Cours - MAQIS - Déc 2019 - VE

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Droit des affaires

Pr. Hind Majdoubi


Première partie : Pourquoi le droit?

Deuxième partie: Actes de commerce et commerçants

Troisième partie: Fonds de commerce

Quatrième partie: Sociétés commerciales

Cinquième partie: Droit des contrats


Il faut que la vie sociale soit harmonieuse, équilibrée, paisible.
Toute forme de désordre étant rejetée et une certaine
discipline devra être acceptée par tous les membres du
groupe tant à l'égard des autres membres du groupe qu'à
l'égard du groupe lui- même. C'est le rôle qui est attribué au
Droit.

Le Droit revêt une force obligatoire et un caractère de


prévisibilité permettant à chacun de savoir ce qui est autorisé
et ce qui ne l'est pas, ainsi que les sanctions encourues en
cas de violation des règles.
Le Droit est une notion qui a une double signification.

Il peut, d'une part, désigner l'ensemble des règles


juridiques, donc normatives, qui fixent les règles de
conduite au sein d'un corps social. On parle alors de
droit objectif dont l'exemple le plus clair est représenté
par le droit pénal. D'autre part, il peut désigner les
prérogatives dont chaque personne dispose à l'égard des
tiers, prérogatives acquises en vertu d'une règle
commune. On parle alors de droits subjectifs dont un
exemple consiste en le droit de propriété.
Distinction du droit des notions voisines
Droit et religion :
Il existe des règles de conduite qui consacrent les règles
religieuses (Ex. : mariage, divorce, succession, etc.). d'autres
par contre, ne consacrent pas la religion tel que le code de la
route.
Il faut néanmoins préciser que la distinction entre les rapports
de droit et de religion deviennent difficiles pour les sociétés
imprégnées de celle-ci. Dans tous les cas, il s'agit bien
entendu du choix de la société en question.
Droit et morale :
De très nombreuses règles sont en effet empruntées à la
morale. Cependant, il existe une différence entre le droit et la
morale à plusieurs niveaux notamment en premier lieu, au
niveau de la source (pour la morale c'est la conscience
individuelle ou collective alors que le droit découle de la volonté
de certaines autorités), en deuxième lieu au niveau du contenu
de la morale (devoirs de l'homme non seulement l'égard de ses
semblables, mais également à l'égard de lui même et à l'égard
de Dieu), en troisième lieu au niveau de la finalité (la morale
vise la perfection alors que le droit tend à assurer l'ordre et la
paix sociale), enfin au niveau de la sanction (la morale peut être
sanctionner par l'ordre interne alors que le droit est
sanctionnée par un ordre externe en l'occurrence les autorités
publiques).
Droit et justice :
Un courant de pensée définit le droit comme la science du
juste. Cependant, parfois le droit peut contrarier la justice
pour instaurer l'ordre, la paix et la sécurité (Ex. la
prescription).
Les rapports du droit avec les autres sciences

« Le Droit mène à tout à condition d'en sortir »

Les rapports entre Droit et politique sont fins et très


souvent entremêlés. La politique est considérée comme
l'art de gouverner. Dans cette conception, le droit fixe
donc le cadre général de l'activité politique, comme
l'organisation des institutions politiques, les modalités
des élections, le principe de la séparation des pouvoirs,
le statut politique des États etc.
Les rapports entre Droit et économie :

Le Droit fixe le cadre général de l'activité économique et pose


les règles nécessaires à la réglementation de certains
secteurs et la moralisation des opérations en général. Le Droit
est au service de l'économie en prohibant des comportements
néfastes au bon développement de l'économie d'un pays.
Le Droit interagit également avec les sciences dites exactes :

Les relations entre le droit et les sciences exactes se


manifestent notamment dans le cadre de la preuve juridique.
Également, le Droit réglemente l'exercice et la pratique des
sciences exactes (Exemple : médecine, pharmacie).

De même, le Droit vise à la moralisation de l'exercice de ces


sciences par la voie de lois sur l'éthique en matière de
recherche pure sur des questions comme le clonage, la
création et le développement des OGM, etc.

