ORGANISATION JUDICIAIRE 2023

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Session 2023

Formateur : Dr Z. Yéo

N° RCCM : CI-ABJ-2016-A-21358 / N° CC 1733915 N


Contacts : 07 40 77 66 /01 225 637 /04 63 21 05
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ORGANISATION JUDICIAIRE
L’institution judiciaire peut être définie comme l’ensemble des organes à qui la
souveraineté nationale a officiellement délégué le pouvoir d’interpréter la loi et d’en
assurer l’application par l’exercice de la faculté de trancher entre le juste et l’injuste. Les
institutions juridictionnelles désignent ainsi les organes que les règles d’organisation, de
composition et de procédures autorisent à rendre des décisions de justice dotées de
l’autorité de la chose jugée. L’article 143 nouveau de la Constitution dispose que « La
justice est rendue sur toute l’étendue du territoire national, au nom du peuple ivoirien, par
la Cour de Cassation, le Conseil d’État, la Cour des Comptes, les Cours d’Appel, les
tribunaux de première instance, les tribunaux administratifs et les Chambres régionales des
Comptes. » La Justice est rendue sur toute l'étendue du territoire national, au nom du peuple
ivoirien, la Cour Cassation le conseil d’État la Cour des Comptes, les Cours d’appels, les
tribunaux de Première instance, les tribunaux administratifs et les Chambres régionales des
Comptes.

L’expression « tribunal », fréquemment utilisée, est réservée en général aux


juridictions du premier degré. Certaines juridictions s’appellent « Cours ». Ce mot noble,
désigne les juridictions d’un rang élevé dans la hiérarchie. En dehors du Conseil d’État, les
tribunaux administratifs et les Cours Administratives d’appel ne sont pas encore créés. Les
juridictions civiles désignent les tribunaux chargés de trancher les litiges entre les
personnes privées : un problème dans l’exercice de l’autorité parentale, la mauvaise
exécution d’un contrat ou la revendication d’un droit de propriété constituent autant de
situations contentieuses dont connaissent les juridictions civiles. Le code de procédure
civile affirme que les tribunaux de première instance et leurs sections détachées
connaissent de toutes les affaires civiles, commerciales, administratives et fiscales pour
lesquelles compétence n’est pas attribuée expressément à une juridiction en raison de la
nature de l’affaire. Contrairement à la justice civile, qui a pour fonction de trancher des
différends interindividuels, la justice pénale est chargée de défendre la collectivité contre
« les actions nuisibles à la société » en assurant la répression des infractions.

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CHAPITRE I : PRINCIPES DE L’ORGANISATION JUDICIAIRE

Section I : LES TROIS PRINCIPES DE BASE

§I : le principe du double degré de juridiction ou de la hiérarchisation des


juridictions

✓ Définition : Les juridictions sont classées par ordre d’importance, le


justiciable non satisfait d’une décision en première instance peut saisir une
juridiction de niveau supérieur en l’occurrence la Cour d’Appel.
✓ Portée : ce principe est instauré car, rendre justice n’est pas chose aisée,
surtout lorsqu’on sait que la prérogative visant à trancher les litiges revient
aux hommes. Il arrive ainsi que les décisions rendues soient entachées
d’erreurs. Or, le but poursuivi par le droit et la justice plus particulièrement
consiste à mettre fin aux conflits entre des personnes. De ce fait, pour
réduire considérablement les chances pour l’appareil judiciaire de connaître
des erreurs, le droit admet un principe permettant aux justiciables de se
faire entendre de nouveau devant les juridictions et par d’autres magistrats :
c’est le principe du double degré de juridiction.
✓ Conditions : Pour que le double degré de juridiction soit possible, il faut
que la décision de justice soit d’abord contestée, qu’elle ne soit pas
irrecevable devant la juridiction supérieure compétente pour la connaitre à
nouveau.

Au total, le double degré ne s’applique qu’a une décision contradictoire dont le


montant du litige est supérieur ou égale à 500 000fcfa.il est en outre renfermé dans des
délais stricts.

✓ Effets : Une fois ces conditions réunies, un effet suspensif est attaché à la
première décision jusqu’à ce que ne soit rendue la nouvelle décision.

§II : Le principe de la territorialité

La territorialité est le principe selon lequel le champ d'application d'une règle est limitée à
un espace territorial. Autrement dit, ce principe signifie que les juridictions ivoiriennes ne
sont compétentes que sur le territoire ivoirien (compétence nationale) d’une part et que
d’autre part ces juridictions sont reparties sur l’ensemble du territoire et que chacune d’elles
n’est compétente que sur une portion du territoire appelé ressort territorial (compétence
locale).

✓ Justifications : Ce principe tient non seulement à la souveraine de l’Etat,


mais également au principe de la légalité. Car chacun est présumé connaitre
la loi de l’Etat qui l’accueil.

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✓ Implications : ce principe implique que toutes les infractions commises sur


le territoire ivoirien relèvent de la loi Ivorienne quel que soit la nationalité
de leurs auteurs ou victimes.
✓ Atténuations : il arrive des cas ou la compétence peut outrepasser les
limites du territoire de compétence désignée par la loi pour une juridiction
déterminée.

Tel est le cas de la commission rogatoire qui permet à un juge de solliciter sa propre
compétence sur un territoire hors de sa compétence.

En cas de compétence personnelle qui rattache la compétence non pas au territoire mais
à la nationalité du prévenu.

C’est le cas également lorsque la compétence du juge ivoirien est sollicitée dans un navire
en détresse. Ou encore en cas d’immunité diplomatique.

§III : Le principe de collégialité

Le principe de collégialité désigne le fait qu'une affaire soit jugée par plusieurs
juges, siégeant et délibérant ensemble. Si ce mode de composition des juridictions possède
de multiples avantages, il trouve cependant dans la pratique une application contrastée.

✓ Les avantages de la collégialité : La collégialité présente plusieurs


garanties, tant pour les magistrats que pour les justiciables :

• Le principe permet au magistrat de se former et d’enrichir sa réflexion au contact


de ses collègues. Elle lui assure en outre une protection qui garantit la sérénité des
délibérés et l’indépendance de sa décision ;
• Il assure au justiciable une décision mesurée et équilibrée, peu susceptible d’avoir
été influencée par la partialité d’un juge, et dotée d’une plus grande autorité.

✓ Limites : il existe des juridictions à juge unique. Tel que la juridiction


présidentielle, le tribunal de simple police, le juge des affaires
matrimoniale, le juge des enfants etc...

Section II : LES AUTRES PRINCIPES

§I : le principe de la séparation des fonctions judiciaires

La séparation des fonctions de justice répressive est un principe fondamental de


procédure pénale selon lequel la poursuite, l'instruction, le jugement ne sont pas exercés
par les mêmes magistrats.

Le rôle essentiel des autorités de poursuite, c’est de déclencher les


poursuites, de mettre en mouvement l’action publique, c’est-à-dire l’action

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que la société intente contre celui qui a enfreint ses lois. Après le
déclenchement de l’action publique, des magistrats chargés de la fonction
de poursuite doivent soutenir les intérêts de la société lésée, représenter
celle-ci au cours du procès, et plaider en son nom. Enfin, une fois la
décision obtenue, ils devront veiller à l’exécution de cette décision. En
principe, la fonction de poursuite est confiée à un corps spécial de
fonctionnaires judiciaires, à un corps de magistrats qui forment ce que l’on
appelle le Ministère public.
Il existe auprès de chaque juridiction des magistrats chargés des
fonctions de poursuite et qui, comme tels, appartiennent au Ministère
public.
Les magistrats du Ministère public sont aussi désignés par
l’appellation de "magistrats debout", ce qui s’explique par cette
circonstance très simple qu’étant représentants d’une partie au procès, de
la partie demanderesse qui est la société, ils se lèvent pour requérir devant
la juridiction, de même que les avocats des parties se lèvent par respect
devant le tribunal pour prononcer leur plaidoirie. Les magistrats de
jugement, qui sont au contraire assis sur leur siège, sur leur estrade, sont
dénommés familièrement "les magistrats assis", ou "magistrats du siège",
par opposition au Parquet.
1° le Parquet qui se trouve auprès du tribunal première instance (et que
l’on peut appeler "parquet correctionnel") fournit les magistrats du
Ministère public chargés d’exercer auprès du tribunal correctionnel et
éventuellement auprès du tribunal de police
Le Parquet correctionnel a pour chef le Procureur de la République. Il
est assisté d’un certain nombre de magistrats appartenant également au
Ministère public et qui font partie de son Parquet, mais qui se trouvent vis-
à-vis de lui dans une situation subordonnée.
Dans les très grands tribunaux, il y a des procureurs adjoints … Dans
les tribunaux de moindre importance, le Procureur de le République est
assisté par des substituts du Procureur de la République, qui travaillent sous
ses ordres.
2° Au niveau de la Cour d’appel, nous trouvons le Parquet général
dont les membres exercent leurs fonctions auprès de la Chambre des appels
correctionnels, auprès de la Chambre [de l’instruction], et même
éventuellement auprès du tribunal criminel, puisque ce sont là les
différentes sections de la Cour d’appel.
Le chef du "Parquet général" est le Procureur général, qui est assisté
d’un ou de plusieurs avocats généraux, et d’un certain nombre de substituts
du Procureur général…
3° Enfin, près de la Cour de cassation, il y a un Parquet dont les
magistrats exercent leurs fonctions auprès notamment de la Chambre

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criminelle (dans certains cas, les Chambres réunies peuvent être amenées
également à connaître des questions pénales).
Le Parquet de la Cour de cassation est dirigé par le Procureur général
près la Cour de cassation, assisté d’avocats généraux, dont certains sont
spécialement affectés au service de la Chambre criminelle.
Pour mettre en mouvement l’action publique, le Ministère public peut,
au lieu d’utiliser le procédé de l’information, recourir à un autre procédé -
qui est le plus courant, - celui de la citation directe devant le Tribunal
correctionnel. L’instruction par le juge d’instruction n’est obligatoire
qu’au cas de crime ; s’il s’agit d’un délit, l’information est seulement
facultative et le Ministère public n’y recourt que pour les affaires qui
paraissent compliquées.
La fonction d’instruction consiste d’abord à rassembler des éléments
de preuve sur l’affaire, c’est-à-dire que le magistrat chargé de l’instruction
va rechercher s’il y a eu effectivement infraction, et pour cela, s’efforcer
d’établir les circonstances exactes des faits pour permettre de savoir si les
conditions de telle ou telle infraction sont bien réunies. Il va, au besoin,
rechercher l’identité des participants, car il est possible que l’infraction ne
soit pas douteuse, mais que la personnalité de ceux qui l’ont commise ne
soit pas parfaitement connue. S’il y en a plusieurs, il faudra rechercher la
mesure de leur participation respective.
On peut donc dire que la tâche de l’instruction est de rechercher et de
mettre en lumière tout ce qui peut contribuer à la manifestation de la vérité.
Par quels moyens ?
Les constatations sur place pourront être faites sur les lieux de
l’infraction, sur la personne de la victime ou sur la personne de l’auteur.
Des renseignements seront recueillis de façon orale auprès des intéressés,
On s’efforcera aussi de réunir des pièces (documents, objets, etc.) dites
"pièces à conviction », (c’est-à-dire des pièces susceptibles d’entraîner la
conviction du juge, de l’éclairer sur ce qui s’est réellement passé). Ces
pièces, le magistrat chargé de l’instruction les recherchera au besoin au
moyen d’investigations systématiques, telles que visites domiciliaires,
perquisitions qui lui permettront de découvrir certains éléments
intéressants. Ces éléments de preuve seront placés alors sous-main de
justice au moyen de saisies. Parfois même des procédés encore plus
coercitifs pourront être employés : la garde à vue de la personne
soupçonnée et même son arrestation, sa mise en détention préventive.
L’instruction est confiée au juge d’instruction. Le juge d’instruction
est un magistrat du siège, un personnage objectif dont l’indépendance est
assurée par le fait qu’il bénéficie du statut des magistrats du siège, y
compris l’inamovibilité. C’est un magistrat du tribunal de première
instance.

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Au-dessus du juge d’instruction, la fonction d’instruction est confiée


normalement à la Chambre d’accusation (devenue Chambre de
l’instruction] Cette juridiction est investie, elle aussi, de fonctions
d’instruction, puisqu’elle vérifie et contrôles les actes du juge d’instruction,
non pas seulement au point de vue de leur légalité, ce qui fait l’objet d’un
contentieux faisant partie du pouvoir de juridiction de cet organisme, mais
au point de vue de leur opportunité.
La fonction de jugement consiste à prendre des décisions ayant un
caractère contentieux, à arbitrer les positions antagonistes de la partie
poursuivante – Ministère public ou partie civile - et des parties poursuivies
- prévenus ou civilement responsables -. Chaque fois qu’une difficulté
oppose des parties adverses de part et d’autre de la barre, c’est à un
magistrat indépendant qu’il appartient de les départager. Telle est la
fonction de jugement.
Ainsi, rentrent dans les fonctions de jugement, d’abord les décisions à
prendre au cours de la procédure d’instruction ; il est en effet possible
qu’il y ait alors à prendre certaines décisions, qu’il soit nécessaire d’arbitrer
entre les positions antagonistes, par exemple à propos de la détention
préventive de l’individu poursuivi. Ou bien il s’agira de savoir si la
personne qui prétend se porter partie civile remplit bien toutes les
conditions de recevabilité prévues par la loi. De même, à la fin de
l’instruction, il faut clore l’information en décidant s’il y a ou non des
charges suffisantes pour mettre l’individu en jugement. Tel est le cas de
1’ordonnance de non-lieu rendue par le juge d’instruction.
L’activité fondamentale entrant dans la fonction de jugement, c’est la
décision. L’activité fondamentale des magistrats de jugement tend en effet
à résoudre le conflit. Il peut s’agir tout d’abord de décisions avant dire
droit, décisions par lesquelles sont ordonnées certaines mesures
préliminaires pour parvenir à la solution finale, mais les décisions les plus
importantes sont évidemment celles qui vont constituer
la solution finale, décisions sur le fond du procès pénal qui vont donner
une solution complète à celui-ci, et qui dessaisiront la juridiction qui les
aura rendues.
En matière pénale, les juridictions de jugement sont le tribunal de
police, tribunal correctionnel, chambre des appels correctionnels, le
tribunal correctionnel les juridictions de mineurs et autres juridictions
d’exception, telles que les le tribunal militaire et le pôle pénal économique
et financier, etc.
À ces trois tâches s’en ajoute une quatrième qui prend à l’heure
actuelle un certain développement et qui marque une extension de la
fonction de jugement c’est la surveillance de l’exécution de la décision et
les adaptations que l’on peut éventuellement apporter à la décision rendue.
Dans ce domaine aussi, des arbitrages sont parfois nécessaires quant aux
intérêts en présence. Il s’agira de savoir par exemple si l’individu doit être

