1_Amortissement_Ordre2_v2
1_Amortissement_Ordre2_v2
1_Amortissement_Ordre2_v2
La plupart du temps, on rencontre des circuits RLC série (ouverture d'interrupteur) ou des circuits
L-RC (inductance en série avec une cellule RC parallèle, cas d'un filtre LC de sortie).
R
i
i
L
E C
R
E
Le document aura pour objet l'étude de ces deux circuits avec une explication détaillée des circuits
d'amortissement pour les deux schémas.
1/12
1. Etude transitoire théorique du circuit RLC série
Dans la suite du document, nous allons nous intéresser principalement à l'amortissent des circuits,
noté m, afin de prévoir le comportement transitoire rencontré dans certaines situations comme
l'ouverture ou la fermeture d'interrupteurs.
Un autre exemple, toujours dans le cadre des convertisseurs statiques concerne la mise en route des
convertisseurs. En effet, un Boost au démarrage doit faire l'objet d'un démarrage en douceur, soft
start. Sinon un fort courant transitoire peut circuler entre l'inductance d'entrée et le condensateur de
sortie qui n'est pas chargé.
Dans ce chapitre on va simplement rappeler le résultat du transitoire RLC série lorsque ce dernier
est attaqué par un échelon de tension E, avec un condensateur déchargé.
di 1 d 2i di i
E= L + R⋅i+ ∫ idt (eq. 1.1), cad L 2 + R + =0 soit encore
dt C dt dt C
d 2i R d i i
+ + =0 .
dt 2
L dt LC
En écrivant classiquement ωn =
courant dans le circuit :
2 1
LC
R C
et m= ⋅
2 L √
, on retrouve l'équation classique qui régit le
d 2i di
+2m ωn +ω 2n i=0 (eq. 1.2)
dt 2
dt
E
u (t )= E− ⋅e−m ω t cos( √ 1−m2 ωn t+φ)
n
(eq. 1.4)
√1−m 2
2/12
La figure ci-dessous illustre des résultats de simulation pour diverses valeurs de R, donc de m :
Remarque importante : sur la figure 1b, on voit que même si l'amortissement est nul (ou
quasiment), la tension ne peut, au pire, que doubler.
dv
On trouve le courant simplement à partir de l'équation 1.4, en écrivant i=C soit :
dt
−m
i(t )= E C ωn⋅e−m ω t cos( √ 1−m2 ω n t+φ)+ E C ωn⋅e−m ω t sin ( √ 1−m2 ωn t+φ) ,
n n
√ 1−m 2
m
[sin ( √ 1−m ω n t+φ)− cos( √ 1−m ωn t +φ)] (eq. 1.5)
−m ω n t 2 2
i(t )=E C ω n⋅e
√ 1−m 2
Remarque importante : si le circuit est très peu amorti (m proche de 0), alors le cosinus devient
sin ( √ 1−m ω n t+φ) dont l'amplitude maximale
−m ω t 2
négligeable et on obtient : i(t )≈ E C ωn⋅e n
est :
̂i ≈ E C ω n= E C
L √ (eq. 1.6)
3/12
2. Expression des fonctions de transfert des deux systèmes
Dans les deux cas, exprimons le courant i(p) en fonction de e(p) de manière à exprimer la fréquence
de résonance et surtout le facteur d'amortissement.
En s'appuyant sur le circuit de la figure 1.1.a, on obtient la relation de Laplace qui suit :
1
( R+ L p+ )⋅i( p)=e ( p) ,
Cp
soit (1+RCp+ LC p2 )⋅i ( p)=Cp⋅e ( p) , soit encore
i ( p) Cp
= .
e ( p) (1+ RCp+ L C p 2 )
Le numérateur importe peu en terme de régime transitoire. On peut se reporter à l'annexe pour s'en
convaincre. Intéressons nous surtout au dénominateur. La forme classique du dénominateur pour un
2⋅m⋅p p 2
second ordre est : D ( p)=(1+ ω n + 2 ) , on en déduit alors :
ωn
1 1
ωn = , soit f n= et
√ LC 2π√LC RLC
série
R C
m= ⋅
2 L √ (1)
Remarque : le circuit résonant idéal ne contient pas de résistance. C'est donc pour R=0 que cet idéal
sera atteint (L pure) avec une résonance infinie. Le résultat était donc prévisible.
b- Circuit L-RC
En s'appuyant sur le circuit de la figure 1.1.b, on obtient la relation de Laplace qui suit :
i ( p) 1 1+ RCp 1 1+ R.C.p
= = = ⋅
V e ( p) R 2
R.L.C.p + L . p+ R R L
Lp+ 1+ . p+ L.C.p 2
1+R.C.p R
4/12
Par identification au dénominateur on trouve
1 1
ωn = , soit f n= et
√ LC 2π√LC L-RC
1
m= ⋅
2R C
L
√ (2)
Remarque : le circuit résonant idéal ne contient pas de résistance. C'est donc pour R= que cet idéal
sera atteint (C pur) avec une résonance infinie. Le résultat était donc prévisible.
