CS_04246
CS_04246
CS_04246
Thèse
pour obtenir le grade de
11 Mai 2012
Titre
Jury :
Mme Valérie LULLIEN‐PELLERIN, Directrice de Recherche, INRA Montpellier Examinateur
Mme Claire MOUQUET‐ RIVIER, Chargée de Recherche, IRD, Montpellier Directrice de thèse
i
ii
Dédicace
A mon mari BA Amidou Boubacar Yobi qui a toujours mis mes études en
priorité.
A mes enfants Amadou et Leila pour leur grande affection et leur patience. Que
ce travail soit pour vous un exemple à dépasser.
iii
iv
Remerciements
‐ Ce travail a été réalisé grâce à l’appui financier du projet INSTAPA. J’adresse mes vifs
remerciements à la coordonnatrice du projet Inge BROUWER et à tous les participants du
projet INSTAPA. Grand merci à Eva WELTZIEN de l’ICRISAT (WP2), pour l’intérêt porté à ce
travail depuis le début. Ce travail n’aurait pas atteint son objectif sans votre bonne
collaboration. Je remercie également toute votre équipe qui n’a ménagé aucun effort pour
satisfaire la demande de variétés biofortifiées.
‐ Merci au Département de Soutien et de Formation de l’IRD pour m’avoir soutenue
durant cette thèse, grâce à vous j’ai pu effectuer tranquillement mes voyages.
‐ Merci aux autorités de l’Ecole Doctorale Sciences des Procédés‐Sciences des Aliments
qui ont accepté mon inscription pour cette thèse.
‐ A Claire MOUQUET‐RIVIER, Directrice de cette thèse j’exprime ma reconnaissance et
ma profonde gratitude, pour m’avoir confié ce projet de thèse, initié à la recherche, pour sa
disponibilité, son soutien inconditionnel, son engouement et la grande qualité de
l’encadrement dont elle a su me faire bénéficier, ses conseils précieux. Claire merci
également pour cette amitié sans faille tout au long de la thèse.
‐ J’adresse mes vifs et sincères remerciements à Christèle VERNIERE, encadreur de
cette thèse, qui m’a formée à la rigueur scientifique, à l’amour du travail bien fait du
laboratoire à la rédaction de cette thèse. Christèle les mots me manquent pour vous dire
merci. Votre gentillesse, votre disponibilité, votre amitié et votre soutien n’ont jamais fait
défaut depuis le début de cette thèse jusqu’à la fin. Ce travail est également le votre.
‐ A mon Chef de service Bréhima DIAWARA maintenant Directeur de l’Institut de
Recherche en Sciences Appliquées et Technologiques, à qui j’exprime mes sincères
remerciements pour la confiance accordée. Chef, votre soutien inconditionnel et votre
disponibilité n’ont jamais fait défaut. Je remercie également tout le personnel du DTA.
Chacun ayant apporté sa contribution à ce travail.
‐ Mes sincères remerciements à Jean‐Pierre GUYOT, Directeur du laboratoire de
Nutrition de l’UMR 204 de Montpellier, qui a participé également à l’encadrement de ce
travail. Un grand merci pour m’avoir accueillie au sein de votre équipe dynamique et
formidable à Montpellier. A chacun de mes séjours j’ai été reçue chaleureusement, Mr
GUYOT je ne finirai de vous dire merci. Vous avez toujours été disponible à tout ce qui
concerne l’avancée de ce travail.
‐ A Jacques BERGER, Directeur de l’Unité Mixte de Recherche 204 NUTRIPASS, pour
son ouverture, sa disponibilité. Merci de m’avoir acceptée au sein des vôtres.
‐ Un grand merci à Catherine PHILIBERT‐GAY pour sa gentillesse et sa disponibilité au
cours de mes séjours à Montpellier.
‐ A WEREME ALHADI, Directeur de l’IRSAT au moment de mon engagement dans cette
thèse, j’adresse mes sincères remerciements.
‐ Isabelle ROCHETTE, Christian PICQ, mes amis du laboratoire. Je vous remercie pour
vos apports à ce travail et aussi pour ces agréables moments au laboratoire.
v
‐ Valérie GREFFEUILLE je te remercie pour ta gentillesse, tes conseils précieux et ta
grande disponibilité. Sylvie AVALLONE, Christèle HUMBLOT, merci infiniment pour les
conseils et le soutien moral durant mes séjours.
‐ Un grand merci aux Directeurs de l’IRD de Ouagadougou de 2009 à 2011 pour
m’avoir autorisée à utiliser les locaux afin de mener à bien mon travail. Merci à vous et à
tout le personnel de l’IRD de Ouagadougou. Particulièrement à l’équipe de nutrition Yves
KAMELI, Yves Martin PREVEL, merci pour la disponibilité.
‐ Merci à Laurencia OUATTARA, Charlotte KONKOBO et à Jacqueline KONATE collègues
de service DTA/IRSAT pour leur contribution à l’étude. Je ne peux oublier Leguet GANOU et
Boniface BOUGOUMA pour la bibliographie, merci.
‐ Mes remerciements s’adressent également à Gnilé TAMINI du Service de Certification
des produits alimentaires qui a facilité le transport de mes échantillons de Ouagadougou à
Montpellier.
‐ A l’INERA de Dori particulièrement au Directeur Mr OBILBIGA qui nous a ouvert ces
locaux durant tous nos séjours à Dori, j’adresse mes vifs remerciements.
‐ Je remercie particulièrement les étudiants de master de l’IRD ayant travaillé dans le
cadre du projet INSTAPA : Barbara BAILLE, Julien ROUGERIE, Fanny OLIVE et à Aboubacar
DAO étudiant master du Burkina Faso dans le cadre du même projet.
‐ A Elodie BECQUEY, je dis grand merci pour sa disponibilité
‐ Aux délégués des villages, enquêteurs, productrices, dégustateurs, ménagères suivies
et enfants enquêtés à Ouagadougou, à Bobo Dioulasso, à Dori, à Komsilga, à Kokorowé et à
Bombofa je les remercie. Sans vous ce travail n’aurait pas atteint son but.
‐ A mon collègue, Waliou AMOUSSA les mots me manquent sincèrement !
‐ Kaleab BAYE, Williams TURPIN, Julie COURRAUD, Rebecca PRADEILLES, Fabien OGOU,
Marisa Brnic je vous remercie infiniment.
‐ A mes ainés Aly SAWADOGO, Ismaël BASSOLET, El Hassane TOU, Tahirou TRAORE,
Prosper SAWADOGO, merci pour les conseils et la grande disponibilité que vous m’avez
toujours accordés
‐ A toute ma famille je dis merci infiniment. Par là mes parents ainsi que mes frères et
sœurs, mon mari et mes enfants qui ont tous contribué à l’avancée de ce travail. Grand
merci à ma sœur Maimouna HAMA NATAMA pour sa disponibilité. Je remercie ma famille à
Lyon (Myriam et Yasmine HAMA) qui m’a chaleureusement accueillie en France.
‐ Aux membres de mes comités de thèse, Ines EGLI, Eva WELTZIEN j’adresse mes vifs
remerciements. Merci à vous d’avoir accepté chaque année de juger mon travail et
d’apporter vos suggestions et recommandations. Ce travail est également le votre.
‐ Aux membres du Jury qui ont bien voulu juger ce travail à sa juste valeur, j’adresse
mes remerciements.
« Mes remerciements les plus sincères à toutes les personnes qui auront contribué de près
ou de loin à l'élaboration de ce travail de thèse ! »
vi
SOMMAIRE
Introduction............................................................................................................................................. 1
Chapitre 1 : Revue bibliographique ......................................................................................................... 9
1.1. Le Burkina Faso .......................................................................................................................... 11
1.1.1. Situation géographique et démographique ...................................................................... 11
1.1.2. Agriculture ......................................................................................................................... 12
1.1.3. Pratiques alimentaires....................................................................................................... 13
1.1.3.1. Alimentation du jeune enfant ................................................................................... 14
1.1.4. Situation nutritionnelle ..................................................................................................... 15
1.2. Céréales ..................................................................................................................................... 17
1.2.1. Importance de la consommation du mil, sorgho et maïs en Afrique ................................ 17
1.2.2. Types de mils, sorgho et maïs ........................................................................................... 18
1.2.3. Caractéristiques morphologiques des grains de céréales ................................................. 19
1.2.3.1. Structure du grain de mil ........................................................................................... 21
1.2.3.2. Structure du grain de sorgho ..................................................................................... 21
1.2.3.3. Structure du grain de maïs ........................................................................................ 22
1.2.4. Composition biochimique et répartition des nutriments dans les grains de mil, maïs et
sorgho 24
1.2.4.1. Glucides ..................................................................................................................... 24
1.2.4.2. Protéines.................................................................................................................... 25
1.2.4.3. Lipides ........................................................................................................................ 27
1.2.4.4. Micronutriments ....................................................................................................... 27
1.2.4.5. Facteurs réduisant la biodisponibilité ....................................................................... 29
1.2.5. Procédés de transformation des grains de céréale ........................................................... 33
1.2.5.1. Trempage................................................................................................................... 33
1.2.5.2. Décorticage ................................................................................................................ 35
1.2.5.3. Mouture..................................................................................................................... 39
1.2.5.4. Germination............................................................................................................... 42
1.2.5.5. Fermentation ............................................................................................................. 44
1.2.5.6. Cuisson ...................................................................................................................... 45
1.2.6. Quelques plats à base des céréales mil, maïs et sorgho produits au Burkina Faso .......... 47
1.2.6.1. Tô ............................................................................................................................... 47
1.2.6.2. Bouillies fermentées .................................................................................................. 48
vii
1.2.6.3. Galettes ..................................................................................................................... 49
1.3. Fer et zinc dans l’alimentation du jeune enfant........................................................................ 51
1.3.1. Structure et fonction du fer et du zinc .............................................................................. 51
1.3.1.1. Structure et fonction du fer....................................................................................... 51
1.3.1.2. Structure et fonction du zinc ..................................................................................... 52
1.3.2. Métabolisme et régulation de l’homéostasie du fer et du zinc ........................................ 53
1.3.2.1. Métabolisme du fer ................................................................................................... 53
1.3.2.2. Métabolisme du zinc ................................................................................................. 54
1.3.3. Besoins en fer et zinc ......................................................................................................... 55
1.3.3.1. Besoins en fer ............................................................................................................ 55
1.3.3.2. Besoins en zinc .......................................................................................................... 56
1.3.4. Sources alimentaires du fer et du zinc .............................................................................. 57
1.3.5. Carences en fer et en zinc ................................................................................................. 58
1.4. Biodisponibilité du fer et du zinc dans les plats à base de céréales.......................................... 60
1.4.1. Facteurs alimentaires ........................................................................................................ 60
1.4.1.1. Forme chimique......................................................................................................... 60
1.4.1.2. Interactions entre composés ..................................................................................... 61
1.4.1.3. Procédés technologiques .......................................................................................... 62
1.4.2. Facteurs liés au sujet ......................................................................................................... 63
1.4.3. Méthodes d’estimation de la biodisponibilité .................................................................. 64
1.4.3.1. Les méthodes in vivo ................................................................................................. 64
1.4.3.2. Les méthodes in vitro ................................................................................................ 66
1.4.3.3. Modèles ex vivo ......................................................................................................... 67
1.4.3.4. Méthodes d’estimation par calcul ............................................................................. 68
1.5. Les stratégies de lutte contre les carences en fer et zinc.......................................................... 70
1.5.1. Supplémentation ............................................................................................................... 70
1.5.2. Diversification ou modification alimentaire ..................................................................... 71
1.5.3. Enrichissement .................................................................................................................. 72
1.5.4. Biofortification................................................................................................................... 75
1.5.5. Amélioration de la biodisponibilité des minéraux à travers les procédés ........................ 77
Chapitre 2. Matériels et méthodes ....................................................................................................... 79
2.1. Matériels ........................................................................................................................................ 81
2.1.1. Variétés de mil ......................................................................................................................... 81
2.1.2. Variétés de sorgho blanc ......................................................................................................... 81
viii
2.1.3. Variété de maïs ........................................................................................................................ 82
2.2. Protocoles d’études ................................................................................................................... 82
2.2.1. Enquêtes de consommation alimentaire auprès des jeunes enfants au Burkina Faso ..... 82
2.2.1.1. Description des zones d’étude .................................................................................. 82
2.2.1.2. Echantillonnage ......................................................................................................... 83
2.2.1.3. Critères d’éligibilité.................................................................................................... 84
2.2.1.4. Recueil de l’âge .......................................................................................................... 84
2.2.1.5. Mesure des ingérés par pesées ................................................................................. 84
2.2.1.6. Questionnaires .......................................................................................................... 85
2.2.1.7. Déroulement des enquêtes ....................................................................................... 87
2.2.1.8. Traitements des données d’enquête ........................................................................ 88
2.2.2. Suivi de la préparation des plats traditionnels à base de céréales ................................... 89
2.2.2.1. Matériels du suivi ...................................................................................................... 90
2.2.2.2. Déroulement du suivi ................................................................................................ 90
2.2.3. Effet des décorticages traditionnels des grains sur les teneurs en micronutriments et en
facteurs limitant la biodisponibilité des nutriments ......................................................................... 90
2.2.3.1. Calcul des paramètres de décorticage ...................................................................... 92
2.2.3.2. Mouture des grains décortiqués pour les analyses biochimiques ............................ 92
2.2.4. Effet de la mouture sur la teneur et la bioaccessibilité du fer et du zinc des farines de mil,
sorgho et maïs et recherche des sources de contamination en fer .................................................. 92
2.2.5. Etude de la biodisponibilité du fer et du zinc et de l’acceptabilité de plats traditionnels
préparés avec des variétés biofortifiées de mil et de sorgho ........................................................... 96
2.2.5.1. Préparation des plats................................................................................................. 96
2.2.5.2. Tests d’analyse sensorielle ........................................................................................ 97
2.2.5.3. Analyses biochimiques .............................................................................................. 97
2.3. Méthodes analytiques ............................................................................................................... 99
2.3.1. Préparation des échantillons ............................................................................................. 99
2.3.2. Détermination de la teneur en matière sèche .................................................................. 99
2.3.3. Dosage des lipides ............................................................................................................. 99
2.3.4. Dosage des protéines ........................................................................................................ 99
2.3.5. Dosage de l’amidon total .................................................................................................. 99
2.3.6. Dosage des teneurs en fer et en zinc ................................................................................ 99
2.3.7. Dosage fibres ADF ........................................................................................................... 100
2.3.8. Dosage des phytates ....................................................................................................... 100
2.3.9. Dosage des polyphénols .................................................................................................. 100
ix
2.3.10. Bioaccessibilité in vitro du fer et du zinc ......................................................................... 100
2.3.10.1. Détermination de l’acidité titrable et de la molarité du tampon PIPES .................. 101
2.3.10.2. Digestion in vitro...................................................................................................... 101
2.3.11. Traitement statistique des données................................................................................ 104
Chapitre 3. Résultats ........................................................................................................................... 105
3.1. Caractéristiques de l’alimentation des jeunes enfants burkinabè et couverture des apports
recommandés en énergie, protéines, fer et zinc ................................................................................ 107
3.1.1. Principales caractéristiques de l’échantillon et état nutritionnel des jeunes enfants enquêtés
......................................................................................................................................................... 107
3.1.1.1. Alimentation générale des jeunes enfants burkinabés enquêtés .................................. 111
3.1.2. Couverture des apports recommandés et apports en facteurs chélateurs .......................... 112
3.1.3. Consommation des aliments riches en fer ............................................................................ 114
3.1.4. Consommation des céréales ................................................................................................. 116
3.1.4.1. Principales formes de consommation ............................................................................ 117
3.1.4.2. Quantités moyennes ingérées ................................................................................. 119
3.1.4.3. Contribution des plats de céréales à la couverture des apports recommandés..... 121
3.2. Effets des procédés sur la rétention et la biodisponibilité du fer et du zinc dans les plats
céréaliers ............................................................................................................................................. 123
3.2.1. Variations des teneurs en macro et micronutriments du mil et du sorgho au cours de
décorticages traditionnels, comparés à un décorticage témoin ..................................................... 125
3.2.2. Potentialités d’amélioration des teneurs et de la biodisponibilité du fer et du zinc de variétés
de mil biofortifiées au cours du décorticage abrasif ....................................................................... 135
3.2.3. Biodisponibilité du fer intrinsèque et du fer de contamination au cours des moutures
traditionnelles et de la production du tô. ....................................................................................... 153
3.2.3.1. Résumé du projet d’article sur la mouture .................................................................... 153
3.2.3.2. Résultats complémentaires : Bioaccessibilité du fer de contamination dans les plats de
tô à base de maïs ......................................................................................................................... 170
3.3. Rétention du fer et du zinc et acceptabilité des plats traditionnels du Burkina Faso préparés à
partir de variétés biofortifiées de mil et de sorgho. ........................................................................... 171
3.3.1. Acceptabilité des variétés de mil et de sorgho biofortifiées ........................................... 171
3.3.1.1. Point de vue des productrices sur l’aptitude à la transformation des grains des
différentes variétés en plats........................................................................................................ 171
3.3.1.1. Acceptabilité des plats par un jury de consommateurs ................................................. 172
3.3.2. Rétention du fer et du zinc dans les plats à base de variétés locales et biofortifiées de mil
et de sorgho..................................................................................................................................... 175
3.3.2.1. Composition en fer, en zinc et en phytates des variétés biofortifiées .................... 175
x
3.3.2.2. Composition en fer, en zinc et en phytates des plats élaborés à partir des variétés
locales et biofortifiées ................................................................................................................. 177
3.3.3. Bioaccessibilité du fer et du zinc dans les plats de tô des variétés locales et biofortifiées
178
3.3.3.1. Rendements en fer en zinc obtenus au cours des expériences de DIV ................... 178
3.3.3.2. Bioaccessibilité du fer et du zinc dans les plats ....................................................... 179
3.3.4. Conclusion partielle ......................................................................................................... 180
Chapitre 4 :Discussion et Conclusion générale ................................................................................... 182
Références bibliographiques ............................................................................................................... 194
ANNEXES.............................................................................................................................................. 230
xi
xii
TABLEAUX
Chapitre 1 : Revue Bibliographique
Tableau 1‐2 : Prévalence de l’anémie chez les enfants de moins de 5ans au Burkina Faso
Tableau 1‐3 : Quantités (en tonnes) de sorgho mil et de maïs produites en 2009 dans les
régions du Burkina Faso
Tableau 1‐4 : Proportion massique (%) des différentes parties du grain de céréales par
rapport au grain entier.
Tableau 1‐5 : Composition biochimique pour 100 g des grains entiers de mil, maïs et
sorgho
Tableau 1‐6 : Répartition des nutriments dans les différentes parties des grains de
céréales mil et sorgho
Tableau 1‐7 : Composition en quelques micronutriments des céréales maïs, mil et sorgho
Tableau 1‐8 : Teneurs (mg/100 g de matière sèche) en fer, phytates et zinc avant et après
le trempage des céréales
Tableau 1‐16: Influence des procédés de ménage sur la biodisponibilité des nutriments
des aliments d’origine végétale
xiii
Chapitre 3 : Résultats
Tableau 3.1.2 : Z‐scores et prévalences de la malnutrition au Burkina Faso chez les jeunes
enfants enquêtés
Tableau 3.1.3 : Couverture médiane des apports recommandés à partir des aliments de
complément en fonction de l’âge et de l’allaitement sur l’ensemble des sites enquêtés
(n=597)
Tableau 3.1.6 : Teneurs en matière sèche (g/100 g brut) des galettes, des bouillies et du tô
selon les sites.
Tableau 3.1.7 : Contribution des principaux plats de céréales à la couverture des apports
journaliers recommandés en fer, zinc, protéines et énergie par repas chez les enfants
enquêtés.
Tableau 3.3.1: Résultats des tests hédoniques de notation et des tests de classement par
ordre de préférence de plats préparés à partir des variétés de mil locale et biofortifiées.
Tableau 3.3.2 : Résultats des tests hédoniques de notation et des tests de classement par
ordre de préférence de plats préparés à partir des variétés de sorgho locale et biofortifiée
Tableau 3.3.3 : Teneurs en fer et en zinc (pour 100 g de MS) des variétés locales et
biofortifiées de mil et de sorgho blanc
Tableau 3.3.4 : Teneurs en fer, zinc et phytates (moyenne ± ET) des plats
Tableau 3.3.5: Rendements en fer et zinc au cours des expériences de DIV (pourcentage
de minéral retrouvé par rapport à la quantité de minéral initiale dans le plat) sur le tô
Tableau 3.3.6 : Effet de la biofortification sur la bioaccessibilité du fer et du zinc des plats
de tô des différentes variétés de céréales
xiv
Tableau 4.2 : Estimation des quantités de fer et de zinc ingérées (mg) par repas de tô chez
les jeunes enfants en fonction des variétés locales et biofortifiées de céréales utilisées,
calculées à partir des valeurs mesurées dans les tô préparés dans les ménages de
Ouagadougou.
Tableau 4.3 : Estimation des quantités de fer ingérées (mg) par repas chez les jeunes
enfants en fonction des variétés locales et biofortifiées de céréales calculées à partir de
teneurs mesurées sur des céréales moulues au laboratoire (sans prise en compte de la
contamination en fer).
Tableau 4.4 : Pourcentage de couverture des apports recommandés en fer des plats de tô
issus des différentes variétés de l’étude pour une biodisponibilité faible (5%) sans et avec
contamination
Tableau 4.5 : Pourcentage de couverture des apports recommandés en zinc des plats de
tô issus des différentes variétés de l’étude pour une biodisponibilité faible (15%
correspondant à un ratio molaire phytate/zinc > 18
FIGURES
Figure 1‐5 : Structure d’une molécule de phytate faisant apparaître des sites de
complexation de cations divalents
xv
Figure 1‐13: meules en corindon
Chapitre 3 : Résultats
Figure 3.1.1 : Nombre et nature des aliments de complément consommés par les jeunes
enfants enquêtés
Figure 3.1.2: Pourcentage d’enfants ayant consommé au moins une fois l’aliment au cours
de la semaine précédant l’enquête sur l’ensemble des sites enquêtés.
Figure 3.1.3 : Pourcentages d’enfants ayant consommé les différents types de céréales sur
les 6 sites enquêtés
Figure 3.1.4 : Importance relative des différentes formes de consommation des céréales
xvi
chez l’ensemble des enfants enquêtés.
Figure 3.1.5: Quantités moyennes de tô ingérées par repas en fonction de la classe d’âge
Figure 3.1.6: Quantités moyennes de bouillie ingérées par repas en fonction de la classe
d’âge
xvii
Sigles et abréviations
xviii
JNV: Journées Nationales de Vaccination
KPB: Kamboinsè Précoce Blanc
kcal: Kilocalorie(s).
NCHS: National Center for Health Statistique
MI : Micronutrient Initiative
MPE : Malnutrition Protéino‐énergétique
OMS/WHO : Organisation Mondiale pour la Santé
PED : Pays en Développement
PC: Poids Corporel
ReSAKSS: Regional Strategic Analysis and Knowledge Support System
RGPH : Recensement Général de la Population et de l’Habitation
RNI : Recommended Nutrient Intake
TMS : Teneur en Matière Sèche
TADD: Tangential abrasive dehulling device
UAC: Université d’Abomey Calavi
UNICEF : Fonds des Nations Unies pour l’enfance
UMR : Unité Mixte de Recherche
WP4: Work Package 4
xix
xx
Introduction
Introduction
1
Introduction
2
Introduction
1
Le « tô » est un terme dioula qui correspond à un plat traditionnel à base de céréales très fréquemment consommé au BF
(donner aussi le terme mooré).
3
Introduction
4
Introduction
phénoliques et les fibres (Hurrell et Egli, 2010 ; Hambidge et al., 2010). Ces composés
forment des complexes insolubles avec les minéraux réduisant ainsi leur absorption au
niveau de l’intestin (Gibson et al., 2006). Les phytates sont les principaux inhibiteurs de
l’absorption du fer et du zinc. Or, l’acide phytique représente 50 à 80 % du phosphore total
des grains de céréales (Reddy et al., 1989 ; Fergusson et al., 1993). La consommation de 2 à
10 mg de phytates par repas influence négativement l’absorption du fer (Hallberg et al.,
1989, Hurrell et al., 1992).
La mise en œuvre de ces approches n’est pas sans difficultés. Les obstacles rencontrés sont
principalement le coût élevé des capsules de supplémentation et des aliments enrichis, la
compliance, le faible revenu des ménages, les pratiques religieuses et sociales, et
l’identification d’aliments vecteurs produits de manière centralisée et consommés par tous.
La biofortification, une nouvelle approche de lutte contre les carences en micronutriments
considérée comme prometteuse par de nombreux acteurs, fait ses pas lentement au Burkina
Faso. C’est une stratégie qui a pour objectif d’accroître les teneurs en micronutriments dans
5
Introduction
des aliments de base par sélection variétale ou par génie génétique. HarvestPlus, un
programme mondial du Groupe Consultatif pour la Recherche Agricole Internationale
(CGIAR), composé d’instituts de recherche et d’organismes internationaux, fait de la
biofortification son outil de combat contre les carences en micronutriments fer, zinc et
vitamine A. En 2005, au Burkina Faso, HarvestPlus a lancé le projet African Biofortified
Sorghum (ABS) en collaboration avec l’INERA. Ce projet œuvre pour le développement de
variétés de sorgho sélectionnées pour leurs qualités nutritionnelles intéressantes. En 2006,
l’Assemblée nationale adopte la loi N°005‐2006 sur la pertinence d’un système de sécurité
sur la biofortification au Burkina Faso. Un programme de promotion de la production et de la
consommation de la patate douce à chair orange, riche en provitamines A, a été initié en
2001 à Fada n’Gourma dans l’est du Burkina Faso par Hellen Keller International (HKI). Ce
programme est actuellement en pleine phase de promotion auprès des populations mais se
heurte pour l’instant au fait que la patate douce ne fait pas partie des habitudes alimentaires
des populations burkinabè.
Le projet INSTAPA intitulé “Novel staple food‐based strategies for better health and
development in Sub‐Saharan Africa » est un projet de recherche qui comporte 7 « paquets »
de travail ou Work Packages (WP) visant à tester différentes stratégies s’appuyant sur les
aliments de base des populations préparés à partir de mil, de maïs, de sorgho et de manioc,
dans un but d’amélioration du statut en micronutriments des jeunes enfants et des femmes
en âge de procréer en Afrique Subsaharienne. Collaborent à ce projet des partenaires de
différents pays du Sud (Burkina Faso, Bénin, Mali, Nigéria, Kenya, Afrique du Sud) et du Nord
(France, Hollande, Suisse, Royaume Uni).
Le présent travail s’inscrit dans le Work Package 4 (WP4) « post‐harvest processing »
mettant en partenariat l’IRD (France), l’IRSAT/DTA (Burkina Faso) et l’UAC (Bénin). L’objectif
du WP4 est d’améliorer les apports en fer, zinc et vitamine A chez les jeunes enfants par
l’amélioration des procédés de transformation des aliments traditionnellement consommés.
Les travaux présentés ici se sont plus particulièrement intéressés à l’étude des apports en fer
et en zinc des aliments à base de mil, sorgho et maïs en vue de l’amélioration du statut en
fer et zinc des jeunes enfants du Burkina Faso.
Aussi la démarche adoptée dans la présente étude a été (i) d’identifier les aliments à base de
céréale les plus fréquemment consommés par les jeunes enfants, (ii) de déterminer les
ingérés en fer et zinc à partir des aliments à base de mil, sorgho et maïs et (iii) d’étudier
l’influence des procédés sur la rétention et la biodisponibilité du fer et du zinc dans ces
aliments afin de proposer des améliorations. Les résultats obtenus pourront être utilisés
pour contribuer à l’élaboration de stratégies de lutte contre les carences en fer et en zinc
pour un bon développement et une meilleure croissance des enfants au Burkina Faso, et
plus largement dans les pays où le mil, le sorgho et le maïs contribuent de manière
importante aux apports énergétiques .
6
Introduction
Ainsi les travaux ont cherché à répondre aux cinq questions suivantes :
‐ Quelle est la place des céréales dans l’alimentation de l’enfant âgé de 6 à 36 mois au
Burkina Faso ?
‐ Quels sont les apports en fer et en zinc des plats lorsqu’ils sont consommés ?