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admis à une nouvelle phase du régime progressif, ou s’il doit bénéficier de


la semi-liberté, ou de la libération conditionnelle.
Les principales conséquences de la séparation des fonctions sont
les suivantes :
a) Tout d’abord, le principe signifie qu’un magistrat ne peut pas
occuper simultanément plusieurs de ces fonctions dans la même
juridiction : il ne peut être à la fois magistrat de jugement et
magistrat de poursuite, magistrat debout et magistrat assis. Ces
expressions qui différencient en quelque sorte matériellement les
deux fonctions caractérisent aussi l’impossibilité juridique qu’il y
a à les cumuler.
b) Un magistrat ne peut pas occuper successivement deux fonctions
dans la même affaire. Ainsi, le magistrat qui a fait un acte de
poursuite dans une affaire, qui a par exemple signé le réquisitoire
afin d’informer ou le réquisitoire définitif ou tel ou tel réquisitoire
supplétif au cours de l’instruction, ou qui a requis à l’audience, ne
peut plus ensuite faire un acte d’instruction dans cette affaire, ou un
acte de jugement. Si par exemple le Procureur de la République
vient à être nommé Président du même tribunal, il ne peut siéger à
l’audience de jugement où viendrait une affaire dont il a connu en
tant que Procureur de la République. Il en serait de même si, ayant
été nommé Conseiller à la Cour d’appel, l’affaire dont il a connu
vient ensuite devant la Chambre des appels correctionnels où siège
ce magistrat : il ne peut pas siéger dans cette affaire car il ne peut
exercer, même au second degré, des fonctions de jugement dans
une affaire où il avait exercé précédemment des fonctions de
poursuite.
c) De même, un magistrat qui a fait un acte d’instruction ne peut pas
ensuite participer au jugement de l’affaire qu’il a instruite même
s’il n’a pas fait toute l’instruction de l’affaire, s’il n’a fait à propos
de cette affaire que quelques actes isolés, par exemple s’il a
remplacé très exceptionnellement le juge d’instruction absent. La
transgression de cette règle est sanctionnée par la nullité absolue de
la décision.
Tempéraments : le principe de la séparation des fonctions peut être écarté
lorsqu’il s’agit d’appliquer à un individu des mesures de sûreté. Dans ce genre
d’affaire, c’est la personnalité de l’individu qui importe, le point de savoir s’il
présente un état dangereux, s’il apparaît comme hautement probable que cet
individu va commettre certaines infractions si on ne prend pas certaines mesures.
Il est alors utile que la juridiction appelée à apprécier l’état dangereux comprenne
en son sein le magistrat qui a dirigé l’observation, qui a dirigé l’information sur la
personnalité, information qui, de plus en plus fréquemment, sera venue doubler
l’information traditionnelle sur les faits.

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C’est ainsi que le juge des enfants peut prononcer lui-même certaines
mesures de sûreté ; s’agissant de mesures de sûreté plus graves, c’est
encore lui qui les prononce, mais cette fois au sein du tribunal pour enfants
dont la présidence lui est confiée. Par ailleurs, lorsque le tribunal pour
enfants est saisi, il peut prononcer non seulement des mesures de sûreté,
nais également des peines ; le juge des enfants qui préside ce tribunal va
donc avoir des fonctions d’instruction et des fonctions de jugement dans la
même affaire.
§II : Le principe de la gratuité

Selon ce principe, les magistrats ne sont pas rémunérés par les justiciables par
l’Etat. En effet, la justice constitue un service public dont le financement est assuré par
l’impôt. Autrement dit, en dehors des frais légaux de procédure, les Magistrats ne doivent
pas recevoir de frais des justiciables pour rendre la justice. La portée de ce principe est
surtout de garantir l’accès à la justice à toutes les couches sociales.

§III : Le principe de l’indivisibilité du parquet

Il suggère que le parquet est unique et indivisible. Ainsi, l’ensemble des magistrats
d'un même parquet est indivisible et substituable. Ce qui signifie que chacun d'entre eux
peut représenter indifféremment le ministère public au cours de la procédure.

À titre illustratif, dans le déroulement d'une même affaire, peuvent intervenir


successivement un substitut, qui dirigera l'action de la police judiciaire, puis un autre, qui
engagera les poursuites (par exemple en prenant un réquisitoire introductif saisissant un
juge d'instruction), puis un troisième qui « réglera » le dossier..., un quatrième qui requerra
à l'audience. Il y a là, dans une succession d'intervention des membres d'un même parquet
sur un même dossier. Dès lors que chaque membre du ministère public jouit de la plénitude
de compétences pour représenter le ministère public devant les juridictions relevant du
ressort de son parquet, il est aisément envisageable que les membres d'un même parquet
soient interchangeables. Cette faculté d'interchangeabilité repose sur deux
considérations : le caractère « social » des fonctions du ministère public et la dimension
impersonnelle de son exercice.

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CHAPITRE II : LES INSTITUTIONS DE L’APPAREIL JUDICIAIRES

Section 1 : LES JURIDICTIONS INFERIEURES

§I : Les Tribunaux de Première Instance et leurs Sections Détachées


La Côte d’Ivoire compte dix (12) Tribunaux de Première Instance (TPI) de droit
commun Abidjan plateaux, Yopougon, Bouaké, Korhogo, Daloa, Man, Bouaflé, Gagnoa
et Abengourou, San Pedro et Divo et Bingerville qui est achevée et qui attend son ouverture
officielle.
Chaque Tribunal de Première Instance compte plusieurs Sections détachées.

✓ Sections rattachées au Tribunal d'Abidjan : Aboisso, Adzopé, Agboville,


Grand-Bassam
✓ Sections rattachées au Tribunal de Yopougon : Dabou, Tiassalé
✓ Sections rattachées au Tribunal de Bouaflé : Sinfra
✓ Sections rattachées au Tribunal de Bouaké : Bongouanou, Dimbokro,
Katiola, M'Bahiakro, Toumodi
✓ Sections rattachées au Tribunal de Daloa : Séguéla ; Issia
✓ Sections rattachées au Tribunal de Man : Danané, Touba, Guiglo
✓ Sections rattachées au Tribunal de Korhogo : Boundiali, Odienné
✓ Sections rattachées au Tribunal d'Abengourou : Bondoukou, Bouna
✓ Sections rattachées au Tribunal de Gagnoa : Oumé,
✓ Sections rattachées au tribunal de San pedro : Sassandra, Tabou, Soubré,
✓ Section rattachée au tribunal de première instance de Divo : Lakota

À côté de ces tribunaux de première instance il y a 03 tribunaux de première


instance d’exception, à savoir le Tribunal de commerce, le tribunal militaire
et le pôle pénal économique et financier.

A : L’organisation

Chaque juridiction comprend quatre services :


1 : Le Siège
Le Siège est le service du Tribunal de Première Instance chargé de statuer, trancher,
de rendre des décisions après tous les débats. Il est composé d’un (01) Président, d’un (01)
ou plusieurs Vices- Présidents, de juges d’instruction des Juges d’instance. Le service est
dirigé par le Président du Tribunal qui à lui seul constitue une juridiction appelée la
juridiction Présidentielle. Il est le juge des référés et des grâces.
2 : Le Greffe
C’est le service administratif du tribunal. Il a pour mission la rédaction la
conservation et la délivrance des actes de justice aux justiciables. Il est dirigé par un greffier
en chef.et animée par des greffiers et des personnels administratifs.
Le greffe authentifie, rédige, conserve et délivre les actes de justice aux justiciables.

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3 : Le Parquet

Encore appelée magistrature debout ou Ministère Public, le Parquet est chargé


d’assurer exclusivement la représentation de la société, en engageant les poursuites. Il est
dirigé par un procureur de la République. Les éléments caractéristiques du ministère public
sont : l’indivisibilité du ministère public, la subordination hiérarchique, l’indépendance à
l’égard des tribunaux, l’irresponsabilité et l’irrécusabilité. Les membres du Ministère
public sont unis par un lien hiérarchique. Ils doivent obéir à leurs supérieurs hiérarchiques
et déférer à leurs instructions. Pour la bonne marche des activités du Ministère public, la
subordination hiérarchique connaît des atténuations. La 1ère limitation réside en cette
circonstance que chaque chef de Parquet général ou d’instance exerce en tant que Magistrat
sur les affaires de son ressort un pouvoir propre. Son supérieur hiérarchique ne peut en cas
de résistance de sa part aux ordres reçus se substituer à lui et agir en ses lieu et place. Il
peut prendre toute initiative dans les limites de ses attributions malgré les instructions
contraires reçues. Les actes accomplis dans de telles conditions sont bons et valables. Ainsi,
l’action publique intentée par le Procureur de la république nonobstant l’hostilité du garde
des sceaux ou du procureur général est régulière et la juridiction doit statuer.
La 2nde atténuation importante est que le membre du Ministère public est seulement tenu
de se conformer aux instructions écrites. Ainsi, les réquisitions orales sont entièrement
libres et ne relèvent que de sa seule conscience.

Les membres du Ministère public sont indépendants des tribunaux auprès desquels
ils exercent leurs fonctions. Pour ce faire, les tribunaux ne peuvent pas sans commettre
d’excès de pouvoir, censurer leurs actes soit verbalement, soit dans les motifs des
Jugements rendus. Ils ne peuvent davantage leur enjoindre d’exercer des poursuites en
raison de telle infraction qui n’a pas fait l’objet de prévention ou de comprendre dans les
poursuites un individu qui n’a pas été mis en cause dans un procès-verbal. Les tribunaux
ne peuvent pas non plus refuser de statuer sur les réquisitions du Parquet. Cette catégorie
de Magistrat échappe à la récusation, non pas parce qu’elle est représentante de la société
auprès des juridictions et subordonnée au pouvoir exécutif, mais plutôt, parce qu’elle est
partie au procès. Pris en cette qualité, le Ministère public ne saurait être récusé, un plaideur
ne pouvant récuser son adversaire.

L’irresponsabilité ici doit être comprise comme le fait pour les membres du
Ministère Public d’échapper dans le cadre de l’exercice de leurs fonctions à toute
responsabilité tant pénale que civile. Ainsi, le Ministère public qui a exercé à tort l’action
publique ne peut être condamné à des dommages-intérêts envers le prévenu relaxé, l’accusé
acquitté ou l’inculpé bénéficiaire d’une ordonnance de non-lieu.

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4: le Service de la Protection Judiciaire de l’Enfance et de la Jeunesse (SPJEJ)

Les SPJEJ sont créés auprès des tribunaux de première instance et leurs
sections détachées. Ils ont en charge d’effectuer sur mandat judiciaire, les tâches en
milieu ouvert qui leurs sont confiées par le Procureur de la République, le Juge des
enfants, le Tribunal pour Enfant ou le juge des tutelles, en matière de protection des
mineurs au contact du système judiciaire.
Il s’agit de pourvoir à la prise en charge des mineurs en danger, victimes,
témoins ou auteurs d’infractions.
Les SPJEJ sont animés par des Éducateurs de la protection judiciaire de
l’enfance et de la jeunesse et de travailleurs sociaux.
Les SPJEJ sont constitués de trois (03) Unités d’intervention spécialisées.
-L’Unité de Protection Judiciaire d’Urgence (UPJU)
-L’Unité de Protection Judiciaire Civile (UPJC)
-L’Unité de Protection Judiciaire Pénale en Milieu Ouvert (UPJMO)
B : Le fonctionnement

Tribunal de Première Instance se réuni en audience solennelle (à la rentrée


judiciaire), en assemblée générale (en fin d’année judiciaire pour définir les vacations),
en audience ordinaire (pour trancher les litiges) et en chambre de conseil (audiences qui
se tienne généralement dans le bureau du juge)

1 : L’audience solennelle

L`audience solennelle d`une juridiction est une réunion rassemblant l`ensemble des
magistrats des cours et des tribunaux au début de chaque année judiciaire. Les nouveaux
magistrats y prêtent serment, ainsi que les avocats nouvellement inscrits au barreau.
Autrement dit, l’audience solennelle de rentrée judiciaire est un rendez-vous annuel
immanquable, avec les élus, les autorités régionales et départementales, les différents chefs
de service, les partenaires de l’institution judiciaire et le public.

2 : L’assemblée générale

L’assemblée générale d’une juridiction est une réunion rassemblant l’ensemble des
acteurs d l’institution judiciaire en fin d’année judiciaire. Elle établit le programme des
vacances judiciaires et des permanences au cours de cette période.

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3 : Jugement en chambre de conseil

La chambre du conseil est une juridiction d'instruction qui siège en principe en


formation collégiale (c'est-à-dire à trois juges) et en audience non publique (c'est-à-dire
l'audience n'est accessible qu'aux inculpés/prévenus, parties civiles et leurs avocats).
Matériellement, l'audience a lieu généralement dans une salle plus petite qu'à l'accoutumée
et à laquelle seules les parties au procès peuvent accéder : elle est dite « en Chambre du
conseil » ou à « huis clos ». Le ou les Juge(s) reçoivent aussi parfois dans leur propre
bureau. Le caractère collégial de la formation de jugement dépend de la procédure applicable,
selon la matière de recours et le tribunal devant lequel le procès a lieu.

4 : L’audience ordinaire

L'audience est le moment de la procédure au cours duquel le juge, lorsque la


procédure est " à juge unique " ou le tribunal, lorsque la cause est entendue par une
formation collégiale, entend les parties et/ou leurs conseils (avocats, représentant légal ou
mandataires ad hoc) en leurs observations orales.

§II : Les juridictions de 2nd degré : Les Cours d’Appel


Ces Juridictions connaissent des appels formulés contre les décisions rendues par
les Juridictions du premier degré. Leurs décisions sont appelées « Arrêts ». Il existe trois
Cours d’appel fonctionnelles dont les sièges sont dans les villes suivantes : Abidjan ;
Bouaké ; Daloa. Outre ces cours d’appel de droit commun il existe également une cour
d’appel de commerce considérée comme une juridiction d’exception de second degré.