Enfin, les sciences exactes influent sur le Droit par leurs


évolutions qui poussent le Droit à évoluer pour prendre en
compte de nouvelles connaissances scientifiques (Exemple :
droit de l'informatique et de l'Internet, robotique).
La règle de droit

La règle de Droit est celle qui fixe une conduite sociale et


prévoit des sanctions pour ceux qui franchiraient les limites de
cette règle. Il en ressort plusieurs caractéristiques pour
définir ce qu'est une règle de Droit :

- elle est obligatoire ;


- elle est générale ;
- elle est permanente ;
- elle est coercitive.
Deuxième partie : Actes de commerce et
commerçants
L’article premier du code de commerce nous en renseigne en
disposant que : la présente loi régit les actes de commerces et les
commerçants ».
Par conséquent, le droit marocain est à la fois le droit des actes de
commerce et des commerçants.
Chapitre 1 : Les actes de commerce
Le code de commerce n’a pas défini ce que sont les actes de
commerce et s’est limité à en donner une énumération qui demeure
cependant incomplète.
Par conséquent, on s’interroge si cette énumération ne serait-elle pas
fondée sur un critère de commercialité. Dans ce contexte, on devrait
relever la distinction entre l’acte de commerce et l’acte civil.
A/ Distinction entre acte civil et acte de commerce :

Plusieurs critères ont été proposés.

- La spéculation : l’acte de commerce serait essentiellement


un acte de spéculation inspiré par une idée de lucre, le motif
de bénéfice. Cette idée est intéressante mais le critère reste
insuffisant dans la mesure où il n’explique pas pourquoi les
agriculteurs ou les membres des professions libérales
échappent au droit commercial.
- L’intermédiation : il est dit que font actes de commerce tous
ceux qui s’entremettent dans la circulation des produits, ce
critère n’est pas suffisant également dans la mesure où
certaines commerçants font actes de commerce sans
besoin d’intermédiation exemple : transporteur.

- L’entreprise : qui signifie organisation technique spéciale,


cette conception est intéressante, cependant, elle
n’explique pas pourquoi certaines activités bien qu’étant
organisées de façon très moderne et complexe ne sont pas
pour autant commerciales (ex. entreprises agricoles)
La distinction entre acte de commerce et acte civil est très
importante dans la mesure où les régimes applicables sont
différents.

En effet, la compétence juridictionnelle est différente selon


que l’acte est de commerce ou civil.

En outre, en matière civile, l’écrit est exigé au-delà de 10.000


dirhams alors qu’en matière commerciale, la preuve est libre.
Par ailleurs, la solidarité en matière civile ne se présume pas
alors qu’en matière commerciale elle est de droit.

Enfin, la prescription des obligations commerciales s’éteignent


après 5ans alors qu’en matière civile, la prescription est de
15ans.
A ce niveau-là, on pourrait se poser la question
de savoir quel régime est applicable au cas où
l’acte est commercial pour un contractant et
civil pour l’autre.
La réponse nous est fournie par l’article 4 du
code de commerce qui précise que les règles
du droit commercial s’appliquent à la partie
pour qui l’acte est commercial.
B/ Classification des actes de commerce
La lecture des actes de commerce énumérés
dans le code de commerce (articles 6 et
suivants) nous permet de les classer soit en
raison de leur nature, soit en raison de leur
forme soit en raison de l’accessoire.
1/ Actes de commerce par nature

Il s’agit selon le code de commerce des opérations suivantes :


- l’achat de meubles corporels ou incorporels en vue de les revendre soit
en nature soit après les avoir travaillés et mis en œuvre en vue de les
louer ;
- la location de meubles corporels ou incorporels en vue de leur sous
location ;
- l’achat d’immeubles en vue de les revendre en l’état ou après
transformation ;
- la recherche et l’exploitation des mines et carrières ;
- l’activité industrielle ou artisanale ;
- le transport ;
- la banque, le crédit et les transactions financières ;
- les opérations d’assurances à primes fixes ;
- le courtage, la commission et toutes autres opérations d’entremise ;
- l’exploitation d’entrepôts et de magasins généraux ;
- l’imprimerie et l’édition ;
- le bâtiment et les travaux publics ;
- les bureaux et agences d’affaires, de voyages, d’information et de
publicité ;
- la fourniture de produits et services ;
- l’organisation de spectacles publics ;
- la distribution d’eau, d’électricité et de gaz ;
- les postes et télécommunications ;
- toutes opérations portant sur les navires, aéronefs et leurs
accessoires ;
- toutes opérations se rattachant à l’exploitation des navires,
aéronefs et au commerce maritime et aérien.
2/ Actes de commerce par la forme
Il s’agit de mécanismes propres au droit commercial et qui lui
demeurent soumis quelque soit la qualité de la personne qui les
exécute. Ces mécanismes n’obéissent pas aux critères de
commercialité à savoir la spéculation, l’intermédiation et
l’entreprise.
Pour ces actes là, on s’attache uniquement à la forme de ces actes.
Il s’agit de la lettre de change et du billet à ordre signé par un
commerçant lorsqu’il résulte d’une transaction commerciale.
Sont également commerciales en raison de leur forme quelle que
soit de leur activité :
- les sociétés anonymes ;
- les sociétés en commandite par actions ;
- les sociétés en nom collectif ;
- les sociétés en commandite simple ;
- les sociétés à responsabilité limitée.
2/ Actes de commerce par accessoire :

