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RC 3568
CONCLUSIONS DU DEMANDEUR
Pour le compte du Demandeur MOHAMED IBRAHIM AMOUD . Maître
Patrick BAMBA, Maître Valéry KABASU tous avocats à la cour .
Dans la présente cause sous RC 3568 la partie défenderesse sans s'atteler
au fond du dossier pour rencontrer le moyen sur l'existence du droit de concession de demandeur , elle se reclu derrière la forme principalement dans le but de paralyser l'action du Demandeur non pas pour défaut d'existence du droit du Demandeur, plutôt faire croire au tribunal que le demandeur n'a pas respecté la procédure pour la saisine de ce dernier. De ce fait elle a soulevé les moyens exceptionnels tirés de l'irrecevabilité de la demande pour non production de procès-verbaux établis par le service d'habitat d'une part et d'autre part le retard dans la communication de pièces et moyens . Le demandeur relève que ces moyens sont soulevés au mépris des dispositions légales, jurisprudentielles et doctrinales qui conduit à leur rejet pour de Raisons objectives que voici : I. L' IRRECEVABILITÉ DE L'ACTION TIRÉE DU DÉFAUT DE PROCÈS VERBAL ÉTABLI PAR LE SERVICE D'HABITAT Le défendeur soutient que l'action sous RC 3568 est irrecevable au simple Motif que le demandeur n'a pas produit le procès-verbal établi par le service d'habitat conformément aux dispositions de l'article 36 de la loi n° 15/ 025 du 31 decembre 2015 relative aux baux à loyer non professionnels qui énonce que: << Les litiges entre bailleur et preneur ne sont pas recevables devant les tribunaux s’ils n’ont pas été préalablement soumis à la procédure de conciliation devant le service compétent, à l’initiative de l’une des parties>> en conséquence la présente demande doit être déclarée irrecevable pour violation de cet article. Abordant ce moyen, le demandeur relève que l'interprétation de l'article 36 de la loi N°15/025 du 31 décembre 2015 relative Aux baux à loyer non professionnels faite par la partie défenderesse affiche une connotation très péjorative. En effet l'article 36 de la loi précitée ne saurait pas voire son application dans le cas d'espèce, car il suggère au préalable l'existence d'un contrat de bail entre le preneur et le bailleur dont tout différent qui nécessite le règlement judiciaire ne soit subordonnée qu'à à la procédure de conciliation devant le service compétent . Cependant le demandeur MOHAMED IBRAHIM n'est pas liée à la défenderesse par quelconque convention qui peut générer les effets juridiques. Il s'agissait d'un simple acte de bienfaisance dont son présumé mari le feu Alex KASONGO était bénéficiaire et ce, sans une contrepartie en retour de ce dernier. Donc le défaut du contrat de bail entre le demandeur et la défenderesse rend inerte l'applicabilité de l'article 36 de la loi précitée. Ce moyen étant dépourvu de fermeté juridique , le tribunal va devoir déclarer l'action recevable pour de raisons susmentionnées .
II DE L'IRRECEVABILITÉ TIRÉE DU RETARD DE COMMUNICATION DE
PIÈCES ET MOYENS La défenderesse insinue que l'action sous RC 3568 doit être déclarée irrecevable pour violation de l'article 29 de l'arrêté d'organisation judiciaire N°299-79 qui prescrit aux parties la modalité et délai de Communication des pièces et moyens à faire valoir par devant le tribunal, Donc trois jours avant l'audience. Ayant reçu les conclusions à la veille de l'audience sollicite du tribunal l'irrecevabilité de l'action inscrit sous RC 3568 . Rencontrant ce moyen le demandeur soutient que cette tendance ne saurait tenir debout puisque n'étant pas soutenue par aucune référence, ni légale, ni jurisprudentielle, moins encore doctrinale. En effet, s'il est évident que l'article 29 de l'arrêté de l'organisation judiciaire prescrit aux parties dans un litige de se communiquer tout moyen qui peut faire l'objet de débats devant le tribunal préalablement trois jours au moins avant l'audience , il n'en demeure moins important de faire savoir que la même disposition n'a pas assorti L'irrecevabilité de l'action comme conséquence juridique de l'inobservation de cette règle. La doctrine dominante en la matière cette fois-ci représentée par Janot MATADI NENGA GAMANDA enseigne sur l 'axiologie de communication de pièces et moyens que cette dernière demeure dans la préservation du droit de la défense. Il soutient également que lorsque les conclusions sont faites verbalement le jour de l'audience, la partie peut solliciter une remise pour y répondre. L'on considère cependant que la communication est réalisée si, à l'audience une partie accepte de plaider au fond et réplique Aux moyens qui ne lui ont pas été préalablement communiqués, étant donné que dans ce cas les débats Sont contradictoires. ( MATADI NENGA GAMANDA, droit judiciaire privé page 105) Au regard de ce qui précède le droit judiciaire congolais n'est plus régi par le principe du rigorisme excessif où toute inobservation de règles serait de plein droit assortie de nullité. Cela n'est concevable que lorsque la partie arrive à démontrer le préjudice subi par le retard de Communication. Or la meilleure intelligence pour la défenderesse si elle avait subit un préjudice serait de solliciter la remise pour mieux répondre aux moyens communiqués. Mais Le fait pour elle d'accepter que la cause est mise en état donc en position de recevoir une plaidoirie couvre le vice du délai de communication. Corroborant cette position, C'est à bon droit que la jurisprudence constante estime qu'est malvenue de prétendre que les droits de la défense ont été énervés celui qui , avec l'accord de son adversaire n'a pas communiqué ses pièces à celui-ci qui accepte de plaider au fond et qui, paradoxalement soulève une exception fondée cette cette non- communication.( CA, kis, 24 / 05/1974, Ruffin Lukoo Musubao, la jurisprudence congolaise de Droit du travail et sécurité sociale Ed. On s'en sortira, Kinshasa 2006 p.37)
Considérant la pertinence de Raisons objectives démontrées le tribunal du
céans va devoir déclarer le moyen recevable mais non fondé. En conséquence déguerpir la défenderesse dans le fonds qu'elle occupe sans titre ni aucun droit, comme le prouve sa façon de ne pas produire aucun acte ni argument attestant son droit de jouissance dans le fond qui fait l'objet de la présente cause.