CHAPITRE 3

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Chapitre 3 : Ma liberté n’est-elle qu’une illusion ?

Introduction : comment comprendre la question ?

a) Analyse

« n’est-elle que » renvoie directement à une limitation. On limiterait la portée de ce qu’on appelle
liberté. Ou alors ça serait une négation, si elle « n’est-elle » n’est pas ce qu’elle prétend être, une
illusion.
On dit « Ma liberté » mais c’est différent de « La liberté ». « La liberté » est un contexte général
et « ma liberté » on l’encre dans le fait de l’être humain là où elle semble avoir le plus de
pertinence, l’intérêt est que l’on parle du vécu de la liberté, quelque chose de plus concret.
Une illusion c’est quand on sait ce que sait mais qu’on ne peut pas le corriger ou quelque chose
que l’on sait mais pas au début. Il peut y avoir des illusions indépassables que l’on peut
éventuellement évoquer ou envisager qu’on ne peut même pas dépasser intellectuellement.
L’inconscient chez Freud relève peut-être de ça.

b) Problématique

- Le langage ordinaire / l’action / la liberté psychologique.


On décrit l’action. On décrit le fait que les êtres humains ont un corps qui sont rattachés à des
actions. « Libre » décrirait des actions intentionnelles qu’on peut rattacher à des motifs et non à
des causes. Cela relèverait d’une activité de l’esprit. Il y a un certain « holisme », un ensemble,
un déterminisme social dans la théorie, les éléments d’une théorie vont ensemble. Nous pensons
que certaines de nos actions ne dépendent de rien.

- La morale et la politique.
Quand on parle de liberté on parle moins d’une réalité que d’un processus. Ça serait un devenir
libre. Pour la liberté morale et politique on va parler d’autonomie. L’autonomie c’est être sa
propre source normative, l’auteur de la règle qui te limite, s’imposer des règles.
« Obéir à une loi que l’on s’est soit même prescrit, cela est liberté » Rousseau. Au fond quelqu’un
qui désobéi à la loi c’est un délinquant, donc il n’est pas libre. L’un des intérêts de la prison est de
ne plus violer la loi donc il est libre donc « mettre un délinquant en prison c’est le forcer d’être
libre ».

- La liberté métaphysique
On a un secteur où la machine aujourd’hui est un candidat où on peut tester cette idée de liberté.
Le rapport à la causalité, parle de la liberté c’est construire une sorte de monstre logique qui
serait une causalité libre, une causalité finale.
Il y a un lien entre la liberté et la raison.
Est-ce que l’on peut être libre lorsque l’on agit contre la raison ?
Il y aurait quelque chose dans le fait d’avoir un esprit, un pouvoir d’échapper à l’ordinaire du
monde cause

I. La liberté : une puissance extraordinaire ?

Au XVIIème siècle, la science prend son essor et ne laisse pas la place à la liberté.
Il suffit d’affirmer que la liberté ultime est d’agir en étant indifférent. On pourrait nommer ces gens
les indifférentismes.
Texte 1 : René Descartes, Médiation IV, 1641.
Il y a des facultés dans l’esprit. La volonté serait différente de toutes ces facultés. On peut tout
faire l’expérience de ce qu’est la volonté. C’est une grandeur non liée, non relative, absolue,
infinie.
« Dieu sait tout, Dieu veut des choses, Dieu peut des choses ». Quand Dieu décide de suspendre
des lois qui a rependu dans son royaume c’est un miracle.
18/10/24

La plus haute liberté c’est l’indifférence.


L’âne de Buridan montre que l’indifférence n’existe jamais vraiment.
1ère information : j’ai une volonté que j’expérimente.
2ème information : contradiction par Descartes, la volonté est moins forte que celle de Dieu.
La volonté s’accompagne de la puissance et de la connaissance donc Dieu étant omniscient et
omnipotent à une volonté infinie, ce qui créé une différence entre la volonté de Dieu et la volonté
de l’individu.
 La trahison de Judas
 Le viol de Lucrèce (fille d’un roi romain)
Leibniz = théodicé, il rend justice à Dieu après le tremblement de Terre de Lisbonne.
L’expression de la volonté se passe par le registre de l’intellectuel ou/et par le registre matériel.
La volonté : Notre capacité à agir et en même temps à décider.
Il y a un sentiment d’indépendance à des forces extérieures (exemple : la soif = tu vas boire mais
possibilité de ne pas le faire).

