0% ont trouvé ce document utile (0 vote)
34 vues41 pages

Hydrologie Generale Et Appliquee-1

Télécharger au format pdf ou txt
Télécharger au format pdf ou txt
Télécharger au format pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1/ 41

NIVEAU I

UE MET 12

EC MET 121

HYDROLOGIE GENERALE
DEPARTEMENT ESB

Parcours METEOROLOGIE

EQUIPE PEDAGOGIQUE
Dr BOGNING SAKAROS
Dr NJITEU Cyrille
M. NECDEM Patherson

1
Introduction
L’eau n’est pas seulement quelque chose que nous buvons, elle fait partie de nous. L’eau
constitue 50 à 90 pour cent du poids de tous les organismes vivants. C’est l’une des
substances les plus abondantes et importantes de la terre. L’eau assure la subsistance des
plantes et des animaux, joue un rôle essentiel dans les conditions atmosphériques, façonne la
surface du globe par l’érosion et autres processus, et couvre environ 70% de la surface de la
terre. En dépit de son abondance, la plus grosse partie de l’eau sur terre n’est pas utilisable. Si
l’on représente l’eau de la terre par 100 litres, 97 sont constitués d’eau salée et les 3 restants
sont essentiellement de la glace. De ces 100 litres, uniquement trois millilitres peuvent être
consommés ; cette eau est pompée du sol ou issue des fleuves ou des lacs.
L’eau permet la vie, soutient le développement durable et subit l’une des pires menaces
mondiales. Les crues et les sécheresses sont des risques courants. Elles méritent cependant
qu’on s’y attarde car la pénurie et la mauvaise gestion de l’eau, dans les bassins
transfrontières notamment, sont des sources de conflit. L’eau peut accentuer les facteurs de
perturbation sociétaux et environnementaux, économiques et financiers. Pourtant, le cycle
complexe qu’elle parcourt dans le milieu naturel renferme encore des zones d’ombre.

2
Qu’est-ce que l’hydrologie ?

C’est la science qui étudie le cycle de l’eau, les mécanismes hydrologiques, et qui s’intéresse
à la relation qu’il y a entre les eaux précipitées et les eaux qui s’écoulent. La connaissance des
mécanismes hydrologiques va nous permettre de comprendre les situations qui posent
problèmes, les situations dans lesquelles les hommes se trouvent souvent impliqués, qui sont
générées par les hommes et que l’on subit également, comme les inondations aggravées, la
sévérité croissante des étiages (période des basses eaux) ou encore la pollution des eaux.

C’est une science indispensable, car ces connaissances permettre d’expliquer, de prévoir,
d’anticiper et de corriger les effets néfastes par des aménagements et des actions adaptées.
Pour lutter contre les inondations, il faut connaître les causes et les lieux de formation de
celles-ci. Il faut également connaître le trajet de l’eau. Si l’on veut gérer les ressources en eau,
lors des pénuries d’eau en été par exemple, il faut connaître l’importance des ressources
disponibles, le type de ressource, et le rythme d’évolution de ces ressources.

L’hydrologie est aussi une science sociale, et notamment dès lors que l’on s’intéresse aux
interactions entre la société et l’eau, mais aussi parce qu’il y a de nombreux problèmes et
conflits autour de l’usage de l’eau. De fait, les enjeux relatifs à l’eau et aux milieux (milieux
aquatiques et humides) associés, sont croissants. Milieux aquatiques : plans d’eau (lacs,
étangs, rivières). Milieux humides = secteurs gorgés d’eau (mangrove)

L’hydrologie est la science qui étudie les eaux terrestres, leur origine, leur mouvement et
leur répartition sur notre planète, leurs propriétés physiques et chimiques, leurs interactions
avec l’environnement physique et biologique et leur influence sur les activités humaines.
Au sens plus strict, c’est la science qui étudie le cycle de l’eau dans la nature. Elle étudie la
distribution spatiale (géographique) et temporelle de l’eau dans l’atmosphère, en surface
(lacs et rivières) et dans le sol et le sous-sol.
L’hydrologie est une science extrêmement complexe; elle fait appel à de nombreuses
disciplines, telles que la climatologie, la géologie, la physique, la statistique, l’informatique,
la géographie, ….etc.