Il s’agit des actes juridiques qui devraient constituer des actes civils mais
qui sont soumis au droit commercial dans la mesure où ils sont effectués
par un commerçant pour les besoins de son activité commerciale.
Chapitre 2 : Le commerçant

Conditions de la qualité de commerçant

IL faut distinguer les conditions de fond des conditions de forme


1/ Conditions de fond :
*Exercice des actes de commerce : c’est la première condition pour
acquérir la qualité de commerçant. Il s’agit bien entendu des actes de
commerce par nature

*Exercice habituel ou professionnel : C’est l’exercice habituel et répété


dans le cadre d’une profession qui confère la qualité de commerçant

*Faire les actes de commerce en son nom et pour son propre compte :
ce qui exclut les salariés et les mandataires
*Avoir la capacité de faire le commerce : pour être commerçant, il
faut avant tout jouir de la capacité nécessaire.

 Les étrangers peuvent exercer le commerce .


 Les femmes peuvent être commerçantes sans besoin
d’autorisation aucune.
2/ Conditions de forme :
Pour avoir la qualité de commerçant, il faudrait procéder à
l’immatriculation au registre du commerce.
Limitations à l’exercice du commerce :

L’exercice du commerce est en principe libre, cependant, le législateur a limité


l’accès à certaines catégories de personne soit dans l’intérêt général soit dans
l’intérêt particulier à certaines personnes.

1/Limitations dans l’intérêt général :


Dans ce cadre-là, on relève les déchéances et les incompatibilités

a / Les déchéances :
Pour des raisons de moralisation de l’activité du commerce, la loi a déchu certaines
personnes du droit de l’exercice du commerce. Tel est le cas des personnes
condamnées à une peine de prison de plus de 3 mois, sans sursis, pour vol,
escroquerie, abus de confiance…
b / Les incompatibilités :
Certaines professions sont incompatibles avec l’exercice du
commerce. Lesdites professions ont une dignité qui ne s’accommode
pas avec l’esprit de spéculation qui motive le commerce. C’est le cas
des professions libérales : les avocats, les notaires, les médecins,
les experts comptables
Ces mêmes incompatibilités s’appliquent à la fonction publique.
2/Limitations dans l’intérêt particulier de certaines catégories de
personnes :
L’exercice du commerce suppose une capacité juridique.
Le système des incapacités vise la protection, contre les risques de
l’exercice du commerce, les personnes qui n’ont pas de discernement
suffisant pour avoir conscience de ces risques, soit en raison de leur
jeune âge soit en raison de l’altération de leurs facultés mentales
On distingue alors les mineurs et les incapables majeurs.
a / Les mineurs :
Le principe est que toute personne qui n’a pas atteint l’âge de 18ans
révolus est mineure et ne peut donc faire du commerce. Cependant, deux
altérations sont apportées à savoir l’expérience de majorité et Tarchid.
Pour ce faire, il faudrait distinguer quatre périodes dans la vie d’un mineur :
- Jusqu’à l’âge de 12 ans révolus, l’enfant est considéré comme
complètement dépourvu de discernement. C’est une incapacité totale et
tous les actes accomplis par le mineur sont nuls de plein droit.
- A partir de la 13ème année et jusqu’à 15ans, le mineur peut faire des
actes de commerce, mais, la validité de ces actes est subordonnée à
l’accord du tuteur.
- A l’âge de 15ans révolus et si le mineur présente des signes de maturité,
le tuteur, après autorisation du juge, peut remettre au mineur une partie de
ses biens, pour exercer le commerce à titre d’expérience. Pendant la
période de « l’expérience de majorité », le mineur peut jouir de ses droits,
dans la limite de l’autorisation qu’il a reçue. Si cette expérience s’avère
non concluante, l’autorisation est annulée.
- Le mineur peut être émancipé « TARCHID » s’il est jugé apte à être
affranchi de la tutelle.
b / Les majeurs incapables :
Il s’agit du dément et du prodigue.
Le dément est celui qui a perdu la raison. Il peut s’agir soit d’une
démence continue, soit d’une démence intermittente, c’est - à dire
entrecoupée de périodes de lucidité

