AQ Dans l'ES (Session 3 Setif Octobre 2012)
AQ Dans l'ES (Session 3 Setif Octobre 2012)
AQ Dans l'ES (Session 3 Setif Octobre 2012)
Du 21 au 23 Octobre 2012
Présentation N. Bouzid,
Z. Berrouche,
F. Boubakour
& Y. Berkane
Objectifs du cours :
aperçu général et informations de base sur l’assurance
qualité dans l’E.S (définitions, démarche, mise en
œuvre);
éléments de réponse à trois questions fondamentales :
1- Pourquoi « un système d’assurance qualité » dans
l’enseignement supérieur ?
2- Qu’est-ce qu’un « un système d’assurance
qualité » ?
3– Comment est mis en œuvre un système d’assurance
qualité ?
2
Plan du cours
1ere partie : De la nécessité d’une approche assurance qualité dans l’ES.
I - Tendances et orientations internationales actuelles de l’enseignement
supérieur
1- Evolution de l’enseignement supérieur dans le monde
2 – Les grandes tendances internationales de l’enseignement supérieur :
2.1- La massification de l’enseignement supérieur : le paradoxe de la
massification
2.2- La diversification des enseignements :
Recherche de la qualité à partir d’une bonne gestion de la massification
2.3- Les difficultés de financement : recherche de la qualité à partir des «
coupures budgétaires » et une diversification des financements
II – Définitions et approches
1 – Définitions
1.1 - Qu’est-ce que « la qualité » de l’enseignement supérieur ?
1.2 - Qu’est-ce que « l’assurance qualité » ?
2 - Approches de la qualité
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2.1- L’audit sur la qualité
2.2 - L’évaluation
2.3 - L’Accréditation
3- La démarche qualité
5
2. Assurance Qualité Interne
2.1 Mise en œuvre d’un système d’assurance qualité interne
2.1.1 Management de la qualité
2.2- L’Auto-évaluation
2.2.1 Etapes de l’auto-évaluation
2.2.2 Importance de l’auto-évaluation
2.2.3 Difficultés de l’auto-évaluation
3. Assurance qualité externe
3.1 Les fonctions de l’assurance qualité externe
3.2 Structure d’assurance qualité
3.3 Taille du système de l’ES
3.4 Contexte national et régional
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1ère partie: Tendances et orientations de l’E.S :
Introduction :
La rapidité du progrès scientifique et technologique et celle de l’évolution
des métiers et des savoirs font que les besoins socio-économiques actuels
exigent des qualifications de plus en plus élevées;
un consensus se dégage quant à l’importance fondamentale de la
connaissance en tant qu’élément incontournable du développement et de la
compétitivité au niveau international;
les pays riches qui ne représentent que 15 % de la population mondiale sont
à l’origine de 90 % des brevets;
Ce qui suppose l’existence d’un système d’enseignement supérieur
hautement performant et de qualité;
« la qualité » de l’enseignement supérieur devient de plus en plus une
exigence accrue de la part des différentes parties prenantes
7
1- Evolution de l’E.S dans le monde :
1.1 – Augmentation de la demande sociale:
Au cours des décennies passées, la demande sociale de l’E.S a
augmenté, en particulier dans les PVD,
Au niveau mondial, les effectifs d’étudiants sont passés de 68
millions, en 1991, à 159 millions en 2008;
En Asie de l’Est et pacifique, les effectifs ont augmenté , passant
de 14 millions, en 1991 à 49 millions en 2008;
La croissance explosive (établissements traditionnels et
nouveaux prestataires) pose des questions nouvelles quant aux
normes de qualité;
Etudiants, parents et employeurs exigent une certaine forme de
reconnaissance des établissements et des diplômes délivrés.
8
1.2 – Diversification:
afin de pouvoir accueillir des effectifs supplémentaires,
les systèmes d’E.S. se sont diversifiés (secteur
postsecondaire non universitaire, cours à distance,…);
étant donné le nombre des nouveaux prestataires qui
proposent des formules d'études postsecondaires, il
est parfois difficile de distinguer les établissements
légitimes des usines à diplômes qui vendent des titres
universitaires.
difficultés des autorités nationales à garantir la
qualité par les méthodes traditionnelles
9
1.3- Internationalisation:
la mondialisation, l'intégration régionale et une mobilité toujours croissante
des étudiants et des enseignants ont rendu plus urgente l'adoption de
normes internationalement reconnues entre les nations et au sein des
nations;
les mécanismes permettant d'établir une comparabilité internationale
deviennent une nécessité.