Domaines d'application de l'hydrologie:


o l’assainissement des eaux pluviales,
o la conception des ouvrages d’art et des barrages ;
o l’approvisionnement en eau potable et eau pour l'industrie ;

3
o l'énergie hydraulique (usines hydroélectriques);
o le transport solide (érosion et dépôt) ;
o la protection contre les inondations (risques hydrologiques)…
o la lutte contre la pollution des eaux;
o la navigation fluviale;
o les loisirs (plans d'eau) ;
o l'agriculture : irrigation, drainage
Le cycle hydrologique ou cycle de l’eau

Le cycle de l’eau est un concept qui englobe les phénomènes du mouvement et du


renouvellement des eaux sur la terre.

Les composants du cycle hydrologique sont : précipitations, ruissellement, infiltration,


évaporation/évapotranspiration, percolation.

Les processus physiques impliqués dans le cycle de l’eau sont :

o Evaporation des lacs, océans et surfaces continentales: humidité atmosphérique;


o Condensation: Nuages
o précipitations sous la forme liquide, solide, gazeuse et déposée;
o Interception par la végétation;
o Infiltration dans la zone non-saturée;
o Percolation et recharge des zones saturées;

4
o Ecoulement de surface, de subsurface ou souterrain.
Le cycle de l’eau inclue tous les cheminements liés au stockage dans un réservoir et le
mouvement de l’eau dans ses 3 phases: liquide, gaz et solide.

Les précipitations
Les précipitations regroupent toutes les eaux météoriques qui tombent sur la surface
de la terre, tant sous forme liquide (pluie, brouillard, rosée) que sous forme solide
(neige, grêle).
La pluie nette représente la part qui arrive au sol après les prélèvements de
l’interception et de l’évaporation pendant la chute ; c’est celle qui est mesurée par le
pluviomètre.

Formation des précipitations


De manière simplifiée, les précipitations nécessitent deux processus physiques pour
leur déclenchement :
- La condensation de la vapeur d’eau : passage de la phase gazeuse à la phase
liquide (refroidissement d’une masse d’air humide);
- La saturation : dépassement de maximum de vapeur d’eau que peut
contenir une masse d’air à une température donnée.

5
Classification des précipitations
De nombreux facteurs géographiques (altitude, topographie, éloignement de la
côte) qui modifient les contrastes de température, influencent les circulations
locales et affectent fortement les précipitations.
On distingue trois grands types de précipitations : les précipitations convectives, les
précipitations orographiques et les précipitations frontales.
Les précipitations convectives
Elles résultent d'une ascendance rapide dans l'atmosphère des masses d'air réchauffées
au contact du sol. Les précipitations résultantes de ce processus sont en général
orageuses, de courte durée (moins d'une heure), de forte intensité et de faible
extension spatiale.

Les précipitations orographiques (du grec oros, montagne)


Ce type de précipitations résulte de la rencontre entre deux masses d’air chaude et
humide avec une barrière topographique. Ce type de précipitations n’est pas «
spatialement mobile » et se produit souvent au niveau des massifs montagneux. En
général, elles présentent une intensité et une fréquence assez régulières.

6
Les précipitations frontales (cycloniques)
Elles sont associées aux surfaces de contact entre deux masses d'air de température, de
gradient thermique vertical, d'humidité et de vitesse de déplacement différents : les
fronts.
Les fronts froids (une masse d’air froide pénètre dans une région chaude) créent des
précipitations brèves, peu étendues et intenses.
Les fronts chauds (une masse d’air chaude pénètre dans une région froide) génèrent
des précipitations longues, mais peu intenses et couvre des zones plus vastes.

Mesure des précipitations


Les précipitations sont exprimées en:
- lame d'eau : hauteur précipitée (mm) et uniformément répartie sur une surface
horizontale (1 mm = 1 l/m 2 = 10 m 3 /ha).

7
- intensité : hauteur d'eau précipitée par unité de temps (minute, heure, jour,
mois, an)
Ce paramètre permet de définir les différents climats :

L < 120 mm/an -------------------------------- > Climat désertique


120 < L < 250 mm/an ------------------------ > Climat aride
250 < L < 300 mm/an ------------------------- > Climat semi-aride
500 < L < 1000 mm/an ----------------------- > Climat subhumide
1000 < L < 2000 mm/an --------------------- > Climat humide
L > 2000 mm/an ------------------------------ > Climat trop humide

Mesure des précipitations


La mesure des précipitations est l'une des plus complexes en météorologie car
on observe une forte variation spatiale selon le déplacement de la perturbation
atmosphérique, le lieu de l'averse, la topographie et les obstacles géographiques
locaux gênant sa captation.
Les mesures des précipitations se font au moyen de divers appareils de mesure.
Les plus classiques sont les pluviomètres et les pluviographes.
Il existe aussi des méthodes de mesures globales fondées sur les méthodes radar et la
télédétection.