‐ Quelle est l’influence des différentes opérations unitaires des procédés de
transformation du mil, du sorgho et du maïs sur les teneurs en fer et zinc des plats à
base de ces céréales consommés par les jeunes enfants?
‐ Quelles améliorations peut‐on attendre de l’utilisation de variétés biofortifiées ?
‐ Quelle est l’acceptabilité des plats préparés à partir des variétés biofortifiées par la
population ?
Le chapitre 2, méthodologique, présente les différents protocoles d’étude ainsi que les
matériels et méthodes des analyses utilisées.
Le chapitre 3 présente l’ensemble des résultats obtenus, sous forme d’articles ou de projets
d’articles. Chaque article comportera un résumé en français et le cas échéant, des résultats
complémentaires.
La première partie du chapitre 3 est axé sur les résultats d’enquêtes de consommation
alimentaire menées sur différents sites. Il met en évidence la part des céréales dans
l’alimentation du jeune enfant au Burkina Faso, détermine les formes de consommation des
plats à base de céréale, la valeur nutritionnelle de ces plats et leur contribution à la
couverture des apports recommandés.
La seconde partie est constituée de 2 articles et un projet d’article. Les articles 1 (publié) et 2
(accepté) portent sur l’influence du décorticage sur la composition en macro et
micronutriments et en facteurs réduisant la biodisponibilité des minéraux de différentes
variétés de mil et de sorgho. L’article 2 présente l’impact de différents types de décorticage
réalisés par les populations sur la valeur nutritionnelle de variétés locales de mil et de
sorgho. L’article 2 porte sur l’effet du décorticage abrasif sur la rétention et la
biodisponibilité du fer et du zinc de variétés biofortifiées de mil par comparaison à une
7
Introduction
variété locale. Dans le projet d’article 3 sont présentés les effets de l’étape de mouture
traditionnelle manuelle ou mécanique sur les teneurs en fer et sa bioaccessibilité des farines
de mil ou de sorgho.
Dans la partie 3 du chapitre 3, nous avons cherché à caractériser la rétention et la
bioaccessibilité du fer et du zinc et l’acceptabilité des principaux plats traditionnels préparés
à partir des variétés de mil et de sorgho biofortifiées.
Enfin le chapitre 4 comporte une discussion générale de l’ensemble des résultats obtenus et
une conclusion assortie de perspectives et recommandations.
8
Revue bibliographique
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Revue bibliographique
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Revue bibliographique
11
Revue bibliographique
Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Régions_du_Burkina_Faso
Figure 1‐1 : Cartes des différentes régions du Burkina Faso.
1.1.2. Agriculture
Traditionnellement, l’agriculture est l’activité économique la plus importante du
Burkina Faso car elle fait vivre plusieurs familles et occupe plus de 84,1 % de la population
active. La superficie cultivable s’élève à 9 millions d’hectares, la superficie cultivée est de 4,4
millions d’hectares, soit un peu moins de la moitié. L’agriculture au Burkina Faso se consacre
essentiellement aux cultures vivrières, avec pour objectif d’arriver rapidement à une
complète autosuffisance alimentaire de ses populations. Ainsi, la majeure partie des terres
cultivées est consacrée à la production de céréales : le sorgho ou gros mil dans les régions
plus arrosées et le petit mil dans les régions sèches et sur les sols sableux. A elles deux, ces
céréales fournissent plus de 67% de la production céréalière totale du Burkina Faso (Faostat,
2009). Parmi les cultures vivrières complémentaires figurent le maïs, le manioc, les ignames,
le riz paddy, l’arachide, etc. La plupart d’entre elles comme le riz ou l’igname sont cultivées
dans les régions les plus humides du Burkina Faso, au Sud‐Ouest (pays Turka, Gouin, Sénoufo
et Lobi). Par ailleurs, le Burkina Faso produit également 400 000 tonnes de canne à sucre par
an, transformées en sucre par la SOSUCO à Banfora. Certaines cultures vivrières (le sésame
et l’arachide) sont également des cultures d’exportation. La culture du coton s’est surtout
développée à l’Ouest (pays Bobo), autour de Boromo, Dédougou, Houndé et Bobo‐
Dioulasso.
L’élevage est pratiqué par les nomades dans le nord, par l’association nomades/agriculteurs
sédentaires dans la majeure partie du pays et par les seuls agriculteurs dans le sud, l’élevage
selon les statistiques 2007 (www.countrysat.org) est constitué de 7,9 millions de bovins, 7,5
millions d’ovins et 11,2 millions de caprins.
12
Revue bibliographique
Quant à la pêche (en eau douce) elle se pratique essentiellement dans les fleuves et rivières
traversant le Burkina Faso (Mouhoun, Nakambé, Nazinon, Comoé, Sourou, etc.) dans les lacs,
dans les marigots ainsi que dans les bassins de retenue des barrages édifiés par l’homme
(comme le barrage de la Kompienga, dans le Gourma, au sud‐est de la capitale).
Malgré les efforts importants réalisés dans les aménagements hydro‐agricoles (14 % des
terres irrigables sont désormais aménagées) et la floraison d’organisations paysannes,
l’agriculture burkinabé reste fortement dépendante des précipitations, et les rendements,
que ce soit pour les cultures vivrières ou de rentes, ne progressent quasiment pas. Les
raisons sont multiples : dégradation des sols, faible niveau de formation technique et
d’équipement des producteurs, forte fluctuation des prix. Ces limites, conjuguées à
l’accroissement démographique, ne sécurisent pas la disponibilité alimentaire et les
ressources environnementales du pays à long terme. Cette problématique se pose surtout
en termes d’incapacité à accéder à une nourriture variée et en quantité suffisante. Cette
difficulté d’accès est liée d’une part aux faibles revenus et une désorganisation des marchés
aboutissant à une variabilité des prix des denrées de bases. Le taux de pauvreté est estimé à
43,9% et le pays occupe le 161ème rang sur 169 pays selon l’Indice de Développement
Humain 2010 publié par le PNUD.
13
Revue bibliographique
14
Revue bibliographique
une proportion relativement faible d’enfants consomme des aliments solides ou semi‐
solides suffisamment variés, en plus du lait maternel, et riches en protéines et minéraux :
33 % consomment des céréales, 3 % des fruits et/ou légumes, 0,6 % des tubercules ou
racines, et 5,1 % seulement de la viande, de la volaille, du poisson et 1,7 % des œufs. Comme
on pouvait s’y attendre, au même âge, la proportion d’enfants non allaités qui consomment
les différents types d’aliment est légèrement plus élevée que pour les enfants allaités.
15
Revue bibliographique
Tableau 1‐2 : Prévalence de l’anémie chez les enfants de moins de 5ans au Burkina Faso
Anémie modérée Anémie sévère
Age (hémoglobine (hémoglobine
<11 g/dl) < 7 g/l)
6 – 8 mois 93,1 11
9‐11 mois 93,4 22,5
12‐17 mois 94,3 19,2
18‐23 mois 95,1 19,2
24‐35 mois 90,8 12,7
Milieu urbain (<5ans) 77,6 4,9
Milieu rural (<5ans) 89,9 12,4
Total (<5ans) 87,8 11,1
Source EDSBF‐MICS IV, 2011
16
Revue bibliographique
1.2. Céréales
Tableau 1‐3 : Quantités (en tonnes) de sorgho, de mil et de maïs produites en 2009 dans les
régions du Burkina Faso (www.faostat.org)
Sorgho Mil Maïs
Boucle du Mouhoun 261 008 219 367 154 835
Centre‐ouest 189 179 68 179 82 957
Est 164 566 88 899 59 001
Hauts‐bassins 159 129 48 312 296 260
Centre‐nord 136 617 58 130 8 744
Nord 134 176 115 763 4 086
Sud‐ouest 105 265 71 104 70 354
Centre‐est 96 585 64 766 48 741
Plateau Central 90 905 33 132 13 843
Centre‐sud 64 668 55 058 36 794
Sahel 54 815 117 657 945
Cascades 35 969 12 944 111 833
Centre 28 587 17 618 6 163
Total 1521470 970927 894558
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Revue bibliographique
Le maïs est de la tribu des Maydeae. Cette plante originaire du Mexique constituait
l’aliment de base des Amérindiens. Dans leur langue le mot maïs signifie : « ce qui maintient
en vie ». Elle est introduite en Europe vers le XVIème siècle et est aujourd’hui la première
céréale cultivée au monde. En Afrique, le maïs a été introduit d’une part en Egypte vers
1540, par la Turquie et la Syrie, d’autre part dans la région du golfe de Guinée par les
Portugais vers 1550. Le nom maïs vient de l’espagnol maiz, le maïs a plusieurs noms
vernaculaires comme blé de l’inde, blé de Turquie, blé de Barbarie. Son nom scientifique est
Zea mays. Cette plante a été beaucoup étudiée par de nombreux scientifiques entrainant de
grands progrès génétiques. Ainsi le maïs a vu son rendement augmenter fortement comparé
aux autres céréales comme le blé et les céréales secondaires mil et sorgho. De nos jours le
nombre de variétés de maïs a considérablement augmenté à la suite de divers croisements.
19
Revue bibliographique
Tableau 1‐4 : Proportion massique (%) des différentes parties du grain de céréales par
rapport au grain entier
Blé Sorgho Maïs Riz Mil
Albumen 82 82 83 90 60
Germe + scutellum 3 10 11 4
Enveloppes + couche à 40
15 8 6 6
aleurone
D’après Miche, 1980
20
Revue bibliographique
Figure 1‐2 : Structure du grain de mil (source: Miche (1980), adapté par JF Cruz, CIRAD)
21
Revue bibliographique
Figure 1‐3 : Structure du grain de sorgho (source: Miche (1980), adapté par JF Cruz, CIRAD)
22
Revue bibliographique
Figure 1‐4 : Structure du grain de maïs (source: Miche (1980), adapté par JF Cruz, CIRAD)
Le mésocarpe et l'endocarpe sont très différents et d'importance variable selon les types de
fruits. L'albumen est constitué de deux parties, l’albumen corné (environ 50 % du grain) situé
sur les cotés du grain, et l’albumen farineux (environ 25 % du grain). Le germe comprend
l'embryon et le cotylédon qui l'entoure. L'embryon est riche en protéines, le cotylédon est
riche en lipides.
Tableau 1‐5 : Composition biochimique pour 100 g de grains entiers de mil, maïs et sorgho
Paramètres Mil Sorgho Maïs
Humidité (g) 11,8 11,0 13,8
Protéines (g) 9,5 11,0 8,9
Lipides (g) 2,9 3,3 3,9
Glucides (g) 72,9 73,0 72,2
Fibres (g) 3,2 1,7 2
Cendres (g) 2,5 1,7 1,2
Calcium (mg) 20 28 22
Phosphore (mg) 311 287 268
Fer (mg) 68,0* 4,4 2,1
Thiamine (mg) 0,7 0,4 0,37
Riboflavine (mg) 0,4 0,15 0,12
Niacine (mg) 2,3 3,9 2,2
Source : Severson, 1998
*La valeur en gras est vraisemblablement erronée et pourrait être due à une erreur de report de la donnée dans le tableau
ou à des échantillons très contaminés en fer. Des valeurs moins importantes ont été publiées par plusieurs auteurs dont
Jambunathan et al., (1980) qui a trouvé des teneurs en fer du mil comprises entre 2,6 et 9,6 mg/100g et Kayodé et al.,
(2006) a aussi trouvé des valeurs de 3 à 11,3 mg/100 g.
23
Revue bibliographique
1.2.4. Composition biochimique et répartition des nutriments dans les grains de mil, maïs
et sorgho
Les grains de céréales sont riches en macronutriments (lipides, protéines, glucides) et en
certains micronutriments. Ils contiennent également d’autres molécules qui peuvent se lier
aux macronutriments et micronutriments réduisant leur digestibilité et leur biodisponibilité
dans l’organisme humain. Ce sont les fibres, les phytates, les polyphénols. Les teneurs en ces
éléments sont très variables d’une espèce à une autre ou d’une variété à l’autre. Les
tableaux 1‐5 et 1‐6 présentent respectivement la composition biochimique des grains de mil,
maïs et sorgho et la répartition des nutriments dans les différentes parties de ces grains.
Tableau 1‐6 : Répartition des nutriments dans les différentes parties des grains de céréales
mil et sorgho
% du poids Protéines Cendres Lipides (%) Fibres Phytates
grain (%) (%) totales (%)
(%)
Mil Péricarpe 7,5b 17,1b 13,9b 5,9b 25c
Germe 17,4b 24,5b 72,2b 87,8b 67c
Albumen 75,1b 10,9b 13,9b 6,3b 8c
Sorgho Péricarpe 4,9d‐8e 6,7 7,1d‐15,7e 5,7d‐14,6e 53,4d
Germe 6,9d‐10e 18,9 68,2d‐1,4e 76,9d‐83,6d 16,4d
Albumen 88,2d‐ 82e 12,3 24,7d‐2,9e 17,5d‐1,8e 30,2d
Maïs Péricarpe 6,1
Germe 10,9 35,5
Albumen 82,6 1
b
Adelrahman et al., 1984
c
Simwemba et al., 1984
d
Reichert et Youngs, 1977 : résultats exprimés par rapport à la matière sèche
e
Favier, 1989
1.2.4.1. Glucides
Les glucides constituent la plus importante fraction des grains de céréales, de 77 à
87 % de la matière sèche. Ils constituent une source importante d’énergie. Les glucides se
situent en grande partie dans l’albumen. Les glucides des céréales sont constitués de 3
groupes : les oses simples, les oligosides et les polyosides.
Les oses simples, fraction soluble des glucides, sont principalement le glucose et le fructose.
Ils représentent 1 à 4 % des glucides des grains de céréales. La teneur moyenne en glucose
du sorgho est de 2,25 g/100 g et celle du mil est de 2,56 g/100 g de matière sèche (FAO,
1995).
Les oligosides, de degré de polymérisation variant de 2 à 10, sont principalement
représentés par les α‐galactosides. Les α‐galactosides ne sont pas digérés par les enzymes du
tube digestif humain et sont parfois considérés comme des facteurs antinutritionnels car ils
sont fermentés par les bactéries au niveau du colon et entrainent des flatulences. Ils
24
Revue bibliographique
1.2.4.2. Protéines
Les protéines constituent une composante essentielle des grains de céréales. La
fonction essentielle d'une protéine alimentaire est de satisfaire les besoins de l’organisme en
azote et en acides aminés essentiels. Les protéines des grains de céréale sont classées en
quatre grandes fractions selon leur solubilité (Landry and Moureaux, 1970) : les albumines
25
Revue bibliographique
(solubles dans l'eau), les globulines (solubles dans une solution de sel dilué), les prolamines
(solubles dans l'alcool à 70%), les glutélines (solubles dans les acides ou bases faibles). Les
prolamines et les glutélines sont les protéines de stockage du grain.
Les protéines sont localisées en grande partie dans le germe et l’albumen. Dans les grains de
maïs et de sorgho, 60 à 70 % des protéines totales du grain sont dans l’albumen (Paulis and
Wall, 1979; Lending et al., 1988). Certains acides aminés essentiels sont retrouvés dans la
couche aleurone et le germe des grains de céréales (Jensen and Martens, 1983).
A cause des différences de production et du niveau de fertilisation des sols, les teneurs en
protéines des céréales varient énormément. Ces variations sont surtout liées aux facteurs
environnementaux (Buerkert et al., 1998). Elles varient en moyenne de 8 à 13 % de la
matière sèche (Serna‐Saldivar, McDonough et Rooney, 1991).
Sur le plan nutritionnel, les prolamines de toutes les céréales ont la particularité d'être
pauvres en acides aminés essentiels tels que la lysine et le tryptophane. Le profil d'acides
aminés essentiels montre que la lysine, la thréonine, la méthionine et la cystéine sont plus
abondantes dans les protéines du mil chandelle que dans celles du sorgho et des autres mils.
Les protéines du mil et du sorgho sont à peu près de même nature avec une prépondérance
de prolamines et de glutélines. Les teneurs en albumines et globulines du mil sont toutefois
relativement importantes par rapport aux autres céréales. Dans les céréales, l’acide aminé
limitant est la lysine. Dans le maïs, le tryptophane est également en quantité limitante. Il en
résulte que la valeur biologique des protéines de céréales est faible.
La concentration des acides aminés soufrés dans les céréales est plus élevée que dans les
légumineuses, d’où l’intérêt de l’association des céréales et des légumineuses qui se
complètent.
La digestibilité des protéines de céréales est variable (Elyas et al. 2002, Ali et al., 2003). Des
études réalisées in vivo (Kurien et al., 1960 ; Maclean et al., 1981) et in vitro (Hamaker et al.,
1986 ; Axtell et al., 1981) ont noté une réduction de la digestibilité des protéines du sorgho à
la cuisson. Cette réduction n’a pas été observée au niveau des protéines du maïs (Maclean et
al., 1981 ; Hamaker et al., 1987). Des études comparatives réalisées sur la digestibilité des
protéines du sorgho et du maïs non cuit ont révélé de fortes variations de la digestibilité des
protéines du sorgho, 88,6 à 92,9 % (Axtell et al., 1981) dues à la présence des tannins. Les
principaux facteurs responsables de la faible digestibilité des protéines dans le sorgho sont
les tannins, et les interactions entre les composants protéiques et d’autres composants. Les
prolamines du sorgho (kafirines) et du maïs (zéines) forment des polymères par des ponts
disulfures intermoléculaires. Ces polymères résistent à la cuisson (Oria et al., 1995 ;
Batterman‐Azcona and Hamaker, 1998). Cependant d’autres travaux ont également montré
l’influence négative des polyosides non amylacés, des polyphénols, de l’amidon sur la
digestibilité des protéines (Duodu et al., 2002).
La teneur en prolamines pourrait déterminer la dureté du grain. Les grains durs ont des
teneurs importantes en prolamines (Sunitha et al., 1992). Des quantités importantes de
kafirines ont été retrouvées dans l’albumen des grains durs de sorgho (Shull, 1990).
26
Revue bibliographique
1.2.4.3. Lipides
Les lipides constituent d’importantes sources d’énergie. Les lipides des céréales sont
peu abondants et leur composition est très variable. Selon Jellun et Powell (1971) la
variabilité de la composition en acides gras est fonction de facteurs génétiques et aussi des
méthodes d’extraction des lipides. Les teneurs moyennes en lipides du mil, du maïs et du
sorgho sont respectivement de 3,3, 3,9 et 2,9 mg/100 g de grains entiers. Le mil et le maïs
ont des teneurs en lipides plus importantes que le sorgho. Le mil chandelle a une teneur en
lipides élevée comparée aux autres variétés de mil.
Les grains de céréales sont pauvres en acides gras saturés et riches en acides gras
polyinsaturés. Les acides gras saturés ont un rôle essentiellement énergétique mais aussi ils
jouent un rôle structural dans les membranes cellulaires et constituent des lipides de
réserve. Ils peuvent être synthétisés par l’organisme. Cependant leur consommation
constitue un facteur de risque cardiovasculaire. Les acides gras saturés du mil représentent
17,9 % à 21,6 % contre 70 à 82 % pour les acides gras insaturés (FAO, 1995). L’organisme ne
peut synthétiser les acides gras polyinsaturés de la famille des Oméga 6 (acide linoléique) et
Oméga 3 (acide linolénique) qui sont des composants essentiels au système nerveux. La
composition en lipides des céréales est de ce fait très intéressante sur le plan nutritionnel. La
composition en acides gras du mil n’est pas différente de celle du sorgho, les principaux
acides gras sont l’acide linoléique, l’acide oléique, l’acide palmitique (FAO, 1995). Le grain de
maïs contient 11 % d’acide palmitique, 2 % d’acide stéarique, 24 % d’acide linoléique (FAO,
1993).
Les lipides sont localisés dans le germe et la couche aleurone des grains de céréales
(Abdelrahman et al., 1984). Le germe à lui seul contient près de 80 % de la matière grasse du
grain (Rooney et Serna‐Saldivar, 1991). Selon les travaux de Earle et al. (1946) sur 11 variétés
de maïs, 81 à 87 % des lipides du maïs se retrouvent dans le germe. Selon Jahn‐Deesbach et
al. (1975), la composition des lipides du germe est différente de celle de l’albumen. Weber
(1978) rapporte que les triglycérides sont les principaux lipides présents dans le germe du
maïs : environ 93,3 % des lipides totaux contre 52,4 % dans l’albumen. Les acides gras libres
représentent près de 36,5 % des lipides totaux de l’albumen du grain de maïs contre 0,6 %
dans le germe. Certains travaux ont noté une corrélation entre la teneur en amylose et celle
des lipides dans le maïs. La teneur en lipides du maïs augmente avec celle de l’amylose
(Morrison, 1977 ; Becker, 1976).
Cependant malgré la faible teneur en matière grasse dans l’albumen des grains, les lipides de
cette partie du grain jouent un rôle important dans la qualité et la conservation des farines.
En présence d’oxygène, les acides gras libres s’oxydent ce qui conduit au rancissement des
farines de céréales au cours de la conservation.
1.2.4.4. Micronutriments
Selon la définition de l’UNICEF (1998) les micronutriments sont des nutriments dont
l’organisme a besoin en petites quantités et qui jouent un rôle important dans la production
des enzymes, des hormones, dans les activités de croissance, de développement et de
27
Revue bibliographique
28
Revue bibliographique
par l’organisme. D’autres auteurs comme Adrian, Murias de Queroz et Frangne (1970) ont
cependant trouvé que 20 à 28% de la niacine du sorgho était biologiquement disponible à
l’homme contre 45% de la niacine du maïs et 30 à 40% de la niacine du mil. Grams et al.
(1970) ont retrouvé dans le germe de grains de maïs 70% de tocophérol et 27% dans
l’albumen. Les vitamines du groupe B ont une grande importance dans la synthèse des
neurotransmetteurs (Kretchmer et al., 1996 ; Guesry, 1998).
Cependant la biodisponibilité des micronutriments dans les céréales est faible. Elle est
influencée par des facteurs tels que les phytates, les polyphénols, les fibres (Camara and
Amaro, 2003; Gillooly et al., 1984; Hurrell and Egli, 2010). Ces aspects sont détaillés au
paragraphe 1.2.4.5 ci‐dessous.
Tableau 1‐7 : Composition en quelques micronutriments des céréales maïs, mil et sorgho
Sorgho Mil Maïs
b b
Minéraux Fer 4,2 8 2,7a
(mg/100 g) Zinc 2,5b 3,1b
b
Mg 171 137b
Calcium 15b 46b 26a
Cuivre 0,44b 1,06b
a
(mg/100g) Thiamine 0,38 0,38a 0,38a
Riboflavine 0,15a 0,21a 0,20a
Niacine 4,3a 2,8a 3,6a
Sources: b : Sankara Rao et Deosthale. 1980 : mg/ 100 g de matière sèche
a: Hulse Laing et Pearson. 1980: United States National Research Council/National Academy
of Sciences. 1982: USDA HNIS 1984. : 100 g de matière comestible
1.2.4.5.1. Fibres
Selon la définition de Trowell (1976), les fibres alimentaires sont la somme de la
lignine et des polyosides qui ne sont pas hydrolysés par les enzymes endogènes au niveau de
l’intestin grêle de l'homme et parviennent donc au niveau du colon. Les céréales sont
d’importantes sources de fibres, 10 à 15 % des composants non digestibles du grain. Les
fibres les plus abondantes dans les céréales sont la cellulose, les hémicelluloses, la lignine,
les pectines et les gommes. La teneur en fibres du sorgho varie entre 2,5 % et 9 % de la
matière sèche. Celle du maïs entre 3,9 % et 9,3 %. La teneur en fibres alimentaires totales
est plus élevée dans le mil que dans le sorgho.
29
Revue bibliographique
Les fibres sont retrouvées dans le péricarpe et dans l’albumen des grains de céréales. Le
péricarpe du grain de sorgho contient près de 53,4 % des fibres totales.
Les fibres jouent un rôle physiologique très important en favorisant la progression du bol
alimentaire dans le tube digestif et le métabolisme de certains composés (cholestérol,
triglycérides). Ces glucides non digestibles sont fermentés par la flore intestinale dans le
colon, entrainant la production d’acides gras à chaines courtes (acétate, propionate,
butyrate). Ces acides gras ont des effets bénéfiques pour la santé et constituent une source
d’énergie importante. Ils créent un milieu acide dans le colon améliorant ainsi la solubilité du
calcium et de là, son absorption (Demigne et al., 1995). Ils auraient également un effet
positif sur l’absorption du fer au niveau du colon (Yeug et al., 2005). Selon plusieurs études
réalisées in vivo, une absorption du fer serait possible au niveau de la muqueuse du colon.
Ohkawara et al. (1963) ont rapporté une absorption dans le colon de près de 30 % du fer
total absorbé chez des humains après une infusion du fer ferreux. L’absorption du fer dans le
colon augmente selon plusieurs mécanismes : la baisse du pH dans le colon, la formation de
complexes solubles, la réduction du fer ferrique en fer ferreux par la microflore et
l’augmentation des protéines de l’absorption du fer telles que le « Divalent Metal Ion
Transporter » (DMT), la ferritine, la ferroportine (Yeug et al., 2005). Des études sur le rat et
le pigeon ont montré un effet positif sur les carences en fer de l’administration de pectine
(Kim et al., 1992) et d’inuline (Ohta et al., 1995). Cependant des études réalisées à partir des
méthodes entrées et sorties (Coudray et al., 1997) et d’isotopes n’ont pas noté une influence
majeure des fibres sur l’absorption des minéraux (Heaney and Weaver, 1995). Selon Navert
et al., (1985) les fibres en elles‐mêmes n’ont pas d’effet sur l’absorption du zinc. Knudsen et
al., (1996) ont rapporté que l’effet négatif des fibres sur l’absorption du zinc serait dû à la
présence de phytates dans l’alimentation. D’autres travaux qui ont consisté à isoler certains
composants des fibres tels que l’α‐cellulose n’ont pas montré un effet significatif des fibres
sur l’absorption du zinc (Turnlund et al., 1982). Une étude réalisée sur 12 volontaires (Van
den Heuvel et al., 1999) ayant consommé 15 g d’oligofructose par jour a montré au bout
d’une semaine un effet positif sur l’absorption du calcium (+ 25%, P < 0,05). L’effet des fibres
sur l’absorption des vitamines hydrosolubles est très faible (Kasper, 1993). Cependant des
teneurs élevées en pectine et en lignine dans l’alimentation peuvent réduire l’absorption des
vitamines liposolubles et des caroténoïdes.
1.2.4.5.2. Polyphénols
Les polyphénols constituent une famille de molécules organiques largement présente
dans le règne végétal. Ils sont caractérisés comme l’indique leur nom par la présence de
plusieurs groupements phénoliques associés en structures plus ou moins complexes
généralement de haut poids moléculaire. Ils sont retrouvés en grande quantité dans les
végétaux (Harborne, 1993). Ils regroupent les acides phénoliques, les lignines, les
anthocyanines, les flavonoïdes, les tannins condensés (Serna‐Saldivar and Rooney, 1995).
30
Revue bibliographique
L’acide férulique est le principal acide phénolique retrouvé dans les grains de céréales. Les
teneurs en tannins du sorgho varient de 10 à 68 mg/g de MS et celles du mil varient entre
3,6 et 13,1 mg/g de MS (Jambubathan and Mertz 1973 ; Awika 2000). Dans les variétés de
sorgho de type II et III la teneur en tannins varie entre 0,02 et 0,19 et entre 0,4 et 3,5 g eq
catéchine/100g respectivement (Earp et al., 1981).
Dans les grains de mil et de sorgho, les acides phénoliques sont localisés dans le péricarpe, la
testa, la couche aleurone et l’albumen (Hahn et al., 1984; McDonough et al., 1986). Ils ont
des fonctions importantes dans la plante. Ils contribuent au maintien de la structure
vasculaire de la plante et la protègent contre les attaques extérieures (Dixon et al., 1994).
Les tannins jouent un rôle important dans la lutte contre les intempéries et les oiseaux
(Woodhead et al., 1980, Harris et al., 1970).
Les facteurs génétiques et environnementaux, le stockage, le temps de maturation et
certains procédés influencent la teneur en polyphénols des aliments d’origine végétale. La
lumière et le stockage affectent considérablement les polyphénols qui s’oxydent facilement.
