Faisceau Hertzien

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Faisceau hertzien

Un article de Wikipdia, l'encyclopdie libre. Aller : Navigation, rechercher Relais hertzien Un faisceau hertzien est un systme de transmission de signaux - aujourd'hui principalement numriques - mono-directionnelle ou bi-latrale et gnralement permanente, entre deux sites gographiques fixes. Il exploite le support d'ondes radiolectriques, par des frquences porteuses allant de 1 GHz 40 GHz (gamme des micro-ondes), focalises et concentres grce des antennes directives. Ces missions sont notamment sensibles aux masquages (relief, vgtation, btiments), aux prcipitations, aux conditions de rfractivit de l'atmosphre, aux perturbations lectromagntiques et prsentent une sensibilit assez forte aux phnomnes de rflexion (pour les signaux analogiques mais la modulation numrique peut, au moins en partie, compenser le taux d'erreur de transmission d ces nuisances). cause des limites de distance gographique et des contraintes de "visibilit", le trajet hertzien entre deux quipements d'extrmit est souvent dcoup en plusieurs tronons, communment appels "bonds", l'aide de stations relais. Dans des conditions optimales (profil dgag, conditions goclimatiques favorables, faible dbit, etc.), un bond hertzien peut dpasser 100km.

Sommaire
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1 Signal transmis 2 Facteurs pouvant affecter la propagation

2.1 Propagation en espace libre et dgagement


2.1.1 Rfraction atmosphrique 2.1.2 Dgagement / diffraction 2.2.1 Phnomnes de guidage 2.2.2 Attnuations dues aux hydromtores

2.2 Guidage et prcipitations


2.3 Rflexion, trajets multiples 3.1 Calcul du bilan de liaison 3.2 Dfinition des marges 4.1 Protection Hot stand-by 4.2 Diversit d'espace et de frquence 4.3 Gain sur les bilans 4.4 Choix de la diversit

3 Bilan de liaison

4 Dispositifs de contre-mesure

5 Annexes

5.1 Notes et rfrences 5.2 Bibliographie 5.3 Liens externes

Signal transmis[modifier]
Pour chaque liaison hertzienne bi-latrales, deux frquences distinctes sont exploites; elles correspondent chacun des sens de transmission. La ressource hertzienne est sature en raison des multiples applications exploites (radiotlphonie, tldiffusion, transmissions militaires ou de scurit, etc.). Les bandes de frquences reprsentent donc une ressource rare et leur exploitation est rglemente par certains organismes officiels nationaux et internationaux. Dans le cas d'un rseau compos de plusieurs bonds ou de liaisons gographiquement proches, certains problmes d'interfrences peuvent apparatre, affectant la qualit des transmissions ou pouvant nuire d'autres transmissions. La dfinition d'un plan de frquences est cens minimiser les perturbations tout en optimisant l'efficience de la ressource spectrale exploite. Le signal source (vido, audio, donnes, texte, etc.) retransmettre est transpos en frquence par modulation. L'opration de modulation transforme le signal d'origine en bande de base, par un signal modul dit " bande troite", dans une bande passante dfinie et conforme aux normes exploites. En France, les modulations analogique (AM et FM) sont dsormais remplaces par des normes numriques :

4 ou 16 tats (QPSK, 4 QAM, 16QAM) pour les signaux de type PDH 64 ou 128 tats (64 QAM, 128 QAM) pour les signaux de type SDH

Le doublement du nombre d'tats rduit pour un dbit donn la bande passante ncessaire d'un facteur 2 (inversement pour une bande passante donne, il permet de doubler le dbit). En contrepartie, la moins bonne tolrance au bruit des signaux moduls suppose une rduction de la porte effective des liaisons. Le tableau suivant rsume les largeurs de bande ncessaires, en fonction des dbits numriques exploits en France ainsi que le type de modulation associe : Norme Dbit 4 tats 16 tats 64 tats 128 tats PDH PDH PDH PDH SDH 2x2 Mbit/s 4x2 Mbit/s 8x2 Mbit/s 16x2 Mbit/s 155 Mbit/s 3,5 MHz 7 MHz 14 MHz 28 MHz 1,75 MHz 3,5 MHz 7 MHz 14 MHz 56 MHz 28 MHz

Facteurs pouvant affecter la propagation[modifier]


Pour laborer avec prcision l'ingnierie de liaisons hertziennes en vue directe, il convient de suivre la recommandation UIT-R P.530-8 (ou suprieure), laquelle dfinit les paramtres de propagation les plus significatifs. Lorsqu'elle se propage, londe hertzienne subit principalement trois types dattnuations :

Celle correspondant son rayonnement en espace libre, laquelle est invitable et toujours fixe (de l'ordre de 140 dB en gnral) et parfois aggrave par la prsence d'obstacles. Celle provenant des variations alatoires des conditions climatologiques : guidage et prcipitations (dperditions pouvant atteindre une trentaine de dB). Celles engendres par certains phnomnes dinterfrences, consquences de la rflexion principale ou de multi-trajets, de perturbations electromagntiques, brouillages, fading... (dperditions pouvant atteindre une trentaine de dB).