Les pluviomètres
Ce sont des instruments de base de la mesure des précipitations liquides ou solides.
Ils indiquent la pluie globale précipitée dans un intervalle de temps donné (de la
minute à la journée).
L’eau collectée par la surface réceptrice de pluviomètre est conservée dans un
récipient à sa base. La lecture du volume dans une éprouvette graduée en millimètres
permet de connaître la hauteur de pluie précipitée. Après lecture, le récipient est vidé
et remis en place.

8
La pluie est généralement relevée au moins une fois par jour. La hauteur de pluie
lue le jour j est attribuée au jour j-1 et constitue sa "pluie journalière".
Quand la station pluviométrique est éloignée ou d'accès difficile, il est recommandé de
recourir au pluviomètre totalisateur. Cet appareil reçoit les précipitations sur une longue
période et la lecture se fait par mesure de la hauteur ou par pesée d'eau recueillie.

Le choix du site du pluviomètre est très important. Les normes standards sont basées
sur le principe que le site soit représentatif et caractérisé par l'absence d'obstacles à
proximité.
Les normes préconisent aussi que la surface réceptrice des pluviomètres (et
pluviographes) soit horizontale et située à 1,50 m au-dessus du sol ; cette hauteur
permet de placer facilement l'appareil et évite les rejaillissements.

Les pluviographes
Les pluviographes sont des pluviomètres munis d’un système d’enregistrement
continu des hauteurs de précipitations. Ces appareils enregistrent les quantités
cumulées de pluie tombée en fonction du temps (pas de temps courts de 1 à 6 min) et
les graphiques enregistrés permettent de déduire l’intensité. Ici l'enregistrement est
permanent et continu, et permet de déterminer la hauteur de précipitation, sa
répartition dans le temps; donc son intensité.

Les pluviographes à augets


Le principe de cet appareil est très simple, l’eau de pluie est recueillie dans un cône de
réception appelé impluvium et s’écoule à travers un ajutage calibré vers un auget.
Lorsque cet auget est rempli, il bascule sous l’effet du déplacement de son centre de

9
gravité : l’eau s’écoule à l’extérieur de l’appareil et l’auget opposé se remplit à son
tour jusqu’au prochain basculement. Lors de chaque basculement, un dispositif
électronique couplé aux augets permet de comptabiliser le nombre de basculement et
donner la pluie qui en résulte.

Les pluviographes à pesée


Dans un pluviographe à pesée, l’eau recueillie dans le cône de réception
s’écoule vers un auget unique qui se remplit progressivement et qui se
vide par déplacement de son centre de gravité dès qu’une masse d’eau
fixée est atteinte (150 à 200 g pour les modèles courants).
Après remplissage de l’auget, il bascule et l’eau est évacuée à l’extérieur
du pluviographe et reprend sa position initiale. Entre deux basculements,
le poids de l’eau qu’il contient est mesuré en continu et converti en
hauteur de pluie.

10
Évaporation et interception
Définitions :
Évaporation : phénomènes qui transforment l’eau liquide en vapeur d’eau. Elle
se produit sur les surfaces d'eau libre (océans, mers, lacs et cours d'eau), les sols
dépourvus de végétation et des surfaces couvertes par de la neige ou de la glace.

Transpiration : évaporation de l’eau contenue dans les plantes par les feuilles
Évapotranspiration : combinaison de l'évaporation directe à partir des surfaces
d'eau libre et des sols nus et de la transpiration végétale.

Interception par les végétaux : part de l’eau captée par la végétation (ensuite
transpirée ou évaporée).

Interception : Fraction des précipitations qui n’atteint pas le sol (pertes).

I = Pi – (Ps+Pt)

11
I : interception (mm)

Pi : pluie incidente (mm)

Ps : pluie drainée au travers du couvert végétal (mm)

Pt : pluie atteignant le sol par écoulement le long des branches et du tronc (mm)

Facteurs intervenants dans les mécanismes d'interception :

• Structure des précipitations (pluie fine, orageuse, …)


• Morphologie des peuplements (agencement foliaire, taille,..)
• Densité é des peuplements (couverture foliaire)
• Age des peuplements (jeune plant, arbuste, …)

NB : Difficulté de détermination des ordres de grandeur de l'interception (il existe


des expérimentations et des tables dans la littérature) 50% pour une végétation
abondante et des pluies fines ; 10 - 20% pour les pluies abondantes.

