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À bout de souffle 39 langues

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Pour les articles homonymes, voir À bout d'souffle et À bout de souffle (chanson).

À bout de souffle est un film français emblématique


de la Nouvelle Vague, réalisé par Jean-Luc Godard, À bout de souffle
sorti en 1960.

Synopsis [ modifier | modifier le code ]

Michel Poiccard, jeune voyou insolent, vole une


voiture à Marseille pour se rendre à Paris. En route, il
tue un gendarme motocycliste qui voulait le
verbaliser après qu'il a franchi une ligne continue.
Arrivé à Paris, il retrouve une étudiante américaine,
Patricia, avec laquelle il a eu récemment une liaison
(le spectateur peut comprendre qu'il a passé
quelques nuits avec elle avant de partir à Marseille).

Elle veut étudier à la Sorbonne et, pour se faire un


peu d'argent, elle vend le journal New York Herald
Tribune sur les Champs-Élysées. Tout au long du
Logo du film.
film, Michel essaiera de la persuader de coucher à
nouveau avec lui et elle lui résistera un certain temps Réalisation Jean-Luc Godard
en affirmant qu'elle ne l'aime pas vraiment. Michel Scénario Jean-Luc Godard
veut quitter la France pour Rome, où il pense trouver
Acteurs Jean-Paul Belmondo
refuge. Mais la police l'ayant déjà identifié comme principaux Jean Seberg
étant l'assassin de la RN7, sa photographie est Daniel Boulanger
publiée dans tous les journaux. Patricia, par amour, Sociétés de SNC
ne le dénonce pas lorsqu'elle est interrogée par un production Imperia Films
inspecteur. Michel reprend contact avec des gens de Les Productions Georges de
Beauregard
la pègre afin de récupérer l'argent qu'on lui doit. En
attendant que l'un d'eux l'aide à encaisser un chèque Pays de France
production
barré, il se cache avec Patricia chez l’amie d'un ami.
Genre Drame
La veille du départ projeté pour l'Italie, Patricia le
Durée 89 minutes
dénonce à la police afin de le forcer à la quitter, mais
Sortie 1960
Michel refuse de prendre la fuite. Mortellement
touché par un policier, il s'écroule. Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.

modifier

Fiche technique [ modifier | modifier le code ]

Titre original : À bout de souffle


Réalisation : Jean-Luc Godard
Assistant à la réalisation : Pierre Rissient
Scénario : Jean-Luc Godard, d’après une idée originale de François
1, 2
Truffaut
Musique : Martial Solal
2
Conseil artistique : Claude Chabrol
Maquillage : Phuong Maittret
Photographie : Raoul Coutard
Cadrage : Claude Beausoleil
Carrefour de la rue
Son : Jacques Maumont
Campagne-Première avec le
Montage : Cécile Decugis boulevard Raspail.
Photographe de plateau : Raymond Cauchetier
Scripte : Suzanne Faye
Affichiste : Clément Hurel
Régie : Gaston Dona
2, 3, 4
Production : Georges de Beauregard
Sociétés de production : SNC (Société nouvelle de cinématographie,
France), Imperia Films (France), Les Productions Georges de
Beauregard (France)
Sociétés de distribution : SNC (distributeur d'origine, France), Imperia
5
Films (France), Carlotta Films (vente à l'étranger)
6 7
Budget : 400 000 francs (environ 69 000 euros )
Pays de production : France
Langues originales : français, anglais
Format : noir et blanc — 35 mm — 1.37:1 — son monophonique
Genre : drame
Durée : 89 min
Date de sortie :
France : 16 mars 1960
Classification :
8
France (CNC) : mention « tous publics », Art et Essai

Distribution [ modifier | modifier le code ]

