Voltaire
Voltaire
Voltaire
„rfj.k»i:;'.>'
X
'>?
L^^WI^'.ii-
iTl^
«
VOLTAIRE A 25 ANS
d'après la statue d'Emile Lamberi, offerte par l'auteur à la Ville de Paris
et inaugurée à la Mairie duIX« arrondissement le 6 novembre 1887.
^^ COLLECTION DES CLASSIQUES POPULAIRES
VOLTAIRE
EMILE FAGUET
ANCIEN ÉLÈVE DE l'ÉCOLE NORMALE SUPÉRIEURE
CHARGÉ DE COURS A LA. SORBONNïï
DOCTEUR ES LETTRES.
PARIS
LECÈNE, OUDIN ET C'% ÉDITEURS
15, RUE DE CLUNY
1895
VOLTAIRE
PREMIERE PARTIE
L'HOMME
CHAPITRE PREMIER
(1694-1718)
a parlé :
(1718-1726)
VOLTAIRE EN ANGLETERRE.
(1726-1729)
RETOUR EN FRANCE.
(1729-1734)
On
trouva ces vers injurieux pour l'autoritéecclésias-
tique, et Voltaire fut forcé de quitter Paris et de se
réfugier à Rouen sous un faux nom.
et fit représenter sonBrutus le
L'orage apaisé, il revint
M décembre 1730 avec un assez grand succès. La comé-
dienne Gaussin y était charmante. C'étaient sesdébuts;
elle n'avait que quinze ou seize ans. Voltaire lui écrivait:
ouvrage bien sérieux pour votre âge mais il est bien juste
;
«... Eriphyle^ que vous avez vue naître, reçut hier la robe
virile, devant une assez belle assemblée qui ne fut pas
22 VOLTAIKE
Et ailleurs:
VOLTAIBli 2
26 VOLTAIRE
VOLTAIRE A CIREY.
(1734-1749)
cieux ouverts :
Qui n'est que juste est dur. qui n'est que sage est triste.
Dans d'autres sentiments l'héroïsme consiste,
Le conquérant est craint, le sage est estimé ;
sept ans chez des hommes qui se donnent dfS peines gra-
tuites et infatigables à former l'esprit et les mœurs de la
jeunesse. Depuis quand veut-on qu'on soit sans reconnais-
sance envers ses maîtres?... Rien n'effacera dans mon cœur
la mémoire du P. Porée qui est également chère à tous ceux
qui ont étudié sous lui. Jamais homme ne rendit l'étude et
la vertu plus aimables. Les heures de ses leçons étaient
pour nous des heures délicieuses, et j'aurais voulu qu'il eût
été établi dans Paris comme dans Athènes qu'on pût assister
à tout âge à de telles leçons je serais revenu souvent les
:
entendre...
« Pendant les sept années que j'ai été élevé dans la maison
élevés par eux comme moi il n'y en aura pas un seul qui
:
puisse me démentir..
« L'auteur du libelle peut, tant qu'il voudra, mettre mon
personnage de la Métromanié :
(1749-1750)
VOLTAIRE. 3
50 VOLTAIRE
1
CHAPITRE VllI
VOLTAIRE A BERLIN
(1750-1753)
« Enfin me
dans ce séjour autrefois sauvage, et qui
voici
est aujourd'hui aussi embelli par les arts qu'ennobli par la
gloire. Cent cinquante mille soldats victorieux, point de
procureurs opéra, comédie, philosophie, poésie, un héros
;
DE BERLIN A FERNEY
(1753-1760)
matique :
(ii VOLTAIRE
il écrivait à d'Argenlal :
Pétersbourg ;
je m'accommode fort de mes Suisses et de mes
Genevois. On me traite mieux que je ne mérite. Je suis bien
logé dans mes deux retraites. Ou vient chez moi on trouve
;
VOLTAIRE A FERNEV.
(1760-1778)
bonne grâce.
Il avait une activité qui s'augmentait avec les années,
ce qui n'est pas fréquent, mais ce qui est très sensible
G8 VOLTAIKE
de Saint-Claude ;
—
Commentaire sur l'esprit des lois
le ;
(1778)
par le « Je ne travaille à
désir de revoir ses amis :
dénouement de la pièce » —
par cette impatience
;
VOLTAIRE. 4
74 VOLTAIRE
SON CARACTERE.
