COURS D'ECONOMIE POLITIQUE Mis À Jour Le 31 Juillet-1
COURS D'ECONOMIE POLITIQUE Mis À Jour Le 31 Juillet-1
COURS D'ECONOMIE POLITIQUE Mis À Jour Le 31 Juillet-1
L1 DROIT UNIVERSITE
CATHOLIQUE DU CONGO
PROFESSEUR MALUKISA NKUKU ALBERT
Juillet 2020
Introduction
• L’économie politique est un cours au carrefour de l’économie
et de la politique. La première est la science qui étudie
comment des ressources rares sont employées pour la
satisfaction des besoins des hommes vivant en société
(Edmond Malinvaud, 2005; Montoussé, 2007).
• L’économie s’intéresse, d’une part, aux opérations essentielles
que sont la production, la distribution et la consommation des
biens, et d’autres part, aux institutions et aux activités ayant
pour objet de faciliter ces opérations (Malinvaud, 2005;
Montoussé, 2007).
Introduction
• La science économique permet de comprendre le fonctionnement
des marchés, les choix individuels (ceux du producteur lorsqu’il
décide les biens qu’il offrira, le prix qu’il demandera et les techniques
de production qu’il emploiera, ceux du consommateur qui en raison
d’un revenu limité est astreint à choisir entre plusieurs biens…) et les
choix collectifs (ceux du gouvernement lorsqu’il opère un arbitrage
entre les objectifs de plein-emploi et de stabilité des prix ou lorsqu’il
recueille, par l’impôt, les ressources nécessaires au financement de
ses activités…)
Introduction
• Au fait chaque acteur économique doit faire la politique de ses
moyens;
• L’économie cherche aussi à savoir pourquoi par les choix des
producteurs, des consommateurs, de l’Etat ne conduisent pas
toujours à utiliser les ressources rares les plus efficacement possible
(surproduction, sous-production, surinvestissement, sous-
investissement, chômage, etc.;
• Enfin l’économie doit proposer des solutions destinées à améliorer
l’utilisation des ressources économiques.
Introduction
• Toute économie est étroitement liée à la politique que nous pouvons
considérer comme l’exercice du pouvoir entre personnes morales ou
physiques ou au sein de l’Etat;
• Il existe le pouvoir relevant de l’ordre social et le pouvoir relevant de
l’ordre politique;
• Le pouvoir politique intervient comme mode d’apaisement ou de
résolution des conflits en s’appuyant sur des procédures de mise en
ordre car il n’existe aucune société où les règles sont parfaitement
respectées (Renouard, 2005).
Introduction
• La tâche du pouvoir politique n’est pas d’effacer les inégalités mais de faire
en sorte qu’elles deviennent supportables par les parties prenantes
(Renouard, 2005).
• L’économie politique peut ainsi être définie comme la science des lois ou
des principes qui régissent les relations économiques , c’est-à-dire les
relations qui ont lieu entre les membres de la société par l’intermédiaire
des biens matériels et des services (Dowidar, 1981). Ces lois ou principes
peuvent être formelles (étatiques), sociales ou informelles;
Introduction
• La notion d’économie politique renvoie aussi à l’étude du comportement
économico-politique des acteurs étatiques et non étatiques, aux
dynamiques structurelles et institutionnelles, aux rapports de pouvoirs qui
déterminent le fonctionnement d’une économie formelle ou informelle;
• Dans ce sens, on peut parler de l’économie politique du secteur de
sécurité, de l’économie politique de l’exploitation artisanale du cobalt, de
l’économie politique des parkings publics, l’économie politique de la
gestion des ressources humaines dans la fonction publique, etc.
Introduction
• Pour les étudiants en L1 Droit, ce cours poursuit des objectifs
pédagogiques devant leur permettre d’être capable de :
1. Analyser et interpréter les lois qui régissent les comportements des
agents économiques (entreprises, ménages, Etat, reste du monde);
2. Décrire et expliquer comment fonctionnent l’économie formelle et
l’économie informelle qui est très répandue dans les pays en
développement en général, et dans les pays de l’Afrique subsaharienne
en particulier;
3. Apprécier ou critiquer les politiques économiques du gouvernement.
Introduction
Pour permettre aux étudiants de bien assimiler la matière, la
méthodologie qui sera suivie dans le cadre de ce cours repose
essentiellement sur un enseignement magistral, les exercices
individuels et en groupe, les discussions en groupe, les études de cas.
