COURS D'ECONOMIE POLITIQUE Mis À Jour Le 31 Juillet-1

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COURS D’ECONOMIE POLITIQUE

L1 DROIT UNIVERSITE
CATHOLIQUE DU CONGO
PROFESSEUR MALUKISA NKUKU ALBERT
Juillet 2020
Introduction
• L’économie politique est un cours au carrefour de l’économie
et de la politique. La première est la science qui étudie
comment des ressources rares sont employées pour la
satisfaction des besoins des hommes vivant en société
(Edmond Malinvaud, 2005; Montoussé, 2007).
• L’économie s’intéresse, d’une part, aux opérations essentielles
que sont la production, la distribution et la consommation des
biens, et d’autres part, aux institutions et aux activités ayant
pour objet de faciliter ces opérations (Malinvaud, 2005;
Montoussé, 2007).
Introduction
• La science économique permet de comprendre le fonctionnement
des marchés, les choix individuels (ceux du producteur lorsqu’il
décide les biens qu’il offrira, le prix qu’il demandera et les techniques
de production qu’il emploiera, ceux du consommateur qui en raison
d’un revenu limité est astreint à choisir entre plusieurs biens…) et les
choix collectifs (ceux du gouvernement lorsqu’il opère un arbitrage
entre les objectifs de plein-emploi et de stabilité des prix ou lorsqu’il
recueille, par l’impôt, les ressources nécessaires au financement de
ses activités…)
Introduction
• Au fait chaque acteur économique doit faire la politique de ses
moyens;
• L’économie cherche aussi à savoir pourquoi par les choix des
producteurs, des consommateurs, de l’Etat ne conduisent pas
toujours à utiliser les ressources rares les plus efficacement possible
(surproduction, sous-production, surinvestissement, sous-
investissement, chômage, etc.;
• Enfin l’économie doit proposer des solutions destinées à améliorer
l’utilisation des ressources économiques.
Introduction
• Toute économie est étroitement liée à la politique que nous pouvons
considérer comme l’exercice du pouvoir entre personnes morales ou
physiques ou au sein de l’Etat;
• Il existe le pouvoir relevant de l’ordre social et le pouvoir relevant de
l’ordre politique;
• Le pouvoir politique intervient comme mode d’apaisement ou de
résolution des conflits en s’appuyant sur des procédures de mise en
ordre car il n’existe aucune société où les règles sont parfaitement
respectées (Renouard, 2005).
Introduction
• La tâche du pouvoir politique n’est pas d’effacer les inégalités mais de faire
en sorte qu’elles deviennent supportables par les parties prenantes
(Renouard, 2005).
• L’économie politique peut ainsi être définie comme la science des lois ou
des principes qui régissent les relations économiques , c’est-à-dire les
relations qui ont lieu entre les membres de la société par l’intermédiaire
des biens matériels et des services (Dowidar, 1981). Ces lois ou principes
peuvent être formelles (étatiques), sociales ou informelles;
Introduction
• La notion d’économie politique renvoie aussi à l’étude du comportement
économico-politique des acteurs étatiques et non étatiques, aux
dynamiques structurelles et institutionnelles, aux rapports de pouvoirs qui
déterminent le fonctionnement d’une économie formelle ou informelle;
• Dans ce sens, on peut parler de l’économie politique du secteur de
sécurité, de l’économie politique de l’exploitation artisanale du cobalt, de
l’économie politique des parkings publics, l’économie politique de la
gestion des ressources humaines dans la fonction publique, etc.
Introduction
• Pour les étudiants en L1 Droit, ce cours poursuit des objectifs
pédagogiques devant leur permettre d’être capable de :
1. Analyser et interpréter les lois qui régissent les comportements des
agents économiques (entreprises, ménages, Etat, reste du monde);
2. Décrire et expliquer comment fonctionnent l’économie formelle et
l’économie informelle qui est très répandue dans les pays en
développement en général, et dans les pays de l’Afrique subsaharienne
en particulier;
3. Apprécier ou critiquer les politiques économiques du gouvernement.
Introduction
Pour permettre aux étudiants de bien assimiler la matière, la
méthodologie qui sera suivie dans le cadre de ce cours repose
essentiellement sur un enseignement magistral, les exercices
individuels et en groupe, les discussions en groupe, les études de cas.
Les étudiants auront à leur disposition des articles et extraits
d’ouvrages à lire avant, pendant et après le cours.
Introduction
Au moment où se déroulent les enseignements, le niveau de
connaissance des étudiants est régulièrement évalué par le jeu de
questions-réponses soulevées par l’enseignant. Les épreuves auxquelles
chaque étudiant sera soumis comprennent une interrogation, un travail
pratique et un examen.
Plan sommaire du cours
Chapitre 1. Théories économiques
Chapitre 2. Facteurs de production et courbe de la production
Chapitre 3. Marché : offre et demande des biens et services
Chapitre 4. Politiques économiques
Chapitre 5. Economie informelle dans les pays en développement
Bibliographie introduction
• Dowidar M. H. (1981). L’économie politique en tant que science. In
L’économie politique : une science sociale, Dowidar M.H. (dir.), Paris,
La Découverte : 15-56.
• Milinvaud E. 2005. Leçons de la théorie microéconomique, Paris,
Dunod.
• Montoussé M. 2007. Analyse économique et historique des sociétés
contemporaines, Paris, Bréal.
• Renouard G. 2005. Sciences économiques et sociales, Paris, Breal.
Chapitre 1. Théories économiques
• La pensée économique est alimentée par trois principaux courants, à
savoir :
1. Le courant libéral orienté vers la propriété privée des moyens de
production et le marché comme mécanisme de régulation. Avant
l’effondrement de l’ex URSS, il était considéré comme l’apanage de
l’Occident (USA, Grande Bretagne, France, Allemagne de l’Ouest,
Belgique, Pays-Bas, etc. et leurs ex colonies);
2. Le courant Marxiste orienté vers la propriété collective des moyens
de production (ex URSS, Chine, Cuba, etc.).
Chapitre 1.Théories économiques
• 3. Le courant keynésien qui est une évolution du courant libéral qui
souligne d’une part, les limites du marché dans la régulation des
activités économiques, et d’autre part le rôle déterminant de l’Etat
surtout dans le cadre de la relance économique.
1.1. Le courant libéral
• Les grands penseurs du courant libéral sont Adm Smith, Thomas
Malthus, David Ricardo, Jean Baptiste Say.
• Malgré la pluralité de leurs travaux, ces auteurs partagent les
postulats ci-après :
1. L’individualisme des agents économiques : l’individu est un être
rationnel, capable de juger et de décider ce qui est bon pour lui.
Chaque individu poursuit son intérêt particulier (utilitarisme) par la
maximisation des satisfactions et la minimisation de l’effort
(hédonisme);
1.1. Le courant libéral
2. L’affirmation de la liberté économique et le rejet de l’intervention de
l’Etat. Cela se manifeste notamment par la propriété privée des moyens
de production;
3. Dans cette optique, le marché constitue le régulateur le plus efficace
de l’activité économique. La recherche de l’intérêt individuel permet de
réaliser l’intérêt général car il existe une main invisible;
4. Cette main invisible n’est rien d’autre que le marché qui guide les
passions individuelles vers le bien de tous;
1.1. Le courant libéral
5. L’harmonisation des intérêts étant naturelle, il n’y a dès lors plus
aucune raison pour qu’un pouvoir politique ou l’Etat fasse passer
l’intérêt général au dessus de la somme des intérêts privés;
6. Le rôle de l’Etat doit se limiter à garantir le fonctionnement sans
heurts de l’économie de marché contre la fraude et la violence (Etat
gendarme).
1.1. Le courant libéral
En ce qui concerne la production qui est au cœur de l’économie, le
courant libéral soutient ce qui suit :
1. La division du travail : plus la spécialisation des tâches, ou encore la
division du travail est poussée, plus le produit obtenu (la combinaison
des facteurs de production) sera élevé;
2. Les avantages comparatifs : tout pays gagne davantage en produisant
des biens et services pour lesquels son avantage comparatif est le plus
élevé dans la mesure où ses coûts de production sont faible. Tel devrait
être la logique du libre-échange;
1.1. Le courant libéral
3. La valeur d’un bien se rapporte à son coût de production. La
production est une création d’utilité. Si les hommes attachent de la
valeur à une chose, c’est en raison de ses usages (formels et informels);
4. Il existe une loi des débouchés : A une offre correspond une
demande, les produits s’échangent contre d’autres produits et c’est la
monnaie qui facilite les échanges;
5. En considérant la monnaie comme un instrument d’échange, son
augmentation ou sa diminution doivent correspondre à l’évolution de
l’activité économique. A défaut, l’économie sera affecté par l’inflation
(hausse généralisée des prix).
