PSYCHOPEDAGOGIE CSAPé
PSYCHOPEDAGOGIE CSAPé
PSYCHOPEDAGOGIE CSAPé
1) La psychopédagogie
Le mot psychopédagogie renvoie à deux termes qui sont : psychologie et pédagogie.
La psychopédagogie est la psychologie appliquée à la pédagogie et au champ de l’éducation.
Elle est une discipline située à la confluence de plusieurs autres domaines dont l’objectif est
de comprendre et d’éclairer l’action éducative.
Le dictionnaire Larousse définit le mot psychopédagogie comme pédagogie s’appuyant sur
les connaissances scientifiques acquises en psychologie de l’enfant (Larousse, 2017). Pour
Gaston Mialaret la psychopédagogie est « soit une théorie, soit une méthode, soit un
ensemble de pratiques pédagogiques qui se réfèrent, soit pour les fonder, soit pour les
expliquer, soit pour les mettre en œuvre sur le plan de l’action aux données de la psychologie
de l’éducation ». Quant à Claparède, le terme correspond à « une pédagogie qui prend en
considération les facteurs psychologiques dans l’acte éducatif ».
L’importance de la psychopédagogie n’est plus à démontrer. Elle :
- permet de connaître le contexte éducationnel, les caractéristiques des élèves1 , les
programmes d’enseignement, les théories de l’apprentissage, le matériel didactique, etc. ;
- aide à bien planifier l’action pédagogique : choisir les objectifs de cours, les stratégies
d’enseignement, les activités d’apprentissage, les formes d’évaluation ;
- permet à l’enseignant à bien intervenir en classe : appliquer, susciter l’intérêt des élèves,
présenter un contenu organisé et structuré, assurer des conditions propices à l’apprentissage,
vérifier la compréhension, prévoir des exercices collectifs et des travaux individuels ;
- favorise l’évaluation objective : évaluer, évaluation formative, rétroaction, évaluation
sommative ;
- favoriser le travail coopératif et à intégrer des réseaux de collaboration pédagogique et de
recherche.
- cultiver la rigueur, la ponctualité, la régularité et l’assiduité.
-à avoir toujours à l’esprit les principes déontologiques et éthiques de correction, d’assiduité,
de compétence, d’honnêteté et d’engagement qui sous-tendent l’exercice de la profession
enseignante.
- avoir le goût de la pensée et du langage clairs, précis et univoques. En somme, la
psychopédagogie est une discipline charnière qui tente de comprendre les variables relatives
au processus d’enseignement/apprentissage et leurs indicateurs respectifs, conduisant à une
meilleure performance des apprenants et qui constituent, en quelque sorte, les connaissances,
les habiletés et les attitudes de base qui permettent aux enseignants et aux enseignantes
d’intervenir plus efficacement en classe.
2) Apprentissage
Parlant de l’apprentissage, il correspond, dans un sens général pour la plupart des espèces
animales, à un changement au cours de leur vie pour s’adapter à leur environnement. Pour
Legendre (1993), l’apprentissage est un « Acte de perception, d'interaction et d'intégration
d'un objet par un sujet. Acquisition des connaissances et développement d'habiletés,
d'attitudes et de valeurs qui s'ajoutent à la structure cognitive d'une personne. L’apprentissage
est donc un processus qui permet l'évolution de la synthèse des savoirs, des habiletés, des
attitudes et des valeurs d'une personne ».
Apprentissage = modification des connaissances. « Apprendre consiste à acquérir des
connaissances sur le monde et à les modifier » (Doré et Mercier, 1992).
Apprentissage = modification du comportement. « Il y a apprentissage quand un individu
placé plusieurs fois dans la même situation modifie sa conduite de manière systématique et
durable » (Reuchlin, 1977).
Apprentissage = modification des compétences. « L’apprentissage est, chez un individu,
une modification de sa capacité de réaliser une tâche sous l’effet des interactions avec son
environnement » (George, 1991). C’est une modification stable et durable des savoirs, des
savoir-faire ou des savoir-être d’un individu, qui est due à l’expérience, à l’entraînement, aux
exercices pratiqués par cet individu.
