Mondialisation et environnement
Mondialisation et environnement
Mondialisation et environnement
M. Samedy
SOC1504
2024-12-18
Examen final
Définitions
La biodiversité fait référence à l’ensemble des écosystèmes naturels non altérés par
l’activité humaine, incluant espèces végétales, animales et microbiennes. Elle joue un rôle
crucial dans le maintien de la biosphère et des cycles naturels essentiels à la vie. Sa destruction
constitue une menace majeure pour la survie des espèces et des écosystèmes.
Un écosystème est une unité biologique fonctionnelle constituée d’interactions entre les
organismes vivants et leur environnement physique. Ces systèmes sont souvent limités dans
souvent, qui contribue à l’effet de serre. Elle perturbe le climat, la santé et l’environnement.
L’effet de serre est un phénomène naturel qui permet de maintenir une température
moyenne de 15°C à la surface de la Terre, essentielle à la vie. Les rayons solaires, après avoir
traversé l’atmosphère, sont en partie renvoyés sous forme de rayons infrarouges. Toutefois,
l’augmentation des gaz à effet de serre (GES) (i.e. CO2) retient excessivement cette chaleur,
Ces modifications se manifestent par des événements extrêmes (i.e. inondations) et résultent
contribue au réchauffement global, l’élévation du niveau des mers et la disparition des espèces.
Exemples de firmes transnationales (FTN) industrielles
Les FTN sont au centre de l’économie mondiale, mais leur impact environnemental par la
etc, contribuent largement aux émissions de GES, aggravant l’effet de serre et le changement
climatique. Parmi elles, ExxonMobil, géant américain du pétrole et du gaz, est l’un des
principaux responsables. En 2022, son chiffre d’affaires atteignait environ 413,68 milliards de
dollars US1. Ses activités d’extraction et de raffinage émettent des millions de tonnes de CO₂
chaque année, ce qui en fait un acteur majeur du réchauffement climatique2. Une autre entreprise
clé est Royal Dutch Shell, FTN anglo-néerlandaise dont le chiffre d’affaires s’élevait à 261,5
milliards de dollars US en 20223. Shell est également connue pour ses émissions importantes de
dioxyde de carbone et de méthane, deux des gaz les plus nocifs pour l’atmosphère terrestre4.
Par ailleurs, Chevron Corporation, FTN énergétique américaine, est un autre exemple
frappant. Son chiffre d’affaires en 2022 était d’environ 162,5 milliards de dollars US5. Chevron
figure parmi les dix plus grands émetteurs historiques de gaz à effet de serre, en raison de ses
Petroleum), a enregistré un chiffre d’affaires de 157,7 milliards de dollars US en 20227. Bien que
1
Statista, ExxonMobil Revenue Worldwide 2022, consulté le 17 décembre 2024.
2
Climate Accountability Institute, Carbon Majors Report, 2020.
3
Shell, Annual Report 2022, consulté le 17 décembre 2024.
4
Greenpeace, Shell’s Environmental Impact, 2021.
5
Chevron, Financial Report 2022, consulté le 17 décembre 2024.
6
Carbon Majors Report, Top 10 GHG Emitters, 2020.
7
BP, Annual Report 2022, consulté en 2024.
BP ait tenté d’investir dans des énergies renouvelables, ses émissions de GES restent très
l’augmentation des températures globales, à la fonte des glaces et à l’élévation du niveau des
des agents pathogènes dans des environnements naturels, modifiant les équilibres biologiques et
menaçant la biodiversité. Par exemple, certaines FTN agroalimentaires utilisent des procédés
industriels intensifs qui perturbent les sols et les eaux en raison d’un excès d’engrais, de
microorganismes indésirables, altérant les cycles naturels des nutriments et contaminant les
écosystèmes environnants10.
Les FTN opérant dans les secteurs de l’élevage intensif sont particulièrement pointées du
doigt. Les déversements de déchets organiques et d’eaux usées non traitées issus de ces activités
peuvent introduire des agents pathogènes dans les rivières et les nappes phréatiques, provoquant
résistantes, menaçant ainsi les chaînes biologiques locales et les populations humaines dépendant
de ces écosystèmes12.
8
Climate Action Tracker, BP and GHG Emissions, 2021.