Exemple: Le Processus de Bologne, qui crée une structure de diplômes
commune et des cadres de qualifications, représente un progrès immense
dans la coordination de l‘E.S. en Europe.
Son but: introduire une certaine uniformité et une assurance qualité
dans toute l'Europe tout en favorisant la transparence, la mobilité,
l'employabilité et un apprentissage centré sur les étudiants.
Il est donc d'autant plus urgent d'adopter des mécanismes
internationaux d'assurance qualité.
10
1.4 - Montée en puissance de l’E.S. privé:
11
L'assurance qualité dans l'enseignement supérieur est
désormais une priorité pour de nombreux pays ;
12
2 – Les grandes tendances internationales de E.S:
Les travaux des Conférences mondiales sur l’E.S (1998 et 2009)
évoquent un ensemble de tendances internationales :
croissance des effectifs (massification) ;
augmentation du chômage des diplômés ;
exigence accrue de la qualité et de la pertinence ;
diversification des enseignements ;
difficultés de financement ;
ouverture de l’activité d’E.S. au secteur privé
et, dimension de l’internationalisation.
13
2.1 La massification (le paradoxe de la massification)
les exigences en matière de connaissances et de savoir augmentent de plus en
plus, et nous abordons un siècle nouveau ou une demande sans précédent dans
le domaine de l’E.S. tend à se généraliser;
La demande accrue d’E.S, dans les différentes régions du monde, a provoqué
une expansion quantitative des effectifs d’étudiants (massification) qui semble
constituer le plus grand problème et le plus grand défi auquel se trouvent
confrontés les établissements d’E.S;
Avec l’émergence de « l’économie du savoir », les besoins de l’économie en
diplômés de niveau supérieur ne font que croître;
Selon certaines estimations établies aux Etats-Unis, la proportion d’emplois qui
exigeront à l’avenir une formation supérieure varie entre 70 et 90 %;
les « emplois de niveau supérieur » tendent à avoir un poids de plus en plus
important dans l’emploi total;
Cette massification continue cependant, et c’est là le paradoxe, à être soutenue
par les pouvoirs publics afin de répondre à l’évolution des « besoins de
l’économie », évolution accentuée par la croissance rapide des nouvelles
14
technologies.
2.2 La diversification des enseignements :
(Recherche de la qualité à partir d’une bonne gestion de la massification)
15
responsabilisation des établissements d’E.S.(plus grande
« autonomie » en matière de direction et de gestion) VS rendre
des comptes à la société à partir de diverses évaluation.
16
2.3 Les difficultés de financement (Recherche de la qualité à partir
des « coupures budgétaires » et une diversification des financements)
A partir des années 80, les valeurs traditionnelles des universités ont
commencé à être remises en cause par les pouvoirs publics et par
certains membres de la communauté de l’emploi;
Pour certains pays de l’OCDE, le changement de la politique de gestion
de l’E.S. est apparu avec le désir (the drive) de contrôler les dépenses
publiques associé avec le souci d’obtenir la qualité pour les finances
dans l’E.S. (value for money);
Le développement de l’E.S. est considéré, depuis les années 80, comme
une entreprise coûteuse mais aussi un secteur d’activité important
pour l’économie du pays;
durant les années 80, dans beaucoup de pays de l’OCDE, les
universités ont été confrontées à d’importantes coupures budgétaires;
17
Les réformes des années 80 et 90 ont mis l’accent sur certaines
« mesures d’incitation » destinées à stimuler la concurrence entre les
établissements d’E.S;
Cette incitation repose sur la conviction des pouvoirs publics que cela
permettrait aux établissements de s’auto-financer plus largement à partir
d’autres sources de financement en se faisant mutuellement
concurrence, à travers le recrutement des étudiants pour obtenir les
fonds de recherche .
Le financement est basé sur le nombre d’étudiants inscrits en premier
cycle et leurs résultats et en partie sur le nombre de doctorats délivrés
(production quantitative et qualitative);
Les pouvoirs publics ont encouragé de différentes manières la
diversification du financement parallèlement à la diversification
des enseignements;
Les universités obligées, pour diversifier leurs sources de financement,
de rendre des comptes à un environnement professionnel (public et
privé) qui exige de +en +la qualité en contre partie du financement. 18
2.4 Le chômage des diplômés du supérieur
(Pour une meilleure employabilité)
le chômage des diplômés de l’E.S est considéré comme étant un problème
international, qui a pris des proportions plus inquiétantes depuis le début de
la décennie 90;
le chômage des diplômés de l’E.S. est plus massif et progresse plus rapidement
dans les pays en développement;
Beaucoup de facteurs ont contribué à l’augmentation du chômage des
diplômés:
La massification de l’E.S. ;
L’économie du pays ;
L’évolution rapide des technologies et son impact sur l’évolution des postes
de travail, des modes de production, et du type de main-d’œuvre requis;
Le type de formation lui-même (les études suivies, l’exemple des lettres et
sociales dans beaucoup de pays).
