Section des Formations et des diplômes
Rapport d’évaluation
du master
Philosophie
de l’Université Lille 3 – Sciences
humaines et sociales – Charles de
Gaulle
Vague E – 2015-2019
Campagne d’évaluation 2013-2014
Section des Formations et des diplômes
En vertu du décret du 3 novembre20061,
− Didier Houssin, président de l’AERES
− Jean-Marc Geib, directeur de la section des formations et diplômes de l’AERES
1Le président de l’AERES « signe [...], les rapports d'évaluation, [...] contresignés pour chaque section par le directeur concerné » (Article 9,
alinea 3 du décret n°2006-1334 du 3 novembre 2006, modifié).
Evaluation des diplômes
Masters – Vague E
Evaluation réalisée en 2013-2014
Académie : Lille
Etablissement déposant : Université Lille 3 - Sciences humaines et sociales -
Charles de Gaulle
Académie(s) : /
Etablissement(s) co-habilité(s) au niveau de la mention : /
Mention : Philosophie
Domaine : Sciences humaines et sociales
Demande n° S3MA150008646
Périmètre de la formation
Site(s) (lieux où la formation est dispensée, y compris pour les diplômes délocalisés) :
Université Lille 3, à Villeneuve d’Ascq.
Délocalisation(s) : /
Diplôme(s) conjoint(s) avec un (des) établissement(s) à l’étranger : /
Présentation de la mention
La mention Philosophie du master de sciences humaines de l’Université de Lille 3 comporte quatre spécialités :
philosophie générale et histoire de la philosophie ; esthétique et philosophie de l’art ; éthique, politique et société ;
histoire et philosophie des sciences, logique, épistémologie. Elle prépare les étudiants aux concours de
l’enseignement (agrégation notamment), mais aussi à la recherche poussée en philosophie, dans des voies différentes,
mais toutes également spécialisées. C’est la seule mention philosophie de la région et même des universités du nord
de Paris. Les spécialités sont inégalement fréquentées en raison du degré plus ou moins élevé de la spécialisation et
du niveau de connaissance requis.
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Synthèse de l’évaluation
Appréciation globale :
À partir d’un tronc commun d’enseignements généralistes en M1, la mention se prolonge selon quatre voies à la
fois distinctes et complémentaires, qui offrent aux étudiants la possibilité de se spécialiser dans une de ces voies bien
définies et de ne pas perdre le contact avec des enseignements plus généraux qui sont toujours dispensés dans
chacune des spécialités. L’objectif est de former des étudiants capables de préparer les concours difficiles, très
sélectifs de l’enseignement (agrégation de philosophie notamment), en les initiant à la recherche la plus poussée et la
plus actuelle dans les domaines principaux de la philosophie (histoire de la philosophie, éthique et politique,
esthétique et épistémologie). On relève notamment le souci de lier les enseignements traditionnels et fondamentaux
de la philosophie avec d’autres disciplines (médecine, droit, sciences) et de permettre ainsi aux étudiants de
s’engager dans des voies différentes de celles des métiers de l’enseignement. L’équilibre entre enseignements
généraux et spécialisations plus techniques est bien respecté, grâce à une articulation souple entre le tronc commun
de la première année et les branches diférenciées de la deuxième année. La rédaction d’un mémoire pour chaque
séminaire suivi et la participation aux séminaires de recherche du laboratoire d’adossement assurent la continuité du
suivi de la préparation sur les deux années.
La mention Philosophie s’inscrit dans l’offre de master de sciences humaines de Lille 3 et bénéficie de la
collaboration entre les différentes disciplines (sociologie, lettres, langues, histoire…). On notera une collaboration
avec Lille 1 pour la spécialité d’histoire des sciences, ce type de coopération avec une université scientifique étant
rare et très profitable aux étudiants des deux universités. L’adossement des enseignements de la mention à l’équipe
de recherche Savoirs, textes et langages (STL) qui est un centre de recherche très réputé en liaison avec des centres
de recherche européens est structurel et non pas occasionnel. Il est indispensable pour ce type de formation à la
recherche de haut niveau en philosophie. La relation de cette mention avec les milieux socio-professionnels de la
région n’est pas très manifeste, mais c’est normal étant donné le caractère principalement philosophique de la
formation dispensée et le double débouché dans l’enseignement et la recherche (doctorat). Des collaborations avec
d’autres institutions ont lieu, mais plus occasionnellement que dans le cadre de la spécialité en histoire des sciences.
