Methodes_Mathematiques_Physique_-_C7_-_Equations_Differentielles (1)

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CM – Méthodes

Mathématiques pour la
Physique

Chapitre 7 : Equations
différentielles
I- Définitions :

On ne s’intéresse qu’aux équations du type 𝒚′′ + 𝑷𝒚′ + 𝑸𝒚 = 𝟎, avec l’application 𝒚 ∶


ℝ → ℂ, 𝒙 → 𝒚(𝒙) pouvant être deux fois dérivable. Ce sont des équations linéaires,
homogènes et dites « du second ordre » car composées au minimum de la dérivée
seconde de la fonction 𝑦 avec des coefficients 𝑃 et 𝑄 constants.

Théorème de Cauchy – Lipschitz :


L’ensemble des solutions de cette équation forme un espace vectoriel de dimension 𝟐
(venant de la propriété de linéarité).

Cas particulier :
Dans le cas où 𝑃 et 𝑄 sont des constantes, on peut poser 𝒚(𝒙) = 𝒆𝝀𝒙 (avec 𝜆 ∈ ℂ).
Pour résoudre ce genre d’équations, on passe par l’équation caractéristique :

𝝀𝟐 + 𝑷𝝀 + 𝑸 = 𝟎
Cela mène à deux solutions pour 𝜆.

Remarque – Equation inhomogène :


Une équation différentielle inhomogène est de la forme 𝒚′′ + 𝑷𝒚′ + 𝑸𝒚 = 𝑹 (avec 𝑅
une fonction donnée). Sa solution générale sera alors la somme de la solution de
l’équation homogène 𝑦ℎ𝑜𝑚 correspondante (𝒚′′ + 𝑷𝒚′ + 𝑸𝒚 = 𝟎) et la solution
particulière 𝑦𝑝𝑎𝑟𝑡 de l’équation inhomogène :

𝒚 = 𝒚𝒉𝒐𝒎 + 𝒚𝒑𝒂𝒓𝒕

Cas général :
Généralement, les équations différentielles rencontrées sont de la forme 𝒚′′ +
𝑷(𝒙)𝒚′ + 𝑸(𝒙)𝒚 = 𝟎, où 𝑃(𝑥) et 𝑄(𝑥) sont des fonctions données de 𝑥.
Rappel :
Deux fonctions 𝑦1 et 𝑦2 sont linéairement indépendantes si leur wronskien 𝑊 est non-
nul presque partout :

𝒚 (𝒙) 𝒚′𝟏 (𝒙)


𝑾=| 𝟏 ′ ′
′ ( )| = 𝒚𝟏 (𝒙)𝒚𝟐 (𝒙) − 𝒚𝟐 (𝒙)𝒚𝟏 (𝒙)
𝒚𝟐 (𝒙) 𝒚𝟐 𝒙

Démonstration :
On ne considère pas le cas où 𝒚𝟏 , 𝒚𝟐 = 𝟎 presque partout.
• Si 𝑦1 et 𝑦2 ne sont pas linéairement indépendantes, alors ∃𝛼 ∈ ℂ∗ pour lequel
on a presque partout :
𝒚𝟐 = 𝜶𝒚𝟏 ⇒ 𝑾 = 𝟎
• Dans l’autre sens, soit 𝑾 = 𝟎, on a :
𝒚𝟐 ′ 𝟐 𝒚𝟐
𝑾= 𝒚𝟏 𝒚′𝟐 − 𝒚𝟐 𝒚′𝟏 = ( ) 𝒚𝟏 = 𝟎 ⇒ = 𝒄𝒔𝒕𝒆
𝒚𝟏 𝒚𝟏
Donc ∃𝛼 ∈ ℂ∗ pour lequel on a 𝒚𝟐 = 𝜶𝒚𝟏 , donc 𝑦1 et 𝑦2 ne sont pas
linéairement indépendantes.