Les étudiants auront à leur disposition des articles et extraits
d’ouvrages à lire avant, pendant et après le cours.
Introduction
Au moment où se déroulent les enseignements, le niveau de
connaissance des étudiants est régulièrement évalué par le jeu de
questions-réponses soulevées par l’enseignant. Les épreuves auxquelles
chaque étudiant sera soumis comprennent une interrogation, un travail
pratique et un examen.
Plan sommaire du cours
Chapitre 1. Théories économiques
Chapitre 2. Facteurs de production et courbe de la production
Chapitre 3. Marché : offre et demande des biens et services
Chapitre 4. Politiques économiques
Chapitre 5. Economie informelle dans les pays en développement
Bibliographie introduction
• Dowidar M. H. (1981). L’économie politique en tant que science. In
L’économie politique : une science sociale, Dowidar M.H. (dir.), Paris,
La Découverte : 15-56.
• Milinvaud E. 2005. Leçons de la théorie microéconomique, Paris,
Dunod.
• Montoussé M. 2007. Analyse économique et historique des sociétés
contemporaines, Paris, Bréal.
• Renouard G. 2005. Sciences économiques et sociales, Paris, Breal.
Chapitre 1. Théories économiques
• La pensée économique est alimentée par trois principaux courants, à
savoir :
1. Le courant libéral orienté vers la propriété privée des moyens de
production et le marché comme mécanisme de régulation. Avant
l’effondrement de l’ex URSS, il était considéré comme l’apanage de
l’Occident (USA, Grande Bretagne, France, Allemagne de l’Ouest,
Belgique, Pays-Bas, etc. et leurs ex colonies);
2. Le courant Marxiste orienté vers la propriété collective des moyens
de production (ex URSS, Chine, Cuba, etc.).
Chapitre 1.Théories économiques
• 3. Le courant keynésien qui est une évolution du courant libéral qui
souligne d’une part, les limites du marché dans la régulation des
activités économiques, et d’autre part le rôle déterminant de l’Etat
surtout dans le cadre de la relance économique.
1.1. Le courant libéral
• Les grands penseurs du courant libéral sont Adm Smith, Thomas
Malthus, David Ricardo, Jean Baptiste Say.
• Malgré la pluralité de leurs travaux, ces auteurs partagent les
postulats ci-après :
1. L’individualisme des agents économiques : l’individu est un être
rationnel, capable de juger et de décider ce qui est bon pour lui.
Chaque individu poursuit son intérêt particulier (utilitarisme) par la
maximisation des satisfactions et la minimisation de l’effort
(hédonisme);
1.1. Le courant libéral
2. L’affirmation de la liberté économique et le rejet de l’intervention de
l’Etat. Cela se manifeste notamment par la propriété privée des moyens
de production;
3. Dans cette optique, le marché constitue le régulateur le plus efficace
de l’activité économique. La recherche de l’intérêt individuel permet de
réaliser l’intérêt général car il existe une main invisible;
4. Cette main invisible n’est rien d’autre que le marché qui guide les
passions individuelles vers le bien de tous;
1.1. Le courant libéral
5. L’harmonisation des intérêts étant naturelle, il n’y a dès lors plus
aucune raison pour qu’un pouvoir politique ou l’Etat fasse passer
l’intérêt général au dessus de la somme des intérêts privés;
6. Le rôle de l’Etat doit se limiter à garantir le fonctionnement sans
heurts de l’économie de marché contre la fraude et la violence (Etat
gendarme).