CHAPITRE PREMIER
tacle de l'univers :
« On a vu
des effets étonnants de la nature, des mois-
sons et des des jours sereins et des tempêtes, des
stérilités,
bienfaits et des fléaux, et on a senti un maître... 11 y a quel-
que chose d'éternel, car rien n'est produit de rien... Tout
ouvrage qui nous montre des moyens et une fin annonce
ŒUVRES PHILOSOPHIQUES EN PROSE 83
est bonne. Tous les honnêtes gens ont besoin que Dieu
existe. Il suffit : croyons qu'il est, et ne permettons pas
qu'on en doute :
Déisme.
Il est à peu près inutile de dire qu'en ces matières il
90 VOLTAIRE
Oui, l'homme sur la terre est hbre ainsi que moi (1;.
C'est le plus beau présent do notre commun Roi...
C'est l'attribut divin do l'Être tout-puissant ;
VOLTAIRE. 5
98 VOLTAIRE
naturel de l'histoire.
Ce qu'on a appelé depuis la philosophie de l'histoire
venait d'être créé. Cela consiste à chercher les grandes
lois qui présidentaux événements humains, à considé-
rer l'histoire del'homme sur la terre, non comme une
succession de faits fortuits, mais comme un enchaîne^
ment de faits dérivant de grandes causes, et, par suite,
à chercher ces causes étales déterminer.
C'est Bossuet qui avait donné la première esquisse
d'une philosophie de l'histoire, comme les plus grands
historiens philosophes, les Vico, les Auguste Comte l'ont
reconnu et proclamé. Or cette philosophie de l'histoire
dans Bossuet a un caractère providentialiste. Ce que
Bossuet veut montrer, c'est que l'histoire humaine
est menée par Dieu conformément aux desseins qu'il a
sur l'homme, vers un but que Dieu connaît, et Bossuet
retrace la suite de ces desseins et indique le but, qui est
la conquête de la terre entière par le christianisme.
Pour Bossuet la philosophie de l'histoire, c'est iHnter-
vention continue du surnatweldans les grandes affaires
de l'humanité.
ŒUVHES HISTORIQUES EN PROSE 103
heureuse, —
puis à unerégression, puis à une nou- —
velle ère de sagesse et de prospérité, relatives encore.
La période heureuse, c'est l'antiquité ; le retour à la
barbarie primitive, c'est l'époque chrétienne ; la renais-
ses pieds.
Pendant qu'on les lui prt^enlalI, arriva le duc de Croï,
général de l'armée qui venait se rendre lui-même avec
,
Est aux pieds de ce roi qui les fait trembler tous 1(1)
Quels honneurs quels respects Jamais roi dans la
! 1
[France
N'accoutuma son peuple à tant d'obéissance.
Je le vois, comme vous, par la gloire animé.
Mieux obéi, plus craint, peut-être moins aimé.
Je le vois éprouvant des fortunes diverses,
Trop fier en ses succès, mais ferme en ses traverses ;
VOLTAIRK. 6
122 VOLTAIRE
ombres de la nuit.
C'était à la faveur des
De ce mois malheureux l'inégale courrière (1)
Semblait cacher d'effroi sa tremblante lumière :
J
ŒUVRES HISTORIQUES EN VERS 125
LE SOCIOLOGUE.
!
et artistes et gouvernnt sagement, pour df^spotistne \ii
'
La France
multiplicité des coutumes, c'est-à-dire des lois.
est une nation, elle n'a qu'un gouvernement, et elle a
128 VOLTAIRE
ture.
On un homme pour un sacrilège, pour un
rouait
blasphème a soutenu que c'était un peu exagéré.*
: il
désire à peu près les mêmes choses que vous... Tout cela
134 VOLTAIRE
LE CRITIQUE.
'
Voltaire était né avec l'idolâtrie du siècle de Louis XIV,
comme nous avons eu déjà l'occasion de le remar-
quer. Nous l'avons vu recueillir avec ardeur les rensei-
gnements sur le « g-rand siècle » que lui donnaient
M. de Caumartin, M. l'abbé de Châteauneuf, M. l'abbé
de Ghaulieu, M. le marquis de La Fare. Nous l'avons vu,
tant dans la Henriade que dans le Siècle de Louis XIV,
tracer de l'époque de Louis le Grand le tableau le plus
complaisant et le plus magnifique.
Il faut savoir que ceci ne laisse pas d'être une « par-
ticularité. » étant donné la date de naissance de Voltaire.