Théorème :
Soient 𝑦1 , 𝑦2 deux solutions de l’équation différentielle :

• 𝒚 = 𝒄𝟏 𝒚𝟏 + 𝒄𝟐 𝒚𝟐 est solution de l’équation différentielle.


• 𝒚 = 𝒄𝟏 𝒚𝟏 + 𝒄𝟐 𝒚𝟐 est la solution générale de l’équation différentielle et 𝑦1 , 𝑦2
sont solutions de l’équation et linéairement indépendantes.

II- Points remarquables :

Soit 𝑘 ∈ ℕ∗ et 𝑈 ∈ ℝ un voisinage de 𝑥0 ∈ ℝ. On dit que la fonction 𝒇 ∶ ℝ → ℂ continue


sur 𝑈\{𝑥0 } possède un pôle d’ordre 𝑘 en 𝑥0 si 𝑓 s’écrit ∀𝑥 ∈ 𝑈\{𝑥0 } comme :

𝒈(𝒙)
𝒇(𝒙) =
(𝒙 − 𝒙𝟎 )𝒌
(avec 𝑔 non nulle et continue sur 𝑈). De plus, 𝐥𝐢𝐦 (𝒙 − 𝒙𝟎 )𝒌 𝒇(𝒙) existe et est
𝒙→𝒙𝟎
différente de 𝟎.

Exemples :
𝟏
• Pour 𝒌 = 𝟏, la fonction 𝒇(𝒙) = (avec 𝒈(𝒙) = 𝟏) a un pôle d’ordre 𝟏 en 𝒙 = 𝟎.
𝒙
𝟏
• Pour la fonction 𝒇(𝒙) = , elle a un pôle d’ordre 𝑘 en 𝒙 = 𝟎.
𝒙𝒌

Définition – Point régulier, point singulier essentiel et non


essentiel :
Pour l’équation différentielle, on dit que 𝑥0 ∈ ℝ est un point régulier de l’équation si 𝑃
et 𝑄 sont finis en 𝑥0 . Sinon, on dit que 𝑥0 est un point singulier de l’équation
différentielle. Il en existe deux types : les points singuliers essentiels et non-essentiels.
• Un point singulier est essentiel si 𝑥0 est un pôle d’ordre supérieur à 𝟏 de 𝑃 et/ou
un pôle supérieur à 𝟐 de 𝑄. C’est-à-dire que les limites suivantes sont
respectées :

𝐥𝐢𝐦 |(𝒙 − 𝒙𝟎 ) 𝑷(𝒙)| → +∞ ; 𝐥𝐢𝐦 |(𝒙 − 𝒙𝟎 )𝟐 𝑸(𝒙)| → +∞


𝒙→𝒙𝟎 𝒙→𝒙𝟎
• Un point singulier est non-essentiel si 𝑃 et 𝑄 ne sont pas finis (divergent) en 𝑥0
(mais au moins l’un des deux doit l’être), que 𝑥0 est un pôle d’ordre 𝟏 de 𝑃 et
un pôle d’ordre 𝟐 de 𝑄.

Définition – Solution régulière en un point :


Une solution 𝑦 de l’équation différentielle est dite « régulière en 𝑥0 » si 𝑦 est définie sur
un voisinage de 𝑈 de 𝑥0 , sinon elle est dite « singulière en 𝑥0 ». Les seuls points 𝑥0
qui peuvent être des points singuliers de 𝑦 sont des points singuliers de l’équation
différentielle. Cela implique que l’on ne peut généralement pas les développer ces
solutions comme en séries entières :

𝒚(𝒙) = ∑ 𝒂𝒏 (𝒙 − 𝒙𝟎 )𝒏
𝒏=𝟎
(avec 𝑎𝑛 ∈ ℂ).
III- Méthode de Fuchs :

Théorème de Fuchs :
Si 𝑥0 est un point singulier non-essentiel de l’équation différentielle, alors cette
équation admet une solution de la forme :

𝒚(𝒙) = (𝒙 − 𝒙𝟎 )𝒓 𝒇(𝒙)
(avec 𝒇(𝒙 − 𝒙𝟎 ) ≠ 𝟎, 𝑟 ∈ ℝ et 𝑓 développable en série entière au voisinage de 𝑥0
(𝒇(𝒙) = ∑∞ 𝒏
𝒏=𝟎 𝒂𝒏 (𝒙 − 𝒙𝟎 ) = 𝒂𝟎 + 𝒂𝟏 (𝒙 − 𝒙𝟎 ) + ⋯, avec 𝒂𝟎 ≠ 𝟎).