On note l’existence de liens avec l’IEP de Lille (Institut d’études politiques) et d’autres instituts de la région. Il n’est
pas fait état de partenariats internationaux, mais seulement de la participation des enseignants de cette formation à
des masters Erasmus mundus et à des centres de recherche hors de France.
Les étudiants viennent principalement de la région et sont en nombre important pour ce type de formation
aussi bien en M1 qu’en M2, malgré une baisse des effectifs que l’on constate aussi dans la plupart des formations de
philosophie dans les universités de province : 88 incrits en 2009, 75 en 2011. Le taux de réussite n’est pas donné dans
le dossier, mais on peut supposer qu’il est très satisfaisant étant donné l’attractivité des spécialités du M2. Environ un
quart des diplômés poursuivent en doctorat. Le dossier aurait pu indiquer le taux de réussite au concours de
l’agrégation dont la préparation en parallèle avec la formation à la recherche est une des spécificités et un des atouts
importants de la mention Philosophie. Il en va de même pour la préparation des concours administratifs, qui
constituent un bon débouché pour ces études.
L’équipe pédagogique est excellente et sa composition est équilbrée, entre PR et MCF, entre les différentes
disciplines représentées dans la mention. Les chercheurs qui s’occupent activement de cette formation sont souvent
très réputés, au-delà de la France. De plus, il y a un renouvellement dans le partage des responsabilités qui contribue
au dynamisme de la mention. Des réunions régulières de l’équipe pédagogique pallient l’absence d’un conseil de
direction permanent, les étudiants expriment leur satisfaction à la fois pour la qualité des enseignements dispensés
par les enseignants-chercheurs et pour le suivi de leurs travaux (dans le cadre des séminaires méthodologiques, des
séminaires de recherche et des mémoires sanctionnant le suivi des UE de tronc commun). Le dossier présenté est clair
et complet (malgré des lacunes dans le chiffrage de la réussite et des débouchés), les avis sont circonstanciés et les
perspectives envisagées semblent tout à fait raisonnables.
Points forts :
La qualité et la diversité des enseignements proposés, tant dans le tronc commun que dans les
spécialités.
La qualité de l’équipe pédagogique comprenant des chercheurs de renommée internationale.
L’attractivité d’une mention unique au nord de Paris.
Points faibles :
Effectifs moyens eu égard au potentiel de la région.
Peu de débouchés visibles en dehors de l’enseignement.
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Recommandations pour l’établissement :
Une aide au développement des relations internationales pourrait être apportée, afin de bénéficier de la venue
d’étudiants étrangers qui seraient sans doute intéressés par la formation de haut niveau proposée par la mention
Philosophie de Lille 3.
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Evaluation par spécialité
Philosophie générale et histoire de la philosophie
Périmètre de la spécialité :
Site(s) (lieux où la formation est dispensée, y compris pour les diplômes délocalisés) :
Université Lille 3, à Villeneuve d’Ascq.
Etablissement(s) en co-habilitation(s) au niveau de la spécialité : /
Délocalisation(s) : /
Diplôme(s) conjoint(s) avec un (des) établissement(s) à l’étranger : /
Présentation de la spécialité :
Cette spécialité a un champ très large, puisqu’il s’agit de la connaissances des grands textes philosophiques
des différentes périodes de l’histoire de la philosophie (antiquité, moyen-âge, époque moderne et contemporaine),
connaissance qui constitue le socle commun de toute spécialisation ultérieure. Elle prépare les étudiants à la
recherche documentaire, à la lecture de textes argumentatifs, à la compréhension des problèmes spécifiques de la
philosophie, ainsi qu’à la comparaison des systèmes de pensée. L’étude des textes philosophiques conjugue
connaissance des grands systèmes de pensée et apprentissage des langues dans lesquelles ils ont été exprimés.