A : L’ORGANISATION

1 : Le Siège
Le siège de la Cour d’Appel est composé d’un Président appelé le
Premier Président, de Présidents de chambre et de Conseillers

2 : Le Parquet
Le Parquet Il est composé du Procureur Général, des Avocats Généraux et des
Substituts Généraux.

3 : Le greffe

Le Greffe de la cour d’appel a la même composition que celui du Tribunal de


Première Instance, il est composé d’un greffier en chef et de plusieurs greffiers.

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SECTION II : ORGANISATION DE QUELQUES JURIDICTIONS SPÉCIALES

A : LES JURIDICTIONS DE COMMERCE

1 : Le tribunal de commerce

Les tribunaux de commerce sont des juridictions autonomes de premier degré.

La tentative de conciliation est obligatoire et se tient à huis clos. Le huis-clos peut être
également ordonné à toutes les autres étapes de la procédure si l'ordre public, les bonnes
mœurs et le secret des affaires l'exigent.
Les tribunaux de commerce connaissent :
- des contestations relatives aux engagements et transactions entre commerçants au sens de
l'Acte Uniforme relatif au Droit Commercial Général ;
- des contestations entre associés d'une société commerciale ou d'un groupement d'intérêt
économique ;
- des contestations, entre toutes personnes, relatives aux actes de commerce au sens de
l'Acte Uniforme relatif au Droit Commercial Général. Toutefois, dans les actes mixtes, la
partie non commerçante demanderesse peut saisir les tribunaux de droit commun ;
- des procédures collectives d'apurement du passif ;
- plus généralement des contestations relatives aux actes de commerce accomplis par les
commerçants à l'occasion de leur commerce et de l'ensemble de leurs contestations
commerciales comportant même un objet civil ;
- des contestations et oppositions relatives aux décisions prises par les tribunaux de
commerce.
Les tribunaux de commerce statuent :
- en premier ressort, sur toutes les demandes dont l'intérêt du litige est supérieur à dix
millions (10 000 000) de francs ou est indéterminé ;
- en premier et dernier ressort, sur toutes les demandes dont l'intérêt du litige n'excède pas
dix millions (10 000 000) de francs.

➢ Les juges des tribunaux de commerce

Les tribunaux de commerce comprennent des juges professionnels appelés juges et des
juges non professionnels appelés juges consulaires. La Chambre de Commerce et
d'Industrie de Côte d'Ivoire établit périodiquement une liste d'aptitude aux fonctions de
juges consulaires et de juges consulaires suppléants, après concertation avec les chambres
consulaires et les associations d'opérateurs économiques légalement constituées. Les juges
consulaires et leurs suppléants sont nommés par arrêté du Ministre de la justice, sur
proposition de la Chambre de Commerce et d'Industrie. Les juges sont choisis sur une liste
d'aptitude aux fonctions de juge du tribunal de commerce établie par le Ministère de la
Justice et nommés par décret.
Le mandat des juges consulaires titulaires et suppléants est de 3 ans renouvelables. Les
juges consulaires titulaires et leurs suppléants prêtent, au cours d'une audience solennelle,
devant le tribunal de commerce.

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La cessation définitive des fonctions du juge consulaire intervient en cas de : - démission ;


- expiration du mandat ; - empêchement absolu ; - déchéance ; - décès.

➢ Organisation des tribunaux de commerce


Les tribunaux de commerce sont composés :
- d'un Président ayant au moins rang de Président de tribunal de première instance ;
- de juges ayant rang de vice-président de tribunal de première instance ou de juges
d'instance ; - de juges consulaires.
Les jugements des tribunaux de commerce sont rendus par des juges délibérant en nombre
impair, assistés d'un greffier. Le tribunal de commerce comporte un greffe composé d'un
greffier en chef et de greffiers qui assistent la juridiction. Le tribunal de commerce
comporte également des personnels administratifs.
Le tribunal de commerce peut se réunir : en assemblée générale ; en audiences solennelles
; en audiences ordinaires.
➢ contrôle des activités des tribunaux de commerce
Il est institué un Conseil de Surveillance chargé du suivi et de l'évaluation des tribunaux
de commerce. Il adresse chaque année un rapport sur le fonctionnement desdites
juridictions au Président de la République par le canal du Ministre de la Justice.
Le Conseil de Surveillance comprend :
- Un Président de chambre à la Cour de Cassation, désigné par le Président de ladite Cour,
Président ;
- L'inspecteur Général des Services Judiciaires, Vice-Président ;
- Un avocat, désigné par le barreau, membre ;
- Un administrateur des services judiciaires, désigné par le Ministre de la Justice, membre
; - - - Deux représentants des chambres consulaires et autres associations d'opérateurs
économiques, désignés par le Président de la Chambre de Commerce et d'Industrie,
membres. Les membres du Conseil de Surveillance sont nommés par arrêté du Ministre de
la Justice.

: Le Conseil de Surveillance peut prononcer à rencontre des juges consulaires, les sanctions
suivantes : - l'avertissement ; - le blâme ; - la déchéance. Les décisions du Conseil de
Surveillance sont motivées et susceptibles de recours devant la Cour d'appel.

2 : La cour d’appel de commerce

a : Le siège
Il comprend le Premier Président, les Présidents de chambre, les conseillers et
les conseillers consulaires.
Les appels interjetés contre les décisions rendues par le Tribunal de Commerce d’Abidjan
et le Président de ce tribunal sont distribués par le Premier Président entre les différentes
chambres qui constituent des pôles.

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b : Le greffe

Le greffe de la Cour d’Appel de Commerce comprend des greffiers et un personnel


administratif. Il est placé sous l’autorité du Greffier en chef assisté d’un adjoint.
Les services des greffes sont :
– Service des requêtes
– Service des enrôlements
– Service notification et voies de recours
– Service informatique
– Service des archives
– Secrétariat judiciaire
– Service enregistrement et délivrance des actes
– Service courrier
– Service maintenance.

c : Le Premier Président

Le Premier Président exerce des fonctions juridictionnelles et des fonctions


administratives.
Les fonctions juridictionnelles Le Premier Président préside :
• les audiences solennelles de la cour, audiences au cours desquelles la cour statue sur les
prises à parties, reçoit le serment des conseillers consulaires, installe les membres de la
cour, effectue sa rentrée ;
• les audiences en matière de procédures collectives d’apurement du passif ;

• les audiences ordinaires de son choix, audiences au cours desquelles la cour statue sur les
appels interjetés contre les décisions rendues par le Tribunal de Commerce d’Abidjan et
son président. Le Premier Président est juge des référés. En cette qualité, dans tous les cas
où l’urgence l’exige, il peut ordonner en référé, en cas d’appel, toutes mesures qui ne se
heurtent à aucune contestation sérieuse. Le Premier Président est juge des requêtes. En
cette qualité, il peut ordonner toute mesure urgente légalement prévue (ex : ordonnance de
constat de déchéance) et toute mesure relative à la sauvegarde des droits d’une partie ou
d’un tiers lorsque les circonstances n’exigent pas que l’autre partie soit appelée. Le Premier
Président est compétent en matière de défense à exécution provisoire des jugements des
ordonnances de référé et des sentences arbitrales rendues en matière commerciale.

Les fonctions administratives : Le Premier Président de la cour d’appel de commerce


organise sa juridiction. Il exerce notamment les fonctions suivantes : – il établit, au début
de chaque année judicaire, le roulement des conseillers et des conseillers consulaires ;
– il distribue les affaires et surveille le rôle général ;
– il pourvoit au remplacement à l’audience du président de chambre, du conseiller ou du
conseiller consulaire empêché ;

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– il convoque la cour pour les assemblées générales ;


– il veille à la discipline au sein de sa juridiction ;
– il organise et règlemente le service intérieur de la cour. Le Premier Président de la cour
d’appel de commerce est également le chef de la cour. À ce titre, il représente sa juridiction
et convoque les membres de la cour pour les cérémonies publiques. À la fin de chaque
mois, il rend compte, dans un rapport écrit, du fonctionnement de la juridiction au ministre
chargé de la justice et au conseil de surveillance. Le Premier Président préside les
assemblées générales de la cour qui réunit tous les membres de la cour et qui établit ou
modifie le règlement du service intérieur de la cour, fixe les audiences de vacation et les
audiences spéciales. Le Premier Président procède à l’inspection du Tribunal de Commerce
d’Abidjan. Il s’assure de la bonne administration du service judicaire et de l’expédition
normale des affaires. Il rend compte chaque année au Garde des Sceaux Ministre de la
Justice des constatations qu’il a faites. Le Premier Président a d’importantes prérogatives
en matière de notation et d’avancement des magistrats de la cour d’appel et de son ressort.
Le parquet général
Le Procureur général exerce les fonctions de ministère public devant les chambres de la
Cour d’Appel de Commerce d’Abidjan. Les procédures soumises à la Cour d’Appel de
Commerce d’Abidjan, à l’exception des procédures collectives d’apurement du passif ne
sont pas obligatoirement communicables au ministère public.
Compétences

Matérielle

La Cour d’appel de commerce d’Abidjan en tant que juridiction de second degré examine
des affaires précédemment soumises au Tribunal de Commerce d’Abidjan lorsque la
décision rendue par celui-ci ne satisfait pas l’une ou plusieurs des parties au procès,
conformément au principe d’organisation judiciaire du double degré de juridiction,
principe cardinal d’une bonne justice et de l’État de droit. Ces affaires concernent :

– les contestations relatives aux engagements et transactions entre commerçants au sens de


l’Acte Uniforme sur le droit commercial général ;
– les contestations entre associés d’une société commerciale ou d’un groupement d’intérêt
économique ;
– les contestations entre toutes personnes, relatives aux actes de commerce au sens de
l’Acte Uniforme relatif au Droit Commercial Général ;
– les procédures collectives d’apurement du passif ;
– plus généralement, les contestations relatives aux actes de commerce accomplis par les
commerçants à l’occasion de leur commerce et de l’ensemble de leurs contestations
commerciales comportant même un objet civil ;
– les litiges attribués par des lois spéciales aux juridictions de commerce ;

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- La Cour connait aussi des contestations et oppositions relatives aux décisions qu’elle rend
ainsi que des recours contre les sentences arbitrales rendues en matière commerciale.

Territoriale

Le ressort de la Cour d’appel de commerce d’Abidjan comprend les communes et


départements suivants : Plateau, Yopougon, Cocody, Marcory, Treichville, Port-Bouët,
Koumassi, Abobo, Adjamé, Attécoubé, Anyama, Dabou, Grand-Bassam, Aboisso, Adiaké,
Tiapoum, Bingerville, Alépé, Abengourou, Agnibilekrou, Bétié, Agboville, Taabo,
Tiassalé, Sikensi, Adzopé, Akoupé, Yakassé-Attobrou, Bouna, Doropo, Nassian, Téhini,
Bondoukou, Sandégué, Koun-Fao, Transua, Tanda.

Les pôles

• Le Pôle 1 : Affaires Présidentielles – Sociétés commerciales – Bourse – Procédures


collectives – Opposition à ordonnances de taxe – Énergie et Ressources Naturelles – GIE
– Arbitrage et Médiation
• Le Pôle 2 : financier – Contrats commerciaux – Concurrence – Propriété intellectuelle
• Le Pôle 3 : Immobilier – Fonds de Commerce – Saisie immobilière – Sociétés
Coopératives
• Le Pôle 4 : Juridiction Présidentielle

3 : La Cour Commune de Justice et d’Arbitrage (CCJA)


Composée de 13 Juges, la CCJA a son siège à Abidjan en Côte d'ivoire. Siégeant
en dernier et en cassation, elle a le monopole de l'interprétation et de l'application du droit
OHADA, en lieu et place des Cours suprêmes nationales. Elle est également investie de
compétences consultatives pour émettre des avis sur l'interprétation du Traité OHADA et
des actes de droit dérivé. La CCJA abrite enfin un centre d'arbitrage institutionnel. La
CCJA est donc compétente pour toutes les questions relatives à l’application des Actes
Uniformes et des Règlements, à l’exception des décisions appliquant des sanctions pénales
de même que le droit du travail. Les juges sont élus par le Conseil des Ministres de
l’OHADA pour un mandat de 7 ans non renouvelable, sur la liste présentée par les États
Parties et comprenant deux candidats au plus par État.

La CCJA est dotée d’une triple mission : juridictionnelle, consultative et arbitrale Au plan
juridictionnel, la CCJA a des compétences qui lui permettent de juger en cassation les
recours contre les décisions prises en droit harmonisé, par les juridictions nationales, en
premier ressort et en appel. À ce titre, elle est juge de cassation dans tout litige concernant
les matières relevant de la législation de l’OHADA. Au plan consultatif, la CCJA est
habilitée à rendre des Avis consultatifs, à la demande de tout État Partie, du Conseil des
Ministres ou d’une juridiction nationale saisie d’un litige relatif à l’OHADA et qui est
encore pendant devant elle. En supplément de ses attributions juridictionnelles et
consultatives, la CCJA joue un rôle spécifique en matière d’arbitrage institutionnel. Elle

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administre les procédures et statue en cassation sur les recours en contestation de validité.
La CCJA, assure des attributions d’administration des arbitrages pour le bon déroulement
de l’arbitrage lorsque le litige est soumis à la procédure d’arbitrage CCJA ; elle est par
ailleurs seule compétente pour accorder ou refuser l’exequatur aux sentences arbitrales
(art.25 du Traité OHADA).

B : le tribunal militaire

Institution judiciaire, le Tribunal Militaire est un service public investi de la mission


de rendre la justice au sein des forces républicaines de Côte d’Ivoire et de la police
nationale.

L’organisation : le tribunal militaire est organisé comme les tribunaux civils avec un
parquet dirigé par un commissaire du gouvernement, des substituts au nombre de deux et
deux juges d’instruction.

Le tribunal militaire siège avec quatre jurés militaires et un président d’audience


qui est un magistrat civil, tous nommés par décret.

Le Commissaire du Gouvernement, nommé par décret sur proposition du Ministre


de la Défense, est le chef du parquet et chef du tribunal militaire. Les magistrats militaires
sont nommés par arrêté, le commissaire du gouvernement ayant en charge, au tribunal
militaire, de les affecter aux fonctions utiles à la bonne marche des services de la
juridiction. Il est la courroie de transmission entre les juges, les indépendants et l’exécutif
à qui il est soumis et rend compte aux ministres de la défense et de l’intérieur
La procédure Pénale Les plaintes et dénonciations contre les militaires et policiers sont
déposées à la gendarmerie ou à la police dans les mêmes formes que n’importe quelle
plainte civile. Les plaignants peuvent directement saisir le parquet militaire. Dans les deux
cas les enquêtes sont établies sur procès-verbal transmis au commissaire du gouvernement.

