1ere partie du rapport annuel 2020
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1ere partie du rapport annuel 2020
I- ENVIRONNEMENT INTERNATIONAL
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En 2021, les tensions inflationnistes mondiales devraient connaitre une résurgence, en
raison de la hausse des prix du pétrole et du regain de la demande mondiale. Dans les
économies avancées, le taux d’inflation passerait à 1,3% en 2021, après 0,7% l’année
précédente, du fait notamment de la reprise de l’activité économique, de la baisse du
chômage et du relèvement des cours des matières premières, particulièrement celui de
l’énergie. Dans les économies émergentes et en développement, le taux d’inflation
ressortirait à 4,2%, contre 5,0% une année plus tôt, en raison de la faiblesse de la
demande mondiale.
Dans un contexte marqué par une récession de l’activité économique mondiale et une
contraction sur l’ensemble de l’année des prix du pétrole suite à la crise de la Covid-
19, l’économie de la CEMAC s’est repliée au cours de l’année 2020, avec un taux de
croissance de -2,9%, contre 2,0% en 2019.
Ce chiffre est cependant en nette amélioration par rapport aux projections antérieures
qui reposaient sur l’hypothèse d’une crise sanitaire prolongée et difficilement
maîtrisée. A titre d’illustration, la croissance économique des pays de la CEMAC pour
l’année 2020 était prévue à -6,9% en mars, -5,9% en juin et -3,1% en septembre.
II-2- Inflation
Sur le front des prix, la persistance des effets de la crise de la Covid-19 a favorisé un
accroissement des tensions inflationnistes, en lien avec la perturbation des circuits
d’approvisionnement des grandes villes.
Ainsi, les prévisions à court terme de l’inflation en zone CEMAC tablent sur une légère
accentuation des tensions inflationnistes à fin 2020. A cet effet, le taux d’inflation
ressortirait à 2,6% en glissement annuel, contre 2,0% un an plus tôt.
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La prise en compte de cette situation a conduit le gouvernement à réviser, pour la
deuxième fois de 4 suite, son budget de l’exercice 2020. Ainsi, à fin 2020, la situation
de l’économie congolaise s’est présentée comme suit :
De même, la majeure partie des sous-secteurs a obéré la croissance du PIB réel du côté
de l’offre, hormis le secteur agricole qui a bénéficié des effets de substitution des
produits alimentaires, dans un contexte de restriction des importations.
Pour ce qui est des prix, on note une absence des pressions inflationnistes à 0,0% en
moyenne annuelle, contre 2,3% un an auparavant, en lien avec l’affaiblissement de la
demande intérieure.
En conséquence, le compte courant, dons officiels inclus, est ressorti déficitaire de 138,2
milliards (2,1% du PIB) en 2020, après un déficit de 62,4 milliards (0,7% du PIB) en
2019.
Le solde du compte de capital et d’opérations financières a enregistré un déficit de 88,7
milliards en 2020 (1,4% du PIB), après un excédent de 36,8 milliards en 2019 (0,4% du
PIB). Cette évolution est essentiellement liée à la baisse des investissements dans le
secteur pétrolier.
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En définitive, le solde global de la balance des paiements est ressorti excédentaire en
2020 de 328,8 milliards (5,2% du PIB), après un excédent de 106,8 milliards (1,3% du
PIB) en 2019.
En conséquence, le solde budgétaire, base engagements, hors dons, est déficitaire de 0,4
% du PIB, contre un excédent de 4,7% en 2019.
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III-2- Evolution prévisible de la situation macroéconomique en 2021
Selon les statistiques collectées par les Services de la BEAC 3, il est prévu deux scénarios
possibles du cadre macroéconomique du Congo en 2021 :
un scénario pessimiste, avec un prix du baril de pétrole brut à 42,6 dollars US, une
production de pétrole de 5% inférieure par rapport au scénario réaliste et un niveau de
restrictions des activités économiques plus important, en supposant une forte
progression de la pandémie de la Covid-19.
une légère progression du PIB réel de 0,5%, en lien avec les bonnes performances
attendues du secteur non pétrolier (+8,1%), et particulièrement dans toutes les
composantes des secteurs secondaire et tertiaire, nonobstant la poursuite de la
contraction des activités au niveau du secteur pétrolier (-9,1%) ;
une amélioration du solde budgétaire, base engagements, hors dons, qui deviendrait
positif à 0,1% du PIB, contre -0,4% du PIB un an plus tôt, en rapport avec les réformes
engagées pour améliorer la collecte des recettes publiques ;
une détérioration des comptes extérieurs, avec un solde extérieur courant transferts
inclus, déficitaire de 4,7% du PIB, après -2,2% en 2020 ;
Sur le plan monétaire, les avoirs extérieurs nets augmenteraient de 16,7% et les crédits
à l’économie progresseraient de 3,3%. En conséquence, la masse monétaire connaitrait
une légère baisse de 0,6%.
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Pour le scénario pessimiste, on suppose une décote des cours mondiaux du pétrole de
10 dollars/baril par rapport au scénario réaliste, soit +1,3% à 42,6 dollars/baril en 2021.
Cette situation résulterait d’une propagation plus importante de la pandémie à cause de
la résistance éventuelle de nouvelles variantes. En conséquence pour l’année 2021 : i)
l’activité économique reculerait à -6,7%, ii) les tensions inflationnistes reprendraient,
avec un taux d’inflation au-dessus de la norme communautaire (3,5%), iii) le solde
budgétaire, base engagements, hors dons, s’aggraverait à -4,3%, contre -0,4% du PIB
un an plus tôt, iv) le déficit du solde du compte courant, transferts inclus, se creuserait
(-12,0% du PIB), v) les avoirs extérieurs nets chuteraient de 47,9% et vi) la masse
monétaire devrait diminuer de 8,6%.