1.1. Le courant libéral
6. La répartition de la production s’effectue entre les propriétaires
terriens, les capitalistes et les travailleurs ou ouvriers;
7. Chaque classe offre une contribution particulière au produit en
termes de facteurs de production (capital, travail) que nous allons
développer au deuxième chapitre;
1.1. Le courant libéral
• A partir du 19ème siècle, le courant libéral des auteurs que nous avions
cités (les classiques) a évolué avec d’autres auteurs néoclassiques
(Léon Walras, Wilfredo Pareto et Alfred Marsall.
• De ces auteurs, nous pouvons retenir les leçons suivantes :
1. Les consommateurs cherchent à maximiser leur utilité sous
contrainte budgétaire;
2. Compte tenu de la contrainte budgétaire (de revenu), si le
consommateur décide d’acheter plus de bien X, il devra renoncer à
une certaine quantité de bien Y;
1.1. Le courant libéral
3. De ce fait, il existe un effet de substitution entre biens : si le prix du
bien X augmente, à revenu constant, le consommateur devra diminuer
sa consommation de bien X ou modifier sa combinaison de biens (X,Y);
4. Il y a aussi l’effet revenu à prendre en compte : si le revenu
augmente, le consommateur pourra augmenter sa consommation de
bien X, de bien Y ou des deux (X,Y);
5. L’utilité marginale (unité supplémentaire) qui représente la valeur à
laquelle le consommateur estime le bien, est décroissante en fonction
des quantités consommées;
1.2. Le courant marxiste
• Au 19ème siècle, le capitalisme industriel avait connu un essor
spectaculaire et dominait toutes les structures économiques et
sociales;
• A l’époque, on observe que les conditions des ouvriers, apporteurs du
travail, se détériorent : bas salaires, précarité dans les conditions de
travail, exploitation;
• En réaction, il y a émergence d’un mouvement de contestation
syndical (le socialisme) et une réflexion de Karl Marx sur un autre
système économique appelé marxisme.
1.1. Le courant libéral
6. Suivant ce raisonnement, l’utilité totale croît, mais l’accroissement de
la dernière unité (utilité marginale) est de plus en plus faible pour les
biens qui existent en quantité illimitée (principe de satiété du
consommateur);
7. Les producteurs cherchent à maximiser leurs profits compte tenu de
la contrainte de leur fonction de production (capacité de production);
8. Le prix d’équilibre se traduit par la rencontre de l’offre et de la
demande.
1.2. Le courant marxiste
• Le Courant marxiste s’oppose au courant libéral en considérant le fait
que l’organisation capitaliste conduit à l’exploitation de la plus grande
partie de la population par les détenteurs des moyens de production
(les capitalistes);
• La société est ainsi divisée en deux grandes classes qui s’affrontent, à
savoir le prolétariat (travailleurs) et la bourgeoise (capitalistes);
• Les deux classes s’affrontent dans le cadre du processus de
production.
1.2. Le courant marxiste
• Pour Marx, le force de travail (seule source de valeur) n’est pas payée
par le capitaliste au prorata de la valeur qu’elle a permis de créer,
mais plutôt comme toute autre marchandise, c’est-à-dire à sa valeur
d’échange;
• En fonction de la théorie du minimum vital, cette valeur d’échange
correspond au temps de travail exigé pour produire les biens
nécessaires à sa reproduction;
• Le capitaliste récupère à son profit la différence qui constitue la plus
value.
1.2. Le courant marxiste
• Selon Karl Max, le capitalisme finira par se retrouver dans une crise
pour plusieurs raisons :
1. Les décisions des agents économiques ne sont pas coordonnées. La
production et la consommation sont des opérations disjointes :
- Les biens sont produits pour être vendus en échange de monnaie, et
non pour satisfaire la demande. D’où les désajustements entre
production et consommation;
- L’investissement est réalisé par les entreprises capitalistes dans les
branches susceptibles de procurer des taux de profit élevés;
1.2. Le courant marxiste
- Quel sera alors le sort des autres branches non rentables qui peuvent
répondre aux besoins non moins importants des consommateurs ?
2. L’économie capitaliste fait apparaître un problème de sous-
consommation ouvrière :
- L’entrepreneur individuel, en cherchant à maximiser ses profits, va
faire pression sur les salaires qui représentent un coût. Or ces salaires
sont un élément de la demande effective;
- On peut ainsi assister à une situation de surproduction en entraînant
une baisse des prix qui va elle-même provoquer une baisse du taux de
profit;
1.2. Le courant marxiste
- Cette baisse du taux de profit va inciter les capitalistes à investir dans
d’autres activités;
- Finalement, la chute des prix et du taux de profit provoque une baisse de
la production, de l’emploi, et du pouvoir d’achat. C’est la dépression;
3. Pour terminer, le courant marxiste soutient que :
- la recherche d’une plus-value toujours plus importante (notamment
grâce à des salaires bas, que Marx appelle, minimum de subsistance) et la
concurrence entre capitalistes devraient provoquer une paupérisation des
ouvriers et un blocage dans le développement du système capitaliste.
1.2. Le courant marxiste
- Cette situation doit entraîner la destruction du capitalisme et
l’avènement du socialisme (l’un des fondements de l’idéologie socialiste
repose sur l’abolition de la détention des moyens de production par les
privés. Ces moyens deviennent alors collectifs, sous le contrôle absolu
de l’Etat).
1.3. Le courant Keynésien
• L a pensée keynésienne considérée comme révolutionnaire par
rapport au courant libéral se présente comme suit :
1. La théorie générale s’attaque à la loi de Say selon laquelle l’offre
crée sa demande (loi des débouchés) et au rôle stabilisateur des
marchés. Les crises économiques (surproduction, chômage…) sont
synonymes d’une défaillance des marchés et de la loi de l’offre et de
la demande;
2. Une solution au problème serait une intervention de l’Etat qui
s’effectue au travers de politiques économiques;
1.3. Le courant Keynésien
3. La théorie générale keynésienne est basée sur le fonctionnement du
système économique dans sa globalité et non de manière isolée. Elle
prend ainsi en compte les revenus globaux, les profits globaux, la
production globale, l’emploi global, l’épargne globale, l’investissement
global. Autrement dit, l’analyse keynésienne sort du cadre micro-
économique pour suivre la macro-économie;
4. La théorie générale soutient aussi la thèse selon laquelle le volume réel
de la production et de l’emploi dépend, non de la capacité de production
ou du niveau préexistant des revenus, mais des décisions courantes de
produire, lesquelles dépendent à leur tour des décisions d’investir et de
l’estimation actuelle des montants de la consommation courante et future.
1.3. Le courant Keynésien
Il faut alors tenir compte de la propension à consommer et à épargner;
5. La théorie générale met l’accent sur le rôle joué par l’investissement.
C’est le moyen pour lutter contre le chômage, mais il faut qu’il y ait en
même temps accroissement de la consommation;
6. Le niveau général des prix et les prix individuels sont déterminés par
la loi de l’offre et de la demande.
P O
D
Q
1.3. Le courant Keynésien
• Au terme de ce chapitre, gardons en mémoire que la science
économique est la science des choix. Ces choix, elle les étudie tout
aussi bien au niveau de l’individu ou de la firme individuelle, qu’à celui
de l’ensemble du système économique
• La distinction entre le comportement individuel d’une part, et le
comportement du système économique dans son ensemble d’autre
part, relève respectivement du domaine de la micro-économie et de
la macro-économie. C’est un peu comme la psychologie et la
sociologie.
Bibliographie
• Diemer, Economie générale, IUFM Auvergne
Jurion B. 2014. Economie politique, Louvain-la-Neuve, De Boeck
Supérieur.
Chapitre 2. Facteurs de production et courbe
des possibilités de production
• Dans toute économie, pour produire, les entreprises, les sociétés ou
les firmes ont besoin d’utiliser les facteurs de production (capital,
travail, progrès technique et informations);
• Ces facteurs ont un coût qui, dans le contexte d’un marché
concurrentiel, évolue au rythme de la loi de l’offre et de la demande;
• Les ressources étant limitées, il faut alors faire le choix de
combinaison des différents bien qu’une économie peut produire.