9
SAMEDY, Notes de cours, 2024.
10
FAO, State of the World’s Biodiversity for Food and Agriculture, 2021.
11
WWF, Water Pollution and Agriculture, 2022.
12
OMS, Antimicrobial Resistance: Global Report, 2021.
Un cas emblématique concerne les usines de production alimentaire opérant à grande
échelle, qui, par des mauvaises pratiques de gestion des déchets, libèrent des microorganismes
nuisibles dans les milieux naturels13. Ces contaminations ne se limitent pas aux sols et aux eaux,
FTN détruit les écosystèmes fragiles, accélérant ainsi la perte de biodiversité tout en constituant
Les espèces végétales et animales ont connu un déclin alarmant entre 1980 et 2023, en
humaines intensives. Ce déclin concerne autant les espèces végétales que les espèces animales.
années 1980. À cette époque, environ 10 % des plantes vasculaires étaient considérées comme
conservation de la nature (UICN)16. Par exemple, les arbres tropicaux, comme le bois de rose,
étaient déjà exploités dans les années 1980, mais les niveaux actuels de déforestation ont réduit
13
Greenpeace, Industrial Food Waste and Contamination, 2020.
14
UNEP, Emerging Pathogens and Ecosystem Disruption, 2021.
15
SAMEDY, Notes de cours, 2024.
16
Union Internationale pour la Conservation de la Nature, The State of the World’s Trees, 2021.
17
Greenpeace, Deforestation and Timber Trade, 2022.
À Madagascar, près de 90 % des espèces végétales endémiques risquent aujourd’hui de
déforestation, qui atteint des sommets sans précédent. Dans les régions insulaires comme La
Réunion, la situation s’aggrave également : alors que dans les années 1980, une minorité
d’espèces indigènes était menacée, ce sont désormais plus de 100 espèces végétales locales qui
changement climatique, qui perturbent les écosystèmes naturels. Les études récentes montrent
que deux fois plus d’espèces végétales disparaissent aujourd’hui qu’il y a quarante ans, un
Les espèces animales, en particulier les cétacés, ont subi un déclin important depuis 1980.
La baleine bleue, par exemple, comptait environ 10 000 individus en 1980, contre 5 000 à 15 000
intensive des décennies précédentes, ainsi qu’aux menaces persistantes comme les collisions
La baleine franche de l’Atlantique Nord illustre une situation encore plus préoccupante.
En 1980, sa population était estimée à 322 individus, mais elle avait légèrement augmenté pour
atteindre 468 individus en 2010 grâce à des efforts de conservation22. Cependant, ces gains ont
18
Le Monde, A Madagascar, les dernières forêts en danger, 2024.
19
IUCN, Liste Rouge des espèces menacées à La Réunion, 2010.
20
Lumni, Des espèces végétales menacées de disparition, consulté en 2024.
21
WWF, La baleine bleue en danger, 2023.
22
Registre Lep, Population Dynamics of Right Whales, 2023.
été annulés par une chute récente à moins de 350 individus en 2023, soit une diminution de 25 %
Quant à la baleine de Rice, récemment identifiée comme espèce distincte, elle compte
environ 50 individus aujourd’hui, mais les données historiques sont insuffisantes pour mesurer
précisément son déclin24. Les dauphins d’eau douce, comme le boto rose d’Amazonie, ont vu
Ces comparaisons montrent une accélération dramatique du déclin des cétacés et autres
espèces animales depuis 1980, soulignant l’urgence de mesures de conservation pour inverser ces
Les cyclones tropicaux, regroupant les typhons en Asie et les ouragans dans l’Atlantique,
tropicaux étaient enregistrés chaque année dans le monde, dont 30 % atteignent une intensité
23
NOAA, North Atlantic Right Whale Conservation, 2023.
24
National Geographic, La baleine de Rice, espèce rare et menacée, 2023.
25
UNEP, Freshwater Species and Human Impact, 2022.
majeure (catégories 4 et 5)26. En 2000, ce chiffre est monté à 90 cyclones, et après 2020, il a
atteint une moyenne annuelle de 98 cyclones, avec près de 45 % qualifiés de « majeurs »27.
