Caryotype humain

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CHAPITRE 2 : LE CARYOTYPE HUMAIN

INTRODUCTION

1. Définition
2. Méthodes d’étude
3. Description du caryotype humain
4. Indications du caryotype

CONCLUSION

OBJECTIFS

1 – Définir le caryotype humain


2 – Décrire la technique de caryotype
3 – Citer les indications du caryotype humain

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1. DEFINITION

Le caryotype est une technique qui permet l’étude des chromosomes d’un individu. Cette technique
permet d'obtenir une image, en microscopie optique, des chromosomes d’une cellule au cours de
la métaphase ou de la prométaphase de la mitose.
En génétique médicale, le caryotype contribue à la mise en évidence de remaniements
chromosomiques équilibrés ou déséquilibrés.
La résolution d’un caryotype standard est celle d’une bande chromosomique, soit environ 5 à 10
millions de paires de bases (mégabases).

2. METHODES D’ETUDE
Les méthodes utilisées sont maintenant, avec quelques modifications, universellement employées
dans les laboratoires de cytogénétique :
(1) 5 ml de sang veineux → (2) séparation des hématies (obtention des leucocytes) → (3) leucocytes
en culture pendant 3 jours à 37° → (4) colchicine dans le milieu de leucocyte → (5) séparation des
leucocytes → (6) solution saline hypotonique → (7) étalement sur lame → (8) coloration → (9)
photographie → (10) caryotype.

2.1. Les cellules utilisées


Les lymphocytes sont le plus souvent utilisés : le sang total, recueilli stérilement sur héparine, est
incubé 48 à 72 heures dans un milieu de culture contenant une lectine à fort pouvoir mitogène
(phytohémagglutinine ou PHA)
Les fibroblastes demandent une culture cellulaire d’une à trois semaines. Tous les tissus riches en
fibroblastes, comme la peau, peuvent être utilisés. Le fragment tissulaire est recueilli dans un milieu
de culture stérile additionné d’antibiotiques.
Pour le caryotype fœtal, ce sont les cellules des villosités choriales (dès la 10ème semaine de
grossesse), du liquide amniotique (dès la 16ème semaine de grossesse) et le sang du cordon (dès
la 18ème semaine de grossesse)

2.2. L’identification des chromosomes


Il y a des années, comme il n’était pas possible de distinguer les chromosomes les uns des autres,
un grand nombre de chercheurs les avaient classés en 7 groupes de A à G en fonction de leur taille
et de la position de leur centromère.
A = 1 – 3, B = 4 – 5, C = 6 – 12, D = 13 – 15, E = 16 – 18, F = 19 – 20, G = 21 – 22.

La technique d’autoradiographie a été utilisée pour améliorer l’identification des chromosomes.


Cette technique laborieuse a été remplacée par les techniques de coloration qui permettent
l’identification précise des chromosomes.
Il existe quatre techniques de coloration
- La fluorescence à la quinacrine ou méthode Q selon laquelle certaines bandes chromosomiques
apparaissent fluorescentes sous l’effet de la microscopie fluorescente
- Des techniques de coloration spéciale de la région centromérique ou méthode C
- La coloration de Giemsa ou méthode G
- La méthode « inversée » ou méthode de zonation R

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Les méthodes G et R sont des méthodes de marquage. Ils révèlent le long des chromosomes une
alternance de bandes transversales, faiblement ou fortement colorées dont la séquence est
spécifique à chaque paire de chromosomes. Les bandes G (GTG) sont obtenues par dénaturation
enzymatique et les bandes R, par dénaturation thermique. Ces deux marquages sont
complémentaires. Ils révèlent l’euchromatine. Ces deux techniques sont les techniques classiques
utilisées en routine. Les méthodes C et Q sont des techniques spécifiques.

3. DESCRIPTION DU CARYOTYPE HUMAIN


- Le chromosome métaphasique
Il est constitué de deux chromatides sœurs réunies par un centromère dont la position définit les
bras courts ou p et les bras longs ou q ; l’indice centromérique, p / (p+q) distingue les chromosomes
méta- et sub-métacentriques des acrocentriques où le centromère est très distal, les bras courts
très réduits et surmontés de tiges (organisateurs nucléolaires) porteuses de satellites. Les télomères
sont les extrémités distales des chromosomes.

- Classification des chromosomes


Le caryotype humain comporte 46 chromosomes, soit 22 paires d’autosomes et une paire de
gonosomes : deux chromosomes X dans le sexe féminin et un chromosome X et un chromosome
Y dans le sexe masculin. Le caryotype normal s’écrit : 46,XX ou 46,XY.
Jusqu’au début des années 1970, la morphologie simple est utilisée pour classer très
approximativement les chromosomes par taille décroissante de 1 à 22 et selon leur indice
centromérique ou, plus simplement, en groupe de A à G
Les techniques de marquage identifient chaque paire de chromosomes par le motif de bandes
claires et sombres. Les bandes sont répertoriées dans une nomenclature internationale (fig9-2 page
87 Génétique médicale formelle). Chaque bras chromosomique est divisé, selon sa taille, en une
ou quatre régions ; chaque région en bandes et sous bandes numérotées du centromère au
télomère. Par exemple la dénomination 6p21.2 désigne la deuxième sous bande de la première
bande de la région 2 des bras courts du chromosome 6 et se prononce : six p deux un point deux.

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4. INDICATIONS DU CARYOTYPE
4.1. En anténatal
Le caryotype est l’examen de référence lorsqu’une anomalie chromosomique est suspectée en
période anténatale.
Les indications sont variées :

- Age maternel élevé, supérieur ou égal à 38 ans


- Anomalie chromosomique de structure de l’un des parents
- Antécédents pour le couple de grossesse avec caryotype anormal
- Les signes d’appel échographique fœtal : clarté nucale, malformations fœtales, retard de
croissance intra utérine, anomalie du liquide amniotique
- Les signes d’appel biologique maternel : élévation des marqueurs sériques maternels : hCG
(hormone chorionique gonadotrope), uE3 (estriol non conjugué), AFP (α-fœtoprotéine)

4.2. En post natal


Poser l’indication du caryotype nécessite un examen clinique précis qui permet souvent de
suspecter l’anomalie car la duplication ou le déficit d’un segment chromosomique donné correspond
à un syndrome souvent stéréotypé avec une dysmorphie caractéristique.
En générale les anomalies des autosomes ont des conséquences graves et diffuses et associent :
une dysmorphie craniofaciale, des troubles du tonus, un retard mental, des anomalies des
dermatoglyphes et des malformations viscérales, fréquentes mais peu spécifiques. Toutefois, les
indications du caryotype sont relativement restreintes : les maladies géniques ne sont pas, en
général, explorées par un caryotype et une malformation viscérale isolée s’accompagne rarement
d’une anomalie chromosomique. Les principales indications du caryotype sont les suivantes :

4.2.1. Chez l’enfant


- phénotype évocateur d’un syndrome chromosomique courant
- hypotonie néonatale / dysmorphie / malformations
- ambiguïté sexuelle
- retard mental / trouble de comportement / dysmorphie / malformation
- troubles du développement sexuel et de la croissance
- phénotype d’un syndrome avec microdélétion / duplication

4.2.2. Chez l’adulte


- parent / famille d’enfants porteurs d’une anomalie de structure chromosomique
- couple ayant eu plusieurs fausses couches spontanées
- antécédents personnels et familiaux de morts fœtales ou de malformations récurrentes
- bilan avant assistance médicale à la procréation
- aménorrhée / ménopause précoce
- azoospermie ou oligospermie sévère

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