Application du théorème :
• On recherche des points singuliers non essentiels 𝑥0 de l’équation différentielle.
• On injecte la fonction 𝒚(𝒙) = (𝒙 − 𝒙𝟎 )𝒓 𝒇(𝒙) dans l’équation différentielle
(avec 𝒇(𝒙𝟎 ) ≠ 𝟎) pour obtenir l’équation différentielle pour 𝑓(𝑥).
• On factorise la nouvelle équation différentielle par (𝒙 − 𝒙𝟎 )𝒓−𝟐 , permettant de
simplifier l’équation et permettant de ne pas avoir de singularité en 𝒙 = 𝒙𝟎 .
• On évalue l’équation différentielle simplifiée en 𝒙 = 𝒙𝟎 , donnant une équation
algébrique du second ordre pour 𝑟 (appelée aussi « équation indicielle »),
menant à obtenir deux racines 𝑟1 et 𝑟2 .
• On injecte la racine qui simplifie au mieux l’équation différentielle précédente,
donnant une équation différentielle du second ordre pour 𝑓.
• On cherche à résoudre l’équation différentielle pour 𝑓 par les méthodes
traditionnelles (équation caractéristique, etc…).
• Si la résolution est impossible, on cherche la solution sous la forme d’un
développement en série entière (𝒇(𝒙) = ∑∞ 𝒏
𝒏=𝟎 𝒂𝒏 (𝒙 − 𝒙𝟎 ) ). Elle doit
conduire à une relation de récurrence entre les coefficients 𝑎𝑛 .

Exemples particuliers :
𝟐 𝟐
On considère l’équation différentielle 𝒚′′ + 𝒚′ + 𝑸𝒚 = 𝟎 (avec 𝑷 = ayant un pôle
𝒙 𝒙
d’ordre 𝟏 en 𝒙 = 𝟎 et 𝑄 une constante, donc finie en 𝒙 = 𝟎). En reprenant l’algorithme
d’application du théorème de Fuchs, on a :
• Une singularité non-essentielle en 𝒙𝟎 = 𝟎.
• La fonction 𝑦(𝑥) est de la forme 𝒚(𝒙) = 𝒙𝒓 𝒇(𝒙), donc 𝒚′ (𝒙) =
𝒓𝒙𝒓−𝟏 𝒇(𝒙) + 𝒙𝒓 𝒇′ (𝒙) et 𝒚′′ (𝒙) = 𝒓(𝒓 − 𝟏)𝒙𝒓−𝟐 𝒇(𝒙) + 𝟐𝒓𝒙𝒓−𝟏 𝒇′ (𝒙) +
𝒙𝒓 𝒇′′ (𝒙).
En injectant les différentes valeurs dans l’équation différentielle, on obtient :
𝟐
𝒓(𝒓 − 𝟏)𝒙𝒓−𝟐 𝒇 + 𝟐𝒓𝒙𝒓−𝟏 𝒇′ + 𝒙𝒓 𝒇′′ + (𝒓𝒙𝒓−𝟏 𝒇 + 𝒙𝒓 𝒇′ ) + 𝑸(𝒙𝒓 𝒇) = 𝟎
𝒙
⇔ 𝒙𝒓 (𝒇′′ + 𝑸𝒇) + 𝒙𝒓−𝟏 (𝟐𝒓𝒇′ + 𝟐𝒇′ ) + 𝒙𝒓−𝟐 (𝒓(𝒓 − 𝟏)𝒇 + 𝟐𝒓𝒇) = 𝟎
⇔ 𝒙𝒓−𝟐 (𝒙𝟐 (𝒇′′ + 𝑸𝒇) + 𝟐𝒙(𝒓 + 𝟏)𝒇′ + 𝒓(𝒓 + 𝟏)𝒇) = 𝟎
• On divise par 𝒙𝟎 𝒓−𝟐 :