Descartes est d’accord pour dire que parmi les actes libres, on peut être indépendantiste. Selon
lui il y a la théorie et la pratique puisque la connaissance relève de la pratique. C’est un
antagoniste de la vérité.

1) Le fondement cartésien de la liberté


Une apparence est un concept oppositionnel, un concept qui existe qui s’il s’oppose à quelque
chose et qui est relatif à quelque chose.
L’apparence est une fugitivité instable, elle est incomplète et inachevée ce qui est assez négatif.
Il y a une dialectique naturelle entre vérité et apparence. Les apparences semblent nous
préparer à la vérité. La vérité semble accomplir l’apparence. Les apparences sont multiples alors
que la vérité il y en a qu’une seule. L’apparence passe par les sens alors que la vérité passe par
l’esprit et mobilise des arguments (scientifiques ou autres). L’apparence évolue dans le temps
alors que la vérité se base sur l’être.
06/11/2024

« L’indifférence est le plus bas degré de la liberté » Descartes


Descartes change de perspective : L’homme est toujours libre mais plus ou moins.
On a beau avoir une volonté infinie : La puissance et la connaissance sont indispensables.
« si je connaissais toujours clairement ce qui est vrai et ce qui est bon, je ne serais jamais en
peine de délibérer quel jugement et quel choix je devrais faire ; et ainsi je serais entièrement libre,
sans jamais être indifférent. »
Chez l’homme nous affirmons plus que nous savons.
Théodicée : Justice de Dieu / justice rendue à Dieu

2) L’objection du déterminisme

Texte 2 : L’application du « programme » déterministe laisse-t-elle une place à la liberté ?


Déterminisme : métaphysique implicite de la science moderne.
Principe de causalité : tout évènement a une cause, quand tu affirmes le principe de causalité tu
exclu des évènements que tu ne peux pas relier à une cause. Ensuite, principe de régularité :
même causes = mêmes effets. Il faut aussi dans ce principe de causalité, de dire qu’il faut que la
cause soit cause suffisante de son effet.
Le déterministe consiste à dire simplement qu’on peut appliquer le principe de causalité à tous
les évènements de l’univers.
L’homme n’est pas libre, il est soumis à la causalité, au déterminisme.
Laplace fait une hypothèse « une telle intelligence elle pourrait embrasser dans la même formule
les mouvements des plus grands corps de l’univers et ceux du plus léger atome : rien ne serait
incertain pour elle, et l’avenir, comme le passé seraient le présent à ses yeux ». Tu verrais le
passé et l’avenir comme tu vois le présent. Tout serait le present.
« Tous les efforts que nous faisons tendent à le rapprocher sans cesse de l’intelligence que nous
venons de concevoir, mais dont il restera toujours infiniment éloignée ».
Le déterminisme a deux facettes :
- une facette ontologique : Le déterminisme prétend nous dire ce qu’est le réel
- une facette gnoséologique : Ne renvoie pas à l’être des choses mais à la connaissance
que l’on a des choses.
Quand tu adoptes un logiciel déterminisme pour expliquer le monde ça marche plutôt bien.
L’homme est une machine neuronale.
« L’identification d’évènements mentaux à des évènements physiques ne se présente donc en
aucun cas comme une prise de position idéologique, mais seulement comme l’hypothèse de
travail la plus raisonnable et surtout la plus fructueuse ».
Une volonté c’est un évènement mental. On peut identifier des évènements mentaux à des
évènements physiques.
Si la théorie est bonne alors le monde doit être comme la théorie.
Il y a plusieurs voies de sortie :
Si on changeait de registre, d’angle : cette histoire de liberté a-t-elle vraiment quelque chose à voir
avec la connaissance ? ça veut dire que mon intuition relève d’un autre registre que la théorie,
donc du registre de la pratique.
La liberté c’est l’enjeux de la morale.

3) Une synthèse possible entre liberté et déterminisme.

Spinoza, XVIIème siècle.