2.1 Facteurs de production
• La définition des facteurs de production est une question qui divise
les économistes, selon le courant théorique auquel ils se rattachent.
Les économistes classiques retenaient traditionnellement deux
facteurs de production : le travail et le capital au sens du capital
technique, en y incluant la terre et l’ensemble des facteurs naturels.
• Cependant, les études ultérieures ont conduit à considérer le progrès
techniques comme un troisième facteur. Enfin, un quatrième, selon
certains économistes contemporains, serait l’information.
2.1 Facteurs de production
1. Facteurs de production et croissance économique
• Chaque Etat est à la recherche constante de la croissance
économique;
• Cette croissance économique peut être définie comme
l’augmentation, sur une longue période, de la production mesurée par
le PIB (produit intérieur brut);
• De l’utilisation des facteurs de production dépend la croissance
économique;
2.1 Facteurs de production
• La croissance économique peut être extensive et/ou intensive;
• La croissance extensive est une croissance économique rendue
possible par l’utilisation d’une plus grande quantité de facteurs de
production;
• La croissance intensive est une croissance économique rendue
possible par l’augmentation de la productivité des facteurs de
production. Ceux-ci sont plus productifs grâce au progrès technique et
à une meilleure organisation du travail;
2.1 Facteurs de production
• Parmi d’autres facteurs qui permettent de favoriser la croissance, il
convient de noter le commerce international. Celui-ci permet
d’accroître les débouchés, de diminuer les coûts et de dynamiser les
entreprises (entreprises multinationales qui peuvent avoir aussi des
effets sur les entreprises nationales ou locales);
• Les facteurs démographiques et sociaux jouent aussi un rôle
important;
• Un accroissement de la population peut, sous certaines conditions,
accroître les débouchés et apporter une main-d’œuvre
supplémentaire;
2.1 Facteurs de production
• Mais si les autres conditions de croissance ne sont pas réunies, cela
risque d’accroître la pauvreté et le sous-emploi;
• Certains facteurs sociaux ont un rôle non négligeable : l’instruction et
les qualifications valorisent le capital humain. La volonté que peuvent
avoir les individus de s’enrichir;
• Si les facteurs de production permettent la croissance, celle-ci résulte
de la conjonction d’un grand nombre de facteurs. Il est avant tout
nécessaire que les anticipations des entreprises soient bonnes,
qu’elles aient confiance en l’avenir.
2.1 Facteurs de production
2. Marché des facteurs de production
• Les prix des facteurs de production se fixent sur des marchés (national
ou international) par confrontation d’une demande provenant de
l’ensemble des producteurs et d’une offre provenant de l’ensemble
des détenteurs des facteurs de production;
• Si l’économie est en situation de concurrence pure et parfaite, les prix
des facteurs de production s’imposent à chaque producteur individuel
comme à chaque détenteur des facteurs de production;
2.1 Facteurs de production
• Sur le plan international, on parle de bourse des matières premières
qui sont des marchés où se concluent les opérations de vente ou
d’achat de ces matières : pétrole, cuivre, cobalt, or, diamant, café, thé,
cacao, etc.;
• Comme nous allons le voir plus tard, la croissance des pays de
l’Afrique subsaharienne dépend essentiellement de l’exportation des
matières premières vers les pays industrialisés ou les nouveaux pays
industrialisés (la Chine notamment, 2ème puissance économique
mondiale après les USA).
2.2. Courbe des possibilités de production
• Envisageons, à un moment donné, une économie dont la population,
les connaissances techniques, le sol, les usines et l’outillage, les
ressources naturelles disponibles sont connus une fois pour toutes;
• Admettons aussi, par souci de simplification, qu’il n’existe que deux
biens différents susceptibles d’être produits dans cette économie;
• Par exemple du pain et des logements;
• Supposons dans un premier temps que l’ensemble des ressources
soient affectées à la production de pain. Compte tenu de l’importance
de ces ressources et techniques existantes, il sera alors possible de
fournir 20 millions de tonnes de pain;
2.2. Courbe des possibilités de production
• Si, au contraire, ces ressources avaient été utilisées globalement dans
le secteur de la construction, on aurait pu construire 10.000
logements;
Production A B C D E F
Pain (en millions de tonnes) 20 19 16 12 7 0
Logements (en milliers d’habitations) 0 2 4 6 8 10

• Il n’est point indispensable cependant d’envisager l’un ou l’autre de


ces cas extrêmes (A & F);
2.2. Courbe des possibilités de production
• Certaines ressources seront utilisées à la construction de logements.
Par exemple, étant donné les ressources existantes, il serait possible
de produire conjointement 19 millions de tonnes de pain et 2.000
logements. Ou encore, en détournant certaines ressources de la
production de pain vers la construction de logements, 16 millions de
tonnes de pain et 4.000 logements. Et ainsi de suite;
• Le tableau ci-dessus représente les différentes combinaisons de pain
et de logements que peut fournir l’économie compte tenu du
caractère limité des ressources dont elle dispose.
2.2. Courbe des possibilités de production
• La signification en est particulièrement simple : il s’agit de l’ensemble
des combinaisons de biens, ici le pain et les logements, que
l’économie peut produire en utilisant pleinement toutes les
ressources productives dont elle dispose (plein emploi);
• Dans une économie de plein emploi, quand on produit une grande
quantité d’un bien, il faut nécessairement renoncer à un peu d’un
autre bien;
• La courbe des possibilités de production de l’économie représente
donc l’ensemble des combinaisons de biens entre lesquelles la société
peut faire son choix.
2.2. Courbe des possibilités de production
• D’une manière générale, les pays en développement en général, et les
pays les moins avancés en particulier, se retrouvent dans une
situation de sous-emploi alors que les pays développés s’approchent,
dans une certaine mesure, d’une situation de plein emploi;
• Ce qui distingue une situation de sous-emploi d’une situation de plein
emploi, c’est que dans la première hypothèse il est possible
d’accroître la production d’un bien sans devoir diminuer celle de
l’autre, en utilisant des ressources productives jusqu’alors inutilisées,
alors que dans la seconde, ce n’est pas vrai.
2.2. Courbe des possibilités de production
• Enfin, lorsqu’on parle de la courbe des possibilités de production, les
citoyens doivent choisir entre les biens privés qu’ils acquièrent
personnellement et les biens publics obtenus, en grande partie, par le
produit de l’impôt;
• Cependant dans le cas des pays en développement, cela n’est pas
évident en raison notamment de la corruption;
• La mobilisation des impôts et taxes ne répond pas nécessairement à
l’objectif de fourniture des biens et services publics;
• L’ampleur et l’intensité du secteur informel limitent l’évaluation des
biens privés et des biens publics.
Bibliographie
• Jurion B. 2014. Economie politique, 4ème éd., Louvain-la-Neuve, De
Boeck Supérieur.
• Montoussé M. 2007. Analyse économique et historique des sociétés
contemporaines, Paris, Bréal.
• Montoussé M. et Chamblay D. 2005. 100 fiches pour comprendre les
sciences économiques, Paris, Bréal.
• Montoussé M. et Waquet I. Microéconomie, Paris, Bréal.
Chapitre 3. Marché : offre et demande

• Dans toute économie, on peut distinguer d’une part, le marché des


biens et services privés (intérêt personnel ou privé), et d’autre part le
marché des biens et services publics (intérêt général ou public);
• L’existence de ce premier marché, implique l’existence du marché des
facteurs de production;
• Les producteurs sont entreprises privées, les entreprises publiques
et les entreprises d’économie mixte (actionnariat public-privé);
• Les consommateurs sont les ménages, mais aussi l’Etat;
• Dans le marché de travail, ce sont les ménages qui offrent les facteurs
de production.
3.1. Structure du marché
Ce qui nous intéresse dans ce chapitre c’est la structure du marché, la
formation des prix, le comportement de l’offre et de la demande.
