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Contre
Société Unitrans Cameroun S.A
(Conseil : Maître Julius ACHU, Avocat à la Cour)
Attendu que les deux branches du moyen interférant, la Cour peut y donner
une réponse unique ; qu’en la première branche, il est fait grief à l’arrêt déféré la
violation par mauvaise application des articles 101, 102 et 103 de l’Acte uniforme
portant sur le droit commercial général, en ce que la cour d’appel a retenu que le
bail litigieux signé le 18 janvier 1995 porte sur un domaine privé de l’Etat alors,
selon le moyen, que le régime du bail conclu sur le domaine public échappe au
statut de bail professionnel en raison du principe de précarité et de révocabilité
des occupants de ce domaine ; que la seconde branche reproche à l’arrêt déféré la
violation de l’article 133 de l’Acte uniforme susvisé, en ce que la chambre des
référés de la Cour d’appel du Littoral de Douala a déclaré le juge des référés
incompétent rationae materiae en la cause alors, selon le moyen, que cette
compétence est dévolue au Juge des référés du Tribunal de première instance de
Douala-banjo ; qu’ainsi, et toujours selon le moyen, en statuant comme elle l’a
fait, la cour d’appel a violé la loi, exposant par conséquent sa décision à la
cassation ;
Mais attendu, d’une part, qu’au sens des dispositions de l’article 103 de
l’Acte uniforme ancien portant sur le droit commercial général, « est réputé bail
à usage professionnel toute convention écrite ou non entre une personne investie
par la loi ou une convention de donner en location tout ou partie d’un immeuble
compris dans le champs d’application du présent Titre, et une autre personne
physique ou morale, permettant à celle-ci, le preneur d’exercer dans les lieux avec
l’accord de celle-là, le bailleur, une activité commerciale, industrielle, artisanale
ou toute autre activité professionnelle » ; qu’en l’espèce, la cour d’appel a rappelé,
à bon droit que, concernant le domaine privé de l’Etat, l’article 10 de l’ordonnance
n°74-2 du 06 juillet 1974 fixant le régime domanial dispose que les biens meubles
et immeubles acquis par l’Etat à titre gratuit ou onéreux selon les règles de droit
commun, font partie du domaine privé de l’Etat ; que, toujours selon les juges
d’appel, l’article 12 de la même loi ajoute que le domaine privé de l’Etat peut être
attribué en jouissance ou en propriété à des personnes physiques ou morales ; qu’à
la lecture de ce rappel des dispositions légales, il est évident que le contrat de bail
dont s’agit porte sur un domaine privé de l’Etat et qu’il est donc régi par l’Acte
uniforme portant sur le droit commercial en général ;
Et attendu, d’autre part, qu’au sens des dispositions de l’article 133, alinéa
3, de l’Acte uniforme susvisé, « le contrat de bail peut prévoir une clause
résolutoire de plein droit ; la juridiction compétente statuant à bref délai constate
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la résiliation du bail et prononce, le cas échéant, l’expulsion du preneur et de tout
occupant de son chef en cas d’inexécution d’une clause ou d’une condition du bail
après la mise en demeure visée aux alinéas précédents » ; qu’il est acquis à la
jurisprudence, constante, de la Cour, que la périphrase « à bref délai », contenue
dans cette disposition, ne renvoie pas ipso facto à la notion de référé ; qu’en effet,
la juridiction compétente peut statuer « en la forme des référés » ou « comme en
matière de référé », sans être pour autant juge des référés mais bien en tant que
juge du fond ;
Rejette le pourvoi ;
Ainsi fait, jugé et prononcé les jour, mois et an que dessus et ont signé :
Le Président
Le Greffier