Jean-Paul Belmondo : Michel Poiccard/Laszlo Kovacs


Jean Seberg : Patricia Franchini
Daniel Boulanger : l'inspecteur Vital
Michel Fabre : l'adjoint de Vital
Henri-Jacques Huet : Antonio Berutti
Van Doude : le journaliste américain, copain de Patricia
Claude Mansard : Claudius Mansard
Liliane David : Liliane
Jean-Pierre Melville : Parvulesco, l'écrivain interviewé à Orly
José Bénazéraf : l'homme au cabriolet Thunderbird blanc (montant avec Poiccard dans l'ascenseur)
Roger Hanin : Carl Zombach
Richard Balducci : Luis Tolmatchoff
Jean-Louis Richard : un journaliste
Jean Domarchi : le pochard
François Moreuil : le photographe
René Bernard : un journaliste à Orly
André S. Labarthe : un journaliste à Orly
Jacques Siclier : un journaliste à Orly
Jacques Rivette : l'homme renversé par une voiture
Jean Douchet : un passant
Jean Vautrin : le soldat qui demande du feu
Jean-Luc Godard : le mouchard
Liliane Robin : Minouche
Gérard Brach (non crédité) : un photographe
Philippe de Broca (non crédité) : un journaliste
Raymond Huntley (non crédité) : un journaliste
Louiguy (non crédité)
Michel Mourlet (non crédité) : un spectateur au théâtre
Guido Orlando (non crédité)
Madame Paul (non créditée)
Raymond Ravanbaz (non crédité)
Jacques Serguine (non crédité)
Virginie Ullmann (non créditée)
Émile Villion (non crédité)

Production [ modifier | modifier le code ]

Godard et À bout de souffle [ modifier | modifier le code ]

« Quand j'ai tourné À bout de souffle, je pensais que je faisais quelque chose de
très précis. Je réalisais un thriller, un film de gangsters. Quand je l'ai vu pour la
première fois, j'ai compris que j'avais fait tout autre chose. Je croyais que je filmais
le Fils de Scarface ou le Retour de Scarface et j'ai compris que j'avais plutôt tourné
Alice au pays des merveilles, plus ou moins. »
9
— Jean-Luc Godard, Table ronde Cinéma / Politique à Los Angeles, en 1968 .
10
Jean-Luc Godard apparaît en caméo vers le milieu du film . Acheteur de France-Soir rue de Berri, on le
Note 1
voit dénoncer Michel Poiccard à un policier . À la 58e minute, il pose une question hors-champ à
l'écrivain Jean Parvulesco, incarné par le réalisateur Jean-Pierre Melville : « Est-ce que les femmes sont
plus sentimentales que les hommes ? ». Celui-ci répond : « Les sentiments sont un luxe que peu de
femmes s’offrent », entraînant une réaction sans commentaire de Jean Seberg.

Dialogue [ modifier | modifier le code ]


Note 2
Pendant son trajet sur la RN 7, Michel en aparté (fixant la caméra), déclare :

« Si vous n'aimez pas la mer, si vous n'aimez pas la montagne, si vous n'aimez pas
la ville... allez vous faire foutre ! »

Avant d’expirer, allongé sur les pavés, Michel murmure à Patricia :

« C'est vraiment dégueulasse. »

N'ayant pas compris, la jeune femme demande aux policiers :

« Qu'est-ce qu'il a dit ? »

À quoi on lui répond :

« Il a dit : vous êtes vraiment une dégueulasse. »


« Qu'est-ce que c'est, dégueulasse ? »

demande-t-elle, en fixant son regard direction caméra (le public) et en reprenant un geste de Michel, le
pouce caressant sa lèvre supérieure.

Ce dialogue final est parfois attribué à Daniel Boulanger lui-même, acteur circonstanciel et surtout auteur de
Note 3
romans et de théâtre, et dialoguiste d'une quinzaine de films .