Le commissaire du gouvernement les traite, distingue les PV dont les faits


constituent une infraction à la loi pénale, de ceux qui ne constituent pas une infraction du
ressort du tribunal militaire. Dans le premier cas le commissaire du gouvernement rend
compte au Ministre de la Défense de son intention de poursuivre, en lui soumettant un avis
de poursuite.

L’ordre de poursuite signé, le commissaire du gouvernement qui jusqu’à ce stade de la


procédure, agissait par délégation du Ministre de la Défense, retrouve tout le pouvoir du
procureur de la république dans l’exercice de l’action publique : il saisit le juge
d’instruction ou directement le tribunal, fait convoquer les juges et organise les audiences
où les procès se tiennent tout au long de l’année. Les avocats de la défense ont un rôle
immense à jouer dans la procédure militaire. Les décisions rendues par le Tribunal Militaire
ne sont susceptibles que d’un pourvoi en cassation.

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Non pénale Dans le second cas, il classe l’affaire ou le transmet au parquet civil, ou le
traite en amiable lorsqu’il s’agit d’infraction mineure qu’on peut régler sans introduire un
procès ; sont concernés, les affaires de foyer, pension alimentaire ou de dette privée.

§III : LES JURIDICTION SUPÉRIEURES

I : LE TRIBUNAL DES CONFLITS


Le tribunal des conflits est régit par la loi n°2020-884 du 21 octobres 2020 déterminant la
composition, les attributions et le fonctionnement du tribunal des conflits

A : composition
Le Tribunal des conflits est composé, en nombre égal, de membres de la Cour de Cassation
et du Conseil d'État.
- le Président de la Cour de Cassation ;
- le Président du Conseil d'État ;
- le président de chambre de la Cour de Cassation le plus ancien dans le grade le
plus élevé ;
- le président de chambre du Conseil d'État le plus ancien dans le grade le plus élevé
;
- deux conseillers de la Cour de Cassation les plus anciens dans le grade le plus élevé.
- deux conseillers d'État les plus anciens dans le grade le plus élevé du Conseil
d'État ;
Outre ces membres désignés, le Tribunal des conflits Comprend :
- deux conseillers de la Cour de Cassation suppléants désignés par le Président de la Cour
de Cassation ;
- deux conseillers d'État suppléants désignés par le Président du Conseil d'État.
Les suppléants remplacent les membres de leur ordre de juridiction en cas d'empêchement.
Le Tribunal des conflits est présidé alternativement, tous les deux ans, par le
Président de la Cour de Cassation et le Président du Conseil d'État. Lorsque l'un des
Présidents de juridiction visé à l'alinéa 1 du présent article assure la présidence du Tribunal
des conflits, l'autre Président ne siège pas. Celui-ci est remplacé par un président de
chambre de sa juridiction qu'il désigne.
Le Tribunal des conflits siège dans les locaux de la haute juridiction de celui qui en assure
la présidence. Toutefois il peut siéger en tout autre lieu en cas de nécessité.
Les fonctions de greffe du Tribunal des conflits sont assurées par le greffe du
Conseil d'État.

B : ATTRIBUTIONS
Le Tribunal des conflits règle les conflits de compétence entre les juridictions de l'ordre
administratif et celles de l'ordre judiciaire lorsque :
1- une juridiction de l'un ou l’autre ordre lui a renvoyé la question de compétence

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2- le Ministre, le Préfet du département ou le représentant de la collectivité concernée


a élevé le conflit ;
3- les juridictions de l'un et l'autre ordre se sont déclarées respectivement
incompétentes pour connaître d'un litige ayant le même objet ;
4- des décisions définitives présentant des contrariétés conduisant à un déni de justice,
ont été rendues par les juridictions administratives et judiciaires dans les instances
introduites devant chacune d'elles, pour des litiges portant sur le même objet.
Le conflit de compétence ne peut être élevé entre les juridictions judicaires et
administratives en matière pénale ou suite à l'exercice de l'action civile née du
préjudice causé par une infraction, conformément aux dispositions du code de
procédure pénale.

C : La prévention de conflit
Lorsqu'une juridiction de l'ordre judiciaire ou de l'ordre administratif a, par une décision
qui n’est plus susceptible de recours, décliné la compétence de l‘ordre de juridiction auquel
elle appartient au motif que, le litige ne ressort pas à cet ordre, elle doit par une décision
motivée qui n'est susceptible d'aucun recours, renvoyer à la Cour suprême le soin de
trancher la question de compétence ainsi soulevée. Il est alors sursis à la procédure jusqu'à
la décision de la Cour suprême.
La juridiction saisie en second lieu transmet sa décision et les conclusions des parties ainsi
que, s'il y a lieu, celles du ministère public, au greffe du Conseil d'État.

D : Le conflit positif
Lorsque le ministre, le préfet du département ou le représentant de la collectivité estime
que la connaissance d'un litige ou d'une question préjudicielle portée en première instance
ou en appel devant une juridiction de 1 'ordre judiciaire, relève de la compétence d'une
juridiction de l' ordre administratif, il peut, alors même que l'administration ne serait pas
en cause, demander à la juridiction saisie de décliner sa compétence et de renvoyer l'affaire
devant la juridiction administrative compétente
À cet effet, l'autorité administrative adresse au Procureur de la République ou au Procureur
général, selon le cas, un mémoire de déclinatoire de compétence dans lequel est rapporté
le fondement textuel qui attribue à la juridiction administrative la connaissance du litige.
À peine d'irrecevabilité, le déclinatoire de compétence doit être motivé.
Le conflit positif ne peut pas être élevé après un jugement rendu en dernier ressort ou
acquiescé, ni après un arrêt définitif.
Le Tribunal des conflits statue sur le conflit positif dans le délai de trois mois à compter de
la réception du dossier

E : Le conflit négatif
Lorsque les juridictions de chacun des deux ordres se sont déclarées incompétentes
sur la même question, sans que la dernière qui a statué n'ait renvoyé le litige au tribunal
des conflits, la partie intéressée peut adresser une requête au tribunal des conflits aux fins

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de désignation de la juridiction compétente. La requête expose les données de fait et de


droit ainsi que l'objet du litige.
Le recours devant le tribunal des conflits est introduit dans les deux mois à compter
du jour où la dernière des décisions d'incompétence est devenue définitive.
Lorsque le tribunal des conflits qu'il y a un conflit négatif, il annule le jugement ou l'arrêt
de la juridiction qui s’est déclarée à tort incompétente et renvoie les parties devant cette
juridiction. L’initiative de cette procédure appartient également au ministère public près la
juridiction saisie en dernier lieu.

F : Le conflit de décisions

Peuvent être déférées au Tribunal des conflits, lorsqu'elles présentent des contrariétés
conduisant à un déni de justice, les décisions rendues par les juridictions de l'ordre
judiciaire et de l'ordre administratif dans les instances introduites devant les deux ordres de
juridiction, pour les litiges portant sur le même objet. Le recours en cas de contrariété de
décisions au fond est introduit dans les deux mois à compter du jour où la dernière en date
des décisions statuant au fond est devenue irrévocable. Les demandes en récusation visant
le Président de la Cour suprême sont portées devant l'assemblée plénière.

G : fonctionnement du tribunal des conflits

Le Président du Tribunal des conflits désigne le rapporteur parmi les membres de l'autre
ordre de juridiction. Les débats ont lieu en audience publique.
Le président assure la police de l'audience.
Le ministère d'avocat est obligatoire. L'État est dispensé du ministère d'avocat.
Toute personne y ayant intérêt peut intervenir devant le Tribunal des conflits avant la
clôture des débats.
Dès sa désignation, le rapporteur invite les parties à présenter leurs observations par écrit
dans le délai d'un mois à compter de la réception de l’invitation.

II : LA COUR DES COMPTES

La cour des comptes est régie par la loi organique n°2018-979 du 27 décembre 2018
déterminant les attributions, la composition. L’organisation et le fonctionnement de la Cour
des comptes

1 : attributions
La Cour des comptes a des attributions juridictionnelles, de contrôle et de consultation
La Cour des comptes connaît en premier et dernier ressort des litiges non dévolus aux
Chambres régionales des comptes installées dans les différents ressorts territoriaux.
-Elle connaît en cassation des pourvois dirigés contre ses arrêts définitifs.

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- La Cour des comptes connaît en appel des jugements rendus par les Chambres régionales
des comptes.
- La Cour des comptes juge les comptes des comptables publics, les comptes des
comptables de fait et les fautes de gestion.
- La Cour des comptes dispose d'un pouvoir de contrôle de la gestion des services de l'État,
des établissements publics nationaux et des collectivités territoriales.
- Elle s'assure de l'effectivité du recouvrement des ressources publiques, du bon emploi des
crédits, fonds et valeurs gérés par les agents de l'État et par les autres personnes morales
de droit public.
La Cour des comptes assure également la vérification des comptes et le contrôle de la
gestion :
- La Cour des comptes contrôle les organismes de sécurité et de prévoyance sociale, y
compris les organismes de droit privé qui assurent, en tout ou en partie, la gestion d'un
régime de prévoyance obligatoire
- La Cour des comptes contrôle la gestion de tout organisme ou association qui bénéficie
d'un concours financier de l'État ou d'une autre personne morale de droit public, ainsi que
de tout organisme bénéficiant du concours financier des entreprises publiques et de leurs
filiales.
- La Cour des comptes contrôle la conformité de l'emploi des ressources collectées auprès
du public avec les objectifs énoncés lors de l'appel à la générosité publique.
- La Cour des comptes assiste le Parlement et le Gouvernement dans le contrôle de
l'exécution des lois de finances et dans les domaines relevant de sa compétence
- La Cour des comptes peut être consultée par le Gouvernement, le Parlement et le Conseil
économique, social, environnemental et culturel, sur toute question relative à la gestion des
services de l'État et des collectivités publiques
- La Cour des comptes reçoit la déclaration authentique de patrimoine du Président de la
République et du Vice-président lors de leur entrée en fonction et à la fin de celle-ci,
conformément à la législation en vigueur.
- Elle reçoit également la déclaration de patrimoine du Président et des membres de la
Haute Autorité pour la Bonne Gouvernance lors de leur entrée en fonction et à la fin de
celle-ci.
2 : composition et organisation de la cour des comptes

➢ Composition

La Cour des comptes se compose de magistrats du siège et de membres du greffe. Elle est
dotée d'un secrétariat général.
- Les magistrats du siège :
- le président de la Cour des comptes ;
- les présidents de chambre ;
- les conseillers maîtres ;

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- les conseillers référendaires ;


- les auditeurs.
Les membres du greffe :
- le greffier en chef ;
- les greffiers.
Dans l'exercice de leurs fonctions, les magistrats de la Cour des comptes sont assistés de
vérificateurs comptables et d'agents administratifs
Le service de vérification
La Cour des comptes dispose d'un service de vérification composé de vérificateurs
comptables mis à la disposition de la Cour, par le ministère en charge de la Fonction
publique, à la demande du Président. Le service de vérification est dirigé par un chef de
service nommé par ordonnance du Président. Des vérificateurs comptables peuvent aussi
être recrutés par le Président de la Cour des comptes par contrat. Les vérifications ont lieu
sous la responsabilité des magistrats.
Le secrétariat général de la Cour des comptes
La Cour des comptes est dotée d'un secrétariat général dirigé par un secrétaire général
Le secrétaire général assure, sous l'autorité du Président, le fonctionnement du greffe de la
Cour et des services administratifs. Le secrétaire général peut recevoir du Président
délégation de signature en matière de gestion du personnel. Il assiste le Président dans la
coordination des travaux et l'organisation des audiences des formations de la Cour.
3 : Formations de la Cour des comptes
La Cour des comptes se réunit, soit en audience solennelle, soit en chambre du conseil, soit
en chambres réunies, soit en audience ordinaire, soit en assemblée générale.
➢ Audience solennel
La Cour des comptes se réunit en audience solennelle pour :
-recevoir le serment des magistrats nouvellement nommés en cette qualité, et des
comptables publics ;
- l'installation des membres de la Cour des comptes et du Procureur général et des membres
du parquet général près ladite Cour ;
-l'audience de rentrée.
L'audience solennelle comprend, au moins, neuf magistrats répartis comme suit :
- le Président de la Cour des comptes, Président ;
-deux présidents de Chambre, membres ;
- deux conseillers maîtres, membres ;
-deux conseillers référendaires, membres ;
- deux auditeurs, membres
L'audience solennelle est publique, le secrétariat est assuré par le greffier en chef de la Cour
des comptes.
➢ La chambre du conseil
Elle se compose du Président, des présidents de Chambre et des conseillers maîtres

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Elle est saisie des projets de rapport public, du projet de rapport sur 1 'exécution des lois
de finances, de la déclaration générale de conformité et des rapports particuliers, qui
peuvent être thématiques ou sectoriels, les délégations de service public, les organismes de
sécurité et de prévoyance sociale et les organismes bénéficiant d'un concours financier de
l'État. Elle adopte le budget, le programme annuel d'activités et les rapports annuels de la
Cour des comptes. Elle délibère sur toutes les affaires qui lui sont soumises par le Président
de la Cour et sur toutes les questions en matière d'organisation et de fonctionnement de la
Cour pour lesquelles le Président de la Cour estime cet avis nécessaire.
➢ Les chambres réunies
Elles comprennent
-le Président, les Présidents de chambres et deux conseillers maîtres par chambre.
Elles ne délibèrent valablement qu'avec les trois quarts au moins de ces magistrats. En
chambres réunies, la Cour des comptes :
- formule des avis sur les questions de droit ;
- statue sur des questions relevant de plusieurs chambres ou sur l'examen de rapports
traitant de questions relevant des attributions de plusieurs chambres.
➢ Audience ordinaire
La Cour des comptes se réunit en audience ordinaire pour juger les affaires qui sont de sa
compétence. La Cour comprend plusieurs chambres.
Chaque chambre est composée :
- d'un président de chambre,
- de conseillers maîtres,
- de conseillers référendaires
- et d'auditeurs.
➢ Assemblée générale
La Cour des comptes se réunit en assemblée générale pour adopter ou modifier le règlement
intérieur de la Cour, débattre de toutes questions intéressant l'organisation et la discipline
de la Cour. L'assemblée générale comprend l'ensemble des magistrats de la Cour. Elle est
présidée par le Président de la Cour. Elle ne délibère valablement qu'avec les deux tiers au
moins des magistrats.
La présence du ministère public est obligatoire devant les assemblées générales, la chambre
du conseil, les chambres réunies, lors des audiences ordinaires et solennelles.
4 : parquet général près la cour des comptes

➢ : Composition
Le Parquet général près la Cour des comptes est composée de magistrats du parquet et
comprend :
- le Procureur général ;
- un 1er avocat général ;
- des avocats généraux

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➢ Organisation du ministère public près la Cour des comptes


Le Parquet général près la Cour des comptes est dirigé par le Procureur général
Le Procureur général près la Cour des comptes assure les fonctions du ministère public
près la Cour des comptes. Il assure l’administration et la discipline du parquet général.
Le premier avocat général et les avocats généraux participent sous sa direction, à l'exercice
des fonctions dévolues au ministère public. Le ministère public est soumis au principe de
la subordination hiérarchique. Il est indivisible
Il exerce les fonctions du ministère public par voie de réquisitions ou de conclusions
écrites.
5 : procédures devant la cour des comptes
Les décisions de la Cour des comptes sont exprimées sous forme d'arrêts définitifs ou de
communications aux intéressés ou aux autorités administratives compétentes. Les
délibérations sont prises à la majorité des voix.
À l'exception de l'audience solennelle et des audiences de jugement au cours desquelles
la Cour statue sur un débet, une amende, une faute de gestion ou une gestion de fait, les
audiences des diverses formations se déroulent à huis-clos.
La Cour des comptes statue suivant les cas, soit en premier et dernier ressort, soit en dernier
ressort. Ses arrêts sont, à peine de nullité, motivés. Les voies de recours admises contre les
arrêts définitifs sont la révision et la cassation devant les chambres réunies.