Mais aussi, les difficultés de prévision des besoins de main-d’œuvre dues au
manque d’information entre l’université et le monde du travail et au manque
d’études sur le devenir professionnel des diplômés (anciens étudiants).
19
Problème d’insertion des primo-demandeurs d’emploi;
Les diplômés de l’E.S. se trouvent souvent exposés à une situation
où leurs compétences acquises à l’université semblent ne pas
correspondre aux nouvelles exigences du marché du travail.
Une préparation efficace des étudiants à l’insertion professionnelle
et à l’emploi par la formation universitaire pourrait contribuer à la
diminution du chômage des diplômés, et c’est là un indicateur de
la qualité de la formation.
la préparation des étudiants au monde du travail et à l’emploi est
aujourd’hui considérée comme une des missions
fondamentales de l’université.
L’employabilité de leurs diplômés constitue, selon la recherche
actuelle, un indicateur important de la qualité des enseignements
dispensés.
20
2.5 L’exigence accrue de la qualité et de la pertinence
21
Les pouvoirs publics, soucieux, d’obtenir un bon niveau de formation
indispensable à la prospérité collective, consacrent d’importantes
dépenses publiques à l’E.S afin de permettre aux établissements d’
accueillir davantage d’étudiants .
Mais, ils souhaitent en contrepartie être rassurés sur trois points :
Primo, les établissements d’E.S sont-ils conçus et organisés de manière
à produire les diplômés dont la collectivité a besoin : « ont-ils les bons
objectifs ? » (Principe de la pertinence);
Secundo, les crédits qui leur sont alloués, sont-ils bien dépensés?
i.e « les établissements d’enseignement supérieur sont-ils efficients ? »
(Principe de l’efficience);
Tertio, « les établissements produisent-ils les diplômés demandés? i.e
opèrent-ils de manière efficace ? » (Principe de l’efficacité).
On constate à travers ces 3 points que la qualité de l’E.S, pour les
pouvoirs publics, est appréciée à partir de la pertinence, de l’efficacité et
de l’efficience, conformément au sens ci-dessus donné à chacun de ces
trois concepts.
22
2.6 Internationalisation de l’E.S:
La mobilité d’étudiants, d’enseignants, de programmes et d’établissements a
généré un véritable marché de l’ E.S où le savoir et le savoir-faire deviennent des
produits (marchandisation de l’ E.S);
La qualité de l’E.S dans un établissement donné tend de plus en plus à se
mesurer à la lumière de "l’internationalisation de la qualité" qui constitue
l’un des plus grands indicateurs de cette qualité pour un établissement ;
de nombreux systèmes d'évaluation sont aujourd'hui dotés de mécanismes de
comparaison internationale en matière de qualité;
On parle de plus en plus, de «normes » et de « standards » internationaux
« l'internationalisation ne doit pas être considérée comme une fin en soi, mais
comme un moyen de rehausser la qualité » (benchmarking);
Il se dégage clairement, à partir de la discussion sur la qualité et
l'internationalisation, que la coopération internationale est absolument
nécessaire pour assurer la qualité et l'efficacité de l‘E.S.
23
2.7 Ouverture de l’activité d’E.S. au secteur privé
24
3. Situation de l’E.S. en Algérie au regard des tendances
internationales
25
4. Les besoins du système d’E.S. en Algérie en vue de
l’amélioration de la qualité
26
4.1 - Au plan pédagogique
4.1.1 Aux contenus d’enseignement
Un ensemble de nouvelles compétences est aujourd’hui nécessaire afin de
préparer les étudiants à une meilleure insertion professionnelle:
la capacité d’analyse et d’application des connaissances à des problèmes
concrets ;
La capacité de résoudre des problèmes d’organisation ;
L’aptitude à communiquer efficacement avec autrui et interagir ;
L’aptitude à assurer des responsabilités ;
La capacité de s’adapter aux changements dans le milieu du travail ;
Une bonne connaissance de l’utilisation de l’outil informatique ;
L’aptitude à entreprendre et l’esprit d’initiative et du travail personnel,
capacités pouvant aider les diplômés à être non seulement demandeurs mais
aussi créateurs d’emploi.