5/12
Pour amortir le circuit, il faudrait donc augmenter la
résistance (1). Cela n'est pas possible sous peine de sacrifier
R
le rendement global. La solution consiste à ajouter un circuit i
R'C' en parallèle sur le condensateur (figure 3.3).
Cela empêche le courant continu de traverser R' et donc de L
V0
ne pas sacrifier le rendement :
R' C
R'
V0 C V0 C
R R
C'
Fig 3.4 Filtre de sortie d'une Fig 3.5 Filtre de sortie amorti avec
structure Buck par exemple un snubber
Le circuit va fortement résonner à faible charge (R élevée). Là encore, on peut agir sur
l'amortissement de manière dynamique en ajoutant en parallèle sur R une résistance R' de faible
valeur via un condensateur C' qui bloquera le courant continu. C' sera choisi largement plus grand
que C. Le schéma de la figure 3.5 donne le schéma du filtre avec l'amortisseur R'C'.
Afin de choisir les composants R' et C', il est important de bien comprendre la cellule complète de
la figure 1.3. Nous allons pour cela faire des approximations sur cette cellule afin de mener des
calculs assez simples, puis nous vérifierons sur le modèle complet l'impact des simplifications.
La première approximation que nous pouvons faire, c'est simplifier R en l'annulant purement et
simplement. En effet, ce circuit se rencontre typiquement dans un interrupteur (MOS ou diode) et la
résistance R est classiquement inférieure à 50m.
Enfin, sur le schéma de la figure 1.3, on peut distinguer deux circuits résonants, et ce d'autant plus
que les condensateurs sont très différents. A titre d'exemple, nous allons choisir les valeurs
suivantes :
6/12
Nous obtenons donc deux fréquences de résonances :
– circuit LC, fn = 35MHz
– circuit LC', fn = 2,3MHz
Le circuit peut alors se décomposer en deux parties
Circuit L-R'C
i
L
100nH
Circuit de départ RLC série Circuit adapté avec snubber C' est un V0
court circuit
dynamique à R' C
la résonance 200pF
R
i L
i de LC 35MHz
R est 100nH
négligé V0
L Circuit R'LC' série
V0
R' C
200pF i
C L
C' 47nF C est un 100nH
circuit V0
ouvert à la
résonance R'
de LC'
2,3MHz
C' 47nF
Avant d'aller plus loin, une remarque s'impose : le circuit RLC de départ a disparu. En effet, le jeu
entre L et C se fait maintenant non plus sur un format RLC série, mais sur un format L-R'C. Cela
impose contrairement à une fausse première intuition, qu'il ne faut pas chercher a obtenir une
résistance R' trop grande, sinon on va au contraire amener des oscillations. La résistance R' ne devra
donc pas être trop grande.
Inversement, le condensateur C' amène un second phénomène de résonance, ce coup ci de type
série. Cette oscillation va se faire à fréquence plus basse (vu que C' est bien plus grand que C). Mais
ici, R' ne devra pas être trop petite. Sinon, le circuit va à son tour se mettre à résonner.
Un compromis est donc à trouver pour gérer l'amortissement des deux circuits.
Ci contre le schéma de
simulation Spice qui permet
d'obtenir le transitoire ainsi que
le diagramme de Bode du circuit
pour deux valeurs extrêmes de
R' : 0,5 et 100.
7/12
On observe ci dessous les résultats fréquentiels et transitoires :
R' = 100 →grosse résonance HF, le circuit L-R'C n'est pas amorti'
R' = 0,5 →grosse résonance « BF », le circuit R'LC' série n'est pas amorti
8/12
3.1.1. Choix de la résistance R' quand C' >> C
Il est assez facile de déterminer par essai erreur la valeur optimale qui permettant d'obtenir l'allure
de la tension souhaitée en sortie.
On peut aussi simplement poser que les amortissements sont égaux pour les deux circuits LC. Il
suffit d'écrire (1), (2) :
m=
1
√
L R' C '
⋅ = ⋅
2R ' C 2 L
, soit
√ R ' 4=
L2
C⋅C '
cad R '=(
L 2 1/ 4
C⋅C '
)
100n 2 1/ 4
Faisons l'application numérique dans notre cas, R '=( ) = 5,71
200p⋅47n
Voici les résultats obtenus pour cette valeur de résistance qui donne un amortissement de 2
environ :
Fig 3.10a Transitoire pour R'=5,7 . Fig 3.10b réponse fréquentielle pour R=5,7 .