Appréciation :
La spécialité philosophie générale et histoire de la philosophie combine l’étude des problèmes généraux et
transversaux et l’étude détaillée des textes philosophiques majeurs. En cela, elle est une bonne préparation pour les
concours d’enseignement et pour la recherche (préparation d’un doctorat). L’adossement au laboratoire de recherche
STL (Savoirs, textes, langages) est fort : circulation incessante entre les enseignements fondamentaux et les journées,
séminaires de recherche organisés par le STL. La formation professionnelle est principalement celle de la préparation
aux concours d’enseignement qui sont le débouché naturel de cet enseignement centré sur la discipline
philosophique. Mais elle constitue aussi pour les étudiants qui viennent d’une autre voie une formation solide pour la
poursuite de leurs objectifs (métiers du livre, de la culture, de l’administration) ou pour parfaire leur formation
professionnelle. En cela, elle déborde la finalité de l’enseignement. Dans le contexte universitaire du Nord de la
France, cette spécialité est un grand atout dans la mention Philosophie de Lille 3. On note d’ailleurs un taux élevé de
réussite, la poursuite dans les études doctorales, mais on n’a pas de chiffre sur la réussite aux concours. Le niveau des
enseignements, la formation poussée à la recherche, la finalité de la préparation à l’agrégation font de cette
spécialité ce qu’on peut faire de mieux dans son genre.
Points forts :
Le haut niveau des enseignements dispensés tant dans le tronc commun que dans les spécialités.
La cohérence de la spécialité.
La préparation des concours.
Point faible :
La légère baisse des effectifs depuis deux ans.
Recommandations pour l’établissement :
Il serait peut-être utile de faire connaître dans la région et aussi hors d’elle, cette spécialité pour y attirer plus
d’étudiants, quitte à modifier l’intitulé de la spécialité, ouvrant sur les problèmes contemporains de la philosophie
(phénoménologie, herméneutique).
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Esthétique et philosophie de l’art
Périmètre de la spécialité :
Site(s) (lieux où la formation est dispensée, y compris pour les diplômes délocalisés) :
Université Lille 3, à Villeneuve d’Ascq.
Etablissement(s) en co-habilitation(s) au niveau de la spécialité : /
Délocalisation(s) : /
Diplôme(s) conjoint(s) avec un (des) établissement(s) à l’étranger : /
Présentation de la spécialité :
Cette spécialité a pour but de donner aux étudiants la connaissance des théories esthétiques
contemporaines, des orientations de l’art et des pratiques liées aux métiers de l’art. Elle débouche sur l’acquisition
de compétences à la fois théoriques et pratiques (connaissance des oeuvres d’art et des problèmes liés à leur
diffusion). Cette spécialité n’est donc pas strictement philosophique, elle touche aussi au monde de l’art et nécessite
une connaissance et un apprentissage des outils de la sphère culturelle au sens large.
Appréciation :
L’objectif de cette spécialité est original et porteur pour l’avenir, vu l’ampleur du champ concerné par les
questions abordées dans les enseignements et séminaires propres à cette spécialité Esthétique et philosophie de
l’art. Elle est présentée comme une préparation aux concours de l’enseignement et une ouverture sur le monde de
l’art, mais il n’est pas sûr que cette spécialité prépare également à l’une et à l’autre, tant elle est liée bien plus
étroitement au monde de l’art et aux problèmes de la circulation et du marché des oeuvres d’art. Elle est adossée à
l’un des axes du laboratoire STL (Savoirs, textes, langages), dont s’occupe aussi le responsable de cette spécialité,
chercheur très renommé dans son domaine. En M2 il y a entre 5 et 11 étudiants. On n’a pas de renseignement sur le
devenir des diplômés. Le pilotage de la spécialité est identique à celui de la mention.
Points forts :
La formation très solide dans le domaine de l’esthétique et de la philosophie de l’art, qui en fait l’un
des meilleurs endroits de France pour cette spécialité.
L’originalité de la formation proposée, à la fois « classique » (préparation des concours) et modernes
(métiers de l’art).
La qualité des enseignements et des chercheurs qui les dispensent.
Points faibles :
Les effectifs ne progressent pas comme on aurait pu l’attendre.
Un chevauchement entre la finalité de l’enseignement philosophique et celle du monde de l’art.
Recommandations pour l’établissement :
Il faudrait donner plus de publicité dans la région et hors d’elle à cette spécialité qui est d’un excellent
niveau.
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Ethique, politique et société
Périmètre de la spécialité :
Site(s) (lieux où la formation est dispensée, y compris pour les diplômes délocalisés) :
Université Lille 3, à Villeneuve d’Ascq.
Etablissement(s) en co-habilitation(s) au niveau de la spécialité : /
Délocalisation(s) : /
Diplôme(s) conjoint(s) avec un (des) établissement(s) à l’étranger : /
Présentation de la spécialité :
La spécialité intitulée Ethique, politique et société se divise en deux parcours distincts : Histoire, politique et
société d’une part ; Ethique du vivant et relations morales d’autre part. L’un et l’autre de ces parcours articule
étroitement la réflexion théorique reposant sur des connaissances philosophiques classiques et l’approche de
problématiques contemporaines dans le domaine de la justice, de la société, et du vivant (soins, éthique médicale).