D’une manière générale, l’apprentissage désigne les modalités d’acquisition de
connaissances, de compétences et d’attitudes souvent présentées sous une trilogie classique :
savoir, savoir-faire, savoir-être. Un apprentissage n’est véritablement réalisé que lorsque le
sujet qui apprend est capable de réemployer ou d’utiliser les nouveaux acquis dans des
conditions analogues à celles de l’apprentissage, ou mieux, dans des conditions différentes.
Autrement dit un apprentissage est réussi, lorsque le transfert est possible. En somme,
apprendre, c’est acquérir, s’approprier des connaissances, construire de nouvelles
compétences, modifier sa façon d’agir, de penser… C’est aller du connu vers l’inconnu.
Le développement socio affectif est la relation qui existe entre l'affectivité et le milieu
de vie l'enfant (milieu ambiant). C’est aussi l'ensemble des influences culturelles et sociales
qui agissent sur nos états affectifs. En clair, c’est l’évolution, la modification des sentiments
liée au milieu social de l’individu.
Sigmund Freud, père fondateur de la psychanalyse a décrit le développement socio
affectif de l’enfant à travers la « sexualité ». L'idée centrale qu'il évoque, c’est qu’il existe des
zones érogènes prépondérantes selon les âges (des parties du corps susceptibles de procurer
du plaisir) et qui traduisent des besoins affectifs. Pour lui, les expériences durant ces stades
sont à l’origine des traits de personnalité qui caractérisent les individus à l’âge adulte. Il
décrit la sexualité de l’enfant en quatre stades et une phase de latence qui sont :
le stade oral (de 0 à 1 an)
A ce stade de son évolution, la zone érogène est la zone bucco labiale (la bouche, la langue,
les lèvres). L’enfant a tendance à tout porter à sa bouche. Il obtient la plupart de sa
satisfaction à partir de la succion des mamelons, des biberons, des doigts et tout ce qui peut
entrer dans la bouche. C’est sa façon d’être en rapport avec le monde.
le stade anal (de 1 à 3 ans)
La zone érogène dominante est l’anus. Dans cette phase l'enfant ressent un intense
plaisir à déféquer, à uriner ou au contraire à retenir ses selles. Il expulse ses selles pour faire
plaisir à ses parents ou il retient ses selles pour les frustrer. La rétention constitue pour Freud
la première opposition de l'enfant pour affirmer son moi : son premier « NON ». Au stade
anal se rapporte la formation des caractères consciencieux, sobre régulier chez ceux qui ont
trouvé du plaisir à se conformer aux exigences qu’on leur demandait. Chez les autres on
trouvera des obstinés, des boudeurs, des entêtés, des possessifs, des avares.
le stade phallique (de 3 à 6 ans)
Ici, la zone érogène est la zone génitale (le gland et le clitoris). L'enfant découvre son
sexe comme objet de satisfaction avec pour activités libidinales la masturbation,
l’exhibitionnisme et le voyeurisme. C'est le début de la curiosité. Il cherche à découvrir le
sexe des membres de son entourage : le voyeurisme. C’est au stade phallique que se
développent tous les complexes : complexe d'œdipe, complexe de castration… Alors qu’aux
stades précédents, les enfants, tous sexes confondus, étaient attachés à leurs mères, au stade
phallique le lien se relâche. Le garçon de 3 à 6 ans prodigue de l’amour et de l’affection à sa
mère rivalisant ainsi avec son père. C’est le complexe d’œdipe. Inconsciemment le petit
garçon souhaite prendre la place de son père et la petite fille la place de sa mère. Cependant
la peur de la castration pousse le petit garçon à réprimer ce désir pour sa mère et à
commencer à s’identifier au père. Ici l’enfant découvre son sexe comme un objet de
satisfaction. Cet intérêt nouveau va l’orienter vers la différenciation des sexes. C’est le début
de la curiosité sexuelle. Cette curiosité de l’enfant se tourne vers ses frères, ses sœurs et ses
parents qu’il veut voir nus ou en train d’uriner. L’enfant entre en relation avec tous les
membres de son milieu ; il s’affirme donc par rapport à ce milieu.
