Chapitre 2.objectifs de La Protection Parasismique Et Méthodes de Dimensionnement
Chapitre 2.objectifs de La Protection Parasismique Et Méthodes de Dimensionnement
Chapitre 2.objectifs de La Protection Parasismique Et Méthodes de Dimensionnement
Génie parasismique
(Master2 G.C)
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Chapitre 02 : Objectifs de la protection parasismique et méthodes de dimensionnement
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3. Modélisation et méthodes de calcul: Le choix des méthodes de calcul et la modélisation
de la structure doivent avoir pour objectif de reproduire au mieux le comportement réel de
l’ouvrage.
Dans le cas des ouvrages qui relèvent du présent règlement, il est admis que les structures
soumises à une action sismique puissent subir des déformations dans le domaine post-élastique.
Il est fait alors recours à des méthodes de calcul linéaire équivalent, utilisant un modèle élastique
de la structure où l’action sismique est introduite sous forme de spectre de réponse.
Un coefficient de comportement unique associé à la structure permet alors :
- de déterminer les efforts de dimensionnement de la structure
- d’estimer les déformations inélastiques subies par la structure pour la vérification des critères
d’endommagement.
D’autres méthodes de calcul plus élaborées peuvent éventuellement être utilisées, sous réserve
de justification scientifique appropriée. Selon RPA, le calcul des forces sismiques peut être mené
suivant trois méthodes:
- par la méthode statique équivalente
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- par la méthode d’analyse modale spectrale
3. Comportement dynamique des structures en zone sismique: Il convient aussi de rappeler qu’un
bâtiment d’une conception parasismique absolument parfaite ne sera susceptible de résister aux
séismes que s’il est correctement construit. En fonction de la structure, on peut dans une
première approche n’utiliser que l’enregistrement des mouvements verticaux ou que
l’enregistrement des mouvements horizontaux.
Cependant, la démarche reste toujours la même.
Exemple: Une structure parfaitement symétrique constituée de 4 poteaux identiques et d’un seul
niveau de plancher rigide, déformée seulement en translation et dans un seul sens peut être
assimilée à un oscillateur simple :
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Le principes de calcul est de transformer les mouvements du sol en un système de forces
statiques équivalentes (cas des composantes horizontales)
Accélération du sol = Déplacements imposés Calcul de Fi
- La force horizontale exercée sur la structure est de type force d’inertie (Fi):
Pour connaître la résistance nécessaire d’une structure de type oscillateur simple excitée par un
séisme, le calcul de l’ingénieur doit connaître sa masse, la raideur de ses porteurs et
l’accélération maximum qu’elle subit dans la direction étudiée. C’est ce dernier paramètre qui
est le plus complexe à obtenir.
L’accélération maximum pendant les oscillations d’un séisme dépend de la magnitude du
séisme, de l’atténuation avec la distance de la source, des effets de site et du potentiel
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d’amplification ou d’atténuation des secousses par la structure sur ce site.
Les paramètres de la modélisation d’un oscillateur simple sont donc les suivants :
- F = k.x : Il existe une relation de proportionnalité entre la force exercée F (Fi), la raideur k de
l’oscillateur et sa déformation mesurée x
- T = f(k, m) :La période d’oscillations libres d’un oscillateur simple est une fonction
dépendante de sa masse et de sa raideur. La période est d’autant plus longue que la tige ressort
est flexible et que la masse est importante.
- a = f (T, séisme) : Les accélérations réellement subies par un oscillateur simple dont la base
encastrée subit les secousses d’un séisme ne sont pas directement celles du sol qui oscille. Elle
dépendent aussi de la période dominante des oscillations du site et de la période de la structure.
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Mais les bâtiments sont rarement conçus comme des oscillateurs simples !
Dans la réalité il est défini par de nombreuses masses et nombreuses raideurs.
C’est un oscillateur multiple.
