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Introduction au sys fiscal 1ère partie

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Titre du cours : Introduction au Système Fiscal (pour le grade d’Inspecteur Principal des

Impôts)

(1ère partie)

Introduction :

Le système fiscal fait référence à l'ensemble des règles, des lois et des procédures mises en
place par un gouvernement pour collecter des fonds auprès des individus et des entreprises afin
de financer les dépenses publiques. Il s’agit des règles juridiques relatives à l’assiette, la
liquidation et au recouvrement de l’impôt.

Le système fiscal algérien se compose de deux grandes parties distinctes, la première partie
s’intéresse à la fiscalité ordinaire qui s’applique sur l’ensemble des activités des personnes
physiques et morales, elle est constituée de la fiscalité directe et indirecte.

La deuxième partie touche à la fiscalité pétrolière qui vise les produits pétroliers ainsi que les
activités propres au secteur des hydrocarbures.

Le système fiscal algérien est un système déclaratif, sous réserve de droit de contrôle et de
vérification, les contribuables sont appelés à respecter leurs obligations fiscales et ils sont tenus
de souscrire, sous leurs propres responsabilités, les déclarations de leurs bénéfices, de leurs
revenus et de leurs chiffres d’affaires.

En effet, l’administration fiscale dispose de plusieurs techniques permettant de vérifier


l’exactitude des informations fiscales déclarées par le contribuable, à l’instar du contrôle fiscal
interne et externe afin de lutter contre la fraude et l’évasion fiscale.

II. les notions fondamentales :

1. définition et caractéristiques de l’impôt

1 .1 définition de l’impôt :

Les définitions de l’impôt sont nombreuses, elles mettent l’accent sur les caractéristiques de
l’impôt et sur sa fonction essentielle qui consiste à assurer le financement de l’Etat et des
collectivités territoriales.

On peut retenir la définition suivante :

« Les impôts sont des prestations pécuniaires mises à la charge des personnes physiques et
morales en fonction de leurs capacités contributives et sans contrepartie déterminée, en vue de
la couverture des dépenses publiques et de la réalisation d’objectifs économique et sociaux fixés
par la puissance publique »

Cette définition repose sur le principe de l’égalité de tous devant l’impôt. Elle exprime l’idée
de solidarité et d’égalité réelle face aux charge publiques et justifie la contribution des citoyens
aux dépenses, indépendamment des avantages reçus.
Mais il faut observer que l’impôt ne répartit pas toutes les dépenses publiques puisque certaines
de ces dépenses ne sont pas couvertes par des recettes fiscales.

1.2 les principales caractéristiques de l’impôt :

La notion de prélèvement :

L’impôt est un prélèvement pécuniaire et définitif. Sur le plan économique le prélèvement fiscal
joue un rôle important dans l’intervention et la régulation économique, il constitue, avec les
dépenses fiscales et les subventions, l’outil de prédilection de la politique budgétaire de l’Etat

L’impôt est obligatoire :

Ce caractère est lié à la légitimé de la puissance publique et au principe du consentement à


l’impôt, les contribuables sont tenus à l’obligation de s’acquitter de l’impôt sous peine des
sanctions en cas de retard, de dissimulation et de fraude fiscale.

L’impôt ne comporte pas de contrepartie et n’est pas affecté :

Il y a lieu de distinguer entre les redevances et des taxes :

• Les redevances sont réclamées en contrepartie d’un service public rendu et


généralement à un niveau proportionnel au montant de ce service
• Les taxes qui, en principe, rémunèrent également un service mais sans lien de
proportionnalité avec le service rendu, elles sont aussi obligatoires et définies par le
législateur.

Autrement dit, la différence entre une redevance et une taxe réside dans le fait qu'une redevance
est un paiement en échange d'un service ou d'une utilisation spécifique, tandis qu'une taxe est
un prélèvement obligatoire sans lien direct avec un service ou une utilisation particulière.

S’agissant de la non affectation des recettes fiscales, ça correspond à un principe budgétaire de


la comptabilité publique : l’universalité budgétaire.