27
4.1.2- A la promotion de l’aspect professionnel de la formation
universitaire
28
4.1.3 A l’amélioration des compétences d’encadrement de la
formation
échange de personnel entre l’université et les entreprises;
Devant l’évolution rapide de la science et de la technique, les enseignants
universitaires sont appelés :
à renouveler leur savoir de manière continue;
à acquérir ou à perfectionner une expérience dans le domaine
professionnel correspondant à leur domaine d'enseignement afin de pouvoir
orienter l’étudiant dans ses choix professionnels.
Par ailleurs, la participation des professionnels à un enseignement à
temps partiel à l’université est recommandée;
De même pour la participation des enseignants et des professionnels aux
projets d’évaluation, d’élaboration, ou de réajustement des programmes
d’études.
29
Question:
La réforme recommande d’enseigner autrement et
évaluer autrement, mais la question est de savoir
comment enseigner autrement et comment évaluer
autrement ? Quelles sont les nouvelles pratiques
pédagogiques ? Quel type de formation pour les
enseignants à cet effet ?
30
4.1.4 A l’efficacité des services d’information et d’aide aux
étudiants
la mise en place de ces services au niveau des facultés qui jouent un grand
rôle dans la préparation des étudiants à la vie estudiantine puis au monde
du travail;
Ce sont des observatoires chargés d’informer les étudiants sur le monde
du travail (interface université -entreprise).
31
4.1.6- A la réorganisation de la formation continue
32
4.2 Au plan institutionnel
La réforme de l’E.S. repose sur le principe de l’autonomie de l’université
appelée à développer ses capacités managériales :
assouplissement de la gestion (plus de liberté et d’esprit d’initiative
dans l’utilisation des ressources, dans le choix des personnels
nécessaires, dans la promotion de ces personnels,…);
mais, responsabilisation de l’encadrement administratif de
l’université (un système de contrôle et des mécanismes par le biais
desquels les gestionnaires rendent compte directement de leurs actes.
33
II – Définitions et approches
1 – Définitions :
1.1 - Qu’est-ce que « la qualité » de l’enseignement supérieur ?
Le concept de « qualité » est qualifié comme un concept multidimensionnel,
complexe et évolutif.
La qualité dans l’E.S est un concept dynamique, à plusieurs dimensions et
plusieurs niveaux, qui se rapporte aux paramètres contextuels d’un modèle
éducatif, aux missions et objectifs des établissements, des références
spécifiques dans un système, un établissement, une formation ou une
discipline donnés.
De multiples conceptions de la qualité:
adéquation aux objectifs ( fitness for purpose »)
adéquation des objectifs (fitness of purpose),
excellence,
seuil ou référence minimale,
amélioration continue,
bon rapport qualité/prix, etc.
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la définition qui semble la plus communément adoptée aujourd’hui est celle
de «l ‘adaptation aux objectifs» (réalisation des objectifs fixés au départ
par l’établissement).
35
2 - Approches de la qualité :
Un système d’assurance qualité peut s’appuyer sur une ou plusieurs
méthodes (ou approches), telles que :
-l’audit sur la qualité ;
-l’évaluation ;
- l’accréditation.
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2.2 - L’évaluation :
L’évaluation peut être considérée comme une opération qui débouche sur
l’attribution d’une note, exprimée par un chiffre (1 à 4 par exemple), par une
lettre (A à F par exemple) ou par une appréciation (excellent, bien, assez bien,
par exemple).
Elle peut être assurée soit par une agence gouvernementale soit par une
association non gouvernementale au sein même des établissements (ex.
Comité des présidents/des recteurs). Elle peut être assurée aussi par un
organisme indépendant.
La différence essentielle entre l’audit et l’évaluation se situe au
niveau des résultats :
l’audit donne une description des résultats de l’enquête. L’audit n’a pour objet
l’évaluation de la qualité et des performances en tant que telles mais il permet de
s’assurer que les mécanismes et les procédures sont appropriés et bien appliqués.
Cette méthode sert à évaluer les forces et les faiblesses du mécanisme d’assurance
qualité adopté l’établissement d’enseignement supérieur.
mais l’évaluation donne une note à ces résultats.