Quand il entrait dans sa vingtième année, il était à peu
près seul de son avis en cette matière. Les historiens
nous font connaître la réaction violente contre le gou-
vernement et la personne de Louis XIV qui précéda
sa mort et surtout qui la suivit. Cette réaction s'étendit de
sa personne et de sa politique à l'esprit même qui avait
régné de son temps. La littérature du temps de Louis le
Grand était fort peu en faveur vers 1715. Le goût des
écrivains de cette époque pour l'antiquité était tourné
en ridicule, et aussi leur goût pour la poésie. Montes-
quieu, Lamotte, bien d'autres, disaient assez de mal
des poètes et « n'y croyaient plus. » Montesquieu, à la
vérité, aimait l'antiquité, mais c'était l'antiquité des
136 VOLTAIRE
trois d'accord :
poème en prose. »
Ce grand, ce sublime Corneille
Qui plut bien moins à notre oreille
Qu'à notre esprit qu'il étonna ;
« La Fontaine, qui
avait conservé la naïveté de son carac-
tère, et qui,dans le Temple du 6'ot/f, joignait un sentiment
éclairé à cet heureux et singulier instinct qui l'inspirait
pendant sa vie, retranchait quelques-unes de ses fables. Il
accourcissait presque tous ses contes, et déchirait les trois
quarts d'un gros recueil d'œuvres posthumes imprimées par
ces éditeurs qui vivent des sottises des morts. »
propres mots. »
I
cela estbien pénible. — Il jusqu'àRacine qui
n'est pas
: n'ait mêlé des « traits comiques » au second acte
(V Andromaque \ et c'est un oubli fâcheux des conve-
nances.
Voltaire aurait été décidément trop étroit en matière
de goût s'il n'eût connu les étrangers. Cela l'a sauvé.
II engoué de Shakespeare et en a donné le goût
s'est
LE DRAMATISTE. — TRAGÉDIES.
y a réussi.
En un mot, il a fait des tragédies qui étaient des
mélodrames à spectacle. Il répondait parfaitement aux
aspirations secrètes du public de son temps, et voilà
pourquoi il a été mis par tous ses contemporains à
côté deSophocle, d'Euripide, deCorneille, et de Kacine,
et quelquefois au-dessus.
Mais deux choses essentielles pour durer très long-
temps lui manquaient essentiellement.
La première c'était la langue et le style vraiment
théâtral. Voltaire n'est jamais grand poète, et il est
rarement grand orateur. La poésie et l'éloquence sont
nécessaires dans le grand drame. Le théâtre demande
ou une certaine poésie captivante et séduisante qui
dispense de l'éloquence, ou une certaine magnificence
oratoire qui dispense du charme poétique, ou tous les
deux à la fois, ce qui, comme on pense, se rencontre
rarement.
Voltaire n'avait ni l'un ni Vsiuive, el croyait que l'un
et lautre doivent être étranc/ers au théâtre, opinion qui
était du reste, à très peu près, celle de tout son temps.
Aussi ses pièces sont écrites le plus souvent dans une
langue qui n'est ni mauvaise ni bonne, qui est indif-
férente. C'estune langue de convention. Elle n'est pas,
plus de Voltaire que de duBelloy (1); elle est de ceux qui
font des tragédies en 1730. 11 est étonnant même à quel
admirer.
La seconde chose qui manquait à Voltaire tragique,
c'était ce que nous appelons un peu pédantesquement la
psychologie, c'est-à-dire la connaissance précise et sûre --
l'éloquence.
Aussi, quand l'école romantique eut achevé son
évolution, et que le goût du public français revint aux
analyses morales et à l'étude des caractères. Voltaire —
ne se releva point de sa chute, en tant que tragique, et
est resté assez indifférent à tous ceux qui lisent.
C'est qu'en effet il n'a pour lui qu'une certaine
habileté d'arrangement et adresse de procédés et habi-
leté à amener les coups de théâtre, et une certaine pompe
7*
154 VOLTAIRE
POLYPHONTE
Qu'il meure!
MEROPE
Il est...
POLYPHONIE
Frappez !
MÉROPE
Barbare ! Il est monfils !
EGISTHE
Moi I votre fils !
MÉROPE
Tu Tes et ce ciel que j'atteste,
:
EGISTHE
Quel miracle, grands dieux, que je ne puis comprendre!
POLYPHONIE
Une telle imposture a de quoi me surprendre.
Vous; sa mère ? Qui ? Vous, qui demandiez sa mort ?
EGISTHE
Ah ! si je meurs son fils, je rends grâce à mon sort.
MÉROPE
Je suis sa mère, hélas ! Mon amour m'a trahie.
Oui, tu tiens dans tes mains le secret de ma vie ;
156 VOLTAIRE
POLYPHONIE
EGISTHE
MÉROPE
Commencez donc par m'arracher la vie.
Ayez pitié des pleurs dont mes yeux sont noyés.
Que vous faut-il de plus? Mérope est à vos pieds ;
ZAÏRE
Ah ! mon père !