Musique [ modifier | modifier le code ]

Jean-Luc Godard confie la composition de la musique au pianiste de jazz Martial Solal, recommandé par
11
Jean-Pierre Melville qui était fan du pianiste . Le réalisateur montre à Solal un montage presque terminé
12
du film, sans idée précise de musique, laissant carte blanche au musicien . Godard indique seulement
avoir envie d'un banjo, sans que Solal sache s'il plaisante ou pas.
11 13
Interprétée par un big band et 30 cordes , la musique est principalement d'inspiration jazz , même si le
12
thème de la romance, à l'orchestre à cordes, s'en détache largement ; c'est d'ailleurs la première fois que
14
Solal compose pour cordes . Martial Solal a composé plusieurs thèmes, dans une logique proche du
15 12
procédé du leitmotiv . Les deux thèmes principaux reposent sur des motifs de cinq notes : alors que le
thème principal, plutôt angoissant, repose sur une mélodie de cinq notes ascendante, le thème de la
16
romance utilise une mélodie de cinq notes — quasiment les mêmes — descendante .

Solal suppose que Godard n'était pas particulièrement fan de sa musique, puisqu'il ne lui a plus rien
commandé, ce qui n'a pas empêché Solal de continuer à écrire de la musique de film, à la suite du succès
12
d'À bout de souffle .
Tournage [ modifier | modifier le code ]
17
Les prises de vue ont eu lieu du 17 août au 15 septembre 1959 à Marseille et à Paris .

L'action, contemporaine au tournage, est concentrée sur les premiers jours de septembre 1959, un repère
temporel précis étant offert par l'évocation de la visite officielle à Paris du président Dwight David
Eisenhower.

Localisation des principales séquences [ modifier | modifier le code ]


1. Vieux-Port de Marseille (Bouches-du-Rhône).
2. Michel Poiccard abat un gendarme quelque part sur la RN 7
en direction de Paris.
3. Île de la Cité, cathédrale Notre-Dame de Paris
(4e arrondissement de Paris).
4. 1re intrusion de Michel à l'Hôtel de Suède (aujourd'hui
« hôtel Les Rives de Notre-Dame »), 15 quai Saint-Michel
(5e arrondissement de Paris).
5. Michel subtilise de l'argent à une ex-petite copine
(5e arrondissement de Paris).
6. Michel retrouve Patricia sur l'avenue des Champs-Élysées
(8e arrondissement de Paris).
7. On lit à l'affiche d'un cinéma Il faut vivre dangereusement
Note 4
jusqu'au bout , un piéton est renversé par une voiture et
Sur le quai Saint-Michel, l'enseigne
Michel entre dans l'agence de voyage de l'avenue George-V suspendue « Hôtel » à l'angle de
pour contacter Luis Tolmatchoff (8e arrondissement de l'immeuble est celle de l'hôtel Les
Paris). Rives de Notre-Dame qui a remplacé
l'Hôtel de Suède du film.
8. Michel examine la photo de Humphrey Bogart du film Plus
En dessous du quai, la promenade
dure sera la chute, station de métro George V, UGC René-Capitant est submergée par une
Normandie, avenue des Champs-Élysées crue de la Seine.
(8e arrondissement de Paris).
9. Séquence en voiture / jour, rue de Rivoli (1er arrondissement
de Paris) et place de la Concorde (8e arrondissement de
Paris).
10. Rendez-vous de Patricia avec Van Doude à l'étage d'un bar
de l'avenue des Champs-Élysées (8e arrondissement de
Paris).
11. Tour Eiffel, Champ-de-Mars (7e arrondissement de Paris).
Note 5 Brasserie Le Select,
12. Tête-à-tête Michel/Patricia, chambre 12 , Hôtel de
99, boulevard du Montparnasse.
Suède, quai Saint-Michel (5e arrondissement de Paris).
13. Michel prend en chasse l'homme à la Ford blanche, rue
Galande (5e arrondissement de Paris).
14. Séquence en voiture / jour, rue Saint Jacques (5e arrondissement de Paris).
15. Michel et Patricia passent en voiture devant la boutique Dior, avenue Montaigne (8e arrondissement
de Paris).
16. 1re visite de Patricia au siège du Herald Tribune ; l'acheteur de France-Soir reconnaît Michel
Poiccard, rue de Berri (8e arrondissement de Paris).
17. Interview de Parvulesco à l'aéroport d'Orly (Val-de-Marne).
18. Michel montre à Patricia la maison où il est né et qualifie d'horrible la maison d'en face, rue de
Vaugirard, croisement avec la rue Bonaparte (6e arrondissement de Paris).
19. Au Herald Tribune, Patricia est interrogée par l'inspecteur Vital, rue de Berri (8e arrondissement de
Paris).
20. Patricia sème la police au cinéma Mac Mahon, avenue Mac-Mahon (17e arrondissement de Paris).
Note 6
21. Michel et Patricia assistent à la projection du film Westbound au cinéma Napoléon
(8e arrondissement de Paris).
22. Séquence en voiture / nuit, place de la Concorde (8e arrondissement de Paris), boulevard Saint-
Germain et boulevard Raspail (6e arrondissement de Paris).
Note 7
23. Séquence nuit devant la brasserie Le Select, (face à la brasserie Le Kosmos ), boulevard du
Montparnasse (6e arrondissement de Paris).
18
24. Rue Campagne-Première et angle boulevard Raspail (14e arrondissement de Paris) .

