Cours Système de Représentation 1

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Système de représentation

Madame SOW
Université Nazi Boni

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de mettre vos
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silence!!!
Plan
Introduction

Historique

Définition

Structure d’une représentation sociale

Fonction des représentations sociales

Processus de formation des représentations sociales

Critère de Moliner pour étudier une représentation sociale

Conclusion
 INTRODUCTION
L’homme de nature vit en relation avec le monde qui
l’entoure. Il est un être complexe composé par des
automatismes. Il est toujours amené à maitriser ce monde
physiquement et intellectuellement.

Pour cette raison, chaque individu fabrique des


représentations pour des objets. Et l’homme s’appuie sur
ces représentations dans des différents cas.
INTRODUCTION
Les systèmes de représentations sont donc à la base de notre
vie physique. Ils sont les pièces essentielles de notre
épistémologie, du moins pour ce qui regarde notre
connaissance du sens commun.

C’est aux représentations que nous faisons le plus


facilement et le plus spontanément appel pour nous repérer
dans notre environnement physique et humain.
I. Présentation de la notion des RS
1.1 Origine

 On doit l’origine de cette notion à Emile Durkheim qui, dès 1897,


opposait les représentations individuelles aux représentations
collectives

 Mais c'est surtout Serge Moscovici qui a développé ce concept, en


reprenant l’analyse de Durkheim

 En reprenant l’analyse de Durkheim, il a transformé le concept des


représentations collectives en phénomène de représentations
sociales.
I. Présentation de la notion des RS
Origine

Pourquoi
Renouement d’usage

Insuffisance de concept
en psychologie sociale

Raisons Moscovici

Plusieurs interprétations de
la notion représentations
collectives
I. Présentation de la notion des RS
1.2 Définition de concepts
Notion de système:
Par système, on entend un assemblage, une réunion. Il évoque un
ordre où les différentes parties se soutiennent mutuellement. C’est
un ensemble d’éléments, matériels ou non, qui dépendent les uns
des autres et de manière à former un tout organisé

Représentations sociales:
La « représentation sociale » (RS) est un concept transversal et
interdisciplinaire, situé à l’interface du psychologique et du social,
ce qui rend sa définition complexe.
I. Présentation de la notion des RS
Définition de concepts
Plusieurs auteurs ont tenté de formuler des définitions rendant compte
des différentes dimensions du concept de représentation sociale, nous
en proposerons ici pour Emile DURKHEIM, Serge Moscovici, Denise
JODELET et Jean Claude ABRIC.

Durkheim 1898 : définit les représentations collectives comme des


symboles et images qui représentent des idées, des croyances et des
valeurs d’une collectivité ;

les représentations collectives sont des structures logiques et


invariantes de l’esprit humain. Par conséquent, elles sont les produits
d’une activité collective
I. Présentation de la notion des RS
Définition de concepts

Moscovici 1961 : définit les représentations sociales comme des


représentations qui sont partagées par un certain nombre d’individu.
Produit de la communication interindividuelle

Jodelet: les représentations sociales sont des modalités de pensées


pratiquées orientées vers : la communication, la compréhension et la
maîtrise d’environnement social, matériel et idéal.

Abric: définie la représentation « comme une vision fonctionnelle du


monde, qui permet à l’individu ou au groupe de donner un sens à ses
conduites, et de comprendre la réalité, à travers son propre système de
références, donc de s’y adapter, de s’y définir une place »
I. Présentation de la notion des RS
Définition de concepts
NB : Une « représentation sociale est toujours représentation de
quelque chose (l’objet) et de quelqu’un (le sujet) » (Jodelet, 1989)
c’est donc un « objet » partagé entre un « moi » (l’égo) et « les autres
» (l’alter).
En effet, représenter ou se représenter correspond à un acte de pensée
par lequel un sujet se rapporte à un objet.

Ces différentes définitions contiennent des mots clés qui permettent


d’approcher la notion de représentation : Sujet et objet, image, figure,
symbole, signe, perception et action.