Ne pouvant pas agir sur le séisme lui-même, on peut déduire de ce qui précède que le projet de
construction parasismique nécessite une bonne maîtrise des masses et des raideurs de tous les
éléments constructifs, car elles conditionnent plusieurs paramètres de la dynamique de la
structure : les déformations, les accélérations, la période et donc la résonance.
Plus l’architecture est complexe, plus la distribution des masses et des raideurs est complexe,
plus la difficulté du travail de l’ingénieur BET est grande et le risque d’endommagement
important.
3.1.Les paramètres influent de la période d’un oscillateur:
1.Masses différentes: Les deux maquettes sont semblables : même hauteur
de poteaux, même section de poteaux, même matériau des poteaux, même type de liaisons
(encastrements), mais la masse fixée sur le plancher haut diffère.
2.Hauteurs différentes: Les deux maquettes sont semblables :
même section de poteaux, même matériau des poteaux, même type de
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liaisons (encastrements), même masse sur le plancher, mais la longueur des poteaux diffère.
3. Sections différentes: Les deux maquettes sont semblables : même hauteur de poteaux, même
matériau des poteaux, même type de liaisons (encastrements),
même masse sur le plancher, mais la section des poteaux diffère.
On observe que la maquette dont la section des poteaux est moindre (moindre inertie) est plus
flexible et qu’elle a une période propre d’oscillation plus longue.
4. Liaisons au support différentes: Les deux maquettes sont semblables : même hauteur de
poteaux, même section de poteaux, même matériau des poteaux,
même masse sur le plancher, mais le type de liaisons en pied diffère.
On observe que la maquette articulée en pied est plus flexible et qu’elle a une période propre
d’oscillation plus longue que la maquette encastrée en pied.
5. Matériaux différents:
Les deux maquettes sont semblables : même hauteur de poteaux, même section de poteaux,
même type de liaisons (encastrements), même masse sur le plancher mais le matériau des
poteaux diffère. On observe que la maquette dont le matériau des porteurs a un « module de
déformation » moins élevé est plus flexible et qu’elle a une période propre d’oscillation plus
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longue.
donc l’objectif est sensibiliser les réalisateurs de bâtiments à la complexité des phénomènes et
à la nécessité de ne rien modifier dans un bâtiment sans avis de l’ingénieur qui a réalisé l’étude.
Un changement de masse ou de raideur localisé peut provoquer des dommages graves qui
étaient évités par le projet parasismique initial.
3.2. Méthodes de dimensionnement: Pour calculer la résistance nécessaire à un bâtiment exposé
à l’aléa sismique, les ingénieurs recourent généralement à « l’analyse modale spectrale ».
Oscillations forcées (séisme), amorties
F(inertie) + F(rigidité) + F(amortissement) = F
m.x ’’ + kx + cx’ = f(t)
Résolution
mathématiques Méthode du
spectre de réponse
x(t) déplacement
xmax déplacement maxi
x’(t) vitesse
x''max acc. maxi
x’’(t) accélération
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1° phase : l’analyse modale recherche les déformations caractéristiques de la structure et la
période propre à chaque « mode » de déformation. Ceux-ci dépendent des masses et des
raideurs de la construction et pas du séisme.
2° phase : l’analyse spectrale = recherche de la réponse de la structure (accélération, vitesse ou
déplacement) par la méthode des spectres.
3.3.Le spectre de réponse des structures: L’un des objets de la sismologie appliquée est
d’associer à chaque site un « outil de travail », appelé « spectre de réponse », qui permet à
l’architecte et à l’ingénieur d’évaluer la possible amplification des ondes arrivant sur le site, par
le bâtiment : résonance de la structure. x(t) Réponse en
déplacement déplacement
Accélération du sol maximum
Temps
Temps
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Le spectre de réponse réglementaire permet au BET de déterminer l’accélération de calcul de la
structure. Connaissant le type de sol (études géotechniques) et les périodes propres des modes
d’oscillations du bâtiment (calcul modal), il peut y lire la « réponse » du bâtiment, c’est-à-dire
le niveau d’amplification possible des secousses du sol par mise en résonance.