Les polyphénols forment des complexes insolubles avec les cations tels que le fer non
héminique, le zinc, le cuivre réduisant ainsi leur absorption dans l’intestin (Disler et al.,
1975b, Brune et al., 1989). Ils ne se lient pas au calcium et au manganèse (Jansman et al.,
1993). Le fer se lie aux groupements hydroxyles adjacents des groupements galloyls et
catéchols formant des complexes insolubles à pH neutre (Kennedy and Powell, 1985). Les
tannins et l’acide gallique sont les principaux composés chélateurs. Selon Brune et al.,
(1989), l’effet inhibiteur des tannins sur l’absorption du fer est dose‐dépendant. D’autres
auteurs (Narasinga et Prabhavathi, 1982 ; Anand and Subadra, 1995) ont rapporté au cours
d’études in vitro que l’ajout de tannins dans l’alimentation entrainait une inhibition de
l’absorption du fer. Certains polyphénols comme l’acide cafféique ou l’acide chlorogénique,
réduisent l’absorption de la thiamine en oxydant la fonction thiazole en disulfure. D’autres
polyphénols réduisent la digestibilité des macronutriments (Duodu et al., 2002) en se liant
aux enzymes salivaires et digestives (Scalbert et al., 2000). Les polyphénols peuvent réduire
la digestion de l’amidon, des protéines et des lipides (Jansman et al., 1994). L’effet des
polyphénols sur la biodisponibilité des minéraux est indépendant de celui des phytates
(Hurrell et al., 2003).
Plusieurs traitements tels que le décorticage, la fermentation, le maltage, entrainent une
réduction de la teneur en polyphénols des grains améliorant la digestibilité des
micronutriments, réduisant l’astringence (Taylor & Dewar, 2001 ; Hassan & El Tinay, 1995;
Bvochora et al., 1999). La chaleur ne dénature pas les polyphénols (Bravo et al., 1998). Cet
aspect sera développé dans le paragraphe 1.2.5.
Les tannins du sorgho ont un pouvoir antioxydant élevé (Gu et al., 2004, Dykes and Rooney,
2006).
1.2.4.5.3. Phytates
Les phytates sont des sels d’acide phytique. Ce sont des formes de stockage du
phosphore dans les grains de céréales ou de légumineuses
31
Revue bibliographique
Lestienne et al. (2007) ont observé une élimination de seulement 4 % des phytates pour un
taux d’extraction de 88% (perte de MS de 12%) du mil Gampèla (variété de mil locale du
Burkina Faso), indiquant ainsi que la majorité des phytates se trouve dans le germe et dans
l’albumen. Simwemba et al. (1984) ont rapporté pour le mil une teneur en phytates de 752
mg/100 g dans le germe, 86 à 278 mg/100 dans l’albumen et le son. Dans le grain de maïs,
les phytates sont concentrés dans le germe et les tissus périphériques (Jacobs and Walker,
1977). Près de 90 % des phytates du grain de maïs sont localisés dans le germe (Ravindra et
al., 1995).
Les phytates sont des puissants chélateurs de cations divalents tels que le calcium, le fer, le
zinc, formant des complexes (Egli et al., 2004) (figure 1‐5) qui ne peuvent pas être digérés
par l’organisme humain du fait de l’absence de phytases intestinales (Iqbal et al., 1994). Les
phytates chélatent d’autres minéraux tels que le cuivre et le manganèse (Wise, 1983). Ils se
lient aussi aux protéines réduisant ainsi la biodisponibilité des minéraux et la digestibilité des
protéines (Weaver et kannan, 2002 ; Hurrell, 2003; Egli et al. 2004; Hurrell et al. 2004). Le
myoinositol hexaphosphate (IP6) et l’inositol pentakisphostate (IP5) sont les principales
molécules qui forment des complexes insolubles avec les cations (Sandström and Sandberg,
1992 ; Sandberg et al., 1999). Des études in vivo ont montré qu’une réduction des phytates
dans les aliments à base de céréales consommés par les enfants et les adultes améliore la
biodisponibilité du fer, du zinc et du calcium (Hambidge et al., 2005 ; Davidson et al., 2004).
L’effet des phytates sur certains minéraux comme le zinc est dose‐dépendant (Hallberg et
al., 1989, Hurrell et al., 1992). Aussi l’estimation de la biodisponibilité du fer et du zinc
nécessite la détermination de la teneur en phytates. Ce paragraphe sera développé dans la
partie 1.4.3 portant sur les méthodes d’estimation de la biodisponibilité du fer et du zinc.
Les autres formes IP1 à IP4 n’ont pas d’effet négatif sur l’absorption du zinc. En présence de
quantités importantes de calcium, les phytates forment des complexes calcium‐phytate‐zinc
qui sont moins solubles que les complexes phytates‐zinc. Certains procédés pratiqués dans
les ménages tels que le décorticage, la germination, le trempage, la fermentation réduisent
la teneur en phytates. Ceci sera développé dans le paragraphe amélioration de la
biodisponibilité par les procédés.
Quoi que les phytates soient considérés comme étant des facteurs qui réduisent la
biodisponibilité des minéraux, plusieurs travaux ont rapporté des effets anti‐cancérigènes et
antioxydants des phytates (Febles et al., 2002 ; Ko & Gold, 1990).
32
Revue bibliographique
Figure 1‐5 : Structure d’une molécule de phytate faisant apparaître des sites de
complexation de cations divalents (Leeson and Summers, 1998)
1.2.5.1. Trempage
Le trempage est une technique simple souvent utilisée dans le prétraitement des
grains ou dans la transformation des farines dans les ménages en Afrique de l’ouest. Il
ramollit le grain et facilite sa mouture. Il est effectué préalablement à une mouture, une
germination, une fermentation, ou une cuisson. Généralement le milieu de trempage est
l’eau mais il peut être alcalinisé ou salé (Muliman, 1994). Au cours du trempage, il y a une
diffusion passive des ions solubles du grain vers le milieu de trempage (De Boland et al.,
1975 ; Chang et al., 1977). L’intensité de cette diffusion dépend de l’espèce de céréale, du
pH, de la teneur en humidité, de la température, de la solubilité des phytates, de la présence
de certains inhibiteurs et des conditions de trempage (Gibson, 2007).
33
Revue bibliographique
Une réduction importante des teneurs en fer et en zinc, a été observée au cours du
trempage des grains de céréale (tableau 1‐8). Kayodé et al. (2006) ont rapporté une
réduction de la teneur en fer de 61 % par rapport à la teneur initiale au cours du trempage
des grains de sorgho. Afifi et al. (2011) et Lestienne et al. (2005) ont noté des pertes en fer
de l’ordre de 40 % au cours du trempage des grains de sorgho. En revanche, les pertes en
zinc sont moins importantes et n’excèdent pas 30 % (Lestienne et al., 2005, Eyzaguirre et al.,
2006). En effet le fer est plus important dans les parties périphériques du grain, tandis que le
zinc est localisé dans l’albumen où il est lié à des enzymes et des protéines et joue
d’importantes fonctions (Lestienne et al., 2005). Le trempage entraine également une
diminution de la quantité de phosphore inorganique des grains. La teneur en phosphore
inorganique des grains de sorgho diminue de 335 mg/100 g à 276 mg/100 g de MS (Afifi et
al., 2011). Au cours du trempage il y a une dégradation des molécules de phytates IP6
(myoinositol hexakisphosphate) en molécules de myoinositol IP5, IP4, IP3, IP2 et une
augmentation de groupement hydroxyles due à une dégradation enzymatique des
complexes de polyphénols entrainant ainsi une augmentation de la teneur en fer soluble
(Eyzaguirre et al., 2006). Des études ont rapporté des réductions importantes des molécules
de phytates IP5 et IP6 après le trempage des farines de riz blanc et de maïs allant de 57 %
pour la farine de maïs (Hortz & Gibson 2001) et plus de 90 % pour celle du riz (Temple et al.,
2002). Afifi et al. (2011) observent une diminution des teneurs en phytates des grains de
sorgho de 23,6 % à 32,4 % au cours du trempage. Une étude sur le mil a montré que le
trempage de la farine entraine moins de pertes de phytates comparé à celui des grains
(Lestienne et al., 2005). Cette réduction des phytates s’expliquerait par la solubilisation des
phytates dans l’eau et aussi par l’activation des phytases endogènes des grains à pH bas qui
hydrolysent les phytates. Selon certains travaux réalisés in vitro, la biodisponibilité du fer et
du zinc augmente au cours du trempage (Henriksen et al., 1985, Afifi et al., 2011). Le
trempage accroit le ratio phytates/fer et décroit celui phytates/zinc des grains de céréales
(Kayodé et al., 2006, Lestienne et al.,2005). Lestienne et al. (2005) ont rapporté des valeurs
de ratio phytates/fer des grains de sorgho avant et après trempage de 24 h respectivement
de 22,8 et 35,2. Les ratios phytates/zinc des mêmes grains de sorgho avant et après
trempage pendant 24 h sont respectivement de 62,8 et 58,5. Ceci s’expliquerait par une
élimination plus importante du fer comparée à celle du zinc.
La température et le pH influencent fortement l’activité phytasique au cours du trempage.
L’activité phytasique des grains de céréales est maximale à pH entre 5 et 5,5 (Konietzny and
Greiner, 2002). Lestienne et al. (2005) rapportent qu’au cours du trempage l’hydrolyse des
phytates par les phytases s’effectuerait à l’intérieur des grains ou dans l’eau de trempage car
aucune molécule de myoinositol hexaphosphate n’a été retrouvée dans l’eau de trempage.
Une réduction des teneurs en glycosides, oligosides et polyphénols a également été
observée au cours du trempage (Chang et al., 1977). La teneur en tannins a diminué de 24 à
48% de la teneur initiale. Cependant les polyphénols totaux diminuent peu, de 5 à 21%. Les
tannins ont une plus grande solubilité comparés aux autres polyphénols.
34
Revue bibliographique
Le trempage entraine également des pertes en vitamines. Hotz et Gibson (2001) ont
rapporté d’importantes pertes de niacine et de riboflavine au cours du trempage des grains
de maïs.
Tableau 1‐8 : Teneurs (mg/100 g de MS) en fer, phytates et zinc avant et après le trempage
des céréales
Variétés Traitement Teneur en fer Teneur en zinc Teneur en phytates
a a
Mil Non traité 11,1 ± 0,68 3,66±0,08 762 ± 66
b b
Trempage 7,33 ±0,34 3,39 ± 0,09 550 ± 18
a a
Maïs Non traité 1,97 ± 0,12 1,93 ± 0,04 908 ± 97
a b
Trempage 1,85 ± 0,10 1,72 ± 0,11 721 ± 16
a a
Sorgho Non traité 3,73 ± 0,09 1,57 ± 0,04 925 ± 81
b
trempage 2,22 ± 0,09 1,55 ± 0,07a 882 ± 44
Riz Non traité 1,66 ± 0,38 2,94 ± 0,11 1084 ± 12
trempage 0,67 ± 0,06 2,07 ± 0,25 904 ± 81
Source : Lestienne et al., 2005. a et b indiquent les valeurs significativement différentes
selon le test statistique de Duncan
1.2.5.2. Décorticage
Le décorticage a pour objectif de séparer le son constitué des enveloppes peu
digestibles de l’albumen amylacé. Le poids, la taille du grain ainsi que l’épaisseur du
péricarpe influencent l’indice de dureté qui correspond au temps requis pour éliminer 1 %
du grain au décorticage par abrasion (Mwasaru et al., 1988). Une étude réalisée sur le
décorticage par abrasion de 16 variétés de sorgho françaises a montré une corrélation
positive hautement significative entre l’indice de dureté et le taux de brisure au décorticage
des grains (Oomah et al., 1981). L’épaisseur du péricarpe est un facteur important au cours
du décorticage des grains de sorgho (Scheuring et al., 1983). Les grains à mésocarpe épais
sont plus faciles à décortiquer comparé aux grains à mésocarpe fin qui ont une durée de
décorticage 1,5 à 2 fois plus importante. Selon Scheuring et al. (1983), la proportion élevée
de grains de sorgho cassés lors du décorticage manuel comparée à celle des grains de mil
s’expliquerait par la différence de dureté de l’albumen des deux types de grains et aussi de
l’épaisseur des péricarpes. Des travaux réalisés sur 28 variétés de sorgho australiens ont
noté un meilleur rendement au décorticage lorsque les grains de taille uniforme étaient
regroupés avant d’être décortiqués (Wills & Ali, 1983). Les grains de petite taille entrainent
une élimination de matière au décorticage trois fois plus importante que les grains de
grande taille (Lee et al., 2002).
Le taux d’extraction qui est la proportion du poids de grains décortiqués par rapport au
poids de grains initiaux (Yetneberk et al., 2005) est un paramètre d’évaluation de l’intensité
du décorticage. En fonction des auteurs il est calculé différemment, sur la base de la matière
sèche ou non, dans ce cas il correspond au rendement de décorticage. Les auteurs tels que
35
Revue bibliographique
Serna‐Saldivar et al. (1994) et Lestienne et al. (2007) se sont basés sur la matière sèche pour
le calcul du taux d’extraction.
Les effets du décorticage sur la valeur nutritionnelle des grains diffèrent selon la répartition
des nutriments dans le grain et les différences morphologiques des grains. Abdelrahman et
al. (1984) ont rapporté une élimination importante de son lors du décorticage de grains de
mil. Le ratio ADF fibres/poids de1000 grains du mil est de 2 fois supérieur à celui sorgho. Le
décorticage du sorgho ainsi que celui du blé entraine une élimination plus importante des
lipides et du zinc par rapport au mil du fait de leur répartition différente dans le grain
(Hemery et al., 2007 ; Abdelrahman et al., 2004). Selon les travaux de Serna‐Saldivar et al
(1994), un taux d’extraction de 83 % entraine une réduction de 3 à 6 % de la teneur en fibres
insolubles des grains de mil. El Hag et al. (2002) ont observé sur des variétés de mil du
Soudan une diminution de 22,4 à 26,4% des teneurs en polyphénols après le décorticage,
cependant le taux d’extraction n’a pas été précisé. Lestienne et al. (2007) ont rapporté près
de 51% de pertes en fibres du mil à 88% d’extraction.
Le décorticage, en éliminant partiellement ou totalement la couche à aleurone et le germe,
élimine une partie des minéraux et réduit ainsi la valeur nutritionnelle du grain décortiqué
(Sheuring et al., 1983 ; Favier et al., 1989). Pedersen et Eggum (1983) ont montré dans le cas
du sorgho qu’il y a une diminution importante des teneurs en phosphore, fer, cuivre, zinc
lorsqu’on diminue le rendement de décorticage du sorgho. Les grains à albumen farineux se
cassent plus facilement que les grains à albumen corné qui ont un rendement meilleur au
décorticage (Murty and Kumar, 1995).
Traditionnellement deux techniques de décorticage sont employées dans les ménages en
Afrique de l’Ouest : le décorticage manuel à l’aide d’un mortier et d’un pilon et le
décorticage mécanique.
36
Revue bibliographique
effectuée, le plus souvent par vannage. Cependant cette technique est facultative, le son est
également éliminé au cours du lavage des grains décortiqués.
La durée du décorticage manuel est liée à l’épaisseur du péricarpe des grains. Le temps est
réduit pour des péricarpes épais et le rendement de décorticage est plus élevé (Scheuring et
al., 1983). Selon Reichert et al. (1977) le décorticage manuel du sorgho élimine moins les
lipides et les cendres comparé au décorticage mécanique. Le germe du grain de sorgho étant
bien enchâssé dans l’albumen il n’est pas facilement attaqué au cours du décorticage au
mortier et au pilon.
37
Revue bibliographique
38
Revue bibliographique
1.2.5.3. Mouture
La mouture est un procédé de broyage des grains en farine. au Burkina Faso, comme
dans la plupart des pays d’Afrique de l’ouest, la mouture se fait encore à petite échelle, de
façon manuelle ou mécanique. Selon le plat traditionnellement désiré, on pratique trois
sortes de mouture : la mouture sèche, la mouture humide et la mouture semi‐humide. La
mouture sèche consiste à faire sécher ou égoutter les grains décortiqués avant de les broyer.
Ce type de mouture est pratiqué pour la préparation de plats comme le tô. La mouture
humide consiste à faire tremper les grains dans de l'eau avant de les broyer, en général
toute une nuit et parfois plus longtemps. C’est le cas dans la fabrication des bouillies
fermentées ben‐saalga et ben‐kida. Dans ce type de mouture, le rendement d'amidon est
plus élevé avec les génotypes à albumen tendre (farineux), tandis qu’avec une mouture
sèche, le rendement de farine est plus élevé avec les albumens de type corné. La mouture
semi‐humide a été signalée pour la première fois par Abdelrahman et al. (1984) sur le mil
avec 10 % d’humidification pendant 4 h. L’humidification attendrit le grain et sa mouture
demande moins d’énergie mais pour des risques de contaminations microbiologiques,
l’humidification n’est pas trop conseillée pour les transformations à petite échelle.
La taille des grains, l’épaisseur du péricarpe des grains influencent la mouture et donc la
qualité de la farine produite. Scheuring et al. (1983) ont montré que le rendement de
mouture était faible pour des grains à péricarpe épais lorsque la durée de mouture était
maintenu constante. Lee et al. (2002) ont rapporté que la mouture des grains de grande
taille avait un rendement élevé en farine, une farine à absorption d’eau plus élevée et de
couleur plus blanche par rapport à la farine issue de la mouture des grains plus petits.
39
Revue bibliographique
La mouture peut être fine ou grossière. Aboubacar et Hamaker (1999) ont rapporté que la
farine issue de grains durs de sorgho contient une proportion élevée de grosses particules
avec de faibles teneurs en cendres, elle est surtout adaptée à la fabrication de couscous.
Certains auteurs ont également montré l’influence de la taille des grains sur l’aspect collant
de la farine. Aboubacar et Hamaker (1999) et Akingbala et Rooney (1987) ont rapporté une
relation entre la teneur en amylose et la viscosité des farines issues des grains de sorgho.
La mouture joue un rôle très important dans la valeur nutritionnelle finale du plat. La
mouture expose l’albumen à l’attaque enzymatique. La teneur en lipides des grains influence
également la qualité de la farine. La présence d’acides gras libres en quantités importantes
dans la farine peut entrainer son rancissement rapide. Dans le maïs près de 62 % des lipides
de l’albumen sont des acides gras libres (Weber et al., 1978).
Plusieurs travaux ont rapporté une augmentation de la teneur en fer au cours de la mouture
(Abebe et al., 2007 ; Greffeuille et al., 2011).
Après la mouture, la farine obtenue est tamisée. Le tamisage a pour objectif de donner à la
farine la granulométrie nécessaire à la préparation du plat. Ces particules peuvent contenir
des fractions du germe qui sont riches en micronutriments. Proulx et al. (2007) et Greffeuille
et al. (2011) ont observé une diminution de la teneur en fibres, en lipides, en phytates et en
zinc après tamisage. Contrairement à Proulx et al. (2007), Greffeuille et al. (2011) ont
observé une augmentation de la teneur en fer. Cette augmentation s’expliquerait par du fer
de contamination qui peut provenir du tamis qui est généralement en fer ou d’autres
ustensiles utilisés.
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Revue bibliographique
notées. Ceci peut influencer la qualité nutritionnelle du produit final. Mais le plus souvent,
par souci d’économie, les résidus de tamisage sont remis dans le mortier et broyés jusqu’à
l’obtention de la granulométrie désirée.
41
Revue bibliographique
1.2.5.4. Germination
La germination encore appelée maltage est un procédé traditionnellement utilisé
dans plusieurs pays d’Afrique pour la production de boissons alcoolisées de type bière
(Taylor & Dewar, 2001 ; Kayodé et al., 2005). C’est une technique facile à réaliser dans les
ménages car elle ne nécessite pas de matériel sophistiqué (Trèche, 1999), mais elle est assez
fastidieuse et consommatrice de temps. Elle consiste à faire germer les grains jusqu’à
l’apparition d’une pousse. Au Burkina Faso, le dolo, une boisson traditionnelle alcoolisée
généralement à base de sorgho rouge est obtenue par maltage puis fermentation (Traoré et
al., 2004). La figure 1‐14 présente les différentes étapes de production des farines maltées
au Burkina Faso. Elle est constituée des étapes essentielles suivantes: le trempage des
grains, la germination, la maturation, le séchage et la mouture.
Au cours de la germination, il se produit une importante activation de nombreuses enzymes,
dépendant du type de céréale, de la durée de germination, du pH et de la température du
milieu (Cheryan, 1980; Egli et al. 2002). Traoré et al. (2004) ont observé une forte activité α‐
amylasique dans les grains de sorgho rouge comparée à celle observée dans les grains de mil
et de maïs. Cette propriété de la germination est beaucoup utilisée dans la production des
bières et des farines infantiles où de la farine maltée de céréale est ajoutée dans l’objectif
d’accroitre la densité énergétique (Onyeka & Dibia, 2002). L’ajout de farine maltée dans les
bouillies entraine une réduction de la viscosité, et permet ainsi d’augmenter la densité
énergétique et d’améliorer les ingérés énergétiques en bouillie des jeunes enfants (Trèche,
1995). Une amélioration de l’absorption du fer a été rapportée dans certains cas de
traitement des céréales par l’α‐amylase (Hurrell et al., 2002).
La germination entraine une réduction importante des phytates (Greiner, 2002 ; Kayodé et
al., 2007a), ceci est probablement dû à l’activation des phytases endogènes qui dégradent
les phytates libérant ainsi les minéraux (Raboy, 1990). Le mil, le maïs et le sorgho ont une
faible activité phytasique endogène comparé au blé et à l’orge (Egli et al., 2002). Traoré et
al. (2004) ont observé des réductions de 53 %, 67 % et 23 % de la teneur en phytates au
cours du maltage du sorgho rouge, du mil et du maïs respectivement. Afifi et al. (2011) ont
rapporté une baisse de la teneur en phytates allant de 24,9 à 35,3% au cours de la
germination de grains de sorgho
Le maltage entraine une augmentation de 11 %, 7 % et 2 % respectivement de la teneur en
protéines du sorgho rouge, du mil et du maïs (Traoré et al., 2004), une baisse de la teneur en
lipides (Elmaki et al., 1999) et une augmentation de la teneur en cendres des grains de
céréales. La germination entraine une augmentation de la teneur en glucose, fructose
(Nimala et al., 2000). La germination des céréales améliore les teneurs en lysine et en
tryptophane des grains de céréales (Dalby and Tsai, 1976). Les pousses et radicelles formées
au cours de la germination des grains de céréales (sorgho, mil, maïs) contiennent des
composés cyanogènes qui après hydrolyse donne de l’acide cyanhydrique hautement
toxique. Les grains entiers de céréales contiennent initialement de faibles quantités de
composés cyanogènes. Traoré et al. (2004) ont rapporté des teneurs de 38, 46, 34 ppm
respectivement dans le sorgho rouge, le mil et le maïs. A la fin de la germination les teneurs
42
Revue bibliographique
Grains bruts
Trempage (5 à 25 h)
Egouttage
Grains
Mélange à la cendre
Germination (57 à 96 h)
Lavage, égouttage
Grains germés
Maturation (24 à 96 h)
Grains après
maturation
Séchage (32 à 96 h)
Grains séchés
Dégermination manuelle
Grains dégermés
Mouture
Malt
1.2.5.5. Fermentation
La fermentation est une technique ancienne utilisée en Afrique dans l’objectif
d’améliorer la flaveur, la saveur, la qualité sanitaire et la digestibilité des aliments (Nout,
1994 ; Nout et Sarkar, 1999). On distingue différentes catégories de plats fermentés en
Afrique et en Asie (tableau 1‐9), de consistance liquide, semi liquide, solide. Les aliments
fermentés à base de céréales tels que l’ogi et le mawè au Bénin (pâte fermentée non cuite
de maïs), le kenkey au Ghana (pain fermenté cuit de maïs), l’injera en Ethiopie (galette de
teff ou de sorgho fermentée cuite), le poto poto (bouillie fermentée de maïs) au Congo , le
ben‐saalga et le ben‐kida (bouillie fermentée de mil au Burkina Faso), l’ugi (boisson non
alcoolisée de sorgho) et le kisra (pain fermenté) du Soudan, sont bien acceptés et
consommés en grande majorité dans les pays africains (Blandino et al., 2003 ; Oyewole,
1997). A Ouagadougou (Burkina Faso) selon une étude réalisée en 2003, près de 66 % des
ménages consomment les bouillies fermentées de mil, et 53 % des enfants de moins de 5
ans en consomment comme aliment de complément (Mouquet‐Rivier et al, 2008). La
fermentation naturelle est due principalement aux bactéries lactiques, aux levures et aux
moisissures (Nout, 2009). S’agissant de céréales et à l’exclusion de préparations alcoolisées
comme les bières traditionnelles, la fermentation est de type lactique (Blandino et al., 2003 ;
Tou et al., 2006) . La fermentation lactique assure la qualité sanitaire de l’aliment par une
baisse progressive du pH, inhibant le développement de certains pathogènes tels que
Salmonella typhimurium, Escherichia coli, Campylobacter jejuni, Shigella flexneria. La
fermentation, qu’elle soit naturelle ou provoquée (pied de cuve, souches starters) améliore
la qualité nutritionnelle des plats à base de céréales en améliorant la digestibilité de
l’amidon, en réduisant la teneur en facteurs antinutritionnels tels que les phytates, les fibres
et les polyphénols et donc elle améliore la biodisponibilité des minéraux. La dégradation des
phytates va dépendre de l’origine et des caractéristiques des microorganismes présents, de
l’espèce, de la variété et de la durée de fermentation. Les acides organiques baissent le pH
du milieu activant ainsi l’activité des phytases (Teucher et al., 2004). La fermentation
entraîne une activation des phytases endogènes des grains de céréales entrainant une
hydrolyse des phytates (IP6) (Egli et al., 2003 ; Songré‐Ouattara et al., 2008 ; Greffeuille et
al., 2011). Dans le ben‐saalga, une fermentation de 2 à 16 h de la pâte de mil a entrainé des
réductions des teneurs en phytates de 37 à 97 % (Mouquet et al., 2001). Des études
réalisées in vivo par la méthode des isotopes ont montré une amélioration de l’absorption
des minéraux tels que le calcium, le fer, le zinc au cours de la fermentation (Hambidge et al.,
2004 ; Hambidge et al., 2005). L’acide lactique est le principal produit de la fermentation de
la pâte de mil pour la production des bouillies fermentées (Tou et al., 2006).
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Revue bibliographique
Tableau 1‐9 : Aliments fermentés à base de céréales d’Afrique et d’Asie (Nout, 2009)
Céréales Aliments Origine Forme de Micro‐ Impact de la Références
fermentés consom‐ organismes fermentation
mation
Maize Mawè Benin Bouillie, Bactéries Goût, flaveur, Hounhouigan et al.,
(Zea Mays) pâte, pain lactiques acidité, digestibilité 1993b, 1999
levures
Kenkey Ghana Bactéries Goût, flaveur, Amoa et al., 2007
lactiques digestibilité Annan et al., 2003
levures
Sorgho Tchoukout Benin Boisson Levures Alcool, flaveur, goût Kayodé et al.,
(Sorghum ou alcoolisée bactéries acide, digestibilité 2007a, 2007b
bicolor, lactiques
Sorghum Uji Kenya, Bouillie Bactéries Goût flaveur, Mbugua & Nienga,
vulgare Tanzanie épaisse, lactiques digestibilité 1992
Onyango et al.,
2004
jiu Chine Boisson Moisissure, Flaveur, goût, Wang et al., 2008b
alcoolisée bactéries importance Zhang et al., 2007
diverses culturelle et sociale
levures
1.2.5.6. Cuisson
La cuisson est généralement l’étape finale de préparation des plats à base de
céréales. Les différents types de cuisson des plats de céréales sont : la vapeur, l’ébullition, la
friture. La cuisson à la vapeur est appliquée pour des plats comme le couscous. La cuisson
par ébullition se fait dans l’eau, c’est le cas du tô, la cuisson par friture se fait dans l’huile,
c’est le cas du klèklè (plat béninois à base de maïs).