la phase de latence (6-11 ans)
C’est une période pendant laquelle l’intérêt pour la sexualité se met en veilleuse. On
constate donc la diminution de « l’activité sexuelle ». La tendresse prévaut sur les désirs
sexuels car l’enfant cherche à se socialiser. Il va plutôt orienter ses intérêts vers d’autres
directions c'està-dire les objets et les hommes. Ceci va favoriser aussi bien sa socialisation
que l’acquisition de nouvelles connaissances. La pudeur et le dégoût, les aspirations morales
et éthiques font leur apparition. L’enfant se gêne soudainement devant la nudité ; il acquiert
la conduite sociale qui consiste à ne plus s’exposer lorsqu’il urine ou défèque.
le stade génital (12-18 ans)
A ce stade, la zone érogène est la zone génitale et comme activités libidinales, nous
avons la masturbation culpabilisée et angoissante puis la relation sexuelle. Ce stade consacre
la maturité sexuelle et physique. Il est également celui de la révolte contre les parents car
l’enfant à cette période est à la recherche de l’autonomie, de l’indépendance.
3) Le développement psychologique de l’enfant au plan cognitif
Le béhaviorisme
Cette théorie d’apprentissage est essentielle pour les enseignants car il influe sur la
façon dont les élèves réagissent et se comportent en classe et insinue que les enseignants
peuvent directement influencer le comportement des élèves. Cela favorise également à ce que
les enseignants comprennent que l’environnement familial et le mode de vie d’un élève
peuvent avoir un impact sur son comportement, en les aidant à le voir objectivement et à
travailler pour contribuer à l’amélioration.
Les enseignants peuvent mettre en œuvre des techniques de cette théorie dans leur classe de
plusieurs façons :
-Perceuses :les enseignants peuvent mettre en pratique leurs compétences. Ils peuvent utiliser
des modèles d’exercices pour aider les élèves à voir la répétition et le renforcement qu’utilise
la théorie de l’apprentissage comportemental.
-Question et réponse : les enseignants peuvent utiliser une question comme stimulus et une
réponse comme réponse, devenant progressivement plus difficile avec des questions pour
aider les élèves.
-Entrainement guidé : les enseignants peuvent directement s’impliquer pour aider les élèves à
surmonter les problèmes, pour leur donner le renforcement et la démonstration de
comportement qu’ils veulent les voir suivre.
Le cognitivisme
Les apprenants selon les cognitivistes sont des participants actifs dans le processus
d’apprentissage. De même, ils utilisent diverses stratégies pour traiter et construire leur
compréhension personnelle du contenu. Les élèves ne sont plus seulement des destinataires
que les enseignants remplissent de connaissances. Mais ils sont des participants actifs à
l’apprentissage.
Le constructivisme
Le constructivisme se base sur l’idée que les gens construisent activement leurs propres
connaissances. Par ailleurs, la réalité se détermine par leurs expériences en tant qu’apprenant.
Les apprenants utilisent essentiellement leurs connaissances antérieures comme base et s’en
servent avec de nouvelles choses qu’ils apprennent. Ainsi, les expériences individuelles de
chacun rendent leur apprentissage unique.
La théorie du constructivisme est importante pour les enseignants, car il influence la façon
dont tous les élèves apprennent. Les enseignants qui comprennent la théorie de
l’apprentissage constructiviste admettent que leurs élèves apportent chaque jour leurs propres
expériences uniques en classe. En d’autres termes, leurs antécédents et leurs connaissances
antérieures ont un impact sur leur capacité à apprendre. Il existe de nombreux principes
spécifiques du constructivisme :
-L’apprentissage est une activité sociale : Il est directement associé à notre connexion
avec d’autres personnes. Nos enseignants, notre famille ou nos pairs et nos connaissances
également ont un impact sur notre apprentissage. Les éducateurs ont plus de chances de
réussir car ils comprennent que la participation des pairs est essentielle à l’apprentissage.
Isoler les apprentissages n’est pas la meilleure façon d’aider les élèves à apprendre et à
grandir ensemble. C’est pourquoi l’éducation progressive reconnaît que l’interaction sociale
est la clé de l’apprentissage et des applications de conversation, d’interaction et de groupe
sont des outils pour aider les élèves à conserver leurs connaissances.