Sujet : peut être un individu ou un groupe social


Présentation de la notion des RS
Définition de concepts
 L’objet : peut être aussi bien une personne, une chose, un
évènement matériel, physique ou social, un phénomène naturel,
une idée, une théorie etc. ; il peut être aussi bien réel qu’imaginaire
ou mythique, mais il est toujours requis

 La perception : suggère le fait de se saisir d’un objet par le sens


(visuel, auditif ; tactile…) ou par l’esprit (opération mentale)

 L’action : renvoie à l’appropriation de l’objet perçu par le sujet

 Image, figure, symbole, signe : ce sont des représentations de


l’objet perçu et interprété
I. Présentation de la notion des RS

1. 3 les différentes approches des RS


Il existe différentes approches qui envisagent la façon dont s’élaborent
les représentations sociales. D. Jodelet relève six points de vue sur la
construction d’une représentation sociale :

 l’activité cognitive du sujet : RS se construit lorsque le sujet est en


« situation d’interaction sociale ou face à un stimulus social » 

 les aspects signifiants de l’activité représentative : le sujet est


« producteur de sens ».

 Le discours : les propriétés sociales dérivent de la situation de


communication, de l’appartenance sociale des sujets parlants, de la
finalité de leurs discours 
I. Présentation de la notion des RS

Les différentes approches des RS

 La pratique sociale de la personne : le sujet est acteur social, la


représentation qu’il produit « reflète les normes institutionnelles
découlant de sa position ou les idéologies liées à la place qu’il
occupe »

L’aspect dynamique : se sont les interactions entre les membres


d’un groupes qui contribuent à la construction des représentations 

Une reproduction des schèmes de pensée socialement établis :


l’individu est déterminé par les idéologies dominantes de la société
dans laquelle il évolue.
I. Présentation de la notion des RS

1.4 DIMENSION ET FONCTION DES RS

Dimension
Le concept de RS permet de mieux comprendre les individus et les
groupes en analysant la façon dont ils se représentent eux-mêmes, les
autres et le monde.

Leurs analyses jouent un rôle essentiel pour l’étude de sens


commun, mais aussi celles des relations sociales au sens large.

Selon Moscovici, une représentation sociale comporte trois dimensions:


attitude; information; champ de représentation :
I. Présentation de la notion des RS

Dimension
 L’attitude: elle exprime un positionnement, une orientation
générale, positive ou négative par rapport à l’objet de la
représentation ;

 L’information: elle renvoie à la somme et à l’organisation des


connaissances sur l’objet de la représentation. Elles peuvent être
plus ou moins nombreuses, variées, précises ou stéréotypées ;

 Champ de représentation : le contenu d’une représentation est


constitué d’éléments à la fois cognitifs et affectifs. C’est un
ensemble d’informations organisés et structurés relatives à un
objet.
I. Présentation de la notion des RS
1. 4 Fonction des RS

Les RS sont une forme de connaissance, c'est-à-dire la connaissance


que nous avons du monde. Cette connaissance n’est pas une
connaissance scientifique, mais une connaissance régulièrement
reconstruite au cours de la vie, d’autant que les représentations
opèrent une médiation constante entre l’individuel et le collectif.

Les représentations sociales sont donc un processus permettant


d’interpréter la réalité pour mieux l’intégrer. Ce processus trouve
son origine dans les interactions des individus avec leur
environnement aussi bien social que physique.

Elles jouent donc « un rôle fondamental dans la dynamique des


relations sociales et dans les pratiques » (Abric, 1994, p. 15). Ce qui
nous conduit à la question des fonctions des Représentations
Sociales.
I. Présentation de la notion des RS

Fonction des RS

Selon Abric, les RS comportent quatre fonctions principales:


cognitive (de savoir), identitaire, orientation et justificatrice,

 fonction de savoir : les représentations dotent les acteurs sociaux,


d’un savoir qui est commun, donc partagé, ce qui facilite la
communication. Cette fonction de communication va permettre de
comprendre et d’expliquer la réalité.