LUSIGNAN
M'ôter, par un seul mot, ma honte et mes ennuis ;
ZAÏRE
Oui... seigneur... je le suis.
LUSIGNAN
Dieu, reçois son aveu du sein de ton empire 1
TANCRÈDE
Ah ma ! seule présence
Est pour elle un reproche II n'importe... Arrêtez, 1
ORBASSAN
Ton arrogance insigne
Ne mériterait pas qu'on te fît cet honneur.
(Il fait signe à son écuyer de ramasser le gant.)
ORBASSAN
Qu'à l'instant même on ouvre la barrière ;
TANCRÈDE
Viens Et vous, chevaliers, j'espère qu'aujourd'hui
!
ALVAREZ
nUSMAxN
ALVAREZ
Ecoutez-moi, mon
plus que vous je désire
fils :
LE DRAMATISTE — COMÉDIES.
Elles ne sont point faites pour être jouées, mais elles peu-
vent être lues avec plaisir. Ce sont de petites nouvelles
moitié sentimentales, moitié satiriques sous forme dia-
loguée. L'allure en est un peu lente, mais on y trouve
des passages et même des pages d'un joli tour et d'un
joli style.
femme.
LE COMTE
Si vous avez oublié cet outrage.
Donnez-m'en donc le plus sûr témoignage :
HOMBERT (1)
NAMNE
Il est bien sûr de mon obéissance.
LE COMTE
NANINE
Moi !
LA MARQUISE
Quelle idée '
Est-il bien vrai ?
nOMBERT
Ma fille I
LE COMTE, à sa mère.
Le daignez-vous permettre ?
LA MARQUISE
La famille
Etrangement, mon fils, clabaudera.
LE COMTE
UOMBERT
Quel coup du sort Non, je ne puis comprendre
!
LA MARQUISE
Mon fils...
LE COMTE
LA MARQUISE
j
Oui, tu le peux, tu le dois c'en est fait ; :
I
Je ne tiens pas contre ce dernier trait ;
NANINE
LA MARQUISE
Que ce jour
Soit des vertus la digne récompense ;
ADINE
Il est constant;
LE DR\MAT1STE. — COMÉDIES 17 I
DARMIN
ADINE
Je crains Dorphise.
DARMIN
Elle est trop intrigante ;
DARMIN
Mais, après tout, Blanford fest-il si cher?
ADlNE
DARMIN
Oh ! je conçois qu'un cœur reconnaissant
Pour la vertu peut avoir du penchant.
Trente ans à peine, une taille légère.
Beaux yeux, air noble, oui, sa vertu peut plaire ;
ADI.NE
Il a, dit-on, raison.
172 VOLTAIRE
DARMrN
11est souvent trop confiant, trop bon ;
ADINE
DORPniSE
La va me décrier partout.
folle (i)
Ah mon honneur, mon esprit, sont à bout.
!
Ah que de
! trouble et que d'inquiétude !
COLETTE (3)
est facile.
en eût pour lui. Une vieille bergère, qui était une fée,
sans en avoir l'air, lui révéla le délicat secret, et huit
jours après sa première comparution, voilà Robert de-
rechef devant la reine de France :
charmante.
Sous
la raison les grâces étouffées
Livrent nos cœurs à l'insipidité.
Le raisonner tristement s'accrédite.
On court, hélas après la vérité! :
"^-
Ah croyez-moi, l'erreur a son mérite
1 !
A ce discours impertinent,
Thélème se mit en colère :
dignes.
Un homme de cœur et d'esprit peut s'attendre, en
toutes probabilités, à être riche, mendiant, ministre,
esclave,estimé, méprisé, flatté, moqué, heureux et pendu ;
(1) Candide.
(2) L'Ingénu.
(3) Zadig.
(4) Id.
(5) Id.
NOUVELLES ET ROMANS EN PROSE d 87
(1) Zadig.
188 VOF>TAIRE
qui lit dans ce grand livre que Dieu a mis sous nos yeux.
Les vérités qu'il découvre sont à lui il nourrit et il élève
;
soufflé.
— Non, répondit Zadig, je ne l'ai jamais vu et je n'ai
jamais su si la reine avait une chienne. »
Précisément dans le même temps, par une bizarrerie
NOrVRF.LES F.T ROMANS EN PHOSE 197
onze deniers.
— Quel chemin a-t-il pris ? où est-il ? demanda le grand
veneur.
— Je ne l'ai point vu, répondit Zadig, et je n'en ai jamais
entendu parler.