Raymond Cauchetier, photographe de plateau, raconte le tournage :

« Tout d’abord, avec lui [Jean-Luc Godard], tout était improvisé ou presque. On
tournait dans les rues, dans les chambres d’hôtels, avec juste quelques lampes
éclairant le plafond, sans prise de son directe. Godard écrivait ses dialogues sur une
table de bistrot, soufflait leur texte aux comédiens pendant les prises, et arrêtait le
tournage quand il n’avait plus d’idées. Le délire complet pour les tenants du cinéma
classique ! Mais la Nouvelle Vague était en train de naître ! J'ai trouvé intéressant
d’ajouter aux photos traditionnelles une sorte de reportage autour du film. Lorsqu’il a
vu les planches, le producteur s’est montré fort mécontent. Qu'est-ce que c'est que
ce travail ? Vous n'êtes pas payé pour faire ça ! Je lui ai expliqué que c'était un
travail personnel. Bon, m'a-t-il dit, mais vous paierez vos frais de laboratoire. Les
choses en sont restées là. Or il se trouve que ce sont surtout ces photos « hors
film » qui ont été finalement choisies pour la promotion du film, et qui continuent
19
d’être publiées un peu partout, quarante ans plus tard . »

À propos de son expérience sur le tournage du film, Jean Seberg écrivit à son professeur Paton Price :
« C'est une expérience folle — pas de spots, pas de maquillage, pas de son ! Mais c'est tellement contraire
20
aux manières de Hollywood que je deviens naturelle . »
21
La revue Cahiers du cinéma apparaît deux fois : d'abord dans la chambre de la « petite amie » de
Poiccard — et ensuite quand, à l'angle de la rue Vernet et de l'avenue George-V, une jeune colporteuse de
journaux s'approche de Poiccard en lui posant la question si souvent entendue à l'époque sur les grands
Note 8
boulevards « Vous n'avez rien contre la jeunesse ? » ; elle lui tend un exemplaire des Cahiers, et fait la
moue quand il lui tourne le dos.

La Thunderbird cabriolet blanche (1955) que vole Michel Poiccard est celle de José Bénazéraf, voiture que
l'on aperçoit déjà dans Les Lavandières du Portugal, film de Pierre Gaspard-Huit produit par Benazeraf.

Accueil [ modifier | modifier le code ]

22, Note 9
Lors de sa sortie initiale en France, le film fut classé « interdit aux moins de 18 ans » au motif que
« tout dans le comportement de ce jeune garçon, son influence croissante sur la jeune fille, la nature du
23
dialogue, contre-indique la projection de ce film devant des mineurs » .
24, Note 10
AllMovie écrit :