 fonction identitaire: elles aident à définir et à sauvegarder l’identité,


la cohésion de l’individu ou du groupe et à garder une image positive
de son groupe d’appartenance ; En un mot, elles permettent de
définir l’identité d’un groupe professionnel ou social.
I. Présentation de la notion des RS
Fonction des RS
 fonction d’orientation des conduites: elles permettent aux
individus d’orienter leur comportements et leur pratiques,
notamment face à l’étrangeté ou à la nouveauté. elles guident les
comportements et les pratiques.

 fonction justificatrice: elles permettent à posteriori, de justifier les


prises de position et les attitudes. C'est-à-dire, qu’elles permettent
aux individus de justifier leurs actions futurs (rationalisation) ou
passés (posteriori) pour cautionner et préserver leur vision du monde

Non seulement la RS permet aux individus d'acquérir « un savoir


pratique de sens commun », aux groupes de se différencier selon
leur identité et de se justifier, elle est comme le précise Abric (1994,
p. 13) « un guide pour l'action, elle oriente les actions et les
relations sociales ».
II. Fonctionnement ou structures des RS
2. 1 Processus de formation ou l’élaboration des RS

Selon Louis ROUQUETTE et Patrick RATEAU (1998) «  une


représentation se définit par deux composantes : ses éléments
constitutifs d’une part et son organisation, c'est-à-dire les relations
qu’entretiennent ces éléments d’autre part ».

En d’autres termes il s’agit du contenu et de la structure de la


représentation. Les éléments qui la composent sont interdépendants et
la cohérence de la représentation est basée sur cette interdépendance.

En pratique, pour étudier une représentation sociale, il faut repérer ces


éléments dits « invariants structuraux » et les relations qui les lient
entre eux.
2. 1 Processus de formation ou l’élaboration des RS

Lorsqu’une représentation sociale se crée, deux processus se mettent


en œuvre : en premier lieu nous avons l’objectivation, avec la
constitution du noyau figuratif et en deuxième lieu nous avons
l’ancrage comme l’a montré Moscovici (1961).

Ces deux processus sont au cœur de l’approche sociogénétique.


C’est la base de la formation des représentions sociales
2. 1 Processus de formation ou l’élaboration des RS
2. 1.1 L’Objectivation

C’est un processus inductif qui consiste à transformer un objet


abstrait en un objet concret, en lui conférant la propriété d’une image
concrète insignifiant.

Autrement dit « il transforme un concept en une image ou en un


noyau figuratif.»

C'est opéré le passage d’élément abstrait, théoriques en images


concrètes.

C’est une opération de schématisation. C'est-à-dire qu’il permet aux


gens de s’approprier et d’intégrer des phénomènes ou des savoirs
complexes.
L’Objectivation 

Le processus d’objectivation comporte trois phases :


Le tri des informations en fonction de critères culturels et surtout
normatifs, ce qui exclut une partie des éléments ;
La formation modèle au noyau figuratif : les informations retenues
s’organisent en un noyau, c’est-à-dire selon JODELET(1997) « simple,
concret, imagé et cohérent avec la culture et les normes sociales
ambiantes ;
La naturalisation des éléments auxquelles on attribue des propriétés
ou des caractères (à propos de la représentation des éléments de la
psychanalyse, Jodelet cite cet exemple : ‘’l’inconscient est inquiet’’)
Le noyau figuratif prend un statut d’évidence et devient la réalité même
pour le groupe considéré. C’est autour de lui que se construit l’ensemble
de la RS.
2. 1 Processus de formation ou l’élaboration des RS

2.1.2 L’Ancrage 
Le phénomène d’ancrage consiste à enraciner socialement la
représentation et son objet en l’incorporant dans le système de valeurs
du sujet.

C’est un processus déductif à travers lequel des nouvelles informations


sont intégrées dans la pensée préexistant.

Autrement dit, le processus d'ancrage permet de « mettre un objet


nouveau dans un cadre de référence bien connu pour pouvoir
l'interpréter.»