Spinoza considère que l’on devrait étendre cette nouvelle manière de faire de la science
(mathématiser, géométrique) avec Euclide. Au fond pourquoi les philosophes ne pourraient-ils pas
avoir un discours qui ressemble à un discours vrai, démontré.
Spinoza c’est un moniste pour lui, il n’y a qu’une substance. Cette substance, il l’appelle Dieu.
Quand Spinoza parle de Dieu il parle de « Deus sive Natura » (Dieu c’est-à-dire la nature). C’est
une philosophie de l’immanence : tout est dedans. La substance c’est l’ensemble du réel qui se
fait sous différentes manières sous plusieurs attributs. Il y a une infinité d’attributs mais une
seule substance. On retrouve en attribut chez Spinoza ce qui est une substance chez Descartes
(esprit et corps).
Logiciel de la substance corps : mécanique.
Logiciel de la substance âme : conscience.
On peut attendre qu’il nous propose qu’une explication pour ce qu’est le corps et l’âme puisque ce
sont que des attributs.
Il y a 5 parties dans l’éthique :
- 1 : Dieu ou la Nature.
- 2 : l’esprit
- 3 : affects
- 4 : servitude
- 5 : liberté
08/11/2024

C’est un auteur qui va affirmer un déterminisme intégral.

Texte 3 : La conception spinoziste de la liberté.


« Toute chose singulière n’existe et ne produit un effet que par l’action d’une autre chose
singulière et ainsi de suite à l‘infini » Partie 1, prop28, Spinoza. Version intégrale de son
déterminisme. Le contingent c’est ce qui aurait pu ne pas exister.
« Toute chose est déterminé » Partie 1, prop29, Spinoza.
Spinoza échappe un peu à ce dilemme parce qu’il repose sur comprendre et décider,
entendement et volonté. La volonté et l’entendement sont une seule et même chose pour lui. La
contrainte s’oppose à la liberté mais la nécessité suit complètement la liberté

II. Un changement de paradigme : la voie pratique

1. La liberté comme problème moral

La liberté ce n’est pas un objet c’est une condition de possibilité de notre moralité.
13/11/2024

Il y a une solution qui prend cette solution, celle de Kant. C’est un philosophe du XVIIIème siècle,
il est connu pour avoir écrit des critiques de la raisons (évaluation des conditions de possibilités
et les limites). Il écrit une critique de la raison pure et une critique de la raison pratique. La raison
sert à connaitre et à agir. Pour eux, la science est déjà achevée. Kant veut faire une théorie de la
connaissance. Comment justifier une science qui nous rapporte des vérités dans une position
septique. C’est l’empirisme. La connaissance c’est l’œuvre de plusieurs facultés qui
collaborent, le siège de la raison, la sensibilité et l’entendement. L’entendement c’est une
faculté de concept. La connaissance ce n’est pas simplement quelque chose qui vient de
l’experience mais c’est une experience qui est remise en forme avec des concepts.
L’empiriste c’est quelqu’un qui dit que tous les concepts viennent de l’expérience.
Pour Kant on a des concepts de manière innée. Parmi les concepts innés d’après Kant, qui
organisent l’expérience, il a un concept de causalité qui permet d’organiser les évènements qui
arrivent. On ne peut connaitre que des réalités qui se donnent dans l’expérience. Par exemple les
objets « âme » ou « Dieu » ce ne sont pas des objets dont on a des expériences sensibles donc
ce sont des objets dont on n’a pas connaissance. Finalement tous les évènements connaissables
doivent pouvoir être ordonnés par le concept de cause.
La raison est aussi une faculté de concept. La raison produit des antinomies (règles
contradictoires). Il y a une des antinomies de la raison qui est la liberté.
Texte 4 : L’antinomie kantienne de la liberté.
On est doté d’une liberté transcendantale, impertinente dans le champ de la connaissance mais
elle est inévitable, une condition dans l’action humaine. Nous sommes des êtres
fondamentalement moraux. C’est au moment où tu agis moralement que tu es libre. se retenir de,
s’empêcher de, c’est ça être libre.

2. La liberté comme réalité et concept politique.

Texte 5 : Les fondements du libéralisme : le principe de non-nuisance et le refus du paternalisme.

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