« Pastiche du film noir, mais gifle exubérante aux conventions hollywoodiennes, À


bout de souffle est un événement marquant qui a séduit le public au début des
années 1960 avec son air ultra-cool fanfaronnant, sa perspective amorale et son
style énergique. Adoptant une structure narrative lâche et touffue, le film suit Michel
(Jean-Paul Belmondo), un voyou qui se modèle avec deux de ses doigts sur
Humphrey Bogart, vole les amoureuses sans méfiance et, comme le protagoniste
de L'Étranger d'Albert Camus, tue apparemment sans raison alors qu'il poursuit ses
débiteurs, commet un vol et essaie de coucher avec Patricia (Jean Seberg). Tourné
en lumière naturelle, caméra à l'épaule, le film a le même aspect documentaire que
celui des classiques italiens néoréalistes tels que Le Voleur de bicyclette et Rome,
ville ouverte, mais son style visuel enfreint également toutes les règles : les
personnages et les figurants regardent directement la caméra, les montages ont lieu
à mi-parcours et la caméra semble délibérément agitée. Dans le processus, le
réalisateur Jean-Luc Godard brise allègrement l’illusion de la réalité, rappelant
toujours au public qu'il regarde un film. Godard, qui a toujours été cinéphile,
empaquette son film à la fois avec ses allusions à la culture pop américaine et à
celles du grand art : Nicholas Ray est cité aux côtés de Dylan Thomas, un coupé
Thunderbird de 1956 aux côtés des Palmiers sauvages de William Faulkner. Le
style iconoclaste de Godard, associé à son constant référencement, pourrait donner
l’impression que le film ne serait au fond qu'une vaste blague s’il n’était tempéré par
un profond pathos existentiel pour ses personnages. Au cours de la célèbre
séquence de la chambre à coucher, nous voyons Michel et Patricia, deux
personnages tout à fait inconcevables, qui tentent de ne pas forger une sorte de
lien ; ils sont trop impliqués dans leur monde pour se connecter. François Truffaut a
dit un jour : “Il y a le cinéma avant Godard et le cinéma après Godard”. À bout de
souffle est le chef-d'œuvre qui a lancé la carrière de Godard et a changé le visage
du cinéma. »

Inspirations pop et grand art de Jean-Luc Godard

Humphrey Bogart Nicholas Ray (à Rencontre de Ford Thunderbird de 1956. William


(1940). gauche) durant deux poètes Faulkner :
le tournage de en Italie : « Entre le
La Forêt Dylan Thomas chagrin et le
interdite (1958). (à gauche) et néant, je
Luigi Berti choisis le
Note 11
(1947). chagrin .
»

Le film connaît une assez bonne carrière en salles, puisque pour sa première année d'exploitation, il totalise
25
1 122 385 entrées, lui permettant de se hisser à la 37e place du box-office annuel . Entre l'année de sa
sortie et l'année suivante, il totalise 1 173 152 entrées et une 44e place du box-office des films sortis en
26 27
1960 . Entre mai et le 28 octobre 2020, le long-métrage a connu de nombreuses reprises en salles , lui
permettant de cumuler 2 217 438 entrées (dont 823 956 entrées sur Paris) toutes exploitations
28
confondues .

Box-office non-exhaustif des premiers mois d'exploitations, semaine par


semaine, en France
Sources : « BO France Hebdo 1960 » [archive] sur Box-office Archives, d'après le CNC.

[afficher]

Distinctions [ modifier | modifier le code ]

Récompenses [ modifier | modifier le code ]

Festival de Berlin 1960 : Ours d'argent du meilleur réalisateur


Prix Méliès 1960
Prix Jean-Vigo 1960
Globe d'or 1961 à Jean-Luc Godard

Nominations [ modifier | modifier le code ]

Syndicat national des journalistes cinématographiques italiens 1961 : Jean-Luc Godard nommé pour le
Ruban d'argent du meilleur réalisateur
BAFTA Awards 1962 : Jean Seberg nommée pour le British Academy Film Award de la meilleure actrice

Postérité [ modifier | modifier le code ]

Au cinéma [ modifier | modifier le code ]

En 1965, le film La 317e Section contient une référence précise au film À bout de souffle, dont le producteur
est aussi Georges de Beauregard ainsi que le photographe Raoul Coutard, lorsque le sous-lieutenant
Torrens agonisant dit en regardant sa blessure « Ah c'est dégueulasse », ce à quoi l'adjudant Willsdorff
répond « Qu'est-ce que ça veut dire, dégueulasse ? C'est la guerre ».

