Chap 1 - COURS TRANSFERT MASTER

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Cours Régional Supérieur de Formation sur la Sûreté Radiologique

et le Contrôle des Sources de Rayonnements PGEC

TRANSFERTS
DES RADIONUCLEIDES DANS
L’ENVIRONNEMENT

Réalisé par : BOUCHRA RAMZI

CNESTEN
Chap. I:des
Gestion INTRODUCTION GENERALE A LA RADIOECOLOGIE
effluents liquides

Chapitre I : INTRODUCTION GENERALE A LA RADIOECOLOGIE

CNESTEN
Chap. I:des
Gestion INTRODUCTION GENERALE A LA RADIOECOLOGIE
effluents liquides

I- Introduction

Le terme «radioécologie » a été utilisé pour désigner les activités de recherche en relation avec le
comportement de radioactivité dans l’environnement. A notre connaissance, ce terme fut apparut
simultanément et indépendamment en 1956 en littérature anglaise et russe : Odum (1956), Kuzin (1956).

Lors du 9ème congrès international de la recherche en radioprotection à Toronto (11 Juillet 1991), Ward
Whicker, a proposé la définition de radioécologie suivante :

La RADIOECLOGIE est une science qui :

- Essaye de comprendre et prévoir le transport des radionucléides à travers les écosystèmes naturel et
agriculturel, vers plusieurs récepteurs comme les plantes, les animaux et l’Homme.

- Etudie les effets de la radioactivité environnante sur les plantes et les animaux, particulièrement au
niveau des populations et communautés des organisations biologiques.

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effluents liquides

Les études de radioécologie se font selon deux grandes approches : les approches de terrain (in situ) et
les approches expérimentales.

- Sur le terrain, les radioécologistes choisissent des milieux physiques qui fixent les radionucléides,
comme les sédiments, ou des espèces appelées bioaccumulatrices qui concentrent les radionucléides (les
mousses, les lichens, les moules ou les huitres).

- Au laboratoire, les radioécologistes reconstituent des écosystèmes simplifiés. Ce qui conduit à la mise au
point de modèles permettant de prévoir les transferts de radioéléments dans la biosphère en fonction des
conditions écologiques locales et d’évaluer l’impact dosimétrique sur des populations humaines

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Gestion INTRODUCTION GENERALE A A LA RADIOECOLOGIE
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Des expériences (à long terme) réalisées dans une


installation spécialement conçue pour la simulation d'un
dépôt accidentel de contaminants radioactifs sous forme
d’aérosols, dans des conditions entièrement contrôlées.

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Expériences aux laboratoires pour le


transfert eau –MES.

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II- Historique de la radioécologie


Le développement de la recherche en radioécologie doit être replacé dans le contexte historique dans
lequel l’énergie nucléaire s’est développée à des fins militaires puis civiles.

Trois étapes principales ont marqués l’histoire de la radioécologie:

La 1ère étape:
Elle s’étend de la fin du 19ème siècle jusqu’à la fin de la 2ème guerre mondiale et a été principalement liée à
la recherche en radiobiologie et, plus tard, à la migration des radionucléides dans l’environnement.
Les études ont concernées, en fin des du 19ème siècle les effets biologiques des rayons X sur les
organismes vivants (des souris, les plantes, les bactéries), puis elles se sont plus spécialisées dans
l’étude des effets biologiques des radionucléides sur les organismes vivants.
En 1928, Vernadsky a introduit, pour la première fois le rapport de concentration d’un radionucléide dans
un organisme et sa concentration dans l’eau. Ce rapport a été désigné plus tard dans la littérature par le
facteur de concentration.

