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La Mise en Œuvre Des Garanties Du Trésor

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La mise en œuvre des garanties

du Trésor
Me Rheims MASHAKO RULEMA
Directeur de l’Inspection, Législation, Etudes et Contentieux à la DGR-NK
1

© septembre 2018
2 Sommaire

 Garantie, quid ?
 Trésor, quid ?
 Garanties du Trésor, quid ?
 Comment sont-elles mises en œuvre ?
 Conclusion
3 Garantie, quid ?

 Syntaxiquement parlant, « garantie » est un participe passé substantivé du verbe garantir


 Au sens courant, « garantie » veut tout simplement dire « ce qui assure la protection, la
sauvegarde de quelque chose, d’un droit »;
 En droit, une garantie est une « obligation d’assurer à quelqu’un la jouissance d’une chose,
d’un droit ou de le protéger contre un dommage éventuel » ou « la responsabilité résultant
de cette obligation »;
 Au sens plus large, « garantie » signifie tout simplement tout mécanisme qui prémunit une
personne contre une perte pécuniaire;
 A ce titre, il est synonyme de sûreté, d’assurance.
4 Trésor, quid ?

 Etymologiquement, « trésor » vient du latin « thesaurus » qui veut dire « ensemble de


choses précieuses amassées pour être conservées (généralement en les cachant) », d’où le
terme « thésaurisation » le fait de garder l’argent chez soi au lieu de le conserver en
banque où il reste productif dans le circuit financier;
 En droit civil français, « trésor » se dit d’une « chose cachée ou enfouie, sur laquelle
personne ne peut justifier de sa propriété et qui est découverte par le seul effet du hasard »;
 En économie, « trésor » signifie « ensemble des moyens financiers dont dispose un État »;
 Par extension à cette définition économique, « trésor » est synonyme d’ « endroit, lieu où
les trésors sont gardés », d’où le terme « Trésor Public » pour désigner la caisse de l’Etat
voire l’Etat lui-même considéré dans ses aspects de Finances Publics. C’est ce dernier sens
qui nous intéresse ici.
5 Garanties du Trésor, quid ?

 De ce qui précède, « garanties du Trésor » est ensemble de mécanismes qui prémunissent


l’Etat (ou un quelconque de ses démembrements dont la Province) contre une perte
pécuniaire;
 En droit fiscal congolais, il est recensé quatre garanties du Trésor que sont:
 Le privilège du Trésor (article 75 n° 004/2003 du 13 mars 2003 de loi portant réforme des
procédures fiscales),
 L’hypothèque du Trésor ( article 76 de la même loi),
 La solidarité (article 77 à 81 de la même loi) et
 L’autorisation de sortie (article 82 de la même loi).
6 Comment ces garanties sont mises en œuvre ?

 Pour répondre à cette question, il est important de tracer la typologie de ces garanties, d’identifier les
legislations particulières qui les organisent et de dégager ainsi leur régime juridiques;
 Par rapport à la typologie, il convient de noter que les quatre (4) garanties du Trésor cités
comprennent:
 Deux (2) sûretés réelles (c’est-à-dire qui se rapportent aux biens), à savoir le privilège et l’hypothèque du
Trésor;
 Une sûreté personnelle: la solidarité
 Une sûreté d’ordre public
 Par rapport aux législations particulières qui régissent ces sûretés (garanties), il y lieu de citer:
 la loi foncière (loi n° 73-021 du 20 juillet 1973 portant régime général des biens, régime foncier et
immobilier et régime des sûretés telle que modifiée et complétée à ce jour) pour le privilège et l’hypothèque
du Trésor
 Le code civil livre III (décret du 30 juillet 1888 relatif aux contrats ou obligations conventionnelles) pour la
solidarité;
 L’Ordonnance n° 83/164 du 12 septembre 1983 portant mesures d’exécution de l’Ordonnance-loi n° 83-033
du 12 septembre 1983 relative à la police des étrangers
7 Comment ces garanties sont mises en œuvre ?
(suite)

