Cours CAO Prof Nnzie
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CHAP 1 : Conception
INTRODUCTION
L’une des caractéristiques fondamentales des hommes est qu’ils ont toujours construit
des outils et d’autres artefacts visant à satisfaire leur besoin. Cependant, devant l’ampleur de
certaines tâches, la complexité de certains besoins et le souci croissant de rationalisation de tous
les processus, une formalisation de la conception s’est avérée nécessaire. Après avoir défini la
conception, nous verrons à quels enjeux cette conception doit répondre. Nous verrons ensuite
quel modèle.
I-/ Définitions
Pour joseph, la conception est une résolution des problèmes qui passe par une
décomposition en sous problèmes et par une exploration de l’espace des solutions en
recherchant des solutions optimales.
Il existe des différents modèles de processus de conception suivant qu’ils soient découpés en
différentes étapes, qu’ils soient organisés autour des fonctions et des spécifications.
Nigel Cross propose une synthèse qui regroupe ces modèles en deux classes :
-les modèles descriptifs : ils se contentent de décrire les séquences d’activités du processus de
conception ; Ex : modèle de French.
-les modèles prescriptifs : ils encouragent les concepteurs à suivre des procédures et des
méthodes pour rendre leur conception plus efficace. Ex : modèle de Pahl et Beitz, CESAM
Le cycle de vie d’un produit est comparable à celui d’un être vivant. Tout d’abord il y a
naissance (idée), après le développement, qui est après la jeunesse (conception, définition,
industrialisation) jusqu'à son épanouissement correspondant à l’âge adulte (pour un produit
utilisation) et enfin l’extinction (pour un produit élimination). De plus en plus pour les produits,
on peut recycler.
Il faut recenser et expliciter les satisfactions attendues par les utilisateurs du produit. Le
CdCF devra être considéré comme un générateur des fonctions de service (FS).
A3 : Concevoir
Rédigé par Alhadji Ibrahima Page 2
COURS de Dr. NZIE W. : CONCEPTION ASSISTEE PAR MIP3
ORDINATEUR 2015
A partir du CdCF, l’objectif est d’établir le dossier avant-projet, donc le choix définitif
du concept et des exigences fonctionnelles des performances attendues.
A4 : Définir
C’est l’aboutissement du travail par le bureau d’études (BE), l’avant-projet est complété par
une définition exacte de la solution finale (en particulier des composants à fabriquer font l’objet
des dessins de définition).
A5 : Industrialiser
A6- Homologuer
Elle consiste à valider le CdCF. Elle est l’acte de vérification donnant au produit la qualité
d’assurer la mission demandée. Il est donc nécessaire de procéder aux essais de qualification
et d’entériner les résultats auprès des services officiels.
A7- Produire
- Fabriquer ;
- Gérer.
Elle fait appel au service, de la qualité de la fabrication, de l’ordonnancement et de la
gestion de production.
A8- Commercialiser
Dans ce cours, nous allons nous appesantir plus en détail sur les trois premières activités. C’est-
à-dire A1, A2 et A3.
Pour cela, nous allons consigner chacune des activités (A1, A2, A3) sous une forme
modulaire et graphique voir figure ci-après :
Organes de
contrôle
Organes
d’assistance
ACTIVITE A1 :
1.1- Approche globale
- Dans le cas d’un produit ancien remis en cause par les utilisateurs, il s’agit d’effectuer
une nouvelle adaptation au besoin et cela au prix le plus bas ;
- Pour une conception future, il faut avant tout identifier et formuler le nouveau besoin.
Une approche globale que l’on peut ainsi qualifier de panoramique ou systémique, permet
de considérer tout de suite le produit dans sa totalité, sa complexité et sa dynamique propre,
donc de mettre logiquement le grand nombre de paramètres à prendre en compte. Cette
démarche nécessite un travail en groupe pluridisciplinaire : conception simultanée ou
distribuée ou concourante.
1.2- Le besoin
Un produit n’a de sens que s’il satisfait le besoin de l’utilisateur. Autrement dit, il faut poser
clairement le problème :
Définir le POUR QUOI ? du produit (à quoi sert-il ? à qui rend-t-il service ? dans quel but ?),
avant d’imposer un COMMENT ou encore une solution aussi brillante soit-elle qui ne répondra
probablement pas au besoin de l’utilisateur.
Démarche
Ouvrons la boîte A1, celle-ci se décompose et se structure selon les phases suivantes :
Besoin validé
Perception d’un marché A1
Insatisfaction
(reconception)
Besoin validé
Saisir le besoin
Perception d’un
marché
Insatisfaction
Enoncer le besoin
Valider le besoin
Aujourd’hui, tel produit satisfait le consommateur, il se vend donc bien ; mais qu’est-ce
qu’il deviendra demain ? Autrement dit, ce produit risque bientôt ne plus être compétitif.
Il est donc nécessaire de percevoir le besoin en créant une structure d’écoute du marché :
c’est le rôle de la mercatique (marketing) ; qui, d’une manière générale doit « voir loin et
large ».