En 1983, le film a fait l'objet d'un remake américain réalisé par Jim McBride, À bout de souffle, made in USA
(Breathless), dans lequel le rôle interprété par Jean-Paul Belmondo était repris par Richard Gere et celui de
Jean Seberg par Valérie Kaprisky.

En 1995, le cinéaste Gérard Courant a réalisé Compression de À bout de souffle où il a réduit et compressé
le film de Jean-Luc Godard en 3 minutes sans enlever un seul plan du film de Jean-Luc Godard. Puis en
2008, Gérard Courant procède de manière inverse en « décompressant » Compression de À bout de souffle
pour redonner au film de Jean-Luc Godard sa durée initiale, intitulé À bloc qui est fait d'un seul fondu
enchaîné perpétuel pendant 85 minutes.
Dans le film pour adolescents La Folle Journée de Ferris Bueller, le principal du collège, Ed Rooney (Jeffrey
Jones), reprend la citation « Entre le chagrin et le néant, je choisis le chagrin » entraînant un regard
Note 12
perplexe de Sloane Peterson (Mia Sara) .

En musique [ modifier | modifier le code ]

Des références au film apparaissent dans l'album Promenade de The Divine Comedy. When The Lights Go
Out All Over Europe contient des extraits de dialogue d'À bout de souffle et l'un des personnages de la
chanson déclare : « … my mission is to become eternal and to die », citant un passage d’À bout de souffle.
The Booklovers contient également la citation sur : « Tu connais William Faulkner ? ». Enfin, l'essentiel de la
dernière discussion entre Patricia et Michel portant sur l'absence d'amour heureux est également présente.

On retrouve également un extrait sonore du film sur l'album White on Blonde du groupe Texas.

L'album 33 tours d'Alex Beaupain, sorti en 2008, contient une chanson intitulée À bout de souffle qui rend
clairement hommage au film.

En 2009, la chanteuse Élisa Point et le chanteur Fabrice Ravel-Chapuis ont sorti un album Perdus corps et
biens dans lequel il y a une chanson en hommage à la séquence finale d'À bout de souffle, intitulée
Dégueulasse, qui fait référence au dernier mot prononcé par Jean Seberg après la mort de Jean-Paul
Belmondo. C'est le cinéaste Gérard Courant qui a réalisé le clip de cette chanson.

En 2011, le groupe australien de synthpunk The Death Set (en) sort un album intitulé Michel Poiccard qui
29
contient la chanson Michel Poiccard Prefers The Old (She Yearns For The Devil) . Le clip Can You Seen
Straight ? s'ouvre sur une parodie de la fameuse séquence d'ouverture du film, où le personnage n'est pas
en voiture ici, mais à vélo.

En 2013, le groupe de rock québécois Ponctuation enregistre une chanson intitulée À bout de souffle dans
30
son album 27 Club .

À la télévision [ modifier | modifier le code ]

Claude Ventura a réalisé un documentaire pour la télévision sur À bout de souffle, intitulé Chambre 12,
Hôtel de Suède, en référence à la chambre d'hôtel (aujourd'hui disparue) qui apparaît dans le film.

Ce film est évoqué dans le troisième épisode de la première saison de la série animée japonaise Ghost in
31, 32
the Shell: Stand Alone Complex, intitulé en français Androïde, mon amour . Les deux enquêteurs
trouvent une bobine du film dans l'appartement du suspect ; rentrant chez lui après l'arrestation, l'enquêteur
trouve sa femme en train de visionner la toute dernière scène du film, et se rend alors compte que le
33
suspect et l'androïde (dont le visage est assez finement calqué sur celui de l'actrice Jean Seberg ) se
parlaient en reprenant des répliques issues des dialogues du film, allant même jusqu'à rejouer la dernière
scène devant les enquêteurs de la Section 9.

