7-Virus de La Rage
7-Virus de La Rage
7-Virus de La Rage
Pr SANGARE Lassana
OBJECTIFS
• -Définir le virus de la rage
• -Citer le principal vecteur du virus de la rage en
Afrique.
• -Définir les modes de transmission de la rage à
l’humain.
• -Définir les propriétés physico-chimiques du virus de la
rage.
• -Décrire le traitement d’une plaie causée par la
morsure d’un chien suspect de rage.
• -Définir les vaccins et les modalités de vaccination
contre la rage.
INTRODUCTION
-Définition
• Virus enveloppé à ARN monocaténaire non segmenté,
de polarité négative et appartenant au genre Lyssavirus
et à la famille des Rhabdoviridae.
• Il est neurotrope et est responsable de la rage qui est
une encéphalite mortelle chez les mammifères carnivores
et les chiroptères.
• Cette zoonose est transmissible accidentellement à l’homme
qui en constitue une impasse virologique.
• La rage humaine déclarée est mortelle. Cependant, l’infection
peut être traitée par sérovaccination curative pendant la
longue période d’incubation.
• La rage demeure très préoccupante dans les pays pauvres.
C’est une maladie à déclaration obligatoire
INTRODUCTION
-Historique
• XXIIIè (23) siècle avant Jésus-Christ: 1ère
description de la rage à Babylone. Le lien était
établi entre morsure de chien enragé et rage
humaine. La maladie était toujours mortelle.
• Louis Pasteur, en 1885, réussit la vaccination
du jeune Joseph Meister avec un vaccin
préparé sur tissu nerveux. Une nouvelle ère était
ouverte désormais dans la lutte rabique.
• Depuis, des travaux ont contribué à améliorer la
qualité des vaccins antirabique.
INTRODUCTION
-Intérêts
• La rage humaine occupe le 10ème rang des
maladies infectieuses dans les pays en
développement.
• Gravité de la maladie qui est mortelle lorsqu’elle
est déclarée.
• ??? Cas déclarés au Burkina Faso en 2005.
1-CARACTÈRES DU VIRUS
1.1-Classification/Taxonomie
Ordre: Mononegavirales
Famille: Rhabdoviridae
Genre : Lyssavirus (du grec lyssa = rage)
Espèces : ≥14 espèces;
-subdivisées en 2 phylogroupes
-virus de la rage= espèce-type (phylogroupe1);
Sérotypes: 5 sérotypes
Génotypes: -7 (6 responsables d’infections chez l’Homme)
-4 nouveaux génotypes possibles non encore
été classés définitivement.
Espèces de lyssavirus selon les phylogroupes
Phylogroupe Noms d’espèces Abbreviations
Aravan lyssavirus ARAV
Australian bat lyssavirus ABLV
Bokeloh bat lyssavirus BBLV
Duvenhage lyssavirus DUVV
Phylogroup I European bat 1 lyssavirus EBLV-1
European bat 2 lyssavirus EBLV-2
Irkut lyssavirus IRKV
Khujand lyssavirus KHUV
Rabies lyssavirus RABV
Lagos bat lyssavirus LBV
Phylogroupe II Mokola lyssavirus MOKV
Shimoni bat lyssavirus SHIBV
Ikoma lyssavirus IKOV
West Caucasian bat lyssavirus WCBV
Non classifiées
Lleida bat lyssavirus LLEBV
Gannoruwa bat lyssavirus GBLV
Classification des Lyssavirus selon leurs génotypes, sérotypes,
hôtes et distribution géographique
Génotype/ Distribution
Virus Espèces concernées
(Sérotype) géographique
Homme, carnivores sauvages
Rage
1 (1) Mondiale et domestiques, chauves-
classique
souris, herbivores.
chauves-souris frugivores,
2 (2) Lagos bat Afrique
chats, chiens.
Homme, musaraignes, chats,
3 (3) Mokola Afrique
chiens, rongeurs.
Homme, chauves-souris
4 (4) Duvenhage Afrique du Sud
insectivores.
Homme, chauves-souris
5 (5) EBLV-1 Europe
insectivores.
Homme, chauves-souris
6 (5) EBLV-2 Europe
insectivores.
Homme, chauves-souris
7 (–) ABLV Australie
frugivores et insectivores.