1.1. Le courant libéral
En ce qui concerne la production qui est au cœur de l’économie, le
courant libéral soutient ce qui suit :
1. La division du travail : plus la spécialisation des tâches, ou encore la
division du travail est poussée, plus le produit obtenu (la combinaison
des facteurs de production) sera élevé;
2. Les avantages comparatifs : tout pays gagne davantage en produisant
des biens et services pour lesquels son avantage comparatif est le plus
élevé dans la mesure où ses coûts de production sont faible. Tel devrait
être la logique du libre-échange;
1.1. Le courant libéral
3. La valeur d’un bien se rapporte à son coût de production. La
production est une création d’utilité. Si les hommes attachent de la
valeur à une chose, c’est en raison de ses usages (formels et informels);
4. Il existe une loi des débouchés : A une offre correspond une
demande, les produits s’échangent contre d’autres produits et c’est la
monnaie qui facilite les échanges;
5. En considérant la monnaie comme un instrument d’échange, son
augmentation ou sa diminution doivent correspondre à l’évolution de
l’activité économique. A défaut, l’économie sera affecté par l’inflation
(hausse généralisée des prix).
1.1. Le courant libéral
6. La répartition de la production s’effectue entre les propriétaires
terriens, les capitalistes et les travailleurs ou ouvriers;
7. Chaque classe offre une contribution particulière au produit en
termes de facteurs de production (capital, travail) que nous allons
développer au deuxième chapitre;
1.1. Le courant libéral
• A partir du 19ème siècle, le courant libéral des auteurs que nous avions
cités (les classiques) a évolué avec d’autres auteurs néoclassiques
(Léon Walras, Wilfredo Pareto et Alfred Marsall.
• De ces auteurs, nous pouvons retenir les leçons suivantes :
1. Les consommateurs cherchent à maximiser leur utilité sous
contrainte budgétaire;
2. Compte tenu de la contrainte budgétaire (de revenu), si le
consommateur décide d’acheter plus de bien X, il devra renoncer à
une certaine quantité de bien Y;
1.1. Le courant libéral
3. De ce fait, il existe un effet de substitution entre biens : si le prix du
bien X augmente, à revenu constant, le consommateur devra diminuer
sa consommation de bien X ou modifier sa combinaison de biens (X,Y);
4. Il y a aussi l’effet revenu à prendre en compte : si le revenu
augmente, le consommateur pourra augmenter sa consommation de
bien X, de bien Y ou des deux (X,Y);
5. L’utilité marginale (unité supplémentaire) qui représente la valeur à
laquelle le consommateur estime le bien, est décroissante en fonction
des quantités consommées;
1.2. Le courant marxiste
• Au 19ème siècle, le capitalisme industriel avait connu un essor
spectaculaire et dominait toutes les structures économiques et
sociales;
• A l’époque, on observe que les conditions des ouvriers, apporteurs du
travail, se détériorent : bas salaires, précarité dans les conditions de
travail, exploitation;
• En réaction, il y a émergence d’un mouvement de contestation
syndical (le socialisme) et une réflexion de Karl Marx sur un autre
système économique appelé marxisme.
1.1. Le courant libéral
6. Suivant ce raisonnement, l’utilité totale croît, mais l’accroissement de
la dernière unité (utilité marginale) est de plus en plus faible pour les
biens qui existent en quantité illimitée (principe de satiété du
consommateur);
7. Les producteurs cherchent à maximiser leurs profits compte tenu de
la contrainte de leur fonction de production (capacité de production);
8. Le prix d’équilibre se traduit par la rencontre de l’offre et de la
demande.
1.2. Le courant marxiste
• Le Courant marxiste s’oppose au courant libéral en considérant le fait
que l’organisation capitaliste conduit à l’exploitation de la plus grande
partie de la population par les détenteurs des moyens de production
(les capitalistes);
• La société est ainsi divisée en deux grandes classes qui s’affrontent, à
savoir le prolétariat (travailleurs) et la bourgeoise (capitalistes);
• Les deux classes s’affrontent dans le cadre du processus de
production.
1.2. Le courant marxiste
• Pour Marx, le force de travail (seule source de valeur) n’est pas payée
par le capitaliste au prorata de la valeur qu’elle a permis de créer,
mais plutôt comme toute autre marchandise, c’est-à-dire à sa valeur
d’échange;
• En fonction de la théorie du minimum vital, cette valeur d’échange
correspond au temps de travail exigé pour produire les biens
nécessaires à sa reproduction;
• Le capitaliste récupère à son profit la différence qui constitue la plus
value.