Dans l'épisode 6 de la saison 3 de Chuck, un poster parodique intitulé "Sans Respirer" y est affiché sur la
porte du "bureau" de Morgan comme décoration afin de draguer Hannah.

Notes et références [ modifier | modifier le code ]

Notes [ modifier | modifier le code ]


1. ↑ « Dès À bout de souffle (1960), Godard apparaît de manière brève et symbolique dans son film. En cette période de la
« politique des auteurs » énoncée par les rédacteurs des Cahiers du cinéma, qui deviendront peu à peu les cinéastes
de la Nouvelle Vague, l’influence de Hitchcock qui aimait inscrire sa silhouette dans ses films est manifeste. Godard ne
se donne pas n’importe quel « rôle », puisqu'il interprète celui d’un délateur. Dénoncer, en tant que cinéaste, son
personnage Michel Poiccard, c’est peut-être aussi dénoncer plus largement la fiction en son ensemble, et par là même
la continuité narrative du récit. Godard est d’abord entendu sans être vu, pour être ensuite vu sans être entendu, et être
finalement cerné par une fermeture à l’iris, hommage ironique au cinéma muet (comme aimait également en faire
François Truffaut).
Un rapport voir/entendre particulier se noue déjà dans ces plans, puisqu'un autoportrait cinématographique passe,
évidemment, par des dimensions sonores et visuelles… Cette apparition du créateur dans son œuvre se fait dans un
montage bien particulier, caractérisé par une certaine complexité, que l’on a de manière un peu simplificatrice associé à
la simple idée de faux raccord, mais qui implique les idées de fragmentation et de discontinuité. »
Didier Coureau, « Jean-Luc Godard : autoportrait(s) d’un cinéaste », Recherches & Travaux, ELLUG, no 75,‎
30 décembre 2009, p. 111-122 (ISBN 978-2-84310-159-5, ISSN 0151-1874, lire en ligne [archive]).
2. ↑ Voir l'article Quatrième mur.
3. ↑ Dont Les Jeux de l'amour et Cartouche, réalisés en 1960 par Philippe de Broca, Le Voleur, réalisé en 1966 par Louis
Malle, Les Mariés de l'an II, réalisé en 1971 par Jean-Paul Rappeneau, Deux Hommes dans la ville, réalisé en 1973 par
José Giovanni.
4. ↑ Accroche du film Tout près de Satan (Ten Seconds to Hell) de Robert Aldrich, avec Jeff Chandler et Jack Palance,
sorti le 24 juin 1959 en France.
5. ↑ Selon Marie-Christine Vincent et François de Saint-Exupéry, Godard « filma les extérieurs du véritable Hôtel de
Suède » [mais] « les intérieurs de la chambre furent reconstitués en studio » (Paris vu au cinéma : le 1er guide
touristique dévoilant les lieux de tournage de 300 films de référence, Movie planet, 2003, p. 66).
6. ↑ Cette salle se situait rue de Tilsitt, à l'angle du carrefour de cette rue avec l'une des trois avenues du
8e arrondissement (tout près de l'Arc de triomphe de l'Étoile/Place Charles-de-Gaulle). À son emplacement se dresserait
aujourd'hui un établissement bancaire. Source : « Le Napoléon de Paris » sur le forum de Silver Screens [archive].
7. ↑ Orthographié « Le Cosmos » par la suite.
8. ↑ Cette citation a inspiré le court-métrage Vous n'avez rien contre la jeunesse ? d'Édouard Logereau (présenté au
Festival de Tours 1958), et mentionné par Jacques Doniol-Valcroze, dans son compte rendu du festival, Cahiers du
cinéma, no 92, février 1959). En fait, les jeunes colporteurs qui répétaient aux passants « Vous n'avez rien contre la
jeunesse ? » proposaient (et même à des lycéens plus jeunes qu'eux…) plutôt que les Cahiers du cinéma, le journal
Les Cordées successeur du journal Zéro ; puis ce sera Hara-Kiri.
9. ↑ La classification initiale est notée en bas à droite de l'affiche.
10. ↑ Traduction libre de l'anglais par l'éditeur.
11. ↑ Citée d'abord en anglais par Patricia : « Between grief and nothing. I will take grief », dernière phrase des Palmiers
sauvages de William Faulkner (photographié par Carl Van Vechten en 1954).
12. ↑ Citation lue en anglais par Jean Seberg.