Le prodigue est celui qui dilapide son patrimoine par des dépenses
inconsidérées.

L’interdiction est prononcée à partir du jour où il est établi qu’ils se


sont trouvés dans la démence ou dans la prodigalité.

Afin de les protéger, ils font l’objet d’une mesure de tutelle.


Chapitre 3 : Les obligations du commerçant

Elles sont au nombre de trois : les obligations comptables, la


conservation des correspondances et la publicité au RC.

1/ Les obligations comptables


Elles concernent d’une part, l’ouverture d’un compte dans un
établissement bancaire.
D’autre part, tout commerçant doit tenir une comptabilité
conformément aux dispositions de la loi 9-88 relative aux obligations
comptables des commerçants.
La tenue de la comptabilité a un triple objectif : c’est un moyen de
preuve usuel des opérations commerciales, elle permet la
surveillance des opérations commerciales et elle permet la
vérification fiscale.
2/ La conservation des correspondances :
Les originaux des correspondances reçues et les copies des
correspondances envoyées doivent être classés et conservés
pendant (10ans à compter de leur date).

3/ La publicité au Registre du commerce :


Le législateur pose cette obligation dans le but de centraliser
la publicité commerciale à l’égard des tiers et constituer une
présomption de la qualité de commerçant
Troisième partie : Le fonds de commerce
Le code du commerce définit le fonds de commerce comme un bien
meuble incorporel constitué de l'ensemble des biens mobiliers affectés
à l'exercice d'une ou de plusieurs activités commerciales.
Le fonds de commerce est constitué d'éléments corporels et
d'éléments incorporels.

A. éléments corporels:

On distingue:

Matériel et outillage:
Il s'agit des objets corporels destinés à l'exploitation du fonds
(exemple machines et équipements)
La possession d'un matériel très spécialisé peut constituer l'élément
essentiel du fonds de commerce.
Marchandises:
Les marchandises sont les matières corporelles destinées à être
vendues et constituant l'objet du commerce.
Les marchandises se distinguent du matériel et de l'outillage non par
leur nature mais par leur destination.

Mobilier :
L’ensemble des objets destinés à faciliter l’exploitation
B. éléments incorporels:
On relève la clientèle et l'achalandage, le nom commercial, l'enseigne,
le droit au bail et les droits de propriété industrielle.

Clientèle et achalandage:
C'est la valeur que représentent les relations entre le fonds et les
personnes qui se fournissent chez un commerçant ou ont recours à ses
services.
Bien que souvent associés, ces 2 termes ont chacun une signification
différente.
La clientèle signifie l'ensemble des personnes qui sont liées à un
commerçant par une relation suivie en raison de l'habitude ou de la
confiance.
L'achalandage désigne les clients occasionnels ou de passage.
En vérité, la clientèle constitue un critère d'existence et de
transmission du fonds et sous forme de potentiel chiffre d'affaires, une
valeur accrochée aux signes de reconnaissance et d'attraction du
fonds. Le droit à la clientèle ne signifie pas que le commerçant puisse
exiger des personnes qui entrent en relations avec lui qu'elles lui
restent fidèles , mais cela signifie que:
1/ le commerçant peut défendre son droit contre ses concurrents dans
un contexte de commerce loyal;
2/ que le vendeur d'un fonds ne peut chercher à reprendre la clientèle
qu'il a vendue;
3/ que la clientèle, bien que n'étant fondée que sur des espoirs, est
relativement stable.
Le nom commercial:
C'est l'appellation sous laquelle le commerçant exerce son activité. Il
s'agit le plus souvent son nom patronymique, mais ce peut être aussi
un pseudonyme ou un nom de fantaisie. Le nom commercial est
protégé par l'action en concurrence déloyale contre les confusions que
pourraient créer des concurrents.