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La 2ème étape:
Le développement de la radioécologie a été lié aux tests atmosphériques des armes nucléaires dans les
années 50 et 60.
- Le «Manhattan project » au début des années 1940 aux États-Unis a sélectionné le site de Hanford pour
la fabrication de plutonium.
- En juin 1945, est créé à Hanford un laboratoire de radioécologie aquatique qui lance les premiers essais
expérimentaux et les études sur le terrain qui permettent de constater des phénomènes de
bioconcentrations et de transferts trophique.
- En juillet 1945 a lieu l’explosion aérienne de la première bombe atomique américaine à Alamogordo,
l’URSS a procédé à son premier tir en 1949 à Semipalatinsk et la France en 1960 à Reggane au Sahara.
- Il faut noter l’impulsion importante apportée par le premier symposium de radioécologie aux États-Unis
en 1961.
- D’après l’UNSCEAR (United Nations Scientific Committee on the Effects of Atomic Radiation), le nombre
des essais atmosphériques est, entre 1945 et 1981, de 423. Ces essais ont provoqué à partir de la
troposphère des retombées, des dépôts de divers radionucléides se situent principalement dans
l’hémisphère Nord. Les plus importants par leurs périodes physiques sont les plutonium 238, 239, 240 et
241, le strontium 90 et le césium 137. Mais il y avait d’autres radionucléides tels que le tritium, 60Co,
54Mn, 89Sr, 140Ba,144Ce.

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Gestion INTRODUCTON GENERALE A LA RADIOECOLOGIE
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Densité des dépôts de Strontium 90, UNSCER 1982.

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La 3ème étape:
elle a débuté à la fin des années 60 et a été principalement liée aux problèmes écologiques dus à
l’expansion du nucléaire civil dans les pays industrialisés.
En outre, plusieurs accidents ont contribué à la libération des quantités significatives ou très importantes
de radioéléments dans l’environnement.
- L’accident du réacteur de Sellafield (Windscale, première centrale nucléaire britannique) en 1957 a
libéré surtout de l’iode.
- L’accident de l’usine de retraitement de Kyshtym en 1957 en Russie qui a provoqué, la contamination
d’une large zone avec du 95Zr, du 144Ce et du 90Sr.
- L’accident de la centrale de Three Mile Iland (TMI), USA en 1979 n’a provoqué que peu de rejets dans
l’environnement.
- L’accident majeur de Tchernobyl en Ukraine le 26 avril 1986. Les rejets ont duré pendant 10 jours et
les retombées ont touché l’Est de la France entre le 30 avril et le 5 mai 1986. Les radioéléments éjectés
dans l’atmosphère par l’incendie du réacteur étaient essentiellement : 137Cs, 106Ru 103Ru, du 144Ce.

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L’ordre de grandeur des quantités de radioéléments


disséminés suite aux accidents graves:

Évolution du 137Cs dans les aérosols en France,


Spectrométrie Gamma.

Après l’accident Tchernobyl, la mort directe du biota (forêt, mammifères) a été enregistrée seulement entre
un rayon de 5 à 10 km tandis que les concentrations du 137Cs excédant (370 Bq/l) dans le lait ont été
enregistrées à des distances de centaines de kilomètres.

 Importance des études et des investigations sur le transport des radionucléides dans l’environnement:

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III-Notions de bases de la Radioécologie


La radioécologie a pour objet l’étude du comportement et des effets des substances radioactives dans la
biosphère. Elle étudie:
- les mouvements de ces radionucléides dans les différents écosystèmes
- leur accumulation dans des compartiments environnementaux spécifiques (l’air, l’eau, le sol, les êtres
vivants)
- leurs conséquences directes et indirectes dans et sur les différents compartiments de la biosphère, des
écosystèmes, des espèces, des individus (échelle spatiale) et les effets à court, moyen et long terme
(échelle temporelle).

 La nature de la source
L’origine de la contamination peut être accidentelle (de forte intensité et ponctuelle) ou bien contrôlée
(de faible intensité mais continue dans le temps: cas des rejets).

 Les modalités de transfert


- La forme physico-chimique des rejets : elle varie selon le contexte de libération et les conditions
climatiques. Un élément radioactif peut être lié à d’autres éléments (stables ou radioactifs) formant ainsi un
aérosol.
- Les propriétés physico-chimiques spécifiques à chaque radionucléide.

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Gestion INTRODCTION GENERALE A LA RADIOECOLOGIE
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 Le chemin d’exposition physique


Par irradiation directe des êtres vivants. Les vecteurs de transport des radionucléides sont l’air et l’eau.
Pendant cette phase, les radionucléides peuvent atteindre directement la surface des êtres vivants et les
soumettre ainsi à une contamination externe.
Le chemin d’exposition physiologique
- Adsorption de surface : captation par les végétaux, dépôt et rétention par le sol
- Inhalation,
- Absorption d’eau contaminée : dépôt sur l’eau avec mise en solution ou en suspension,
- Ingestion d’aliments contaminés.