Dans l’océan Atlantique, les ouragans nommés sont passés de 12 par an en 1980 à 15 en
2000 et à 18 après 202028. De plus, les ouragans majeurs, comme Andrew (1992) ou Dorian
(2019), sont devenus plus fréquents, avec des vents dépassant souvent 280 km/h et des dégâts de
plus en plus coûteux29. Cette intensification est directement liée au réchauffement des océans, qui
alimente ces tempêtes avec davantage d’énergie, amplifiant leur puissance destructrice.
En Asie, les typhons ont suivi une évolution similaire. En 1980, on recensait environ 30
typhons majeurs par an. Ce chiffre a augmenté à 34 en 2000 et dépasse aujourd’hui 40 par an,
causant des impacts particulièrement graves dans des régions comme les Philippines,
régulièrement touchées par des catastrophes telles que le typhon Haiyan (2013)30.
Feux de forêt
Les feux de forêt ont également connu une hausse marquée. En 1980, on comptait
environ 50 feux majeurs par an dans le monde. En 2000, ce chiffre avait quadruplé pour atteindre
222 feux, et il dépasse aujourd’hui 400 incidents majeurs chaque année31. Cette recrudescence
est accentuée par des sécheresses prolongées et des vagues de chaleur plus intenses. Par exemple,
les feux de forêt en Australie en 2019-2020 ont brûlé plus de 18 millions d’hectares, une
26
NOAA, Global Tropical Cyclone Frequency Report, 2023.
27
Météo-France, Changement climatique et cyclones, consulté en 2024.
28
National Geographic, Atlantic Hurricane Trends, 2023.
29
WWF, The Cost of Extreme Hurricanes, 2022.
30
UNEP, Asia Pacific Disasters and Climate Impacts, 2023.
31
EM-DAT, Global Disaster Database, consulté en 2024.
32
Australian Bureau of Meteorology, Bushfire Season Report 2019-2020, 2021.
Les données montrent que l’intensité et la fréquence de ces catastrophes naturelles
deviennent de plus en plus courants, montrant des impacts croissants du changement climatique.
Réflexion
économique basé sur une exploitation effrénée des ressources. Ces dynamiques soulèvent des
Sur le plan global, la logique capitaliste sous-tendant la mondialisation repose sur une
modèle, motivé par des profits à court terme, contribue directement à des phénomènes tels que la
pollution atmosphérique, les émissions de gaz à effet de serre, la contamination des sols et des
rentabilité, amplifient ces effets par des pratiques non durables. Par exemple, les émissions
massives de CO₂ par les grandes entreprises énergétiques et industrielles ne cessent d’accroître
biodiversité. Chaque année, des milliers d’espèces végétales et animales disparaissent, réduisant
vie. La disparition de ces espèces n’est pas qu’une tragédie écologique : elle affecte aussi les
populations humaines, notamment dans les régions dépendantes des ressources locales pour leur
survie.
À un niveau individuel, cette situation amène à réfléchir sur notre rôle dans ces
dynamiques destructrices. Bien que chaque individu puisse adopter des comportements plus
respectueux de l’environnement, il est clair que des changements systémiques sont nécessaires.
de vie plus durables, doivent être complétés par des politiques globales ambitieuses. Les
Cette situation incite également à repenser notre rapport à la nature. Depuis des siècles,
les humains ont adopté une logique de domination et d’exploitation des écosystèmes, les
considérant comme des ressources infinies à exploiter. Cependant, les catastrophes naturelles de
plus en plus fréquentes et intenses montrent que cette perspective est insoutenable. Plutôt que de
continuer à exploiter la nature sans limites, il devient urgent d’adopter une approche basée sur la
planétaires à travers ses effets pervers, notamment la pollution atmosphérique, les émissions de
gaz à effet de serre, la contamination des sols et des eaux, et la disparition continue d’espèces
végétales et animales. Ces phénomènes, combinés aux impacts des changements climatiques,
planète. Ce constat souligne l’urgence de repenser notre modèle économique et nos pratiques
collectives afin d’assurer la préservation des ressources naturelles et la survie des générations
futures.
Références:
FAO, State of the World’s Biodiversity for Food and Agriculture, 2021.
OMS, Impact environnemental des activités humaines sur les espèces aquatiques, 2021.
Union Internationale pour la Conservation de la Nature, The State of the World’s Trees, 2021.