C’est donc intégré l’objet représenté dans un système de pensée


préexistant.
L’Ancrage
Il comporte plusieurs aspects :

Le sens : l’objet représenté est investi d’une signification par le sujet
et le groupe concerné par la représentation dont il fait partie. Ce
processus traduit l’insertion sociale de l’individu.

L’utilité : les éléments de la représentation expriment non


seulement des rapports sociaux, mais contribuent aussi à la création de
ses rapports dans une sorte de dialectique.

De ce point de vue, l’ancrage donne aux éléments de la représentation


une valeur de médiation entre l’individu et le monde qui l’entoure
L’Ancrage

 L’enracinement : la représentation prend place au sein d’un


système de pensée.

Moscovici, (1976) : « La dynamique d’une représentation fonctionne


comme un tout : les processus d'objectivation et d'ancrage se
combinent dans le mouvement de l’appropriation au réel, mais ils
participent également à toute évolution ou transformation des
représentations » . 
II. Fonctionnement ou structures des RS

2.2 L’évolution et la transformation des RS


Selon Abric (1987, 1994), une représentation sociale est un ensemble
organisé et structuré d’éléments.

Pour lui, « l’analyse d’une représentation, la compréhension de son


fonctionnement nécessite donc obligatoirement un double repérage :
celui de son contenu et celui de sa structure » (Abric, 1994, p. 19).

Une représentation a un contenu (les éléments de la représentation):


informations, opinions, croyances, attitudes, etc.

Toutefois, connaître ce contenu est insuffisant, dès lors que l’on n’a
pas connaissance de sa structuration. Dans le cadre de la théorie
structurale, une représentation sociale est composée d’un noyau
central ou système central et d’éléments périphériques.
2.2 L’évolution et la transformation des RS

2.2.1 La théorie du noyau central

Cette théorie s’articule autour d’une hypothèse « toute représentation


est organisé autour du noyau central » Abric (1988). Ce noyau est
constitué d’éléments objectivés, agencés en un schéma simplifié de
l’objet.

L’idée fondamentale de la théorie du noyau est que dans l’ensemble


des cognitions se rapportant à un objet de représentation, certains
éléments jouent un rôle différent des autres.

Ces éléments appelés éléments centraux se regroupent en une structure


qu’Abric (1987,1994) nomme « noyau central » ou « noyau structurant
»..
L’évolution et la transformation des RS

La théorie du noyau central

Ce noyau central est l’élément fondamental de la représentation, car


c’est lui qui détermine à la fois la signification et l’organisation de la
représentation.

C’est le fruit des déterminismes historiques, symboliques et sociaux et


qui structure les pensées relatives à l’objet.

Le noyau central ou noyau structurant d’une représentation assure ainsi


trois fonctions essentielles :
L’évolution et la transformation des RS

La théorie du noyau central

Une fonction génératrice de sens : elle est l’élément par lequel se


crée ou se transforme, la signification des autres éléments constitutifs
de la représentation. Elle est ce par quoi les éléments prennent un sens,
une valeur.

Une fonction organisatrice : C’est autour du noyau central que


s’agencent les autres cognitions de la représentation. C’est le noyau
central qui détermine la nature des liens qui unissent entre eux les
éléments de la représentation.

Une fonction stabilisatrice : le noyau est l’élément unificateur et


stabilisateur de la représentation.
L’évolution et la transformation des RS
La théorie du noyau central

La fonction génératrice a trait à la signification des éléments de la


représentation, la fonction organisatrice renvoie aux relations entre les
éléments et la fonction stabilisatrice à la stabilité du noyau, à sa
résistance au changement.

Le noyau central déterminant la signification, la consistance et la


permanence de la représentation, il va donc résister au changement,
puisque toute modification du noyau central entraînerait une
transformation complète de la représentation.