Propagation en espace libre et dgagement[modifier]


La station mettrice rayonne. Les ondes lectromagntiques vhiculent une nergie par unit de surface qui dcrot comme le carr de la distance. De plus, sur lensemble du trajet parcouru par londe, il est impratif de veiller au dgagement de la liaison. Relief, vgtation, btiment interceptant le faisceau entranent des pertes dont il faut tenir compte. Lessentiel de lnergie est concentre dans la zone que lon appelle premier ellipsode de Fresnel . Ltendue de cette zone (quelques mtres plusieurs dizaines de mtres) varie proportionnellement avec la longueur d'onde et la longueur de la liaison. On veille donc au dgagement de ce volume.

Propagation en espace libre Rfraction atmosphrique[modifier] Ce volume toutefois nest pas fixe. Comme on le remarque sur le schma suivant, il faut tenir compte pour la dfinition de cette zone des conditions de latmosphre le long du trajet de londe. En effet, les rayons ne se propagent pas en ligne droite, mais suivent prfrentiellement les zones de fort indice lectromagntique, soit les couches de latmosphre les plus denses. C'est la rfraction atmosphrique. En fonction des paramtres climatiques, la disposition de ces couches change. Les rayons hertziens sont donc plus ou moins courbs vers la terre (super rfraction), ou au contraire, pointent vers le ciel (infra rfraction). Dans ce dernier cas, le dgagement de la liaison est rendu plus difficile. Il est donc ncessaire de mener des tudes statistiques pour quantifier la dure au cours de laquelle ces phnomnes pourront nuire la qualit de la liaison, et avec quelle intensit. On remarque que pour lensemble des calculs, cela revient donner une courbure moyenne au rayon. Une reprsentation commode, utilise dans la figure suivante, est de faire comme si les rayons voyageaient toujours en ligne droite, et de courber en consquence le profil des liaisons. Cela facilite notamment la description de la gomtrie des rayons rflchis. On introduit donc un rayon terrestre apparent , tenant compte de la dformation virtuelle de la terre vis--vis des ondes propages. Il est dduit du rayon rel par un paramtre, appel facteur K, traduisant le gradient vertical de condice de rfraction. Sa valeur mdiane en Europe est denviron 4/3.

Deux reprsentations d'un profil radio-lectrique: terre droite et faisceau non courb (rose), terre courbe et faisceau droit (vert) Dgagement / diffraction[modifier] Lellipsode de Fresnel est parfois partiellement obstru par un obstacle. On distingue habituellement trois types dobstacle : lame, pour des obstacles minces , rugueux, pour une paire dobstacles de type lame sphrique, pour des obstacles obstruant le faisceau sur une distance importante.

Pour chacun, des mthodes de calcul permettent de prvoir lattnuation supplmentaire prendre en compte dans les bilans. Dans le cas o lobstacle obstrue sur une portion trop importante le rayon, la liaison peut toujours tre tablie, mais cette fois-ci par diffraction (mthode de calcul spcifique).

Guidage et prcipitations[modifier]
Certaines caractristiques du milieu propagateur sont donc alatoires . Pour celles-ci, on a recours des statistiques climatologiques (par ex. la concentration moyenne en vapeur deau). Il convient de considrer principalement deux phnomnes : Phnomnes de guidage[modifier] Pendant un certain temps, les conditions atmosphriques peuvent entraner un guidage du faisceau, gnralement en super rfraction. Le rsultat est alors similaire un dpointage dantenne. La probabilit doccurrence, sur le mois quelconque, de ces vanouissements non slectifs est donne dans l'UIT-R P.530-8 par un paramtre statistique appel facteur PL (de 2% 30% en France). Dans les dernires versions des avis UIT-R P.530, un autre paramtre est utilis : le gradient dN1. Ce phnomne de guidage est dimensionnant dans l'ingnierie des liaisons dont la bande frquence est infrieure 15GHz. Il rduira la longueur possible du bond pour des exigences de disponibilit donnes. Attnuations dues aux hydromtores[modifier]