Appréciation
La présence de parcours assez différents dans une même spécialité ne va pas de soi. Il y a donc un problème de
cohérence dans la définition de cette spécialité, même si ce qui y est fait aussi bien dans un parcours que dans l’autre
est original, utile et de qualité. Dans un cas l’apprentissage porte sur la maîtrise de l’argumentation et la
connaissance d’une littérature abondante et technique. Dans l’autre cas, l’approche des questions liées au vivant et
aux soins passe plutôt par le contact avec les milieux professionnels concernés par les questions du soin, de la santé,
etc. L’adossement avec le laboratoire de recherche est aussi très fort, très présent. Les enseignements théoriques et
pratiques sont bien équilibrés, mais les débouchés restent incertains et insuffisamment détaillés. Seulement un quart
des effectifs du M2 suivent cette spécialité qui semble pourtant plus attractive que les autres en raison de l’actualité
et l’urgence des problèmes étudiés. Cette spécialité paraît dynamique et de nature à pouvoir atteindre rapidement le
meilleur niveau.
Points forts
Le parcours éthique du vivant s’appuie sur une collaboration avec les chercheurs de plusieurs centres de
recherche de la région (Institut catholique de Lille, Institut Pasteur, Espace éthique hospitalier
universitaire).
Très bonne organisation des enseignements et séminaires.
Points faibles
La coexistence de deux parcours assez distincts et sans passerelle au sein d’une même spécialité.
Débouchés incertains et insuffisamment détaillés.
Recommandations pour l’établissement
Il faudrait peut-être chercher à instaurer des liens institutionnels avec les professionnels de la justice et de la
santé.
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Histoire et philosophie des sciences, logique, épistémologie
Périmètre de la spécialité :
Site(s) (lieux où la formation est dispensée, y compris pour les diplômes délocalisés) :
Université Lille 3, à Villeneuve d’Ascq.
Etablissement(s) en co-habilitation(s) au niveau de la spécialité : /
Délocalisation(s) : /
Diplôme(s) conjoint(s) avec un (des) établissement(s) à l’étranger : /
Présentation de la spécialité :
Cette spécialité se dédouble en deux parcours, Logique et épistémologie d’une part, Histoire des sciences
d’autre part. La finalité commune aux deux parcours est essentiellement la poursuite des études en doctorat, dans
l’une ou l’autre des voies (logique, langage / histoire des sciences).
Appréciation
Cette spécialité est de part en part une spécialité recherche, qui comporte deux parcours ; la cohérence de
l’ensemble est manifeste et les passages de l’un à l’autre parcours sont non seulement possibles, mais encouragés par
la structure des enseignements théoriques dispensés. Son objectif est donc de former les étudiants à la lecture des
textes très techniques de philosophie du langage et d’histoire des sciences (diverses : mathématiques, physique,
cosmologie, chimie). Il faut aussi pouvoir présenter les arguments que les chercheurs de haut niveau s’objectent dans
le cadre de discussions difficiles nécessitant des compétences dans les domaines scientifiques. Aussi bien par la
structure des enseignements (cours et séminaires, suivi des étudiants lors de séances personnalisées de travail) que
par la coopération avec Lille 1, cette spécialité atteint le but qu’elle s’est fixé qui est de donner un haut niveau de
compétence aux étudiants qui s’orientent dans cette voie difficile. La poursuite des études en doctorat est donc le
débouché naturel de cette spécialité, bien encadrée et dirigée, et fortement adossée au laboratoire de recherche
Savoirs, textes, langages (STL) qui se distingue aussi par l’excellence des recherches menées dans ce domaine par des
chercheurs de réputation internationale.
Points forts :
La haute technicité de ce qui est enseigné.
Le dynamisme de l’équipe de recherche qui encadre cette spécialité.
L’unicité de cette offre dans la région.
Point faible :
Attractivité faible au-delà des étudiants de Lille 3 et de Lille 1.
Recommandations pour l’établissement :
Il faudrait développer la coopération internationale qui permettrait à des étudiants étrangers de venir
renforcer les effectifs de cette spécialité de grande qualité.
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Observations de l’établissement