12
Évaporation et transpiration (évapotranspiration)

Capacité
Atmosphèr d’absorption
de l’eau par
l’air

Aptitude à alimenter
Surface évaporante
le processus en eau

L’évaporation réelle est le résultat de la conjonction de ces deux processus.

Si ces processus ne sont pas limités alors l’évaporation réelle est égale à
l’évaporation potentielle.

En général, Évaporation réelle ≤ Évaporation potentielle.

L’évaporation varie en fonction : de la température, du vent, de l’hydrométrie, du


rayonnement, du type de végétation, de la saison de l’année (vie de la plante), de
l’état hydrique du sol.

Si la disponibilité en eau à évaporer est toujours assurée alors l’évaporation est égale à la
valeur maximale possible : évaporation potentielle.

Mesure de l’évaporation potentielle

Par bac : 2 types de bacs : le bac classe A et le bac Colorado.

13
Bac classe A

Bac Colorado

L'évaporation est généralement exprimée en mm/j

14
Evaporomètre Piche

L’évaporomètre Piche est placé dans des abris météo et non perturbés par les précipitations

Evapotranspiration

Evapotranspiration de référence (ET0) ou évapotranspiration potentielle (ETP) :


ensemble des pertes en eau par évaporation et transpiration d'une surface de gazon de
hauteur uniforme, couvrant totalement le terrain, en pleine période de croissance, recouvrant
complètement le sol et abondamment pourvue en eau.

Evapotranspiration maximale (ETM) : d'une culture donnée est définie à différents


stades de développement végétatif, lorsque l'eau est en quantité suffisante et que les
conditions agronomiques sont optimales (sol fertile, bon état sanitaire, ...).

15
Evapotranspiration réelle (ETR) : somme des quantités de vapeur d'eau évaporées par le
sol et par les plantes quand le sol est à son humidité spécifique actuelle et les plantes à un
stade de développement physiologique et sanitaire réel.

Pour la culture de référence, en l'occurrence le gazon, on a donc :

ETR ≤ ETM ≤ ET0

Estimation de l'évapotranspiration potentielle (ETP)

Formule de Turc :

ETP : évapotranspiration potentielle (mm/mois)

Tm : température moyenne mensuelle (°C)

Ig : rayonnement moyen mensuel (cal/cm²/j)

Le coefficient 0.4 est valable pour les mois à 30 ou 31 jours. A remplacer par 0.37 pour
février.

Formule de Penmann :

Extrêmement complexe avec 9 paramètres physiques à mesurer. Cette formule est plus
précise et la plus utilisée.

Ruissellement et infiltration

Définitions

Infiltration : absorption de l’eau par le sol (capacité d’absorption d’un sol)

Ruissellement : part de l’eau qui ne s’infiltre pas.

16
L’infiltration permet de recharger les nappes phréatiques et de constituer des réserves
d’eau pour les plantes.

L’infiltration est contrôlée par les mécanismes de transfert dans la zone située au-dessus de
la nappe phréatique (frange capillaire).

Capacité d’infiltration d’un sol = vitesse maximale possible d’infiltration.

Si la pluie est supérieure à cette capacité, il y a ruissellement.

Mesure de l’infiltration

Infiltromètre de Muntz (simple ou double anneaux): cylindres creux de 25 cm de haut


enfoncés dans le sol d’environ 5 cm. On maintient une charge d'eau d'environ 3 cm. On note

le volume d'eau ajouté à intervalle de temps régulier.

Méthode Porchet : on creuse un trou à la tarière de diamètre D, que l’on remplit d’eau.
Ensuite, on note à intervalle de temps régulier la hauteur d’eau dans le trou.

Méthode du TRIMS (Triple Rings Infiltrometer Multiple Succions) :

Infiltromètre à disque à succion multiple permet de mesurer les différents paramètres


hydrodynamiques des sols (infiltration, taille des pores fonctionnels, etc…) (voir cours de
physique du sol pour les détails).

17
Mesure de l’infiltration et du ruissellement

Processus de genèse des écoulements

L’intérêt de la compréhension des chemins de l’eau n’est pas nouveau. Dans les années 1960,
certains hydrologues se posaient déjà la question :

« D'où vient l’eau des ruisseaux? » (Hewlett, 1961)

« Que devient l'eau des pluies? » (Penman, 1963)

De nos jours, ces questions sont plus que jamais d'actualité compte tenu des enjeux
environnementaux (contamination et pollution des eaux, qualité des eaux de surface, transport
de nutriments, pertes en terres, etc..).