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Chap. II: TRANSFERT ATMOSPHERIQUE

Définitions:
L’Ecosystème
la biocénose : est l’ensemble des êtres vivants (donc toutes les populations) vivant dans le milieu naturel
étudié.
La composante abiotique (non-vivante) d’un milieu naturel c’est-à-dire son environnement physico-
chimique (substrats rocheux, sols, sels minéraux, eau) et climatique (ensoleillement, température,
pluviométrie, hygrométrie, vent, neige, pression atmosphérique) constituent le biotope.
L’addition d’une biocénose et de son biotope associé forme le niveau structurel supérieur en écologie :
l’écosystème.

Les Voies trophiques


Ce sont les voies de transfert d’énergie et les voies de transfert de matière entre les différents êtres
vivants et entre les êtres vivants et leur environnement non vivant. Ces voies sont souvent parallèles et
parfois confondues et portent le nom de voies, interactions ou réseaux trophiques (du grec « trophê »qui
signifie nourriture) car c’est la fonction de nutrition qui apporte à la fois matière et énergie aux êtres
vivants.

La biosphère est l'ensemble des organismes vivants et leurs milieux de vie, donc la totalité
des écosystèmes présents que ce soit dans la lithosphère, l’hydrosphère et l‘atmosphère.

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Gestion des effluents liquides
Chap. II: TRANSFERT ATMOSPHERIQUE

Chapitre II : TRANSFERT ATMOSPHERIQUE

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Gestion des effluents liquides
Chap. II: TRANSFERT ATMOSPHERIQUE

Transferts atmosphériques

Le comportement d’un polluant dans l’atmosphère peut être décomposé schématiquement en trois
phases :
- dans la première phase, le comportement du polluant est régit par ses caractéristiques dynamiques et
thermiques propres, à sa sortie dans l’atmosphère,
- la deuxième phase est en transition avec la troisième,
- dans la troisième phase, les propriétés de l’atmosphère déterminent le transfert.

La dispersion atmosphérique est un phénomène complexe qui met en jeu plusieurs mécanismes
physiques, agissant simultanément pour une situation météorologique donnée, sur :
- le transport: est le déplacement du centre de masse des particules durant un temps t.
- la diffusion: est représentée par les déplacements, durant le temps t, des particules de nuage par
rapport à leur centre de masse. Ce phénomène est dû essentiellement à la turbulence.

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Chap. II: TRANSFERT ATMOSPHERIQUE

La dispersion atmosphérique dépend de la vitesse, de la direction et de la stabilité de l’atmosphère, d’une


part, et de la géographie et des reliefs, d’autre part ; la distribution des radioéléments dans l’air au niveau du
sol et en altitude , de la situation par rapport au point de rejet.

On calcule dans une situation météorologique donnée le coefficient de transfert atmosphérique (CTA) :

C (M) = q · CTA(M)

C(M) : activité volumique de l’air en (Bq·m−3) au niveau du sol au point M pour


une situation météorologique donnée,
q : débit d’activité du rejet (en Bq·s−1),
CTA(M) : coefficient de transfert atmosphérique moyen au point M à une distance
donnée du point d’émission pour une situation météorologique donnée (s·m−3).

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Chapitre III : TRANSFERTS EN MILIEU TERRESTRE

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Chap. III: TRANSFERTS EN MILIEU TERRESTRE

I- Introduction

Les principaux radionucléides faisant l'objet d'études de transferts en milieu terrestre peuvent être classés
en 5 groupes:
- les produits à vie courte (le plus important est l'iode 131, émetteur gamma très mobile);
- les produits de fission ou d'activation à période moyenne ( les plus importants sont le césium 137 et le
strontium 90, assez facilement transférés dans la chaîne alimentaire);
- les transuraniens, émetteurs alpha, dangereux par inhalation (Pu peu transférables dans les sols et les
plantes);
- les émetteurs bêta à vie longue comme le carbone 14;
- le tritium, émetteur bêta, qui sous la forme d'eau tritiée se comporte comme l'eau dont on connaît
l'importance dans le cycle du vivant.