Le grand veneur et le premier eunuque ne doutèrent pas
que Zadig n'eût volé le cheval du roi et la chienne de la
reine ils le firent conduire devant l'assemblée du grand
;
onces d'or pour avoir dit qu'il n'avait pas vu ce qu'il avait vu.
Il fallut d'abord payer cette amende après quoi il fut
;
était toujours moins creusé par une patte que par les trois
autres, j'ai compris que la chienne de notre auguste reine
était un peu boiteuse, si je l'ose dire.
« A l'égard du cheval du roi des rois, vous saurez que me
ai-je dit, a une queue de trois pieds et demi, qui, par ses
mouvements de droite et de gauche, a balayé cette pous-
sière. « J'ai vu sous les arbres, qui formaient un berceau de
cinq pieds de haut, les feuilles des branches nouvellement
tombées et j'ai connu que ce cheval y avait touché et
;
contre une pierre de touche dont j'ai fait Fessai. J'ai jugé
enfin, par les marques que ses fers ont laissées sur des cail-
loux dune autre espèce, qu'il était ferré d'argent à onze
deniers de fin. »
Tous juges admirèrent le profond et subtil discerne-
les
ment de Zadig la nouvelle en vint jusqu'au roi et à la reine.
;
se mettre à la fenêtre ! »
il disparut.
Candide et Martin ne doutèrent pas alors que ce ne fût une
mascarade du carnaval.
Un quatrième domestique dit au quatrième maître :
Un jeune homme
qui était auprès d'Achmet parla après
lui et dit : « empereur de toutes
Je m'appelle Ivan. J'ai été
les Russies; j'ai été détrôné au berceau; mon père et ma
mère ont été enfermés on m'a élevé en prison j'ai quelque- ; ;
donné un autre État dans lequel j'ai fait plus de bien que
tous les rois des Sarmates ensemble n'en ont jamais pu faire
sur les bords de la Vistule. Je me résigne aussi à la Provi-
dence et je suis venu passer le carnaval à Venise. »
;
je ne suis pas si grand seigneur que vous, mais enfin j'ai été
roi tout comme un autre je suis Théodore. On m'a élu roi en ;
panégyrique de Lous XV :
Et encore
Et encore
Et toujours :
A
M"* Gaussin qui jouait le personnage d'Alzire
dans la pièce de ce nom (on sait que dans cette pièce
Guzman est un grand convertisseur de païens) :
Mais, hélas! A + D— B
N'est pas = à je vous aime.
LA CORRESPONDANCE.
etla foule des ridicules qui ont passé devant les yeux. Si de
cinquante ouvrages qui paraissent tous les mois, il y en a un
de passable, on se le fait lire, et c'est encore un petit amu-
sement. Tout cela n'est pas le ciel ouvert; mais enfin on n'a
pas mieux, et c'est un parti forcé. ...
Adieu, Madame; songez, je vous prie, que vous me devez
quelque respect car si dans le royaume des aveugles les
;
'
Vejanius arinis
Herculis ad poslem fixis, latet abditus agro (1).
pages
L'HOMME
CHA.PITBE I. — Eafance et Jeunesse de Voltaire (169i-1718).
. 7
Chapitkb II. — Voltaire avant son séjour en Angleterre
(1718-1726) 13
Chapitre III. — Voltaire en Angleterre (1726-1729). ... 17
Chapitre IV. — Retour en France (1729-173i) 20
Chapitre V. - Voltaire à Cirey (1734-1749) 30
Chapitre VI. — Voltaire bien en cour 40
Chapitre VII. — Depuis la mort de Madame du Châtelet jus-
qu'au départ pour laVÏlussfe (1749-1750) 47
Chapitre VIII. -Voltaire à Berlin (1750-1753) 51
Chapitre IX. — De B;rlin à Ferney( 1753-1760) 58
Chapitre X. — Voltaire à Ferney (1760-1778) 67
Chapitre XI. — Voltaire à Paris., — Sa mort 72
Chapitre XII. — Son caractère 76
L'ŒUVRE.
Chapitre I. —
Œuvres philosophiques en prose 81
Chapitre II. — Œuvres philosophiques en vers 92
Chapitre III. — Œuvres historiques en prose 102-
CHapitre IV. — Œuvres historiques en vers 116
Chapitre V. — Le Sociologue. 126
Chapitre VI. — Le Critique 135
Chapitre VII. — Le Dramatiste. — Tragédies 151
Chapitre VIII. — Le Dramatiste. Comédies — 165
Chapitre IX, — Contes et nouvelles en vers 174
Chapitre X. — Nouvelles et romans en prose 181,
Library
DO NOT
REMOVE
THE
GARD
FROM
THIS
POCKET
^^v^^