𝒙𝟐 (𝒇′′ + 𝑸𝒇) + 𝟐𝒙(𝒓 + 𝟏)𝒇′ + 𝒓(𝒓 + 𝟏)𝒇 = 𝟎


• On évalue en 𝒙 = 𝟎 :
𝟎𝟐 (𝒇′′ + 𝑸𝒇) + 𝟐 × 𝟎 × (𝒓 + 𝟏)𝒇′ + 𝒓(𝒓 + 𝟏)𝒇 = 𝟎
⇔ 𝒓(𝒓 + 𝟏)𝒇 = 𝟎
On obtient alors l’équation indicielle :
𝒓(𝒓 + 𝟏) = 𝟎
Ses deux racines sont 𝒓𝟏 = 𝟎 et 𝒓𝟐 = −𝟏, on prendra la seconde car plus simple
pour les calculs.
• En injectant la racine dans l’équation, on obtient :
𝒙𝟐 (𝒇′′ + 𝑸𝒇) + 𝟐𝒙(−𝟏 + 𝟏)𝒇′ − 𝟏(−𝟏 + 𝟏)𝒇 = 𝟎 ⇔ 𝒙𝟐 (𝒇′′ + 𝑸𝒇) = 𝟎
⇔ 𝒇′′ + 𝑸𝒇 = 𝟎
C’est une équation différentielle du second ordre que l’on peut résoudre avec
les méthodes classiques, donnant la solution pour 𝑦(𝑥) :
𝟏
𝒚(𝒙) = 𝒇(𝒙)
𝒙
𝒑 𝒒 𝒑
On considère ensuite l’équation différentielle 𝒚′′ + 𝒚′ + 𝒚 = 𝟎 (avec 𝑷 =
𝒙 𝒙𝟐 𝒙
𝒒
ayant un pôle d’ordre 𝟏 en 𝒙 = 𝟎 et 𝑸 = ayant un pôle d’ordre 𝟐 en 𝒙 = 𝟎, 𝑝 et 𝑞
𝒙𝟐
étant des constantes) qui possède une singularité non-essentielle en 𝒙𝟎 = 𝟎. On
cherche ici une solution de la forme 𝒚(𝒙) = 𝑪 𝒓𝟐 (avec 𝐶 une constante). L’équation
indicielle correspondante vaudra :

𝒓𝟐 + (𝒑 − 𝟏)𝒓 + 𝒒 = 𝟎
Remarque – Deuxième théorème du Wronskien :
Soit 𝑦1 la solution de l’équation différentielle. Une seule solution 𝑦2 (linéairement
indépendante de 𝑦1 ) est obtenue par :

𝒙
𝒅𝒗 (− ∫𝒗 𝑷(𝒖) 𝒅𝒖)
𝒚𝟐 (𝒙) = ∫ 𝟐( )
𝒆 𝒂
𝒃 𝒚𝟏 𝒙
(avec 𝑎, 𝑏 des constantes arbitraires). Par calcul direct en injectant cette solution dans
l’équation différentielle (𝒚′′ ′
𝟐 + 𝑷(𝒙)𝒚𝟐 + 𝑸(𝒙)𝒚𝟐 (𝒙) = 𝟎), on montre qu’elle est
bien solution. Mais cela est bien plus simple avec le Wronskien :

𝒚 𝒚′𝟏
| 𝟏 |=𝟎
𝒚𝟐 𝒚′𝟐
(presque partout).