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Chap. III: TRANSFERTS EN MILIEU TERRESTRE

Les voies de transfert considérées ont pour origine les rejets effectués dans l'atmosphère, sous forme
gazeuse ou particulaire, qui peuvent se déposer sur les sols et les plantes par voie sèche ou humide
(pluie), ou les rejets liquides, qui se diluent dans des eaux de surface ou souterraines, ultérieurement
utilisées pour l'irrigation des cultures ou l'abreuvement du bétail.

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Chap. III: TRANSFERTS EN MILIEU TERRESTRE

II- La migration dans les sols


Le milieu terrestre est un milieu complexe constitué d'une matrice minérale poreuse associée ou non à une
matrice organique et/ou biologique, et de cavités remplies d'eau ou de gaz.
Les mouvements d'eau dans le sol sont le moteur de la migration des radionucléides solubles. Les
paramètres essentiels pour ces calculs de migration sont:
- d'une part les caractéristiques physiques et pédologiques telles que la porosité, qui conditionne la capacité
à retenir l'eau, sa texture (sableux, argileux, etc.), sa granulométrie, etc.;
- d'autre part les éléments du bilan hydrique, comme la quantité d'eau incidente par unité de surface (pluie +
irrigation), la quantité d'eau évapo-transpirée en surface, et la quantité d'eau percolée à la base de la couche
de sol qui se déplace vers des couches plus profondes.

 Le coefficient de partage (distribution) qui est le rapport entre les concentrations d'un
radionucléide dans la partie minérale et dans l'eau du sol .
S
Kd 
C
S : Concentration d'un radionucléide dans le sol sec (Bq.kg-1)
C : Concentration d’un radionucléide dans l'eau du sol (Bq.l-1)
Kd : Coefficient de partage eau-sol pour ce radionucléide (l.kg-1)

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Chap. III: TRANSFERTS EN MILIEU TERRESTRE

 Modèles de type unicouche


pour un sol agricole, il s’applique dans le cas de rejets de routine, ou dans les années qui suivent un
accident, après labourage. En raison de la vitesse de migration très lente des radionucléides (hors iodes et
tritium) on assimile le sol à une couche homogène affectée d'apports et de pertes.
- Les apports dépendent de la source des radionucléides.
- Les pertes ont pour origine la percolation à la base de la couche de sol, l'exportation des récoltes et
l'entraînement de particules par l'érosion.

Dr.(1e  t )   perc  rec   ero


C (t )
.h.

Dr : taux d’apport en fonction du temps (Bq.m-².s-1)

ᵨ : densité apparente du sol (kg.m-3, sol sec)

h : profondeur de labour (m)


Φ : taux de perte par seconde
Φ perc : percolation
Φ rec : exportation des récoltes
Φ ero : érosion
C(t) : concentration dans la couche de sol au temps t (Bq.kg-1, sol sec).

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Chap. III: TRANSFERTS EN MILIEU TERRESTRE

MigrationVerticale du Migration Verticale du


137Cs 90Sr

Qi/SQi Qi/SQi
0,0 0,2 0,4 0,6 0,0 0,1 0,2 0,3 0,4
0 0
Profondeur (cm)

Profondeur (cm)
10 10

Loamy sand Loamy sand


20 20
Loam Loam

30 Silt loam 30 Silt loam

Sandy loam Sandy loam


40 40

Profils de migration du 137Cs et du 90Sr observés quatre ans après la contamination des différents sols agricoles de
l’Europe,

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Chap. III: TRANSFERTS EN MILIEU TERRESTRE

III- Transfert aux plantes

III-1 Transfert par voie foliaire


Le dépôt sur les plantes peut se produire de deux manières :
- le dépôt sec se produit au contact de l’air contaminé avec des processus comme la captation à
travers les épidermes foliaires ;
- le dépôt humide résulte du lessivage du panache par la pluie ; il est proportionnel à l’intensité des
précipitations.
La remise en suspension d’un dépôt contribue, elle aussi, à la contamination des cultures par simple
adsorption des particules sur les parties aériennes des végétaux s’estime par un facteur de
resuspension.