Pour que deux représentations sociales soient différentes, elles doivent


être organisées autour de deux noyaux différents. Le repérage du
contenu d’une représentation n’est donc pas suffisant pour la connaître et
la définir, c’est l’organisation de ce contenu qui est essentielle,
L’évolution et la transformation des RS
La théorie du noyau central

Le repérage du contenu d’une représentation n’est donc pas suffisant


pour la connaître et la définir, c’est l’organisation de ce contenu qui
est essentielle

Deux représentations sociales peuvent avoir le même contenu et être


néanmoins radicalement différentes, si l’organisation de ce contenu
est différente.

Deux représentations sociales seront considérées comme identiques


si elles sont organisées autour d’un même noyau central, même si
leur contenu est extrêmement différent.
L’évolution et la transformation des RS
La théorie du noyau central

Le noyau central possède deux dimensions selon la nature de l'objet et


la finalité de la situation.

Une dimension normative ou évaluative : les éléments centraux sont


constitués par une norme, une valeur sociale, un stéréotype ou une
attitude dominante envers l’objet de la représentation. La norme permet
de porter un jugement sur l’objet de représentation.

Une dimension fonctionnelle ou descriptive : dans des situations à


finalité opératoire. Les éléments centraux sont ceux qui concernent
directement la réalisation d’une tâche.
L’évolution et la transformation des RS

La théorie du noyau central

Le noyau central est constitué des éléments qui donnent sens à la


représentation : 

La nature de l’objet représenté


La relation de cet objet avec le sujet ou le groupe
Le système de valeurs et de normes (le contexte idéologique)

Le noyau central est l’élément le plus stable de la représentation. Il est


très difficile de le modifier, c’est pourquoi Mugny et Carugati (1985)
parlent de « noyau dur».
Autour de ce noyau s’organisent les éléments périphériques.
L’évolution et la transformation des RS
2.2.2 Système périphérique

Le noyau structure à son tour les cognitions se rapportant à l’objet


de la représentation. Ces cognitions, placées sous la dépendance du
noyau, sont appelées les éléments périphériques.

Si le noyau structurant peut se comprendre comme la partie abstraite


de la représentation, le système périphérique doit être entendu
comme la partie concrète et opérationnelle.

Les éléments du système périphérique sont plus flexibles et servent


d’interface entre le système central et la réalité. Ils sont
conditionnels et matérialisent les formes les plus fréquentes de la
représentation.
L’évolution et la transformation des RS

Système périphérique

Même si le noyau central est le fondement de la représentation, les


éléments périphériques tiennent une place importante dans la
représentation.

Ils comprennent des informations retenues, sélectionnées et


interprétées, des jugements formulés à propos de l’objet et de son
environnement, des stéréotypes et des croyances…

Ces éléments fonctionnent comme grille de décryptage d’une


situation, selon l’expression employée par Claude FLAMENT qui
leur assigne trois fonctions essentielles.
L’évolution et la transformation des RS

Système périphérique

Les éléments périphériques permettent :

Une prescription : les éléments peuvent être prescripteurs en ce qu’il


convient de faire (quel comportement adopter) ou de dire (quelle
position prendre) selon les situations. ; ils traduisent les attentes par
rapport à l’objet. C'est-à-dire, ils donnent des règles qui permettent de
« comprendre chacun des aspects d’une situation, de les prévoir, de
les déduire et de tenir à leur propos des discours et des conduites
appropriés » Michel-Louis ROUQUTTE et Patrick RATEAU (1998)
Certains éléments prescripteurs pourraient être aussi des « scripts
L’évolution et la transformation des RS

Système périphérique

 Une modulation personnalisée (fonction de régulation), : ils


autorisent une certaine souplesse dans les représentations, qui
tient compte de l’appropriation individuelle et du contexte dans
laquelle elles s’élaborent. Cette fonction rejoint la fonction de
régulation définie par Abric, selon laquelle les éléments
périphériques permettent l’adaptation de la représentation aux
évolutions du contexte.