I. Marché concurrentiel
1.1. Concurrence pure et parfaire
• La concurrence pure et parfaite repose sur le principe d’atomicité de
l’offre et de la demande;
• Cela signifie que sur chaque marché, les marchés de produits comme
ceux de facteurs de production, aucun individu, qu’il soit acheteur ou
vendeur, n’est capable d’influencer le prix pratiqué par son propre
comportement;
3.1. Structure du marché
• D’une part, l’entreprise en concurrence pure et parfaite ne peut agir
sur le prix de vente, fixé sur le marché;
• Elle doit s’adapter à ce prix et déterminer son volume de production
pour ne pas subir une perte;
• Cette entreprise est donc dans une posture de price taker;
• D’autre part, dans une situation de concurrence pure et parfaite, la
demande est satisfaite par une multitude d’entreprises;
• Dès que cette condition n’est pas satisfaite, un certain degré
d’imperfection s’introduit dans le jeu des transactions;
3.1. Structure du marché
• En conséquence, le système des prix n’assure plus une bonne
utilisation des ressources de l’économie;
• En réalité, la concurrence pure et parfaite est illusoire, ce n’est qu’un
idéal;
• Sur presque tous les marchés, des individus ou des groupes
d’individus achètent ou vendent un bien en quantités suffisantes pour
être en mesure d’agir sur son prix;
• L’existence de firmes rivales, donc d’une certaine concurrence, ne
veut pas nécessairement dire concurrence parfaite.
3.1. Structure du marché
1.2. Concurrence imparfaite
A. Duopole
• La concurrence imparfaite est une situation intermédiaire entre les
deux modèles, souvent théoriques, que sont le monopole et la
concurrence pure et parfaite;
• Chacune d’entre elles doit alors tenir compte des actions et réactions
réelles et supposées de ses concurrents;
3.1. Structure du marché
• Dans une situation de duopole, deux producteurs indépendants
approvisionnent le marché et cherchent à maximiser leurs profits. Par
rapport à la situation de concurrence pure et parfaite, les producteurs
peuvent influencer par les quantités offertes le prix du marché;
• Toutefois, ils ne sont pas pour autant dans une situation de monopole
puisqu’ils se concurrencent mutuellement et qu’il leur est difficile de
ne pas tenir compte du comportement de l’autre producteur;
• Les deux producteurs peuvent adopter plusieurs types de stratégies
sur le marché;
3.1. Structure du marché
• Il peut s’agir de : adaptation passive au niveau de production de
chaque producteur, relations hiérarchisées entre les deux
protagonistes (firme leader, firme dominée ou volonté de domination
de deux firmes), concurrence par les prix, entente et cartel.
B. Oligopole
• L’oligopole désigne une situation de marché dans laquelle quelques
entreprises font face à une multitude d’acheteurs;
• Comme dans le cas du duopole, toute décision d’une entreprise a des
conséquences sur les autres;
3.1. Structure du marché
• Il est donc possible d’étendre à l’oligopole les analyses faites à propos
du duopole;
• Les entreprises peuvent se livrer à une guerre des prix pour conquérir
le marché ou s’entendre entre elles et former un cartel;
• Pour éviter une concurrence qui peut se révéler néfaste pour tous, les
producteurs en situation d’oligopole ont souvent intérêt à s’attendre;
• La collusion, ou entente, est un accord, parfois explicite, souvent
implicite, visant à limiter la concurrence;
• Notons que la forme la plus aboutie de l’entente est effectivement le
cartel;
3.1. Structure du marché
• Dans ce cas, les entreprises passent un accord explicite qui définit le
niveau de production et donc, par voie de conséquence, le prix des
produits;
• L’accord peut aussi porter sur le partage du marché. Dans ce cas, le
cartel attribue ainsi à chaque entreprise, pourtant juridiquement
indépendante, des quotas de production.
3.1. Structure du marché
II. Monopole
• Le monopole est une situation de marché dans laquelle un seul
producteur fait face à une multitude d’acheteurs;
• Le bien produit ne doit pas comporter de substituts proches;
• Par exemple, les entreprises de prêt-à-porter qui vendent sous des
marques différentes ne sont pas dans une situation de monopole;
• Au contraire, si la production et la distribution d’eau potable dans une
ville sont assurée par une seule entreprise, celle-ci est dans une
situation de monopole;
3.1. Structure du marché
• Une entreprise est en situation de monopole si l’élasticité croisée
entre la demande du bien qu’elle produit et le prix de tous les autres
produits est faible;
• Le monopole s’explique par l’existence de barrières à l’entrée, par
l’impossibilité pour d’autres entreprises de pénétrer le marché;
• Parmi les barrières pouvant expliquer le monopole, il convient de
noter :
1°. La détention par une seule entreprise d’une ressource rare;
2°. La présence dans certains secteurs d’activités de rendements
croissants qui empêchent les petites entreprises d’être rentables;
3.1. Structure du marché
• Dans ce cas, plus la production augmente, plus le coût moyen
diminue.
3°. Un monopole peut également apparaître lorsque l’Etat utilise la
réglementation pour limiter la concurrence.
• Les monopoles du rail ou de la production d’électricité constituent
deux exemples de monopole institutionnels consacrés par l’Etat;
• Notons que les entreprises jouissant d’un monopole formel peuvent
parfois faire face à une concurrence informelle;
3.1. Structure du marché
• La situation la plus intéressante pour une entreprise est celle du
monopole car c’est dans ce cas que le profit sera le plus élevé;
• Les comportements stratégiques des entreprises auront donc comme
objectif d’atteindre ou de se rapprocher le plus possible d’une
situation de monopole;
• Pour cela, elles peuvent chercher à créer un cartel, c’est-à-dire à
s’entendre sur le niveau des prix et de la production, à absorber leurs
concurrents ou à différencier leurs produits;
3.1. Structure du marché
• Un monopole bénéficie d’un avantage par rapport à une firme en
concurrence en ce qu’il peut fixer son prix en toute indépendance.
Cette possibilité confère alors au monopole un pouvoir de marché;
• L’entreprise jouissant du monopole se trouve dans une posture de
price maker;
• La maximisation du chiffre d’affaires relève de la stratégie du
monopole;
• Celui-ci peut pratiquer aussi des prix différents selon les clients. Le
monopole peut donc moduler ses prix en fonction des préférences
des acheteurs. On parle ainsi de monopole discriminant.
3.2. Elasticité de l’offre et de la demande
3.2.1. Définition de l’élasticité de l’offre et de la demande
L’élasticité de la demande ou de l’offre d’un bien ou d’un service
mesure la variation relative des quantités demandées ou offertes de ce
bien ou service par rapport à la variation relative des prix de ce bien ou
service;
3.2.2. Elasticité de la demande
• La courbe de demande (du marché) est la somme des quantités
demandées par tous les consommateurs à chaque niveau de prix;
• la demande d’un bien est sujette à varier;
3.2. Elasticité de l’offre et de la demande
• Il convient donc de distinguer le déplacement le long de la courbe de
demande (variation des prix et des quantités seulement) et le
déplacement tout court de la demande;
• Parmi les facteurs qui entraînent un déplacement de la courbe de
demande figurent notamment :
1°. Le revenu disponible;
2°. Le goût ou la préférence des consommateurs;
3°. Les prix des autres biens (produits de substitution);
4°. Les prévisions.
3.2. Elasticité de l’offre et de la demande
• La demande est dite élastique lorsque la variation du prix implique la
variation de la demande, ou au contraire rigide lorsque la variation du
prix n’implique aucune variation de la demande;
• L’élasticité prix traduit alors la sensibilité des consommateurs aux
variations du prix d’un produit ou service;
• Il existe aussi l’élasticité-revenu qui mesure le taux de variation de la
quantité demandée à la suite d’une variation de revenu;
3.2. Elasticité de l’offre et de la demande
• Parmi les facteurs qui influencent l’élasticité-demande, il y a lieu de
mentionner la disponibilité des biens de substitut et le nombre
d’usages du bien;
• Plus il y a de meilleurs substituts, plus l’élasticité est élevée, et vice-
versa. De même, plus le nombre d’usages du bien est élevé, plus
grande sera son élasticité (par exemple, le coton qui sert à fabriquer
des vêtements).
3.2. Elasticité de l’offre et de la demande
3.2.3. Elasticité de l’offre
• La courbe d’offre (du marché) est la somme des quantités offertes par
tous les producteurs à chaque niveau de prix;
• Plusieurs facteurs influencent la courbe d’offre dont :
1°. Les nouvelles technologies;
2°. Les prix des facteurs de production;
3°. Les prix des biens connexes;
4°. Les prévisions de prix.
