient peut supporter une intervention chirurgicale, un Lap-C
précoce peut être réalisé par un chirurgien spécialiste possédant une vaste expérience
dans un cadre permettant une prise en charge en soins intensifs.
S'il est décidé que le patient ne peut pas supporter la chirurgie, un traitement
conservateur comprenant une prise en charge complète doit être effectué. Un drainage
biliaire précoce doit être envisagé s'il n'est pas possible de contrôler l'inflammation de la
vésicule biliaire. (Recommandation 2, niveau c
• La CCI est une méthode permettant de catégoriser les comorbidités d'un patient
en fonction des codes de la Classification internationale des maladies
Classe I
J Hepato Biliary Pancreat, Volume: 25, Issue: 1, Pages: 55-72, First published: 16 October 2017, DOI: (10.1002/jhbp.516)
En principe, le Lap-C précoce est le traitement de première ligne pour les cas de grade
I.
Cependant, chez les patients à risque chirurgical (ligne brisée) utilisant CCI et ASA-PS,
les antibiotiques et les soins généraux de soutien sont d'abord nécessaires.
Puis, après amélioration avec un traitement médical initial, ils pourront être indiqués
au Lap-C.
Organigramme de la prise en charge de la cholécystite aiguë
La cholécystite aiguë lithiasique a comme point de départ une obstruction du canal cystique
responsable d’une stase biliaire qui va initier une cascade de phénomènes inflammatoires,
ischémiques et nécrotiques de la paroi responsable d’une translocation et d’une prolifération
bactérienne .
Quand débuter les antibiotiques et pendant combien de temps ?
Aucune étude ne permet de répondre à cette question. Il semble préférable de débuter les
antibiotiques dès que le diagnostic de cholécystite aiguë lithiasique est posé, sauf dans les
formes de gravité légère (grade 1) pauci-symptômatiques
. Idéalement cela doit être fait après des prélèvements bactériologiques sanguins
(hémocultures) réalisés si la température est supérieure à 38,5 °C ou systématiquement
chez les malades âgés ou immunodéprimés.
La durée de l’antibiothérapie n’a pas été évaluée dans la littérature. Il semble cependant
préférable de ne pas continuer les antibiotiques après la cholécystectomie, sauf dans les
formes sévères et/ou en cas de sujet immuno-déprimé ;
Quels antibiotiques choisir ?
Le traitement antibiotique doit être entrepris avec des antibiotiques qui
ont une bonne diffusion biliaire et une bonne activité sur les germes fréquemment
en cause. Au total, un antibiotique actif sur les germes Gram négatif et à bonne
diffusion biliaire doit être administré de façon systématique à toutes les cholécystites
aiguës lithiasiques avant la prise en charge chirurgicale à l’exception de celles de gravité
faible
(grade 1), pauci-symptômatiques.
Tableau 2. Antibiotiques à bonne diffusion biliaire
La tendance à l’heure actuelle est à la chirurgie précoce (24-72h) qui a les meilleurs
résultats en termes de morbimortalité et de coût de la prise en charge.
Mais, il ne faut pas méconnaître les autres armes thérapeutiques car elles ont encore
leurs indications précises et qui peuvent être salvatrices dans certains cas.