D’où la nécessité d’étude et de compréhension des processus de génération des écoulements


sur le bassin versant.

18
Les écoulements représentent une partie essentielle du cycle hydrologique. C’est la réponse
du bassin versant à l’impulsion pluvieuse.

Les différents écoulements


Ecoulement Hortonien
Selon Horton (1933), dès
que l'intensité de la pluie
dépasse la capacité
d'infiltration du sol, il y a
saturation de la surface "par
le haut" et ruissellement.

Ecoulement par saturation

Dans les zones humides (bas-fonds, zones hydromorphes, abords de cours d’eau,…), où le sol
est déjà saturé jusqu'en surface, toute pluie qui tombe sur ces surfaces saturées par "le bas" ne
peut que ruisseler (Cappus, 1960).

19
Ecoulement par intumescence de la nappe

Ecoulement Préférentiel dans les macroporosités

20
Macroporosités = discontinuités dans le sol (galeries d’animaux, réseau racinaire, fissures,
fentes de retrait) Écoulement rapide par chemin
préférentiel.

P(t) : pluie

I1(t) : infiltration dans la matrice du sol

IM(t) : infiltration dans les macropores

I2(t) : redistribution dans les micropores (force


capillaires)

EM(t) : écoulement dans les macropores après


saturation du sol

ES(t) : écoulement de surface

Ecoulement de subsurface

Ecoulement hypodermique

Il existe un horizon imperméable ou peu perméable, ceci entraine un écoulement


hypodermique. Cet écoulement est lent et ne participe pas à l’écoulement rapide de crue, mais
maintien le débit de base.

Ecoulement par effet piston

21
L'eau "nouvelle" de pluie qui pénètre dans le sol, chasse l'eau "pré- existante"
dans la matrice poreuse du sol. Ce qui libère au ruisseau, un volume d'eau
équivalent au volume d'eau infiltrée.

Ecoulement de nappe

Si le toit de la nappe est plus bas que le fond de la rivière, la nappe draine le cours d'eau. A
l’inverse, si le niveau de la nappe est suffisamment élevé, la rivière draine la nappe d’où la
contribution de la nappe au débit de crue.

Synthèse sur la genèse des écoulements

22
De manière globale, il existe une complexité des processus de génération
de l’écoulement. Quel est le processus dominant ?

Il faut noter que :

o Débit de crue = intégration de l’ensemble des processus d’écoulement


o Écoulement sur bassin versant = processus non-linéaire
o Notion de zones et périodes actives et contributives variables

Représentation des différents processus de génération de l’écoulement en fonction des


milieux naturels d’après Dunne, 1983)

23
Transformation Pluie-Débit

Fonction de production et de transfert

La fonction de production permet de déterminer le hyétogramme de pluie nette à partir de


la pluie brute.

La fonction de transfert permet quant à elle de déterminer l'hydrogramme de crue résultant


de la pluie nette.

Fonction de production et de transfert

24
La fonction de production (de la pluie nette) :

o Infiltration
o Evaporation
o Transpiration
o Stockage dans les dépressions du sol

La fonction de transfert :

o Ruissellement
o Ecoulement hypodermique
o Ecoulement souterraine
o Propagation hydraulique dans le cours d’eau.

Bilan en eau sur un bassin versant

Bilan en eau d’un bassin versant sur une année hydrologique

P=ET+Q+ ∆S

Où P : précipitations

ET : évapotranspiration

25
Q : ruissellement

∆S : variation du stockage de l'eau dans le sol.

Pendant une période de temps donnée, la somme des entrées d’eau dans le bassin
(précipitations) est égale à la somme des sorties (évapotranspiration, ruissellement) et de la
variation du stockage dans le bassin (humidité du sol, eaux souterraines).

Notion de déficit d’écoulement

La balance entre précipitations et évaporation est un facteur clé pour l’hydrologie tropicale.
A l’échelle annuelle, précipitation et évaporation varient en sens inverse :

o dans les zones bien arrosées, les rivières s’écoulent de façon pérenne.
o dans les régions arides ou semi-arides, l’évaporation est importante, les cours d’eau
ne sont généralement pas pérennes (sauf les plus importants).