1.2. Le courant marxiste
• Selon Karl Max, le capitalisme finira par se retrouver dans une crise
pour plusieurs raisons :
1. Les décisions des agents économiques ne sont pas coordonnées. La
production et la consommation sont des opérations disjointes :
- Les biens sont produits pour être vendus en échange de monnaie, et
non pour satisfaire la demande. D’où les désajustements entre
production et consommation;
- L’investissement est réalisé par les entreprises capitalistes dans les
branches susceptibles de procurer des taux de profit élevés;
1.2. Le courant marxiste
- Quel sera alors le sort des autres branches non rentables qui peuvent
répondre aux besoins non moins importants des consommateurs ?
2. L’économie capitaliste fait apparaître un problème de sous-
consommation ouvrière :
- L’entrepreneur individuel, en cherchant à maximiser ses profits, va
faire pression sur les salaires qui représentent un coût. Or ces salaires
sont un élément de la demande effective;
- On peut ainsi assister à une situation de surproduction en entraînant
une baisse des prix qui va elle-même provoquer une baisse du taux de
profit;
1.2. Le courant marxiste
- Cette baisse du taux de profit va inciter les capitalistes à investir dans
d’autres activités;
- Finalement, la chute des prix et du taux de profit provoque une baisse de
la production, de l’emploi, et du pouvoir d’achat. C’est la dépression;
3. Pour terminer, le courant marxiste soutient que :
- la recherche d’une plus-value toujours plus importante (notamment
grâce à des salaires bas, que Marx appelle, minimum de subsistance) et la
concurrence entre capitalistes devraient provoquer une paupérisation des
ouvriers et un blocage dans le développement du système capitaliste.
1.2. Le courant marxiste
- Cette situation doit entraîner la destruction du capitalisme et
l’avènement du socialisme (l’un des fondements de l’idéologie socialiste
repose sur l’abolition de la détention des moyens de production par les
privés. Ces moyens deviennent alors collectifs, sous le contrôle absolu
de l’Etat).
1.3. Le courant Keynésien
• L a pensée keynésienne considérée comme révolutionnaire par
rapport au courant libéral se présente comme suit :
1. La théorie générale s’attaque à la loi de Say selon laquelle l’offre
crée sa demande (loi des débouchés) et au rôle stabilisateur des
marchés. Les crises économiques (surproduction, chômage…) sont
synonymes d’une défaillance des marchés et de la loi de l’offre et de
la demande;
2. Une solution au problème serait une intervention de l’Etat qui
s’effectue au travers de politiques économiques;
1.3. Le courant Keynésien
3. La théorie générale keynésienne est basée sur le fonctionnement du
système économique dans sa globalité et non de manière isolée. Elle
prend ainsi en compte les revenus globaux, les profits globaux, la
production globale, l’emploi global, l’épargne globale, l’investissement
global. Autrement dit, l’analyse keynésienne sort du cadre micro-
économique pour suivre la macro-économie;
4. La théorie générale soutient aussi la thèse selon laquelle le volume réel
de la production et de l’emploi dépend, non de la capacité de production
ou du niveau préexistant des revenus, mais des décisions courantes de
produire, lesquelles dépendent à leur tour des décisions d’investir et de
l’estimation actuelle des montants de la consommation courante et future.
1.3. Le courant Keynésien
Il faut alors tenir compte de la propension à consommer et à épargner;
5. La théorie générale met l’accent sur le rôle joué par l’investissement.
C’est le moyen pour lutter contre le chômage, mais il faut qu’il y ait en
même temps accroissement de la consommation;
6. Le niveau général des prix et les prix individuels sont déterminés par
la loi de l’offre et de la demande.
P O
D
Q
1.3. Le courant Keynésien
• Au terme de ce chapitre, gardons en mémoire que la science
économique est la science des choix. Ces choix, elle les étudie tout
aussi bien au niveau de l’individu ou de la firme individuelle, qu’à celui
de l’ensemble du système économique
• La distinction entre le comportement individuel d’une part, et le
comportement du système économique dans son ensemble d’autre
part, relève respectivement du domaine de la micro-économie et de
la macro-économie. C’est un peu comme la psychologie et la
sociologie.
