introduction-au-scan-de-ports
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12 août 2019
Table des matières
1. Introduction au scan de ports . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1
1.1. Pré-requis . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1
1.2. Le scan de ports c’est quoi ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1
1.3. Comment fonctionne un scan de ports ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
1.4. Pourquoi faire avec un scan de ports ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
Contenu masqué . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
Vous avez peut-être entendu parler de scan de port. Mais peu de gens savent exactement de
quoi il en retourne. Nous allons essayer dans ce tutoriel de comprendre les notions techniques
associées aux scans de ports (ports, protocoles TCP, UDP, etc.) pour pouvoir ensuite comprendre
comment se déroule un scan de port et savoir s’en servir efficacement.
1.1. Pré-requis
Vous devez avoir des connaissances de base en réseau pour suivre ce tutoriel, notamment sur le
protocole IP ou les protocoles TCP et UDP.
Je vous conseille d’être sous linux pour suivre ce tutoriel, même s’il est possible de mettre en
œuvre la plupart des commandes utilisées sous windows. Les exemples donnés seront cependant
effectués sous linux debian etch, en tant que root. Si vous avez peur de faire des bêtises
avec root, ne les faites pas, mais lancer ces commandes avec un utilisateur quelconque ne vous
servira pas à grand chose car seul root a les droits nécessaires pour la plupart des commandes
utilisées.
i
Un port est l’adresse d’une application sur une machine.
Par exemple, si j’installe et que je mets en marche un serveur web sur ma machine, le port 80
sera ouvert et permettra à des personnes de se connecter sur mon port 80 pour y voir mon site
web. 80 sera l’adresse de mon application web. Quand vous taperez le nom d’un site à joindre
dans votre navigateur, celui-ci va automatiquement interroger le port 80 du serveur demandé.
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1. Introduction au scan de ports
Par défaut, la plupart des machines, qu’elles fonctionnent en tant que serveur ou client, ont des
ports ouverts.
# netstat -an
# netstat -anpe
# netstat -antp
La première partie nous donne les ports TCP ouverts, puis TCP sur IPv6, puis UDP, UDP sur
IPv6. le reste ne nous intéressant pas.
Nous voyons donc que ma machine a un bon paquet de ports ouverts !
On peut d’ores et déjà remarquer la colonne Etat qui a des résultats différents pour nos différents
ports. Mais que sont ces états ?
Quand vous utilisez le protocole TCP, chaque connexion doit être établie avant de pouvoir
envoyer la moindre information. C’est comme quand vous utilisez le téléphone, vous ne parlez
qu’après avoir dit Allo et avoir entendu votre correspondant vous répondre et que vous êtes sûr
que la connexion est établie ! En TCP, c’est pareil ! TCP gère donc les états de la connexion.
Nous n’allons pas rentrer dans les détails et allons nous concentrer sur deux états principaux,
l’état LISTEN et l’état ESTABLISHED.
En état LISTEN, l’application est en écoute et en attente de requêtes de la part de clients sur
Internet. En état ESTABLISHED, l’application a établi la communication suite à une demande
de requête et on considère donc la connexion comme établie.
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1. Introduction au scan de ports
Quand quelqu’un se connecte à un port (une application web sur un serveur par exemple)
l’application va passer de l’état LISTEN à l’état ESTABLISHED.
?
Mais alors comment quelqu’un d’autre pourra se connecter en même temps ?
L’application va en fait se dupliquer ! Nous aurons une instance de l’application qui sera en état
ESTABLISHED en cours de communication avec un client. Et une autre instance qui sera de
nouveau en écoute en état LISTEN pour pouvoir recevoir de nouvelles connexions !
C’est ce que nous voyons ci-dessous (extrait du netstat précédent)
La première ligne montre bien que le port 22 est en état LISTEN. La seconde ligne montre
qu’une connexion est établie en ce moment sur le port 22 entre la machine 86.64.78.254 et le
serveur 10.8.98.235.