Le secret professionnel n'est pas opposable aux magistrats de la Cour des comptes à 1'
occasion des enquêtes et investigations effectuées dans l'exercice de leurs fonctions, sauf
disposition légale contraire.

➢ Le Contrôle juridictionnel
La Cour des comptes vérifie les comptes des comptables publics de l'État, des collectivités
territoriales, des établissements publics nationaux ainsi que ceux des entreprises dont l'État
a exclusivement ou conjointement souscrit au capital, lorsque ces organismes sont dotés
d'un comptable public.
Tous les comptables publics des collectivités territoriales, des établissements publics
nationaux et des organismes publics sont astreints à produire annuellement, à la Cour des
comptes, un compte de gestion ou un compte financier, appuyés des pièces justificatives,
dans le délai imparti et au plus tard le 30 juin de l'année suivant la clôture de l'exercice
concerné
➢ Instruction des comptes

La procédure d'instruction de la Cour des comptes est écrite et contradictoire. Au cours de


1' instruction, les membres de la Cour sont tenus d'observer le secret professionnel
➢ Jugement des comptes
La Cour des comptes apprécie la régularité des justifications des opérations inscrites dans
les comptes.

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Elle établit par ses arrêts définitifs si les comptables publics sont :
- déchargés ;
-quittes ;
-en avance ;
-en débet.

Les comptables sont déchargés lorsque la Cour des comptes ne retient aucune irrégularité
à la charge du comptable public, elle statue par arrêt définitif lui donnant décharge de sa
gestion.

Les quittes sont réalisées lorsque le comptable public est sorti de fonction et que
sa gestion a été reconnue irréprochable ou que les omissions, les irrégularités ou déficits
reprochés ont été reconnus irréprochables et les débets, s'il en avait été prononcés, apurés,
la Cour le déclare définitivement quitte.
Si le compte est excédentaire, l'arrêt définitif décharge le comptable en le constituant en
avance. Dans son arrêt définitif, la Cour des comptes fixe alors le solde des opérations en
fin de gestion et fait obligation au comptable de le prendre en charge au compte de la
gestion suivante.
Lorsque l'apurement des gestions présente des difficultés particulières, le ministre chargé
des Finances publiques commet d'office un agent chargé de donner suite aux injonctions,
en lieu et place du comptable.
Si le comptable satisfait aux injonctions formulées par l'arrêt provisoire ou produit toutes
justifications reconnues valables, la Cour des comptes lève les charges qu'elle avait
prononcées.
Si les réponses produites par le comptable ne sont pas jugées satisfaisantes, la Cour des
comptes confirme par arrêt définitif les charges qu'elle avait prononcées et le constitue en
débet.
Le débet, est donc une décision d’une juridiction financière qui constate un manque dans
des disponibilités publiques ou un vol au préjudice d'une collectivité publique, à la charge
du responsable de la gestion de ces deniers public.
Dans ce cas, la Cour condamne le comptable à solder son débet avec les intérêts de droit,
au Trésor ou à la caisse de la collectivité territoriale ou de l'établissement public intéressé.
Gestion défait
Est comptable de fait toute personne qui, sans avoir la qualité de comptable public ou sans
agir sous le contrôle et pour le compte d'un comptable public, s'ingère dans le recouvrement
de recettes destinées à un organisme public doté d'un poste comptable ou dépendant d'un
tel poste. Dans un tel cas, elle doit rendre compte au juge financier de l'emploi des fonds
et valeurs qu'elle a irrégulièrement détenus ou maniés.
Est également comptable de fait toute personne qui reçoit ou manie directement ou
indirectement des fonds ou valeurs extraits irrégulièrement de la caisse d'un organisme
public ou toute personne qui, sans avoir la qualité de comptable public, procède à des

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opérations portant sur des fonds ou valeurs n'appartenant pas aux organismes publics, mais
que les comptables publics sont exclusivement chargés d'exécuter en vertu de la
réglementation en vigueur.
Faute de gestion
Constitue une faute de gestion toute atteinte à toute loi ou règlement régissant les finances
publiques ou toute atteinte à toute loi et à un règlement particulier régissant les autres
organismes sous contrôle de la Cour des comptes, notamment :
1 ) la violation des règles relatives à l'exécution des recettes et des dépenses de l'État, des
collectivités territoriales et des autres organismes publics;
2) la violation des règles relatives à la gestion des biens appartenant à l'État et aux autres
organismes publics ;
3) l'approbation donnée à une décision violant les règles visées aux points 1 et 2 du présent
article par une autorité chargée de la tutelle ou du contrôle desdits organismes ;
4) le fait, pour toute personne dans l’exercice de ses fonctions, d'octroyer ou de tenter d
'octroyer à elle-même ou à autrui un avantage injustifié, pécuniaire ou en nature ;
5) le fait d'avoir entraîné la condamnation d'une personne morale de droit public ou une
personne morale de droit privé chargée de la gestion d'un service public, en raison de l'
inexécution totale ou partielle ou de l'exécution tardive d'une décision de justice ;
6) le fait d'avoir produit à l'appui ou à l'occasion des liquidations des dépenses. des fausses
certifications ;
7) le fait d'avoir omis sciemment de souscrire les déclarations que les comptables publics
sont tenus de fournir aux administrations fiscales conformément aux lois en vigueur ou
d'avoir fourni sciemment des déclarations inexactes ou incomplètes.
Sanctions
- Les sanctions prononcées par la Cour des comptes sont :
- l'amende pour non production des comptes et des documents justificatifs par le comptable
dans les délais prescrits ;
-l'amende pour non réponse aux injonctions dans les délais prescrits:
- l'amende en cas de gestion de fait ;
- l'amende en cas de faute de gestion ;
- l'amende pour entrave à la Cour ;
-le débet
➢ Voies de recours
Les arrêts définitifs de la Cour des comptes sont exécutoires à la diligence du Procureur
général près la Cour des comptes.
Les condamnations pécuniaires sont exécutées à la diligence de l'agent judiciaire du Trésor
Le comptable public ou tout agent mis en débet par arrêt définitif de la Cour des comptes
peut former un recours administratif auprès du ministre chargé des Finances. La remise
gracieuse suite à un arrêt de débet est soumise à un avis conforme de la juridiction
financière.

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Les arrêts définitifs de la Cour des comptes peuvent faire l'objet de recours en révision
- Pourvoi en cassation
Le comptable ou gestionnaire ou leurs ayant-droits qui, à titre personnel ou par
l'intermédiaire d'un mandataire, allèguent une violation de la loi, un vice déformé, un défaut
de motivation ou l'incompétence de la Cour des comptes peuvent dans le délai de soixante
jours suivant celui de la notification de l'arrêt définitif rendu par la Cour, se pourvoir en
cassation devant les chambres réunies, par requête déposée au greffe de la Cour.
Le même pourvoi est ouvert dans le même délai et dans les mêmes formes au Procureur
général près la Cour des comptes
Le recours n'est pas suspensif. Les chambres réunies de la Cour des comptes statuent sans
renvoi.
- Recours en révision
La Cour des comptes, nonobstant l'arrêt de jugement définitif d'un compte ou d'une faute
de gestion, peut, pour erreur, omission, faux ou double emploi découverts postérieurement
à l'arrêt, procéder à sa révision.
Cette révision est faite soit sur demande du comptable ou du gestionnaire, appuyée des
pièces justificatives, soit à la demande du ministre chargé des Finances publiques ou des
représentants légaux des personnes morales publiques concernées, soit sur réquisition du
Procureur général près la Cour des comptes, soit d'office.
Le recours en révision n'est soumis à aucun délai. Il n'a pas d'effet suspensif
La demande en révision est adressée par voie de requête au Président de la Cour des
comptes.

III : LA COUR DE CASSATION


Elle est régie par la loi n°2018-977 du 27 décembre 2018 déterminant les attributions, la
composition. L’organisation et le fonctionnement de la Cour de cassation
La Cour de cassation est la plus haute juridiction de 1 'ordre judiciaire. Elle est 1 'une des
deux juridictions composant la Cour suprême.
La Cour de cassation est dirigée par un Président qui est le Premier Vice- Président de la
Cour suprême.

A : ATTRIBUTIONS DE LA COUR DE CASSATION


La Cour de cassation a des attributions contentieuses et consultatives
Sous réserve des matières relevant de la compétence d'autres juridictions de l'ordre
judiciaire, la Cour de cassation statue souverainement sur les pourvois en cassation dirigés
contre les arrêts et jugements rendus en dernier ressort par les juridictions statuant en
matière civile, commerciale, sociale et pénale.
Elle connaît en outre :
- des demandes en révision ;
-des demandes de renvoi d'une juridiction à une autre ;
- des prises à partie ;

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- des récusations ;
-des inscriptions de faux ;
- des règlements de juges ;
- des demandes en annulation des actes par lesquels les juges de 1 'ordre judiciaire excèdent
leurs pouvoirs ;
- des recours contre ses arrêts ;
- des demandes en interprétation et en rectification ;
- de la tierce opposition
La Cour de cassation émet des avis sur toute question de droit entrant dans le champ de ses
compétences, qui lui est soumise par voie de requête par les premiers présidents des Cours
d'appel, les Procureurs généraux près lesdites Cours, les présidents des tribunaux, et les
procureurs de la République près lesdits tribunaux, les ordres constitués et les institutions
universitaires de sciences juridiques.

B : COMPOSITION ET ORGANISATION DE LA COUR DE CASSATION

1 : Composition
La Cour de cassation est composée de magistrats du siège. Elle est dotée d'un greffe.

1 : Les magistrats du siège sont :


-le Président, Premier vice-Président de la Cour suprême ;
- les Présidents de chambre ;
- les conseillers ;
- les conseillers référendaires :
- les auditeurs.
Les membres du greffe sont :
- le greffier en Chef ;
- les greffiers.
2 : Organisation de la Cour de cassation
Le Président de la Cour de cassation exerce des fonctions administratives et
juridictionnelles.
La Cour de cassation est composée de chambres civiles, commerciales, pénales et sociales,
présidées chacune par un Président de chambre.
Chaque chambre de la Cour de cassation comprend :
- un président de chambre ;
- deux conseillers au moins ;
- un greffier.

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3 : fonctionnement de la cour de cassation

➢ Formations de la Cour de cassation


Les formations de la Cour de cassation sont les types de réunions que tient la Cour de
cassation
La Cour de cassation se réunit :
- en audience solennelle ;
- en assemblée générale ;
- en assemblée plénière ;
- en assemblée mixte ;
- en audience ordinaire
➢ l’audience solennelle
La Cour de cassation se réunit en audience solennelle pour:
- son audience de rentrée ;
- procéder à l'installation de ses membres.
L'audience solennelle d’installation des magistrats de la Cour de cassation est composée :
- du Président de la Cour de cassation, président ;
- de trois Présidents de chambre, membres ;
- de trois conseillers, membres.
➢ : l’assemblée générale
La Cour de cassation se réunit en assemblée générale pour adopter ou modifier le règlement
intérieur de la Cour, débattre de toutes les questions intéressant l'organisation et la
discipline de la Cour et émettre les avis sur les questions qui lui sont soumises en
application de l'article 6 de la présente loi.
L'assemblée générale comprend l'ensemble des magistrats de la Cour de cassation. Elle est
présidée par le Président de la Cour de cassation. Elle ne délibère valablement qu’avec les
deux tiers au moins des magistrats qui la composent.
➢ : l’assemblée plénière
La Cour de cassation se réunit en assemblée plénière, dans les cas prévus par la loi ou pour
le jugement des affaires déterminées par le règlement intérieur. L'assemblée plénière est
présidée par le Président de la Cour de cassation. Elle est composée du Président, des
présidents de chambre et d'un conseiller par chambre. Elle est valablement constituée avec
la moitié au moins des présidents de chambre et des conseillers.
➢ : l’assemblée mixte
La Cour de cassation se réunit en assemblée mixte pour statuer sur les questions relevant
de la compétence de plusieurs chambres, si la question a reçu ou est susceptible de recevoir,
devant ces chambres, des solutions divergentes. L’assemblée mixte est valablement
constituée avec la moitié au moins des membres composant ces chambres. Elle est présidée
par le Président de chambre le plus ancien. Elle comprend neuf magistrats au moins.