45
Revue bibliographique
La durée de la cuisson est variable selon la céréale et le plat désiré. Les effets de la cuisson
sur la valeur nutritionnelle varient selon le type de céréale, le pH du milieu, la température
et la durée de la cuisson. La déstructuration de l’amidon lors de la cuisson facilite l’accès à
d’autres enzymes comme la pepsine améliorant la digestibilité des protéines. Des travaux
réalisés in vitro (Kurien et al., 1960 ; Maclean et al., 1981) et in vivo (Hamaker et al., 1986)
ont rapporté une réduction de la digestibilité des protéines au cours de la cuisson des grains
entiers de sorgho. Selon Hamaker et al. (1986) au cours de la cuisson des grains entiers de
sorgho, les kafirines, prolamines du sorgho, forment des polymères complexes reliés par des
ponts disulfures qui réduisent la digestibilité des protéines dans le sorgho. Greffeuille et al.
(2011) ont observé une augmentation de la teneur en fibres au cours de la cuisson par
ébullition dans l’eau. Hurrell et al. (2003) ont rapporté sur des études réalisées in vivo que la
cuisson effectuée pour la production des bouillies à base de céréale en industrie et celle
réalisée par les ménages pour la production des galettes n’a pas d’effet sur l’absorption du
fer. La cuisson peut améliorer la biodisponibilité de certaines vitamines telles que la
thiamine, la riboflavine, la vitamine B6, la niacine.
Cependant la cuisson par friture ou la cuisson‐extrusion peut entrainer une réduction de la
valeur biologique des protéines, par la formation de réactions de Maillard, la destruction de
certains acides aminés essentiels tels que la lysine, la méthionine, l’arginine et l’oxydation
des acides aminés sulfurés. Au cours de la cuisson des pertes en vitamines thermolabiles et
hydrosolubles (vitamine C, thiamine, riboflavine) sont observées. Ces pertes sont fonction de
la température appliquée, de la présence d’oxygène, du pH, de la lumière et de la quantité
d’eau utilisée (Erdman et al., 1994). La cuisson‐extrusion entraine une gélatinisation de
l’amidon le rendant facilement accessible à la digestion enzymatique. Selon certains auteurs
la cuisson‐extrusion inactive les phytases, inhibant ainsi la dégradation des phytates
(Sandberg, 1991, Williams et al., 1999). D’autres auteurs comme Watzke (1998) ne
confirment pas ce résultat.
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Revue bibliographique
1.2.6. Quelques plats à base des céréales mil, maïs et sorgho produits au Burkina Faso
Les plats céréaliers consommés au Burkina Faso ont fait l’objet d’un livret de recettes
(Greffeuille et al., 2010). Dans cette partie, seuls les plats tô, bouillie et galettes sont décrits.
Le tableau 1‐10 présente quelques plats céréaliers du Burkina Faso, leur nature et leur
origine céréalière.
1.2.6.1. Tô
Le tô est une pâte semi solide à base de céréales mil (figure 1‐16), maïs ou sorgho
(figure 1‐15). C’est un plat consommé un peu partout en Afrique de l’ouest, Dibou au Benin,
oka‐baba au Nigeria, tô au Burkina Faso. Au Burkina Faso selon les résultats d’une étude sur
la consommation alimentaire réalisée en 2009, le tô représente 80,45 % des plats
consommés dans les ménages (Rapport ENIAM, 2009). Il est appelé « pâte » dans certaines
régions. Le mot tô vient d’une langue locale du Burkina Faso, le bambara. Le tô est
généralement consommé accompagné de sauces à base de légumes‐feuilles, frais ou séchés.
Le tô peut également être délayé dans de l’eau ou du lait donnant du « tô délayé ». Son
diagramme de fabrication (Annexe 1‐1) est généralement constitué de trois étapes‐clés qui
sont le décorticage (mécanique ou manuel), la mouture et la cuisson mais il comporte des
variantes liées à la céréale et aux habitudes de consommation du ménage.
Certains ménages ajoutent un jus acide comme le jus de citron, de tamarin. Selon les études
de Eyzaguirre et al. (2006) l’acidification par seulement la baisse du pH aurait un effet positif
sur la dégradation des molécules de phytates IP6 et IP5. D’autres ménages ajoutent de la
potasse au cours de la préparation du tô. Selon Towo et al. (2003), Eyzaguirre et al. (2006)
l’alcalinisation pourrait occasionner une polymérisation oxydante des tannins condensés et
donc influencer positivement sur l’absorption du fer et du zinc.
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Revue bibliographique
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Revue bibliographique
et une augmentation de l’acidité titrable qui donne un goût acide à la bouillie. L’acidification
assure la qualité sanitaire du produit en inhibant la croissance des bactéries pathogènes
(Nout et al., 1989 ; Odunfa et al., 1985). Cette caractéristique facilite la conservation de ces
bouillies qui sont produites et consommées dans des zones à température élevée favorable
au développement des microorganismes. Au cours de la fermentation lactique c'est‐à‐dire
au cours de la décantation, il se produit une dégradation des phytates (IP6). Mouquet‐Rivier
et al., (2008) ont observé dans les bouillies ben‐saalga une dégradation importante des
phytates, allant d’une teneur de 0,46 g à 0,22 g/100 g de matière sèche soit plus de 50 % des
phytates initiaux dans le grain de mil. De même El Hag et al. (2002) ont observé une
réduction de 50 et 66% respectivement des phytates et des polyphénols après 12 h de
fermentation. La réduction des teneurs en α‐galactosides tels que le raffinose, le stachyose a
été observée au cours de l’étape de trempage due au phénomène de diffusion et à l’activité
des α‐galactosidases. Ceci permet de réduire les problèmes de flatulence causés par ces
glucides indigestibles. La teneur en matière sèche de ce type de bouillie est faible, selon Tou
et al (2007) elle est de 8 ‐10 g/100 ml, (correspondant à 30 kcal/ 100 g de bouillie sans ajout
de sucre), les bouillies ben‐saalga sont pauvres en énergie et en nutriments. Tou et al.
(2006) ont rapporté une viscosité élevée des bouillies avec une valeur moyenne
d’écoulement Bostwick de 137 mm/30s. De même une perte importante de protéines a été
observée dont la teneur diminue de 10,2 g/100 g MS dans les grains à 6 g/100 g MS dans la
bouillie. Ces pertes en matières et en nutriments sont en partie liées à l’étape de filtration.
Cette étape entraine l’élimination de drèches, le germe des graines pourrait faire partie de
ces drèches qui seront données aux animaux.
1.2.6.3. Galettes
Les galettes sont des fritures de pâte fermentée, à base de mil, maïs, sorgho ou riz
ou encore de la combinaison de ces céréales. Le mil est la céréale la plus utilisée pour la
production des galettes. Au Burkina Faso, les galettes sont appelées « massa » en langue
locale mooré, fulfuldé, dioula (figure 1‐20). Tout comme les bouillies fermentées ben‐saalga
et ben‐kida, la production des galettes est une activité commercialisée par des femmes. La
production se fait au niveau du ménage. Le diagramme de production (annexe 1‐3) des
galettes est assez semblable à celui des bouillies fermentées. Les grains décortiqués sont
lavés et trempés pendant une nuit (de 18 h le soir à 5 h le matin). Puis ils sont égouttés avant
d’être broyés finement. La farine obtenue est divisée en 3 fractions égales. La première sert
à la production d’une bouillie épaisse appelée ici « petit tô » dans le diagramme. La 2ième
fraction de farine est ajoutée à la bouillie, certaines productrices la diluent dans de l’eau
avant de l’ajouter. L’ensemble est bien cuit formant une bouillie très épaisse. La 3ième
fraction de farine diluée dans de l’eau chez certaines productrices est bien mélangée à la
bouillie épaisse et l’ensemble est laissé au repos pour fermentation pendant une nuit. Du
sucre peut être ajouté à la pâte fermentée avant friture (figure 1‐17). La friture des galettes
est réalisée dans des poêles en terre cuite, constituées de 20 à 30 puits (figure 1‐18). Dans
chaque puits est introduit une petite quantité d’huile qu’on laisse chauffer d’abord avant
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Revue bibliographique
d’introduire une louchée de pate fermentée qui donnera la galette en fin de cuisson (figure
1‐19). Le diagramme de production des galettes est constitué de plusieurs variantes dues
surtout aux caractéristiques organoleptiques désirées par les consommateurs. Les variantes
notées au niveau du procédé de production des galettes sont surtout observées à l’étape de
fermentation après l’étape mouture. Chez certaines productrices c’est de la bouillie de riz
qui est utilisée, à laquelle est ajoutée la farine issue de la mouture des grains trempés.
Figure 1‐17: pâte fermentée prête pour la Figure 1‐18: Poêle prête pour la friture
production des galettes des galettes
(Ouagadougou, 2011) (Ouagadougou, 2011)
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Revue bibliographique
Le fer et le zinc ont une importance capitale pour l’organisme humain. La déficience
en ces micronutriments a des conséquences néfastes sur la croissance et le développement
des jeunes enfants, et donc indirectement sur le développement des nations. Dans cette
partie seront présentés les points suivants : les fonctions et le métabolisme du fer et du zinc
dans l’organisme, les sources alimentaires de fer et de zinc, la biodisponibilité de ces
minéraux ainsi que les différentes stratégies de lutte contre les carences en fer et en zinc.
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Revue bibliographique
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Revue bibliographique
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Revue bibliographique
Les pertes en zinc se font à travers les urines, la peau, les intestins et sont de l’ordre de 1,5 à
3 mg de pertes par jour. L’excès de zinc entraine une élimination du zinc au niveau fécal par
des diarrhées.
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Revue bibliographique
Tableau 1‐11 : Apports journaliers recommandés en fer (en mg) (FAO/WHO, 2004a)
biodispo‐ Enfant Enfant Femmes Femmes Femmes Hommes
nibilité du de 1 à 3 De 4 à 6 19 à 50 ans enceintes allaitantes de 19 à 50
fer % ans ans ans
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Revue bibliographique
(Fischer et al., 1984). Le tableau 1‐12 présente les besoins journaliers en zinc selon la
biodisponibilité du zinc dans l’alimentation et en fonction de l’âge.
Tableau 1‐12: Apports journaliers recommandés en zinc (en mg). (FAO/WHO 2004b)
Zinc Enfants Enfant de Femmes de Femme Femmes Homme
nd
disponibles de 1 à 3 4 à 6 ans 19 à 50 ans enceinte 2 allaitantes (19 à 50
ans trimestre (6‐12 mois) ans)
50% 2,4 2,9 3 4,2 4,3 4,2
30 % 4,1 4,8 4,9 7,0 7,2 7,0
15 % 8,3 9,6 9,8 14,0 14,4 14,0
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Revue bibliographique
Les carences en zinc sont dues généralement à l’insuffisance des apports en zinc, à la
mauvaise absorption du zinc, à sa faible biodisponibilité dans l’aliment, à l’accroissement des
pertes en zinc et la mauvaise utilisation du zinc absorbée (Solomons and Cousins, 1984). La
malabsorption du zinc peut être causée par une maladie génétique rare appelée
acrodermite, ou d’autres maladies comme le syndrome de malabsorption ou certaines
infections.
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Revue bibliographique
Par définition la biodisponibilité est la proportion de nutriment ingéré utilisée par les
fonctions biologiques vitales de l’organisme (Hurrell, 2002; Fairweather‐Tait et al., 2007). La
biodisponibilité dépend à la fois de l’alimentation et de l’état du sujet.
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Revue bibliographique
Les contaminants liés au sol peuvent avoir un effet inhibiteur sur l’absorption des
micronutriments. Au Moyen Orient, des études ont rapporté des cas de carence en fer et en
zinc liés à la pratique de la géophagie (Prasad et al., 1961 ; Prasad et al., 1991). Les auteurs
Geerligs (2003); Hallberg & Bjorn‐Rasmussen (1981); Kumari (2004) ont rapporté des
contaminations en fer provenant de la poussière du sol, ou des ustensiles de cuisine dans
l’alimentation des populations. La biodisponibilité de ce fer dépend de l’origine de la
contamination (Adish et al., 1999; Hallberg et al., 1981). Par exemple, de faibles taux
d’anémie ont été rapportés en Ethiopie chez les enfants consommant des aliments cuits
dans les pots de terre comparés à ceux observés chez les enfants consommant des aliments
cuits dans des pots en aluminium (Adish et al., 1999), ce qui suggère que le fer provenant
des pots en terre serait hautement biodisponible.
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Revue bibliographique
les plats simples (Kastenmayer et al, 1994). Elles sont encore utilisées par l’équipe de Hurrell
en Suisse : l’influence des protéines du lait sur l’absorption du fer (Hurrell et al., 1989),
l’influence des phytates sur l’absorption du fer dans les bouillies (Hurrell et al., 2003). Les
méthodes isotopiques ont surtout été utilisées pour comprendre la biodisponibilité des
nutriments dans des plats simples (composant unique), ce qui diffère des plats complexes
dans lesquels les interactions sont plus importantes et où il est préférable d’utiliser des
méthodes in vitro (Cook et al., 1991 ; Tidehag et al., 1996).
Les isotopes stables du fer les plus utilisés dans la recherche sont 58Fe and 57Fe.
Cependant l’utilisation des isotopes stables n’est pas sans difficulté. La dose nécessaire
d’isotopes stables à administrer dépend du pool de fer du sujet et augmente
proportionnellement au poids et à la concentration en hémoglobine du sujet (Abrams et al.,
1994 ; Abrams et al., 1996). Des risques d’allergie sont également observés par
administration intraveineuse à de faibles doses d’isotopes stables (<0,5 mg) (McDonald et
al., 1998 ; Friel et al., 1995).
Le modèle humain a permis de mieux comprendre l’effet de la phytase (naturelle ou
ajoutée) dans une alimentation riche en phytates sur la biodisponibilité des minéraux (Brune
et al., 1992; Sandström and Sandberg 1992). Ce modèle ne permet pas cependant de
déterminer la solubilité du minéral dans l’intestin, l’effet des sécrétions gastriques,
pancréatiques et intestinales.
Les isotopes stables sont chers et la méthode requiert une grande quantité d’isotopes. De
plus, la quantification des isotopes stables nécessite l’utilisation de la spectrométrie de
masse. Les isotopes stables sont peu utilisés pour mesurer l’absorption du fer chez l’adulte
mais ils sont utilisés chez les jeunes enfants pour évaluer l’influence de l’acide phytique et de
l’acide ascorbique sur l’absorption du fer de fortification dans l’alimentation de l’enfant
(Davidsson et al., 1994b).
Le deuxième modèle amplement utilisé dans les années 1970 et 1980 dans les études
de la biodisponibilité du fer utilise les animaux. Les animaux utilisés sont le rat, les poussins
et souvent les porcs. Elle se base sur la technique des isotopes ou celle de réplétion de
l’hémoglobine (Pia and Fritz, 1971). Le rat a été initialement le plus utilisé du fait du
rapprochement de certaines réactions du rat à celles de l’homme (Mahoney & Hendricks,
1984). Malgré cela, ce modèle est mal adapté car l’absorption du fer est plus importante
chez le rat que chez l’homme et les effets activateurs et inhibiteurs notés chez l’homme sont
très faibles chez le rat (Reddy et Cook, 1991). Le rat possède une phytase intestinale ayant
une activité 30 fois supérieure à celle de l’homme (Iqbal et al., 1994). L’utilisation de ce
modèle a longtemps fait croire à la bonne absorption du fer dans les protéines du soja à
cause de l’absorption importante du fer chez des rats anémiés (Rotruck and Luhrsen, 1979).
Les méthodes in vivo ont permis de comprendre beaucoup sur les facteurs inhibiteurs et
activateurs de l’absorption des minéraux (Reddy et al., 1991; Siegenberg et al., 1991).
Il est vrai que ces méthodes in vivo ont l’avantage de tenir compte des facteurs inhibiteurs et
activateurs de l’alimentation et du statut du sujet mais elles ont le désavantage d’être
coûteuses en matériel et nécessitent un nombre important d’animaux ou de personnes.
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Revue bibliographique
Pour les méthodes réalisées chez les animaux, l’extrapolation à l’homme rend
l’interprétation difficile et pas très fiable.
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Revue bibliographique
la méthode de Miller et al. (1981) et ceux obtenus in vivo Schricker et al. (1981); Hazell &
Johnson (1987b); Hurrell et al. (1988); Forbes et al. (1989). Parmi les différentes méthodes in
vitro mises au point, la méthode de dialysabilité est la plus utilisée pour prédire la
biodisponibilité des minéraux (Glahn, 1998; Miller et al., 1981).
La méthode de Miller et al. (1981) a connu des évolutions. Wolters et al. (1993) ajoute
après l’étape de dialyse un système de fibre creuse afin de mieux représenter l’idée de
continuité des minéraux absorbés. Wolfgor et al. (2002) proposent l’utilisation d’un système
tampon pour un pH plus stable et des résultats plus répétables. Par la suite, la dialyse a été
remplacée par une centrifugation (Bermejo et al., 2002). La digestibilité in vitro a permis de
mieux comprendre la biodisponibilité des minéraux dans les plats consommés, dans les
aliments fortifiés (Wolfgor et al., 2002) et dans les céréales biofortifiées ainsi que l’effet des
facteurs qui réduisent la biodisponibilité tels que les phytates et les polyphénols (Narasinga
et al., 1982 ; Anand et al., 1995).
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L’inconvénient de cette méthode est qu’elle ne prend pas en compte la régulation du fer par
l’hepcidine.
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1.5.1. Supplémentation
La supplémentation est une stratégie de lutte contre les carences en
micronutriments de court terme, généralement destinée aux groupes à risque tels que les
enfants et les femmes enceintes (Hotz & Brown, 2004). La supplémentation en fer et en
acide folique une fois par semaine chez des femmes en âge de procréer en Asie du Sud a
réduit la carence en fer et amélioré le statut en fer des sujets (Cavalli‐Sforza et al., 2005).
Dans les pays en développement où les femmes ont de faibles réserves en fer, la
supplémentation en fer est conseillée au cours de la grossesse (WHO, 2001).
Chez les jeunes enfants des pays en développement, la supplémentation en fer demande
une attention particulière. Dans les zones où sévit le paludisme, une supplémentation en fer
et en acide folique non ciblée chez des enfants augmenterait le risque d’infections
(Oppenheimer, 2001). En Tanzanie, la supplémentation en fer (12,5 mg /jour) et en acide
folique chez les enfants d’âge préscolaire a augmenté le risque de morbidité et de mortalité
(Sazawal et al., 2006). Dorénavant pour toute supplémentation en fer et en acide folique
orientée sur les enfants, l’OMS recommande une supplémentation ciblée vers des enfants
anémiés et en risque de carence en fer. Aucune supplémentation de routine en zinc n’existe
pour le moment, mais l’OMS et l’UNICEF (2004) recommandent de donner des suppléments
de zinc avec les sels de réhydratation orale administrés aux enfants pour lutter contre les
diarrhées aigues.
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Revue bibliographique
Au Burkina Faso, la supplémentation a été utilisée pour lutter contre les carences en
vitamine A chez les jeunes enfants et contre les carences en fer auprès des femmes
enceintes. Il n’y a pas pour le moment de supplémentation en fer ou en zinc ciblée sur les
jeunes enfants. Cependant une étude menée dans la province de la Nouna a montré une
réduction des cas de diarrhée après l’administration quotidienne de 12,5 mg de sulfate de
zinc à 685 enfants âgés de 6 à 30 mois pendant 6 mois (Garenne et al., 2007).
Le choix du supplément est lié à son coût, à sa biodisponibilité, à sa solubilité, à son goût, et
aux effets secondaires occasionnés par son administration. La biodisponibilité des
suppléments de fer et de zinc dépend du type de supplément et de ces interactions avec les
composants de l’organisme. Les sels de sulfate de fer sont généralement les plus utilisés
comme suppléments oraux du fait de leur biodisponibilité élevée et de leur moindre coût.
Il existe plusieurs sortes de suppléments de zinc : le sulfate de zinc, l’acétate de zinc, le
gluconate de zinc. L’absorption du zinc est meilleure avec les sels de sulfate de zinc et ceux
d’acétate de zinc comparés aux sels de carbonate de zinc (Oelshlegel and Brewer, 1977). Les
suppléments de zinc ont des solubilités différentes dans les solutions aqueuses. Le sulfate de
zinc est très soluble comparé à l’acétate de zinc qui est moins soluble et au carbonate de
zinc et oxyde de zinc qui sont pratiquement insolubles (Budavari et al., 1989). Prasad et al.
(1993) ont rapporté une absorption meilleure des sels de sulfate et d’acétate de zinc et une
faible absorption pour les sels d’oxyde de zinc.
Cette approche n’est pas sans difficultés liées aux problèmes de logistique et de compliance.
Allen (1998) a rapporté un goût inacceptable après l’administration de plus de 3 mg de zinc
sous forme de citrate de zinc.
Plusieurs études in vivo sur des animaux (Sreedhar et al ; 2004 ; Bodiga et al., 2007) et in
vitro (Zago et al., 2000 ; Zago et al., 2001) ont rapporté une compétition entre le zinc et le
fer de supplémentation. Le zinc entre en compétition avec le fer au niveau des membranes
des cellules ou dans les liaisons avec les protéines (Powell, 2000 ; Prassad, 2004). D’autres
études réalisées sur des enfants ont également rapporté une inhibition de l’absorption du
zinc après une supplémentation en fer (Lind et al., 2003 ; Dijkhuizen et al., 2001).
Une supplémentation en calcium aurait également un effet inhibiteur de l’absorption du fer.
Cependant cet effet n’est pas certain, il a été observé sur des plats simples et lors d’une
supplémentation de courte durée (Gleerup et al., 1995).
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Revue bibliographique
1.5.3. Enrichissement
L’enrichissement est défini comme l’addition à un aliment d’un ou plusieurs
nutriments essentiels, normalement contenus ou non dans l’aliment, avec pour objectif de
prévenir ou de corriger une carence en un ou plusieurs nutriments, au sein d’une population
ou de groupes de population spécifiquement vulnérables (FAO/WHO, 1994). C’est une
stratégie à long terme. Elle a été utilisée depuis longtemps dans les pays industrialisés pour
lutter contre les carences en vitamine B (riboflavine, thiamine, niacine) en iode et en fer.
L’iodation du sel a été adoptée au début des années 1920 en Suisse (Burgi et al., 1990) et
aux États‐Unis d’Amérique (Marine et al., 1920). Au début des années 1940, l’enrichissement
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Revue bibliographique
des produits céréaliers a été une pratique courante. Elle est difficilement mise en œuvre au
niveau des pays en développement. Ces dernières années au vu des bons résultats obtenus
dans les programmes d’enrichissement du sucre en vitamine A en Amérique centrale,
l’enrichissement est devenu une option intéressante dans les pays les moins industrialisés
pour lutter contre les carences en micronutriments. L’enrichissement se base sur des
aliments vecteurs couramment utilisés par les populations tels que le lait, l’huile, le sucre, la
farine, le bouillon cube.
De 2003 à 2008, des programmes d’enrichissement du fer dans la farine se sont déroulés en
Afrique du Sud, au Nigéria, au Ghana. Au Burkina Faso et dans d’autres pays de l’Afrique de
l’Ouest, les programmes de fortification à large échelle, ont démarré en 2009. MI
(Micronutrient Initiative), HKI (Hellen Keller International) et l’UNICEF développent depuis
plusieurs années un programme de fortification en vitamine A des huiles, en fer, zinc et
folates des farines de céréales. Mais pour des raisons pratiques et pour un meilleur contrôle,
l’enrichissement se fait généralement dans les farines de céréales produites de manière
centralisée, dans des unités de production industrielle. Ainsi, au Burkina Faso, c’est la farine
de blé qui est fortifiée. On peut s’interroger sur l’efficacité de ce type de stratégie sachant
que les produits à base de blé (le pain principalement) sont consommés surtout en milieu
urbain et sont peu accessibles aux ménages les plus vulnérables.
Le NaFeEDTA a été utilisé comme fortifiant dans du sucre au Guatemala (Viteri et al., 1978),
dans la poudre de curry en Afrique du Sud (Ballot et al., 1989), dans de la sauce de poisson
au Vietman (Huo et al., 2002), dans de la sauce de soja en Chine et dans la farine de maïs au
Kenya (Andang’o, et al., 2007). Au niveau des aliments de complément, des suppléments en
poudres à disperser (sprinkles) ont prouvé leur efficacité au niveau de population cibles
principalement pour le fer (Gibson & Hotz 2000; Davidsson 2003). L’utilisation de poudres
contenant du fer et d’autres micronutriments essentiels au Bangladesh, Cambodge, Ghana,
Haïti a donné de bons résultats sur la réduction de l’anémie au niveau des enfants et à
augmenté les niveaux d’hémoglobine (Zlotkin et al. 2001, 2003a, 2005). Les fortifiants
utilisés pour l’enrichissement du zinc sont généralement l’oxyde de zinc et le sulfate de zinc.
Plusieurs facteurs entravent l’efficacité des programmes d’enrichissement dans les pays en
développement: le faible pouvoir d’achat des populations, le coût élevé des matières
premières, la consommation limitée de ces produits enrichis au niveau de la population. Des
difficultés existent également sur le choix de l’aliment vecteur et du type de supplément à
utiliser. La principale difficulté de l’enrichissement dans les pays en développement est liée
aux choix de l’aliment vecteur notamment un aliment produit à l’échelle industrielle, tout se
fait au niveau des ménages.
L’enrichissement des aliments en fer est plus difficile comparé à celui de l’iode dans le sel ou
de celui de la vitamine A dans l’huile. En effet la plupart des composés de fer sont solubles
dans l’eau ou dans l’acide (tableau 1‐15) et réagissent avec des composants de l’aliment
entrainant ainsi des modifications de la couleur, de la flaveur ou une oxydation des lipides
(Hurrell, 2002). Le choix du composé ferrique et du type de fortification est fonction de
l’aliment vecteur, des besoins en fer de la population ciblée et de la biodisponibilité du fer
73
Revue bibliographique
dans l’aliment. Pour une fortification en fer de masse, la farine des céréales est
généralement utilisée comme aliment vecteur, bien que l’absorption du fer soit faible dans
les farines de céréales à cause de la présence de phytates et d’autres facteurs inhibiteurs
(Hurrell et al., 2002 ; Hurrell et al., 2004). Selon leur biodisponibilité, les fortifiants ferreux
recommandés par l’OMS (WHO, 2006) sont le sulfate ou le fumarate ferreux, ou le
pyrophosphate ferrique. Les fortifiants ferreux ont une faible biodisponibilité, seulement
15 % du fer est absorbé (Hallberg and Rossander‐Hulthèn, 1991).
L’enrichissement d’un même aliment à la fois en fer et en zinc pourrait entrainer une
compétition entre les minéraux. Solomons et al., (1981) ont observé une inhibition de
l’absorption du zinc, un ratio molaire fer/zinc égal à 1 inhibe l’absorption et la circulation
sanguine du zinc. D’autres auteurs comme Lonnerdal et al. (2000) soutiennent qu’il n’y a pas
d’effet négatif du fer sur l’absorption du zinc s’ils sont apportés en quantités égales. De
faibles risques d’interactions ont été rapportés en cas de fortification de micronutriments
dans les aliments d’origine végétale.
Selon Berger (2003), le succès d’un programme d’enrichissement requiert une volonté
politique affirmée et la collaboration du secteur privé, des scientifiques, des
consommateurs, des agences internationales et des ONG.
74
Revue bibliographique
Tableau 1‐15 : Principales formes de fer utilisées en fortification (Hurrell et al., 2002)
Composés en fer Quantités de fer (%) Biodisponibilité (%) Aliments
communément
enrichis
Solubles dans l’eau
Sulfate ferreux‐7H20 20 100 Aliments pour
nourrissons, pain,
Gluconate ferreux 12 89 pâtes
Lactate ferreux 19 100
Citrate d’ammonium 18
ferrique
Sulfate d’ammonium 14
ferreux
Peu solubles dans l’eau/soluble dans l’acide dilué
Fumarate ferreux 33 100 céréales pour enfants
Succinate ferreux 35 92 Poudres chocolatées
Saccharate ferrique 10 74
Glycerophosphate ferrique 15
Citrate ferrreux 24 74
Tartrate ferreux 22 62
Insoluble dans l’eau/peu soluble dans l’acide dilué
Pyrophosphate ferrique 25 21‐74 Céréales pour enfants
Orthophosphate ferrique 28 25‐32 Poudres chocolatées
Fer électrolytique 97 75 Farine de blé,
céréales
1.5.4. Biofortification
La supplémentation, l’enrichissement, la diversification alimentaire ont permis de
réduire la morbidité et la mortalité dues aux carences en micronutriments. Cependant
l’efficacité de ces stratégies reste insuffisante pour des raisons liées au coût, à la compliance,
au problème de logistique, etc.. En Inde, un programme de lutte contre l’anémie mis en
place depuis 1970 n’a pas eu un réel impact sur les populations du fait de problèmes de
management, de logistique, de compliance (Vijayaraghavan, 2002). Plusieurs des
interventions ont été bloquées pour des questions d’argent.