Lors d’un dimensionnement sismique d’une structure, les ingénieurs ne s’intéressent qu’à
la valeur maximum de la réponse de cette structure.
Le spectre de réponse, n’est représentatif d’aucun mouvement sismique réel mais
donnera la réponse la plus défavorable du système. Il permet par une simple lecture
d’évaluer le déplacement maximum, donc l’effort maximal.
Les spectres de réponse sont définis par les expressions suivantes :
Spectre de déplacement relatif: (2.1)
Spectre de vitesse relative: SV (2.2)
Spectre d’accélération absolue: SA (2.3)
Pour un séisme, les spectres de réponse sont donc des fonctions de la fréquence et de
l’amortissement. Ils sont représentées sous forme de graphes pour des taux d’amortissement
donnes sur une large bande de fréquences.
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Le spectre de dimensionnement en accélération dépend réglementairement de :
la zone de sismicité du lieu à bâtir. Zones I, IIA, IIB, et III
de la classe de risque de l’ouvrage 1A, 1B, 2, 3
du coefficient d’amortissement de la structure. Coefficient ζ
de la classe du sol. ( S1, S2, S3, S4) et la topographie du terrain.
de la capacité du matériau à supporter des déformations plastiques : coefficient de
comportement
Il convient donc de déterminer un spectre de calcul qui sera l’enveloppe d’un ensemble de
spectres correspondant à des accélérogrammes convenablement enregistrés dans des sites
comparables au site étudié. Les spectres ainsi obtenus sont alors appelés spectres normalisés. de
graphes pour des taux d’amortissement donnes sur une large bande de fréquences.
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En principe, Chaque séisme est caractérisé par un spectre de réponse en accélération et chaque
structure est caractérisée par une période propre T et un facteur d’amortissement ξ. En fonction
de son mode de vibration une structure sera soumise à une accélération maximale a max.
Pour un même séisme et donc pour un même spectre réglementaire, chaque structure subie une
accélération maximale fonction de sa période propre. C’est pourquoi, en 1985 à Mexico, c’est
principalement les bâtiments de 10 à 30 étages ont connus d’important dégâts
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Une fois établies les périodes d’oscillation des structures (analyse modale), on lit sur le spectre
l’accélération en réponse supposée maximale, tenant
compte de l’amplification des mouvements du sol par la
structure en fonction de ses périodes d’oscillation.
Exemple d’amplification et d’atténuation des accélérations
par un bâtiment fondé sur un sol donné (ici, sol dur).
Le bâtiment A (T = 0,3 s) amplifie les secousses, le bâtiment
B (T = 1,5 s) les atténue.
Pour éviter la résonance, il convient donc de rechercher, pour le bâtiment projeté, une
période propre aussi différente que possible de la période dominante du sol. Pour cela,
on dispose rarement d’un spectre de réponse spécifique au site.
Pour une première approximation, on peut considérer que sur sols meubles, on devrait
opter pour des structures rigides et sur sols fermes ou rocheux pour des structures
flexibles (portiques sans murs de remplissage par exemple). Mais il est beaucoup plus
judicieux de comparer les périodes du bâtiment et du sol et, si elles sont proches, de les
éloigner en intervenant sur la conception de l’ouvrage.
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4. Le Microzonage: Pour déterminer le spectre réglementaire dans les régions fortement
sismiques, on ne peut se contenter de prendre le spectre qui donne l’accélération maximale la
plus importante, car il n’est pas évident qu’il corresponde au risque sur principale sur la
structure.
Les séismes ne constituent pas une « charge externe » comme l’action due au vent ; ils
sollicitent les bâtiments à travers les mouvements de sol, auquel cas on a une action inertielle.
Les déplacements des fondations ne créent de sollicitations qu’en fonction de la réponse de
l’ouvrage, c’est-à-dire en fonction de ses masses, de sa rigidité et de son amortissement.