Nous voyons par ailleurs que la machine 86.64.78.254 écoute elle aussi sur le port 43580.
?
Quel est ce port bizarre ?
En fait, c’est le port choisi aléatoirement par le navigateur du client pour recevoir les réponses
du serveur. Le client envoie ses requêtes sur le port 80 du serveur, et celui-ci lui répond sur le
port aléatoire qu’il a choisi en initialisant la connexion.
i
Nous savons maintenant ce qu’est un port et nous avons vu que nos machine ont des ports
ouverts.
— Ceux qui sont en écoute car nous avons des services pour les autres (serveur web, serveur
de messagerie, etc.)
— Et ceux qui sont établis car nous sommes en train de communiquer avec une autre
machine.
Donc revenons-en à nos moutons :
i
Un scan de port a pour objectif de m’indiquer quels sont les ports ouverts sur une machine.
Cette définition est cependant très vague, car qu’entendons-nous exactement par port ouvert ?
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1. Introduction au scan de ports
i
Un port ouvert est un port en état LISTEN s’il s’agit de TCP, ou simplement en écoute
s’il s’agit d’UDP (UDP né gérant pas l’établissement de connexions).
Ainsi lors d’un scan de ports, nous ne verrons que les ports en état LISTEN. Ceux en état
ESTABLISHED n’apparaîtront pas. Et cela est normal puisque ces ports servent à une commu-
nication spécifique entre deux machines, une troisième machine n’a donc pas le droit d’entrer
dans la conversation et de voir ces ports !
Maintenant que nous avons vu globalement ce qu’était un scan de ports, nous allons nous
intéresser à son fonctionnement.
Pour comprendre comment fonctionne un scan de ports, nous allons d’abord devoir comprendre
comment fonctionne une connexion, que ce soit en TCP ou UDP.
Imaginons que j’aie une application en écoute en UDP sur un port donné. Nous choisirons
l’application DNS dans notre cas qui utilise le port UDP 53.
Nous voyons bien le port 53 en écoute. Nous allons maintenant essayer d’interroger ce port en
faisant une requête DNS vers notre service :
;; QUESTION SECTION:
;www.itinet.fr. IN A
;; ANSWER SECTION:
www.itinet.fr. 86400 IN A 88.191.51.73
;; AUTHORITY SECTION:
4
1. Introduction au scan de ports
;; ADDITIONAL SECTION:
sd-8131.dedibox.fr. 259200 IN A 88.191.51.73
sd-8131.dedibox.fr. 259200 IN A 88.191.51.73
sd-6555.dedibox.fr. 259200 IN A 88.191.45.68
Nous voyons bien la requête vers notre serveur et la réponse qui lui est faite.
?
Maintenant que se passe-t-il si nous interrogeons un port fermé ?
Nous pouvons par exemple interroger un serveur sur son port 53 alors qu’il n’y a pas de service
DNS en écoute :
Nous voyons ici que le client émet la requête, et que le serveur répond. Mais il répond avec un
message ICMP port unreachable.
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1. Introduction au scan de ports
Le déroulement d’une connexion en TCP est un peu plus complexe, mais nous allons voir que
cela reste simple dans le cas d’un scan de ports.
Regardons l’établissement d’une connexion TCP, avec une requête web vers un serveur web par
exemple :
# wget 88.191.51.73
--2009-12-23 16:02:17-- http://88.191.51.73/
Connexion vers 88.191.51.73:80...connecté.
?
Mais que se passe-t-il maintenant si le port est fermé ?
# wget 88.191.51.73:81
--2009-12-23 16:12:54-- http://88.191.51.73:81/
Connexion vers 88.191.51.73:81...échec: Connexion refusée.
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1. Introduction au scan de ports
La réponse est claire, c’est fermé ! Regardons ce qu’il s’est passé au niveau réseau :
Notre machine a bien envoyé un segment avec le flag SYN de positionné. Par contre la machine
en face a répondu d’un segment avec le flag RESET de positionné. On s’est fait jetés !