La biofortification est une approche alternative à long terme qui consiste à améliorer les
teneurs en micronutriments biodisponibles des aliments de base. Elle se fait par sélection
variétale classique, par modifications génétiques (OGM) ou par des pratiques agriculturales
telles que la fertilisation du sol en un minéral donné (Hotz, 2009). La sélection variétale a
permis d’augmenter les teneurs en zinc des grains de haricot (Phaseolus vulgaris L.), de riz,
du blé, du maïs (Welch & Graham, 2004) sans baisse de rendement des grains. Cependant
75
Revue bibliographique
l’effet des procédés sur la rétention et la biodisponibilité de ce zinc ne sont pas encore
évalués.
Les techniques de marquages moléculaires ont rendu possible l’identification chez certains
végétaux du matériel génétique contrôlant les teneurs en nutriments et anti‐nutriments, de
sorte qu’il est aujourd’hui possible d’effectuer des sélections variétales en fonction de ces
critères (Kennedy et al., 2003). Briat et al. (2010) ont rapporté une augmentation de la
teneur en fer en augmentant la teneur en phytoferritine dans une variété de riz. Raboy
(2000) a observé une réduction de la teneur en phytates de 2 à 3 fois dans des variétés
génotypiques de maïs, d’orge et de riz comparée à la teneur en phytates des variétés
sauvages. Dans les plats constitués uniquement de céréales, l’augmentation de l’absorption
du fer nécessiterait une réduction de près de 90 % de la teneur en phytates (Hallberg et al.,
1989). Des études réalisées in vivo à partir d’isotopes stables ont montré une augmentation
de l’absorption du zinc chez des adultes ayant consommé de la polenta ou des tortillas faits à
partir de variétés hybrides de maïs à faibles teneurs en phytates comparées aux teneurs en
phytates des variétés sauvages ou normales (Hambidge et al., 2004).
Des essais ont été pratiqués en Turquie sur l’optimisation de la teneur en zinc dans les
aliments de base des populations tels que le maïs, le blé, le sorgho par la fertilisation du sol
en zinc (Yilmaz et al., 1997). Lucca et al. (2001) ont diminué les teneurs en phytates du riz en
introduisant un gène codant pour une phytase de l’Aspergillus fumigatus.
Dans les pays en développement où les céréales sont le plus souvent décortiquées avant
d’être consommées entrainant une élimination importante du fer, il semble difficile
d’améliorer les teneurs en fer biodisponibles par la seule sélection variétale. La modification
génétique pourrait être une voie plus efficace pour augmenter les teneurs en fer
(Zimmermann et al., 2002, Lonnerdal, 2003)
Aussi de grands programmes de recherche comme Harvest Plus menés par des organismes
internationaux (CGIAR, CIAT et IFPRI, ICRISAT) ont pour objectif la mise au point de variétés
biofortifiées pour lutter contre les carences en micronutriments. Ils se concentrent sur trois
micronutriments d’importance cruciale, et reconnus par l’OMS comme étant les plus
limitants dans les régimes alimentaires des populations pauvres : la vitamine A, le fer et le
zinc. Cette stratégie a permis la mise au point de différentes variétés telles que le maïs riche
en protéine, le manioc et la patate douce riche en carotène, le riz riche en fer, le riz riche en
vitamine A (IFPRI, 2002). Présentement au Burkina Faso, des fortes campagnes de
sensibilisation sur la consommation de la patate douce enrichie en vitamine A à chair orange
sont en cours dans tout le pays. La patate douce à chair orange est un exemple
d’amélioration du statut en vitamine A à travers la biofortification. Cependant, la patate
douce à chair orange est traditionnellement peu consommée par les populations, et son
adoption rencontre des difficultés.
76
Revue bibliographique
77
Revue bibliographique
Tableau 1‐16: Influence des procédés utilisés au niveau des ménages sur la biodisponibilité
des nutriments des aliments d’origine végétale (Gibson et al., 2006)
Procédés Influences majeures Conséquences nutritionnelles
Procédé Libère les vitamines liées à des Améliore :
thermique complexes à faible digestibilité ‐ biodisponibilité de la
Inactive les facteurs sensibles à la vitamine B6, niacine, folate,
chaleur caroténoides, thiamine, iode, zinc,
Dégrade les phytates mais en fer, calcium
fonction de la température ‐ digestibilité des protéines et
Gélatinise l’amidon de l’amidon
Friture Induit des réactions de Maillard dans Détruit les acides aminés
les aliments contenant du sucre. essentiels : lysine, arginine,
méthionine, réduit la digestibilité et
la qualité des protéines.
Cuisson Réduit les teneurs en oxalate Augmente l’absorption du calcium
ébullition
Germination Augmente : activité phytasique par Induit l’hydrolyse des phytates et
l’activation de phytases, activité α‐ augmente l’absorption du fer, du
amylasique des céréales, réduit les zinc et du magnésium, facilite la
teneurs en polyphénols des légumes digestion de l’amidon
Décorticage Réduit les teneurs en phytates selon Augmente la biodisponibilité du
leur localisation zinc, du calcium et du fer bien qu’il
ait aussi diminution des teneurs en
ces minéraux.
Fermentation Induit l’hydrolyse des phytates par Augmente la biodisponibilité du
microbienne les phytases zinc, du calcium et du fer,
Augmente les teneurs en acides Améliore la qualité des protéines
organiques dans le maïs, les légumes et les
Détruit les inhibiteurs des protéines grains de céréales.
78
Matériels et méthodes
79
Matériels et méthodes
80
Matériels et méthodes
Le travail réalisé dans le cadre de cette thèse a comporté 2 volets. Le premier avait
pour but de déterminer la contribution des plats céréaliers à la nutrition des jeunes enfants
du Burkina Faso. Pour cela, des enquêtes de consommation alimentaire ont été réalisées
auprès d’enfants âgés de 6 mois à 36 mois. Le deuxième volet s’intéressait aux effets des
procédés de transformation primaire des céréales et de préparation de plats traditionnels
céréaliers sur leurs teneurs en fer, en zinc et en facteurs réduisant leur biodisponibilité, ainsi
que la bioaccessibilité de ces micronutriments évaluée par des méthodes in vitro. Les
différents matériels utilisés, les protocoles des études réalisées et les méthodes analytiques
et statistiques employées sont décrits dans ce chapitre.
2.1. Matériels
Le matériel végétal utilisé est constitué de céréales : mil, sorgho et maïs.
81
Matériels et méthodes
2.2.1. Enquêtes de consommation alimentaire auprès des jeunes enfants au Burkina Faso
La situation alimentaire et nutritionnelle des jeunes enfants du Burkina Faso a été
appréciée sur différents sites à partir d’enquêtes de consommation alimentaire par pesées
et de mesures anthropométriques. L’étude s’est déroulée dans trois zones agro‐écologiques
différentes, au nord, au centre et à l’ouest du pays, de Janvier à Avril 2009. Les pratiques et
la consommation alimentaire des enfants de 6 à 36 mois ont été appréciées dans les
ménages à l’aide de questionnaires administrés aux personnes qui s’occupent des enfants.
Une mesure des ingérés de l’enfant sur une journée a permis d’estimer les apports en
énergie et en nutriments à partir de l’alimentation chez les enfants enquêtés. Les mesures
anthropométriques ont permis d’évaluer l’état nutritionnel de notre échantillon et de
calculer les pourcentages de maigreur, de retard de croissance et d’insuffisance pondérale.
Le protocole d’enquête, élaboré en partenariat entre les équipes IRD‐Nutripass et
IRSAT‐DTA, a été approuvé par le comité d’éthique pour la recherche en santé du ministère
de la santé du Burkina Faso. Les enquêtes au centre et à l’ouest ont été réalisées sous la
supervision de Barbara Baille, ingénieur d’étude IRD, et Julien Rougerie (Rougerie, 2009),
étudiant en stage de master IRD et j’ai pour ma part supervisé la réalisation des enquêtes au
nord.
82
Matériels et méthodes
Hauts‐
Ouagadougou
bassins
Cascades Komsilga
Figure 2.1 : Carte des différentes régions du Burkina Faso indiquant les sites d’enquête.
2.2.1.2. Echantillonnage
L’enquête a été menée auprès de 630 enfants âgés de 6 mois à 36 mois, répartis en 3
classes d’âge : 6‐11 mois, 12‐23 mois et 24‐35 mois. 105 enfants ont été enquêtés sur
chacun des 6 sites, avec 35 enfants par classe d’âge. Les enfants ont été sélectionnés de
façon aléatoire sur chaque site en respectant les critères d’éligibilité. Ces critères étaient que
l’enfant ait commencé à recevoir des aliments autres que le lait maternel et qu’il ne souffre
pas de malnutrition sévère (voir fiche d’éligibilité en annexe 2‐1).
A Ouagadougou et à Bobo‐Dioulasso, les ménages ont été choisis à partir de coordonnées
GPS de 35 points (+ 15 points supplémentaires) tirés au sort sur des cartes électroniques. A
Ouagadougou, le tirage au sort a été effectué sur une liste de 1000 ménages réalisée lors
d’une enquête de consommation alimentaire précédente (Becquey, 2010). Les coordonnées
GPS de tous les ménages étaient déjà disponibles. A chaque point GPS, le premier ménage
enquêté était celui se trouvant le plus proche. Plusieurs ménages ont été visités aux
alentours de ce point de façon à trouver 3 ménages ayant chacun un enfant de l’une des
trois classes d’âge. Lorsqu’il n’y avait pas d’enfant éligible dans un ménage, un autre, situé
dans la direction désignée par un stylo lancé en l’air, a été visité. Si dans un même ménage,
plusieurs enfants étaient éligibles, l’un d’eux a été désigné par tirage au sort. Lorsque le
quartier correspondant au point GPS n’était pas habité, le point GPS suivant sur la liste des
35 (+15) points retenus était visité.
A Dori, des registres de recensement des quartiers ont été utilisés pour réaliser un tirage au
sort des ménages à enquêter. S’il n’y avait pas d’enfant éligible dans le ménage choisi, le
ménage suivant sur la liste des tirés au sort était visité.
83
Matériels et méthodes
84
Matériels et méthodes
moyenne a été établie à partir d’un minimum de trois observations de ce plat auprès de
restauratrices. Lorsque les plats avaient été préparés la veille, il était demandé à la personne
ayant fait le plat un rappel des ingrédients et une estimation de leur quantité. L’enquêteur
restait dans le ménage du lever de l’enfant jusqu’à son coucher. Les informations relatives
aux mesures des ingérés ont été notées dans la fiche de questionnaire de mesures des
ingérés (Annexe 2‐3).
Le choix de cette technique d’évaluation des ingérés de l’enfant, très lourde, s’est appuyé
sur les résultats d’étude comparative de la méthode de mesure des ingérés par pesée à celle
du rappel de 24 h (Baille, 2008). Cette étude réalisée en 2008 à Ouagadougou a comparé les
deux méthodes chez 60 enfants de 12 à 59 mois. Les résultats obtenus par les deux
méthodes étaient assez différents, le rappel de 24 h donnant des apports en fer, zinc,
énergie plus faibles et dans certains cas des apports en vitamine A et vitamine C plus élevés.
Ceci peut s’expliquer par des oublis de la mère ou un complexe de dire réellement ce que
l’enfant a consommé ou encore tout simplement une mésestimation des quantités d’aliment
ingérées par l’enfant. En effet, au Burkina Faso, les enfants de cet âge sont généralement
servis dans la même assiette que celle de leur mère et mangent à la main, ce qui rend
difficile l’estimation des quantités ingérées.
Des prélèvements d’environ 20 g ont été faits sur les différents plats pour la détermination
de leur teneur en matière sèche (TMS). Pour les plats non homogènes constitués de
poissons, ou de viande par exemple, l’échantillon prélevé devait contenir un nombre de
morceaux proportionnels à la composition du plat. Les échantillons prélevés étaient placés
dans des pots en plastique fermés et étiquetés puis gardés dans une glacière jusqu’au
laboratoire où étaient réalisées les analyses de TMS.
2.2.1.6. Questionnaires
Les différents questionnaires de l’enquête ont été administrés à la personne qui
s’occupe de l’enfant, la mère, dans la majorité des cas. Chaque ménage à enquêter est
prévenu la veille par l’enquêteur et est informé du travail qui sera réalisé. En cas
d’indisponibilité du ménage, un autre jour était fixé pour l’enquête de cet enfant. L’enquête
se déroulait de 6 h à 21 h. Des questionnaires de fréquence ont également été utilisés et
portaient sur les aliments consommés par l’enfant la semaine précédant le jour de
l’enquête. Les mesures d’ingérés ont été réalisées sur les aliments consommés par l’enfant
le jour de l’enquête et les mesures anthropométriques ont été faites sur l’enfant le jour de
l’enquête.
Questionnaire portant sur les pratiques alimentaires (Annexe 2‐4) : il sert à recueillir les
informations relatives aux pratiques d’allaitement, et les aliments de complément
consommés par l’enfant depuis sa naissance. Ce questionnaire visait à mieux connaitre les
comportements de la mère face à l’alimentation de l’enfant, les interdits religieux et
culturels ainsi que les habitudes alimentaires.
85
Matériels et méthodes
86
Matériels et méthodes
Mesures anthropométriques : chaque enfant enquêté a été pesé et mesuré afin d’évaluer
son état nutritionnel. Les mesures ont été répétées 3 fois et ont été effectuées entre le
repas du matin et celui de midi. Les enfants ont été pesés avec le minimum de vêtements à
l’aide d’une balance Salter (précision 100 g, portée 25 kg)
La taille des enfants a été mesurée avec une microtoise précise au mm près. La toise utilisée
est en bois et équipée d’un mètre ruban. Les enfants de moins de 2 ans ont été mesurés
couchés. Les enfants de 2 ans et plus sont mesurés debout. La mesure est faite sans
chaussures. La taille est lue avec une précision de 1 mm. La fiche de recueil des données
anthropométrique est présentée en annexe 2‐8 sur le questionnaire portant sur l’enfant.
87
Matériels et méthodes
l’adapter, ces changements ont été effectués. Un pré‐test a ensuite été réalisé dans la ville
de Dori. 2 superviseurs, l’un de Ouagadougou et l’autre de Dori ont également été recrutés.
Données anthropométriques
Les données anthropométriques ont été traitées à l’aide du logiciel WHO Anthro 3.0.1 (OMS
2009). L’objectif est de déterminer l’état nutritionnel des jeunes enfants enquêtés. Les Z‐
scores des indices poids‐pour‐taille, taille‐pour‐âge, poids‐pour‐âge caractérisant
respectivement la maigreur, le retard de croissance et l’insuffisance pondérale ont été
déterminés. Un Z‐score de l’indice < – 2ET indique un état modéré, et un Z‐score de l’indice
<‐3ET un état sévère.
Seules 4 valeurs aberrantes correspondant à des z‐scores taille‐pour‐âge <‐6 (« flag »
indiqués par Anthro) ont été détectées et les données des enfants correspondants ont été
éliminées pour le calcul de la prévalence de retard de croissance.
88
Matériels et méthodes
partir des aliments de complément consommé par un enfant, IEAC a été obtenu par la
formule suivante :
IEAC=∑
L’apport journalier pour les nutriments à partir des aliments de compléments a été obtenu
selon les mêmes formules, en utilisant les teneurs en nutriments de chaque ingrédient
indiquées par la table de composition des aliments.
Pour les enfants allaités, les quantités de lait maternel ingérées au cours de la journée de
mesure des ingérés n’ont pas pu être mesurées, les apports énergétiques du lait maternel
IELM ont été pris en compte en utilisant les données OMS (1998) de valeur énergétique du
lait maternel ainsi que de quantités moyennes de lait consommée par les enfants à
différents âges dans les pays en développement (annexe 2‐10). Ainsi les ingérés
énergétiques journaliers totaux IETotal ont été calculés selon la formule suivante :
IETotal= ∑
Les apports journaliers totaux pour les nutriments ont été obtenus selon les mêmes
formules, utilisant les données de composition du lait maternel (OMS, 1998).
Le taux de couverture des apports journaliers recommandés est calculé comme le ratio des
apports journaliers pour chaque enfant + apports journaliers à partir du lait maternel (si
l’enfant est allaité) sur les besoins énergétiques moyens ou les apports de sécurité pour les
nutriments proposés par la FAO et l’OMS (FAO/OMS, 2004) et multiplié par 100, selon la
formule suivante :
/
Taux de couverture énergie/nutriment % =
é /
Les valeurs utilisées pour les apports journaliers recommandés (besoins moyens pour
l’énergie et apports de sécurité pour les nutriments) sont présentés en annexe (2‐11).
Les ingérés ont été comparés aux apports recommandés pour les enfants de la tranche d’âge
correspondante (FAO/WHO, 2004 et 2007 ; Dewey et Brown 2003).
89
Matériels et méthodes
Ouagadougou et à Komsilga dans un livret de recettes dont je suis coauteur (Greffeuille et al,
2011).
A Ouagadougou en Janvier 2010 dans les zones périphériques des suivis des productions de
tô dans les ménages ont été réalisés. L’objectif de ce suivi est de déterminer les variabilités
de production du tô et d’élaborer un diagramme de production du tô au laboratoire.
2.2.3. Effet des décorticages traditionnels des grains sur les teneurs en micronutriments
et en facteurs limitant la biodisponibilité des nutriments
L’objectif de cette étude était d’évaluer les effets des décorticages traditionnels,
manuels ou mécaniques, réalisés par les ménages sur les teneurs en fer et en zinc des grains
de mil et de sorgho. Une comparaison a été réalisée avec un décorticage abrasif réalisé au
laboratoire. Les matières premières de cette étude sont le mil et le sorgho biofortifiés ou
non de la récolte de l’année 2009. Le protocole expérimental de l’étude est schématisé en
figure 2.3.
90
Matériels et méthodes
Décorticage au laboratoire
Environ cent kg de grains de chacune des variétés, ont été triés et lavés, et divisés en
lots de 10 kg. Cinq lots ont été décortiqués manuellement au pilon et au mortier par cinq
femmes différentes de Ouagadougou ayant l’habitude d’utiliser ce procédé de décorticage.
Cinq autres lots ont été décortiqués mécaniquement avec un décortiqueur Engelberg dans
cinq ateliers de décorticage différents de la ville, par des opérateurs laissés à leurs habitudes
pour l’humidification des grains afin de faciliter l’opération. Après chaque décorticage, 1 kg
de grains décortiqués a été lavé et séché à l’étuve (50°C) en vue des analyses biochimiques
ultérieures.
Le décorticage au laboratoire est effectué avec un décortiqueur abrasif de type TADD
(Tangential Abrasive Dehulling Device) (Venables Machine Works Ltd, Saskatoon,
Saskatchevan, Canada). Il a été réalisé dans un laboratoire du CIRAD à Montpellier. Afin de
se rapprocher au mieux du niveau d’humidification des grains observés dans les ateliers de
décorticage mécanique à Ouagadougou et de standardiser les conditions opératoires, la
teneur en eau des grains a été ajustée à 10 %. Après ajout du volume d’eau calculé, le flacon
contenant les grains est fermé hermétiquement et est agité à la vitesse de 30 rotations par
minute à l’aide d’un agitateur rotatif (Reax 2, Heidolph, Schwabach, Allemagne) pendant une
nuit à 20°C.
Pour obtenir 100 g de grains à une TMS de 90 g/100 g, la quantité d’eau ajoutée a été
calculée de la manière suivante :
Quantité d’eau à ajouter= 100 ‐ 100/TMSi*90
TMSi= TMS initiale des grains
91
Matériels et méthodes
Les décorticages ont été réalisés pendant des durées différentes allant de 30 s à 9 ou 12 min
selon la dureté des grains. A chaque essai, 20 g de grains sont introduits dans les
compartiments du TADD. Les expérimentations ont été répétées 3 fois pour chaque durée
de décorticage et chaque variété.
2.2.4. Effet de la mouture sur la teneur et la bioaccessibilité du fer et du zinc des farines
de mil, sorgho et maïs et recherche des sources de contamination en fer
Pour cette étude qui vise non seulement à déterminer l’effet de la mouture sur les
teneurs en fer et en zinc des grains mais aussi à identifier les sources de contamination en
fer au cours de la transformation des grains en farine, le matériel végétal issu de l’étude du
décorticage a été utilisé. Trois des cinq lots de grains décortiqués manuellement et
mécaniquement ont servi pour cette nouvelle étude. Ils ont d’abord été lavés à l’eau
potable, rincés avec de l’eau déminéralisée puis séchés dans une étuve à 50°C. Chacun des 3
lots de grains décortiqués manuellement a ensuite été divisé en 4 parts et 1 kg de chacune
des parts a été broyé soit manuellement au mortier et au pilon, soit mécaniquement avec un
92
Matériels et méthodes
broyeur à meules en fer ou un broyeur à meules en corindon, soit encore au laboratoire avec
le broyeur IKA M20. Le même protocole de broyage a été appliqué aux 3 lots de grains
décortiqués mécaniquement, la seule différence étant que les lots ont été divisés en 3 parts
puisque le broyage mécanique n’est traditionnellement jamais réalisé après un décorticage
manuel. Le protocole expérimental de l’étude de mouture est schématisé sur la figure 2.4.
Les différentes farines obtenues sont séchées à 45°C, tamisées à 500 µm et conservées à 4°C
pour les différentes analyses biochimiques ultérieures.
Division de
chaque lot en 4 Broyage manuel
parts
Broyage de contrôle
1 lot de 1kg
sur le terrain
au laboratoire
La biodisponibilité des nutriments se mesurant dans des aliments « tels que consommés », le
tô a été choisi comme aliment « type » pour évaluer la bioaccessibilité du fer et du zinc dans
des aliments préparés à partir des farines issues de l’étude sur la mouture.
93
Matériels et méthodes
Les teneurs en fer, zinc et phytate ont été déterminées dans les différentes farines
obtenues après mouture et la bioaccessibilité du fer et du zinc a été mesurée sur les tôs
préparés avec les mêmes farines, immédiatement après leur préparation.
94
Matériels et méthodes
Eau (40 g)
Eau (140 g)
Mélange
Jus de tamarin
Chauffage à
ébullition Suspension de farine
(2mn)
Cuisson
(2 min)
Bouillie légère
Cuisson
(2min)
Cuisson
(1 min)
Tô acidifié Tô
Ingrédient optionnel
95
Matériels et méthodes
96
Matériels et méthodes
97
Matériels et méthodes
Mil Gampèla
Bouillie
J1
Mil GB8735
J3
Grains entiers Mil Tabi
J5
Sorgho Fibmigou
J7
Sorgho Tiéblé
Tô
Sorgho Fibmigou
J2
Sorgho Tiéblé
J4
Mil GB8735
J8
Galettes
Mil Tabi
Plat
98
Matériels et méthodes
99
Matériels et méthodes
100
Matériels et méthodes
101
Matériels et méthodes
4°C avant d’être minéralisés pour le dosage du fer et du zinc. La fraction restante dans le
tube est le digesta intestinal. Un aliquot de chaque digesta intestinal est prélevé puis
centrifugé à 26 000 g à 4°C pendant 15 min afin de séparer les fractions minérales soluble
(surnageant) et insoluble (culot). A chaque étape, les masses des différentes fractions
(digesta gastrique, digesta intestinal, dialysat) sont mesurées précisément. Leurs teneurs en
fer et en zinc ainsi que leurs TMS sont déterminées selon les méthodes décrites aux
paragraphes 2.3 6 et 2.3.2.
Les pourcentages des différentes fractions minérales sont exprimées par rapport à la somme
des quantités de minéral retrouvées dans le surnageant, le culot et le dialysat et sont
calculées de la manière suivante :
102
Matériels et méthodes
D
O
Amylase Aliment « as eaten » S Minéraux
A totaux
G
E
5-10 mi n.
Pepsine
D
1h O Minéraux
Digesta gastrique S après la
A digestion
G gastrique
E
3 rép étitions
+
Membrane de dialyse
30 m in.
Pancréatine-bile
2h D
O
S
Digesta Dialysat A Minéraux
Intestinal G dialysables
E
CE NTRIFU GATION
Minéraux
solubles
D non
O dialysable
Culot Surnageant S
A
G Minéraux
E non
solubles
non
dialysables
103
Matériels et méthodes
Pour le traitement des données d’analyse sensorielle, 3 tests statistiques ont été
utilisés.
L’analyse de variance pour les résultats des tests hédoniques afin de déterminer les
différences de notation des différents plats. Elle a été réalisée à l’aide du logiciel
STATGRAPHICS PLUS version 5.0.
Le test de Friedman suivi le cas échéant d’un test de comparaison multiple sur les sommes
des rangs des produits a été utilisé pour traiter les données des tests de préférence (Danzart,
1990). Ces tests ont été réalisés à l’aide d’Excel 2007.
104
Résultats
Chapitre 3. Résultats
105
Résultats
106
Résultats
107
Résultats
les plus élevées. Ainsi, l’état nutritionnel des enfants enquêtés semble cohérent avec ce qui
a été observé récemment à l’échelle nationale.