Pour cela, les enquêtes, les sondages, les études de marchés etc., bref tous les procédés
d’analyse qualitative et quantitative permettent d’approfondir cette réflexion. Mais il faut noter
que quel que soit le produit, qu’il s’agisse d’une reconsidération ou d’une innovation, les
informations proviennent des services « qualité » et « commercial ». Le premier rassemble les
sources de l’après-vente : aléas de fonctionnement, défaillances, fréquence de réparation …. Le
deuxième constitue un indicateur sur l’évolution des ventes.
Cette décomposition se poursuit jusqu’à ce que toutes les causes soient inscrites.
CP
SC
CS
EFFET
Il faut :
Noter tout, en principe le tri s’effectuera plus tard. L’important est donc de ne laisser rien
perdre ;
Il s’agit d’exprimer avec rigueur le but et les limites de l’étude. Cela consiste à préciser :
Pour cela, il est fondamental de se poser les trois (03) questions suivantes :
Produit
Après avoir déterminé le besoin satisfait par le produit, il faut vérifier sa stabilité.
Pour cela, il est nécessaire de rechercher si ce besoin risque de disparaître ou d’évoluer dans un
délai plus ou moins long. En effet il est inutile et dangereux de poursuivre la réflexion si le
produit risque d’être obsolète dans un avenir proche.
Synthèse de A1 :
A1
Idées
A2 : ETUDIER LA FAISABILITE
1) L’analyse fonctionnelle
Un produit est conçu pour répondre aux besoins des utilisateurs c’est-à-dire pour leur
procurer des satisfactions. Ainsi, selon ce point de vue, il doit être considéré comme un
agencement de fonctions, et non comme un assemblage des solutions.
Ne dites pas : << une montre, c’est fait de cadran, aiguille, pignon…>>
Dites plutôt : une montre, c’est fait pour donner l’heure. Et vous tenez aussi toute la fonction
principale.
2) Le Juste nécessaire
Il existe un juste nécessaire par fonction. Par exemple le coût juste nécessaire pour
une fonction représente le coût des moyens minima à mettre en œuvre pour répondre au service
à rendre.
En conséquence, tout ce qui est en dehors de cette référence absolue conduit selon le
cas à la « sur-qualité » ou « sous-qualité ». Ouvrons la boîte de dialogue A2. Elle se décompose
en 04 phases :
Besoin exprimé
Besoin A2
CdCF
Un produit
Identifier les n’a de sens que si les éléments de son environnement en reçoivent
Rédigerdes
CdCF Besoin
satisfactions
fonctions de
service 1
Caractériser les
FS 2
.
Hiérarchiser
Les FS 3
Un produit existe en fonction des relations que les éléments externes entretiennent entre eux à
travers lui-même d’une part, et des interactions qu’il réalise avec cet environnement d’autre
part : ce sont les fonctions de service qui répondent aux besoins des utilisateurs.
A2-1
Exemple d’application
Main Agrafe
FP1
Ambiance
Externe
Diagramme Pieuvre
FP1 : permettre la main de l’utilisateur d’ôter une agrafe d’une liasse de papier.
La fonction contrainte est nécessaire pour adapter le produit à une ou des contraintes
imposées par un élément externe ; elle résulte de l’interaction avec le produit.
Cette phase doit exprimer les performances, attendues par l’utilisateur de chacune de
fonctions de services.
- être énoncées en termes de finalité et non de moyen. Ce sont des exigences de résultats ;
A22
FS Enoncer les
critères
Identifier d’appréciation de
chaque FS
Définir le niveau
de chaque critère
Un niveau définit dans une échelle adoptée la valeur du critère, il est assorti une
flexibilité (tolérance haute) au-delà de laquelle le besoin est déclaré non satisfait.
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ORDINATEUR 2015
Exemple : le marqueur
Conférencier
Papier,
tableau
Marque
ur
Lecteurs
A23
FS identiques
Effectuer la
comparaison
de Chiffrer le p
FS caractérisées
oids de chaque
Etablir FS
l’histogramme
des FS Hiérarchisées
Le principe est de comparer les fonctions une à une à l’aide d’une matrice et d’attribuer
une note.
Les intersections entre les premières lignes (fonction A) et les différentes colonnes permettent
de comparer A avec la fonction B puis avec la fonction C, …
Les intersections entre la deuxième ligne et les colonnes permettent d’effectuer comparaison
entre la fonction B d’une part et les fonctions C, D, E, d’autre part et ainsi de suite.
B C D E F Points %
A A2 A3 A1 A3 A2 11 42,3
B C1 D1 B3 B1 4 15,38
C C2 E1 C1 4 15,38
D E3 D1 2 7,69
E F1 4 15,38
F 1 4
26 100
Pour cela, on effectue le cumul en cumulant les points de chaque fonction. Ainsi pour
la fonction C, il faut additionner sur la ligne et colonne correspondantes les points présents dans
les cases où figure C soit 1+2+1=4 points.