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➢ 5 : l’audience ordinaire
La Cour de cassation se réunit en audience ordinaire pour juger les affaires dont elle est
saisie

3 : procédures devant la cour de cassation

➢ Le pourvoi en cassation
Le pourvoi en cassation est une voie de recours extraordinaire qui a pour but d'obtenir
l'annulation de la décision attaquée et de remettre les parties en l'état où elles se trouvaient
auparavant.
La Cour de cassation a compétence pour statuer sur les recours en cassation dirigés contre
les arrêts et jugements rendus en dernier ressort par les juridictions de 1 'ordre judiciaire.
La Cour de cassation ne connaît pas du fond des affaires, sauf disposition législative
contraire
- Les conditions et formes du pourvoi
Le pourvoi doit être formé dans le délai d'un ( 1) mois à compter du jour de la
signification à personne de la décision entreprise ou du jour où la partie à qui elle fait
grief en a eu connaissance.
Le pourvoi est, obligatoirement formé par acte de commissaire de justice comportant
assignation à comparaître devant la Cour de cassation avec indication de la date et de
l'heure d'audience.
La requête introductive de pourvoi doit, à peine d’irrecevabilité, être datée et signée par
l'avocat du demandeur au pourvoi.
Le moyen de cassation précise, à peine d’irrecevabilité :
- la partie de la décision critiquée ;
- le grief fait à la décision attaquée.
Les moyens nouveaux ne sont pas recevables. Peuvent néanmoins être invoqués pour la
première fois, les moyens nés de la décision attaquée et les moyens d'ordre public.
Devant la Cour de cassation, le ministère d'avocat est obligatoire, à peine d'irrecevabilité
du pourvoi.
Le délai entre la date de signification du pourvoi et celle fixée pour l'audience est de un
mois au moins, sans pouvoir excéder deux mois. Les règles relatives aux augmentations de
délais de distances sont applicables.
- : Les effets du pourvoi
Si la Cour de cassation juge le pourvoi bien fondé, elle casse la décision entreprise et
renvoie la cause et les parties, soit devant la même juridiction autrement composée, soit
devant une autre juridiction de même nature expressément désignée.
En cas de cassation pour incompétence, la Cour de cassation renvoie l'affaire devant
la juridiction compétente. Lorsque, après cassation d'un premier arrêt ou jugement rendu
en dernier ressort, le deuxième arrêt ou jugement rendu dans la même affaire, entre les

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mêmes parties, procédant en la même qualité est attaquée par les même moyens, le
Président de la Cour de cassation saisit l'assemblée plénière par ordonnance de renvoi.
Si le deuxième arrêt ou jugement rendu encourt la cassation pour les mêmes motifs que les
premiers, l'assemblée plénière évoque et statue définitivement.
Lorsque la cassation prononcée n'implique pas qu’il soit à nouveau statué sur le fond, la
Cour casse sans renvoi.
Lorsque le pourvoi en cassation est rejeté, la partie qui 1' a formé ne peut plus se
pourvoir en cassation dans la même affaire, sous quelque prétexte et par quelque moyen
que ce soit.

➢ Procédures spéciales
- Règlement de juges
La Cour de cassation connait des recours en règlement des juges de l'ordre judiciaire.
Le règlement de juges est, une procédure par laquelle est résolu le conflit positif ou négatif
de compétence matérielle ou territoriale entre deux juges ou juridictions saisies
simultanément d'un même litige.
La Cour de cassation statue en assemblée plénière, après réquisitions du ministère public.
- Renvoi d'une juridiction à une autre
Le renvoi d'une juridiction à une autre, il est exercé dans les mêmes conditions que les
conditions et forme du pourvoi en cassation. Dans ce cas, la Cour de cassation statue en
assemblée plénière, après réquisitions du ministère public.
- Demande en révision
La révision est une voie de recours extraordinaire qui permet de demander, dans des
cas très limités, à réexaminer une décision définitive, en raison de nouveaux éléments. Elle
peut être utilisée au civil comme au pénal dans ce cas, c’est l'assemblée plénière de la Cour
de cassation qui statut, après les réquisitions du ministère public.
- Prise à partie
La "prise à partie" est la procédure introduite par un justiciable contre un magistrat auquel
il reproche la commission de dol, d'une fraude, d'une concussion, ou d'une faute lourde et
notamment d'avoir commis un déni de justice. La prise à partie est jugée par l'assemblée
plénière de la Cour de cassation, le ministère public entendu.
La prise à partie visant le Président de la Cour de cassation est portée devant l'assemblée
plénière. L'assemblée plénière est dans cette hypothèse présidée par le Président de
chambre le plus ancien. Elle statue par arrêt non susceptible de recours.
- Récusation
La demande en récusation d'un Premier Président de Cour d'appel, ou d'un juge à la Cour
de cassation doit être motivée et adressée au Président de la Cour de cassation qui, après
réquisitions du Procureur général près la Cour suprême, statue par ordonnance non
susceptible de recours. La demande en récusation visant le Président de la Cour de

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cassation est portée devant l'assemblée plénière présidée par le Président de chambre le
plus ancien. Elle statue par arrêt non susceptible de recours.
- Inscription de faux
La demande en inscription de faux contre une pièce produite devant la Cour de cassation
est formée par requête déposée au greffe de la Cour de cassation et adressée au Président
de la chambre ayant en charge le dossier.
- Demandes en annulation des actes des juges pour excès de pouvoir
Le procureur général près la Cour suprême, sur plainte à lui adressée par toute personne
intéressée, peut déférer devant l'assemblée plénière de la Cour de cassation, les actes par
lesquels les juges de 1 'ordre judiciaire excèdent leurs pouvoirs. La Cour de cassation saisie
annule, le cas échéant, les actes déférés. L'annulation vaut à l'égard de tous.
- Recours contre les arrêts de la Cour de cassation
Il peut être exercé devant la Cour de cassation, un recours en rétractation :
- contre les décisions rendues sur pièces fausses ;
- si la partie a été condamnée pour n'avoir pu représenter une pièce décisive retenue par
son adversaire ;
-si la décision est intervenue sans qu'aient été observées les dispositions relatives à la
compétence de la cour de Cassation.
Le recours en rétractation est recevable dans le délai de deux mois à compter de la
signification de la décision. Il ne peut être formé aucun autre recours en rétractation en cas
de rejet du recours initial.
Un recours en rectification peut être exercé contre les décisions entachées d'erreur
matérielle
L'arrêt dont les termes sont obscurs ou ambigus peut être interprété par la chambre qui 1 'a
rendu sans qu'il ne soit pas porté atteinte à 1 'autorité de la chose jugée. L'interprétation
demandée doit présenter un intérêt pour la partie qui la sollicite.
- Tierce opposition
La tierce opposition est une voie de recours par laquelle une personne autre que les parties
engagées dans l'instance, peut attaquer un arrêt qui lui cause préjudice et demander à la
Cour d'en supprimer les effets en ce qui la concerne personnellement.

La Cour de cassation statue en audience publique, le ministère public entendu.

IV : LE CONSEIL D’ÉTAT

Il est régi par la loi n° 2018-978 du 27 décembre 2018 déterminant les attributions, la
composition, l'organisation et le fonctionnement du Conseil d'État.
Le Conseil d'État est la plus haute juridiction de l'ordre administratif. Il est l'une des
juridictions composant la Cour suprême. Le Conseil d'État est dirigé par un Président, qui
est le deuxième vice-président de la Cour suprême :

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A : ATTRIBUTIONS

Le Conseil d'État veille à l'application de la loi par les juridictions administratives et juge
la légalité des actes administratifs et la responsabilité des personnes publiques et services
publics. Il exerce des attributions contentieuses et consultatives.

1 : Attributions contentieuses
Le Conseil d'État statue souverainement :
- sur les recours en cassation dirigés contre les décisions rendues soit en premier et dernier
ressort, soit en dernier ressort par les juridictions administratives de droit commun ou par
les juridictions administratives spécialisées ;
- en premier et dernier ressort sur les recours en annulation pour excès de pouvoir formés
contre les décisions administratives émanant des autorités administratives centrales, ou des
organismes ayant une compétence nationale ;
- en premier et dernier ressort sur les recours dirigés contre les actes administratifs dont le
champ d’application s'étend au-delà du ressort d'un seul tribunal administratif ;
- sur les recours en interprétation et en appréciation de la légalité des actes dont le
contentieux relève de sa compétence ;
- sur le contentieux des élections des organes des collectivités territoriales et des élections
à caractère administratif.
Les tribunaux administratifs, juges de droit commun du contentieux administratif, en
premier ressort, sous réserve des compétences attribuées au Conseil d'État, et les
juridictions administratives spécialisées peuvent saisir le Conseil d'État pour solliciter des
avis contentieux lorsqu'il se présente une question de droit nouvelle soulevant une difficulté
sérieuse. Les cours administratives d'appel connaissent des décisions rendues en premier
ressort par les tribunaux administratifs et les juridictions administratives spécialisées.
2 : Attributions consultatives
Le Conseil d'État émet des avis sur tout projet de texte qui lui est soumis par le Président
de la République et les membres du Gouvernement. Il peut être consulté par le Premier
Ministre ou les ministres sur les difficultés en matière administrative.
Le Conseil d' État donne son avis sur les projets de textes pour lesquels son intervention
est prévue par les dispositions constitutionnelles, législatives ou décrétales. Il propose, en
outre, les modifications qu’il juge nécessaires.
Le Conseil d'État peut, de sa propre initiative, appeler l'attention des pouvoirs publics sur
les réformes d'ordre législatif, réglementaire ou administratif qui lui paraissent
indispensables ou conformes à l'intérêt général.

B : COMPOSITION ET ORGANISATION
1 : Composition
Le Conseil d'État est composé de magistrats et de conseillers en service extraordinaire, tous
membres du siège. Il est doté d'un greffe.

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Les membres du siège sont :


a) Les magistrats du siège :
- le président, deuxième vice-président de la Cour suprême ;
- les présidents de Section ;
- les présidents de Chambre ;
-les conseillers d'État ;
- les conseillers référendaires ;
- les auditeurs.
b) conseillers en service extraordinaire
- les conseillers d'État en service extraordinaire ;
- les conseillers référendaires en service extraordinaire.
Les membres du Greffe sont :
- Le greffier en chef ;
-les greffiers.
Les conseillers d'État en service extraordinaire sont nommés, pour une durée de quatre ans
renouvelable une fois, pour exercer des fonctions consultatives. Ils ne peuvent être affectés
à la Section du Contentieux.
Ils sont choisis parmi les personnalités qualifiées dans les différents domaines de l'activité
nationale.
Ils bénéficient durant leur mandat d'une indemnité fixée par décret. Ils n'ont pas la qualité
de magistrat.
Les conseillers référendaires en service extraordinaire sont nommés, pour une durée de
quatre ans renouvelable une fois, pour exercer des fonctions consultatives. Ils ne peuvent
être affectés à la Section du Contentieux. Ils sont choisis parmi les personnalités qualifiées
dans les différents domaines de l'activité nationale.
2 : Organisation
Le Conseil d'État est structuré en deux sections :
- la section du Contentieux ;
- la section consultative.
Une Commission consultative chargée de faire des propositions au Conseil supérieur de la
Magistrature, pour le recrutement, la nomination, l'avancement et la promotion des
magistrats du Conseil d'État est placée auprès du Président du Conseil d'État. Présidée par
le Président du Conseil d'État, elle comprend les deux (2) Présidents de Section et les
Présidents de Chambre.
Le Procureur général près la Cour suprême assure les fonctions du ministère public près le
Conseil d'État.
3 : fonctionnement

- Formations du Conseil d'État


Le Conseil d'État se réunit en audience ordinaire, en audience solennelle, en assemblée
plénière, en assemblée mixte et en assemblée générale pour les affaires dont il est saisi.

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En audience ordinaire, le Conseil d'État comprend au moins trois (3) magistrats. L'audience
est présidée par un Président de Chambre, assisté d'au moins un ( 1) conseiller d'État et
d'au moins un ( 1) conseiller référendaire.
Le Conseil d' État se réunit en assemblée plénière pour le jugement des affaires
déterminées par le règlement intérieur. L'assemblée plénière est présidée par le Président
du Conseil d'État.
Elle est composée du Président du Conseil d'État, des Présidents de Section, des Présidents
de Chambre, d’un conseiller d'État et d'un conseiller référendaire de chacune des chambres.
Elle siège en nombre impair. L'assemblée plénière est valablement constituée avec la
moitié au moins des Présidents de Chambre, des conseillers d'État et des conseillers
référendaires.
Le Conseil d'État se réunit en assemblée mixte pour statuer sur les questions de droit dont
il est saisi par l'une des chambres ou par le Président du Conseil d'État.
L'assemblée mixte est présidée par le Président de la Section du Contentieux. Elle est
composée des membres des chambres. Elle est valablement constituée avec la moitié au
moins des membres des chambres. En cas d'égalité des voix au moment de la délibération,
celle du Président est prépondérante.
Le Conseil d'État se réunit en assemblée générale pour adopter ou modifier le règlement
intérieur du Conseil d'État, débattre de toutes questions intéressant l'organisation et la
discipline du Conseil d'État et émettre des avis sur les questions qui lui sont soumises en
application.
L'assemblée générale comprend l'ensemble des magistrats du Conseil d'État et des
conseillers en service extraordinaire. Elle est présidée par le Président du Conseil d'État.
Elle ne se réunit valablement qu'avec les 2/3 au moins des magistrats.
Les délibérations de toutes les assemblées sont secrètes. Les décisions sont prises à la
majorité.

a : La fonction contentieuse
La section du Contentieux est juge de toutes les affaires qui relèvent des activités
juridictionnelles du Conseil d'État. La Section du Contentieux, dans sa formation ordinaire,
comprend plusieurs chambres. Chaque chambre comprend au moins trois (3) magistrats.
Elle est présidée par un Président de Chambre, assisté d'au moins un (1) Conseiller d'État
et d'au moins un (1) conseiller référendaire.
- Pourvoi en cassation
Le Conseil d' État est seul compétent pour statuer sur les recours en cassation dirigés contre
les décisions rendues en dernier ressort par les juridictions administratives.
Le pourvoi en cassation est formé par acte d'huissier comportant assignation à comparaître
devant le Conseil d' État, avec indication de la date et de l’heure de1'audience.