Références [ modifier | modifier le code ]

1. ↑ Jean Tulard, Guide des films, Robert Laffont, coll. « Bouquins ».


2. ↑ a b et c Marie-Noëlle Tranchant, « Chabrol : Truffaut a eu l'idée d'À bout de souffle », Le Figaro,‎22 juin 2010 (lire en
ligne [archive])
3. ↑ Jean-Luc Douin, « "A bout de souffle" a-t-il révolutionné le cinéma ? », Le Monde,‎23 juin 2010 (lire en
ligne [archive])
4. ↑ Bertrand Tavernier, Le cinéma dans le sang, Archipoche, 2011 (lire en ligne [archive])
5. ↑ Unifrance [archive].
6. ↑ « Film - 10 histoires incroyables sur A bout de souffle - Followatch [archive] », sur followatch.fr (consulté le
14 mars 2016).
7. ↑ « Charts -LES BUDGETS DES PRODUCTIONS FRANCAISES [archive] », sur jpbox-office.com (consulté le
14 mars 2016).
8. ↑ « CNC [archive] », sur cnc.fr (consulté le 14 mars 2016).
9. ↑ Nicolas Brenez et Édouard Arnoldy, « Cinéma / Politique - Los Angeles, 1968 », Débordements,‎5 septembre 2012
(lire en ligne [archive]).
10. ↑ 0:52:46 à 0:53:40.
11. ↑ a et b (en) John Fordham, « Piano legend Martial Solal on jazz, France and Godard [archive] », sur
theguardian.com, 20 mai 2010 (consulté le 23 octobre 2017).
12. ↑ a b c et d Guillaume Lagrée, « La musique d’À bout de souffle [archive] », sur Citizen Jazz, 6 janvier 2008 (consulté le
28 septembre 2020).
13. ↑ Mouëllic, 2001.
14. ↑ (en) Alain Drouot, « Breathless (A Bout de Souffle) [archive] », AllMusic (consulté le 28 septembre 2020).
15. ↑ Séverine Allimann, « La Nouvelle Vague a-t-elle changé quelque chose à la musique de cinéma ? : De l’usage du jazz
chez Louis Malle et Jean-Luc Godard », 1895. Mille huit cent quatre-vingt-quinze, no 38,‎2002 (lire en ligne [archive],
consulté le 28 septembre 2020).
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Annexes [ modifier | modifier le code ]

Bibliographie [ modifier | modifier le code ]

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(en) Roland-Francois Lack, « A bout de souffle: the film of the book », Literature Film Quarterly, vol. 32,
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Séverine Allimann, « La Nouvelle Vague a-t-elle changé quelque chose à la musique de cinéma ? : De
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Roland-Francois Lack, « À bout de souffle : les intertextes d’un plan », dans Jean-Louis Leutrat, Cinéma
et Littérature : le grand jeu, t. II, Paris, De l'Incidence, 2011
Samuel Blumenfeld, « Belmondo : rencontre en chambre avec Godard », Le Monde,‎19 juillet 2020 (lire
en ligne [archive], consulté le 4 août 2020)

Liens externes [ modifier | modifier le code ]

Ressources relatives à l'audiovisuel : AllMovie · Allociné · American Film Institute · BFI


National Archive · Centre national du cinéma et de l'image animée · Ciné-Ressources ·
Cinémathèque québécoise · Filmweb.pl · IMDb · LUMIERE · Movie Review Query Engine ·
OFDb · Rotten Tomatoes · The Movie Database · Unifrance
Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes : Britannica [archive] ·
Larousse [archive] · Store norske leksikon [archive]

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