 Par rapport au régime juridique propre à chaque garantie, il y a lieu


de mentionner que:
 Pour les sûreté réelles que sont le privilège et l’hypothèque du Trésor qu’il y a
un régime général et des régimes spécifiques à chaque sûreté
 Le régime général comporte trois (3) règles principales dont l’économie se
présente comme suit:
 Tous les biens du débiteur, présents et à venir, sont le gage commun de ses créanciers et
le prix s’en distribue entre eux par contribution, à moins qu’il n’y ait entre les
créanciers des causes légales de préférence;
8 Comment ces garanties sont mises en œuvre ?
(suite 2)
 Toute indemnité quelconque due au propriétaire à raison de la perte ou de la
détérioration d’un immeuble hypothéqué ou d’un bien mobilier grevé de privilège ou
de gage est subrogée de plein droit au bien grevé.
 Néanmoins, la validité du paiement fait de bonne foi au propriétaire plus de deux mois après
la date du sinistre ou du fait dommageable ne peut être contestée par les créanciers
privilégiés ou gagistes ni par les titulaires d’une hypothèque légale non inscrite.
 Vaut opposition, toute déclaration, en quelque forme qu’elle soit faite, par laquelle le
créancier intéressé fait connaître l’existence de son droit au débiteur de l’indemnité.
 Les frais de justice faits par l’un des créanciers en vue de la réalisation de biens
meubles ou immeubles lui sont remboursés par préférence à tout autre créancier
colloqué sur le produit de la vente.
 Quant au régime particulier à chaque sûreté, il faut retenir que :
 Pour le privilège, il y a lieu de remarquer que ce dernier ne porte que sur des biens meubles
et que l’ordre de préséance de chaque créance sur eux est strictement déterminé par la loi
(article 249 de la Loi Foncière); les sommes dues au trésor au titre d’impôts, taxes et autres
droits y occupent respectivement le 1er et 2ème rang sous réserve de ce qui a été dit à la
deuxième règle du régime général de cette sûreté.
9 Comment ces garanties sont mises en œuvre ?
(suite 3)
 Pour l’hypothèque (articles 250 à 321 de la loi foncière), il y a lieu de remarquer que:
 elle ne porte que sur des biens immobiliers (à l’exception des biens fonciers qui appartiennent à
l’Etat et donc non susceptibles d’hypothèque);
 il existe deux sortes d’hypothèques, légales et conventionnelles, l’hypothèque du Trésor figurant
dans les hypothèques légales;
 l’hypothèque pour le recouvrement des frais faits en vue de la conservation d’un immeuble qui se
trouvait exposé à un danger imminent de destruction totale ou partielle prime sur toute autre, y
compris celle du Trésor et celles antérieurement inscrites, à condition qu’elle n’ait été inscrite dans
les quatre (4) mois qui suivent la première intervention du sauveteur ;
 l‘hypothèque du Trésor a préséance sur les autres hypothèques sous réserve de ce qui est dit ci-
avant;
 l’État peut faire inscrire l’hypothèque du Trésor sur les certificats de tous les immeubles du
contribuable inscrits au livre d’enregistrement;
10 Comment ces garanties sont mises en œuvre ?
(suite 4)
 l’État est déchu de ce droit s’il ne l’exerce au plus tard le 31 décembre de l’année suivant celle au
cours de laquelle l’impôt est devenu exigible; à l’exception que:
 l’hypothèque du Trésor est, jusqu’à la même date, opposable sans inscription aux créanciers
chirographaires (créancier non couvert par une quelconque sûreté) du contribuable;
 elle leur est opposable même après cette date, pourvu qu’antérieurement l’État ait fait
inscrire son hypothèque ou ait intenté des poursuites en recouvrement de l’impôt;
 L’hypothèque confère à son titulaire un droit de suite en quelques mains que l’immeuble
hypothéqué passe, pour être colloqués et payés suivant l’ordre de sa créance ou inscription;