3.2. Elasticité de l’offre et de la demande
• Avec l’introduction d’une nouvelle technologie plus performante,
l’entreprise augmentera sa production (déplacement à droite de la
courbe d’offre);
• Une grande rareté des facteurs de production (travail, matières
premières) ou une augmentation de leur prix comme, par exemple,
lors des chocs pétroliers des années 1970, amènera une diminution
de l’offre (déplacement à gauche de la courbe d’offre);
• La même abondance des facteurs de production relèvera la quantité
offerte;
3.2. Elasticité de l’offre et de la demande
• L’effet du prix des biens connexes peut être illustré par un cas de
variation de la culture du maïs et du blé. Si le prix du maïs vient à
augmenter plus que celui du blé, il n’est pas exclu qu’à la prochaine
culture les agriculteurs trouvent plus rentable de cultiver le maïs plutôt
que le blé;
• Bien sûr, cette possibilité de substitution n’est pas toujours possible
compte tenu des caractéristiques de production propres à chaque bien;
• Au chapitre des anticipations, une prévision à la hausse (à la baisse) du
prix d’un bien amènera une contraction (une hausse) immédiate de
l’offre.
3.2. Elasticité de l’offre et de la demande
• Le degré de sensibilité de variation dans les quantités offertes à la
suite d’une variation de prix est appelé élasticité-prix de l’offre, ou
élasticité-offre;
• Les facteurs qui influencent l’élasticité-offre se trouvent dans la
combinaison des ressources productrices;
• Une hausse du prix d’un bien peut être accompagnée d’une
augmentation de l’offre à de degrés divers selon la quantité
disponible du capital, du travail et de la machinerie.
Bibliographie
• Huynh K. et Besancenot. 2004. Economie industrielle, Paris, Bréal.
• Jaumotte C. 2015. Les mécanismes de l’économie, Louvain-La-Neuve,
De Boeck Supérieur.
• Jurion B. 2014. Economie politique, 4ème éd., Louvain-la-Neuve, De
Boeck Supérieur.
• Lavorata L., Ntoko P., Ankri C. et Lannoo P. 2007. Mercatique, Paris,
Bréal.
• Montoussé M. et Waquet I. 2008. Microéconomie, Paris, Bréal.
• Nyahoho E. et Proulx P.-P. 2006. Le commerce international, Québec,
PUQ.
Chapitre 4. Politiques économiques
• L’imperfection du marché, la mauvaise information des agents
économiques, la volonté de redistribuer le revenu justifient
l’intervention croissante de l’Etat dans l’économie;
• Le système capitaliste pur que nous avons vu au premier chapitre
n’existe plus aujourd’hui, on parle plutôt de système néo-capitaliste
ou mixte au sein duquel des éléments de contrôle étatiste se
combinent avec des éléments de marché pour organiser la production
et la consommation.
4.1. Définition de la politique économique et
de ses motivations
1. Définition de politique économique
• La politique économique consiste dans la manipulation ou l’utilisation
délibérée par l’Etat d’un certain nombre de moyens mis en œuvre ou
des instruments en vue d’atteindre certains objectifs économiques;
• La politique économique est spécifiée par l’agent qui la met en
œuvre, à savoir l’Etat;
• Par Etat, l’on entend habituellement l’entité qui possède le droit de
coercition, pourvoit aux besoins collectifs et est tenue pour
responsable des mesures de politique économique;
4.1. Définition de la politique économique et
de ses motivations
• Dans les pays démocratiques, l’élection et la réélection des dirigeants
politiques est liée aux politiques économiques promises ou mises en
œuvre.
• Aux autorités étatiques, on devrait encore ajouter les organisations
économiques supranationales qui, exerçant un certain droit de
contrôle sur leurs membres, peuvent être considérées comme
actrices des politiques économiques au niveau continental ou
régional. Tel est le cas, par exemple, de l’Union européenne.
4.1. Définition de la politique économique et
de ses motivations
2. Motivations
D’une manière générale, les interventions de l’Etat dans la sphère
économique s’expliquent pour les raisons ci-après :
a). La fonction étatique d’allocation des ressources
• Elle répond principalement à l’existence de biens qui, par leur nature,
ne peuvent faire l’objet de transactions dans un système de marché;
• Ces biens sont appelés bien publics pour les distinguer des biens
privés qui trouvent leur solution dans le marché;
4.1. Définition de la politique économique et
de ses motivations
• Les biens publics sont consommés conjointement, sans rivalités, par
plusieurs personnes (tous les habitants d’un quartier, d’une
commune, d’une région, d’un pays, ou même, d’un groupe de pays)
alors que le bien privé fait l’objet d’une consommation individuelle;
• La consommation d’un bien privé est soumis au paiement d’un prix (si
on accepte pas de payer le prix, on renonce à la consommation du
produit ou du service);
• Ce qui n’est pas le cas du bien public, caractérisé par l’absence de
possibilité d’exclusion par les prix;
4.1. Définition de la politique économique et
de ses motivations
• L’Etat intervient aussi pour corriger d’autres formes de défaillances du
marché, notamment lorsque les décisions d’agents économiques
entraînent des coûts ou des avantages pour d’autres agents
économiques qui ne sont pas pris en compte dans le calcul
économique;
• On peut expliquer ainsi la lutte contre la pollution et les dégradations
de l’environnement;
• Le secteur public intervient également pour corriger l’offre ou la
demande de biens représentant, cependant, toutes les
caractéristiques du bien privé;
4.1. Définition de la politique économique et
de ses motivations
• En effet, certains de ces biens sont qualifiés de biens méritoires et
leur consommation est encouragée (l’accession au logement, à
l’électricité, à l’eau potable, le transport public, etc.); d’autres, au
contraire, sont estimés peu désirables par les pouvoirs publics (alcool,
tabac…) et leur consommation est découragée;
• Finalement, les pouvoirs publics sont, totalement ou partiellement,
propriétaires de certaines entreprises et interviennent à ce titre dans
la production de biens faisant l’objet d’échanges sur le marché;
4.1. Définition de la politique économique et
de ses motivations
• Les transports en commun, les télécommunications, la distribution
d’eau ou celle du gaz et d’électricité sont des branches d’activité, au
moins partiellement, aux mains du secteur public ou largement
régulées par celui-ci;
• Les entreprises publiques sont donc celles qui sont placées sous
l’autorité de l’Etat;
• Comme toute autre entreprise, elles produisent des biens et des
services en vue de les vendre sur le marché, à un prix couvrant
approximativement leurs coûts;
4.1. Définition de la politique économique et
de ses motivations
• Pour sa part, l’administration publique (les services administratifs)
regroupent toutes les unités économiques dont la mission est de
mettre à la disposition du public des biens et des services,
gratuitement ou, tout au moins, à un prix sans rapport avec leur coût.
b). La fonction étatique de redistribution du revenu
• La volonté du secteur public de redistribuer le revenu entre les
membres de la collectivité détermine en grande partie sa politique de
taxation et de transfert;
4.1. Définition de la politique économique et
de ses motivations
• La répartition de l’impôt entre les contribuables, sa plus ou moins
grande progressivité, les conditions d’octroi des transferts sociaux, les
modes de financement de la politique sociale constituent en effet les
principaux instruments de la politique de redistribution du revenu
menée par les pouvoirs publics;
• La quantité de ressources (richesses, revenu…) dont chaque ménage
disposera finalement, les transferts monétaires qu’il recevra, ne sont
pas cependant les seuls éléments à prendre en compte au moment
d’effectuer le bilan d’une politique de redistribution;
4.1. Définition de la politique économique et
de ses motivations
• Il ne faut pas oublier, en effet, que par les biens qu’il fournit (des
services d’enseignement, des services de logement offerts sans la
perception d’une contribution correspondante…), le gouvernement
influence également de façon significative la répartition du revenu
entre les individus;
• La manière dont sont réalisés les objectifs de la fonction d’allocation
des ressources n’est, par conséquent, pas sans effet sur la réalisation
de ceux de la fonction de redistribution du revenu.