L’impôt est définitif :

Le paiement de l’impôt est irrévocable et il n'est pas prévu de le rembourser ultérieurement. En


d'autres termes, une fois l’impôt est versé, il n’est pas récupérable sous forme de
remboursement, à moins que des erreurs ont été commises dans le calcul de l'impôt ou que des
circonstances particulières prévoient un remboursement.

3 les sources de droit fiscal :

Les différentes sources du droit fiscal correspondent à la hiérarchie des pouvoirs et à la nature
des textes par lesquels ils s’expriment : lois, règlements et conventions. Ces différents textes
n’ont pas la même force pour s’imposer aux contribuables, à l’administration ou aux Etats.
Les principales distinctions sont présentées dans le tableau suivant :

Sources Pouvoir correspondant portée


Les conventions Politique (Etats) S’imposent aux Etats
internationales signataire
La loi Législatif S’impose aux contribuables
et à l’administration
Le règlement (et les décrets) Exécutif S’impose à l’administration
et aux contribuables
La jurisprudence Judiciaire S’impose aux parties
concernées

3.1 les conventions internationale dites de « double imposition » :

Elles sont passées entre deux Etats dans le but de régler la situation fiscale des personnes
susceptible d’être imposées du fait de leur activité, de leur domicile ou de leurs revenus, dans
chacun des deux Etats concernés. Ces conventions conduisent le plus souvent à l’imposition
dans un Etat et à l’exonération dans l’autre.

3.2 La loi

C’est la principale source du droit fiscal. La constitution algérienne précise (article 82) que :
« Nul impôt ne peut être institué qu'en vertu de la loi. Les contribuables sont égaux devant
l'impôt. La loi détermine les cas et les conditions d’exonération fiscale totale ou partielle ».

Donc c’est le pouvoir législatif qui détient l’autorité principale en matière fiscale, à travers la
Loi de finances.

La loi de finances est annuelle (principe d’annualité de l’impôt,) elle définit les recettes et les
dépenses autorisée du budget de l’Etat. Elle est traditionnellement l’expression de la volonté
politique du gouvernement et résulte de l’initiative de l’exécutif qui la présente sous la forme
d’un projet de loi.

Certaines dispositions fiscales peuvent être prises par ordonnance par l’exécutif (après
autorisation du parlement.

3.3 Les règlements

Les lois sont complétées en vue de leur mise en application par les règlements, les décrets et les
arrêtés ministériels de niveau hiérarchiquement inférieure aux lois.

Les instruction et circulaires : viennent complétées l’ensemble et constitue la doctrine


administrative, cette doctrine résulte de l’interprétation des textes est opposable à
l’administration par les administrés eux même qui peuvent en contester la validité auprès des
tribunaux.

L’ensemble des lois, règlements, décret et arrêtés sont rassemblé dans les codes fiscaux et
répartis entre :
• Code des impôts directe et taxes assimilées
• Code des impôts indirects
• Code des taxes sur le chiffre d’affaire
• Code de l’enregistrement
• Code des timbres
• Code des procédures fiscales

Les codes fiscaux intègre également les dispositions résultant des lois de finances annuelles.

3.4 La jurisprudence : il s’agit des jugements rendu en matière fiscale et qui concerne le plus
souvent les contestations des contribuables d’une interprétation de loi par l’administration, le
juge est ainsi mené à préciser l’interprétation de la loi non seulement dans le litige et à l’égard
du contribuable concerné par l’instance, mais aussi pour compléter des notions de la loi qui n’a
pas définies avec assez de précision.

III Fondements du Système Fiscal

1. Les principes du système fiscal :

Les recherches en matière fiscale se sont basé à trouver des principes généraux régissant la
fiscalité afin de l'éloigner de l'arbitraire des autorités publiques. L'une des formulations les plus
remarquables de ces principes a été faite par Adam Smith.

Même si d'autres penseurs ont tenté par la suite de développer et d'adapter ces principes aux
évolutions économiques et sociales, Adam Smith a promu une approche de la fiscalité qui soit
juste, claire, prévisible et neutre. Ses idées ont influencé de manière significative le
développement des systèmes fiscaux modernes dans de nombreux pays.