11 Comment ces garanties sont mises en œuvre ?
(suite 5)
 Pour la solidarité (articles 95 à 114 du code civil livre III), il y a lieu de remarquer que:
 elle est une sûreté personnelle (c’est-à-dire qu’elle s’exerce sur une personne et non une chose
comme pour les sûretés réelles);
 il existe deux types de solidarités: celles liant les créanciers et celles liant les débiteurs;
 La solidarité comme garantie du Trésor s’inscrit dans la deuxième catégorie c’est-a-dire dans la
solidarité liant les débiteurs d’autant que dans ce cas l’Etat est le seul créancier
 En principe, la solidarité ne se présume pas, elle doit être expressément stipulé sauf lorsqu’elle est
de plein droit c’est-à-dire prévue par une loi; telle est le cas de la solidarité en matière fiscale;
12 Comment ces garanties sont mises en œuvre ?
(suite 6)
 Au titre d’effet de cette garantie, le créancier peut s’adresser à celui de ses débiteurs solidaires
qu’il a choisi sans que ce dernier lui oppose la division;
 Il en est de même des poursuites exercées contre l’un des débiteurs n’empêchent pas le créancier
d’en exercer des pareils contre les autres
 Les poursuites faites contre l’un des débiteurs solidaires interrompent la prescription à l’égard de
tous;
 Lorsque l’un des débiteurs devient héritier unique du créancier, ou lorsque le créancier devient
l’unique héritier de l’un des débiteurs, la confusion n’éteint la créance solidaire que pour la part et
portion du débiteur ou du créancier;
13 Comment ces garanties sont mises en œuvre ?
(suite 7)
 Pour l’autorisation de sortie (article 3 de l’ordonnance n° 83-164 du 12 septembre 1983
portant mesures d’exécution de l’ordonnance-loi 83-033 du 12 septembre 1983 relative à la
police des étrangers), il y a lieu de remarquer que:
 elle est une sûreté d’ordre public (c’est-à-dire qu’elle vise à ne sauvegarder que l’intérêt général
par opposition aux intérêts privés) qui veut qu’à sa sortie du territoire national, l’étranger doit
apporter la preuve qu’il a séjourné régulièrement en RDC (c’est-à-dire avoir été en ordre avec les
lois de la RDC, y compris les lois fiscales, pendant son séjour) et produire des documents exigés
pour entrer au pays de destination ;
 elle concerne en principe les étrangers qui cherchent à quitter définitivement le territoire national
mais la formulation de cette garantie en des termes généraux dans la loi n° 004/2003 du 13 mars
2003 telle que modifiée et complétée à ce jour ne nous interdit pas de l’appliquer à un assujetti
quelconque, congolais soit-il, qui veut quitter la RDC par le Nord-Kivu sans laisser de représentant
avec qui il serait solidaire des dettes fiscales qu’il doit ou devrait (opinion personnelle);
 Pour sa mise en œuvre, aucune disposition particulière n’est prévue. Mais une simple lettre du
Directeur Générale de la DGR-NK ou d’un quelconque Chef de Centre adressée aux autorités en
charge de l’immigration est indispensable sous réserve de l’expérience des régies nationales qui
nous ont précédé en cette matière.
14 Conclusion

 Les garanties du Trésor font parties des pouvoirs exorbitants dont dispose l’Administration
Fiscale pour maximiser les recettes publiques;
 A ce titre, les présentes assises tombent à point nommé pour informer les Inspecteurs,
Receveurs et Huissiers Fiscaux de l’étendue de leurs pouvoirs;
 Les Receveurs particulièrement n’ont pas de prétexte pour ne pas recouvrer toutes les
recettes publiques courantes ou régulièrement émises.
 Que chacun mette à profit ces informations sous peine de se voir appliquer la rigueur du
maxime « une personne avertie en vaut deux »;
 Je vous remercie.

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