Cours BTP Licence L1 Modifié
Cours BTP Licence L1 Modifié
Cours BTP Licence L1 Modifié
LICENCE L1
UNIVERSITE DE OUAGADOUGOU
Unité de Formation des Sciences de la Vie et de la Terre (UFR/SVT)
Laboratoire des Sols, Matériaux et Environnement (SME)
CHAPITRE I : GENERALITES SUR LA GEOLOGIE
NÉBULEUSE
SYSTÈME SOLAIRE
Les éléments constitutifs de la terre se sont concentrés suivant leurs poids, le fer et le nickel
dans le noyau au centre, les autres éléments lourds dans le manteau, les éléments légers à
base de silice, donnant les roches dans la partie supérieure : l’écorce.
Au fur et à mesure du refroidissement de ce magma originel, les roches se sont formées vers
1400°c au début, jusqu’aux températures plus basses, vers 700°c.
Vers 4000Ma existe une croute solide mais pas d’eau liquide; la terre ressemble à la lune
actuelle, elle est bombardée de météorites. Apparition d’une atmosphère peu dense de
vapeur d’eau due au volcanisme -400°c (Stade actuel de la planète Vénus)
Vers 3600 Ma, l’érosion commence, apparition des premiers organismes vivants dans les
premiers océans qui se créent.
Vers 3000 Ma apparition des premières algues bleues et par conséquence la « synthèse
chlorophyllienne », c’est-à-dire l’apparition d’oxygène dans les océans.
Vers 1700 Ma l’oxygène passe dans l’atmosphère.
Peu à peu : 5% vers 700 Ma au paléozoïque, 10% vers 400 Ma au Dévonien, 21% vers 100 Ma
au Crétacé
Vers 1000 Ma Formation de l’ozonosphère qui détermine une protection contre le
rayonnement solaire et les rayons cosmiques permettant à la « VIE » de se développer sur
la planète.
Fixation du gaz carbonique sous forme de carbonate; apparition des coquilles, squelettes, etc.
Vers 400 Ma La vie sort des eaux : apparition des premières plantes sur terre (fougères) et
des premiers poissons, apparition des premiers animaux respirant de l’air hors des océans
(Amphibiens). Début de l’évolution vers la vie actuelle des invertébrés.
Vers 3.5 Ma, apparition des primates, ancêtres de l’homme dans le rift africain d’Olduvai.
3- Forme de la terre
La terre a pratiquement la forme d’une sphère de 6370 Km de rayon, composée de couche
Concentrique (la croûte, le manteau, le noyau et la graine) dont la densité d augmente avec la
profondeur de 2,7 à 12,0
La zone la mieux connue est la lithosphère : formée de la croûte et d’une partie du manteau
supérieur, épaisse de 70 Km (sous les océans) à 150KM (sous les continents), elle est
considérée comme rigide et découpée en plaques mobiles qui flottent sur l’asthénosphère.
La structure interne de la Terre est répartie en plusieurs enveloppes successives, dont les
principales sont la croûte terrestre, le manteau et le noyau. Cette représentation est très
simplifiée puisque ces enveloppes peuvent être elles-mêmes décomposées. Pour repérer ces
couches, les sismologues utilisent les ondes sismiques, et une loi : Dès que la vitesse d'une onde
sismique change brutalement et de façon importante, c'est qu'il y a changement de milieu, donc
de couche. Cette méthode a permis, par exemple, de déterminer l'état de la matière à des
profondeurs que l'homme ne peut atteindre. (Manteau profond - noyau)
Ces couches sont délimitées par les discontinuités comme la Discontinuité de Mohorovic, celle
de Gutenberg, nommée d'après le sismologue Beno Gutenberg, ou bien celle de Lehmann.
Le noyau et graine : riche en fer, nickel (Fe, N)
Manteau : riche en Silice, Magnésium (Si, Mg)
Croûte terrestre : riche en Silice, Aluminium, Cuivre (Si, Al, Cu).
4-structure détaillée de la terre
(1) Croûte continentale solide essentiellement granitique surmontée par endroit de roches
sédimentaires.
