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    Université Lyon I Année universitaire 2024-2025

    Département de Mathématiques L3 Mathématiques


    Algèbre linéaire et bilinéaire, analyse matricielle

    FEUILLE D’EXERCICES 1 : DUALITÉ EN DIMENSION FINIE

    K désigne R ou C dans les exercices qui suivent.

    Exercice 1. Soit B = (e1 , e2 , e3 ) la base de R3 , où


    e1 = (1, 1, 1), e2 = (1, 0, −1), e3 = (0, 1, 1).
    3 ∗
    Déterminer la base de (R ) duale de B.

    Exercice 2. On considère f1 , f2 , f3 les formes linéaires sur R4 définies par



     f1 (v) = x1 − 3x2 + 2x3 − x4
    pour tout v = (x1 , x2 , x3 , x4 ) ∈ R4 , f2 (v) = x1 + 2x2 − x4
    f3 (v) = 2x1 − x2 + 2x3 + x4

    Montrer que (f1 , f2 , f3 ) est une famille libre de (R4 )∗ .

    Exercice 3.
    (1) Soit n ∈ N∗ , soit E un espace vectoriel de dimension n sur K et F un sous-espace vectoriel
    de E. On définit
    GF = {ϕ ∈ E ∗ | ∀v ∈ F ϕ(v) = 0}
    Montrer que GF est un sous-espace vectoriel de E ∗ et déterminer sa dimension en fonction
    de celle de F .
    (2) Application. Soit E = R5 . On considère le sous-espace vectoriel F de R5 engendré par les
    vecteurs v1 = (1, 3, −2, 2, 3), v2 = (1, 4, −3, 4, 2), v3 = (2, 3, −1, −2, 9).
    (a) Déterminer la dimension de F . Quelle est la dimension de GF ?
    (b) Déterminer une base de GF .

    Exercice 4. Espace des polynômes


    Soit n ∈ N, on note E = Kn [X]. Soit a ∈ K.
    (1) Préliminaire. Soit E un espace vectoriel de dimension finie, ϕ et ψ deux formes linéaires non
    nulles sur E. Montrer que ϕ et ψ sont proportionnelles si et seulement si Ker ϕ = Ker ψ.
    (2) Des bases de E et E ∗ .
    (a) Soit α0 , . . . , αn des éléments de K deux à deux distincts. On définit pour tout i = 0, . . . , n,
    fi : E → K, P 7→ P (αi ).
    Justifier que (f0 , . . . , fn ) est une base de E ∗ et déterminer sa base antéduale.
    (X − a)k
    (b) On note pour tout k = 0, . . . , n, Qk = .
    k!
    (i) Justifier que (Q0 , . . . , Qn ) est une base de E et exprimer tout élément P de E dans
    cette base.
    (ii) Déterminer la base duale de (Q0 , . . . , Qn ).
    (3) Soit ϕ ∈ E ∗ tel que ϕ((X − a)P ) = 0 pour tout P ∈ Kn−1 [X]. Que peut-on dire de ϕ ?
    (4) Soit ϕ ∈ E ∗ tel que ϕ((X − a)2 P ) = 0 pour tout P ∈ Kn−2 [X]. Que peut-on dire de ϕ ?
    (5) Pour i = 0, . . . , n, on définit fi : E → K, P 7→ fi (P ) = P 0 (i).
    Montrer que (f0 , . . . , fn ) est une famille liée de E ∗ . Quel est son rang ?
    1
    FEUILLE D’EXERCICES 1 : DUALITÉ EN DIMENSION FINIE 2

    Exercice 5. Soit E un espace vectoriel de dimension finie sur K et f, f1 , . . . , fp ∈ E ∗ .


    (1) On suppose d’abord que la famille (f1 , . . . , fp ) est libre. Montrer que f est combinaison
    linéaire des (fi )1≤i≤p si et seulement si Ker f ⊃ Ker f1 ∩ · · · ∩ Ker fp .
    (2) Montrer que le résultat est encore vrai pour une famille quelconque (f1 , . . . , fp ).

    Exercice 6. Bases duales.


    Soit E un espace vectoriel de dimension n ∈ N∗ , B = (e1 , . . . , en ) une base de E et B ∗ = (e∗1 , . . . , e∗n )
    la base duale de B.
    (1) Dans les trois cas suivants, justifier que B 0 est une base de E et déterminer sa base duale
    ∗
    B0 :
    (a) B 0 = (e2 , e1 , e3 , e4 , . . . , en ) ;
    (b) B 0 = (λe1 , e2 , e3 , . . . , en ), avec λ ∈ K∗ ;
    (c) B 0 = (e1 + λe2 , e2 , e3 , . . . , en ), avec λ ∈ K.
    (2) Soit F = (f1 , . . . , fn−1 ) une famille libre de E et ϕ ∈ E ∗ une forme linéaire non nulle.
    Donner une condition nécessaire et suffisante pour que l’on puisse compléter F en une base
    (f1 , . . . , fn ) de E de sorte que ϕ = fn∗ .

    Exercice 7. Dual de Mn (K).


    Soit n ∈ N∗ , on note E = Mn (K).
    (1) On note (Eij )1≤i,j≤n la base canonique de E. Vérifier que pour tout i, j, k, l = 1, . . . , n, on
    a Eij Ekl = δjk Eil .
    (2) Montrer que pour toute forme linéaire ϕ sur E, il existe une unique matrice M telle que
    ∀A ∈ E ϕ(A) = tr(M A).
    Exprimer les coefficients de M en fonction de ϕ.
    (3) Montrer que la trace est l’unique forme linéaire ϕ sur E vérifiant les deux propriétés sui-
    vantes :
    — ϕ(In ) = n ;
    — ∀A, B ∈ E ϕ(AB) = ϕ(BA).
    (4) On dit qu’une matrice M ∈ E est un commutateur s’il existe A et B dans E tels que
    M = AB − BA. Déterminer le sous-espace vectoriel de E engendré par les commutateurs.
    (5) (question très difficile) Montrer que l’ensemble des commutateurs est un sous-espace vecto-
    riel de E.

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