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Lorsque le pourvoi est formé par le Procureur général près la Cour suprême dans l'intérêt
de la loi, le Conseil d'État est saisi par voie de requête. Cette requête est enrôlée à la
diligence du Procureur général près la Cour suprême.
Les pourvois formés contre les décisions à caractère juridictionnel des organismes
administratifs et des ordres professionnels sont introduits par voie de requête déposée au
greffe du Conseil d'État, dans les deux mois à compter de la notification des décisions.
Copie en est transmise au Procureur général près la Cour suprême par le greffier en chef
du Conseil d'État.
Lorsque le pourvoi en cassation est rejeté, la partie qui l'avait formé ne peut plus se pourvoir
en cassation dans la même affaire, sous quelque prétexte et par quelque moyen que ce soit.
En cas de cassation, le Conseil d'État renvoie l'affaire devant une autre juridiction de même
nature que celle qui a rendu la décision objet du pourvoi, expressément désignée, ou devant
la même juridiction autrement composée.
Lorsque, après cassation d'un premier arrêt ou jugement rendu dans la même affaire entre
les mêmes parties procédant en la même qualité, le second arrêt ou jugement est attaqué,
la chambre à laquelle l'affaire a été attribuée rend un arrêt de renvoi de l'affaire devant le
Président du Conseil d'État pour convocation de 1 'assemblée plénière.
Si le deuxième arrêt ou jugement est cassé, l'assemblée plénière évoque et statue
définitivement.
En cas de cassation des décisions à caractère juridictionnel des organismes administratifs
ou des ordres professionnels, le Conseil d'État évoque la cause et statue à nouveau.
- Recours en annulation pour excès de pouvoir

- Introduction du recours
Le recours en annulation pour excès de pouvoir a pour objet d'obtenir 1 'annulation d'un
acte administratif en raison de son illégalité. Le requérant peut assortir ses conclusions
d'annulation d'une demande tendant à obtenir la réparation du préjudice causé par
l'illégalité de l'acte attaqué.
Le recours en annulation est irrecevable lorsque les intéressés disposent, pour faire valoir
leurs droits, du recours ordinaire de pleine juridiction.
Les recours en annulation pour excès de pouvoir formés contre les décisions
administratives ne sont recevables que s'ils sont précédés d'un recours administratif
préalable.
Le recours administratif préalable résulte :
-soit d'un recours gracieux adressé à l'autorité dont émane la décision entreprise ;
-soit d'un recours hiérarchique porté devant l'autorité hiérarchiquement supérieure à celle
dont émane la décision entreprise.
Le recours administratif préalable doit être formé, par écrit, dans le délai de deux mois, à
compter de la publication, de la notification ou de la connaissance acquise de la décision
entreprise.

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39

Tout recours administratif préalable dont l'auteur justifie avoir saisi l'Administration et
auquel il n'a pas été répondu par cette dernière dans un délai de deux mois, est réputé rejeté
à la date d'expiration de ce délai.
Le recours devant le Conseil d'État est introduit par voie de requête dans le délai de deux
mois à compter :
- soit de la notification du rejet total ou partiel du recours administratif ;
-soit de l'expiration du délai un délai de deux mois après introduction du recours
administratif ou hiérarchique.
La requête doit être accompagnée :
a) de la pièce justifiant du dépôt du recours administratif, hiérarchique ou gracieux ;
b) de la copie de la décision entreprise ;
c) de huit (8) exemplaires du dossier signés par le requérant ou son avocat et destinés à la
notification aux autres parties. Ces copies ne sont pas assujetties au droit de timbre.
La signature de la requête par un avocat vaut constitution et électron de domicile en son
étude.
Le Conseil d'État peut relever de la forclusion encourue le requérant qui a été empêché de
respecter les délais prévus aux articles précédents par un cas de force majeure.

- Sursis à exécution
Si une décision administrative faisant grief à une personne n'intéresse ni le maintien de
l'ordre, ni la sécurité ou la tranquillité publique, elle peut faire l'objet d'une requête aux fins
de sursis à exécution devant le Conseil d'État, après l'exercice du recours administratif
préalable.
Le Conseil d' État peut ordonner la suspension de l'exécution de la décision entreprise,
même de refus, ou de certains de ses effets, lorsque l'urgence le justifie et qu'il est fait état
d'un moyen propre à créer, en l'état de l’instruction, un doute sérieux quant à la légalité de
la décision.
La suspension ainsi prononcée reste en vigueur jusqu'à ce qu'il ait été statué sur la requête
en annulation pour excès de pouvoir de la décision.
Toutefois, le sursis et ses effets deviennent caducs si, quatre mois après son prononcé, le
bénéficiaire n'a pas déposé de requête aux fins d'annulation de la décision suspendue.
La demande de sursis est instruite et jugée dans un délai de quarante-cinq (45) jours.

- Référé administratif
Dans tous les cas d'urgence. le Président du Conseil d'État peut, même en son hôtel, sur
simple requête :
- désigner un expert pour constater, sans délai, des faits susceptibles de donner lieu à un
litige devant le Conseil d’État ;
-ordonner toutes autres mesures utiles, sans faire préjudice au principal ni obstacle à 1
exécution d'aucune décision administrative.

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Dans ce cas, la requête est transmise, sans délai, au Procureur général près la Cour suprême
et immédiatement notifiée aux défendeurs éventuels, avec fixation d'un délai de réponse.
- Intervention
Toute personne qui y a intérêt peut intervenir dans 1' instance engagée. L'intervention est
formée par requête déposée au greffe du Conseil d'État En cas d'intervention volontaire, la
recevabilité de la requête est conditionnée par le paiement de frais de procédure.

- Vérification d'écriture et inscription de faux


Lorsqu'une partie dénie l'écriture ou la signature à elle attribuée ou déclare ne pas
reconnaître celles attribuées à un tiers, le rapporteur peut, après réquisition du Procureur
général près la Cour suprême, passer outre, s'il estime que le moyen est purement dilatoire
ou sans intérêt pour la solution du litige. Dans le cas contraire, il paraphe la pièce et ordonne
une vérification d'écriture tant par titres que par témoins et, s'il y a lieu, par expert.

4 : Recours contre les arrêts du Conseil d'État

- Tierce opposition
La tierce opposition est une voie de recours par laquelle une personne, autre que les parties
engagées dans l'instance, peut attaquer une décision qui lui cause préjudice et demander à
la juridiction qui l'a rendue d'en supprimer les effets en ce qui la concerne personnellement.
La tierce opposition est recevable contre les arrêts rendus par le Conseil d'État, dans un
délai de deux mois, à compter de leur notification ou de leur connaissance acquise.
Elle est introduite par voie de requête,
- Recours en révision
Il peut être formé, devant le Conseil d'État, un recours en révision : contre les arrêts
rendus sur pièces fausses ;
-si la partie a succombé pour n'avoir pas présenté une pièce décisive retenue par son
adversaire ou produite mais non prise en compte par la juridiction :
-si l'arrêt du Conseil d'État est intervenu sans qu'aient été observées les procédures en
vigueur.
Le recours en révision est recevable dans le délai d'un mois à compter de la notification
de l'arrêt.
Le demandeur en révision qui succombe est condamné au paiement d'une amende dont le
montant ne peut être inférieur à la somme 500 000 francs CFA, outre les autres frais.
- Recours en rectification d'erreur matérielle
Un recours en rectification peut être exercé contre les arrêts entachés d'une erreur matérielle
- Recours en interprétation
La décision dont les termes sont obscurs ou ambigus peut être interprétée par le Conseil
d' État, à condition qu'il ne soit pas porté atteinte à l'autorité de la chose jugée et que 1'
interprétation demandée présente un intérêt pour la partie qui l'a sollicitée.
- Recours en matière de contentieux électoral

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Lorsque le Conseil d'État est saisi d'un recours en matière de contentieux électoral, la
requête, datée, signée et accompagnée de toutes les pièces justificatives, est déposée et
enregistrée au greffe du Conseil d'État, conformément aux dispositions régissant les
élections concernées.
- Règlements de juges
Le règlement de juges est la décision par laquelle le Conseil d'État détermine laquelle de
plusieurs juridictions administratives doit connaître d'une affaire.
Il y a lieu à règlement de juges dans les cas ci-après :
- lorsque plusieurs tribunaux de même degré se sont déclarés compétents à ['occasion d'un
même litige par des jugements ayant acquis force de chose jugée ;
- lorsque plusieurs tribunaux de même degré se sont déclarés incompétents à l'occasion
d'un même litige par des jugements ayant acquis force de chose jugée
-Renvoi d'une juridiction à une autre
Lorsque le Conseil d'État est saisi à tort, le Président de la section du Contentieux, saisi par
le rapporteur, règle la question de compétence et attribue, le cas échéant, le jugement de
tout ou partie de 1 'affaire à la juridiction qu'il déclare compétente.

- Connexité
Lorsque le Conseil d'État est saisi de conclusions relevant de sa compétence en premier et
dernier ressort, il est également compétent pour connaître de conclusions connexes relevant
normalement de la compétence en premier ressort d'un tribunal administratif.
Dans le cas où une juridiction administrative est saisie de conclusions relevant
normalement de sa compétence, mais connexes à des conclusions présentées devant le
Conseil d'État et relevant de la compétence en premier et dernier ressort de celui-ci, son
Président renvoie au Conseil d'État lesdites conclusions.
Dans ce cas, le Président de la Section du Contentieux, saisi par la chambre intéressée,
ordonne le renvoi au Conseil d'État de la demande soumise à la juridiction administrative.
- : Récusation
Toute demande de récusation d'un magistrat d'une juridiction administrative ou d'un
magistrat du Conseil d'État autre que le Président du Conseil d'État doit être motivée et
adressée au Président du Conseil d'État qui, après réquisitions du Procureur général près la
Cour suprême, statue par ordonnance non susceptible de recours.

Les décisions du Conseil d'État sont exécutoires. Elles s'imposent aux pouvoirs
publics, à toute autorité administrative, juridictionnelle, militaire et à toute personne
physique ou morale. Les autorités publiques sont tenues de les exécuter et de les faire
exécuter.

b : La fonction consultative
Le Conseil d'État donne son avis sur les textes et les questions juridiques et administratives
qui lui sont soumises par le Président de la République et les membres du Gouvernement.

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Le Conseil d' État donne des avis contentieux aux juridictions administratives.
Le Conseil d'État peut de sa propre initiative faire des études sur des thèmes d’intérêt public
et faire des propositions d'évolution de la réglementation ou de la conduite de l'action
publique.
Avant de statuer sur une requête soulevant une question de droit nouvelle, présentant une
difficulté sérieuse, un tribunal administratif ou une juridiction administrative spécialisée
peut demander un éclairage au Conseil d'État.
La décision de la juridiction sollicitant l'avis du Conseil d 'État n'est susceptible d'aucun
recours.

La requête est transmise au Conseil d'État, qui examine, dans un délai de trois (03) mois,
la question soulevée. Il est sursis à toute décision au fond jusqu'à l'avis du Conseil d'Etat
ou, à défaut, jusqu'à l'expiration du délai sus-indiqué.

SECTIONS 2 : LES INSTITUTIONS POLITICO-JURIDICTIONNELLES

§ 1 : Le Conseil Constitutionnel
Le Conseil constitutionnel est l'organe régulateur du fonctionnement des
pouvoirs publics

A : l’organisation du conseil constitutionnel


Le Conseil Constitutionnel se compose :
- d'un Président ; (nommé par le Président de la République pour une durée de six
ans non renouvelable, parmi les personnalités reconnues pour leur compétence et leur
expertise avérées en matière juridique ou administrative)
- des anciens Présidents de la République, sauf renonciation expresse de leur part ;
- de six conseillers dont trois désignés par le Président de la République, deux par
le Président de l'Assemblée Nationale et un par le Président du Sénat.
Le Conseil constitutionnel est renouvelé par moitié tous les trois ans.
Aucun membre du Conseil constitutionnel ne peut, pendant la durée de son mandat,
être poursuivi, arrêté, détenu ou jugé en matière criminelle ou correctionnelle qu'avec
l'autorisation du Conseil, sauf les cas de flagrant délit.

B : Les attributions
1 : Juge électoral

Le Conseil constitutionnel statue sur : l’éligibilité des candidats à l’élection présidentielle.


- la déchéance des députés et des sénateurs. Il contrôle la régularité des opérations
de référendum et en proclame les résultats.
- juge du contentieux d’éligibilité ;
Le Conseil constitutionnel arrête et publie la liste définitive des candidats à
l’élection présidentielle quinze jours avant le premier tour du scrutin, après que la

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Commission indépendante chargée des élections a procédé à la vérification des dossiers


des différents candidats et publié la liste provisoire des candidatures ; - l’éligibilité des
candidats aux élections parlementaires.
- juge du contentieux d’élection ;
- les contestations relatives à l'élection du Président de la République, des députés
et des sénateurs ;
- juge de la déchéance ;
2 : Juge de la continuité de l’État

Il constate la vacance à la Présidence de la République et procède à l’application


des dispositions constitutionnelles de l’article 180.
3 : Organe consultatif

-Juge du contrôle de constitutionalité des lois


- tranche les litiges relatifs au conflit de compétence entre le législateur et le pouvoir
exécutif touchant aux domaines respectifs de la loi et du règlement ;

C : la saisine du conseil constitutionnel


Les règles varient suivant qu'il s'agit d'élection, de contrôle de constitutionnalité ou
de vacance de la Présidence de la République.
✓ En matière électorale
Lorsqu'il s'agit de contestations relatives à l'élection du Président de la République
la saisine du Conseil Constitutionnel est ouverte aux candidats. S'agissant de l'élection des
députés, il faut distinguer trois hypothèses :
- Éligibilité : la saisine appartient à la commission de vérification des candidatures
ou à tout électeur.
- Rejet de candidature : La saisine est ouverte au candidat ou au Parti politique
l'ayant parrainé.
- Élection : saisine ouverte à tout candidat ou liste de candidats.
✓ En matière de contrôle de constitutionnalité
Il y a deux types de contrôle :
- Le contrôle par voie d’action
Ouverte au Président de la République ; Le Président de l'Assemblée Nationale, au
président du sénat, pour effet de retirer le texte de l’ordonnancement judiciaire. Ainsi, une
loi ou une disposition déclarée contraire à la Constitution ne peut être promulguée ou mise
en application. La loi ou la disposition contraire à la Constitution est nulle à l’égard de
tous.
- Le contrôle par voie d’exception
Encore appelé contrôle incident il est soulevé au cours d’un procès par l’une des
parties. Ici également, la décision du Conseil constitutionnel s’impose à tous, au-delà des
parties au procès. La loi ou la disposition déclarée inconstitutionnelle par le Conseil
constitutionnel est abrogée.

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Les décisions du Conseil constitutionnel ne sont susceptibles d'aucun recours. Elles


s'imposent aux pouvoirs publics, à toute autorité administrative, juridictionnelle, militaire
et à toute personne physique ou morale.