Elle est plus épaisse que la croûte océanique (de 30 km à 100 km sous les massifs
montagneux). La croûte ou écorce terrestre représente environ 1,5% du volume terrestre. Elle
était anciennement appelée SIAL (silicium + aluminium).
(2) Croûte océanique solide essentiellement composée de roches basaltiques. Relativement
fine (environ 5 km). Elle est également appelée SIMA (silicium + magnésium).
(3) Zone de subduction où une plaque s’enfonce parfois jusqu’à plusieurs centaines de
kilomètres dans le manteau.
(4) Manteau supérieur qui est moins visqueux (plus "ductile") que le manteau inférieur car les
contraintes physiques qui y règnent le rendent liquide en partie.
(5) Éruptions sur des zones de volcanisme actif. Deux types de volcanismes sont représentés
ici, le plus profond des deux est dit « de point chaud ». Il s’agirait de volcans dont le magma
proviendrait des profondeurs du manteau proche de la limite avec le noyau liquide.
Ces volcans ne seraient donc pas liés aux plaques tectoniques et, ne suivant donc pas les
mouvements de l’écorce terrestre, ils seraient donc quasiment immobiles à la surface du
globe, et formeraient les archipels d'îles comme celui de tahiti.
(6) Manteau inférieur aux propriétés d’un solide élastique. Le manteau n’est pas liquide
comme on pourrait le croire en regardant les coulées de lave de certaines éruptions
volcaniques mais il est moins "rigide" que les autres couches. Le manteau représente 84 % du
volume terrestre.
(7) Panache de matière plus chaude qui, partant de la limite avec le noyau, fond partiellement
en arrivant près de la surface de la Terre et produit le volcanisme de point chaud.
(8) Noyau externe liquide essentiellement composé de fer (environ 80%) et de nickel plus
quelques éléments plus légers. Sa viscosité est proche de celle de l’eau, sa température
moyenne atteint 4000 °C et sa densité 10.
(9) Noyau interne solide (ou graine) essentiellement métallique constitué par cristallisation
progressive du noyau externe. La pression le maintien dans un état solide malgré une
température supérieure à 5000 °C et une densité d’environ 13. Noyau interne et externe
représentent 15 % du volume terrestre.
(10) Cellules de convection du manteau où la matière est en mouvement lent. Le manteau est
le siège de courants de convection qui transfèrent la majeure partie de l’énergie calorifique du
noyau de la Terre vers la surface. Ces courants provoquent la dérive des continents mais leurs
caractéristiques précises (vitesse, amplitude, localisation) sont encore mal connues.
(11) Lithosphère: elle est constituée de la croûte (plaques tectoniques) et d'une partie du
manteau supérieur. La limite inférieure de la lithosphère se trouve à une profondeur comprise
entre 100 et 200 kilomètres
(12) Asthénosphère: c’est la zone inférieure du manteau supérieur (en dessous de la
lithosphère)
(13) Discontinuité de Gutenberg: zone de transition manteau / noyau.
(14) Discontinuité de Mohorovicic: zone de transition croûte / manteau (elle est donc incluse
dans la lithosphère).
II- DÉFINITION DES TERMES APPARENTÉS À LA GÉOLOGIE
1. La Pétrographie: qui s’appuie sur l’étude des minéraux (minéralogie) et des propriétés de
l’état cristallin de la matière (cristallographie) pour décrire les roches.
2. La Stratigraphie: ou analyse de la succession des couches géologiques : elle s’appuie sur la
connaissance de la nature des terrains et de leur contenu en fossiles (biostratigraphie).
3. La Tectonique: ou l’étude de la déformation de la partie superficielle de la terre
4. Cristallographie : Etude de l’agencement des cristaux composant les corps solides,
particulièrement les minéraux.
5. Minéralogie : Etude descriptive des propriétés physiques et chimiques des minéraux
constituant les roches.
6. Pétrographie ou lithologie : Etude de l’association des minéraux constituants des roches,
de la genèse et du milieu de dépôt de ces roches.
7. Stratigraphie : Etude des relations mutuelles des couches sédimentaires qui constituent
une grande partie de l’écorce terrestre.
8. Géologie historique : Etude des transformations de la terre, dans le passé, reconstitution
de l’histoire de la terre par l’examen des couches de terrain et de leur superposition.