Bibliographie
• Diemer, Economie générale, IUFM Auvergne
Jurion B. 2014. Economie politique, Louvain-la-Neuve, De Boeck
Supérieur.
Chapitre 2. Facteurs de production et courbe
des possibilités de production
• Dans toute économie, pour produire, les entreprises, les sociétés ou
les firmes ont besoin d’utiliser les facteurs de production (capital,
travail, progrès technique et informations);
• Ces facteurs ont un coût qui, dans le contexte d’un marché
concurrentiel, évolue au rythme de la loi de l’offre et de la demande;
• Les ressources étant limitées, il faut alors faire le choix de
combinaison des différents bien qu’une économie peut produire.
2.1 Facteurs de production
• La définition des facteurs de production est une question qui divise
les économistes, selon le courant théorique auquel ils se rattachent.
Les économistes classiques retenaient traditionnellement deux
facteurs de production : le travail et le capital au sens du capital
technique, en y incluant la terre et l’ensemble des facteurs naturels.
• Cependant, les études ultérieures ont conduit à considérer le progrès
techniques comme un troisième facteur. Enfin, un quatrième, selon
certains économistes contemporains, serait l’information.
2.1 Facteurs de production
1. Facteurs de production et croissance économique
• Chaque Etat est à la recherche constante de la croissance
économique;
• Cette croissance économique peut être définie comme
l’augmentation, sur une longue période, de la production mesurée par
le PIB (produit intérieur brut);
• De l’utilisation des facteurs de production dépend la croissance
économique;
2.1 Facteurs de production
• La croissance économique peut être extensive et/ou intensive;
• La croissance extensive est une croissance économique rendue
possible par l’utilisation d’une plus grande quantité de facteurs de
production;
• La croissance intensive est une croissance économique rendue
possible par l’augmentation de la productivité des facteurs de
production. Ceux-ci sont plus productifs grâce au progrès technique et
à une meilleure organisation du travail;
2.1 Facteurs de production
• Parmi d’autres facteurs qui permettent de favoriser la croissance, il
convient de noter le commerce international. Celui-ci permet
d’accroître les débouchés, de diminuer les coûts et de dynamiser les
entreprises (entreprises multinationales qui peuvent avoir aussi des
effets sur les entreprises nationales ou locales);
• Les facteurs démographiques et sociaux jouent aussi un rôle
important;
• Un accroissement de la population peut, sous certaines conditions,
accroître les débouchés et apporter une main-d’œuvre
supplémentaire;
2.1 Facteurs de production
• Mais si les autres conditions de croissance ne sont pas réunies, cela
risque d’accroître la pauvreté et le sous-emploi;
• Certains facteurs sociaux ont un rôle non négligeable : l’instruction et
les qualifications valorisent le capital humain. La volonté que peuvent
avoir les individus de s’enrichir;
• Si les facteurs de production permettent la croissance, celle-ci résulte
de la conjonction d’un grand nombre de facteurs. Il est avant tout
nécessaire que les anticipations des entreprises soient bonnes,
qu’elles aient confiance en l’avenir.
2.1 Facteurs de production
2. Marché des facteurs de production
• Les prix des facteurs de production se fixent sur des marchés (national
ou international) par confrontation d’une demande provenant de
l’ensemble des producteurs et d’une offre provenant de l’ensemble
des détenteurs des facteurs de production;
• Si l’économie est en situation de concurrence pure et parfaite, les prix
des facteurs de production s’imposent à chaque producteur individuel
comme à chaque détenteur des facteurs de production;
2.1 Facteurs de production
• Sur le plan international, on parle de bourse des matières premières
qui sont des marchés où se concluent les opérations de vente ou
d’achat de ces matières : pétrole, cuivre, cobalt, or, diamant, café, thé,
cacao, etc.;
• Comme nous allons le voir plus tard, la croissance des pays de
l’Afrique subsaharienne dépend essentiellement de l’exportation des
matières premières vers les pays industrialisés ou les nouveaux pays
industrialisés (la Chine notamment, 2ème puissance économique
mondiale après les USA).