4.1. Définition de la politique économique et
de ses motivations
c). La fonction étatique de stabilisation de l’activité économique
• Les pouvoirs publics utilisent aussi leur politique fiscale pour réaliser
ou tenter de réaliser un certain nombre d’objectifs
macroéconomiques : un haut niveau d’emploi, un degré raisonnable
de stabilité des prix, une balance des paiements équilibrée, un taux
acceptable de croissance de l’économie;
• Aussi le budget de l’Etat (les dépenses gouvernementales mais aussi
les taxes et les transferts sociaux) est-il souvent utilisé pour essayer de
réduire les fluctuations que connaît l’activité économique;
4.1. Définition de la politique économique et
de ses motivations
• Par certains de ses aspects même, la politique budgétaire remplit un rôle
de stabilisateur automatique;
• Elle contient en son sein un certain nombre d’instruments dont la
fonction est de répondre immédiatement, sans délais, à des facteurs
indicateurs d’une instabilité de la situation économique;
• On peut citer, comme exemples de stabilisateurs automatiques, la
progressivité de l’impôt direct ou encore les allocations aux travailleurs
sans emploi;
• Les résultats de la fonction de stabilisation du budget ne seront pas sans
effet sur ceux des fonctions d’allocation des ressources et de
redistribution du revenu;
4.2. Modalités d’intervention des pouvoirs
publics
Les pouvoirs publics vont rencontrer leurs objectifs économiques de
différents façons :
1. En créant un cadre légal au sein duquel l’activité économique va se
développer. Empêcher certaines comportements, en rendre
d’autres obligatoires…modifie fondamentalement les conditions
dans lesquelles l’activité économique s’exerce. En l’absence des
règles existantes, encadrant l’activité économique, le monde serait
certainement très différent de ce qu’il est aujourd’hui;
2. En mettant des biens et des services publics à la disposition de la
population;
4.2. Modalités d’intervention des pouvoirs
publics
• Ces biens et ces services sont destinés à rencontrer des besoins qui ne
peuvent pas être satisfaits dans le cadre d’un processus de marché;
3. En prélevant des impôts (politique fiscale) et en finançant une
politique de transferts sociaux. Ces politiques devront être, à la fois,
équitables et efficientes.
• Elles devront être équitables dans le mesure où elles permettront de
rencontrer les objectifs de redistribution que les pouvoirs publics se
sont assignés;
4.2. Modalités d’intervention des pouvoirs
publics
• Elles devront aussi être efficientes puisqu’il s’agira pour elles
d’influencer le moins possible la majorité des comportements que les
agents économiques adopteraient en leur absence;
• Autrement dit, il faut adapter les politiques économiques au contexte
local pour éviter qu’elles créent plus de problèmes au lieu de les
résoudre;
• Comme nous allons le voir, les politiques économiques ne marchent
pas bien dans les pays en développement en général, et en Afrique
subsaharienne en particulier, parce que les Etats sont faibles et mal
gouvernés.
4.3. Instruments de politique économique
• Toute politique économique est menée à l’aide d’un certain nombre
d’instruments;
• Les instruments couramment utilisés sont : la politique budgétaire, la
politique monétaire, la politique de change, la politique des prix et
des revenus, la politique industrielle et la politique agricole;
• Les objectifs poursuivis dans le cadre de la politique économique
sont : un niveau élevé d’emploi, la croissance du produit national, la
stabilité au moins relative du niveau général des prix, une certaine
réduction des inégalités.
4.3. Instruments de politique économique
Les indicateurs permettant d’évaluer si les objectifs ont été atteints ou
non sont :
• Pour l’emploi, le taux de chômage ;
• Pour la croissance, le taux de croissance du produit intérieur brut
(PIB) qui représente la masse des biens et services produits par les
unités économiques durant un certain laps de temps (généralement
un an);
• Pour les prix, le taux d’inflation;
• Pour les inégalités, le taux de répartition du revenu national entre les
riches et les pauvres.
4.3. Instruments de politique économique
1. Politique budgétaire
• Considéré longtemps comme un acte essentiellement financier, traité
sous l’angle administratif, et dont la norme était l’équilibre, le budget
n’est devenu un instrument explicite de politique économique qu’à la
suite des essais empiriques de lutte contre la grande crise des années
30 ainsi que de la vulgarisation des écrits de Keynes et des autres
théoriciens de la « finance fonctionnelle »;
• La politique budgétaire présente trois grands aspects à savoir : la
politique des dépenses publiques, la politique fiscale ou la politique
des recettes et la politique du solde budgétaire.
4.3. Instruments de politique économique
a). La politique des dépenses publiques
• Beaucoup de dépenses publiques n’ont pas une finalité proprement
économique (tel est le cas, par exemple, des fonds affectés à la
défense nationale ou à la culture);
• Mais toutes ont une certaine incidence sur l’économie puisqu’elles
donnent lieu à des flux de revenus au profit d’un secteur d’activité
et/ou d’un groupe de la population;
• D’un point de vue budgétaire, une vielle classification consiste à
opposer les dépenses « ordinaires » et les dépenses
« extraordinaires » des pouvoirs publics;
4.3. Instruments de politique économique
• Les premières étaient celles qui correspondaient à l’activité de l’Etat
considérée comme normale et habituelle, celles qui se renouvellent
chaque année alors que les secondes étaient supposées correspondre
à des dépenses exceptionnelles, non renouvelables par leur nature
(par exemple, grands travaux, équipements nouveaux, dépenses de
guerre);
• La distinction plus moderne des dépenses « courantes » ou de
fonctionnement de l’Etat et des dépenses en « capital » (celles qui
accroissent le patrimoine public) s’inspirent largement de la
précédente;
4.3. Instruments de politique économique
• Toutefois, les dépenses en capital de l’Etat ne sont plus considérées
comme exceptionnelles, elles sont devenues ordinaires;
• D’un point de vue économique, ce sont trois grandes catégories de
dépenses publiques qui méritent d’être distinguées :
- Les dépenses de consommation (les achats de biens et services par
les pouvoirs publics, principalement les services de fonctionnaires);
- Les dépenses d’investissement;
- Les dépenses de transfert (redistribution des ressources sous forme
d’allocations, indemnités, subsides, etc.).
4.3. Instruments de politique économique
• Il faut savoir que lorsque l’Etat entend développer et encourager
financièrement certaines activités ou certains comportements (à des
fins économiques, sociales, culturelles, etc.), il peut le faire en
accordant soit une aide directe sous forme de subvention (ou encore
de prêt), soit des avantages fiscaux (non taxation ou réduction
d’impôt);
• Ainsi, pour compenser les charges familiales, voire stimuler la natalité,
les pouvoirs publics peuvent recourir au versement d’allocations
familiales et/ou à des abattements fiscaux;
4.3. Instruments de politique économique
• Pour encourager la production locale ou rabattre les prix sur le
marché, l’Etat peut accorder aux entreprises des subventions
d’investissement, d’exploitation ou d’équilibre.
b). Politique des recettes fiscales
• Parmi les prélèvements obligatoires, on peut distinguer la fiscalité au
sens strict (impôt) et la parafiscalité;
• Les recettes parafiscales correspondent aux prélèvements opérés sur
les revenus des travailleurs et des entreprises au titre des différents
régimes de la sécurité sociale ou de promotion de l’économie
4.3. Instruments de politique économique
• La manipulation de la fiscalité à des fins de politique économique
peut s’opérer de différentes façons : non seulement par la levée d’un
nouvel impôt ou la modification des taux d’impôt déjà existant, mais
aussi par le changement de l’assiette de l’impôt;
• L’assiette fiscale est l’élément économique sur lequel on applique le
taux d’impôt. Le changement de régime des amortissements peut par
exemple conduire à l’évolution de l’assiette fiscale pour le calcul de
l’impôt sur le bénéfice des sociétés;
• Si un pays veut attirer des investisseurs, il peut par exemple réduire
les taux d’imposition.