9. Paléontologie : Etude des vestiges organiques enfouis dans les roches et permettant de
reconstituer l’histoire de l’évolution de la vie sur la terre
10. Paléogéographie : Etude des géographies anciennes et reconstitution du visage de la Terre
aux diverses époques géologiques.
11. Géodynamique : Etude des phénomènes géologiques actuels de surface ou affectant la
croûte terrestre en profondeur.
12. Tectonique : Etude des déformations de l’écorce terrestre, séisme et formation des chaines
de montagne cassures et plissements.
13. Géographie physique ou morphologie : Etude du visage actuel de la terre, des paysages et
de leur modelé.
14. Géologie appliquée ou économique : Recherche des substances minérales – travaux d’art,
etc.
Géotechnique : Travaux d’art et génie civil
Hydrogéologie : Eau
Géophysique : Anomalies physiques
Géochimie : Anomalies chimiques
Gîtologie : Gîtes minéraux
Géostatique : statistiques minières
En génie civil, l’étude d’un projet doit passer par la connaissance du terrain qui constitue soit le
support (fondation) ou l’enveloppe (tunnel) de l’ouvrage, soit un matériau constitutif de celui-
ci (granulats, enrochements) : comportement mécanique et hydraulique, caractère évolutif
(altération). Les phénomènes géodynamiques d’origine interne (sismicité) ou externe
(instabilité de pentes, effondrements…) doivent être pris en compte.
Sols à sesquioxydes de fer: Sols caractérisés par
l’individualisation des sesquioxydes de fer ou de
manganèse qui leur confèrent une couleur très
accusée: rouge, ocre, rouille.
Ils présentent une teneur faible en M.O et avec un
taux de saturation supérieur à 50%.
Etat de surface d’un sol ferrugineux tropical lessivé
Sol ferrugineux tropical lessivé peu profond (Niassan) Sol ferrugineux tropical lessivé profond (Gourcy)
8.Les sols ferralitiques
2.1.Carte détaillée
Il est nécessaire d’avoir des limites très précises des différentes
unités cartographiées (d’après photos aériennes et cartes
précises).
Il est nécessaire de mettre les routes et les pistes importantes, les
rivières et les villages, etc., car elles servent de repères pour les
utilisateurs.
Il est nécessaire d’avoir un fond de carte détaillée pour porter les
renseignements détaillés car porter les renseignements détaillés
sur une carte non précise constitue une perte de temps.
Pour avoir une carte précise, il est recommandé chaque fois que
c’est possible d’effectuer la cartographie sur le terrain à une
échelle plus grande que celle qui sera utilisée pour la publication
Quelques recommandations
- on considère : bonne carte détaillée 1/20.000
- pour irrigation 1/20.000, 1/10.000 ou 1/5.000 à 1/1.000
- carte détaillée normale aux environs de 1/50.000
2.2.Cartes de reconnaissance
La carte de reconnaissance nécessite beaucoup moins
d’itinéraires que la carte détaillée. Dans la légende, la
classification n’a pas à descendre aussi bas que dans une
carte détaillée, mais doit être établie avec autant de rigueur.
L’espacement des itinéraires est variable et peut aller jusqu’à
5 à 10 km. Dans ce genre de cartographie, la compréhension
de la géomorphologie est particulièrement importante.
L’utilisation des photos aériennes peut rendre ici de
sérieux services.
Dans les cartes de reconnaissance, les associations de
sols peuvent être fréquemment utilisées.
En langue mooré, zaï vient du mot Zaïgré qui veut dire se lever tôt et
se hâter pour préparer sa terre ou encore casser et émietter la croûte
du sol avant les semis (KABORE, 1994, ROOSE et al, 1995). On le
désigne tassa au Niger ou encore towalen ou Mali. Il s’agit en effet de
récupérer des terres abandonnées, dégradées, complément
dénudées, décapées et encroûtées où le ruissellement est si fort
qu’il emporte les graines et les résidus organiques qui pourraient
régénérer la terre. Selon les même auteurs, le zaï aurait été utilisé
anciennement notamment au Yatenga (Burkina Faso) par les
agriculteurs les moins nantis ne disposant que de terre pauvres et de
peu de moyens de protection.