Cependant, le processus d’enquête est le même, dans la mesure où on cherche dans les
deux cas à vérifier les résultats par rapport aux objectifs. 37
2.3 - L’Accréditation :
38
Partie II : Mise en œuvre d’un système d’assurance qualité
L’importance (pourquoi) et les concepts (quoi) étant définis, il s’agit à présent
de passer à la question du comment mettre en place un système d’assurance
qualité dans l’enseignement supérieur.
Définir les objectifs de l’AQ, les moyens dans le cadre d’une politique d’AQ
est la première étape de la mise en œuvre d’un système d’AQ
40
Le contrôle de la qualité correspond au respect des exigences de
qualité minimales.
Assurer des standards de qualité minimaux se justifie:
dans les systèmes d’E.S qui se sont beaucoup diversifiés et sont devenus
hétérogènes;
ou, quand la confiance du public envers les établissements d’E.S s’érode.
La non-conformité aboutit à des sanctions (radiation du système, non-
reconnaissance des diplômes ou autres mesures similaires).
41
1.2 Choix des mécanismes
Les dispositifs d’assurance qualité utilisent l’évaluation, l’audit de la
qualité et l’accréditation comme mécanismes pour examiner la qualité des
activités et des services des établissements.
L’évaluation peut porter sur les intrants (comme les ressources allouées), les
processus (c’est-à-dire le mode de fonctionnement) ou les résultats (comme
le nombre de publications des enseignants).
L’évaluation est faite à partir de standards, critères et règles de procédures
- L’accréditation
l’accréditation se sert des résultats de l’évaluation pour établir la décision
d’octroyer ou non le label à un établissement ou une formation.
l’évaluation et l’accréditation des programmes et des établissements ne forment
pas nécessairement deux mécanismes séparés, mais peuvent être des éléments
consécutifs d’une même procédure.
Souvent, l’évaluation précède l’accréditation et présente d’ailleurs des résultats
et des recommandations.
42
L’audit de la qualité
L’audit de la qualité examine tous les outils et procédures qui contribuent au sein
de l’établissement à l’amélioration de la qualité. Il ne conduit à la comparaison
des niveaux de qualité contrairement à l’évaluation.
Typologie des mécanismes d’assurance qualité
Mécanisme Question Accent Résultats
Adaptation
Est-il suffisamment bon (mission, Décision favorable
Accréditation pour ressources, ou défavorable
être approuvé? processus)
Il est difficile de répondre aux trois objectifs de l’AQ avec un seul mécanisme.
43
1.3 Portée des systèmes d’assurance qualité
L’assurance qualité peut traiter tout l’E.S ou certains de ses secteurs seulement,
université et/ou secteur non universitaire, établissements publics ou privés, etc.
- Établissements publics et/ou privés
les établissements publics forment souvent de puissants groupes de
pression qui peuvent s’opposer à l’introduction de l’AQ dans leur secteur. Par
conséquent , dans certains pays, les dispositifs d’AQ ont été mis en place
seulement pour les établissements privés.
Dans d’autres pays où les citoyens comme les gouvernements attendent des
établissements publics qu’ils fassent bon usage des ressources allouées par
l’État, ceux-ci sont la cible première de l’AQ
44
- Universités et/ou établissements non universitaires
Le plus souvent, l’AQ couvre le secteur universitaire.
dans certains pays, l’AQ concerne à la fois les universités et les établissements du
secteur non universitaire.
Dans ce cas, la question se pose de savoir si la même méthodologie et les mêmes
critères peuvent s’appliquer aux deux catégories d’établissements…
45
L’AQ institutionnelle est à l’évidence beaucoup plus large que l’AQ des
filières.
Elle concerne les domaines suivants :
missions ;
gouvernance ;
gestion ;
personnel enseignant ;
ressources pédagogiques ;
services aux étudiants ;
infrastructures et équipements ;
ressources financières.
Les deux types d’AQ sont en fait très liés. L’AQ institutionnelle ne peut être
conduite sans examen des filières d’études ;
l’AQ des filières, de son côté, doit prendre en considération l’environnement de
l’établissement.
46
- Évaluer toutes les filières ou certaines seulement
47
2. Assurance Qualité Interne
L’assurance qualité interne est l’ensemble des pratiques internes à une
institution qui vise à surveiller et à améliorer la qualité de ses processus.
48
2.1 Mise en œuvre d’un système d’assurance qualité interne
Management de la qualité
Avant d’évaluer la qualité, celle-ci doit préalablement exister du moins dans
les intentions.