Adam Smith, économiste et philosophe, est souvent considéré comme le père de l'économie
moderne. Il a écrit un ouvrage majeur intitulé "La Richesse des Nations" dans lequel il a abordé
plusieurs aspects de l'économie, y compris la fiscalité. Smith a formulé plusieurs principes
fondamentaux de taxation dans son œuvre :

Principe de justice fiscale : Selon Smith, le fardeau fiscal devrait être réparti de manière juste
et équitable entre les contribuables, en tenant compte de leurs capacités financières, de manière
à éviter les inégalités excessives et à promouvoir un certain niveau de justice sociale.

Principe de proportionnalité : Selon Smith, les citoyens doivent contribuer aux dépenses
publiques en proportion de leurs revenus. Ce principe établit que ceux qui ont plus de
richesses doivent payer plus d'impôts, mais pas nécessairement à un taux plus élevé. Ainsi, il
soutenait un système d'imposition progressive où les taux d'imposition augmentent avec le
niveau de revenu, mais de manière proportionnelle.

Principe de certitude et de commodité : Smith a souligné l'importance de la clarté et de la


prévisibilité dans la fiscalité. Il a argumenté en faveur de règles fiscales simples et transparentes,
évitant autant que possible les impôts imprévisibles ou arbitraires. Cela visait à assurer que les
contribuables comprennent clairement leurs obligations fiscales et puissent les satisfaire sans
difficulté excessive.
Principe de neutralité : Adam Smith a également plaidé en faveur d'une fiscalité neutre qui
n'entrave pas les décisions économiques des individus ou des entreprises. Il a soutenu que les
impôts devraient être conçus de manière à ne pas fausser les incitations économiques ou les
comportements des agents économiques. Cela signifie que les impôts ne devraient pas
décourager l'investissement, l'innovation ou le travail.

2. Objectifs du système fiscal (redistribution des richesses, financement des services


publics)

Les objectifs du système fiscal peuvent varier d'un pays à l'autre, mais ils incluent généralement
la collecte de revenus pour financer les dépenses publiques, la redistribution des richesses pour
réduire les inégalités économiques, et la stabilisation économique pour réguler l'activité
économique.

3. Les catégorie d'impôts :

Les impôts peuvent être classés en fonction de leur nature (directs ou indirects), de leur mode
de calcul (progressifs, proportionnels) :

3.1 classification des impôts en fonction de leur nature (les impôts directs et les impôts
indirects) :

L’impôt direct est un impôt prélevé directement sur le revenu ou le patrimoine d’une personne
physique ou morale, il est basé sur la capacité contributive du contribuable, c’est-à-dire sa
capacité à payer en fonction de ses revenus ou de la valeur de ses biens.

Ici il y a une identité entre le redevable (redevable réel) celui qui doit payer l’impôt et l’assujetti
(redevable légal) celui qui recueillit l’impôt et le verse au trésor public.

L’impôt indirect est un impôt prélevé sur les consommations de biens et services, il est
généralement inclus dans le prix de vente du produit ou du service de sorte que le consommateur
final supporte la charge fiscale. Ici le redevable est différent de l’assujetti.

3.2 classification des impôts en fonction de leur mode de calcul

L’impôt progressif : est un impôt pour lequel il n’existe pas de taux unique applicable mais
un barème de taux d’imposition (plusieurs taux). Ces différents taux vont s’appliquer par
tranche avec des taux qui augmente selon une logique de progression

Ex : Barème progressif annuel de l’IRG

Fraction du revenu imposable Taux %


N’excédant pas 120 000 0%
120 001 à 360 000 20 %
360 001 à 1 440 000 30 %
Supérieure à 1 440 000 35 %
L’impôt proportionnel : a un taux d’imposition à pourcentage fixe qui s’imposera à la base
de toute imposition quel que soit le montant de celle-ci.

Ex : La T.V.A comporte deux (02) taux :


- un taux réduit de 9 % : qui s’applique aux opérations et produits définis dans
l’article 23 du code des TCA ;
- un taux normal de 19% qui s'applique aux produits, marchandises, denrées,
objets et opérations qui ne sont pas soumis au taux réduit.

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