4.3. Instruments de politique économique
c). Politique des soldes budgétaires
• Lorsque les recettes courantes dépassent ses dépenses courantes, on
dit que l’Etat épargne. Dans ce cas, il peut affecter une partie de ses
recettes courantes soit au remboursement de sa dette, soit au
paiement de dépenses d’investissement ou de manière plus générale
à l’acquisition de biens de capital;
• Si les recettes courantes sont inférieures aux dépenses courantes, cela
signifie, au contraire, que l’Etat désépargne;
4.3. Instruments de politique économique
• L’addition du solde des opérations courantes et du solde des opérations
de capital forme le solde budgétaire net, et en cas de déficit global, on
parlera de solde net à financer;
• Le besoin net de financement correspond à l’augmentation de la dette
publique;
• Dans l’hypothèse d’un solde global positif, on assisterait à une
diminution équivalente de la dette;
• Par définition, le solde de financement net ne comprend pas les
amortissements ou remboursements de dettes et l’augmentation de
l’encours de la dette publique ne représente donc pas la totalité des
fonds que le Trésor doit se procurer au cours d’une année;
4.3. Instruments de politique économique
• C’est le solde brut à financer qui correspond au montant total que l’Etat
doit emprunter, une fois ses recettes encaissées, pour faire face à
l’ensemble de ses dépenses, y compris le remboursement des emprunts
contractés antérieurement;
• Le montant et la variation des soldes budgétaires fournissent un aperçu
(très) synthétique de la politique d’un gouvernement donné
A. Conception orthodoxe ou classique du déficit budgétaire
• Dans les présupposés de la théorie classique (pré-keynésienne), la bonne
politique budgétaire consiste à équilibrer dépenses et recettes, un déficit
est tout au plus admissible pour les dépenses en capital, à la façon dont
on admet l’endettement d’un ménage pour le logement
4.3. Instruments de politique économique
• Cette conception classique ou orthodoxe de la politique budgétaire
est contestable;
• Les dépenses courantes, à la différence des dépenses
d’investissements, sont supposées avoir un caractère stérile pour les
générations futures;
• Or, manifestement, les dépenses (courantes) d’éducation et de
recherche scientifique ont pourtant comme effet d’accroître et
d’améliorer le stock de capital humain;
• On peut dire aussi la même chose pour la santé;
4.3. Instruments de politique économique
• Aussi, à l’inverse, il existe parfois une surestimation du caractère
productif de certaines dépenses considérées comme des
investissements mais dont le rendement social à terme ne couvre pas
en réalité le coût des emprunts consentis pour financer de tels
projets.
B. Conception fonctionnelle ou keynésienne
• Pour les keynésiens, comme on le sait, l’Etat doit exercer des
responsabilités sur le plan macro-économique;
• Dans les économies modernes, l’apparition ou l’augmentation d’un
déficit public peut d’ailleurs avoir deux significations;
4.3. Instruments de politique économique
• Soit elle traduit simplement les conséquences automatiques de la
crise sur le budget de l’Etat (moins-values fiscales et dépenses accrues
d’indeminisation du chômage);
• Soit elle résulte de mesures discrétionnaires (réduction des impôts,
accroissement des dépenses) prises par le gouvernement pour
relancer l’activité;
• Dans le premier cas, le déficit est endogène ou « passif » : il mesure
l’ampleur de la récession et non pas l’effort budgétaire consenti pour
la surmonter;
4.3. Instruments de politique économique
• Dans le second cas, le déficit est exogène ou « actif »;
• Le financement des déficits publics doit dès lors se fonder sur la
mobilisation d’une partie de l’épargne des autres agents
économiques, et non sur le recours systématique à la planche à billet;
• Dans les économies développées, les particuliers, pris dans leur
ensemble, ne dépensent habituellement pas en biens de
consommation et constructions de logement la totalité de leurs
ressources disponibles;
• Autrement dit, ils constituent donc d’année en année une épargne
financière prêtable;
4.3. Instruments de politique économique
• Ce qui n’est pas le cas malheureusement pour les économies sous-
développées, en crise structurelle;
• Dans ces économies, l’Etat est souvent défaillant, l’épargne est faible
ou quasi-inexistante;
• Par conséquent, c’est l’endettement extérieur qui s’impose;
• La Banque mondiale (BM), le Fonds monétaire international (FMI), la
Banque africaine de développement (BAD), le Fonds Européen de
développement (FED), s’affirment ainsi comme des partenaires
privilégiés, mais aussi certaines banques privées étrangères.
4.3. Instruments de politique économique
• La politique monétaire vise à réguler la disponibilité en moyens de
paiement ou liquidité de l’économie;
• La politique monétaire doit prévenir ou corriger une augmentation
excessive des moyens de paiement par rapport à l’offre de biens et
services;
• Le pouvoir en matière de politique monétaire présente la particularité
d’être partagé entre les autorités politiques et l’organisme chargé de
régler la création monétaire, à savoir la Banque centrale;
4.3. Instruments de politique économique
• 2. Politique monétaire
• Les échanges au sein d’une économie moderne sont rendus possible
par la monnaie;
• Au sens strict (applicable dans le contexte congolais), la masse
monétaire est constituée de l’ensemble des moyens de paiements
détenus par les agents économiques résidents. Elle se compose de la
monnaie fiduciaire et de la monnaie scrupturale;
• La monnaie fiduciaire est constituée des billets et des pièces émis par
la banque centrale;
4.3. Instruments de politique économique
• Son principal intérêt est d’être acceptée de tous, de servir de relation
entre les individus. Ce qui suppose la confiance entre eux, mais aussi
envers l’institution qui émet la monnaie;
• D’où l’expression fiduciaire qui dérive du latin fudicia, c’est-à-dire
confiance;
• A propos de la monnaie scripturale, elle correspond simplement à un
jeu d’écriture dans les livres de compte des banques;
• On peut, grâce à elle, effectuer les règlements des opérations entre
agents sans utiliser des billets ou des pièces;
4.3. Instruments de politique économique
• La monnaie scripturale permet également d’accorder des crédits, par
simple écriture d’une créance ou d’une dette dans les comptes de la
banque (commerciale);
• La monnaie électronique est aussi assimilée à la monnaie scripturale;
• En accordant des crédits, la banque commerciales peuvent donc
augmenter la masse monétaire en circulation qui, à son tour, peut
occasionner l’inflation;
• Avant d’accorder des crédits, les banques ne se préoccuperaient pas de
l’existence ou non de réserves excédentaires. C’est seulement après
qu’elles chercheraient à se refinancer auprès de la banque centrale;
4.3. Instruments de politique économique
• S’il est apparu indispensable de placer l’Institut d’émission sous
contrôle public, il a semblé tout aussi nécessaire d’en mettre la
gestion à l’abri des vicissitudes de la vie politique et de ne pas confier
le pouvoir de création monétaire à ceux qui décident par ailleurs des
dépenses publiques,
• Dans beaucoup de pays en développement n’ayant pas une monnaie
commune, cette disposition n’est pas malheureusement observée;
• L’indépendance de la banque centrale n’étant pas garantie, le
financement monétaire (planche à billet) est ainsi couramment
enregistré, et occasion des tensions inflationnistes;
4.3. Instruments de politique économique
• En principe, les principales fonctions de la banque centrale sont les
suivantes :
1°. Emettre les billets de banque;
2°. Jouer le rôle de la banque des banques : les intermédiaires
financiers peuvent se procurer des fonds auprès de la Banque en
recourant au réescompte et aux avances.
La banque centrale organise aussi les chambres de compensation et le
marché des prêts au jour le jour (call money) entre les institutions
financières;
4.3. Instruments de politique économique
3°. Jouer le rôle de caissier et de banquier de l’Etat. La banque centrale
est chargée d’effectuer gracieusement la centralisation des dépenses et
des recettes de l’Etat;
4°. Mettre en œuvre la politique monétaire. Elle est traditionnellement
compétente en ce qui concerne la politique des taux d’intérêt, la
détermination de ses propres conditions de réescompte et la régulation
du crédit bancaire;
5°. Mettre en œuvre la politique de change. Elle joue un rôle de
régulateur sur le marché des changes et est chargée de l’exécution des
accords monétaires internationaux, notamment avec le FMI.
4.3. Instruments de politique économique
• La politique monétaire participe bien entendu à la réalisation des
objectifs finaux de la politique économique précédemment
mentionnés, plus spécialement la stabilité des prix, mais elle a ses
cibles ou points d’applications propres (objectifs intermédiaires) :
- Assurer un bon niveau de taux d’intérêt,
- Maintenir un bon niveau de la masse monétaire ou du taux de
change.