L’établissement soucieux d’obtenir la qualité doit pouvoir la gérer (planifier,
organiser, diriger et évaluer).
Les guides de bonnes pratiques ou les lignes directrices d’un organe de
régulation ou d’évaluation peuvent être d’un grand apport.
Il est intéressant de se pencher sur les lignes directrices de l’association
européenne d’assurance qualité dans l’ES (ENQA) qui engobent 7 domaines
(dédiés à l‘AQ des filières):
49
a. Politique et procédures pour le management de la qualité
Les établissements doivent avoir une politique et des procédures associées
pour le management de la qualité.
La stratégie, la politique et les procédures doivent avoir un statut officiel et
être rendues publiques
La déclaration de politique doit inclure des propos sur :
● le lien entre enseignement et recherche au sein de l’établissement ;
● la stratégie de l’établissement en matière de qualité ;
● l’organisation du système de management de la qualité ;
● les responsabilités respectives des départements, écoles, facultés et
autres
Unités organisationnelles et celles des individus concernant le
management
de la qualité,
● l’implication des étudiants dans le management de la qualité,
50
b. Examen et révision périodique des programmes et des diplômes
Le management de la qualité des programmes et des diplômes doit
normalement comprendre :
● la mise au point et la publication d’objectifs de formation explicites ;
● une attention rigoureuse portée à la conception des programmes et à leurs
contenus ;
● la prise en compte des besoins spécifiques des diverses offres (par exemple,
formation initiale, formation continue, enseignement à distance, apprentissage
en ligne) et des divers types d’établissements (universitaire, technique,
professionnel) ;
● la mise à disposition de ressources pédagogiques adéquates ;
● des procédures officielles d’approbation des programmes par un organisme
autre que celui qui offre ces programmes ;
● l’examen des progrès et des réussites des étudiants ;
● l’évaluation régulière et périodique des programmes (en y faisant participer
des membres extérieurs) ;
● des réactions régulières de la part des employeurs, des représentants du
Marché du travail et d’autres organismes compétents ;
● la participation des étudiants aux activités de management de la qualité.
51
c. -Évaluation des étudiants
L’évaluation des étudiants doit normalement :
● être conçue pour mesurer le degré d’atteinte des objectifs de formation et des
autres objectifs des programmes ;
● être adaptée au but recherché, que ce soit un bilan, l’appréciation d’un résultat
intermédiaire ou d’un contrôle final ;
● présenter des critères clairs et publiés pour la notation ;
● être menée par des gens qui comprennent le rôle de l’évaluation dans la
progression des étudiants vers l’acquisition des connaissances et des aptitudes
relatives aux qualifications qu’ils visent ;
● lorsque cela est possible, ne pas se limiter au jugement d’un seul examinateur;
● prendre en compte toutes les conséquences possibles des règlements
d’examens ;
● comprendre des règlements clairs quant aux absences des étudiants, la
maladie et autres cas de force majeure ;
● s’assurer que les examens sont organisés rigoureusement en accord avec les
règles en vigueur dans l’établissement ;
● être soumise à des mesures de contrôle administratif garantissant le respect
des procédures.
52
d-Management de la qualité du corps enseignant
Les enseignants sont la principale ressource de formation des étudiants. Il est
important qu’ils aient une parfaite connaissance et une parfaite compréhension
de la matière qu’ils enseignent, qu’ils aient les compétences et l’expérience
nécessaires pour transmettre leurs connaissances aux étudiants .
Les établissements doivent garantir que leurs modalités de recrutement et
leurs procédures de nomination comprennent des moyens de s’assurer que les
Personnels nouvellement recrutés ont le niveau minimum de compétences
nécessaires.
Le corps enseignant doit se voir offrir la possibilité d’améliorer et étendre ses
compétences.
e-Outils pédagogiques et soutien des étudiants
Les outils pédagogiques et autres moyens de soutien (du matériel –
bibliothèques, parc informatique – aux ressources humaines – par exemple des
tuteurs, des conseillers d’orientation ou autres) doivent être aisément accessibles
aux étudiants, conçus selon leurs besoins et adaptés en fonction des réactions
des utilisateurs.
Les établissements doivent régulièrement contrôler et améliorer l’efficacité des
services de soutien aux étudiants. 53
f- Systèmes d’information
La connaissance d’eux-mêmes par les établissements est la base d’un bon
management de la qualité.