L'enseigne:
C'est une dénomination, l'emblème choisi pour individualiser le fonds. Il
peut arriver que le nom commercial serve aussi d'enseigne, mais le
plus souvent, c'est une dénomination de fantaisie.
Le droit au bail:
C'est le droit pour un commerçant simplement locataire d'occuper les
locaux dans lesquels il exploite son fonds. C'est un élément très
important du fonds de commerce dans la mesure où la prospérité de
l'activité dépend de sa situation. C'est pourquoi le législateur est
intervenu en ce sens en faveur des commerçants pour leur reconnaître
un droit au renouvellement du bail. En revanche la propriété d'un
immeuble ne peut faire partie du fonds de commerce. si le commerçant
est propriétaire de l'immeuble dans lequel il exploite son fonds, c'est
seulement la jouissance de celui-ci qui dépend du fonds de commerce.
Les droits de propriété industrielle :
La propriété industrielle est constituée par le droit conféré
moyennant certaines formalités au commerçant d'exploiter
un brevet d'invention, une marque de fabrique, des dessins
ou modèles, licences, etc.
Quatrième partie : Les sociétés commerciales
Le commerce peut être exercé par des personnes physiques ou par des
personnes morales. La personnalité juridique est l’aptitude à devenir
sujet de droits et titulaire d’obligations.
Les avantages de l’existence de la personnalité morale sont
nombreux :
- réunion des participants dans une structure organisée ;
- investissement plus important ;
- existence d’une personnalité juridique indépendante de ses
membres ;
- transmission facilitée de l’entreprise.
L’article 982 du DOC définit la société comme un contrat par lequel
deux ou plusieurs personnes mettent en commun leurs biens ou leur
travail ou les deux à la fois en vue de partager les bénéfices qui
pourront en résulter.
On relève dans les sociétés commerciales, les sociétés de personnes
et les sociétés de capitaux.
Les sociétés de personnes sont constituées en considération
de la personne de chaque associé. On parle de l’importance de l’intuitu
personae. Les associés dans les sociétés de personnes sont
indéfiniment et solidairement responsables du passif social.
Il existe trois types de sociétés de personnes à savoir : les sociétés en
nom collectif ; les sociétés en commandite simple et les sociétés en
participation
Les sociétés de capitaux reposent sur l’apport de capitaux plus
que les considérations de la personne des associés. On les appelle
également sociétés par actions.
La responsabilité des actionnaires est limitée aux montants de leurs
apports.
On distingue les sociétés anonymes et les sociétés en commandite par
actions.
Il existe une catégorie hybride de société de personnes et de sociétés
de capitaux, il s’agit de la société à responsabilité limitée.

Nature juridique de la société :

La société peut être définie à la fois en tant que contrat résultant de la


volonté des parties ou en tant qu’institution désignant la personne
juridique.
CHAPITRE 1: CRÉATION DES SOCIÉTÉS
COMMERCIALES

Pour créer, une société commerciale, des conditions de fond


et d’autres de forme sont à respecter
Section 1 : Conditions de fond :

Pour être valable, un contrat de société doit remplir :


D’une part, les conditions de validité des contrats à savoir :
consentement réel, non vicié, capacité des cocontractants, objets
réels et licites, cause licite et morale.
D’autre part, les conditions spécifiques aux sociétés à savoir : une ou
plusieurs personnes doivent réaliser des apports, avoir l’intention de
collaborer à l’entreprise commune (l’affectio societatis) et partager le
résultat (bénéfice, économie ou perte) de l’activité sociale.
Associé : personne physique ou morale non exclue par la loi et qui fait
un apport, participe aux bénéfices et aux résultats et a la volonté de
s’associer

Apports : Ce sont des biens dont les associés transfèrent la propriété


ou la jouissance à la société en contrepartie desquels ils reçoivent des
parts ou des actions.
Il faut distinguer l’apport en numéraire, l’apport en nature et l’apport en
industrie
Apport en numéraire : c’est l’apport d’argent d’un montant libre ou
l’apport fait par compensation avec une créance ou par incorporation
de réserves.
Apport en nature : c’est l’apport de tout bien meuble ou immeuble,
corporel ou incorporel, susceptible d’une évaluation pécuniaire et
pouvant être exploité commercialement.
Apport en industrie : c’est la mise à disposition de son travail, de
ses services ou de ses connaissances techniques à la société.