Le déficit d’écoulement D est donné par :

D=P–Q

Le déficit d'écoulement annuel d'un grand bassin versant est proche de l'évapotranspiration et
dépend très peu des caractéristiques géologiques, pédologiques et topographiques du bassin. Il
est lié à la température moyenne et à la pluviométrie.

Coefficient de ruissellement (Kr)

Rapport du volume ruisselé (issu de l'écoulement de surface uniquement) à l’exutoire du


bassin versant sur le volume de la pluie tombée pendant une période donnée (l’épisode
pluvieux, le mois, l’année).

é ′ é

Kr = = ′ é é
é é

Coefficient d'écoulement (Ke)

Rapport du volume total écoulé (issu de tous les écoulements : surface, hypodermique,
souterrain) à l’exutoire du bassin versant sur le volume de la pluie tombée pendant une
période donnée.

é é ′é é

Ke = = ′ é é
é é

26
Le bassin versant et son complexe

I. La notion de bassin versant

3 étapes de la circulation de l’eau :

- la phase marine océanographie

- la phase aérienne météorologie

- la phase terrestre hydrologie de surface

Système utilisé pour appréhender les processus


étudiés :
Le bassin versant = système fermé

II. Définition

Le bassin versant en une section droite d'un cours d'eau, est défini comme la totalité de la
surface topographique drainée par ce cours d'eau et ses affluents à l'amont de cette section. Il
est entièrement caractérisé par son exutoire, à partir duquel nous pouvons le délimiter.

Il est défini comme la totalité de la surface topographique drainée par un cours d’eau
principale (Oued) et ses affluents.

27
28
Tracé des limites d’un bassin versant

Chaque bassin versant est


séparé des autres bassins
voisins par une ligne de
partage des eaux.

Comment repérer un bassin


versant sur une carte ?

1. Repérer l'exutoire

2. Repérer le réseau

3. Repérer les points hauts les


courbes de niveau autour de
ces points hauts.

4. Tracer la ligne de partage


des eaux en suivant les lignes
de crête puis en rejoignant
l'exutoire par une ligne de plus
grande pente perpendiculaire aux courbes de niveau.

Notion de bassin topographique et de bassin hydrographique

Cette différence est particulièrement importante en zone karstique!

III. Caractéristiques d’un bassin versant

29
Caractéristiques géomorphologiques :

1) Surface (S)

Le bassin versant étant l'aire de réception des précipitations et d'alimentation des cours d'eau, les
quantités d’eau vont être fonction de sa surface. La surface du bassin versant peut être mesurée à
l’aide d’un planimètre, d’un papier millimétré ou par des techniques de digitalisation.

On classe les bassins versant en général relativement à leur surface :

o très petit bassin versant 0 ≤ S ≤ 10 km²

o petit bassin versant 10 ≤ S ≤ 200 km²

o grand bassin versant 200 ≤ S ≤ 2000 km²

o très grand bassin versant S > 2000 km²

2) Périmètre (P)

Il est mesuré à l'aide d'un curvimètre, une ficelle ou de technique de digitalisation.

II. Caractéristiques d’un bassin versant Caractéristiques géomorphologiques

3) Indice de forme : Le Coefficient de compacité de GRAVELIUS

Il permet de comparer entre eux des bassins de surface identique. Un bassin versant est défini
en premier lieu par son contour, qui a une certaine forme et enclot une certaine superficie A. Il
est évident que cette forme va avoir une influence sur l'écoulement global et surtout sur
l'allure de l'hydrogramme résultant d'une pluie donnée: un bassin très allongé ne réagira pas,
toutes choses égales d'ailleurs, de la même manière qu'un bassin de forme très ramassée. Le
Coefficient de compacité de GRAVELIUS:

K G est égal à 1 si le bassin est circulaire. Sinon K G >1 et d'autant plus élevé que le bassin
est allongé.

30
4) Longueur du rectangle équivalent

C'est le rectangle ayant la même surface et le même périmètre que le bassin :

P = 2 (l+L) S = l*L

5) Densité de drainage

Elle est définie comme le rapport entre la longueur totale du réseau hydrographique et la
surface du bassin.