108
Résultats
Total (enfants enquêtés) 105 105 104 105 105 104 628
Sexe (%) Garçons 50,5 51,4 59,6 51,4 51,4 54,8 53,2
Filles 49,5 48,6 40,4 48,6 48,6 45,2 46,8
Effectif/Site 6‐11 35 36 35 35 36 32 209
12‐23 36 36 34 35 35 35 211
24‐35 34 33 35 35 34 37 208
Age (mois) Moyenne ± ET 6‐11 8,6 ± 2,1 8,5 ± 1,7 9,5 ± 1,6 8,6 ± 1,7 9,1 ± 1,6 9,3 ± 1,6 8,9 ± 1,7
12‐23 18,1 ± 3,1 18,9 ± 3,2 19,1 ± 3,4 18,2 ± 2,7 17,6 ± 2,7 17,3 ± 3,7 18,2 ± 3,2
24‐35 30,1 ± 2,8 1,6 ± 0,5 30,5 ± 3,8 30,4 ± 3,2 28,8 ± 2,7 27,8 ± 1,9 29,7 ± 3,1
Taille (cm) Moyenne ± ET 6‐11 69,3 ± 3,0 68,3 ± 3,7 71,1 ± 3,7 67,4 ± 3,7 69,8 ± 3,9 68,2 ± 3,0 69,0 ± 3,7
12‐23 78,8 ± 6,1 77,4 ± 4,4 78,7 ± 4,5 76,7 ± 4,7 78,0 ± 4,4 75,9 ± 5 9 77,6 ± 5,1
24‐35 87,1 ± 4,7 84,3 ± 3,9 86,7 ± 3,1 84,5 ± 3,4 82,8 ± 4,7 82,4 ± 4,5 84,6 ± 4,4
Effectifs d’enfants allaités vs 6‐11 34/1 36/0 35/0 35/0 36/32 32/0 208/1
non allaités 12‐23 25/11 32/4 24/10 34/1 25/10 22/32 165/46
24‐35 1/33 4/29 2/33 7/28 3/31 6/24 23/185
109
Résultats
Tableau 3.1.2 : Z‐scores et prévalences de la malnutrition au Burkina Faso chez les jeunes enfants enquêtés (référence de croissance OMS, 2006)
6‐11 12‐23 24‐35 Total EDS (2011)
Moy ± ET % <‐2 Moy ± ET % <‐2 Moy ± ET % <‐2 Moy ± ET % <‐2 % <‐2
Poids/Taille (Maigreur)
Ouaga ‐0,37 ± 1,32 2,9 ‐0,40 ± 1,16 5,6 ‐0,51 ± 1,10 8,6 ‐0,43 ± 1,19 5,7 17,1
Bobo 0,09 ± 1,23 5,6 ‐0,99 ± 1,37 20,6 ‐0,14 ± 0,86 2,9 ‐0,34 ± 1,25 9,5
Dori ‐1,05 ± 1,18 22,9 ‐0,60 ± 1,36 23,5 ‐0,26 ± 1,12 14,9 ‐0,64 ± 1,26 17,5
Komsilga ‐0,68 ± 1,12 11,1 ‐1,09 ± 1,40 19,4 ‐0,64 ± 0,77 0,0 ‐0,81 ± 1,14 10,5
Kokorowé ‐0,78 ± 1,20 16,7 ‐0,89 ± 0,77 9,1 ‐0,34 ± 1,02 2,7 ‐0,66 ± 1,04 9,5
Bombofa ‐1,17 ± 1,28 27,3 ‐0,90 ± 1,06 16,7 ‐0,28 ± 0,94 0,0 ‐0,76 ± 1,15 14,3
Urbain ‐0,43 ± 1,32 10,4 ‐0,66 ± 1,31 15,6 ‐0,30 ± 1,04 6,1 ‐0,46 ± 1,23 10,8 14,5
Rural ‐0,87 ± 1,20 18,1 ‐0,96 ± 1,11 14,8 ‐0,41 ± 0,92 1,0 ‐0,74 ± 1,11 11,4 15,7
Total ‐0,65 ± 1,28 14,2 ‐0,81 ± 1,22 15,7 ‐0,36± 0,98 3,3 ‐0,60 ± 1,18 11,1 15,5
Taille/âge (Retard de croissance)
Ouaga ‐0,43 ± 0,85 2,9 ‐0,93 ± 1,94 19,4 ‐1,27 ± 1,25 22,9 ‐0,88 ± 1,46 15,1 18,0
Bobo ‐0,28 ± 1,66 14,3 ‐1,34 ± 1,22 23,5 ‐1,46 ± 0,82 31,4 ‐1,02 ± 1,38 23,1
Dori ‐0,51 ± 1,61 8,6 ‐1,17 ± 1,44 29,4 ‐2,14 ± 1,40 39,4 ‐1,27 ± 1,62 28,4
Komsilga ‐0,90 ± 1,48 19,4 ‐1,78 ± 1,56 38,9 ‐1,97 ± 1,12 57,6 ‐1,54 ± 1,47 38,1
Kokorowé ‐1,31 ± 1,52 30,6 ‐1,74 ± 1,73 45,5 ‐2,01 ± 0,88 62,2 ‐1,68 ± 1,43 45,7
Bombofa ‐1,23 ± 1,04 27,3 ‐1,50 ± 1,77 37,1 ‐2,12 ± 1,06 61,1 ‐1,65 ± 1,37 42,7
Urbain ‐0,47 ± 1,26 8,6 ‐1,17 ± 1,55 24,8 ‐1,56 ± 1,14 33,7 ‐1,06 ± 1,41 22,1 21,3
Rural ‐1,14 ± 1,37 25,7 ‐1,69 ± 1,65 41,1 ‐2,05 ± 1,02 60,8 ‐1,62 ± 1,42 42,2 37,3
Total ‐0,77 ± 1,44 17,1 ‐1,44 ± 1,68 32,4 ‐1,85 ± 1,19 46,9 ‐1,36 ± 1,52 32,2 34,6
Poids/âge (Insuffisance pondérale)
Ouaga ‐0,53 ± 1,08 5,7 ‐0,78 ± 0,95 13,9 ‐1,04 ± 1,19 20,0 ‐0,79 ± 1,09 13,2 19,8
Bobo ‐0,13 ± 1,31 8,3 ‐1,36 ± 1,28 23,5 ‐0,88 ± 0,68 2,9 ‐0,78 ± 1,23 11,4
Dori ‐1,11 ± 1,31 31,4 ‐1,00 ± 1,32 20,6 ‐1,33 ± 1,17 22,4 ‐1,15 ± 1,26 25,2
Komsilga ‐1,08 ± 0,92 13,9 ‐1,67 ± 1,16 33,3 ‐1,55 ± 0,65 21,2 ‐1,43 ± 0,97 22,9
Kokorowé ‐1,37 ± 1,31 30,6 ‐1,50 ± 1,20 18,2 ‐1,38 ± 1,04 29,7 ‐1,41 ± 1,18 25,7
Bombofa ‐1,55 ± 1,32 33,3 ‐1,49 ± 1,53 36,1 ‐1,42 ± 1,01 24,3 ‐1,50 ± 1,29 31,4
Urbain ‐0,59 ± 1,29 15,1 ‐1,04 ± 1,20 18,3 ‐1,10 ± 1,06 16,2 ‐0,90 ± 1,20 16,6 18,2
Rural ‐1,33 ± 1,20 25,7 ‐1,56 ± 1,28 28,7 ‐1,45 ± 0,93 25,2 ‐1,45 ± 1,15 26,7 27,2
Total ‐0,95 ± 1,30 20,4 ‐1,31 ± 1,28 24,5 ‐1,27 ± 0,99 19,9 ‐1,18 ± 1,21 21,6 25,7
110
Résultats
Figure 3.1.1 : Nombre et nature des aliments de complément consommés par les jeunes
enfants enquêtés
111
Résultats
Tableau 3.1.3 : Couverture médiane des apports recommandés à partir des aliments de
complément en fonction de l’âge et de l’allaitement sur l’ensemble des sites enquêtés
(n=597)
% médians de couverture des apports
Classe Allaite‐
recommandés
d’âge ment 1
Fer Zinc2 Energie Protéines
LM3 0,6 9 80 69
203
L AC 8 7 20 27
6‐11 mo
LM+AC 9 16 100 96
NL 1 37* 31* 88 102
LM3 0,8 8 48 60
159
L AC 39 17 41 90
12‐23 mo
LM+AC 40 25 89 150
NL 43 86 43 84 188
LM3 0,8 8 47 60
22
L AC 62 32 60 178
24‐35 mo
LM+AC 63 40 107 138
NL 168 77 39 81 195
1
prenant en compte une biodisponibilité du fer du régime de 5% (faible)
2
prenant en compte une biodisponibilité du zinc du régime de 15% (faible)
3
contribution du lait maternel calculée à partir des données d’ingérés de lait maternel
observés dans les pays en développement (OMS, 1998)
L=allaité ; NL= non allaité
*un seul enfant concerné
112
Résultats
Les pourcentages de couverture des AJR en fer et en zinc sont très faibles pour tous les
enfants, mais bien plus encore chez les enfants allaités que chez les non‐allaités. En effet, le
lait maternel ne contient que 1,2 mg de zinc et 0,3 mg de fer par litre (WHO, 1998), pour des
AJR de 8,4 mg de zinc et 18,6 mg de fer dans le cas d’un régime alimentaire avec une
biodisponibilité faible (soit 15% pour le zinc, et 5% pour le fer). Bien que la biodisponibilité
des micronutriments du lait maternel soit très élevée, on doit prendre en compte le mélange
dans le bol alimentaire du lait maternel avec les AC riches en facteurs chélateurs.
Pour le zinc, la contribution du lait maternel à la couverture des AJR est donc très faible,
voire quasiment nulle pour le fer. Et les AC constituent la principale source de fer et de zinc.
A partir de 6 mois, l’allaitement maternel n’est plus suffisant pour subvenir aux besoins de
l’enfant (WHO, 1998), et les réserves de fer présentes à la naissance sont épuisées. Il devient
crucial d’introduire des aliments de complément au lait maternel sûrs et adéquats du point
de vue nutritionnel, riches en fer et en zinc biodisponibles, tout en poursuivant l’allaitement
jusqu’à 24 mois ou plus (WHO/UNICEF, 2002).
Au Burkina Faso, l’allaitement maternel est très répandu, 79% des enfants enquêtés étaient
encore allaités. Cependant, les aliments de complément sont souvent de faible qualité
nutritionnelle, et ne permettent pas de couvrir les AJR en de nombreux micronutriments,
comme cela est mis en évidence ici avec le fer et le zinc. Dans notre étude, un des critères
d’inclusion dans l’enquête était que l’enfant ait commencé à consommer des aliments autres
que le lait maternel, ce qui a masqué une partie du problème. En effet, selon une étude
menée dans la Gnagna (province enclavée à l’est du Burkina Faso), seulement 30 % des
enfants de 6 à 8 mois reçoivent un aliment de complément (Sawadogo et al., 2003). A
l’échelle nationale, la dernière EDS a montré que seulement 52 % des enfants de 6 à 9 mois
reçoivent, en plus du lait maternel, des aliments de complément (EDSBF‐MICS IV, 2011).
Comme dit précédemment, tous les calculs présentés dans le tableau 3.1.3 ont pris en
compte une biodisponibilité du fer et du zinc faible, correspondant à un régime riche en
facteurs chélateurs des minéraux tels que les phytates et les fibres.
En effet, des apports élevés en fibres et en phytates ont été observés dans l’alimentation des
jeunes enfants enquêtés. Le tableau 3.1.4 présente les apports en fibres et en phytates de
l’ensemble des aliments de complément consommés. Ces apports sont moins importants
chez les enfants allaités, du fait de leur consommation moindre d’aliments de complément
(et de l’absence de ces composés dans le lait maternel). La présence de ces facteurs en
quantités non négligeables serait due aux types d’aliments consommés et aux procédés de
production de ces aliments donc à leur forme de consommation chez les jeunes enfants
burkinabè le jour de l’enquête. Les fibres et les phytates réduisent la biodisponibilité des
protéines ainsi que des cations divalents tels que le fer et le zinc présents dans l’alimentation
par la formation de complexes insolubles non assimilables par l’organisme humain (Hurrell &
Egli, 2010).
113
Résultats
Les quantités de phytate ingérées sont de l’ordre de 500 mg/jour chez les enfants allaités.
Pour l’enfant de 6‐11 mois non‐allaité toutefois, on note un apport élevé en phytate (915
mg/j), mais il ne s’agit que d’un enfant donc cette donnée est peu significative. Ces valeurs
(environ 500 mg/j) sont inférieures à celles mesurées chez des enfants de 18 à 30 mois en
Egypte, au Kenya ou au Mexique (Murphy et al., 1992). Cela peut être dû à une
consommation totale d’aliments plus faible (puisque nombreux sont les enfants de notre
étude qui ne couvrent pas leurs besoins énergétiques) mais aussi à des teneurs en phytate
très variables d’un contexte à l’autre. Malgré tout, chez les enfants non‐allaités, les quantités
de phytates ingérées ont très probablement un effet inhibiteur important sur l’absorption du
fer. En effet, selon Hurrell et al, (1992), pour améliorer significativement l’absorption du fer,
il est nécessaire que la quantité de phytate ingérée au cours du repas soit inférieure à 10 mg.
Concernant les fibres, même si leur effet chélateur des minéraux est reconnu dans la
littérature, il n’existe que très peu de données sur la relation entre quantités ingérées et
absorption du fer ou du zinc, et leur effet sur la biodisponibilité des minéraux fait l’objet de
résultats contradictoires (Frolich, 1995).
114
Résultats
malnutrition aigue sévère était également posée. Enfin, nous avons cherché à savoir si
l’enfant avait consommé de la spiruline. En effet, il existe au Burkina Faso de nombreux
projets visant à produire et promouvoir la consommation de spiruline, une cyanobactérie
riche en fer et en protéines dans le cadre de la lutte contre la malnutrition infantile, bien que
son efficacité ne soit pas encore avérée (Simporé et al, 2006 ; Godin, 2006). On la trouve
principalement dans les centres de récupération nutritionnelle mais elle est aussi vendue en
pharmacie.
La figure 3.1.2 présente le pourcentage d’enfants ayant consommé chaque type d’aliments
riches en fer au cours de la semaine précédant l’enquête.
70
60
50
% d'enfants
40
30
20
10
0
viande Poisson FI fortifiées spiruline
Figure 3.1.2: Pourcentage d’enfants ayant consommé au moins une fois l’aliment au cours
de la semaine précédant l’enquête sur l’ensemble des sites enquêtés.
Les aliments riches en fer consommés par un nombre significatif d’enfants sont la viande et
le poisson. Le poisson apparait plus consommé que la viande sur tous les sites enquêtés.
Selon les déclarations des personnes chargées de s’occuper de l’enfant, environ 67,1 % des
enfants ont consommé du poisson contre 55,2 % de la viande au cours de la semaine
précédente. Cette tendance est confirmée par les données de pesée : le jour de l’enquête,
24,5% des enfants ont consommé de la viande et 53,1% du poisson. Cette consommation
plus importante de poisson que de viande s’explique par le coût plus élevé de la viande et
par sa moindre accessibilité. Dans les villages, c’est uniquement les jours de marché soit
généralement une fois par semaine que le ménage peut se procurer de la viande. Le poisson
est disponible sous forme fraiche ou séchée, plus facile à conserver. Cependant une analyse
plus fine des données indique que les quantités consommées sont très faibles : en moyenne
6,2 g de MS/jour pour ceux qui ont mangé de la viande, et 4,2 g de MS/ jour pour ceux qui
ont mangé du poisson. Dans la classe d’âge des plus jeunes, le nombre d’enfants ayant
consommé de la viande ou du poisson est deux à trois fois plus faible que dans les deux
autres classes d’âge.
115
Résultats
Les farines infantiles fortifiées sont très peu consommées par les jeunes enfants. et
uniquement dans les sites urbains Ouagadougou, Bobo‐Dioulasso et Dori. Un seul enfant
enquêté a consommé de la spiruline.
Il apparait donc que la consommation d’aliments riches en fer par les enfants enquêtés se
résume essentiellement à la viande et au poisson, mais que les quantités consommées sont
le plus souvent faibles, ne permettant pas de contribuer significativement aux apports en fer
et en zinc.
70
60
50
40
30
20
10
0
Mil Sorgho Maïs Riz toutes céréales
confondues
Figure 3.1.3 : Pourcentages d’enfants ayant consommé les différents types de céréales sur
les 6 sites enquêtés
Le mil est la céréale consommée par le plus grand nombre d’enfants dans tous les sites
enquêtés, suivie du sorgho blanc ou rouge, du riz et du maïs (figure 3.1.3). Par rapport au mil
116
Résultats
et au sorgho, céréales cultivées de manière ancestrale au Burkina Faso, le maïs et le riz ont
été introduits beaucoup plus récemment. Le projet INSTAPA dans lequel s’inscrit mon étude
s’intéresse aux plats à base de mil, maïs et sorgho, c’est pourquoi dans la suite de ce
chapitre, seuls les aspects concernant ces céréales seront développés. Le maïs est
principalement consommé dans les grandes villes de Ouagadougou et Bobo Dioulasso tandis
que le sorgho blanc et rouge sont consommés surtout sur les trois sites ruraux et à Dori.
2
Langue des Mossis, une des principales ethnies du Burkina Faso
117
Résultats
boule deguè
d'akassa babenda
couscous
babenda bouillie
zomkoom
bouillie couscous
tô tô
galette
Mil Maïs
couscous
bouillie
tô
bouillie
tô
dolo
rannood
dolo o
rannoodo
Figure 3.1.4 : Importance relative des différentes formes de consommation des céréales
chez l’ensemble des enfants enquêtés.
Le mil est la céréale pour laquelle les formes de consommation sont les plus variées. Ces
autres formes de consommation sont les galettes (fiche recette en annexe 1.3), le couscous,
la boule d’akassa, le dèguè et le zomkoom (fiche recette en annexe 1‐4). Dans les sites de
l’Ouest Bobo‐Dioulasso et Kokorowé ainsi qu’à Komsilga (centre) le sorgho blanc et le sorgho
rouge sont consommés sous forme de ranoodo et de dolo. Le dolo correspond à la bière de
sorgho traditionnelle et le ranoodo correspond au moût sucré non fermenté. Environ 47 %
des enfants à Komsilga et 53 % à Kokorowé ont consommé du dolo de sorgho rouge le jour
de la mesure des ingérés, ce qui en fait la forme de consommation du sorgho rouge par les
enfants la plus fréquente.
118
Résultats
119
Résultats
Tableau 3.1.6 : Teneurs en matière sèche (g/100 g brut) des galettes, des bouillies et du tô
selon les sites.
Site n Bouillie* n Tô*
Ouagadougou 62 10,1 ± 2,7 25 16,6 ± 2,1
Bobo 73 11,5 ± 3,1 44 17,7 ± 6,3
Dori 23 9,9 ± 5,5 36 24,3 ± 7,5
Komsilga 35 11,9 ± 4,1 122 19,8 ± 3,8
Kokorowé 44 10,1 ± 4,3 85 15,6 ± 2,5
Bombofa 85 8,6 ± 4,4 35 24,6 ± 6,4
*valeurs moyennes ± écart‐type
350
tô de mil 38 g MS
Quantité moyenne consommée
300 tô de maïs
tô de sorgho blanc
250 tô de sorgho rouge 25 g MS
Tout tô
(g/repas)
200
150 15 g MS
100
50
0
6‐11 mo 12‐23 mo 24‐35 mo
Figure 3.1.5: Quantités moyennes de tô ingérées par repas en fonction de la classe d’âge
(quantité moyenne de MS ingérée, tout tôs confondus).
500
bouillie de mil
bouillie de sorgho 23 g MS
Quantité moyenne consommée
200
9 g MS
100
0
6‐11 mo 12‐23 mo 24‐35 mo
Figure 3.1.6: Quantités moyennes de bouillie ingérées par repas en fonction de la classe
d’âge (quantité moyenne de MS ingérée, tout tôs confondus).
120
Résultats
Tableau 3.1.7 : Contribution des principaux plats de céréales à la couverture des apports
journaliers recommandés en fer, zinc, protéines et énergie par repas chez les enfants
enquêtés.
Allaite‐ % moyens de couverture des AJR /repas
ment* N**
Energie Protéine Fer Zinc
L 189 6,0 6,9 3,8 2,3
Bouillie
NL 114 8,3 12,7 5,3 2,4
Mil
L 56 10,7 21,6 12,9 8,1
Tô
NL 51 14,4 32,0 13,0 7,9
L 56 6,1 11,2 1,0 1,3
Bouillie
NL 11 8,1 17,5 1,6 1,3
Sorgho
L 77 11,9 28,0 5,7 3,0
Tô
NL 62 15,8 38,2 4,2 3,2
L 31 5,5 7,3 1,8 1,8
Bouillie
NL 6 14,7 20,7 3,0 2,1
Maïs
L 43 10,1 17,0 2,2 3,9
Tô
NL 47 14,2 28,6 2,0 4,0
*L : allaités ; NL : non‐allaités.
**N = nombre d’enfants ayant consommé le plat pendant l’enquête (597 enfants)
La contribution des plats de tô à la couverture des AJR en protéines est nettement plus
importante : elle atteint entre 1/4 et un peu plus d’1/3 des AJR en un seul repas chez les
enfants non‐allaités. Les contributions aux apports protéiques des plats à base de maïs sont
les plus faibles, tandis que celles des plats à base de sorgho sont les plus élevées. Cependant,
121
Résultats
la valeur biologique des protéines de céréales est faible, du fait de quantités insuffisantes de
deux acides aminés essentiels, la lysine et le tryptophane. Il serait intéressant de déterminer
quels sont les aliments sources de protéine autres que les céréales dans l’alimentation de
ces enfants, afin d’évaluer l’adéquation des apports protéiques sur le plan qualitatif.
Concernant le fer et le zinc, les contributions des deux principaux plats à base de céréales à
la couverture des AJR sont très faibles voire insignifiantes dans le cas des bouillies.
Les meilleurs niveaux de couverture sont obtenus avec les plats à base de mil qui ont des
teneurs en zinc, et surtout en fer plus élevées. La distribution de ces minéraux dans les
graines de céréales est inégale et influence fortement la rétention de ces nutriments au
cours des procédés de transformation. Certains procédés comme le décorticage éliminent
une partie de la graine entrainant une réduction plus ou moins importante des nutriments.
D’autre part, les teneurs moyennes en fer du tô et de la bouillie de mil dans l’enquête,
calculées à l’aide de la table de composition, étaient de 7,8 et 5,8 mg de fer/100g MS
respectivement. Ce sont des valeurs élevées et on peut se demander s’il s’agit uniquement
de fer intrinsèque, ou bien s’il n’y a pas également du fer de contamination.
Conclusion partielle
Cette enquête a permis de caractériser précisément les aliments de complément
consommés par les jeunes enfants sur différents sites au Burkina Faso. Les prévalences de
retard de croissance sont élevées chez les enfants enquêtés, à l’image de l’ensemble des
enfants du pays. L’analyse de leur consommation sur une journée montre qu’en effet, les
apports en énergie, fer et zinc à partir de leur alimentation sont insuffisants. Seuls les
apports en protéines semblent adéquats sur le plan quantitatif, mais une analyse plus fine
des apports en acides aminés doit être menée pour évaluer la qualité de ces protéines.
Pour l’ensemble des enfants enquêtés, la consommation des aliments riches en fer est
faible. Sans surprise, les céréales apparaissent comme prépondérantes dans l’alimentation
de complément des jeunes enfants, mais le type de céréale consommée est variable suivant
le site d’enquête. Le maïs et le riz sont consommés plutôt dans les villes de Ouagadougou et
Bobo Dioulasso, le sorgho plutôt sur les sites ruraux et à Dori. Le mil est la céréale la plus
consommée par les jeunes enfants sur tous les sites. Les principales formes de
consommation sont la bouillie et le tô, tous types de céréale confondus.
Cependant, les quantités de MS ingérées à partir de ces deux types de plats sont faibles,
surtout dans le cas des bouillies qui sont préparées à de faibles teneurs en MS. En
conséquence, les contributions de ces plats à la couverture des apports recommandés en
énergie, et plus particulièrement en fer et en zinc sont très faibles. Ces constatations
expliquent que la majorité des enfants enquêtés ne couvrent pas leurs besoins en énergie,
fer et zinc.
122
Résultats
Ce deuxième chapitre qui est le cœur de notre étude a pour objectif d’étudier
l’influence des principales étapes de transformation des céréales sur la rétention et la
biodisponibilité du fer et du zinc dans les plats traditionnels. Des suivis de production de
plusieurs plats céréaliers consommés au Burkina Faso ont été effectués dans les mêmes sites
où a été réalisée l’enquête de consommation alimentaire (Ouagadougou, Bobo‐Dioulasso,
Dori, Komsilga, Kokorowé, Bombofa). Les résultats de ces suivis ont été compilés avec
d’autres données de suivis de production et d’analyses alimentaires réalisées dans le cadre
du projet INSTAPA au Burkina Faso et au Bénin dans un livret de recettes publié récemment
(Greffeuille et al., 2010). Il ressort des suivis de production des plats à base de mil et de
sorgho au Burkina Faso deux étapes très fréquemment réalisées au cours de la
transformation des plats céréaliers : le décorticage et la mouture.
Ce chapitre est constitué de 3 parties. Les 2 premières concernent le décorticage et sont
présentées sous forme d’articles, le premier publié dans Journal of Cereal Science et le
second accepté dans International Journal of Food Science and Technology. La troisième
partie portant sur la mouture est présentée sous forme de projet d’article.
Avant de présenter les résultats de ce chapitre, un exemple de diagramme de production du
tô de mil est donné en figure 3.2.1., pour montrer la position des étapes de décorticage et
de mouture au cours de la transformation. Lors de ces études, les décorticages ou moutures
traditionnels, manuels ou mécaniques, réalisés sur le terrain, ont été comparés aux mêmes
procédés réalisés de façon contrôlée au laboratoire. Les céréales utilisées étaient des
variétés locales et biofortifiées de mil et de sorgho.
123
Résultats
Décorticage
Trempage
Lavage et égouttage
Mouture
Farine
Petite part
Grande part
Eau
Mélange
Chauffage à ébullition
Cuisson
Bouillie légère
Cuisson
Cuisson
Tô de mil
124
Résultats
125
Journal of Cereal Science 54 (2011) 425e433
a r t i c l e i n f o a b s t r a c t
Article history: Traditional decortication of pearl millet and white sorghum by hand pounding or using a mechanical
Received 22 April 2011 device were performed in Burkina Faso, and compared to abrasive decortication in the laboratory using
Received in revised form the same kernel lots. Using some nutrients as histological markers, the decortication characteristics and
9 August 2011
nutritional composition (iron, zinc, phytates, lipids, ADF fibres and starch) of decorticated grains were
Accepted 12 August 2011
measured. Decortication had numerous effects on grain composition but no significant differences were
observed between the two traditional methods of decortication. The effects varied according to the type
Keywords:
of grain mainly due to the fact that more germ was removed in sorghum than in millet, as the millet germ
Hand pounding
Iron
is more embedded in the endosperm. During abrasive decortication, zinc and lipid losses increased
Zinc rapidly due to removal of the germ, particularly in sorghum. Phytates were shown to be located mainly in
Phytate the bran and germ but also in the endosperm in millet. In both sorghum and millet, half the iron was
removed when only 10% of grain DM was abraded. The method of decortication, shock or friction vs.
abrasion, influenced the fractions removed and thus the chemical composition of the decorticated
kernels.
Ó 2011 Elsevier Ltd. All rights reserved.
0733-5210/$ e see front matter Ó 2011 Elsevier Ltd. All rights reserved.
doi:10.1016/j.jcs.2011.08.007
426 F. Hama et al. / Journal of Cereal Science 54 (2011) 425e433
the grains but also between the pestle and the grains, generating 2. Material and methods
strong interactive forces and resulting in the breaking off of large
pieces of “hull” (Yetneberk et al., 2005). In the case of mechanical 2.1. Millet and sorghum grains
decortication in the field, decortication is mainly performed in
district small scale units using Engelberg-type devices, in which Grains of a local pearl millet (Pennisetum glaucum) variety called
decortication is due to friction between the grains and the rotor of ‘Gampela’, with a yellow colour, and of a local type I variety of white
the equipment. A third type of decortication, based on abrasion sorghum (Sorghum bicolor) with red glumes called “Fibmigou”,
with a TADD (Oomah et al., 1981) is also used at laboratory scale for were purchased from producers working for the National Envi-
different purposes: to improve the sorghum injera quality ronmental and Agricultural Research Institute (INERA) in Ouaga-
(Yetneberk et al., 2005), to define the amount of decortication dougou (Burkina Faso). About 150 kg of each were purchased in
needed to improve the colour and yield of sorghum couscous order to work with the same batches throughout the study.
(Aboubacar et al., 2006), or to fractionate sorghum grains to sepa-
rate wax-rich fractions (Lochte-Watson et al., 2000). 2.2. Decortication process
Decortication affects the nutritional value of the grains
(Lestienne et al., 2007). The nutrients are distributed unequally in Traditional decortication with a wooden pestle and mortar was
the different fractions of the grains (Table 1). Endosperm, the performed in Ouagadougou (Burkina Faso), by five different women
largest fraction, which represents from 75% to more than 80% of the skilled at using this traditional process to decorticate grains in the
kernel weight, is the starch rich fraction whereas the pericarp home. Each woman used her own pestle and mortar, but all were
contains mainly fibres. The germ contains most of the lipids, similar. In the field, mechanical decortication was performed in five
minerals, and phytates, the latter being the main chelating factors small decortication units, using a motorized Engelberg huller. This
that impair absorption of minerals in the duodenum and hence way of decortication is very commonly used in towns. Decortication
micronutrient bioavailability (Hurrell and Egli, 2010). Phytates and occurs by throwing the grains against a fluted rotor and a knife. The
minerals are also contained in the bran, probably in the aleurone decortication level depends on the space between the fluted rotor
layer, like in wheat (Antoine et al., 2004; Hemery et al., 2007). Other and the knife, which is adjustable and on the debit of the grains
studies have been made on nutrient distribution in cereal grains through the device. Ten kg of grains were used for each decorti-
(De Francisco et al., 1982; Godon and Laignelet, 1991, Murty and cation experiment. Each woman in the home and each miller in the
Kumar, 1995), but few concerned millet and sorghum. decortication units used their own know-how for the initial
The aim of this study was to measure the effects of traditional humidification of the grains to facilitate decortication (by pouring
manual or mechanical decortication on the nutrient composition of small quantities of water onto the grains) and for the length and
pearl millet and white sorghum grains. After traditional decorti- intensity of the process. After taking a sample for measurement of
cation in the household or in small commercial units, the nutrient DM content, one kg of each batch of decorticated grains was spread
composition of the grains was compared with that after controlled out (sheltered from dust) to air-dry before analysis.
abrasive decortication in the laboratory, in order to evaluate the Laboratory decortication was performed with a Tangential
distribution of the nutrients in the grains and the impact of Abrasive Dehulling Device (TADD) (Venables Machine Works Ltd,
decortication on the nutritional value of pearl millet and white Saskatoon, Saskatchevan, Canada), equipped with sample cups of
sorghum. 25 cm2. The initial moisture content of millet and sorghum was
Table 1
Structure and composition of different fractions of pearl millet and sorghum grains.