Pratique traditionnelle de nos jours très répandue dans la
zone sahélo-soudanienne, le zai a fait l’objet de
nombreux travaux de recherche et d’étude d’impact
(Roose et al 1995 ; Maatman et al ,1998 ; Reij et al 1996 ;
Ambouta et al, 1999 ; Zougmoré ; 1995 et Zombré et al
1999). C est une technique à haute intensité de main
d’œuvre mais qui assure des gestions efficient de la
matière organique et de l’eau. Elle consiste à creuser des
cuvettes de 20 à 40 cm de diamètre et de 10 à 15 cm de
profondeur. La taille des cuvettes et leur espacement
varient selon le type de sol et selon les régions : elles ont
tendance à être plus grandes sur sols gravillonnaires qui
sont peu perméables que sur les autres types de sol
(sablo-argileux ou limono-argileux).
Poquet de zai Poquet de zai avec compost
Plant de sorgho dans un poquet de zai sorgho dans des poquets de zai (phase montaison)
c) La Tassa
Il s’agit en fin d’une variante ethno-écologique du zaï. Les
trous semblent légèrement plus larges ainsi que la
profondeur. La tassa est une méthode traditionnelle de
récupération des terres marginales et de régénération des
terres dégradées des plateaux latéritiques ou gravillonnaires
pratiquée dans l’ADRAR (Niger)
En haoussa, la tassa signifie soulevé ou encore « assiette »:
Dans le domaine de la restauration des terres il veut dire
régénérer la fertilité d’un sol ou réhabiliter un terrain
Cette méthode permet à la fois la collecte, et la conservation
des eaux de ruissèlement au pied des cultures et
l’application rationnelle et localisée de la fumure organique.
L es rendements obtenus par le projet PDRT avoisinent
1,5t /ha
d) Les demi-lunes
La demi-lune ressemble fort au zaï à la différence que les
dimensions sont plus grandes et que la forme du demi-cercle,
est semi-circulaire. En effet, c est une cuvette en forme de
demi-cercle ; ouverte à la pioche. La terre de déblais est
déposée en un bourrelet semi-circulaire au sommet aplati
comme une banquette de terre. Ce bourrelet est parfois revêtu
de blocs de pierres pour lui assurer une plus grande stabilité.
Les dimensions usuelles de la cuvette sont de 4m de diamètre
et de 15 à 25cm de profondeur. Elles sont disposées
géométriquement à partir d’une première ligne perpendiculaire
à la plus grande pente du terrain. L‘écartement est de 4m
entre deux demi-lunes sur la ligne il faut que la demi-lune
entre impluvium utile soit de 4 m de longueur. La densité
moyenne à l’hectare est évaluée à 315 demi-lunes.
Champ de demi-lunes
Cuvettes de demi-lune après une pluie
sorgho dans des cuvettes de demi-lune (phase épiaison)
e) Les diguettes anti-érosives
Il s’agit des mesures physiques de conservation des
eaux et des sols telles que les diguettes en terre et les
cordons pierreux. Ce sont des ouvrages mécaniques
isohypses qui jouent le rôle d’obstacle au
ruissellement. Le différent des diguettes en terre qui
freine la lame ruisselée, le cordon pierreux est un
d’obstacle filtrant qui ralentit la vitesse du
ruissellement. Les deux techniques assurent la
collecte et la redistribution de l’eau dans le sol.
Confection d’une diguette en terre Cordon pierreux sur un zippélé
f) Les alignements de pierres, de touffes d’herbe ou paille
Il s’agit d’obstacles perméables aux nappes d’eau
ruisselantes établie en courbes de niveau sur une seule
rangée. On les observe en zone soudano sahélienne, Mali,
Burkina et Niger. Ces alignements de pierres ralentissent le
ruissellement qui s’étale en en nappe de quelque
centimètre d’épaisseur.
g) Les digues filtrantes
Elles constituent une composante des programmes de
sites anti-érosifs. Ce des ouvrages de tailles
importantes qui permettent la sédimentation des
boues fertiles pour assurer l’enrichissement des bas-
fonds, au lieu qu’elles ne se perdent dans les rivières.
Le ruissellement et donc l’érosion subsistent toujours
lorsque les pluies sont importantes (fortes intensités).