Donc là encore nous avons rencontré deux cas :
— Si le port est ouvert, réponse avec un segment SYN + ACK
— Si le port est fermé, réponse avec un segment RST.
Là encore il va nous être facile de balayer une plage de ports et de savoir lesquels sont
ouverts quand nous recevrons une réponse SYN + ACK.
Nous avons vu comment répondaient des ports fermés et des ports ouverts, en UDP et TCP.
Mais nous les avons interrogés un par un et cela est un peu fastidieux... Il serait plus sympa
d’avoir un outil qui scanne toute une plage de ports pour nous.
C’est là qu’intervient l’outil magique nmap.
?
Qu’est-ce que nmap ?
nmap est un outil qui permet de scanner de façon automatique toute une plage de ports, toute
une plage d’adresses, et permet d’obtenir une foultitude de résultats. Dans notre étude nous
allons nous limiter au scan de ports, mais vous aurez tout loisir de tester les innombrables
fonctionnalités de nmap par vous-même.
Si je veux savoir par exemple quels sont les ports ouverts sur la machine 10.8.97.1, je peux faire
la commande suivante :
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1. Introduction au scan de ports
J’ai utilisé l’option -sS qui précise que je veux faire un scan avec des segments SYN, je ne scanne
donc que les ports TCP. Le résultat est probant, j’ai trouvé une foultitude de ports ouverts !
Attention cependant, nmap n’a pas scanné tous les ports possibles sur la machine distante, mais
seulement les plus utilisés (environ 1750 ports).
Je peux aussi scanner les ports UDP :
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1. Introduction au scan de ports
Dans le premier cas, rien de plus normal. Nous souhaitons voir comment notre machine est
vue depuis l’extérieur, quels sont les services qui sont accessibles, et quels sont ceux qui ne le
sont pas. Cela permet aussi de vérifier que la sécurité que l’on a mise en place est correcte,
notamment dans le cas d’un firewall.
Dans le second cas, les motivations ne sont pas toujours très honnêtes... Le scan d’une machine
distante est souvent un préalable à une attaque en règle plus ciblée. Cela permet à l’attaquant
de voir les services qui tournent à distance, et le cas échéant de trouver une faille sur l’un de ces
services afin d’aller plus loin dans l’attaque. Donc pour faire simple, ce n’est pas bien.
×
Ne vous aventurez pas à faire un scan sur une machine que vous ne possédez pas. La
personne responsable de la machine en face pourrait engager des poursuites judiciaires à
votre encontre...
×
De la même façon, ne croyez pas tous les (boni)menteurs qui vous diront que vous êtes
anonymes et que vous ne risquez rien. Si vous n’êtes pas un spécialiste, il est relativement
facile de remonter jusqu’à vous.
Un scan de port peut apporter beaucoup plus d’informations que simplement savoir si un port
est ouvert ou fermé. Vous pourrez notamment trouver :
— Les versions des services qui tournent
— Les types de systèmes d’exploitation et leurs versions
— La présence d’un firewall
— Les ports ouverts sur le firewall
— La politique de filtrage en fonction d’adresses IP spécifiques
— etc.
Bref, il y a une foultitude d’informations à trouver et à connaître. Pour les plus courageux, je
vous invite à la lecture du site consacré à nmap qui décrit en détail son fonctionnement et
ses nombreuses options et possibilités.
J’espère que ce tuto vous a plu et qu’il vous permettra de mieux comprendre la notion de ports
et les scans qui leur sont associés.
Un élément important à prendre en compte est que pour faire de la sécurité, vous devez
comprendre dans le détail ce que vous faites. Si vous ne faites que survoler la connaissance,
vous ne ferez jamais qu’utiliser des outils que d’autres auront fait sans vraiment comprendre ce
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que vous faites. Alors maintenant, potassez et faites vous plaisir ! (en scannant vos propres
machines, ou celles de vos amis, bien entendu )
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