Exposicion Pere Goriot
Exposicion Pere Goriot
Exposicion Pere Goriot
NARRATOLOGIE
DU PÈRE GORIOT
Olga Arroyo Moreno
SOMMAIRE
INTRODUCTION
MÉTHODOLOGIE
ANALYSE
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
INTRODUCTION
LA COMEDIE
Le Père Goriot (1835) : Honoré Balzac HUMAINE
(machine
romanesque)
ROMANTICISME / RÉALISME
MÉTHODOLOGIE
NARRATOLOGIQUE
• Narrateur EXTRADIÉGÉTIQUE
Externe à l’histoire
• Narrateur HÉTÉRODIÉGÉTIQUE
N’est pas un
personnage
COMBINATION
EXTRA-
HÉTÉRODIÉGÉTIQUE
1. TYPE DE NARRATEUR
• PERSPECTIVE NARRATIVE
5. « Elle sourit et s’arma contre le plaisir qu’elle éprouva, pour laisser la conversation dans les bornes
imposées par les convenances. Elle n’avait jamais entendu les expressions vibrantes d’un amour
jeune et sincère. Quelques mots de plus, elle ne se serait plus contenue. »
2. POINT DE VUE DE LA NARRATION
• TYPE DE FOCALISATION
« La comtesse Anastasie de Restaud, grande et bien faite, passait pour avoir l’une des plus jolies tailles de
Paris. Figurez-vous de grands yeux noirs, une main magnifique, un pied bien découpé, du feu dans les
mouvements, une femme que le marquis de Ronquerolles nommait un cheval de pur sang. Cette finesse
de nerfs ne lui ôtait aucun avantage ; elle avait les formes pleines et rondes, sans qu’elle pût être accusée
de trop d’embonpoint. Cheval de pur sang, femme de race, ces locutions commençaient à remplacer les
anges du ciel, les figures ossianiques, toute l’ancienne mythologie amoureuse repoussée par le
dandysme. »
2. Utilisation des métaphores pour comparer les deux mondes que Rastignac a trouvé à Paris:
« Le spectacle de ces misères et l’aspect de cette salle lui furent horribles. La transition était trop brusque,
le contraste trop complet, pour ne pas développer outre mesure chez lui le sentiment de l’ambition. D’un
côté, les fraîches et charmantes images de la nature sociale la plus élégante, des figures jeunes, vives,
encadrées par les merveilles de l’art et du luxe, des têtes passionnées pleines de poésie ; de l’autre, de
sinistres tableaux bordés de fange, et des faces où les passions n’avaient laissé que leurs cordes et leur
mécanisme. »
EXEMPLES
3. Plein des métaphores pour montrer la vértibale nature de Vautrin quand il est finalement
desmasqué:
« Poiret s’avança vivement entre elle et Vautrin, comprenant qu’elle était en danger, tant la figure du
forçat devint férocement significative en déposant le masque bénin sous lequel se cachait sa vraie
nature. […] cette tête et cette face, en harmonie avec le buste, furent intelligemment illuminées
comme si les feux de l’enfer les eussent éclairées. […] Le sang lui monta au visage, et ses yeux
brillèrent comme ceux d’un chat sauvage. Il bondit sur lui-même par un mouvement empreint d’une
si féroce énergie, il rugit si bien qu’il arracha des cris de terreur à tous les pensionnaires. À ce geste
de lion, et s’appuyant de la clameur générale, les agents tirèrent leurs pistolets. […] sa physionomie
présenta un phénomène qui ne peut être comparé qu’à celui de la chaudière pleine de cette
vapeur fumeuse qui soulèverait des montagnes, et que dissout en un clin d’oeil une goutte d’eau
froide. La goutte d’eau qui froidit sa rage fut une réflexion rapide comme un éclair. […] Collin devint
un poème infernal où se peignirent tous les sentiments humains, moins un seul, celui du repentir.
Son regard était celui de l’archange déchu qui veut toujours la guerre. »
3. TEMPS DU RÉCIT – TEMPS DE
L’HISTOIRE
• NARRATION LINÉAL TEMPS DU RÉCIT = TEMPS DE L’HISTOIRE
TRANSGRESSIONS
Linéralité altérée o Analepsies
o Pauses descriptives
• 2 flashbacks
Concernant la figure du
PÈRE GORIOT
PREMIÈRE ANALEPSIE
« Le père Goriot, vieillard de soixante-neuf ans environ, s’était retiré chez madame Vauquer, en 1813, après
avoir quitté les affaires. Il y avait d’abord pris l’appartement occupé par madame Couture, et donnait alors
douze cents francs de pension, en homme pour qui cinq louis de plus ou de moins étaient une bagatelle
[…]
Les yeux de la veuve s’allumèrent quand elle l’aida complaisamment à déballer et ranger les louches, les
cuillers à ragoût, les couverts, les huiliers, les saucières, plusieurs plats, des déjeuners en vermeil, enfin
des pièces plus ou moins belles, pesant un certain nombre de marcs, et dont il ne voulait pas se défaire. […]
Dès ce jour, madame Vauquer, née de Conflans, qui avait alors quarante-huit ans effectifs et n’en acceptait
que trente-neuf, eut des idées. Quoique le larmier des yeux de Goriot fût retombé, gonflé, pendant, ce qui
l’obligeait à les essuyer assez fréquemment, elle lui trouva l’air agréable et comme il faut. […]
Un matin, avant de se lever, elle entendit dans son escalier le froufrou d’une robe de soie et le pas mignon
d’une femme jeune et légère qui filait chez Goriot, dont la porte s’était intelligemment ouverte. Aussitôt la
grosse Sylvie vint dire à sa maîtresse qu’une fille trop jolie pour être honnête, mise comme une divinité,
chaussée en brodequins de prunelle qui n’étaient pas crottés, avait glissé comme une anguille de la rue
jusqu’à sa cuisine, et lui avait demandé l’appartement de monsieur Goriot. […] »
PREMIÈRE ANALEPSIE
« – C’était ma fille, dit-il avec une sorte d’orgueil dans lequel les pensionnaires voulurent
voir la fatuité d’un vieillard qui garde les apparences.