De manière générale, les droits de chaque associé dans le capital


social sont proportionnels à leurs apports.
Participation aux résultats de l’exploitation : il s’agit de
partager les bénéfices ou de profiter de l’économie qui
pourra en résulter et de contribuer aux pertes éventuelles.
La part de chaque associé se détermine à proportion de sa
part dans le capital social.

L’affectio societatis : c’est la volonté des associés de


collaborer sur un pied d’égalité à l’œuvre commune.
Section 2 : les Conditions de forme

Le contrat de société doit respecter des conditions de forme :

Les statuts doivent être établis obligatoirement par écrit et comporter


des mentions relatives à la forme juridique, l’objet social, la
dénomination sociale, le siège social, les apports de chaque associé, le
capital social, la durée de la société et les modalités de son
fonctionnement.

Ensuite, les statuts doivent être enregistrés, faire l’objet d’une


publication dans un journal d’annonces légales et dans le bulletin
officiel, d’un dépôt au greffe et d’une immatriculation au Registre du
commerce. C’est à la date d’immatriculation que la société a la
personnalité morale.
CHAPITRE 2 : LA VIE DE LA SOCIÉTÉ.

La création d’une personnalité juridique nouvelle entraîne des effets et


suppose la désignation des organes de gestion chargés de la faire
fonctionner.
Section 1 : les effets de la personnalité morale :

1/l’identification des sociétés :

Les éléments extra- patrimoniaux : Une société s’identifie par sa


forme juridique, son nom, son domicile et sa nationalité.

Les éléments patrimoniaux : La société peut être propriétaire,


créancière, débitrice. Son patrimoine est distinct de celui des
associés.
2/ La capacité des sociétés :

Les principes généraux des personnes physiques s’appliquent. La


capacité se divise en capacité de jouissance (l’aptitude à être titulaire
d’un doit) et en capacité d’exercice (la faculté de pouvoir exercer
personnellement ses droits).

3/ La responsabilité des sociétés :

Le régime de responsabilité des sociétés est calqué sur celui des


personnes physiques. La société a donc une responsabilité civile
contractuelle ou délictuelle et une responsabilité pénale.
Section 2 : Fonctionnement de la société

1/Nomination des organes de gestion

L’exercice des droits d’une société va être essentiellement l’œuvre de


ses représentants. Un représentant légal est une personne ayant
légalement le pouvoir d’engager la société vis-à-vis des tiers. Il est lié à
la société par un contrat de mandant.
2/ Pouvoirs des organes de gestion

Vis-à-vis des tiers :


- le dirigeant a le droit d’agir au nom de la société ;
- le dirigeant doit agir dans les limites de l’objet social
- le dirigeant ne doit pas exercer les pouvoirs attribués par la loi ou par
les statuts aux assemblées, aux associés ou aux autres organes de
gestion.
Vis-à-vis des associés :
Les représentants légaux doivent agir dans l’intérêt social et sont
tenus de respecter les clauses statutaires qui restreignent
éventuellement leurs pouvoirs.

De manière générale, les limitations de pouvoirs sont inopposables aux


tiers de bonne foi.

Les organes de gestion engagent leur responsabilité pour faute de


gestion, violation des statuts, infractions aux lois et règlements.
CHAPITRE 3 : FIN DE LA SOCIÉTÉ

La dissolution est le terme de l’existence sociale. Elle est l’équivalent


de la mort des personnes physiques.
On peut classer des causes en deux grandes catégories

1/Causes de dissolution de plein droit :

Elles trouvent leur origine dans certains événements qui entraînent


automatiquement la dissolution de la société. Il s’agit de :

- l’arrivée du terme
- la réalisation ou extinction de l’objet social
- l’annulation du contrat de société ;
- la clause statutaire.
2/ Les autres causes de dissolution :

On distingue :

- la cause de dissolution volontaire


- les causes de dissolution judiciaire (réunion de tous les droits
dans une même main, dissolution anticipée pour juste motifs,
liquidation judiciaire, dissolution- sanction pénale).
Cinquième partie : Les contrats
Le contrat peut être défini comme la convention par laquelle une ou
plusieurs personnes s’obligent, envers une ou plusieurs autres, à
donner, à faire ou à ne pas faire quelque chose.

QUESTION :
COMMENT LE CONTRAT PRODUIT-IL UNE OBLIGATION ?
RÉPONSE :
PAR L’ACCORD DES VOLONTÉS.