European bat lyssavirus 1, 2 (EBLV-1; EBL-2); Australian bat lyssavirus (ABLV)
Répartition continentale actuelle des lyssavirus de chauves-
souris
Fisher, Streicker and Schnell. Nat Rev Microbiol. 2018 Apr; 16(4): 241–255. doi: 10.1038/nrmicro.2018.11
Répartition continentale actuelle des réservoirs de
lyssavirus de mammifères terrestres
Fisher, Streicker and Schnell. Nat Rev Microbiol. 2018 Apr; 16(4): 241–255. doi: 10.1038/nrmicro.2018.11
1-CARACTÈRES DU VIRUS
1.2-Morphologie et structure
• Virus en forme cylindrique, avec un bout arrondi et un bout
plat qui lui donnent une forme de « balle de fusil »/ « balle
de pistolet ». Taille : 75nm de diamètre × 100 à 300nm de
long.
http://www.microbes-edu.org/etudiant/rhabdoviridae.html
1-CARACTÈRES DU VIRUS
1.2-Morphologie et structure: Enveloppe virale
• Enveloppe constituée :
• Glycoprotéine G:
• constitutive des spicules (trimères
de la glycoprotéine G) insérées
dans double couche lipidique,
d'origine cellulaire,
• assurant la fixation du virus aux
récepteurs cellulaires.
• induit des anticorps
protecteurs car ils empêchent la
fixation des virions aux récepteurs
cellulaires.
• Protéine matrice M :
• forme une couche qui tapisse la face
interne de l'enveloppe.
• intervient dans l'assemblage du
virion en réunissant les spicules et
en condensant la nucléocapside en
http://www.microbes-edu.org/etudiant/rhabdoviridae.html hélice.
1-CARACTÈRES DU VIRUS
1.3-Propriétés antigéniques
• Glycoprotéine G (G)
• Possède des propriétés hémagglutinantes.
• Principal antigène du virus de la rage. Induit la synthèse
d’anticorps neutralisants.
• Intervient aussi bien dans l’immunité humorale que dans
l’immunité cellulaire en stimulant les lymphocytes T «helpers» et
LT cytotoxiques.
• Protéine sG
• Forme soluble de la protéine G sécrétée par les cellules infectées
par le virus rabique: provient du clivage de la protéine G.
• Antigéniquement identique à la protéine G, mais ne confère pas de
protection dans les infections expérimentales par le virus rabique.
1-CARACTÈRES DU VIRUS
1.3-Propriétés antigéniques
• Protéine M (Matrice) :
• intervient dans la maturation du virus
• et sert de jonction entre l’enveloppe et la nucléocapside.
• Protéines N, NS ou P et L
• S’associent toutes les 3 au génome viral pour constituer la
nucléocapside.
• Protéine L est une enzyme qui assure la multiplication de l’ARN
viral.
• Protéine N (Nucléoprotéine) : joue un rôle dans la réponse
immunitaire en stimulant la production de lymphocytes T
«helpers».
• Phosphoprotéine (NS ou P) : induit des lymphocytes T
cytotoxiques.
1-CARACTÈRES DU VIRUS
1.3-Propriétés antigéniques
• Protéine M (Matrice) :
• intervient dans la maturation du virus
• et sert de jonction entre l’enveloppe et la nucléocapside.
• Protéines N, NS ou P et L
• S’associent toutes les 3 au génome viral pour constituer la
nucléocapside.
• Protéine N (Nucléoprotéine) : joue un rôle dans la réponse
immunitaire en stimulant la production de lymphocytes T
«helpers».
• Protéine L est une enzyme qui assure la multiplication de l’ARN
viral.
• Phosphoprotéine (NS ou P) : induit des lymphocytes T
cytotoxiques.
1-CARACTERES DU VIRUS DE LA RAGE
1.4-Propriétés physico-chimiques du virus rabique
Protéine L exerce 3
activités enzymatiques :
-ARN polymérase ARN
dépendante (exerçant les
deux activités transcriptase
/réplicase),
-méthylase : pour la coiffe
des ARN-messagers,
-poly A polymérase : pour
la queue des ARN-
messagers.
http://www.microbes-edu.org/etudiant/rhabdoviridae.html
Expression du génome du virus de la rage
• a-Transcription des
ARNm
• Transcription
secondaire :
les nouveaux génomes
sont transcrits en ARN
messagers qui sont traduits
en protéines de structure.
