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II.

2 PCR et ses
applications

 La réaction PCR (Polymerase Chain Reaction) permet d'amplifier in vitro une région spécifique d'un acide
nucléique donné afin d'en obtenir une quantité suffisante pour le détecter et l’étudier.

 La PCR est une série de réactions permettant la réplication d’une matrice d’ADN double brin est
répétée en boucle.

(les produits obtenus à la fin de chaque cycle servent de matrice pour le cycle suivant,
l’amplification est donc exponentielle. )
 La réaction PCR est extrêmement rapide et ne dure que quelques heures (2 à 3 heures pour une PCR de 30
cycles).

 Pour La réalisation de la réplication d’un ADN double brin, La PCR agit en trois étapes :

1 - Il faut dénaturer l’ADN pour obtenir des matrices simple brin ;


2 - Borner et amorcer la réplication de la séquence à amplifier à l’aide d’oligonucléotides amorces spécifiques ;
3 - Réaliser la réaction de polymérisation du brin complémentaire. A la fin de chaque cycle, les produits sont
sous forme d'ADN double brin.
Réalisation de la PCR

Pour réaliser une amplification sélective du fragment recherché, il faut optimiser les conditions expérimentales.

Amorces: le choix des amorces est crucial. Elles vont avoir un double rôle : en s'hybridant à l'ADN matrice,
elles délimitent la région d’ADN à amplifier (étape 2 du cycle) et avec leur extrémité 3' OH libre servir
d’amorce pour l’ADN polymérase (étape 3 du cycle). Les oligonucléotides amorces s’hybrident aux extrémités
de la séquence qui va être amplifiée, il faut donc connaître les séquences nucléotidiques des extrémités de la
région ADN amplifiée.
températures : Les trois étapes, constituant un cycle de PCR, sont effectuées à des températures différentes
permettant de contrôler l’activité enzymatique :

• L’étape de dénaturation est réalisée à environ 95°C, pour une dissociation complète des deux brins d’ADN.

• L’étape d’hybridation se fait à une température qui sera définie selon la nature des amorces (cette température
varie de 50 à 60°C). Cette température va déterminer la stabilité des hybrides une fois que l’appariement
amorces/matrice est réalisé.

• L’étape de polymérisation est à environ 72°C, température de « travail » de l’ADN polymérase


thermorésistante utilisée. Au cours de cette étape, les brins complémentaires d’ADN sont synthétisés à partir
des extrémités 3’OH libre des amorces hybridées.
 Les températures de dénaturation et de polymérisation sont fixes, seule la température d’hybridation devra
être calculée pour chaque nouvelle PCR. Cette température d’hybridation dépend de la composition en bases
des oligonucléotides amorces. (Elle est légèrement inférieure (environ de 5°C) au Tm qui est la température
de demi-dénaturation.)
Tm < 30 nucléotides = 2 (A + T) + 4 (G + C)
Le DNA matrice : En théorie une copie ADN de la séquence recherchée est suffisante pour avoir une
amplification, il faut cependant tenir compte de la probabilité de « rencontre » des molécules d’ADN
matrice avec les amorces.
Dans la pratique plusieurs copies sont nécessaires pour avoir un résultat correct. Mais attention, la
mauvaise qualité et/ou une quantité trop importante d’ADN matrice peut conduire à une amplification
aspécifique, voire à une inhibition enzymatique. Il est possible d’expliquer cette inhibition par la présence
de contaminants provenant de l’échantillon ou des réactifs utilisés dans les protocoles d’extraction d’ADN.
DNA polymérase : Les premières ADN polymérases utilisées provenaient d'une bactérie thermophile,
comme par exemple Thermus aquaticus (Taq polymérase). De nos jours, les enzymes utilisées sont dites
recombinantes, ce qui simplifie considérablement leur obtention, et leurs propriétés ont été largement
modifiées pour les rendre plus efficaces et plus fidèles.

Tampon : Le tampon utilisé pour la réaction PCR sert à maintenir stable le pH du milieu réactionnel au niveau
optimal pour la Taq polymérase (TrisHCl à pH basique 8,5 à 9). Il contient des cations bivalents Mg2+,
cofacteurs indispensables pour la réaction de polymérisation avec la Taq polymérase. La présence dans le
milieu réactionnel des cations bivalents Mg2+ et de cations monovalents (K+ ou NH4+) vont neutraliser les
charges négatives des groupements phosphates au niveau de l’ADN et ainsi stabiliser les hybrides ADN/ADN.

• En début d’expérience il y a un large excès d’oligonucléotides amorces ainsi que des dNTP en
quantité suffisante pour synthétiser les copies d’ADN.

• La concentration en ADN est très faible. La difficulté en début d’expérience se situera essentiellement
au niveau de la probabilité de rencontre des amorces avec l’ADN matrice.

• Après plusieurs cycle, les copies d’ADN s’accumulent. Cette augmentation de la quantité d'ADN
s'accompagne de modification du milieu réactionnel.

• La viscosité du milieu réactionnel augmente, les quantités d’oligonucléotides amorces et de dNTP


diminuent.

• De plus, la synthèse d’ADN est accompagnée de la libération d’ions pyrophosphates qui en concentration
élevée inhibent l’activité de la Taq polymérase. En fin d'expérience PCR, les conditions expérimentales
auront changé jusqu'à devenir de plus en plus défavorables à une bonne activité enzymatique.

• On peut comprendre alors que le nombre de cycles lors d'une expérience PCR soit limité.
II.3 séquençage du DNA

Méthode enzymatique par les di-désoxynucléotides (Sanger)

Les ADN polymérases sont capables de synthétiser un brin complémentaire d'ADN, à partir d'un brin

matrice. Pour le séquençage des nucléotides légèrement différents sont utilisés: les didésoxyribonucléotides

(ddNTP) au lieu des désoxyribonucléotides triphosphate (dNTP). Les ddNTP diffèrent des dNTP par

l'absence d'un groupement OH en position 3’. Ainsi lorsqu'une ADN polymérase utilise un ddNTP, elle n'est

plus capable de rajouter le moindre nucléotide à sa suite : la synthèse du brin d'ADN s'arrête.
Pour le séquençage il faut:

- le fragment qui doit être séquencé


- un petit morceau d'ADN dont la séquence est complémentaire à l'extrémité 3' du fragment à séquencer =
amorce
- les 4 dNTP (dCTP, dATP, dGTP, dTTP)
- l'ADN polymérase
- dans chaque tube, de petites quantités d'un ddNTP fluorescent ou radioactif (son incorporation aléatoire
stoppant la synthèse)
On obtient à la fin des réactions un ensemble de brins d'ADN de tailles variées, selon l'endroit où un ddNTP
se sera inséré et que la réaction aura ainsi été stoppée.
L'utilisation d'un ddNTP permet d'obtenir un ensemble de fragments d'ADN de différentes tailles,
correspondant aux emplacements d'un nucléotide donné.

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