IV- Généralités sur les équations


différentielles aux dérivées partielles :

Définition – Equation aux dérivées partielles :


Soit 𝒏 = 𝟐 et 𝑈 ∈ ℝ𝑛 une équation aux dérivées partielles (EDP) pour la fonction 𝒇 ∶
ℝ𝒏 → ℂ, (𝒙𝟏 , … , 𝒙𝒏 ) → 𝒇(𝒙𝟏 , … , 𝒙𝒏 ). 𝑈 est de la forme :

𝑭(𝒇, 𝝏𝒙𝟏 𝒇, 𝝏𝒙𝟐 𝒇, … , 𝝏𝟐𝒙𝟏 𝒇, … , 𝝏𝒙𝟏 𝝏𝒙𝟐 𝒇, … , 𝒙𝟏 , 𝒙𝟐 , … , 𝒙𝒏 ) = 𝟎


(avec 𝐹 une fonction donnée).

Notation :
L’opérateur de dérivation partielle selon une variable 𝑥𝑖 se note :

𝝏𝒇
𝝏𝒙𝒊 𝒇 =
𝝏𝒙𝒊
(avec 𝒊 ∈ 𝟏, … , 𝒏). L’ordre de l’équation aux dérivées partielles est l’ordre de la dérivée
partielle maximale.

Définition – Opérateur laplacien sur 𝑽 ⊂ 𝑪𝟐 (ℝ𝒏 ) :


L’opérateur laplacien s’écrit comme :

∆= ∑ 𝝏𝟐𝒙𝒊 = 𝝏𝟐𝒙𝟏 + 𝝏𝟐𝒙𝟐 + ⋯ + 𝝏𝟐𝒙𝟑


𝒊=𝟏

Opérateur d’Alembertien (ou opérateur d’onde) sur 𝑽 ⊂


𝟐 (ℝ
𝑪 × ℝ𝒏 ) :
L’opérateur d’Alembertien s’écrit comme :

𝟏 𝟐
□ = 𝟐 𝝏𝒕 − ∆
𝒄
(avec 𝑐 une constante, plus exactement la vitesse de la lumière).

Exemples d’équations aux dérivées partielles :


• Equation de Laplace :
∆𝒇 = 𝟎
• Equation de Poisson (ou équation de Laplace inhomogène) :
∆𝒇 = 𝒈
(avec 𝑔 une fonction donnée).
• Equation de Helmholtz (inhomogène) :

(∆ + 𝒉𝟐 )𝒇 = 𝒈
(avec ℎ2 une constante).
• Equation de la chaleur (ou équation de diffusion) :
∆𝒇 = 𝒌 𝝏𝒕 𝒇
(avec 𝑘 une constante).
• Equation de d’Alembert (ou équation d’onde) :
□𝒇 = 𝟎
• Equation de Schrödinger :

ℏ𝟐
(− ∆ + 𝑽(𝒙𝟏 , … , 𝒙𝒏 )) 𝒇 = −𝒊ℏ 𝝏𝒕 𝒇
𝟐𝒎
• Equation de Korteweg – De Vries (KdV) :

𝝏𝒕 𝒇 + 𝟔𝒇 𝝏𝒙 𝒇 + 𝝏𝟑𝒙 𝒇 = 𝟎
(qui est non linéaire du fait du second terme).

V- Conditions aux limites et conditions


initiales :

Définition – Conditions aux limites :


Soit un domaine 𝐷 ⊂ ℝ𝑛 et une fonction 𝒇 ∶ ℝ × 𝑫 → ℂ, (𝒕, 𝒙𝟏 , … , 𝒙𝒏 ) →
𝒇(𝒕, 𝒙𝟏 , … , 𝒙𝒏 ). Soit 𝜕𝐷 le bord du domaine 𝐷. Les conditions aux limites (CL) de la
fonction 𝑓 sur le domaine 𝐷 sont les conditions sur les valeurs de 𝑓 (et/ou ses dérivées
sur 𝜕𝐷).