NB: Une simulation a été faite en mettant 100m comme résistance série R (négligée jusque là). La
modification de la courbe transitoire est imperceptible. Ce qui montre bien la validité de
l'hypothèse.
9/12
3.1.2. Choix de C'
Le circuit de départ RLC série, comme nous l'avons dit, se rencontre typiquement au niveau d'un
interrupteur (MOS, diode) à l'ouverture du circuit. Or dans cette situation, C' ne pourra pas être
choisi avec une valeur trop importante. Le choix sera probablement contraint par des problématique
de période de découpage, de dissipation d'énergie entre deux commutation dans R' …
Dans le paragraphe précédent, nous avons volontairement caricaturer la situation en choisissant C'
très grand devant C. Cela permet de rendre « indépendant » les deux résonances, on considérant un
condensateur ouvert, puis l'autre fermé. Cela nous permettait d'exploiter des relations bien connues
du second ordre.
Fort de l'expérience qualitative que nous avons tirée du chapitre précédent, à savoir :
– le circuit de départ RLC est de type série, il se transforme en un série L-R'C (HF) par ajout
du snubber,
– la résistance R' du snubber ne doit donc pas être trop forte,
– il se crée un second circuit résonant, ce coup ci de type sérié, R'LC' (« BF » tout est relatif!),
– la résistance R' du snubber ne donc pas être trop faible,
– → R' trop grand on obtient des oscillations HF,
– → R' trop faible on obtient des oscillations « BF ».
nous allons expérimenter par simulation Spice, avec C' seulement 3 fois plus for que C.
a- C' = 3C (= 600pF)
Avec cette valeur, des simulations transitoires ont été tentées avec à chaque fois des résistances
différentes. L'optimum qui a été trouvé (dépassement et nombre d'oscillations) est pour R' aux
environs de 20 .
Il est donc impossible de faire mieux avec C' aussi faible. Ceci étant, si l'on compare à la figure
3.2b, la situation s'est clairement améliorée.
10/12
b- Choix de C' moins arbitraire
Si C' >> C, il n'y a aucun soucis pour déterminer R' (voir 3.1.1). Si C' est proche de C, on voit qu'on
peut trouver R' de manière empirique, mais on arrivera à une limite au niveau de la résonance.
Pour contourner l'obstacle, on pourrait essayer d'appliquer les concepts adaptés au cas C' >> C et
déterminer finement le rapport C'/C qui permettrait par exemple d'obtenir m = 0,707 correspondant
à un très léger overshoot.
Le résultat pratique serait probablement différent des calculs mais il serait intéressant de voir à quel
point les résultats divergent.
L 2 1/ 4
( )
C⋅C ' C ' 1/ 2 C ' 1/ 4
m= ⋅( ) =
2 L 2⋅C 1/ 4
1
1 1/ 4
en notant C '= k⋅C , on obtient m= ⋅k
2
et
√
R '=
L −4
C
⋅k
On obtient donc dans notre cas C' = 800pF. La résistance vaudrait donc 16.
11/12
Conclusion : la méthode proposée ne fonctionne pas bien. En effet, si l'on pouvait s'autoriser à
penser deux circuits résonants distincts, ceux ci auraient pour fréquences de résonance (après
calcul) de 1,8MHz et 3,6 MHz ce qui est bien trop proche pour pouvoir effectivement obtenir une
bonne approximation.
Par contre, la résistance de 16 déterminée par calcul est relativement bien calculée, elle
correspond à peu de choses à l'optimum.
Prenons K=10, ce qui devrait améliorer les choses (amortissement meilleur et éloignement des
fréquences propres) :
On obtient C' = 2nF, R'=12,5.
La situation s'est un peu améliorée, mais on toujours le léger dépassement. Encore une fois, si l'on
compare ce tracé à celui de la figure 3.2b, on constate l'amélioration.
Pour un circuit RLC série, typiquement rencontré au niveau d'un MOS ou d'une diode à la
commutation, le moyen d'amortir les oscillations propres est d'ajouter un amortisseur (snubber) R'C'
en parallèle du C.
Ce faisant, et en considérant que C' >> C, on peut dégager deux circuits résonants dont les
fréquences sont assez proches, dont les amortissements sont antagonistes vis à vis de R'. Un
compromis est à trouver.
En supposant que C' = k.C avec k >> 1, on peut faire une analyse simple qui conduit à :
1
R '=
√ L −4
C
⋅k
Cette relation conduit à une valeur proche de l'optimum, même si k n'est pas très grand devant 1.
Enfin, pour annuler complètement le dépassement lors de la résonance, il est nécessaire d'avoir une
valeur de k très grande, 100 typiquement. Ce qui fait que le dépassement ne peut pas être totalement
annulé. Par contre le nombre de période peut être facilement réduit (1 à 2 périodes) pour une valeur
petite de k, 4 typiquement.
12/12