%
45
40
35
30
25
20 %
15
10
5
0
A B C D E F
Le résultat de cette analyse à laquelle il faut ajouter les réflexions issues de l’activité
précédente (A1) permet de formuler le service à rendre, matérialisé par le Cahier de Charges
Fonctionnel (CdCF).
Définir CdCF
C’est un document par lequel le demandeur exprime son besoin en termes de fonctions
de service. Pour chacune d’elle, sont définis les critères d’appréciation et leur niveau ; chacun
de ces niveaux est assorti d’une flexibilité (tolérance).
Le CdCF n’exprime que des exigences de résultats et en principe aucune exigence des
moyens. Il permet de spécifier le besoin, favoriser l’innovation, restaurer la concurrence,
clarifier les relations, augmenter la compétitivité du produit. Consulter la norme AFNOR X50-
151.
A3 : CONCEVOIR
S1
Fonction S2 Choix de la
de service solution Si
:
à satisfaire
:
Sn
Fonction de service
Fonctions techniques
Ex : fonction d’étanchéité
(FT)
Fonction interne non ou peu
perçue par l’utilisateur
Composants
Raisonnement logique
Performance du composant
2- LA MAITRISE DE LA VALEUR
Le concepteur doit avoir une approche à la fois technique et économique il s’agit donc de
respecter le CdCF par des choix des solutions optimales pour atteindre les performances
attendues. Le point de vue économique vise à contrôler le niveau de dépenses (coûts) pour
réaliser le produit.
PV-C=M
M : Marge
PV : Prix de vente
C : coût
Coût programmé
2
0
15%
5%
1
0
Etudes Industrialisation Production
• Les coûts engagés suivent une progression inverse ; il faut donc être attentif en phase
d’étude puisque les prisses de décision (en papier) génèrent 75% du programme et
pourtant rien n’est encore réalisé.
La valeur d’un produit est une grandeur qui croit lorsque la satisfaction du besoin de
l’utilisateur augmente que le coût du produit diminue.
Satisfaction du besoin Qualité
V= =
Coût Coût
Phase A3-1
Phase A3-2
Phase A3-3
Phase A3-1 :
Cette phase fait appel aux outils de créativité. Elle a pour objectif de recenser le maximum de
solutions possibles.
Le problème doit être considéré complexe et il doit assurer des services. Il est donc préférable
de raisonner fonction par fonction. C’est-à-dire :
Exemple :
S=S2+T1+U1 ou S=S4+T3+U4
NB : combinons des solutions permettant d’obtenir des variantes.
Décomposition de la phase A3-1 :
Proposition de solutions
Rechercher les
idées et solutions
Rechercher les
idées pour chaque
fonction
Contribuer les
solutions
Sélectionner les
solutions
Il s’agit de trouver le maximum des solutions. Il faut donc rechercher les fonctions Techniques
(FT) à partir des FS.
L’outil permettant l’enchainement est le FAST (Function Analysist System Technique). Son
élaboration s’effectue en répondant aux questions relatives aux fonctions.
Quand ?
Pourquoi ? Comment ?
Fonction
Quand ?
Il faut pour cela faire appel aux outils d’approche quantitative donc l’un est le remue de bing
story.
Pour l’application :
- La synectique ;
- L’inversion ;
- La combinatoire systématique ;
- Les méthodes aléatoires ;
- Les jeux phonétiques.
La synectique a pour objectif de recouvrir aux analogies de produire des solutions nouvelles.
Trouver
Problème P ?
Problème P’
L’analogie
Au problème
Exemple : l’analyse fonctionnelle du besoin d’un produit permet de ressortir une de ces
fonctions suivantes : transmettre l’énergie motrice au chariot.
Moteur Chariot X
pas à pas ou Y
FP
Sous-ensemble X
ou Y ou Z
Comment assurer cette transformation de l’énergie ? On peut par exemple interposer d’une
liaison hélicoïdale. La figure suivante visualise ce premier enchainement :
Transformer l’énergie de
Transmettre rotation du moteur en Interposer une
l’énergie au chariot énergie de translation du liaison hélicoïdale
chariot
Pourquoi ?
Comment ?
Assurer le Assurer la
guidage du transformation
chariot par
engrènement
Transmettre ET
OU
l’énergie au
chariot Transformer l’énergie de
rotation du moteur en Interposer une
énergie de translation du liaison
chariot hélicoïdale
Pourquoi ?
Comment ?
Lier la vis à
l’arbre moteur
Assurer la
rotation de la vis
Guider la vis en
rotation
S1
Assurer la
translation de
l’écrou Lier l’écrou au
chariot
Interposer une
liaison
hélicoïdale Lier l’écrou à
l’arbre moteur
Assurer la
rotation de
l’écrou Guider l’écrou
en rotation
S2
La figure suivante explicite l’agencement des fonctions techniques de la solution S1 sous forme
d’un schéma :
FT13
Chariot
FT12
FT11
Moteur
Vis
FT2
Support