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5- Structure:
5.1. Modélisation des masses : Dans la réalité, les structures sont composées d’un certain
nombre de masses oscillantes, une partie d ’entre elles sont concentrées en divers niveaux, et
d’autre sur toutes la hauteurs de la structure.
- Les constructions courantes (système porteur vertical est planchers horizontales), la plupart
de la masse totale est concentrée au niveau des planchers.
- Constructions élancées de types cheminées, réfrigérants, pylônes…etc: la masse est répartie
d’une façon continue sur la hauteur de la construction. Dans ce cas on divise la structure en
nombre assez important d’élément finis dont les masses sont considérées concentrées au
droits des nœuds. 17
- structure particulières : château d’eau , colonne de l’industrie chimique;(photo C) la masse
du support étant du même ordre de grandeur que la masse du réservoir et du fluide, on peut
très bien adopter un modèle avec masses concentrées ou éventuellement une multitude des
masses concentrées. Pour un calcul global, enveloppe du château d’eau, l’eau contenue dans le
réservoir peut être considérée solidaire du cuvelage
- Constructions de type massif, très rigides: monuments, fondations massives ,etc.(photo d)
Les masses seront considérées comme concentré au niveau du centre de gravité de chaque
élément, dans ce cas, la barre fictive de liaisons et sans masse mas de rigidité infini. Cette
modélisation est utilisée aussi dans le cas de structure sur isolateurs sismiques
5.2. Raideur d’une structure: On définie la raideur comme étant le rapport entre la force
appliquée et le déplacement
Exemple: pour une poutre en console on sait que sous une force F, le déplacement en L est:
On en déduit la raideur K:
Plus généralement, on peut définir les paramètres influençant la raideur qui sont fonction du
type de sollicitation:
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.
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5-4- La période: Une oscillation libre, peut se caractériser par sa période T fonction du mode
propre de vibration On peut définir pour chaque structure. Voici quelques exemples:
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– la fréquence dominante du mouvement coïncide avec la fréquence propre du bâtiment et on
obtient un phénomène de résonance qui amplifie les oscillations d’une manière conséquente ;
– les fréquences propres de la structure sont proches de celle du corps humain avec des
conséquences sur les réactions. La réaction humaine aux mouvements vibratoires se situe dans le
domaine fréquentiel compris entre 0,1 et 10 Hz (T= 10–0,1 s) :
f= 3–3,5 Hz (T= 0,33–0,16 s) → position couchée
f= 4–6 Hz (T= 0,25–0,16 s) → position assise
f= 5–12 Hz (T= 0,20–0,08 s) → position debout
f= 3 Hz (T= 0,33 s) → sollicitation de la tête
f= 2 Hz (T= 0,50 s) → sollicitation des épaules
La réaction (confort) des occupants est fonction de la fréquence (période) propre de la structure,
de l’amplitude des oscillations et donc des accélérations :
< 0,005 g →pas de perturbations
0,005 à 0,015 g →seuil de la perceptibilité des mouvementsNN?
0,015 à 0,10 g →désagréable
0,10 à 0,25 g →intolérable
≈ 0,10 g →démarrage d’un autobus
> 0,20 g →difficile à garder la position debout
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5.5.Principes de conception: pour réaliser une structure résistante au actions sismiques on doit :
1. Minimiser l’action sur la structure(les forces d'inertie): F= masse× Accélération soit :
- Minimiser les masses (structure légère ,éléments non structuraux et équipement légers)
- Minimiser les accélérations: s’éloigner au maximum des zones sujettes à des effets de site
importants et s’éloigner au maximum des failles sismogénes ou par des opération de
changement dans le site de construction (substitution du sol , tranchées remplies de matériaux
absorbants)
2. Maximiser la capacité de réaction de la structure :
- prévenir la résonance avec le sol :Cette situation apparait lorsque : (Tbâtiment = Tsol) Pour éviter ce
Énergie mécanique
risque on doit construit les structures rigides sur sol meuble et les structures flexibles
stockée sur
(potentielle et sol rocheux ou
cinétique)
ferme.
Énergie dissipée
Énergie sismique
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