Pour les FH de frquence suprieure 8 GHz, les prcipitations entranent des pertes galement considrables, dautant plus que le taux de prcipitation (en mm/h) et la frquence sont levs. De plus, la phase de ces prcipitations influence galement l'attnuation du signal. Ainsi la neige, qui a une trs petit constante dilectrique, a beaucoup moins d'influence que des gouttes de pluie de mme masse. La neige fondante, d'autre part, allie le large diamtre des flocons et le coefficient de la pluie pour crer un obstacle plus important que les deux sparment que l'on nomme la bande brillante. Ainsi le passage d'une onde de 10 cm dans cette bande rencontre de trois 30 fois plus d'attnuation que dans la pluie sous la bande[1]. En France, l'intensit de pluie dpasse 0,01% du temps varie, selon la rgion, de 22 60 mm/h sur l'anne moyenne. Ce phnomne de prcipitation est donc dimensionnant dans l'ingnierie des liaisons dont la bande frquence est suprieure 8 GHz. Il rduira la longueur possible du bond pour des exigences de disponibilit donnes. L'onde est galement partiellement disperse sur la polarisation croise (phnomne de transpolarisation). Attnuation et transpolarisation sont plus marques pour un signal en polarisation H (horizontale).

Rflexion, trajets multiples[modifier]


Le signal reu est la somme du signal principal, et de tous les signaux rflchis (sur le sol, la vgtation, et surtout les tendues deau). Les interfrences gnres entre tous ces signaux entranent des sur-champs et des sous-champs parfois extrmement importants mais galement des distorsions (vanouissements slectifs). La rflexion principale est le phnomne de multi-trajet dominant. Il existe cependant dautres cas dimportance.

Les rflexions multiples dans une couche de guidage, le conduit atmosphrique jouant un rle semblable un guide donde : londe rebondit sur les bords du conduit. La scintillation : lors du survol dune fort par exemple, une partie de londe se propage travers les arbres, subissant de fortes transpolarisations, et dphasages. Le champ dinterfrence rsultant est trs instable.

Bilan de liaison[modifier]
Le schma synoptique typique d'un faisceau hertzien est donn ci-dessous :

Calcul du bilan de liaison[modifier]


Les caractristiques des quipements d'extrmit prendre en compte pour le calcul du bilan nergtique sont : Puissance d'mission : C'est la puissance du signal que l'quipement hertzien peut dlivrer. Elle est couramment comprise entre 20 et 30dBm. Seuils de rception : Dfinis par rapport un taux d'erreur binaire donn (TEB=10-3 ou 106), ils traduisent la capacit pour le rcepteur traiter le signal affaibli aprs propagation (vis-vis du bruit thermique). Dpendant de la bande de frquence, du dbit et du type de modulation, ils sont gnralement compris entre -70 et -95dBm Pertes de branchement (guide d'onde, connectique) : Pour les quipements ne prsentant pas d'antennes intgre, il est ncessaire de relier par un cble coaxial ou un guide d'onde l'metteur/rcepteur l'antenne. Ces dports induisent des pertes liniques de 1 plusieurs dB, auxquels s'ajoutent les pertes dues aux connecteurs et autres lments de branchements. Gain de l'antenne : Les antennes, principalement paraboliques, apportent un gain de puissance (de l'ordre de 25 45dB) d'autant plus grand que leur diamtre est important. La directivit du faisceau augmente avec la bande de frquence et les diamtres de l'antenne. L'obtention du bilan de liaison repose sur le constat simple : la station distante doit recevoir un signal tel qu'elle puisse le retranscrire avec un taux d'erreur acceptable, au regard des exigences de qualit de la liaison. Le bilan de liaison, sommation de la puissance mise et de tous les gains et les pertes rencontrs jusqu'au rcepteur, doit donc tre tel que le niveau de signal reu soit suprieur au seuil de rception.

Cependant, si les caractristiques d'mission/rception du FH jusqu' l'antenne peuvent tre connus avec prcision, il est en revanche impossible de connatre tout instant les caractristiques du milieu traverse par les ondes.

Dfinition des marges[modifier]


Les critres de performance d'une liaison dfinissent les pourcentages de temps allous au cours desquels le signal doit tre reu avec une qualit et une disponibilit suffisantes.

Les objectifs de qualit se rfrent au mois quelconque et se traduisent par les critres suivants : Seconde Errone (au moins une erreur) et Seconde Gravement errone (dont le TEB est >10-3). La qualit d'une liaison est principalement affecte par les phnomnes de trajets multiples. Les objectifs de disponibilit se rapportent une priode d'observation plus longue : TEB>103 pendant au moins 10 secondes conscutives. En dehors des avaries matrielles et des oprations de maintenance, la disponibilit d'une liaison est principalement affecte par les phnomnes de guidage et les attnuations dues aux hydromtores. tant donn les conditions fluctuantes de propagation qui peuvent dgrader voire interrompre occasionnellement la liaison, on dfinit en rception les marges de fonctionnement permettant de remplir ces critres. La marge au seuil : Pour compenser la majorit des pertes occasionnelles de puissance (vanouissements non slectifs) que subit le signal, la rception se fait avec une marge appele marge uniforme ou marge au seuil. Cest la puissance que lon pourra perdre par dgradation des conditions de propagation sans perdre pour autant affecter les performances la liaison. La marge slective : Comme on l'a vu, le signal ne subit pas quun affaiblissement au cours de la propagation. Il subit galement des distorsions. Cela complique encore la tche de rception. Pour traduire la capacit dun quipement traduire correctement un signal entach de distorsion (superposition du signal direct avec ses rpliques retardes), on introduit une marge dite slective, qui dcoule de la caractristique de signature du rcepteur. La prsence dun perturbateur (par exemple une autre liaison mettant sur une frquence trop proche) peut galement amener une dgradation du seuil effectif du rcepteur, et rduit par consquent ces marges.