§ 2 : la Haute Cour de Justice

La Haute Cour de Justice est une juridiction d’exception. Elle juge le Président de
la République en cas de haute trahison, le vice-Président de la République et les membres
du Gouvernement en raison des faits qualifiés crimes ou délits commis dans l'exercice de
leurs fonctions. La Haute Cour de Justice est composée de membres élus en leur sein en
nombre égal par l'Assemblée nationale et par le Sénat, dès la première session de la
législature. Elle est présidée par le Président de la Cour suprême. La mise en accusation du
Président de la République, du vice-Président de la République et des membres du
Gouvernement est votée au scrutin secret par le Parlement, à la majorité des deux tiers pour
le Président de la République et à la majorité absolue pour le vice-Président de la
République et les membres du Gouvernement.

SECTION 3 : LES ACTEURS DU SYSTÈME JUDICIAIRE

§ 1 : LES ACTEURS FONCTIONNAIRES

A : Les Magistrats
Il faut distinguer ceux du siège de ceux du parquet

1 : les Magistrats du Siège

Ils sont encore appelés Magistrats Assis et sont indépendants et inamovibles. Ils
assurent les fonctions de juge ou de juge d’instruction.

2 : les Magistrats du Parquet

Les Magistrats du Ministère public sont une sorte de Magistrats de type particulier
établis auprès des tribunaux de 1ère instance et leurs sections détachées, des cours d’appel
et de la cour suprême. Ils sont appelés Magistrats Debout, ils sont liés à l’exécutif par un
lien de subordination hiérarchique. Les éléments caractéristiques du ministère public. Sont
l’indivisibilité du Ministère public, la subordination hiérarchique, indépendance à l’égard
des tribunaux, l’irresponsabilité et l’irrécusabilité.

B : Les greffiers

Les juridictions judiciaires sont composées d'un greffe qui comprend l'ensemble
des services administratifs du siège et du parquet. Le greffe est dirigé par un greffier en
chef, assisté de greffiers, qui ont la qualité de fonctionnaire et qui ont pour fonction
d'assister les magistrats à l'audience, de dresser les actes du greffe. Le greffier est un officier
public et ministériel, c'est-à-dire placé sous l'égide de l'autorité judiciaire, présent au sein

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des juridictions de l'ordre judiciaire tribunal, cour d'appel. Le greffier assiste le juge et
authentifie les actes juridictionnels. Le greffier enregistre les affaires, avise les parties
des dates d'audience et de clôture et prépare les dossiers pour les magistrats. Par ailleurs, il
prend note du déroulement des débats, rédige les procès-verbaux et met en forme les
décisions de justice.

C : Les Personnels de L’Éducation Surveillée


Ils ont pour missions essentielles, la rééducation et l’insertion ou la réinsertion
socio-professionnelle des mineurs au contact du système judiciaire quel qu’en soit leur
statut (infracteur, en danger, victime ou témoin d’infraction)

D : Les personnels de l’administration pénitentiaire


Ils assurent la surveillance des détenus et veillent au travail pénal.

§II : Les acteurs non fonctionnaires : les auxiliaires de justice

L’auxiliaire de justice est un homme de loi dont la mission est destinée à faciliter
la marche de l'instance et la bonne administration de la justice. L'appellation « auxiliaire
de justice » est donc une qualification générique appliquée aux membres des professions
diverses qui concourent à l'administration de la justice. Avec les magistrats (qui rendent la
justice), on appelle les auxiliaires de justice (qui coopèrent à l'administration de la justice)
les « gens de justice ». Cette expression désigne l'ensemble des personnes qui ont pour
fonction ou profession de participer à l’œuvre de justice.

A : Les auxiliaires permanents


1 : les avocats

L'avocat est un professionnel du droit, investi de plusieurs missions ; il peut être


utile lors d'un conflit, mais aussi dans la vie de tous les jours, pour certains actes complexes.
L'avocat exerce des fonctions de conseil, de mandataire et de défenseur des plaideurs. Plus
spécifiquement, l'avocat au Conseil d’État et à la Cour de cassation (également appelé
avocat aux Conseils) est un officier ministériel assistant et représentant les plaideurs devant
ces deux juridictions suprêmes. En clair, les Avocats sont chargés de la défense de leurs
clients devant les juridictions et de la rédaction de contrats.

2 : les notaires

Le notaire est un officier public et ministériel chargé de conférer l'authenticité aux


actes instrumentaires et de conseiller les particuliers. Il a également pour fonction d'assurer
l'efficacité dudit acte, d'en conserver le dépôt et d'en délivrer des copies exécutoires. Le
notaire est un professionnel du droit nommé par le Ministre de la Justice. Il détient des
pouvoirs spéciaux dans divers domaines juridiques. Le recours à un notaire est obligatoire

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pour certains actes et conseillé pour d’autres. En somme, les notaires sont chargés
d’authentifier des actes de rédiger des contrats des testaments et de gérer des biens de leurs
clients.

3 : les Commissaires de justice

La profession de Commissaire de justice est née de la fusion des professions


d’Huissiers de justice et de Commissaires-priseurs. Le Commissaire de justice est un
officier public et ministériel chargé essentiellement des significations des actes (judiciaires
et extrajudiciaires), de l'exécution forcée des actes publics (jugements et actes notariés), du
recouvrement amiable ou judiciaire de créances, des constatations et des ventes après
évaluation, des biens saisis par voie judiciaire ou non.

B : les auxiliaires non permanents


1 : les experts

Les experts sont des techniciens désignés par le juge pour procéder à une expertise
et l'éclairer dans sa prise de décision. On parle aussi d'homme de l'art. Les experts
judiciaires sont inscrits sur une liste officielle comme spécialiste en telle ou telle matière
(psychiatrie, médecine légale, balistique, écriture, informatique, bâtiment...). Un expert
judiciaire est un professionnel qui apporte un avis éclairé sur une question précise lors
d'une procédure judiciaire. Son avis a valeur de preuve pour le juge mais le juge reste libre
dans sa décision de suivre ou non l'avis de l'expert. Ils apportent leur expertise au tribunal
lorsqu’ils sont sollicités dans le cadre d’un procès.

3 : les Agents d’affaires

Ils sont chargés de la gestion d’affaires que leurs clients leurs apportent

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LES VOIES DE RECOURS

Les voies de recours constituent des moyens de remise en cause d’une décision de
justice. Il s’agit par leur biais de conférer au justiciable des garanties contre les risques
d’erreur ou d’injustice qui pourraient entacher une décision.

Il s’ajoute donc par ces garanties de donner au justiciable une garantie contre ces
risques en leur permettant un nouvel examen du procès. Il faut, en adoptant le découpage
retenu par le code de procédure étudier d’abord les voies de recours ordinaires avant de
s’intéresser aux voies de recours extraordinaires.

A : LES VOIES DE RECOURS ORDINAIRES

1 : l’appel

C’est une voie de recours ordinaire qui tend à faire reformer ou annuler par la cour
d’appel, juridiction du 2nd degré donc hiérarchiquement supérieur un jugement rendu par
une juridiction du 1er degré. C’est l’expression du double degré de juridiction. L’appel est
normalement une voie de reformation.

❖ Les conditions de l’appel


-Délai d’appel

Le délai normal ou délai de droit commun est d'un (1) mois à compter de la
signification de la décision faisant l’objet de l’appel. Il faut également tenir compte des
délais de distance.

-Conditions relatives au jugement

Il doit s’agir de jugement en 1er ressort (ce qui revient à dire que les décisions en
1er et dernier ressort sont exclues). Sont également exclus, les jugements avant dire droit.

- Les effets de l’appel

Tout comme l’opposition l’appel produit en principe un effet suspensif et un effet


dévolutif.

2 : l’opposition

Il s’agit d’une voie de recours ordinaire de rétractation ayant pour but de faire
rétracter un jugement. L’opposition permet à une personne condamnée par défaut de
solliciter de la juridiction qui a statué la rétractation après débats contradictoires de la
décision rendue.

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Le délai de rétractation est de 15 jours sauf augmentation à raison de délai de


distance. Ces délais commencent à courir à compter de la signification de la décision.

Quant à ses effets, l’opposition en tant que pouvoir de recours ordinaire a un effet
suspensif. Elle suspend l’exécution du jugement. Elle a aussi un effet dévolutif. Cela
signifie que le litige se transporte dans ses éléments de fait et de droit tels qu’il s’est
présenté auparavant devant le tribunal à nouveau saisi.

B : LES VOIES DE RECOURS EXTRAORDINAIRES

1 : LE POURVOI EN CASSATION

a : Définition :

Le pourvois en cassation est une voie de recours exercée contre les arrêts de la
Chambre d'instruction et les arrêts et jugements rendus en dernier ressort en matière
criminelle, correctionnelle et de simple police, susceptibles d’avoir de violés la loi.

Le pourvoi est formé par le ministère public ou par la partie à laquelle il est fait
grief.

Le recours est porté devant la Cour de cassation.

b : condition

Le pourvoi est exercé dans un délai de quinze jours francs à compter du


prononcé de la décision attaquée pour se pourvoir en cassation.

Le délai de pourvoi ne court cependant qu'à compter de la signification de


l’arrêt, quel qu'en soit le mode.

c ; Formes du pourvoi

La déclaration de pourvoi est faite au greffier de la juridiction qui a rendu la


décision attaquée ou au greffier de la juridiction de la résidence du demandeur en cassation.

2 : la demande en révision

La révision peut être demandée, quelle que soit la juridiction qui a statué, au
bénéfice de toute personne reconnue auteur d'un crime ou d'un délit :

1o lorsque, après une condamnation pour homicide, des pièces sont


représentées propres à faire naître des indices suffisants pour établir que la
prétendue victime de l'homicide est en vie ;

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2° lorsque, après une condamnation pour crime ou délit, un nouvel arrêt ou


jugement a condamné pour le même fait un autre accusé ou prévenu et que, les deux
condamnations ne pouvant se concilier, leur contradiction est la preuve de
l'innocence de l'un ou de l'autre condamné ;

3° lorsque pour le même fait, plusieurs décisions devenues définitives sont


en contradiction ;

4° lorsqu'un des témoins entendus a été, postérieurement à la condamnation,


poursuivi et condamné pour faux témoignage contre l'accusé ou le prévenu, le
témoin ainsi condamné ne peut pas être entendu dans les nouveaux débats ;

5° lorsque, après une condamnation, un fait vient à se produire ou à se


révéler, ou lorsque des pièces inconnues lors des débats sont représentées, de nature
à établir J'innocence du condamné.

3 : la récusation

Tout juge peut-être récusé pour les causes ci-après :

- 1 o si le juge ou son conjoint sont parents ou alliés de l'une des parties ou de son conjoint
jusqu'au degré de cousin issu de germain inclusivement ; la récusation peut être exercée
contre le juge, même au cas de divorce ou de décès de son conjoint, s'il a été allié d'une des
parties jusqu'au deuxième degré inclusivement ; 2° si le juge ou son conjoint, si les
personnes dont il est tuteur, subrogé tuteur, curateur ou conseil judiciaire, si les sociétés ou
associations à l'administration ou à la surveillance desquelles il participe ont intérêt dans
la contestation ;

3° si le juge ou son conjoint est parent ou allié, jusqu'au degré indiqué ci-dessus, du tuteur,
subrogé tuteur, curateur ou conseil judiciaire d'une des parties ou d'un administrateur,
directeur ou gérant d'une société, partie en cause ;

4° si le juge ou son conjoint se trouve dans une situation de dépendance vis-à-vis d'une des
parties ;

5° si le juge a connu du procès comme magistrat, arbitre ou conseil, ou s'il a déposé comme
témoin sur les faits du procès ;

6° s'il y a eu procès entre le juge, son conjoint, leurs parents ou alliés en ligne directe, et
l'une des parties, son conjoint ou ses parents ou alliés dans la même ligne ;

7° si le juge ou son conjoint ont un procès devant un tribunal où l'une des parties est juge ;

8° si le juge ou son conjoint, leurs parents ou alliés en ligne directe ont un différend sur
pareille question que celle débattue entre les parties ;

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9° s'il y a eu entre le juge ou son conjoint et une des parties toutes manifestations assez
graves pour faire suspecter son impartialité

La requête est présentée au premier président de la Cour d'Appel.

Les magistrats du ministère public ne peuvent être récusés.

Toute demande de récusation visant le premier président de la Cour d'Appel doit


faire l'objet d'une requête adressée au Président de la Cour de cassation.

4 : La demande en interprétation et la demande en rectification

- La demande en interprétation : elle est prévue par l’article 184 du code de procédure civile
en ses termes : « le jugement dont les termes sont obscurs ou ambigus peut être interprété
par le juge qui l’a rendu à condition qu’il ne soit pas porté atteinte à l’autorité de la chose
jugée et que l’interprétation demandée présente un intérêt pour la partie qui l’a sollicité ».

- La demande en rectification : prévue à l’article 185 du code de procédure civile en ses


termes : « les fautes d’orthographe, les omissions, les erreurs matérielles de nom et prénom
de calcul et autres irrégularités évidentes de même nature qui peuvent se trouver dans la
minute d’une décision de justice doivent toujours être rectifiées d’office ou sur requête par
simple ordonnance du président de la juridiction qui statue à condition que la rectification
demandée ne soit pas un moyen détournée de modifier le jugement et de porter atteinte à
l’autorité de la chose jugée ».

5 : La tierce opposition

Les décisions de justice ont un effet relatif et concernent de ce fait en principe les
parties représentées ou engagées. Mais, les tiers ont cette possibilité, cette voie pour limiter
les effets de la décision rendue à leur égard.

L’article 187 du code de procédure civile dispose que « la tierce opposition est
une voie de recours par laquelle une personne autre que les parties engagées dans l’instance
peut attaquer une décision qui lui cause préjudice et demander à la juridiction qui l’a rendue
d’en supprimer les effets en ce qui la concerne personnellement ».

6 : La demande en révision

Elle est définie par l’article 194 du code de procédure civile comme « la voie de
recours ouverte aux parties contre les décisions rendues en dernier ressort non susceptible
d’opposition dans le but de les faire rétracter par les juges qui les ont rendues »

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7 : Le règlement de juges

Il est défini par l’article 215 du code de procédure civile en ses termes « le règlement
de juge est la décision par laquelle la cour suprême détermine laquelle de plusieurs
juridictions doit connaître d’une affaire ».

8 : La prise à partie

Prévue par l’article 217 du code de procédure elle est définie comme « une
procédure par laquelle un plaideur peut dans les cas précisés à l’article 218 agir en
responsabilité civile contre un magistrat en vue d’obtenir contre celui-ci une condamnation
à des dommages et intérêts ».

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