La Fraude Et L'évasion Fiscale Problème Politique Et Éthique
La Fraude Et L'évasion Fiscale Problème Politique Et Éthique
La Fraude Et L'évasion Fiscale Problème Politique Et Éthique
l’évasion fiscale
problème
politique ou
éthique
Travail réalisée par: Tavail encadré par Pr OUSTANI
EL BOUGADRAOUI ZINEB
EL KATTI GHITA
Introduction :
Les collectivités locales au Maroc selon la constitution du 7 octobre 1996, sont les régions, les préfectures et les
provinces et les communes. Elles sont dotées de la personnalité morale et de l'autonomie financière et élisent des
assemblées chargées de gérer démocratiquement leurs affaires.La fiscalité locale contribue à la couverture des
dépenses engagées par les collectivités locales. Dans l’objectif de sécuriser et pérenniser la recette, l’essentiel de
cette fiscalité est assis sur le patrimoine. L’excès de sécurité nuit au consentement des redevables à l’impôt. La
réparation s’impose et doit épouser la sécurité à la réalité économique.
La fraude fiscale et l‘évasion représente une perte financière considérable pour les collectivités locales et la lutte
contre ce phénomène constitue l'une des priorités des services du contrôle fiscal afin d'aider efficacement ces
collectivités à disposer de leurs recettes fiscales. Le renforcement des recettes locales passe nécessairement par le
renforcement des mécanismes du contrôle fiscal. La maîtrise des ressources locales devra être envisagée dans un
processus d’appui des communes à travers la lutte contre toute forme de fraude fiscale. En effet, il apparaît
aujourd’hui que le traitement de la crise des finances locales ne peut être dissocié d’une démarche de lutte contre la
fraude et l'évasion fiscale.
Problematique:
Dans quelle mesure la fraude et l'évasion
fiscale ont-elles représenté un manque à
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gagner pour les collectivités locales ?Et
quels sont les moyens légaux pour lutter
contre ce phénomène ?
Plan
Chapitre I : Cadre conceptuel : Fraude et évasion fiscale
Section 1 : La fraude et l'évasion fiscales
La fraude fiscale présente un manque à gagner pour les collectivités locales et l'une des causes des
problèmes de financement public que connaissent actuellement les Etats. Toute entreprise qui exerce la
fraude fiscale a pour finalité d’augmenter illégalement son profit en dissimulant des revenus, en réduisant
des coûts de production ou en évitant les contraintes de la réglementation. En effet, la fraude est une activité
illégale, permettant de ne pas payer d’impôt, ou d’en payer moins. Elle est le détournement illégal d'un
système fiscal afin de ne pas contribuer aux charges publiques. Elle consiste à échapper ou tenter d'échapper
à l'impôt par tout moyen.
La fraude fiscale est par nature dissimulée et donc difficilement mesurable. Elle doit être distinguée : - des
erreurs et omissions involontaires, qui tiennent souvent à la complexité du droit fiscal et qui doivent
néanmoins donner lieu à des redressements. - de « l’optimisation fiscale », qui consiste à utiliser les failles de
la législation pour minorer l’impôt dû sans pour autant que ce soit illégal. A cet effet, l’évasion fiscale est une
zone grise entre la fraude et l’optimisation. Mais l'évasion n'est pas toujours de la fraude. L'évasion fiscale est
une activité techniquement légale permettant de réduire les contributions fiscales.
Dans le droit de l’impôt, l’évasion fiscale se définit comme l’ensemble des procédés aussi bien licites utilisés par
une personne physique ou morale pour tenter de réduire le montant des impôts qu’elle devrait payer.
L'évasion fiscale au Maroc représente un manque à gagner de plus en plus important découlant de l’économie
informelle, de la réclamation abusive d’avantages fiscaux et des activités illégales . Les personnes qui profitent
de l'évasion fiscale n'enfreignent pas la loi, mais profitent de ses failles.
La fraude des contribuables qui s’y adonnent est plutôt simple: dissimulation de recettes, travail au noir, frais
injustifiés, prélèvements occultes en nature ou en espèces…
Les activités illégales sont une source d’évasion fiscale dans la mesure où elles détournent, vers des réseaux
parallèles, des sommes importantes d’argent qui, autrement, alimentaient l’économie légale et assurent des
rentrées fiscales au gouvernement.