6) Hiérarchisation du réseau hydrographique : classification de


Strahler (1957)

Il existe différentes méthodes de classification. La plus classique est la méthode de Strahler. Dans
cette méthode, on commence par affecter l'ordre 1 aux plus petits éléments (ruisseaux ou tronçons
de réseau), c'est à dire ceux situés le plus à l'amont. Lorsque deux éléments d'ordre 1 se
rejoignent, ils forment un élément d'ordre 2. Si un élément d'ordre 1 rejoint un élément d'ordre 2,
l'élément résultant reste d'ordre 2. De façon générale deux éléments du même ordre doivent se
rejoindre pour former un élément d'ordre supérieur. Le numéro d'ordre ainsi défini est
adimensionnel et il est donc possible de comparer des éléments de même ordre dans des

31
bassins versants différents. On parle également parfois de rang d’un cours d’eau ou de rang de
Strahler.

7) Typologie du réseau hydrographique

32
8) Profil en long

9) Courbe hypsométrique

Elle fournit une vue synthétique de la pente du bassin, donc du relief. Elle est obtenue à partie
des cartes topographiques.

Cette courbe représente la répartition


de la surface du bassin versant en
fonction de son altitude. Elle porte en
abscisse la surface (ou le pourcentage
de surface) du bassin qui se trouve au-
dessus (ou au-dessous) de l'altitude
représentée en ordonnée. Elle exprime
ainsi la superficie du bassin ou le
pourcentage de superficie, au-delà
d'une certaine altitude.

33
10) Indice global de pente I g

L:Longueurdu rectangle équivalent (km), ∆H : en m, Ig : en m/km

Hydrométrie

On appelle hydrométrie l'ensemble des techniques de mesures des différents paramètres


caractérisant les écoulements dans les cours d'eau naturels ou artificiels et dans les conduites.
Les deux variables principales qui caractérisent l'écoulement sont :

• La cote de la surface d'eau libre, notée H et exprimée en mètre. Sa mesure concerne


la limnimétrie.

• Le débit du cours d'eau, noté Q et exprimé en m3/s ou l/s, représentant le volume


total d'eau qui s'écoule à travers une section droite du cours d'eau pendant l'unité de
temps considérée. Sa mesure est du ressort de la débitmétrie.

Le niveau d'eau dans un canal est facilement observable, mais n'est représentatif que de la
section d'observation et peut être soumis à des modifications dans le temps. Seule la variable
débit reflète physiquement le comportement du bassin versant, et peut être interprétée dans le
temps et l'espace. Généralement, on ne dispose pas d'une mesure directe et continue des débits
mais d'un enregistrement des variations de la hauteur d'eau en une section donnée (station
hydrométrique). On passe alors de la courbe des hauteurs d'eau en fonction du temps H=f(t)

34
(limnigramme) à celle des débits Q=f(t) (hydrogramme) par l'établissement d'une courbe
de tarage Q=f(H).

La détermination de la courbe de tarage est généralement effectuée au moyen de campagnes


de mesures de débits épisodiques, dont la fréquence est un élément essentiel de la qualité et de
la précision des données ainsi obtenues. On appelle jaugeage l'ensemble des opérations
destinées à mesurer le débit d'une rivière.

1. La mesure des hauteurs d'eau

La mesure des hauteurs d'eau (la limnimétrie) ou de la variation d'un plan d'eau s'effectue
généralement de manière discontinue par la lecture d'une règle graduée (échelle
limnimétrique) fixée sur un support. Pour connaître en continu les variations d'un plan d'eau,
on utilise des limnigraphes qui fournissent sur un support un enregistrement continu des
variations du niveau d'eau dans la rivière en fonction du temps (enregistrement graphique sur
bande papier, enregistrement magnétique sur cassette, etc.).

• Limnimètre (discontinue) Echelle limnimétrique


• Limnigraphe (continue) Limnigraphe à flotteur ou à pression
• Capteurs Capteur capacitif et capteur ultra-son

35
2. La mesure des débits

Le débit d’un cours d’eau, canal ou dérivation peut être évalué de manière :

o Directe par volumétrie, à partir du temps que met un récipient, de volume connu, à se
remplir de l’eau courante du déversoir étudié. La méthode directe est utilisée
essentiellement pour les petits débits, notamment les débits de drainage.
o Indirecte à partir de la vitesse d’écoulement à travers une section donnée (section de
mesure), partir d’ouvrage hydraulique ou par dilution.

Pour mesurer le débit d'un écoulement naturel, il existe quatre grandes catégories de méthodes.

Les méthodes "volumétriques" (ou jaugeage capacitif) permettent de déterminer le débit


directement à partir du temps nécessaire pour remplir d'eau un récipient d'une contenance
déterminée. Compte tenu des aspects pratiques inhérents à la méthode de mesure (taille du
récipient nécessaire, incertitude sur la mesure du temps, aménagement spécifique éventuel), cette
méthode n'est généralement pratiquée que pour des débits très faibles, quelques l/s au plus.