Exemples :
• Les conditions de Dirichlet homogènes :
𝒇|𝝏𝑫 = 𝟎
(∀𝑡 ∈ ℝ).
• Les conditions de Neumann :
𝒏

∑ 𝒏𝒊 𝝏𝒙𝒊 𝒇| =𝟎
𝝏𝑫
𝒊=𝟏
𝒏𝟏
⃗ = ( ⋮ ) le vecteur normal au bord 𝜕𝐷).
((∀𝑡 ∈ ℝ et on définit 𝒏
𝒏𝒏
Définition – Conditions initiales :
Les conditions initiales (CI) sont les conditions sur les valeurs de 𝑓 (et/ou ses dérivées)
à tout instant 𝑡0 ∈ ℝ. Un bon exemple est celui de la corde fixée à deux murs par ses
bouts et pour laquelle son amplitude de vibration transversale est nulle à ces deux
points.

Méthodes de résolution :
On veut résoudre l’équation d’onde dans un cas à une dimension :

𝟏 𝟐
( 𝟐 𝝏𝒕 − 𝝏𝟐𝒙 ) 𝒖(𝒕, 𝒙) = 𝟎
𝒄
(avec 𝒖 ∶ ℝ × 𝑫 → ℂ, (𝒕, 𝒙) → 𝒖(𝒕, 𝒙) une fonction qui résout l’équation et 𝑐 une
constante). Plusieurs méthodes sont possibles pour la résoudre :
• Séparation des variables : Soit 𝒖(𝒕, 𝒙) ≠ 𝟎. On cherche une solution à variables
séparées, c’est-à-dire sous la forme de deux fonctions ne dépendant que d’une
des deux variables de 𝑢 :
𝒖(𝒕, 𝒙) = 𝑿(𝒙) 𝑻(𝒕)
(avec 𝑿 ∶ 𝑫 → ℂ et 𝑻 ∶ ℝ → ℂ). En appliquant les opérateurs de dérivation
partielle seconde sur la nouvelle écriture de 𝑢, on obtient :

𝝏𝟐𝒕 𝒖(𝒕, 𝒙) = 𝑿(𝒙)𝝏𝟐𝒕 𝑻(𝒕) = 𝑿(𝒙) 𝑻′′ (𝒕)


𝝏𝟐𝒙 𝒖(𝒕, 𝒙) = 𝝏𝟐𝒙 𝑿(𝒙) 𝑻(𝒕) = 𝑿′′ (𝒙) 𝑻(𝒕)
On injecte dans l’équation aux dérivées partielles, ce qui donne :
𝟏 ′′ ′′
𝑿𝑻 𝟏
𝟐
𝑿 𝑻 − 𝑿 𝑻 = 𝟎 ⇔ ( 𝟐 𝑿 𝑻′′ − 𝑿′′ 𝑻) = 𝟎
𝒄 𝑿𝑻 𝒄
′′ ′′
𝟏 𝑿𝑻 𝑿 𝑻
⇔ 𝑿 𝑻( 𝟐 − )=𝟎
𝒄 𝑿𝑻 𝑿𝑻
𝑻′′ 𝑿 ′′
⇔ = 𝒄𝟐
𝑻 𝑿
(∀𝑥 ∈ 𝐷 et (∀𝑡 ∈ ℝ). On obtient alors deux membres qui sont chacun
indépendant de la variable du membre opposé (de 𝑥 à gauche et de 𝑡 à droite).
Ainsi, cela veut dire que chaque membre est égal à une constante 𝛼 qu’il faudra
définir :
𝑻′′
= 𝜶 ⇔ 𝑻′′ − 𝜶𝑻 = 𝟎
𝑻
′′
𝑿 𝜶
𝒄𝟐 = 𝜶 ⇔ 𝑿′′ − 𝟐 𝑿 = 𝟎
𝑿 𝒄
On obtient deux équations différentielles indépendantes. Soit 𝜶 < 𝟎, on peut la
réécrire 𝜶 = −𝒌𝟐 𝒄𝟐 (avec 𝒌 > 𝟎) et on a alors :