NB: Le contrat ne lie que les parties contractantes, puisqu’il ne génère


aucune obligation à la charge des tiers.

Bref: Le contrat est un accord de deux ou plusieurs volontés ayant pour but de
créer, éteindre ou modifier un droit. La vente est un contrat parce qu’il crée un
droit pour l’acheteur et le vendeur.
En d’autres termes, le contrat est donc une convention qui a pour objet de
créer un rapport d’obligations entre un créancier et un débiteur.
Classification des contrats
Il faut prendre conscience que les contrats ne présentent pas tous les mêmes traits
distinctifs. On distingue :


Contrats consensuels et contrats solennels ;

Contrats de gré à gré et contrats d’adhésion ;

Contrats à titre onéreux et contrats à titre gratuit;

Contrats synallagmatiques et contrats unilatéraux;

Contrats commutatifs et contrats aléatoires;

Contrats nommés, contrats innommés ;

Contrats à durée déterminée et contrats à durée indéterminée ;

Contrats internes et contrats internationaux.
Formation du contrat :

La formation des contrats est dominée par un principe qui demeure


fondamental : celui de l’autonomie de la volonté. Cependant dans
certaines hypothèses, des limitations à ce principe ont été prévues
dans une perspective d’équité et d’équilibre contractuel.
Dans tous les cas, la formation du contrat obéit à la double exigence
d’un accord de volontés, obéissant dans certaines hypothèses à des
exigences de forme.
I. L’accord de volontés
CONTRAT=CONSENTEMENT = OFFRE + ACCEPTATION
Selon ce qu’enseigne le DOC (art. 39), il n’y a point de consentement
valable si ce dernier a été donné par erreur, surpris par dol, ou
extorqué par violence.
2. La capacité de contracter

Toute personne juridique, a en principe, la capacité de contracter. En
effet, toute personne peut contracter si elle n’en est pas déclarée
incapable par la loi. La capacité est la règle, l’incapacité l’exception. Le
domaine des incapacités distingue entre les incapacités d’exercice et
les incapacités de jouissance. Les incapacités d’exercice empêchent la
personne d’exercer elle-même ou toute seule les droits dont elle est
titulaire (ex. mineur, déments)

L’incapacité de jouissance prive la personne, non seulement de
l’exercice du droit, mais du droit lui-même, même par l’intermédiaire
d’un représentant. Par exemple, il est interdit aux administrateurs de
biens d’autrui d’acquérir les biens de leurs administrés.
3. L’objet du contrat


L’objet du contrat est l’opération juridique envisagée. Concernant
l’objet du contrat, les parties sont libres de créer des obligations par
des opérations juridiques de leur choix. Cependant, leur liberté est
restreinte par l’ordre public et les bonnes mœurs.
4. La cause du contrat


Outre la capacité, le consentement et un objet non contraire à
l’ordre public ou aux bonnes mœurs, le DOC exige également au
rang des conditions de validité des contrats une cause licite.

Il s’agit d’apprécier le mobile qui a poussé les parties à conclure le
contrat (Achat d’une maison pour y vivre= cause licite, alors que
achat d’une maison pour y installer une maison close=cause illicite).
Conditions de forme


En général, l’élaboration d’un contrat n’est soumise à aucune
condition de forme, à aucun formalisme.

Le principe du consensualisme contractuel est une conséquence
directe de l’autonomie reconnue à la volonté individuelle.

Aussi, existe-t-il des exceptions au principe du consensualisme :
la loi subordonne la validité ou même l’existence de certains
contrats au respect d’un formalisme particulier qui consiste
souvent en la rédaction d’un écrit.
II. La responsabilité contractuelle

Conditions constitutives de la responsabilité contractuelle :


Nécessité d’un contrat valable entre l’auteur du dommage et la
victime

Nécessité d’un dommage

Nécessité d’une causalité entre l’inexécution du contrat et le
dommage
La réparation de la défaillance contractuelle

L’obligation initiale engendrée par le contrat se transforme, si elle
n’est pas exécutée, en une obligation de réparation, qui n’est qu’une
autre manière de regarder la première.

Toute inexécution d’un contrat ouvre une action au créancier pour
obligation inexécutée.

En tout cas, la satisfaction du créancier en matière contractuelle,
oppose l’exécution en nature des obligations contractuelles, à
l’exécution par équivalent.

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