Il est important que les établissements aient les moyens de collecter et
analyser des informations sur leurs propres activités
54
g-Information du public
Dans l’exercice de leur mission de service public, les établissements d’E.S ont
la responsabilité de fournir des informations sur les programmes qu’ils
offrent, les objectifs de formation, les diplômes délivrés, l’enseignement, les
méthodes d’apprentissage et d’évaluation utilisées.
55
2.2- L’Auto-évaluation
Avant de définir l’autoévaluation, il est nécessaire de rappeler que celle-ci est un
élément essentiel du système de management et d’assurance de la qualité
interne, mais aussi le point de départ de l’assurance qualité externe.
Souvent confondue à l’assurance qualité interne, l’auto-évaluation est un outil qui
offre la possibilité de situer le niveau de qualité atteint par l’établissement et de
travailler à l’amélioration continue de la qualité
Elle est conduite par le personnel de l’établissement sur la base de la
confrontation de données réelles (quantitatives et qualitatives) concernant
le processus, les moyens et les résultats avec ceux déclarés (les objectifs et les
standards).
Il est important de souligner la nécessité pour l’établissement de se doter ou
d’adopter un référentiel ou charte de la qualité.
Les résultats (publiés ou non) de l’auto-évaluation sont utilisés dans un
objectif d’amélioration de la qualité.
Pertinence des résultats de l’auto-évaluation ?
Il n’est pas réaliste d’attendre que les établissements puissent réaliser une
évaluation détaillée et autocritique d’une manière impartiale et objective. 56
Ce qui plaide pour intégrer l’auto-évaluation dans le processus de l’AQ externe
et ce à travers l’adoption de références (standards) établis par une institution
externe (agence), d’une part, et la soumission de l’auto-évaluation (rapport
d’auto-évaluation) à l’appréciation de cette dernière, d’autre part.
57
- le choix des agences, quand elles opèrent au niveau international:
demander uniquement des données et de se charger elles-mêmes de
l’évaluation.
58
2.2.1- Etapes de l’auto-évaluation
- l’analyse et l’évaluation ;
- le rapport sur le degré de conformité aux standards et aux
critères.
59
2.2.2- Importance de l’auto-évaluation
60
2.2.3- Difficultés de l’auto-évaluation
La réalisation d’une auto-évaluation satisfaisante (surtout la 3ème étape)
n’est pas chose aisée.
Il y a plusieurs raisons à cela :
- le manque de culture d’évaluation
- les enjeux (sanctions)
61
3. Assurance qualité externe
L’assurance qualité externe (AQE) se réfère aux actions d’un organisme
externe, généralement une agence d’assurance qualité, qui évalue le
fonctionnement ou les programmes d’une institution, afin de déterminer si
elle est en conformité avec les normes reconnues.
Ces fonctions ne sont pas obligatoirement présentes dans tous les systèmes.
l’autonomie de la structure ?
Les structures non étatiques sont censées avoir une plus grande
indépendance pour la prise de décision.
65
- Quand le but principal de l’assurance qualité est l’amélioration de la qualité,
le rôle des établissements d’E.S devient primordial .
66
4 - Mise en œuvre de l’AQ dans l’ES en Algérie
(bilan et perspectives)
4.1 Bilan :
Comment doit-on procéder pour réussir la mise en place d’un Système
Assurance-Qualité au niveau des établissements d’enseignement supérieur en
Algérie ?
Cette question a fait l’objet d’un Colloque International organisé par le
Ministère de l’Enseignement Supérieur, en collaboration avec la Banque
Mondiale, les 1er et 2 juin 2008 à Alger, et auquel ont participé tous les chefs
d’établissements du supérieur, accompagnés des enseignants désignés pour
assister les chefs d’établissement à la mise en place et à la promotion des
dispositifs d’assurance qualité.
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Les travaux de ce colloque ont été suivi par l’organisation de trois grands
ateliers qui ont travaillé sur :
• L’Assurance –Qualité des programmes (atelier N° 1)
• L’Assurance –Qualité institutionnelle (atelier N° 2)
• Conditions de mise en œuvre de l’Assurance -Qualité en Algérie à la
lumière des expériences internationales (atelier N°3).
4.1.1 Principaux résultats des travaux des ateliers :
Concernant les programmes de formation :
Les processus appelés « assurance-qualité » ou « démarche qualité » sont
de plus en plus présents dans les institutions d’enseignement supérieur à
travers le monde. Ces processus d’A.Q sont soutenus par des textes
réglementaires et font nécessairement intervenir :
les équipes de formation ;
les étudiants ;
les établissements ;
les partenaires socio-économiques ;
des agences (ou conseils publics ou indépendants) chargés de cette
mission.