Les méthodes "d'exploration du champ de vitesse" consistent à déterminer la vitesse de


l'écoulement en différents points de la section, tout en mesurant la surface de la section
mouillée. Ces techniques nécessitent un matériel spécifique (moulinet, perche, saumon,
flotter, courantomètre...) et un personnel formé à son utilisation.

Les méthodes "hydrauliques" tiennent compte des forces qui régissent l'écoulement
(pesanteur, inertie, viscosité...). Ces méthodes obéissent aux lois de l'hydraulique.

36
Les méthodes "physico-chimiques" prennent en compte les variations, lors de l'écoulement,
de certaines propriétés physiques du liquide (concentration en certains éléments dissous). Ces
méthodes consistent généralement à injecter dans le cours d'eau un corps en solution, et à
suivre l'évolution de sa concentration au cours du temps. Ce sont les méthodes dites «par
dilution» ou encore «chimique».

NB : Toutes ces méthodes de mesures des débits nécessitent généralement un régime


d'écoulement en régime fluvial, sauf les jaugeages chimiques, qui sont appropriés en cas
d'écoulement torrentiel.

Exemple de mesure des débits par exploration du champ de vitesse

1) jaugeage au moulinet

Principe de la méthode
Étant donnée une section droite d’un cours d’eau ; le débit est défini comme le flux du vecteur
vitesse à travers cette section. Sur une section élémentaire dA, le débit correspondant sera :

Le débit total à travers la section du cours d’eau A est :

Où RD et RG désignent respectivement, la rive droite et la rive gauche de la section considérée.

37
Le jaugeage au moulinet, consiste à étudier la fonction v(x, y) en échantillonnant suivant
différentes valeurs de la largeur (x) et de la profondeur (y) de la section mouillée. Généralement,
on fixe différentes abscisses (appelées verticales) x1, x2, ...., xi et sur chacune des abscisses (xi)
on mesure à l’aide d’un moulinet, à différentes profondeur yi1, yi2,...yij la vitesse v (xi, yij).
D’une manière plus simple, la mesure du débit par cette méthode exige la détermination des
vitesses ponctuelles en nombre suffisant pour permettre le calcul d’une vitesse d’écoulement
moyenne (V) dans la section du cours d’eau considérée.

Dans ce cas, on utilise de moulinets à hélice, à axe horizontal. Le moulinet dispose d’un
élément appelé corps du moulinet contenant un axe horizontal sur lequel tourne une hélice.

Des impulsions produites par la rotation de cette hélice sont décelées et comptabilisées par un
compteur attaché au corps du moulinet. L’émergence du moulinet dans le cours d’eau se fait

38
face au courant. La vitesse de rotation de l’hélice est liée, par une relation, à la vitesse locale
d’écoulement

2) Jaugeage au flotteur

La méthode par les flotteurs consiste à : mesurer uniquement des vitesses de surface, ou plus
exactement les vitesses dans la tranche superficielle de l'écoulement.
Le jaugeage au flotteur est recommandé dans les cas suivants:

39
1) L’utilisation d’un moulinet est difficile ou impossible à cause des vitesses trop élevées ou
trop basse, des profondeurs excessives ou encore la présence de matériaux en suspension.
2) Evaluer rapidement le débit d’un cours d’eau. La vitesse de l’écoulement est déterminée en
mesurant la vitesse de déplacement de flotteurs largués dans le cours d’eau. On peut utiliser
des flotteurs naturels ou artificiels : bouchons de pêche, morceaux de bois, bouteilles, balles
de pingpong, etc.

Il s'agit, alors, de mesurer uniquement des vitesses de surface, ou plus exactement les vitesses
dans la tranche superficielle de l'écoulement (les 20 premiers centimètres environ).

En général, la vitesse moyenne dans la section est de l'ordre de 0,4 à 0,9 fois la vitesse de
surface. Le débit sera calculé par : Q= k. Vmoy. S

Avec :
k : coefficient de correction de débit de l'ordre de 0,4 à 0,9 fois la vitesse de surface
(sans dimension) ;
Vmoy : vitesse moyenne, en m/s, donnée par le temps moyen mis par le ou les flotteurs
pour parcourir une distance ;
S : section mouillée en m².

40
41

Vous aimerez peut-être aussi