2.2. Courbe des possibilités de production
• Envisageons, à un moment donné, une économie dont la population,
les connaissances techniques, le sol, les usines et l’outillage, les
ressources naturelles disponibles sont connus une fois pour toutes;
• Admettons aussi, par souci de simplification, qu’il n’existe que deux
biens différents susceptibles d’être produits dans cette économie;
• Par exemple du pain et des logements;
• Supposons dans un premier temps que l’ensemble des ressources
soient affectées à la production de pain. Compte tenu de l’importance
de ces ressources et techniques existantes, il sera alors possible de
fournir 20 millions de tonnes de pain;
2.2. Courbe des possibilités de production
• Si, au contraire, ces ressources avaient été utilisées globalement dans
le secteur de la construction, on aurait pu construire 10.000
logements;
Production A B C D E F
Pain (en millions de tonnes) 20 19 16 12 7 0
Logements (en milliers d’habitations) 0 2 4 6 8 10
peuvent acquérir.
c. Swaps
Lorsque la Banque centrale veut injecter des fonds sur le marché (ou, au
contraire en retirer), elle peut aussi acheter (ou vendre) aux intermédiaires
financiers des devises au comptant (le plus souvent des dollars) contre la
monnaie nationale et revendre (ou racheter) ces mêmes devises à terme.
4.3. Instruments de politique économique
d. Les réserves obligatoires
• L’obligation faite aux banques de détenir en avoir liquides une
fraction de leurs dépôts a tout d’abord répondu au souci de préserver
la liquidité des intermédiaires financiers et d’assurer la sécurité des
déposants;
• Par la suite, les autorités monétaires ont cependant élargi le rôle
initial assigné aux réserves obligatoires pour en faire un instrument de
contrôle indirect de la création monétaire par la contrainte de la
liquidité créée par les banques commerciales;
4.3. Instruments de politique économique
• Les dispositifs de réserves obligatoires obligent les institutions
financières à augmenter leurs dépôts à la banque centrale en relation
avec l’augmentation de leur activité;
• En forçant les banques à détenir une partie de leurs actifs sous forme
de réserves auprès de la banque centrale, les autorités monétaires
limitent la possibilité pour les banques d’octroyer du crédit.
• e. le contrôle du volume de crédit
• Une première façon pour la Banque centrale d’agir sur l’offre de crédit
des institutions financières consiste à limiter les concours qu’elle est
disposée à leur accorder;
4.3. Instruments de politique économique
• L’encadrement direct du crédit signifie que le volume des crédits
octroyés par les banques à leurs clients ou encore leur accroissement
ne peut dépasser une certaine norme fixée par les autorités;
• La banque centrale ayant le pouvoir de contrôler les documents
comptables des autres banques, est, en principe, en mesure de
déceler les éventuelles infractions à la réglementation;
• La banque centrale peut aussi procéder à la réglementation du crédit
à la consommation.
4.3. Instruments de politique économique
• 3. Politique de change
• Le cours auquel l’unité monétaire d’un Etat s’échange avec les
monnaies étrangères ou taux de change est une donnée essentielle
de l’économie considérée. Il est donc important de bien mener une
politique de change par :
• a. L’utilisation des réserves de change
• Les réserves de change sont des avoirs en monnaies étrangères ou en
or détenus par la Banque centrale;
• Lorsque la balance commerciale d’un Etat est déficitaire, ces réserves
peuvent alors servir pour payer les importations,
4.3. Instruments de politique économique
• Pour éviter une dépréciation temporaire de la monnaie nationale sur
le marché des changes, la Banque centrale peut également puiser
dans ses réserves : en vendant des devises et en rachetant sa propre
monnaie.