Dispositifs de contre-mesure[modifier]
Des dispositifs permettent d'amliorer la disponibilit et la qualit des liaisons, aussi bien vis-vis des alas de propagation que de la fiabilit des quipements. Il est par exemple possible de doubler la liaison mais il existe des moyens moins lourds et moins coteux.

Protection Hot stand-by[modifier]


Il est possible d'opter pour une configuration d'quipement dite de veille active (Hotstand-by), afin de pallier les ventuelles dfaillances de matriels. On peut galement ajouter une "diversit" : il s'agit d'un deuxime canal distinct la liaison. lmission, en cas de dfaillance de lmetteur, on bascule automatiquement sur un deuxime metteur, de secours. Celui-ci est donc inactif la majeure partie du temps. En rception, les deux rcepteurs reoivent. Lquipement choisit automatiquement la voie par laquelle le signal est le meilleur. En cas de panne, lun des deux chemins reste toujours disponible, et permet le dpannage sans interruption de la liaison.

Diversit d'espace et de frquence[modifier]


En introduisant une diversit on peut tirer parti des phnomnes dinterfrence voqus plus tt. Diversit d'espace : Un des principaux problmes dj mentionn concerne la prsence dun rayon rflchi en plus du rayon direct qui entrane la formation dinterfrences dans le plan vertical des antennes de rception. La puissance mesurable prsente donc des pics de surchamp et des creux de sous-champ suivant un axe vertical. Lide est de placer une deuxime antenne de rception distante de la premire dune demi frange dinterfrence, ou dun multiple impair de celles-ci, de manire ce que les champs principal et de diversit soient

corrls en opposition. Le champ combin permet ainsi de saffranchir trs largement des instabilits du champ dues aux rflexions ou aux trajets multiples.

Champs reus sur chaque antenne sparment suivant les fluctuations atmosphriques (K). Le champ combin (maximum des deux) est liss. Diversit de frquence : lide est semblable celle de diversit despace. Il sagit galement de combiner deux champs dont les dphasages sont complmentaires. On exploite cette fois-ci les diffrences de proprits de propagation des ondes de frquences voisines. On met ainsi de faon redondante sur un deuxime couple de frquences, prfrentiellement sur une polarisation croise. Diversit mixtes et hybrides : il est possible galement de proposer des configurations mlant les deux types de diversit prcdents. On peut ainsi mettre deux frquences diffrentes sur les deux antennes de diversit despace (on parle alors de diversit quadruple). Il est galement possible de placer une seule antenne croise dun ct, et de profiter de la diversit despace en rception de faon dissymtrique (diversit triple).

Gain sur les bilans[modifier]


Selon les liaisons envisages, ces techniques permettent de maintenir une puissance reue stable quelques dB alors quen leur absence, les vanouissements de champ pourraient atteindre jusqu 40 dB. Les gains obtenus par ces mthodes se mesurent en termes de qualit accrue, bien que les marges uniforme et slective restent identiques. Elles ne prsentent de vritable intrt que pour les situations o les rflexions sont prdominantes (liaison fort survol dtendues trs rflchissantes : eau, plaines dsertiques) et la probabilit doccurrence de trajets multiples leve (liaisons longues ou dans des zones fort facteur PL).

Choix de la diversit[modifier]
La diversit de frquence prsente lavantage de ne ncessiter quune seule antenne. Les efforts sur les structures portantes sont donc moindres ; leur taille peut galement tre moindre. En revanche, une fois donnes les hauteurs dantenne, lcart optimal en frquence est fixe. Cette exigence nest pas toujours compatible avec les plans de frquence imposs par ailleurs. Elle prsente galement un rendement spectral faible La diversit despace ncessite deux antennes (y a-t-il la place sur le pylne correspondant l'espacement voulu ?) mais leur taille est souvent moindre. Par ailleurs, la mthode prsente lavantage dune plus grande souplesse, et de performances gnralement suprieures. Elle est de plus conome en frquences, ressource combien rare.

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