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Chap. III: TRANSFERTS EN MILIEU TERRESTRE

 L’interception par les feuilles et les tiges des plantes, de radionucléides contenus dans l’air ou dans
l’eau de pluie ou d’irrigation.
Elle est d’autant plus efficace que la culture est plus développée et couvre bien le sol.
Le rapport de captation ou facteur d’interception correspond à la fraction de l’activité totale déposée qui
est interceptée par la partie aérienne des végétaux, le reste atteignant le sol.

f = Ai/At

Ai = Activité initiale retenue par la plante immédiatement après le dépôt


At = Activité totale déposée

 La translocation qui est le processus biochimique de transport et de redistribution du radionucléide


déposé sur les parties aériennes vers les organes non initialement contaminés (parties souterraines et
organes non formés au moment de la contamination) et tout particulièrement les organes comestibles.

Le facteur de translocation est défini comme le rapport de l’activité massique de la partie comestible récoltée
à l’activité retenue au moment du dépôt sur 1 m2 de biomasse foliaire.

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Chap. III: TRANSFERTS EN MILIEU TERRESTRE

 Modélisation globale du transfert par voie foliaire

tr
Dr .RC t
Cv   Ttrans. e dt
0
Rtc

Cv : conc. du radionucléide dans la partie consommable du végétal à la récolte (au temps tr) (Bq / kg frais)
Dr : taux de dépôt, sec et humide (Bq.m-2.s-1)
RC : rapport de captation (fraction du dépôt surfacique interceptée par le végétal)
TTRANS : facteur de translocation entre les feuilles et les parties consommables aériennes ou souterraines
Rtc : rendement de culture (kg.m-2)
λ : constante de décroissance effective (ldécroissance radioactive et décroissance biologique) (s-1)
t : temps (s)

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Chap. III: TRANSFERTS EN MILIEU TERRESTRE

III-2 Transfert par voie racinaire

Le transfert des radionucléides du sol aux plantes, se modélise très simplement par l'utilisation d'un
facteur de transfert : on suppose ainsi que les concentrations dans les plantes et dans les sols sont
liées par une relation linéaire, ce qui est vrai tant que la masse du radionucléide reste négligeable, c’est
à dire qu’elle ne conduit pas à un effet de saturation.

Cv = Cs. Ftpl

Cv : Concentration dans la partie consommable du végétal (Bq.kg-1)


Cs : Concentration dans le sol, homogène, dans l'horizon racinaire (Bq.kg-1)
Ftpl : Facteur de transfert sol plante (sans dimensions).

Les paramètres les plus importants: la teneur en homologue chimique stable du radionucléide considéré,
la teneur en matière organique, le pH, etc.

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Chap. III: TRANSFERTS EN MILIEU TERRESTRE

Transfert racinaire du 90Sr Transfert racinaire du 137Cs


Haricots
10 Orge x10 0,03 Bean pods
9 Laitue Barley grains
0,025

CR (Bq/kg)/(Bq/kg)
8
CR (Bq/kg)/(Bq/kg)

Lettuce (x10-1)
7 0,02
6
5 0,015
4
3 0,01
2 0,005
1
0 0
Sableux Sablo- Limono- Limoneux Limono-calc. Sand Loamy-sand Sandy-loam Silt loam Loam calc.
limoneux sableux Type de sol
Type de sol

Transfert racinaire du 90Sr et du 137Cs (rapport de concentration, Bq.kg-1 de plantes/Bq.kg-1 de sol)


observé sur cinq sols agricoles distinct pour la laitue, les cosses de haricot, et les grains d’orge
(Programme européen PEACE).

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Chap. III: TRANSFERTS EN MILIEU TERRESTRE

IV. Le transfert aux animaux

Le transfert de radionucléides aux animaux terrestres se fait par l’inhalation et l’ingestion.


Après absorption, les radionucléides véhiculés par le sang sont distribués dans tout l’organisme. Les
animaux métabolisent les radionucléides ingérés et les répartissent dans divers organes et fluides qui les
composent où ils sont progressivement éliminés (ils peuvent transiter rapidement ou se fixer dans certains
organes cibles).
Pour chaque radionucléide, on peut définir une liste d’organes cibles: Ainsi, le strontium (analogue
chimique du calcium) va se fixer préférentiellement dans les os pour lesquels il présentera un coefficient de
transfert maximal.