• b. contrôle des changes
• Ce contrôle imposera que tous les règlements avec l’étranger
transitent par les banques de façon à pouvoir vérifier l’application des
principales dispositions envisageables, à savoir :
• 1. interdiction de payer les importations à l’avance (en jouant sur la
dépréciation de la monnaie nationale);
4.3. Instruments de politique économique
• 2. obligation, au contraire, de rapatrier sans traîner les devises
gagnées à l’étranger du fait des exportations et de les céder
rapidement sur le marché des changes;
• 3. limitation des allocations en devises mises à la disposition des
touristes;
• 4. Restriction des opérations de portefeuille (achat d’actions et
d’obligations) portant sur des titres étrangers;
• 5. Option de soumettre à autorisation les investissements directs à
l’étranger;
4.3. Instruments de politique économique
4. Politique des prix et des revenus
• L’intervention de l’Etat en matière de prix et de revenus se fonde sur
la constatation que les prix des biens et des services ainsi que les
salaires se fixent, non pas sur des marchés pleinement concurrentiels,
mais bien sur des marchés où opèrent de grandes firmes et de
puissants syndicats;
• L’analyse des imperfections des marchés et de leurs conséquences se
trouve donc à la base des justifications avancées pour ces politiques;
4.3. Instruments de politique économique
• a. Réglementation des prix
• La forme la plus brutale consiste dans le blocage des prix qui peut être
sectoriel, c’est-à-dire elle peut concerner les entreprises qui
produisent ou vendent un bien ou service déterminé;
• A l’opposé du blocage, la politique contractuelle des prix constitue la
formule de contrôle la moins autoritaire
• b. La Réglementation de revenu
• Elle passe notamment par :
• La salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG);
4.3. Instruments de politique économique
• On peut ainsi admettre que les salaires soient autorisés à monter
relativement plus dans les branches où se manifeste un besoin de
main d’œuvre et relativement moins dans les branches à main
d’oeuvre surabondante;
• La hausse des salaires peut également être différenciée pour des
raisons sociales si les responsables de la politique économique
estiment nécessaire de corriger certaines inégalités.
4.3. Instruments de politique économique
• 5. La politique industrielle et la politique agricole
• a. Politique industrielle
• On peut distinguer des politiques industrielles générales et des
politiques industrielles spécifiques. Les premières visent à créer des
conditions favorables au développement industriel en général. Elles
n’opèrent pas de discrimination entre les branches ou les régions;
• Il s’agit notamment des mesures d’aide (fiscales ou autres) à la
recherche-développement, à l’investissement et à l’exportation;
4.3. Instruments de politique économique
• Par contre, les politiques spécifiques ne s’adressent qu’à une partie
des entreprises du pays concerné. Ce qui peut être le cas de toutes les
entreprises d’un secteur particulier lorsqu’il s’agit d’encourager,
protéger ou nationaliser une certaine branche d’activité suite aux
difficultés qu’elle rencontre par exemple;
• En principe, les politiques spécifiques sont temporaires alors que les
politiques générales peuvent être permanentes;
• Les instruments d’intervention dont disposent les pouvoirs publics
pour agir sur l’industrie sont multiples ;
4.3. Instruments de politique économique
• Il peut s’agir des aides financières, des achats des biens et services, de
la politique de concurrence, des mesures protectionnistes, le soutien
à l’exportation ou à la substitution des importations, etc.,
• Notons que le libre-échange rend parfois impossible la mise en route
de nouvelles fabrications car, lorsque des entreprises étrangères en
ont acquis une expérience antérieure ainsi que certaines positions de
marché, elles peuvent être en mesure de tuer dans l’œuf toutes les
firmes naissantes qui leur seraient concurrentes. D’où le
protectionnisme appliquée parfois par certains Etats.
4.3. Instruments de politique économique
• b. La politique agricole
• Les politiques agricoles poursuivent généralement les objectifs suivants :
• Un objectif stratégique visant à préserver l’indépendance nationale en
assurant une certaine autosuffisance dans la production agricole;
• Un objectif politique : garantir aux producteurs agricoles (électorat agricole)
un niveau de vie satisfaisant;
• Un objectif économique : encourager l’accroissement de la productivité dans
le secteur agricole pour baisser les coûts et assurer les exportations;
• Les subventions agricoles sont couramment utilisées dans les pays riches
pour soutenir l’agriculture qui a au départ besoins des infrastructures de
base.
Bibliographie
• Montoussé M. 2007. Analyse économique et historique des sociétés
contemporaines, Paris, Bréal.
• Montoussé M. 2006. Economie monétaire et financière, Paris, Bréal.
• Montoussé M. 2005. Sciences économiques et sociales, Paris, Bréal.
• Quaden G. 2000. Politique économique, Bruxelles, Labor.
• Pluralisme juridique ou normatif