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L’évaluation interne et externe des programmes de formation doit passer
par :
• une description de l’existant ;
• une expression du degré de satisfaction ;
• une définition du but à atteindre ;
Dans le contexte algérien, même si des organes et des textes existent pour
garantir la qualité des formations, « la culture de l’évaluation » et de « la
qualité » ne font pas encore partie du paysage de l’enseignement supérieur.
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• les moyens :
- législation (cf. loi d’orientation) ;
- financement ;
- création d’un système d’information en vue d’une meilleure circulation de
l’information ;
- Infrastructures ;
- être à l’écoute de l’environnement pour comprendre ses exigences ;
- organes à redynamiser : comité pédagogique (CP), comité et conseil
scientifique (CS) ;
- organes à créer : cellules d’assurance - qualité au niveau du département, de
la faculté et de l’université ;
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4.2.1 Principaux résultats des travaux des experts :
A- Précision des objectifs actuels de l’enseignement supérieur en Algérie:
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B – Cadre de mise en place du système d’assurance qualité :
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Approches :
• Une évaluation externe précédée par des procédures systématiques d’auto
évaluation au sein des établissements d’enseignement supérieur ;
• L’accréditation n’est pas à l’ordre du jour parce qu’elle peut aboutir à la
fermeture d’un établissement, ce qui n’est pas envisageable actuellement dans
l’enseignement supérieur public algérien.
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Missions et objectifs de la commission d’Assurance Qualité :
Il s'agit de :
- mettre en place une démarche d’évaluation interne dans les établissements
universitaires en s'adossant sur un noyau d'établissements représentatif et
sur les missions essentielles de l’université à savoir la formation, la
recherche, le service à la société et le développement socio-économique ;
- définir des références qualité, à partir d’une analyse de ce contexte et du
recensement des besoins réels ;
- examiner, dans une démarche d’évaluation interne, les dysfonctionnements
par rapport au référentiel arrêté ;
- prendre des mesures d’amélioration ;
- valider la démarche et les références, en apportant les adaptations
nécessaires renforçant ainsi les capacités en assurance qualité au sein des
établissements universitaires.
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- Favoriser la mise en place d’équipes chargées de l’Assurance Qualité dans
les établissements universitaires (RAQs) ;
- Organisation des visites pour les membres de la commission afin
d’examiner les expériences d’implémentation de l’assurance qualité et les
pratiques d’autres pays.
- Elaborer un programme de formation pour les RAQs
- Assurer une formation spécifique aux RAQs
Tel que prévu par la loi d’orientation du 23 février 2008, le CNE a été institué
par l’arrêté 739 du 18-12-2010. Le CNE prépare aujourd’hui sa feuille de
route, c’est l’organe qui va piloter l’évaluation et l’assurance –qualité.
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4.2 Perspectives ou résultats attendus
Les résultats attendus sont les suivants :
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Le projet de mise en œuvre d’un système d’assurance qualité ne se réalisera
pleinement qu’avec l’adhésion de toutes parties prenantes.
Il est par conséquent objectif de s’attendre à des difficultés, contraintes et
surtout à des résistances de la part des différents acteurs, personnel
administratif, enseignants, étudiants tellement habitués à une gestion de
moyens sans reddition de compte.
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Conclusion
L’assurance qualité est une nouvelle tendance de l’enseignement supérieur.
cette ambigüité, tient principalement aux sens variés qui peuvent être associés
aux termes « assurance » et « qualité ». Cependant force est de reconnaitre que
sur le terrain, les pratiques de l’assurance qualité évoluent d’une manière
tangible. La progression dans la mise en en place n’est pas seulement l’apanage
de systèmes développés mais aussi de plus en plus de pays de l’hémisphère sud
découvrent les bienfaits de l’assurance qualité dans un monde globalisé.
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L’Algérie, consciente de la nécessité d’implémenter un système
d’assurance qualité en harmonie avec les spécificités politiques,
sociales et culturelles du pays, pour faire face au défis tant sur le
plan national qu’international , est en pleine dynamique de
changement organisationnel qui nécessite une stratégie de
pilotage prônant les valeurs de la participation et de la
communication afin de surmonter les difficultés issues de
diverses résistances des acteurs de l’université algérienne.
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MERCI DE VOTRE
ATTENTION
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