Un mois après cette visite, monsieur Goriot en reçut une autre. […]
– Et de deux ! dit la grosse Sylvie, qui ne la reconnut pas. […]
– Et de trois ! dit Sylvie.
Cette seconde fille, qui la première fois était aussi venue voir son père le matin, vint
quelques jours après, le soir, en toilette de bal et en voiture.
– Et de quatre ! dirent madame Vauquer et la grosse Sylvie […] Goriot payait encore douze
cents francs de pension. […] Vers la fin de la troisième année, le père Goriot réduisit
encore ses dépenses, en montant au troisième étage et en se mettant à quarante-cinq
francs de pension par mois. […] L’état physique et moral du bonhomme donnait raison à
ces radotages. »
DEUXIÈME ANALPESIE
« Jean-Joachim Goriot était, avant la révolution, un simple ouvrier vermicellier, habile, économe, et assez
entreprenant […].
Cette sagesse avait été l’origine de sa fortune […].
Sa femme, fille unique d’un riche fermier de la Brie, fut pour lui l’objet d’une admiration religieuse, d’un amour
sans bornes. Goriot avait admiré en elle une nature frêle et forte, sensible et jolie, qui contrastait vigoureusement
avec la sienne […]
Après sept ans de bonheur sans nuages, Goriot, malheureusement pour lui, perdit sa femme […] Dans cette
situation, le sentiment de la paternité se développa chez Goriot jusqu’à la déraison. […] L’éducation de ses
deux filles fut naturellement déraisonnable. Riche de plus de soixante mille livres de rente, et ne dépensant pas
douze cents francs pour lui, le bonheur de Goriot était de satisfaire les fantaisies de ses filles […] il leur
suffisait d’exprimer les plus coûteux désirs pour voir leur père s’empressant de les combler […] Quand ses
filles furent en âge d’être mariées, elles purent choisir leurs maris suivant leurs goûts : chacune d’elles devait avoir
en dot la moitié de la fortune de son père. Courtisée pour sa beauté par le comte de Restaud, Anastasie avait des
penchants aristocratiques qui la portèrent à quitter la maison paternelle pour s’élancer dans les hautes
sphères sociales. Delphine aimait l’argent : elle épousa Nucingen, banquier d’origine allemande qui devint baron
du Saint-Empire. Goriot resta vermicellier. Ses filles et ses gendres se choquèrent bientôt de lui voir continuer
ce commerce, quoique ce fût toute sa vie. »
3. TEMPS DU RÉCIT – TEMPS DE
L’HISTOIRE
• PAUSES DESCRIPTIVES
« Sans ses observations curieuses et l’adresse avec laquelle il sut se produire dans les salons
de Paris, ce récit n’eût pas été coloré des tons vrais qu’il devra sans doute à son esprit sagace
et à son désir de pénétrer les mystères d’une situation épouvantable aussi soigneusement
cachée par ceux qui l’avaient créée que par celui qui la subissait. »
« Si quelqu’un se plaignait par trop, il lui offrait aussitôt ses services. Il avait prêté plusieurs
fois de l’argent à madame Vauquer et à quelques pensionnaires ; mais ses obligés seraient
morts plutôt que de ne pas le lui rendre, tant, malgré son air bonhomme, il imprimait de
crainte par un certain regard profond et plein de résolution. »
EXEMPLES
« Ils sortirent pour aller chercher un prêtre qui veillât et priât pendant la nuit près du mort. Il leur fallut mesurer
les derniers devoirs à rendre au bonhomme sur le peu d’argent dont ils pourraient disposer. […] Avant de
se coucher, Rastignac, ayant demandé des renseignements à l’ecclésiastique sur le prix du service à faire et sur
celui des convois, écrivit un mot au baron de Nucingen et au comte de Restaud en les priant d’envoyer leurs gens
d’affaires afin de pourvoir à tous les frais de l’enterrement. […] Deux heures après aucun des deux gendres
n’avait envoyé d’argent, personne ne s’était présenté en leur nom, et Rastignac avait été forcé déjà de payer
les frais du prêtre. Sylvie ayant demandé dix francs pour ensevelir le bonhomme et le coudre dans un linceul
[…]. Bianchon, obligé d’être à son hôpital, avait écrit un mot à Rastignac pour lui rendre compte de ce qu’il avait
fait avec l’église. L’interne lui mandait qu’une messe était hors de prix, qu’il fallait se contenter du service
moins coûteux des vêpres, et qu’il avait envoyé Christophe avec un mot aux Pompes-Funèbres.
Il fut seul avec Christophe, qui se croyait obligé de rendre les derniers devoirs à un homme qui lui avait fait
gagner quelques bons pourboires. […] Les deux prêtres, l’enfant de choeur et le bedeau vinrent et donnèrent
tout ce qu’on peut avoir pour soixante-dix francs dans une époque où la religion n’est pas assez riche pour
prier gratis. […] Quand les deux fossoyeurs eurent jeté quelques pelletées de terre sur la bière pour la cacher, ils
se relevèrent, et l’un d’eux, s’adressant à Rastignac, lui demanda leur pourboire. »
IMPORTANCE DE L’ARGENT
« Il vit le monde comme il est : les lois et la morale impuissantes chez les riches, et vit dans la
fortune l’ultima ratio mundi. « Vautrin a raison, la fortune est la vertu ! » se dit-il. »