Section 2 : Des ressources financières locales limitées
Les collectivités territoriales dépendent financièrement de l’Etat et subissent par transitivité les effets de la
mondialisation, de l’interdépendance des économies et du développement de l’économie numérique. Elles sont
également impactées par les effets de la mobilité des assiettes fiscales, due à l’érosion de la base d'imposition et au
transfert de bénéfices. Dans le cadre de sa mission d’assistance technique à l’administration marocaine, le professeur
Michel Bouvier a relevé que « les ressources fiscales des collectivités territoriales proviennent en grande majorité de
transferts de produits fiscaux :
- soit au titre d’impôts partagés (part TVA, part IR , part IS),
- soit au titre d’impôts locaux vis-à-vis desquels elles n’ont aucune capacité politique et juridique ».
Durant les dix dernières années, 88% en moyenne des ressources fiscales des collectivités territoriales proviennent des
recettes fiscales transférées ou gérées par l’Etat. L’essentiel des transferts de l’Etat aux collectivités territoriales
provient de leurs parts dans le produit de la TVA (30%), de l’IS (5%) et de l’IR (5%), représentant deux tiers de leurs
recettes fiscales durant l’année 2018.
Cette dépendance à l’égard des dotations de l’Etat est profitable pour les collectivités territoriales en présence d’un
bon système fiscal national, mais elle met les finances locales en situation de risque si le système fiscal de l’Etat ne
génère pas des ressources suffisantes.
Pour le cas du Maroc, ce risque tend à devenir une réalité depuis ces dernières années, du fait de la tendance à la
baisse du taux de progression des recettes fiscales. Cette baisse provient entre autres de l’octroi d’exonérations totales
ou partielles, des abattements au niveau de la base imposable, des provisions en franchise d’impôts, des réductions
d’impôts, …
A ce sujet, il est important de noter que 57% des dépenses fiscales sont constituées d’exonérations totales. A partir de
2012, ces dérogations fiscales ont augmenté de manière substantielle. Face à l’importance de ces dérogations, un
nouveau système de référence des dépenses fiscales a été mis en place lors de l’élaboration du dernier rapport sur les
dépenses fiscales accompagnant la loi de finances pour l’année 2019. L’application du nouveau référentiel s’est traduite
par une baisse artificielle du nombre de mesures considérées comme dépenses fiscales et du coût de ces mesures.
En effet, il semble que l’objectif de ce changement d’instrument de mesure est plutôt de montrer que les dépenses
fiscales diminuent, alors qu’en réalité, elles augmentent. Les incitations ont surtout abouti à accentuer la concentration
de la pression fiscale sur un nombre réduit de contribuables qui paient réellement l’impôt. La concentration des impôts
s’explique également par : - l’existence de gros contributeurs au budget de l’Etat qui assurent une bonne partie des
recettes de l’IS ; - le poids du secteur informel, de la fraude et de l’évasion fiscale. La concentration des impôts provient
substantiellement de la forte concentration économique et financière entre les mains d’un nombre réduit de citoyens
qui, en plus, disposent d’une forte influence pour que le système fiscal leur soit favorable. En somme, ce sont là les
conséquences de périodes historiques marquées par des hésitations, un manque de rationalité et de maîtrise de la
matière fiscale.
Chapitre 2 :
Le diagnostic du système fiscal local a été établi par les constatations faites lors des assises de 2013 autour
de la fiscalité marocaine mais également suite à la publication d’un rapport thématique sur le système fiscal
local particulièrement en février 2015 par la Cour des Comptes. Lors des Assises de la fiscalité, tenues en
avril 2013 à Skhirate, les intervenants avaient notamment recommandé ce qui suit :
- orienter les impôts liés à l’immobilier vers le financement des projets locaux,
- Réaménager le système pour pousser les collectivités locales à rechercher de manière dynamique des
recettes propres. Une faiblesse des ressources fiscales mobilisées par les collectivités locales ne cadre pas
avec la donne de la régionalisation avancée du fait de l’expansion rapide des villes dont les populations
expriment, de plus en plus, de fortes demandes pour le transport, le logement, les espaces verts, etc.
-Enrichir le système de nouveaux impôts qui relèvent actuellement du système fiscal de l’Etat (impôts
fonciers)
-Revisiter le système fiscal avec un mécanisme à trois piliers :
● Le premier basé sur la création de richesses locales. Ainsi, une partie (à définir) des grands
impôts nationaux (impôt des sociétés, impôt sur les revenus et taxes sur les profits immobiliers)
qui correspondent à la création locale de richesses doit être reversée aux communes qui les
génèrent.
● Le deuxième pilier doit comprendre les mécanismes de solidarité et de péréquation régionale
prévus par la constitution d’un Fonds de mise à niveau sociale destiné à la résorption des
déficits en matière de développement humain, d’infrastructures et d’équipements et Fonds de
solidarité interrégionale.