Grain structurea
respectively 6.2 and 8.1%. In both types of grains, it was adjusted to where [N]i is the initial nutrient content and [N]DY is the nutrient
10.0%, by shaking the grains with the appropriate amount of water content of the decortication yield DY.
in a sealed plastic bottle on a rotary shaker (Reax 2, Heidolph,
Schwabach, Germany) at 30 rpm overnight. Aliquots (20 g) of 2.6. Statistical analysis
tempered grains were used for the decortication experiment,
which was performed in triplicate and for different durations Biochemical analyses were performed in triplicate. Values were
ranging from 30 s to 12 min. averaged. Data were subjected to analysis of variance (ANOVA) and
Tukey’s tests were used to compare means at the 5% significance
2.3. Preparation of samples and measurement of physical level, using the software Statgraphics Plus version 5.1.
characteristics
3. Results and discussion
The decorticated grains were milled in a laboratory mill (IKA
M20, Labortechnik, Staufen, Germany), sieved to pass through 3.1. Characteristics of millet and sorghum grains and traditional
a 0.5 mm screen and stored at 4 C until analysis. The AHI (Abrasive decortication
Hardness index), corresponding to the time required to remove 1%
of the kernel by abrasive dehulling and the DAI (Disk Abrasive The thousand kernel weight of white sorghum grains was
Index) corresponding to the percentage of kernel removed per min almost three times higher than that of millet (Table 2). The ratio of
were determined according to Mwasaru et al. (1988) or Lawton and grain length to mean diameter ratio was 1.36 for millet and 1.26 for
Faubion (1989) after TADD decortication. The diameter of 20 sorghum, due to the more rounded shape of the sorghum grains.
different grains was measured with a calliper rule. Thousand kernel The ratio of ADF fibres to TKW was more than twice higher in
weight (TKW) was measured with a Numigral Counter (Sinar millet, indicating that millet grains contain more bran than
Technology, Surrey, UK). Photographs of whole and decorticated sorghum, which is consistent with their smaller size (Abdelrahman
grains were taken with a low-power stereo microscope (Leica, et al., 1984). According to the classification proposed by these
Nanterre, France) equipped with a numerical camera. authors, the millet grains used in this study can be classified as
medium size based on their mean diameter. The AHI of Figmigou
sorghum is much higher than the one of Gampela millet, indicating
2.4. Analytical methods
that the hardness of its endosperm is higher than the one of the
millet. Both were higher than AHI values obtained by Oomah et al.
DM contents were determined by oven drying at 105 C to
(1981) on 31 samples of sorghum, but decortication in the TADD
constant weight. Starch content was determined with the K-TSTA
was realized with twice more grain in our study and their moisture
“Total starch in cereal products” assay kit (Megazyme, Wicklaw,
was not exactly the same. Inversely, the DAI of Fibmigou sorghum
Ireland). Lipid content was determined using the semi-automatic
was lower for analogous TADD decortication conditions.
2055 Soxtec system (Foss, Nanterre, France), according to the
Concerning decortication characteristics, extraction rates by
2003.05 and 2003.06 procedures approved by AOAC (2006). ADF
hand pounding were higher than those obtained with mechanical
fibre content, which is part of insoluble fibres and corresponds
decortication (Table 2) and also higher than those reported by
approximately to cellulose and lignin contents, was determined
Favier (1989). This result is at first a little surprising but can be
according to the gravimetric method of Van Soest (1963) using
explained by the addition of water before decortication that was
a Dosi-fiber (Foss, Nanterre, France). Phytate content was deter-
observed in all cases. Adding small quantities of water to the grains
mined after extraction in acid solution (HCl 0.5 M) at 100 C for
just before decortication is a common practice to facilitate removal
6 min by measuring the myo-inositol hexaphosphate (IP6) content
of the pericarp. As stated by Scheuring et al. (1983) in a study on
obtained by high performance anion-exchange chromatography
sorghum decortication by hand pounding, the time is too short for
according to the method of Talamond et al. (1998) with the modi-
the water to move into the endosperm during decortication and it
fications of Lestienne et al. (2005, 2007), and using an AS-11 pre-
only dampens the outer layers comprising the pericarp and the
column and column kit (Dionex, Sunnyvale, USA). Iron and zinc
germ. Most of the water is then removed with the bran, which
were extracted with a closed-vessel microwave digestion system
serves as an abrasive agent that helps to remove the remaining
(ETHOS-1, Milestone, Italy) from about 0.4 g of flour in a 7:1 nitric
pericarp adhering to the grain. The quantity of water added
acid/hydrogen peroxide mixture. The closed vessels were placed in
depends on the know-how of the operator and on grain behaviour
a microwave oven and digested at 1200 W power for 30 min. Iron
during the operation, and more is added when grains are likely to
and zinc content were analysed by atomic absorption spectrometry
break with the aim of avoiding breakage. Larger amounts of water
using a PerkineElmer AAnalyst 800 atomic absorption spectrom-
are used during hand pounding, which considerably increases the
eter with a deuterium background corrector. The elements were
final grain weight and hence the extraction rate. This was
identified by aireacetylene flame.
confirmed by the final water content of the grains, which was
around 20% after decortication by hand pounding of both cereals
2.5. Calculation of decortication parameters and around 10% after mechanical decortication.
That is why the use of decortication yield, expressed on a dry
Extraction rate (%), as defined by Yetneberk et al. (2005), is the matter basis, appears to be more appropriate to describe the grain
proportion of the weight of decorticated grains of the initial weight fraction remaining after decortication. In pearl millet, the decorti-
of the grains. Decortication yield (DY) (%) is the same ratio on a dry cation yield of mechanical decortication was higher than that after
matter basis and DM loss is equal to (100-DY). Nutrient losses were manual decortication, while in Fibmigou sorghum yield was similar
determined by substracting from 100, the ratio (multiplied by 100) with the two methods of decortication. This may be due to millet
of the quantity of the nutrient remaining after decortication from grains being thrown out of the mortar when the pestle is up in the
the quantity initially measured in the grains according to the air before it strikes the grains in the mortar, while this does not
following formula: happen to sorghum grains, which are bigger, or if so, then to a lesser
extent. A larger pericarp fraction in millet grains may also explain
Nutrient lossesð%DMÞ ¼ 100 ½NDY DY ½Ni 100 why there was a difference between decortication yields after hand
428
Table 2
Kernel and decortication characteristics of Gampela millet and Fibmigou sorghum.
Extraction rate (%) 88.8 2.8 85.2 9.2 89.6 2.9 82.6 1.9
DM content (%) 79.9 5.6 91.4 1.2 83.6 1.6 90.3 1.6
Decortication yield (% DM) 75.7 5.9 83.0 8.4 81.6 3.5 81.3 3.1
Decortication time (min) 34.0 2.7 5.2 2.8 36.6 6.2 4.8 0.8
a
Results are mean standard deviation, n ¼ 5 observations.
F. Hama et al. / Journal of Cereal Science 54 (2011) 425e433 429
Table 3
Changes in grain composition after traditional decortication (on DM basis).
Decortication Not decorticated By hand pounding Mechanically Not decorticated By hand pounding Mechanically
n¼4 n¼5 n¼3 n¼5
Iron (mg/100 g) 4.51a 0.04 2.90b 0.76 2.52b 0.37 4.90a 0.48 3.87a,b 1.02 3.26b 0.65
Zinc (mg/100 g) 2.02a 0.05 1.59b 0.17 1.74a,b 0.14 2.70a 0.34 1.47b 0.15 1.37b 0.25
Lipids (%) 4.80a 0.23 4.78a 0.67 5.44a 0.57 4.43a 0.23 2.86b 0.52 2.73b 0.59
ADF fibres (%) 2.59a 0.38 1.72b 0.08 1.75b 0.48 2.89a 0.14 2.05b 0.07 2.36b 0.25
Phytates (%) 0.65a 0.03 0.30b 0.07 0.23b 0.05 0.78a 0.03 0.56b 0.05 0.65b 0.08
Starch (%) 72.2a 0.4 76.2b 1.5 76.4b 2.5 71.0a 0.9 77.1b 0.3 81.3b 3.7
Different superscript letters in the same row correspond to significant differences (p < 0.05); tests were performed separately for Gampela millet and Fibmigou sorghum.
430 F. Hama et al. / Journal of Cereal Science 54 (2011) 425e433
who modelled it. The graphics followed the same pattern in millet are more easily removed than the outer parts, as shown by De
and sorghum, but were slightly higher in millet, perhaps due to the Francisco et al. (1982) on pearl millet and sorghum using another
smaller size of millet grains. Lee et al. (2002) showed on six type of laboratory abrasive mill.
sorghum kernel lots that large kernels lost less relative mass during The changes in micro and macronutrient losses as a function of
1 min of abrasive decortication than small kernels. Loss has also the abrasive decortication rate of millet and sorghum are shown in
been linked to endosperm hardness (Oomah et al., 1981; De Fig. 2. The y ¼ x straight line represents theoretical nutrient losses,
Francisco et al., 1982; Yetneberk et al., 2005) and pericarp thick- if losses were equally distributed throughout the grain tissues, with
ness (Scheuring et al., 1983). The curves show the same shape for respect to the decortication rate. Thus, a value of nutrient losses
the two cereals, with a progressive increase in slope as decortica- below the y ¼ x line corresponds to the removal of a part of the
tion progresses. The inner parts of the grains made of softer tissues grain that is poor in the nutrient concerned and consequently to
Fig. 2. Relationship between nutrient losses and TADD DM losses during abrasive decortication of Gampela millet and Fibmigou sorghum. a. starch losses. b. lipid losses. c. ADF fibre
losses. d. phytate losses. e. iron losses. f. zinc losses. Error bars demonstrate the standard deviation (n ¼ 3).
F. Hama et al. / Journal of Cereal Science 54 (2011) 425e433 431
increased nutrient content in the decorticated product. Conversely, contamination by soil during threshing of grains, despite the fact
a value of nutrient losses above the line corresponds to the removal that the grains were carefully washed before experimentation.
of a part of the grain that is rich in the nutrient concerned and thus Zinc losses (Fig. 2f) evolved differently from iron losses during
to a lower nutrient content in the decorticated product. decortication, but similarly to lipid losses. This suggests that zinc,
Starch losses (Fig. 2a) at the beginning of decortication were like lipids, is mainly located in the germ. In millet, zinc losses
lower than DM losses, showing that the grain tissues removed were started at around 5% of DM loss and followed the y ¼ x relation,
free of starch. Beyond around 7% of DM losses in sorghum and 10% indicating that peripheral tissues contained no or very little zinc
in millet, starch losses caught up with DM losses, indicating that the and that zinc is located in the inner parts of the grain, due to the
starchy endosperm was abraded. Lestienne et al. (2007) obtained embedded position of millet germ in the endosperm of the grain. In
a similar 12% DM loss rate before starch abrasion in pearl millet. DM white sorghum, zinc losses were higher than those in millet and
losses also made it possible to estimate the thickness of peripheral started at the lowest DM loss rates. Zinc loss of about 10% at 1e2% of
tissues and indicated that the millet variety used in the present DM loss indicates that in sorghum, zinc could be located not only in
study had a thicker pericarp than the sorghum. This is in good the germ, but also in the pericarp.
agreement with the results of De Francisco et al. (1982) who From a nutritional point of view concerning micronutrients, the
showed that millet and sorghum tissue removal differed during optimum decortication amount is not easy to determine. Taking
decortication, mainly due to the size of peripheral tissue fragments iron and zinc contents and their bioavailability into account,
and because the millet pericarp was thicker than that of sorghum. optimum decortication should maximize iron and zinc content, and
Lipid losses (Fig. 2b) started to increase after 7% of DM loss in reduce phytates and fibres which reduce mineral bioavailability,
millet and 1% loss in sorghum. In millet, after an apparent increase in while keeping the whole endosperm, which is the main energetic
lipid content due to the removal of lipid-free tissues, losses increased fraction. According to our results, the endosperm was abraded at
rapidly between 7% and 12% DM loss and more slowly beyond that respectively 10% and 7% of DM loss in millet and sorghum. At these
point. In sorghum, lipid losses increased more rapidly than DM losses, decortication levels, the biggest losses concerned iron: almost half
especially between 1% and 9% DM loss, leading to much lower lipid of it was lost in millet and 41% in sorghum, while zinc losses were
content in decorticated grains than in whole grains. In both millet and about 8% in millet and 23% in sorghum. Like phytates, only 21% was
sorghum, most lipid losses occurred before starch abrasion. At lost in millet and 15% in sorghum. This limited decrease in phytate
around 45% of DM loss, about 80% of white sorghum lipids had been content that occurred concomitantly with micronutrient losses
removed while less than 30% had been removed in millet. This shows may have a negative impact on their bioavailability.
that the sorghum germ was abraded rapidly during decortication due
to its external location on the sorghum kernel and due to the round 3.4. Comparison of the effect of the same DM loss during traditional
shape of the sorghum kernel, easy to abrade. It is also consistent with and TADD decortication on nutrient losses
the fact that the germ of millet grain is embedded in the endosperm
and is thus less easily removed than in sorghum. Similar results were Results obtained in the field using the traditional decortication
obtained with traditional decortication. devices were compared to those obtained with TADD in the labo-
From the beginning of decortication (Fig. 2c), fibre losses were ratory for the same DM loss. DM losses and corresponding nutrient
higher than DM losses in the two types of grain. At 10% of DM loss, losses obtained in the field with each of the two traditional
losses were around 33% in both millet and sorghum and subse- decortication methods (manual and mechanical) are listed in
quently ran parallel to the y ¼ x line. Lestienne et al. (2007) ob- Table 4. These field values of DM losses were used to estimate the
tained similar fibre losses in pearl millet at the extraction rate corresponding TADD nutrient loss rates from Fig. 2.
threshold before starch abrasion. Serna-Saldivar et al. (1994) also Dry matter losses in the field (Table 4) were higher than the 7%
obtained a strong decrease in insoluble fibre content during and 10% of DM losses previously identified as corresponding to the
decortication of pearl millet. beginning of attack on starch. Decortication in the field thus
Like fibre losses, phytate losses (Fig. 2d) were located above the appears to go a bit too far. Nutrient losses were in the same range
y ¼ x line from the very beginning of the curve, i.e. higher than DM after hand pounding and traditional mechanical decortication
losses. Up to 10% of DM losses, phytate losses were similar in millet except for lipids and zinc in millet for which hand pounding led to
and sorghum but above this value, phytate losses were 10e15% higher losses than mechanical decortication.
higher in sorghum than in millet. At 45% of DM loss, like fibre and Calculated nutrient losses with TADD, compared to measured
lipid losses, phytate losses in sorghum reached about 75% and were nutrient losses in the field, produced variable results depending on
thus linked to the removal of the pericarp and the germ. In millet, at the nutrients and the cereal concerned. In millet, TADD decortica-
45% of DM loss, phytate losses were nearly 60% while lipid losses tion led to similar lipid and fibre losses as the two traditional
were only about 30%. Millet phytates are concentrated in the methods of decortication, whereas in sorghum, the results of TADD
peripheral layers and in the germ of the grains, but as shown by decortication differed from the traditional methods. Phytate losses
Lestienne et al. (2007), a non negligible part is also located in the were similar in sorghum whatever the method of decortication
endosperm. used, whereas in millet losses were much higher in the field than
Iron losses (Fig. 2e) were very high and were similar in millet and with TADD. Zinc losses in both millet and sorghum were higher
sorghum from the very beginning of decortication: at about 2% of with the traditional decortication methods than with TADD. The
DM loss, iron losses were around 20% and reached almost 50% at reverse was true for iron after hand pounding despite the difference
10e12% of DM loss. At higher DM losses, iron losses continued to not being significant, whereas values in the same range were ob-
increase but at a lower rate. It thus appears that iron is concentrated tained with TADD and with the in field mechanical decortication.
in the external layers of the millet and sorghum grains. In millet, at Nevertheless, after in field manual or mechanical decortication,
the beginning of decortication, iron losses were similar to those considerable iron and zinc losses were observed in both cereals.
obtained previously by Lestienne et al. (2007), but in the present Phytate losses were very high in millet but much lower in sorghum.
study, at 12% of DM loss, they only reached 27% in pearl millet. These observations lead us to the conclusion that the expected effects
However, the initial iron content of millet grains was much lower on mineral bioavailability of in field decortication depend on the
(1.87 mg/100 g DM, vs. 4.51 mg/100 g DM in our pearl millet sample) cereal type, on the grain properties, and can differ from those ob-
possibly due to variations between samples of millet and also to iron tained with TADD. Therefore, data obtained from TADD decortication
432 F. Hama et al. / Journal of Cereal Science 54 (2011) 425e433
Table 4
Comparison of nutrient losses after in field (pestle and mortar and mechanical) and laboratory decortication (n ¼ 5).
Different superscript letters in the same row correspond to significant differences (p < 0.05); tests were performed separately for Gampela millet and Fibmigou sorghum and
for pestle and mortar and mechanical decortication.
c
at the same DM loss value.
d
values obtained by reporting DM losses in field in Fig. 2: nutrient losses with TADD ¼ f(TADD DM losses).
on nutrient losses cannot be used to predict nutrient losses after Antoine, C., Peyron, S., Lullien-Pellerin, V., Abécassis, J., Rouau, X., 2004. Wheat bran
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387e393.
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Résultats
Accepté pour publication dans International Journal of Food Sciences and technology
Dans une étude de l’effet du décorticage sur les teneurs et la biodisponibilité du fer et du
zinc, deux variétés de mil biofortifiées non OGM, le mil Tabi et le mil GB 8735, ont été
comparées à une variété de mil local du Burkina Faso, le mil Gampéla. Les décorticages ont
été réalisés au laboratoire avec un décortiqueur abrasif (TADD) et la biodisponibilité du fer
et du zinc a été estimée par les rapports molaires phytate/fer et phytate/zinc.
Les variétés biofortifiées Tabi et GB8735 ont des teneurs en fer et en zinc 2 à 3 fois
supérieures à celles de la variété locale. Les teneurs en fer des variétés biofortifiées
atteignent 7,2 et 6,7 mg/100 g MS, ce qui correspond à la valeur cible des programmes de
biofortification de cette céréale. Les teneurs en zinc sont respectivement de 5,6 et 4,1
mg/100 g MS pour les variétés GB8735 et Tabi. Grâce à des cinétiques de décorticage, on a
pu montrer que la distribution du fer et du zinc dans les variétés biofortifiées n’était pas
significativement différente de celle de la variété locale, et que les teneurs en fer et en zinc
diminuaient de manière analogue. Du fait de l’élimination très partielle des phytates, les
rapports molaires phytates/fer sont plus faibles dans les variétés biofortifiées comparées à la
variété locale, sans toutefois descendre en dessous du seuil correspondant à une
amélioration de l’absorption. Cependant, quel que soit le taux d’extraction, les rapports
molaires phytate/zinc sont compris entre 4 et 18, montrant que l’absorption du zinc pourrait
être meilleure dans des plats préparés avec ces variétés biofortifiées. Les teneurs en autres
facteurs chélateurs de minéraux (fibres, polyphénols) ne diminuent toutefois que faiblement
au cours du décorticage dans l’ensemble des variétés étudiées.
135
Résultats
Potential of non‐GMO biofortified pearl millet (Pennisetum glaucum) for increasing iron
and zinc content and their estimated bioavailability during abrasive decortication
1
IRSAT, Département Technologie Alimentaire, 03 BP 7047, Ouagadougou 03, Burkina Faso
2
IRD UMR 204 « Prévention des Malnutritions et des Pathologies Associées » (Nutripass),
IRD/Montpellier2/Montpellier1, BP 64501, 34394 Montpellier Cedex 5, France
Abstract
Two non‐GMO biofortified and one traditional pearl millet varieties were compared in
abrasive decortication studies to evaluate their potential for increasing iron and zinc
content. The phytate to mineral ratios were used to estimate mineral bioavailability. Iron
and zinc contents in the biofortified varieties Tabi and GB8735 were 2 to 3‐fold higher than
in the traditional variety. Iron content reached 7.2 and 6.7 mg/100 g DM in the biofortified
varieties, which corresponds to the target values of biofortification programs. Zinc content
was respectively 5.6 and 4.1 mg/100 g DM in the GB8735 and Tabi varieties. Due to the
presence of phytate and to other chelating factors that were only partially removed during
decortication, there was no improvement in iron bioavailability in the biofortified varieties.
But whatever extraction rate, phytate to zinc ratios ranged between 6 and 18: zinc
absorption could be improved by using these biofortified varieties for food processing.
136
Résultats
Introduction
Micronutrient deficiencies, mainly iron, zinc, iodine and vitamin A, affect more than
two thousand million people in the world. This is mainly due the vegetable‐based diets of
the populations and to crops grown in areas with low mineral phytoavailability, resulting in
raw materials with poor nutritional value. Micronutrient deficiencies can be remedied in
four different ways: dietary diversification, mineral or vitamin supplementation, food
fortification or biofortification (White and Braodley, 2009). These four approaches are
complementary and each has its particular strengths, but biofortification, despite numerous
studies and continuing development, should not been seen as a substitute for other
interventions (Bouis, 2000; Stein et al., 2008).
In areas with low mineral phytoavailability, plant breeding objectives were first to improve
farm productivity by developing crops with higher yields (Bouis, 2000, Bouis et al., 2011),
and to enhance resistance against pests and diseases and tolerance of environmental
stresses, such as drought. The combination of agronomic properties with desirable traits like
improved nutritional value came later in plant breeding programs (Graham et al., 1999).
Biofortification is the process of generating improved staple food crops that are rich in
bioavailable micronutrients. This can be achieved either through conventional breeding, by
selecting genotypes with the highest micronutrient content observed in the crop concerned;
through genetic modification, such as gene insertion or induced mutations; or through
agricultural practices, such as application of fertilizer containing the mineral, as reported for
zinc by Hotz, (2009). Beyond a significant increase in micronutrient content, recently
illustrated by the increase in ferritin content of a rice variety (Briat et al., 2010), another
possible breeding strategy to improve mineral bioavailability is increasing the levels of
promoter compounds such as amino acids. However, the decrease of the content of
substances that decrease mineral bioavailability such as phytate should not be sought
because this would have unacceptable effects on crop yields or susceptibility to stress
(Bouis, 2000; Raboy, 2009).
137
Résultats
Meenakshi et al. (2010) evaluated the potential net benefits of biofortification with
provitamin A, iron, and zinc of a variety of staple foods (rice, wheat, cassava, maize, sweet
potato, beans) in Africa, Asia, and Latin America. These authors showed that significant
effects can be achieved in developing countries, but with differences among crops,
micronutrients and countries. Other projects are underway on these staple foods (Hotz,
2009) and also on sorghum (http://biosorghum.org), but very little information is available
on millet (http://www.harvestplus.org/content/iron‐pearl‐millet‐india).
Beyond improving the micronutrient content of staple food crops, it is important to
take into account the amount of micronutrients that remain in the grains after standard
processing, as well as their bioavailability in the usual daily diet (Hirshi, 2008; Hotz, 2009).
The bioavailability of a nutrient is defined as the proportion of the ingested micronutrient
that is absorbed and used for normal body functions (Fairweather‐Tait et al., 2007). It
depends both on dietary factors and on the characteristics of the subject. Phytate is the
main inhibitor of iron (Hurrell and Egli, 2010) and zinc (Hambidge et al., 2010) absorption in
plant based diets. In the case of zinc, the adverse effect is dose dependent (Gibson et al.,
2010). Phytate to mineral ratios can be used to estimate the effects of phytates on
absorption. To improve iron absorption, the phytate to iron ratio should be <1:1 and
preferably <0.4:1 in plain cereal and legume based meals containing no iron absorption
enhancers and in composite meals containing enhancers like ascorbic acid or meat,
respectively, or <6:1in composite meals including vegetables that contain ascorbic acid and
meat as enhancers (Hurrell and Egli, 2010). To improve zinc absorption, if the phytate to zinc
ratios are higher than 18, which is the case in diets based on unrefined cereals, zinc
absorption is estimated to be 18 to 28% whereas at phytate to zinc ratios of between 4 and
18, absorption is 26‐34% (IZiNCG, 2004).
Decortication is commonly one of the first steps in the preparation of traditional cereal
based dishes in West Africa. The aim is to separate the bran, a coloured and not easily
digestible grain fraction, from the starchy endosperm, but part of the germ is often removed
during the process. Although the pericarp contains mostly fiber, the aleurone layer ‐ located
between the pericarp and the endosperm‐ and the germ contain a large proportion of
micronutrients of the grains (Favier et al., 1989). Abrasive decortication is frequently used at
laboratory scale to simulate industrial or traditional mechanical decortication, to study the
effect of this process in cereal based foods (Hama et al., 2011, Lochte‐Watson et al., 2000;
Yetneberk et al., 2005).
The aim of this study was to evaluate the ability of two biofortified millet varieties
selected by conventional breeding to produce flours with increased iron and zinc contents,
or with improved iron and zinc bioavailability, after decortication at different extraction
rates.
138
Résultats
Decortication process
Laboratory decortication was performed with a Tangential Abrasive Decortication Device
(TADD, Venables Machine Works Ltd, Saskatoon, Saskatchevan, Canada). The initial moisture
content of the Gampela, Tabi and GB8735 grains was 6.2 %, 7.2% and 8.8% respectively, and
was adjusted to 10% by shaking the grains with the appropriate amount of water in sealed
plastic bottles on a rotary shaker (Reax 2, Heidolph, Schwabach, Germany) at 30 rpm
overnight. Tempered grains (20 g) were used for the decortication experiments, which were
performed in triplicate for different durations of 30 s to 9 min, and of 12 and 18 min for the
hard grains like those of GB 8735 in order to completely remove the peripheral parts of the
grains.
Analytical methods
Starch content was determined using the K‐TSTA “Total starch in cereal products”
assay kit (Megazyme, Wicklaw, Ireland). Lipid content was determined by the semi‐
automatic 2055 Soxtec system (Foss, Nanterre, France), approved by AOAC according to the
2003.05 and 2003.06 procedures. ADF fibre (Acid Detergent Fibre) content, which
corresponds approximately to cellulose and lignin contents, was determined using the
gravimetric method of Van Soest (1963) in a Dosi‐fiber (Foss, Nanterre, France). Phytate
content was determined by determination of myo‐inositol hexaphosphate (IP6) content by
139
Résultats
Calculation of extraction rates, dry matter losses and component loss rates
The extraction rate (ER) was calculated as the proportion of the weight of decorticated
grains in the initial weight of the grains. Dry matter (DM) losses were calculated as the
complement to 100 of the previous ratio on a dry weight basis. The extraction rate (ER) and
corresponding 100‐DM losses were almost the same due to the adjustment of grain water
content to 10% before decortication. Component losses were determined by subtracting
from 100 the ratio (multiplied by 100) of the quantity of the component remaining in the
grain after decortication in the quantity initially measured in the grains.
Statistical analysis
Biochemical analyses were performed in triplicate. Values were averaged. Data were
subjected to analysis of variance (ANOVA) and Tukey’s tests were used to compare means at
the 5% significance level, using the software Statgraphics Plus version 5.1.
140
Résultats
grains were much harder than those of the two other millet varieties and also harder than
grains of sorghum cultivars, whose AHI ranges from 3.1 to 18.0 s (Mwasaru et al., 1988).
Kernel characteristics of Gampela and Tabi millet varieties were similar but differed from
those of GB8735.
Table 1 gives details of the composition of the whole grains of each variety with respect to
the main nutrients either related to a specific tissue, e.g. starch, fibres, or lipids, or to
mineral content and bioavailability, e.g. phytates and phenolic compounds. Starch content
was almost the same in the three varieties. The lipid content of the biofortified varieties,
especially Tabi, was higher than that of the traditional Gampela. The lipid content of Tabi
variety is also higher than that of GB8735. Despite the fact GB8735 grains are bigger than
those of Tabi, as lipids are mainly located in the grain germ (Abdelrahman et al., 1984), it
was concluded that the amount of germ is not proportional to the size of the grain. Iron
content was about 70% higher in the biofortified varieties than in the traditional Gampela
variety, with values reaching respectively 7.2 and 6.7 mg/100 g DM in Tabi and GB8735
varieties versus 4.1 mg/100 g DM in Gampela. These iron contents are close to the
preliminary target level of 7.7 mg of iron per 100 g of biofortified pearl millet developed by
Harvest Plus for India (http://www.harvestplus.org/content/iron‐pearl‐millet‐india).