Pour les rejets de routine:


Cpa = FTpa.Aing

FTpa : facteur de transfert par ingestion à l'équilibre.


Aing : radioactivité ingérée quotidiennement (Bq.j-1)
Cpa : concentration dans le produit d'origine animale (Bq.kg-1)

Les facteurs de transfert sont en général très inférieurs à 1.

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Chap. III: TRANSFERTS EN MILIEU TERRESTRE

V- Le transfert aux microorganismes

Leur rôle actuellement reconnu consiste à remobiliser les radionucléides fixés par la matière biologique
vivante.
En effet, les microorganismes , en décomposant la matière organique issue des débris végétaux et
animaux déposés sur le sol, libèrent les radionucléides attachés à cette matière organique. Ils sont aussi
capables d’absorber des radionucléides et de les stocker, devenant en cela « des puits de radionucléides »
et ainsi potentiellement de « futures sources ». Ce rôle est très important pour le cas du carbone 14,
isotope radioactif d’un élément constitutif de la matière vivante.

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Chap. IV: TRANSFERTS EN MILIEU LIQUIDE

Chapitre IV : TRANSFERTS EN MILIEU LIQUIDE

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Chap. IV: TRANSFERTS EN MILIEU LIQUIDE

Lorsque des radionucléides sont introduits dans une masse d’eau, ils vont être distribués au sein des
différents compartiments qui composent ce milieu. Dans une colonne d’eau (lacs, rivière ou océans)
considérée comme un écosystème, le biotope est constitué de trois principaux compartiments
physiques :
- l’eau
- les matières en suspension,
- les sédiments de fond.

IV-1 Dispersion des radionucléides


La source de contamination peut être ponctuelle (exemple : un point de rejet sur une cote marine),
linéaire (exemple : un apport par ruissellement sur la rive d’une rivière) ou surfacique (exemple : dépôt
atmosphérique sur la surface d’un lac). Entre la source et le lieu d’étude, il se passe deux phénomènes
qui aboutissent à une dispersion des radionucléides émis par la source : - transport – diffusion.

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Chap. IV: TRANSFERTS EN MILIEU LIQUIDE

Le transport correspond à l’ensemble des forces qui mettent en mouvement la masse d’eau
considérée. C’est le débit moyen d’un cours d’eau, ce sont les courants marins. Ces forces sont
indépendantes de la présence ou non de radionucléides dans les masses d’eau transportées.

La diffusion correspond à l’ensemble des phénomènes qui aboutissent à homogénéiser un mélange


de molécules. Ces processus sont fortement dépendants des turbulences que l’on peut trouver dans
les mouvements des masses d’eau.

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Chap. IV: TRANSFERTS EN MILIEU LIQUIDE

IV-2 Les transferts de radionucléides entre les compartiments


Il existe trois types de transferts entre les différents compartiments physiques des écosystèmes
aquatiques :
- les échanges de radionucléides entre l’eau et les matières en suspension
- les échanges de radionucléides entre les sédiments de fond et les matières en suspension.
- les échanges de radionucléides entre l’eau et les sédiments de fond

IV-2-1 Transferts de radionucléides entre l’eau et les matières en suspension


Les transferts se réalisent sous forme de processus d’absorption et de désorption des
radionucléides sur les matières en suspension.
Ils dépendent d’un grand nombre de paramètres :
Paramètres hydrologiques : Temps de contact, concentration de la MES, débit des courants d’eau,
turbulence de ces courants d‘eau.
Paramètres des matières en suspension : composition des matières en suspension, propriétés de
surface, granulométrie.
Paramètres de l’eau : Composition en ions majeurs, pH, potentiel d’oxydo-réduction, composés
organiques.
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Chap. IV: TRANSFERTS EN MILIEU LIQUIDE

Le phénomène de sorption peut avoir lieu à la surface extérieure des particules ainsi qu’à la
surface intérieure des pores. La masse totale de la particule n’est pas réellement impliquée dans

ce processus, mais plutôt sa couche de surface.