𝑻′′ = −𝒌𝟐 𝒄𝟐 𝑻 ; 𝑿′′ = −𝒌𝟐 𝑿


Les solutions sont respectivement :
𝑻𝒌 (𝒕) = 𝒂𝒌 𝒆𝒊𝒌𝒄𝒕 + 𝒃𝒌 𝒆−𝒊𝒌𝒄𝒕 ; 𝑿𝒌 (𝒙) = 𝒄𝒌 𝒆𝒊𝒌𝒄𝒙 + 𝒅𝒌 𝒆−𝒊𝒌𝒄𝒙
(avec 𝑎𝑘 , 𝑏𝑘 , 𝑐𝑘 , 𝑑𝑘 ∈ ℂ des constantes). Donc la fonction 𝑢(𝑥, 𝑡) peut s’écrire
comme :

𝒖𝒌 (𝒙, 𝒕) = 𝑿𝒌 (𝒙) 𝑻𝒌 (𝒕)


On obtient finalement les solutions pour l’équation aux dérivées partielles :

𝟏
( 𝟐 𝝏𝟐𝒕 − 𝝏𝟐𝒙 ) 𝒖𝒌 (𝒕, 𝒙) = 𝟎
𝒄
(∀𝑘 > 0).
• Solution générale par superposition : On définit la fonction 𝑢(𝑡, 𝑥) comme
l’intégrale suivante :
∞ ∞
𝒖(𝒕, 𝒙) = ∫ 𝒖𝒌 (𝒕, 𝒙) 𝒅𝒌 = ∫ 𝑿𝒌 (𝒙) 𝑻𝒌 (𝒕) 𝒅𝒌
𝟎 𝟎

= ∫ (𝒂𝒌 𝒆𝒊𝒌𝒄𝒕 + 𝒃𝒌 𝒆−𝒊𝒌𝒄𝒕 )(𝒄𝒌 𝒆𝒊𝒌𝒄𝒙 + 𝒅𝒌 𝒆−𝒊𝒌𝒄𝒙 ) 𝒅𝒌
𝟎
∞ ∞ ∞ ∞
= ∫ 𝒂𝒌 𝒄𝒌 𝒆𝒊𝒌(𝒙+𝒄𝒕) 𝒅𝒌 + ∫ 𝒃𝒌 𝒅𝒌 𝒆−𝒊𝒌(𝒙+𝒄𝒕) 𝒅𝒌 + ∫ 𝒃𝒌 𝒄𝒌 𝒆𝒊𝒌(𝒙−𝒄𝒕) 𝒅𝒌 + ∫ 𝒂𝒌 𝒅𝒌 𝒆−𝒊𝒌(𝒙−𝒄𝒕) 𝒅𝒌
𝟎 𝟎 𝟎 𝟎

⇔ 𝒖(𝒕, 𝒙) = 𝒇(𝒙 + 𝒄𝒕) + 𝒈(𝒙 − 𝒄𝒕)



(avec 𝒇, 𝒈 ∶ ℝ → ℂ, 𝒇(𝒙 + 𝒄𝒕) = ∫𝟎 𝒂𝒌 𝒄𝒌 𝒆𝒊𝒌(𝒙+𝒄𝒕) 𝒅𝒌 +
∞ ∞
∫𝟎 𝒃𝒌 𝒅𝒌 𝒆−𝒊𝒌(𝒙+𝒄𝒕) 𝒅𝒌 et 𝒈(𝒙 − 𝒄𝒕) = ∫𝟎 𝒃𝒌 𝒄𝒌 𝒆𝒊𝒌(𝒙−𝒄𝒕) 𝒅𝒌 +

∫𝟎 𝒂𝒌 𝒅𝒌 𝒆−𝒊𝒌(𝒙−𝒄𝒕) 𝒅𝒌).

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