• b-Détail du
fonctionnement de la
transcriptase.
• N = nucléoprotéine ;
• P = phosphoprotéine ;
• L = protéine large (ARN
polymérase)
2-EPIDEMIOLOGIE
• Virus cosmopolite, mais la rage existe sous-forme de foyers
et peut toucher tous les animaux à sang chaud (mammifères,
oiseaux,…). La rage = une zoonose.
• La rage touche plus de 150 pays et territoires.
• Les chiens sont à l’origine de jusqu’à 99% des cas de
transmission à l’homme
• Les enfants de ≤15 ans représentent 40% des personnes
mordues par un animal avec une suspicion de rage.
• Les chiens sont principalement à l’origine des cas mortels de
rage humaine.
2-EPIDEMIOLOGIE
• Chaque année, plus de 29 millions de personnes sont
vaccinées après avoir été mordues.
• Environ 80 % des cas humains concernent les zones
rurales.
• La rage tue des dizaines de milliers de personnes
chaque année, principalement en Asie et en Afrique.
• Le coût de la rage à l’échelle mondiale est estimé à 8,6
milliards de dollars US par an.
Répartition du fardeau mondial de la rage estimée pour 2010 :
(A) décès dus à la rage chez les humains
Taylor & Nel. Veterinary Medicine: Research and Reports 2015:6 361–371. http://dx.doi.org/10.2147/VMRR.S51147
Répartition du fardeau mondial de la rage estimée pour 2010 :
(B) taux de mortalité par habitant (pour 100000 personnes)
Taylor & Nel. Veterinary Medicine: Research and Reports 2015:6 361–371. http://dx.doi.org/10.2147/VMRR.S51147
2.1-Réservoirs et vecteurs de virus
• Réservoirs de virus
• Sont des mammifères sauvages qui hébergent le virus
pendant une très longue durée
• Sont généralement très différents selon les régions
géographiques.
• Les oiseaux sont généralement peu sensibles et jouent
surtout un rôle de conservation du virus dans la nature.
2.1-Réservoirs et vecteurs de virus
-Vecteurs
Continent Vecteurs ou Distributeurs
Afrique Animaux carnivores, les chiens errants en particulier, chats,
mangoustes, chacal (Afrique du Sud).
Il s’agit surtout de la rage de la rue, la rage canine.
Amériques les vecteurs sont les renards (Canada), les ratons laveurs
(USA), le vampire = grandes chauve-souris (Amérique du
Sud), la mangouste (Antilles),…
Il s’agit surtout de la rage des forêts.
Transmission se fait par morsure et par inhalation des virus
contenus dans l'air des grottes.
-Raton laveur, Moufette
Asie Les vecteurs sont les chiens, chats,…
Rage de la rue, comme en Afrique.
Europe Renards. Il s'agit de rage vulpine; mais la rage canine est
encore fréquente, surtout dans les ex-pays de l'Est.
Moyen-Orient Loup
2.2-Modes de transmission
2.2.1-Par voie cutanée ou muqueuse
• 1.1-La peau saine est une barrière infranchissable pour
le virus rabique.
La contamination humaine par voie cutanée est la modalité la plus
fréquente (99 %). Elle se fait par :
• Morsure, le plus souvent, par un animal enragé et excréteur de
virus, et, plus rarement :
• léchage sur une plaie fraîche, une peau excoriée,
• griffure (chat) par des griffes souillées de bave,
• manipulation d'un animal enragé (mort ou vivant).
Soins médicaux
Soins médicaux
2.2-Modes de transmission
2.2.2-Par voie aérienne
• Innhalation d'un aérosol de particules
virales (qui sont ensuite véhiculées par le nerf
olfactif):
• modalité exceptionnelle
• survenue lors de visite d'une grotte habitée par des
colonies importantes de chauves-souris (1 cas aux
États-Unis). Dans cette situation, les chauve-souris
volant dans tous les sens, des contacts percutanés
ne sont cependant pas exclus.
• Début : fièvre
• Phase d’état
• Forme furieuse : animal
agressif, hurlement rauque
• 5.1.1-Prélèvements
• Chez l’animal mordeur mort : tête (cerveau).
• 5.2.4-Diagnostic moléculaire
• Détection de l’ARN viral par RT-PCR
• dans la salive, le LCS,
5-DIAGNOSTIC AU LABORATOIRE
5.2-Diagnostic indirect