• Les instruments de politique monétaire sont les suivants :
a. Les taux d’intérêt
4.3. Instruments de politique économique
• La banque centrale n’a pas, en principe, de clientèle privée. Elle ne
cède pas directement ses billets aux agents non financiers, mais
plutôt aux banques commerciales qui sont ses clients;
• Lorsque la banque centrale mobilise un effet ou consent une avance,
de façon à permettre aux intermédiaires financiers de reconstituer
leur trésorerie, elle prélève évidemment un taux d’intérêt et c’est par
le maniement de ce taux par l’Institut d’émission s’efforce
traditionnellement d’agir sur l’ensemble des taux d’intérêt du marché
monétaire;
4.3. Instruments de politique économique
• L’idée fondamentale est qu’une modification du taux de la banque
centrale doit provoquer une variation de même sens et de portée
comparable des taux débiteurs ou créditeurs pratiqués par les
banques de second rang vis-à-vis de leurs clients;
• Le taux directeur est alors un déterminant majeur. Sa manipulation
est un signal politique et psychologique utilisé par la banque centrale
pour annoncer l’orientation générale de son action, notamment en
cas de tension sur le marché des changes
4.3. Instruments de politique économique

b. Open market policy


Les opérations d’open market policy : il s’agit de l’émission des titres de la
dette publique à court terme par le canal des bons ou certificats du Trésor
que les entreprises 9/10.
financières et non
Un bête de truc, financières,
franchement j'ai hâte devoire
voir la des
suite particuliers

peuvent acquérir.
c. Swaps
Lorsque la Banque centrale veut injecter des fonds sur le marché (ou, au
contraire en retirer), elle peut aussi acheter (ou vendre) aux intermédiaires
financiers des devises au comptant (le plus souvent des dollars) contre la
monnaie nationale et revendre (ou racheter) ces mêmes devises à terme.
4.3. Instruments de politique économique
d. Les réserves obligatoires
• L’obligation faite aux banques de détenir en avoir liquides une
fraction de leurs dépôts a tout d’abord répondu au souci de préserver
la liquidité des intermédiaires financiers et d’assurer la sécurité des
déposants;
• Par la suite, les autorités monétaires ont cependant élargi le rôle
initial assigné aux réserves obligatoires pour en faire un instrument de
contrôle indirect de la création monétaire par la contrainte de la
liquidité créée par les banques commerciales;
4.3. Instruments de politique économique
• Les dispositifs de réserves obligatoires obligent les institutions
financières à augmenter leurs dépôts à la banque centrale en relation
avec l’augmentation de leur activité;
• En forçant les banques à détenir une partie de leurs actifs sous forme
de réserves auprès de la banque centrale, les autorités monétaires
limitent la possibilité pour les banques d’octroyer du crédit.
• e. le contrôle du volume de crédit
• Une première façon pour la Banque centrale d’agir sur l’offre de crédit
des institutions financières consiste à limiter les concours qu’elle est
disposée à leur accorder;
4.3. Instruments de politique économique
• L’encadrement direct du crédit signifie que le volume des crédits
octroyés par les banques à leurs clients ou encore leur accroissement
ne peut dépasser une certaine norme fixée par les autorités;
• La banque centrale ayant le pouvoir de contrôler les documents
comptables des autres banques, est, en principe, en mesure de
déceler les éventuelles infractions à la réglementation;
• La banque centrale peut aussi procéder à la réglementation du crédit
à la consommation.
4.3. Instruments de politique économique
• 3. Politique de change
• Le cours auquel l’unité monétaire d’un Etat s’échange avec les
monnaies étrangères ou taux de change est une donnée essentielle
de l’économie considérée. Il est donc important de bien mener une
politique de change par :
• a. L’utilisation des réserves de change
• Les réserves de change sont des avoirs en monnaies étrangères ou en
or détenus par la Banque centrale;
• Lorsque la balance commerciale d’un Etat est déficitaire, ces réserves
peuvent alors servir pour payer les importations,
4.3. Instruments de politique économique
• Pour éviter une dépréciation temporaire de la monnaie nationale sur
le marché des changes, la Banque centrale peut également puiser
dans ses réserves : en vendant des devises et en rachetant sa propre
monnaie.
• b. contrôle des changes
• Ce contrôle imposera que tous les règlements avec l’étranger
transitent par les banques de façon à pouvoir vérifier l’application des
principales dispositions envisageables, à savoir :
• 1. interdiction de payer les importations à l’avance (en jouant sur la
dépréciation de la monnaie nationale);
4.3. Instruments de politique économique
• 2. obligation, au contraire, de rapatrier sans traîner les devises
gagnées à l’étranger du fait des exportations et de les céder
rapidement sur le marché des changes;
• 3. limitation des allocations en devises mises à la disposition des
touristes;
• 4. Restriction des opérations de portefeuille (achat d’actions et
d’obligations) portant sur des titres étrangers;
• 5. Option de soumettre à autorisation les investissements directs à
l’étranger;
4.3. Instruments de politique économique
4. Politique des prix et des revenus
• L’intervention de l’Etat en matière de prix et de revenus se fonde sur
la constatation que les prix des biens et des services ainsi que les
salaires se fixent, non pas sur des marchés pleinement concurrentiels,
mais bien sur des marchés où opèrent de grandes firmes et de
puissants syndicats;
• L’analyse des imperfections des marchés et de leurs conséquences se
trouve donc à la base des justifications avancées pour ces politiques;
4.3. Instruments de politique économique
• a. Réglementation des prix
• La forme la plus brutale consiste dans le blocage des prix qui peut être
sectoriel, c’est-à-dire elle peut concerner les entreprises qui
produisent ou vendent un bien ou service déterminé;
• A l’opposé du blocage, la politique contractuelle des prix constitue la
formule de contrôle la moins autoritaire
• b. La Réglementation de revenu
• Elle passe notamment par :
• La salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG);
4.3. Instruments de politique économique
• On peut ainsi admettre que les salaires soient autorisés à monter
relativement plus dans les branches où se manifeste un besoin de
main d’œuvre et relativement moins dans les branches à main
d’oeuvre surabondante;
• La hausse des salaires peut également être différenciée pour des
raisons sociales si les responsables de la politique économique
estiment nécessaire de corriger certaines inégalités.
4.3. Instruments de politique économique
• 5. La politique industrielle et la politique agricole
• a. Politique industrielle
• On peut distinguer des politiques industrielles générales et des
politiques industrielles spécifiques. Les premières visent à créer des
conditions favorables au développement industriel en général. Elles
n’opèrent pas de discrimination entre les branches ou les régions;
• Il s’agit notamment des mesures d’aide (fiscales ou autres) à la
recherche-développement, à l’investissement et à l’exportation;
4.3. Instruments de politique économique
• Par contre, les politiques spécifiques ne s’adressent qu’à une partie
des entreprises du pays concerné. Ce qui peut être le cas de toutes les
entreprises d’un secteur particulier lorsqu’il s’agit d’encourager,
protéger ou nationaliser une certaine branche d’activité suite aux
difficultés qu’elle rencontre par exemple;
• En principe, les politiques spécifiques sont temporaires alors que les
politiques générales peuvent être permanentes;
• Les instruments d’intervention dont disposent les pouvoirs publics
pour agir sur l’industrie sont multiples ;
4.3. Instruments de politique économique
• Il peut s’agir des aides financières, des achats des biens et services, de
la politique de concurrence, des mesures protectionnistes, le soutien
à l’exportation ou à la substitution des importations, etc.,
• Notons que le libre-échange rend parfois impossible la mise en route
de nouvelles fabrications car, lorsque des entreprises étrangères en
ont acquis une expérience antérieure ainsi que certaines positions de
marché, elles peuvent être en mesure de tuer dans l’œuf toutes les
firmes naissantes qui leur seraient concurrentes. D’où le
protectionnisme appliquée parfois par certains Etats.
4.3. Instruments de politique économique
• b. La politique agricole
• Les politiques agricoles poursuivent généralement les objectifs suivants :
• Un objectif stratégique visant à préserver l’indépendance nationale en
assurant une certaine autosuffisance dans la production agricole;
• Un objectif politique : garantir aux producteurs agricoles (électorat agricole)
un niveau de vie satisfaisant;
• Un objectif économique : encourager l’accroissement de la productivité dans
le secteur agricole pour baisser les coûts et assurer les exportations;
• Les subventions agricoles sont couramment utilisées dans les pays riches
pour soutenir l’agriculture qui a au départ besoins des infrastructures de
base.
Bibliographie
• Montoussé M. 2007. Analyse économique et historique des sociétés
contemporaines, Paris, Bréal.
• Montoussé M. 2006. Economie monétaire et financière, Paris, Bréal.
• Montoussé M. 2005. Sciences économiques et sociales, Paris, Bréal.
• Quaden G. 2000. Politique économique, Bruxelles, Labor.
• Pluralisme juridique ou normatif

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