Théorie de l’adsorption/désorption
Parmi les réactions d’adsorption en suspension aqueuse les plus connues, on trouve celle de
l’échange d’ion qui porte sur le remplacement des espèces ioniques dans la phase solide par
d’autres espèces ioniques de la solution aqueuse se trouvant en contact avec le solide, ceci dit que
l’ion déjà adsorbé et dont l’affinité est faible, est échangé par la particule en ion dissous. En
solutions aqueuses, la plupart des métaux se trouvent sous forme d’ions chargés, ainsi les espèces
métalliques s’adsorbent premièrement en réponse à l’attraction électrostatique.

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Chap. IV: TRANSFERTS EN MILIEU LIQUIDE

La capture de l’ion échangeable de la phase aqueuse peut avoir lieu par voie d’une réaction de
substitution avec un cation compétitif en tenant compte de l’existence de sites non spécifiques et de
sites spécifiques . La réaction qui décrit ce mécanisme est la suivante :

Où:
R : l’élément métallique dans la phase aqueuse.
R-S1 : l’élément métallique fixé au site S1 des particules en suspension.
X : l’élément compétitif qui peut être remplacé par R.
K11 et K12: les coefficients de transfert cinétique respectivement relatifs à l’adsorption et la désorption.

Dans cette première réaction réversible, S1 est considéré comme un site non spécifique situé
généralement sur la superficie externe de la particule. Une seconde réaction peut avoir lieu d’une

manière consécutive avec la première pour permettre la fixation de l’ion à un site plus spécifique :

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Chap. IV: TRANSFERTS EN MILIEU LIQUIDE

Les deux réactions sont caractérisées par des cinétiques différentes. Généralement, la première
réaction de substitution de l’élément par un ion compétitif est plus rapide que la deuxième.
Cependant une réaction parallèle à la première peut avoir lieu pour fixer l’élément métallique au
site spécifique S2.

On paramètre ce mécanisme d’absorption sur les matières en suspension à l’aide d’un coefficient
de distribution à l’équilibre appelé KD qui est égal au rapport de la concentration en radionucléide
dans la matière en suspension sur la concentration en radionucléide dans l’eau :

KD= Cmes/Cdis

avec :
KD : coefficient de distribution (m3kg-1 )
Cmes : concentration en radionucléide dans la matière en suspension (Bq.kg-1 )
Cdis : concentration en radionucléide dans l’eau (Bq.m-3 )

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Chap. IV: TRANSFERTS EN MILIEU LIQUIDE

Les modèles à compartiments

Ils sont largement utilisés pour décrire la cinétique du transfert des métaux dans les suspensions
aqueuses. Ils se basent généralement sur le fait de considérer la phase aqueuse comme un
compartiment et les sites actifs sur la superficie des particules et les pores sont les autres
compartiments.

Modèle à deux compartiments :


le plus simple, est celui à une réaction seule réversible ou de premier ordre. L’ion métallique dans ce
cas est transféré de l’eau aux particules et vices versa

K1

K2

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Chap. IV: TRANSFERTS EN MILIEU LIQUIDE

Modèles à trois compartiments


Le second modèle, par ordre de complexité, est celui à modèle à «trois compartiments» ou du «second
ordre», qui prend en compte deux sites réactifs de la particule pouvant simultanément échanger
l’élément étudié avec la phase dissoute.

- Modèle à deux réactions parallèles réversibles (RPRM)


- Modèle à deux réactions consécutives réversibles (RCRM)

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Chap. IV: TRANSFERTS EN MILIEU LIQUIDE

Exemple : Modèle à deux compartiments et modèle à trois compartiments

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IV-2-2 Transferts de radionucléides entre les matières en suspension et les sédiments

Ces transferts de radionucléides (Tmes-sed) des matières en suspension (MES) vers les sédiments
de fond (SED) sont exprimés comme le produit de la concentration en radionucléides dans les MES
(Cmes en Bq.kg-1 ) par le taux de dépôt des MES (DEP en kg.s-1 )

Tmes-sed = Cmes.DEP

De même, les transferts de radionucéides (Tsed-mes) des SED vers les MES sont exprimés comme
le produit de la concentration de radionucléides dans les SED (Csed en Bq.kg-1 ) par le taux d’érosion
des SED (ERS en kg.s-1 )

Tsed-mes = Csed.ERS

CNESTEN

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