L’apprentissage est contextuel : En d’autres termes, les élèves n’apprennent pas des faits et
des théories isolés du reste de notre vie. Nous apprenons d’une manière liée à des choses que
nous savons déjà, à ce que nous croyons, et plus encore. Les choses que nous apprenons et les
points dont nous avons tendance à nous souvenir sont liés à ce qui se passe autour de nous.
-La connaissance est personnelle : Du fait que le constructivisme se base sur nos
propres expériences et croyances, la connaissance devient une affaire personnelle. Chaque
personne aura ses propres connaissances et expériences antérieures à apporter à la table.
Ainsi, la manière et les choses que les gens apprennent et gagnent, grâce à l’éducation, seront
toutes très différentes.
La motivation est la clé de l’apprentissage :En d’autres termes, les élèves ne peuvent
pas apprendre s’ils ne sont pas motivés. Par conséquent, les enseignants doivent avoir des
moyens d’engager et de motiver les apprenants à activer leur esprit et les aider à être
enthousiasmés par l’éducation. Sans motivation, il est difficile, pour les apprenants, d’accéder
à leur expérience passée. Et d’établir également des liens pour un nouvel apprentissage.
Socioconstructivisme
Le socio-constructivisme reprend les idées principales du constructivisme de Piaget
en y ajoutant le rôle social des apprentissages. Par ailleurs, il voit l’apprentissage comme
l’acquisition de connaissances grâce aux échanges entre l’enseignant et les élèves ou entre
élèves. Les élèves n’apprennent pas seulement grâce à la transmission de connaissances par
l’enseignant mais aussi grâce aux interactions.
Vygotsky était un cognitiviste. Mais, elle a rejeté l’hypothèse des cognitivistes tels
que Piaget et Perry selon laquelle il était possible de séparer l’apprentissage de son contexte
social. Il a fait valoir que toutes les fonctions cognitives proviennent d’interactions sociales
(et doivent, donc, être expliquées comme des produits). De surcroît, l’apprentissage ne
comprend pas simplement l’assimilation et l’accommodation de nouvelles connaissances par
les apprenants. Bref, c’était le processus par lequel les apprenants étaient intégrés dans une
communauté du savoir. Les principes du socio-constructivisme
Le travail est coopératif pour être plus constructif, plus motivant et plus valorisant
socialement, en apportant plus de profit à l’apprenant ainsi qu’à ses collaborateurs.
L’enseignant en tant que guide, facilitateur et non plus en tant qu’instructeur, présente des
exemples, définit l’objectif, donne des indices mais ne conduit plus l’apprenant pas à pas.
L’apprentissage se fonde sur l’autonomie. En d’autres termes, c’est l’apprenant qui « gère »
son apprentissage et en est responsable. Il décide également du rythme, de la répartition, de
l’organisation des actions qui l’amèneront à atteindre ses objectifs.
On parle de tâches et d’activités impliquant un plan d’action et des stratégies. On part ainsi
du principe que l’apprenant mémorise mieux en réalisant des actions réelles. Les leçons et les
exercices qui font partie de l’ordre réservé à l’apprentissage traditionnel, ont été remplacés
par des tâches-projets à long terme et d’activités-réalisations moins étendues dans le temps.
Le statut de l’erreur est différent ; désormais l’erreur fait partie de l’apprentissage et peut
servir de tremplin vers l’autocorrection, elle n’est plus punie car elle découle de l’interlangue
de l’apprenant. On part du principe qu’il n’y a que ceux qui n’apprennent pas, qui ne
commettent pas d’erreurs.
Le connectivisme
Le connectivisme est une théorie de l’apprentissage qui explique comment les technologies
Internet ont créé, pour les gens, de nouvelles opportunités d’apprendre et de partager des
informations sur internet et entre eux. Ces technologies comprennent également les
navigateurs Web, les e-mails, les forums de discussion en ligne, les réseaux sociaux,
YouTube et tout autre outil permettant aux utilisateurs d’apprendre et de partager des
informations avec d’autres personnes.