 Une protection du noyau central (lequel particulièrement stable


- mais modifiable – résiste au changement) face à la nouveauté et
aux contradictions (fonction de défense). Les éléments
périphériques fonctionnent comme pare-chocs de la
représentation, d’après l’expression de Flament.
L’évolution et la transformation des RS
Le noyau central et les éléments périphériques fonctionnent bien
comme une entité où chaque partie a un rôle spécifique mais
complémentaire de l’autre. Leur organisation, comme leur
fonctionnement est régie par un double système :

Le système central C’est par lui que se réalise et se définit


l’homogénéité d’un groupe social. Le système central est stable,
cohérent, il résiste au changement assurant ainsi une deuxième
fonction celle de la continuité et de la permanence de la
représentation.

Le système périphérique c’est grâce à lui que la représentation


peut s’inscrire dans la réalité du moment. Contrairement au système
central, il est plus sensible et déterminé par les caractéristiques du
contexte immédiat.
L’évolution et la transformation des RS

Le noyau central est très résistant au changement. Les éléments


périphériques permettent l’intégration d’éléments nouveaux dans la
représentation, ce qui conduit, à terme, à sa transformation.

Les recherches de Flament sur les processus d’évolution des


représentations sociales ont mis en évidence que, ce ne sont pas les
discours idéologiques qui ont une influence sur leur transformation,
mais les modifications des pratiques sociales.

A partir du facteur « pratique sociale », trois types de transformation


peuvent théoriquement avoir lieu :
L’évolution et la transformation des RS

Une transformation brutale : on peut observer ce type de


transformation, lorsque les nouvelles pratiques mettent en cause
directement la signification centrale de la représentation, sans
recours possible aux mécanismes défensifs mis en œuvre dans le
système périphérique. Le changement est alors massif et immédiat.

Une transformation résistante : qui peut se produire quand les


pratiques sont en contradiction avec la représentation, mais ici cette
contradiction peut être géré dans la périphérie.

Une transformation progressive : lorsqu’il existe des pratiques


anciennes mais rares qui ne se sont jamais trouvées en
contradiction avec la représentation, la transformation va
s’effectuer sans rupture, c’est à dire sans éclatement du noyau
central.
III. CRITERES DE MOLINER POUR ETUDIER UNE
REPRESENTATION SOCIALE
Selon Moliner, 1996, un objet ne peut servir de base à une
représentation sociale que s'il respecte 5 critères :
L'objet de la représentation sociale doit être polymorphe, autrement
dit complexe, car chaque point de vue est subjectif et donc propre à
chacun.

L'objet de la représentation doit être « partagé par les membres d'un


groupe ». L'objet doit donner lieu à des échanges de la part de ce
groupe.

L'objet de la représentation doit être vecteur d'enjeux, premièrement


individuels puis collectifs.
Critères de Moliner pour étudier une représentation
sociale

 L'objet de la représentation doit avoir une valeur utilitaire (être


utile) au groupe social. Il va permettre au groupe d’interagir avec
d’autres, en plaçant l’objet au centre de l’interaction.

 L'objet de la représentation doit être absent de toute orthodoxie.


Autrement dit, il ne doit pas servir une idéologie, ou des systèmes
scientifiques qui, d’après Moliner, « gèlent » le dynamisme de la
représentation sociale. On en conclut que c’est donc en l'absence
d'instances idéologiques, scientifiques, de contrôle que les
représentations sociales peuvent émerger et évoluer. 
Conclusion
Situées à l’interface de l’individuel et du social, du rationnel et du
pulsionnel, de la conscience et de l’inconscient, de l’imaginaire et du
discursif, les représentations sociales sont à la fois des constituants
mentaux et des contenus de pensée très importants.

Les représentations sociales ont toujours un sujet et un objet. Elles


sont toujours représentation de quelque chose pour quelqu’un. Elles
s’élaborent à partir de matériaux très divers, voire hétéroclite :
images, formules sémantiques, réminiscences personnelles ou
souvenirs collectifs (mythes, contes), clichés dérivés de la
connaissance vulgaire (dictons, croyances, superstitions), « idées
reçues » (préjugés, stéréotypes, etc.).
Merci pour votre
aimable attention.
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