● Le troisième pilier purement local. Il doit comprendre les taxes d’habitation, les taxes
professionnelles exclusivement orientées vers les commerçants, les professions libérales et les
métiers non soumis à l’impôt des Sociétés ainsi que certaines taxes liées à l’usage de l’espace
urbain. Aussi, il est recherché une simplification des modes de calcul de ces taxes locales de
manière à ne pas compliquer les déclarations et le suivi pour le tissu productif. Les bases
doivent être limitées dans la mesure du possible, soit à l’activité (chiffre d’affaires), soit au
résultat (résultat imposable à l’IS ou à l’IR).
SECTION 2: Le contrôle fiscal comme instrument de lutte contre la fraude
A priori les déclarations souscrites par les contribuables sont présumées sincères. Cependant,
l’administration fiscale se réserve le droit de contrôler leur caractère probant. A ce titre, les règles de
procédure du contrôle fiscal concernent : - Les modalités du droit de communication, les dispositions
régissant le droit à la vérification et le droit de visite ; - Les redressements
a -Droit de communication :
Il permet à l’administration fiscale de prendre connaissance sur place (siège de l’entreprise) des
documents nécessaires à la détermination de l’assiette, au contrôle et au recouvrement des sommes dues
par le contribuable. Le droit de communication concerne le contribuable, objet du contrôle mais il peut
afin de confronter les informations dont dispose l’administration fiscale, s’exercer également à l’égard
des tiers non concernés par la vérification mais qui se trouvent être en relation avec le contribuable
vérifié. Les documents qui sont susceptibles d’être réclamés à une entreprise dans le cadre de l’exercice
du droit de communication sont tous les documents comptables, livres de recettes et de dépenses, les
rapports moraux et financiers remis aux actionnaires peuvent être une source d’information importante
à cet égard.
b- Les formes du contrôle fiscal :
Le contrôle fiscal peut prendre deux formes communément connues, à savoir : le contrôle sur pièces et le
contrôle sur place. Afin de bien comprendre la différence entre les deux, il est utile d’apporter un
éclaircissement à ces deux notions.
1) Le contrôle sur pièces : Le premier acte de contrôle fiscal effectué par les agents des services d’assiette
de l’administration, pour s’assurer de la sincérité des déclarations des contribuables, est constitué par des
travaux élémentaires, regroupés sous l’appellation de contrôle sur pièces. Le contrôle sur pièces est
essentiellement un travail de bureau qui consiste d’une part, à s’assurer que toutes les obligations
déclaratives ont été remplies par les contribuables, dans les formes et délais prévus par la loi. Et d’autre
part, que les déclarations souscrites ne comportent pas d’erreurs ou incohérences.
2) Le contrôle sur place : Le contribuable peut être soumis également à un contrôle plus approfondi. Il
s’agit en l’occurrence de la vérification de la régularité de la comptabilité que le contribuable est obligé
d’organiser de part la loi. Cette technique ne peut s’exercer que dans les cas où les impositions sont
établies à partir de documents comptables (par exemple le cas de l’IS). Le vérificateur cherchera à y
déceler des éléments de comparaison avec la déclaration afin de s’assurer de leur exactitude ou pas.
3) Examen de l’ensemble de la situation fiscale du contribuable : Il s’agit en définitive d’un
contrôle plus large qui permet aux agents du fisc d’apprécier les déclarations souscrites par le
contribuable assujettis à l’IR ou à l’IS en tenant compte de sa situation patrimoniale d’ensemble. Il
tend en effet à vérifier la cohérence entre les revenus déclarés et le train de vie du contribuable en
procédant à un recoupement du revenu déclaré avec certaines dépenses. Cet examen peut intervenir
à la suite d’un contrôle sur pièces ou d’une vérification de comptabilité.
Conclusion
Les besoins de financement des communes sont en croissance rapide et restent mal cernés
compte tenu des difficultés des communes à évaluer leurs charges et leurs coûts en l’absence de
normes et de données fiables sur le fonctionnement des services.
A joutée à cela; le manque à gagner fiscalement méconnu à cause des phénomènes de la fraude
et de l'évasion fiscale. La désactualisation des bases fiscales représente aussi un manque à
gagner important pour la municipalité. La matière imposable est riche (création de quartiers
nouveaux, développement et installation d’entreprises de service, etc.) mais la périodicité des
actualisations effectuées sur les assiettes est trop espacée pour permettre de traduire ces
évolutions dans la structure de sa fiscalité locale. Il faut procéder au recensement des biens
communaux et à son évaluation exhaustive et impliquer davantage les communes dans la
détermination et l’actualisation périodique des bases taxables de l'assiette.
Biliographie