Significant differences, ranging from two to almost three fold, in initial zinc content were
observed between the traditional and the biofortified varieties but also within biofortified
varieties. Both micronutrients were enriched in the two biofortified varieties studied here.
Very little information was found in the literature on zinc biofortified varieties, except on the
Harvest Plus website, which reports that biofortified wheat with targeted zinc value of 3.3
mg zinc per 100 g is currently under development. Fibre content was also higher in the
biofortified varieties, which is in good agreement with previous results on kernel
characteristics. Whatever the millet variety, phenolic compounds ranged between 250‐350
mg GAE/100 g DM, i.e. in the same range as pearl millet varieties from Sudan (El Hag et al.,
2002). In Tabi and GB8735, phytate content was respectively 20 and 46% higher than that in
Gampela millet.
141
Résultats
practical reasons, in this paper, we distinguished three levels of extraction rate: low ER (69‐
71%), medium ER (76‐80%) and high ER (89‐91%).
In all three millet varieties studied, iron content decreased sharply immediately after
decortication began and continued until the extraction rate reached 97%, showing that the
iron was most concentrated in the outer parts of millet grains (figure 2.a). The decrease in
iron content remained high until 88‐91% of extraction. In the Gampela and Tabi varieties,
iron losses were close to 46% at high ER, and were significantly lower (around 34%) in
GB8735 millet. Iron content then decreased more progressively whatever the variety. At low
ER, iron content was about 3.2 mg/100 g DM in the biofortified varieties and 2.0 mg/100
g DM in the Gampela variety, showing that the differences in iron contents between the
traditional and biofortified varieties were still present after decortication, even if they were
small at low ER. It thus appears that the additional iron supplied by biofortification via
conventional breeding, which is the largest pool of iron in the grain, is uniformly distributed
throughout the grain tissues.
In the Gampela variety, zinc content remained stable during abrasive decortication,
attesting to the uniform distribution of this micronutrient in the grain (figure 2.b). Losses
were low, ranging from 6.6 to 29.5% at high and low ERs, and were always significantly lower
than zinc losses in the biofortified varieties. At medium and low ERs, zinc losses differed
significantly in the three varieties: losses were highest in the GB8735 variety and the lowest
in Gampela. Differences in zinc content between varieties thus tended to decrease as
decortication progressed. Nevertheless, even at low extraction rates, after decortication,
zinc content in the biofortified varieties was still significantly higher than that of the
Gampela variety (3.2 and 3.7 vs 2.0 mg/100 g DM). In the biofortified varieties, there was
not only more zinc in the outer parts of the grains than in the traditional Gampela variety
but also in the inner parts of the grains, as shown by the highest zinc content after
equivalent decortication levels. The benefits of these biofortified varieties thus appear to be
real at medium and high extraction rates, i.e. around 80‐90%. But as chelating factors in the
grain may impair mineral bioavailability their presence must be taken into account.
During decortication, the phytate content of the grains decreased at different rates
depending on the variety (figure 2.c). At high ER, phytate losses in GB8735 and Gampela
varieties were low: 13‐16%. Losses were significantly higher in the grains of the Tabi variety,
around 33%. This result revealed an interesting characteristic of the biofortified Tabi variety.
At lower extraction rates, when most bran was removed, phytate losses continued to
increase, reaching 43.5% in the Gampela variety and 67‐68% in the biofortified varieties at
medium ER, with contents around 0.5 g/100 g DM. Biofortified varieties had higher initial
phytate contents than the traditional variety but more phytate was removed during abrasive
decortication, especially in the Tabi variety. Whatever the variety, the linear decrease in
phytate content between 90 and 50% ER showed that phytates were uniformly distributed in
the inner part of the grains, most probably in the endosperm when considering starch
results. In all cases, at decortication levels corresponding to traditional processing in Africa,
142
Résultats
at least 40% of the initial phytate content remained in the grains. These remaining phytates
may have a strong negative effect on micronutrient bioavailability.
The decrease in phenolic compounds in the Gampela and GB8735 varieties was
progressive and in line with the extraction rate, indicating uniform distribution of the
phenolic compounds in both the peripheral tissues and in the endosperm (figure 2.d). This
result was a little surprising because phenolic compounds are usually reported to be located
in the pericarp and testa tissues (Kloppfenstein and Hoseney, 1995). The concentration of
phenolic compounds in the Tabi variety was initially 33% higher than that in the other
varieties but decreased sharply up to 95% ER and then a little more slowly, to reach a third
of its initial value at 75% ER. The curve representing phenolic content as a function of the
extraction rate resembled that of fiber content, showing that both components were mainly
located in the bran in Tabi. Whatever the millet variety, at low ER, i.e. close to 30%, which
corresponds to decortication levels usually encountered in Africa, the residual phenolic
content was about half its initial value, showing that a non‐negligible proportion was located
in the endosperm.
From the beginning of decortication, and at extraction rates above 92%, the lipid
content of the three varieties increased slightly, showing that the material containing no
lipids had been removed (figure 2.e). At high ER, lipid losses differed significantly in the three
varieties. This shows that the germ was not attacked immediately after the beginning of
decortication, but that initial losses concerned peripheral parts of the grains. Progressively,
these peripheral tissues were abraded to varying extents, depending on the germ size and
on its more or less embedded position in the grain. Thereafter, the lipid content decreased
proportionally to the extraction rate, about twice as rapidly in the biofortified varieties as in
the traditional one: at medium ER, almost half the lipids were lost in the two biofortified
varieties but only 16% in the Gampela variety. It can thus be hypothesized that the germ of
the biofortified varieties was not only bigger than that of Gampela millet, but also that it is
located in a more external position in the grain, which may result in a lower lipid content in
decorticated grains. It is interesting to note that even at very low extraction rates (around
50%), the residual lipid content was not negligible.
Whatever the variety, the fibre content of the grains decreased sharply immediately after
decortication began and continued until extraction rates reached 93%, and subsequently
more progressively (figure 2.f). At high and medium ER, fibre losses were significantly lower
in Gampela (around 50%) than in the biofortified varieties (74% in Tabi and 85% in GB8735).
Thus, even if biofortified varieties had higher initial fibre contents, their fibres are more
easily removed and after decortication, their fibre contents were similar or even lower. This
may have an enhancing effect on mineral bioavailability as some fibres are known to be
mineral chelators (Camara and Amaro, 2003). At extraction rates close to 50%, fibre contents
were 0.5‐1g/100 g DM whatever the variety, showing that almost all bran had been
143
Résultats
removed; the residual fibre probably corresponded to the cellulose and lignin in the cell
walls of the endosperm.
Starch content increased progressively with the extraction rate, due to the fact the
starch was located in the endosperm and to the removal of the pericarp, aleurone layer and
germ (figure 2.g). The biggest increase in starch content was obtained at the lowest
extraction rate in the Tabi variety, which was previously shown to be the easiest to
decorticate. At high ER, starch losses were significantly lower in the GB8735 than in Tabi and
Gampela, probably due to a thicker pericarp and higher hardness levels. But at extraction
rates below 75%, there was no longer any significant difference between the three varieties.
High starch losses occurred at a low extraction rate, and hence produced a low yield of flour
from millet grains. Consequently, to limit losses of this energetic nutrient, high extraction
rates are recommended.
144
Résultats
Special care should be paid to complementary foods for young children because studies of
the phytate to mineral ratios have only been conducted in adults, and it is unclear if the
results are also applicable to infants and young (Gibson et al., 2010). An appropriate
combination of different strategies – decortication, biofortification, improved food
processing and formulation – would probably be required to produce cereal based foods
with both satisfactory iron and zinc content and bioavailability. But to ensure better results
in the future, in the development of more appropriate biofortified staple foods, new
biofortified varieties should be developed by breeders and plant scientists with increased
micronutrient content in the starchy portion of the grain, to protect them against removal by
decortication (Hotz, 2009).
Conclusion
Iron and zinc contents in the biofortified varieties Tabi and GB8735 were 2 to 3‐fold
higher than those in the local Gampela variety. During decortication, the distribution of iron
and zinc in biofortified millet grains did not differ significantly from that of traditional
Gampela millet, and changes in iron and zinc contents followed more or less the same
pattern, with a decrease of their content in both cases. After decortication at high to
medium extraction rates, iron and zinc contents were still twice as high in biofortified
varieties as in the traditional variety, but at lower extraction rates, the benefits of using
biofortified varieties were lower. Even if phytate/iron molar ratio was not decreased during
decortication at the range of extraction rates encountered in the field, the iron
bioavailability assessment was better in the biofortified varieties, above all in Tabi. On the
other hand, changes in phytate/zinc molar ratios revealed that it is possible to improve zinc
absorption, which is low in the traditional variety, and moderate in the biofortified varieties.
This result is the first optimistic prognosis for the use of these non‐GMO biofortified millet
varieties. But the effects of subsequent processing steps on the phytate/iron and
phytate/zinc molar ratios should be investigated up to the final form in which the millet is
consumed. Consumer acceptability of dishes prepared with these non‐GMO biofortified
varieties should also be checked as their use might result in changes in the color, texture or
taste of the food.
Acknowledgements
The authors are thankful to Eva Weltzien from ICRISAT (Mali) for providing biofortified
varieties and for helpful discussions. This research was realized in the framework of INSTAPA
Project, funded by the European Union’s Seventh Framework Programme [Fp7/2007‐2013]
under grant agreement n°211484.
145
Résultats
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Résultats
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148
Résultats
Kernel characteristics
1000 grain weight TKW (g) 8.0 6.8 11.4
fibers :1000 grain weight 0.313 0.470 0.342
ratio length:diameter 1.36 1.52 1.46
mean diameter (mm) 2.5 2.1 2.6
AHI (s) 19.0 14.7 38.9
Nutrient content (/100g DM)
iron (mg) 4.05 ± 0.62 7.20 ± 0.22 6.73 ± 0.08
zinc (mg) 2.02 ± 0.05 4.11 ± 0.46 5.63 ± 0.02
phytates (g) 0.65 ± 0.02 0.78 ± 0.04 0.95 ± 0.05
phenolic compounds (g GAE) 0.28 ± 0.01 0.29 ± 0.01 0.26 ± 0.02
lipids (g) 4.7 ± 0.3 6.6 ± 0.2 5.8 ± 0.2
ADF fibres (g) 2.6 ± 0.4 3.3 ± 0.2 4.0± 0.0
starch (g) 72.2 ± 0.5 71.8 ± 0.3 71.9 ± 2.0
55
50
45
40
% losses (brut)
35
30
25
20
Gampela
15
10 Tabi
5 GB 8735
0
0 2 4 6 8 10 12 14 16 18 20
decortication time (min)
149
Résultats
Range of extraction
rates 89 – 91 (high) 76 – 80 (medium) 69 – 71 (low)
millet variety Gampela Tabi GB 8735 Gampela Tabi GB 8735 Gampela Tabi GB 8735
iron a a b a b b a b a
46.5 ± 1.7 45.6 ± 1.0 33.9 ± 0.7 62.9 ± 3.5 57.1 ± 1.1 56.4 ± 0.4 65.5 ± 1.3 70.1 ± 1.0 65.6 ± 1.5
zinc a b b a b c a b c
6.6 ± 0.8 15.9 ± 1.8 14.8 ± 0.5 21.2 ± 1.6 31.3 ± 2.1 41.4 ± 0.4 29.5 ± 1.1 46.3 ± 1.2 53.8 ± 0.3
phytates a b a a b b a b a,b
16.6 ± 3.2 33.3 ± 0.5 12.8 ± 3.9 30.4 ± 1.8 52.4 ± 4.9 53.1 ± 11.4 43.5 ± 12.0 64.5 ± 4.8 60.7 ± 10.5
fibres a a b b a b c
nutrient losses (%) 31.4 ± 1.8 47.0 ± 4.8 b 52.5 ±3.1 b 43.3 ± 2.1 67.3 ± 3.7 68.0 ± 4.9 51.5 ± 4.1 73.7 ± 0.9 84.6 ± 1.6
lipids a b c a b b a b b
2.3 ± 0.1 17.4 ± 1.6 7.4 ± 2.7 15.9 ± 4.2 46.4 ± 0.4 44.6 ± 4.2 24.3 ± 1.2 59.3 ± 0.9 57.4 ± 4.3
starch a a b a a a a a a
6.9 ± 1.4 7.5 ± 1.4 1.3 ± 1.6 14.3 ± 0.4 14.5 ± 0.8 15.2 ± 1.5 23.7 ± 1.7 19.3 ± 5.7 26.6 ± 3.0
phenolic
compounds 23.0 41.5 33.5 39.0 57.0 58.5 51.0 65.5 ND
Different superscript letters in the same row correspond to significant differences (p < 0.05); tests were performed separately for each range of extraction
rates
ND = not determined.
150
Résultats
8 6
a b
7
5
Fe content (mg/100 g DM)
0 0
100 95 90 85 80 75 70 65 60 55 50 45 100 95 90 85 80 75 70 65 60 55 50 45
extraction rate (%) extraction rate (%)
1,2 350
phytate content (mg/ 100 g DM)
c d
0 0
100 95 90 85 80 75 70 65 60 55 50 45 100 95 90 85 80 75 70 65 60 55 50 45
extraction rate(%)
extraction rate (%)
8 4,0
e f
7 3,5
fibre content (g / 100 g DM)
lipid content (g/100 g DM)
6 3,0
5 2,5
4 2,0
3 1,5
2 1,0
1 0,5
0 0,0
100 95 90 85 80 75 70 65 60 55 50 45 100 95 90 85 80 75 70 65 60 55 50 45
extraction rate (%) extraction rate (%)
100
95 g
Gampela
90
starch content (g / 100 g DM)
Tabi
85 GB 8735
80
area of extraction rates
75 frequently encountered
70 in the field
65
60
55
50
100 95 90 85 80 75 70 65 60 55 50 45
extraction rate (%)
Figure 2 a ‐ g: Effects of abrasive decortication on the nutrient content of different millet varieties :
a. iron, b. zinc, c. phytate, d. phenolic compounds, e. lipid, f. fibres, g.
151
Résultats
30
25
Molar ratio phytate/iron
20
15
10
0
100 95 90 85 80 75 70 65 60 55 50 45
30
Molar ratio phytate / zinc
25
20
15
10
0
100 95 90 85 80 75 70 65 60 55 50 45
extraction rate (%)
‐‐‐‐‐ Upper threshold line for molar ratios for better iron or zinc absorption
Figure 3: Changes in phytate/iron (a) and phytate/zinc (b) molar ratios in different millet
varieties during abrasive decortication with TADD
152
Résultats
153
Résultats
a
IRD, UMR 204 « Prévention des Malnutritions et des Pathologies associées » (Nutripass),
IRD/Université Montpellier 2/ Université Montpellier 1, BP 64501, 34394 Montpellier Cedex
5, France
b
IRSAT, Département Technologie Alimentaire, 03 BP 7047, Ouagadougou 03, Burkina Faso
christele.verniere@ird.fr
Projet d’article préparé pour soumission à Journal of Agricultural and Food Chemistry
Abstract
Iron contamination was measured in millet and sorghum grains after decortication and
milling with different devices, in field in Burkina Faso and under controlled conditions. Few
iron contamination occurred during decortication. Contaminant iron after mechanical milling
was about 3‐6mg/100gDM, depending on the grindstones. In millet, contaminant iron was
significantly higher in mechanically decorticated grains milled with iron grindstones
compared to the same grains milled with corundum grindstones. Contamination level was
variable and mainly due to devices wear. In a bioaccessibility study on traditional cereal
pastes called tô, prepared with contaminated or not contaminated flours, it was shown that
the quantity and the percentage of dialyzable iron was significantly higher in the not
contaminated dishes. Bioaccessibility of iron in tô was 2.5 fold higher in millet than in
sorghum. For both cereals, contaminant iron was not bioaccessible and cannot contribute
efficiently to improve micronutrient status of people in developing countries.
154
Résultats
Introduction
Iron and zinc deficiencies are the most prevalent micronutrient deficiencies worldwide and
specially in developing countries, affecting particularly women and children (Zimmerman
and Hurrell, 2007). In these countries, people diet is mainly based on cereals and legumes,
whose mineral content is low and content in chelating agents is high. Moreover, the form of
the mineral is of great importance. The type of iron entering this plant‐based diet is mainly
non‐haem iron, which bioavailability is known to be low compared to haem iron found in
animal products. The fate of non‐haem iron pool in the duodenum is greatly influenced by
dietary factors mainly by the presence of chelating agents like phytate or some phenolic
compounds that impair its absorption by enterocytes (Hurrell and Egli, 2010), . These
compounds also influence the absorption of others divalent cations like zinc (Lonnerdal,
2000). The bioavailability of iron and zinc, corresponding to the fraction of these ingested
minerals that is absorbed in the gastrointestinal tract and used for normal body functions, is
then lower in plant‐based diets compared to diets including both plant and animal sources.
Food processing is also known to influence mineral content and bioavailability (Watzke,
1998). In post‐harvest processing of cereals, grain decortication is often practiced in
northern as in southern countries. In previous studies, Hama et al (2011, and 2012 in press)
showed that during traditional manual or mechanical decortication of millet, iron losses
were about 50% while zinc losses were lower, ranging from 46 to 35%. For sorghum, zinc
losses were a bit higher than iron losses. The type of grain was more influent than the
method of decortication. For local as for biofortified varieties, phytates and other chelating
agents were only partially removed during decortication. The influence of other food unit
operations of cereal processing on mineral content were studied by Greffeuille et al (2011),
showing various effects depending on the process, and highlighting the effect of cereal
fermentation for iron and zinc bioavailability improvement.
As reported by Harvey et al (2000) in a literature review, extrinsic iron may represent several
times the iron content in the staple foods or dishes from developing countries, with iron
coming from food contamination by soil or dust, from iron leaching into food during storage
and cooking or from contamination during food processing. Cary et al (1994), in an
experimental study in the USA, reported that 70% of the iron in plant samples could
originate from soil particulate inclusion by the plant tissues during its growth and was
considered as contamination iron. Despite careful washing of plants or grains for the
preparation of most dishes, extrinsic iron is still recovered in foods consumed. Extrinsic iron
may then increase largely the iron intake in developing countries. Contaminant iron on the
surface of cereals and pulses purchased in a market in India was estimated to be 13‐47% of
total iron (Prabhavathi and Rao, 1981). Abebe et al (2007) found iron contents up to 20
times higher in endogenous Ethiopian teff compared to other cereals like maize and barley
and assigned it to soil contamination, linked to the traditional method of threshing. Teff is
also a very small cereal grain and due to its larger specific surface, soil contamination is
higher than for bigger grains. Analogous soil contamination of teff was found by Hallberg
and Bjorn‐Rasmussen (1981). The same authors also measured 30mg iron/100 g in rice flour
155
Résultats
purchased in a Thai market whereas the iron content was only 1.4 mg/100g in polished rice
from the same market, showing that the levels of extrinsic iron from soil, or may be also due
to milling, can be very high. A non negligible part of extrinsic iron in foods can also come
from cookware. Park and Brittin (1997) showed that the iron content of most foods cooked
in stainless steel utensils was higher than that of the same foods cooked in glass ware, with a
small but significant mean difference of about 0.11 mg/100g. Similarly, Adish et al (1999)
obtained from 1.5 to 2 fold much iron in Ethiopian foods cooked in iron pots compared to
the same foods cooked in aluminum or clay pots. However, the authors showed large
variations between countries and depending on factors like the size of the cooking pot. Food
processing can also have an effect on the total iron content of flours. Prabhavathi and Rao,
(1981) showed that a significant increase of iron content, ranging 2 to 7 mg/100 g, was
measured in the flour after the milling, and estimated that less than 2% of this contaminant
iron was in an absorbable form. When comparing the iron contents of rice flour and polished
rice coming from the same Thai market, Hallberg and Björn‐Rasmussen (1981) measured a
difference in iron content of 28.6 mg/100g, attributable to contamination. By using a strong
magnet, they showed that about 60% of this contaminant iron was metal particles from the
flour‐mill. More recently, in a study of African traditional processing of maize, Greffeuille et
al (2011) also measured iron content increases ranging from 43 to 138% between grains and
flours, increasing with milling intensity. The contaminant iron represented 1 to 3.3 mg/100 g
DM, that is to say more than intrinsic iron.
Beyond its contribution to iron intake, contaminant iron can have a nutritional interest only
if it participates to iron status improvement. This is hardly measurable and lead to
controversial results. Therefore, contaminant iron, as intrinsic iron, should be absorbed in
the small intestine, and for that it should be first exchangeable, is soluble in the intestine to
join the common non‐haem pool. The absorption of exchangeable contaminant iron is
subject to the same interactions with other constituents in the diet as the non‐haem intrinsic
iron. Abebe et al (2007) reported that there is no simple method predicting the
exchangeability of contaminant iron. A radioiron absorption study to determine soil addition
to rice‐based Thai meals was conducted by Hallberg et al (1977). This study showed that
depending on pH, there was either partial or no exchangeability of iron from clay. And when
exchangeable, the iron from clay was available for absorption. It was then suggested that the
form of iron in foods contaminated with soil influences iron absorption (Hallberg and Bjorn‐
Rasmussen, 1981). Derman et al (1982) showed that the most common forms of
contaminant iron, ferric oxide and ferric hydroxide, added to maize porridge to simulate
contamination, were poorly available and that addition of ascorbic acid improved the
absorption at a level neighboring the non‐haem dietary iron pool. Adish et al (1999) found
that children fed from iron pots had lower rates of anemia and better growth than children
who did not. In a systematic review, Geerligs et al (2003) also showed that eating foods
prepared in iron pots increased the hemoglobin concentration of anemic/iron deficient
individuals.
156
Résultats
The first aim of this work was to measure the iron contamination levels in millet and
sorghum grains of the same seed lots after decortication and milling with different devices in
field and under controlled conditions. Zinc contents were determined simultaneously. The
second objective was to assess the bioavailability of contaminant iron using in vitro digestion
followed by measurements of dialyzable, soluble and insoluble iron. The traditional paste
“tô” was prepared “as eaten” with either contaminated or non‐contaminated flours for this
purpose.
157
Résultats
Control milling
Control milling
Control milling
1 lot of
10 kg
in fied
In laboratory
Figure 1: Experimental design for decortication and milling of millet and sorghum
158
Résultats
grains
decorticated
milled
sieved
Flour (40 g)
Water (40 g) Small part (15 g) Water (140 g) Large part (25 g)
Flour suspension
mixed
« thin » gruel
cooking (2 min)
mixed
cooking (6 min)
tô
159
Résultats
ethanesulfonic acid] sodium salt) buffer (Sigma, P‐3768) that will be used thereafter,
specifically for each sample, for pH equilibration.
For the gastric digestion, tô samples were firstly diluted with ultrapure water and
homogenized, to obtain a dry matter content neighboring 9‐10% in sealed glass flasks and
brought to 37 °C in a water bath. 20 µL of alpha‐amylase from Bacillus licheniformis (Sigma
A‐3403‐1MU) was added to the samples that were then incubated at 37°C for 5 min. After an
adjustment of the pH to 2.0 with 1 M HCl, 1 mL of pepsin solution was added (Sigma, P‐7000,
14900 u/mL in 0.1 M HCl) and the samples were incubated horizontally for 1 h at 37°C in a
shaking water bath. Aliquots of 40 g of each pepsin‐digested sample were then transferred
in separate large tubes for the intestinal digestion. To gradually increase the pH to mimic
intestinal digestion, a dialysis bag (Spectra/por I dialysis tubing, MCO 12‐14kDa) containing
20 mL of the PIPES buffer of the previously determined molarity, was introduced into each
large tube that were incubated at 37 °C for 30 min to reach pH 6.7. Five mL of enzyme
solution, containing pancreatin (Sigma, P1750, 1.85 mg/mL) and bile extract solution (Sigma,
B8631, 11 mg/mL in 0.1M NaHCO3), were then added before incubation for 2 h at 37°C
horizontally in a shaking water bath. During incubation, dialyzable iron diffused into the
dialysis bag, to reach the same concentration on both sides of the membrane.
Thereafter, dialysis bags were removed and washed with pure water. Their content, the
dialysates, were weighed. The digestion mixtures remaining in the tubes were centrifuged at
10 000 g for 15 min at 4 °C to separate insoluble and soluble iron fractions, respectively in
the pellet and supernatant. Thus, the sum of dialyzed, soluble non‐dialyzed and insoluble
fractions should be equal to the total amount of mineral in the sample before digestion.
The dialysates, supernatants and pellets were analyzed for iron contents as previously
described. Iron contents of the pellets corresponded to the insoluble fraction of iron after
enzymatic digestion. Dialysable and soluble non dialysable (soluble ND) Fe were calculated
as follows:
Dialysable Fe % = CD (WD + WS)/ (CDWD + CSWS + CIWI) x 100
And
Soluble ND Fe % = WS (CS ‐ CD)/ (CDWD + CSWS + CIWI) x 100
where CD, CS and CI are iron concentrations in the dialysate, supernatant and pellet fractions
in µg/100g and WD, WS and WI are the weights (g) of dialysate, supernatant and pellet
fractions.
All samples were analyzed at least in triplicate.
2.6. Statistical analysis
Biochemical analyses were performed in triplicate. Values were averaged. Data were
subjected to analysis of variance (ANOVA) and Fischer’s least significant difference (LSD)
tests were used to compare means at the 5% significance level, using the software
Statgraphics Plus version 5.1.
160
Résultats
3.1. Effect of decortication and milling processing techniques on iron and zinc content in
millet and sorghum
Iron contents were determined in Gampela millet and Fibmigou sorghum after control
milling of whole grains and decorticated grains with the laboratory mill and after milling of
manually or mechanically decorticated grains either with mortar and pestle, or with
mechanical devices equipped with iron or corundum grindstones (Figures 3a and 3b). Grains
decorticated mechanically are traditionally never milled manually that is why the
corresponding samples were not prepared. Zinc contents were also, for its nutritional
interest and also as a negative control of contamination, due to its very low concentration in
soil and dust, iron or corundum grindstone. In the Earth’crust, iron is the fourth must
abundant element representing about 5% of its weight, but with huge variations depending
on the soil type, whereas there are only traces of zinc.
Iron contents of manually and mechanically decorticated millet grains milled with the control
mill were very close, and about 40 to 50% lower than the iron content of the whole grains
milled in the same way. This result is in good agreement with previous results (Hama et al,
2011) and corresponds to losses of the iron located in the peripheral parts of the grains,
namely the pericarp and part of the aleurone layer that are removed during decortication.
The iron content in the grains decorticated manually and milled with mortar and pestle is a
bit higher, but the difference was not significant. This may be due to dust contamination
during milling, which is realized outside in a windy environment, and the soil in Burkina Faso
is known to be iron‐rich. The same manually decorticated grains milled with the mechanical
devices with either corundum or iron grindstones have iron content higher than the initial
iron content of the grains, showing a contamination by exogenous iron. The standard
deviations of all results for samples obtained in field are high, especially with the mechanical
devices equipped with corundum grindstones, showing that the contamination randomly
occurs. Compared to the control milling, the increase in iron content after mechanical milling
‐ whatever the grindstones ‐ ranges from about 60 to 80%, reaching final iron content up to
8.5 mg/100gDM. The iron content in mechanically decorticated grains is not significantly
different from the grains manually decorticated after control milling for both. But a 3 to 4
fold increase in iron content is measured in grains milled mechanically with the devices
equipped with iron grindstones, and at least a 2 fold increase is obtained with the corundum
grindstones. This confirms our previous hypothesis of an iron contamination probably due to
the wear of the grindstones of the devices, but may be also of others metallic pieces of the
mill as show by iron contamination after milling with corundum grindstones. These results
are in good agreement with Prabhavathi and Rao, (1981) and Greffeuille et al (2011), who
obtained similar iron contamination attributable to milling devices.
161
Résultats
10
9 a
8
iron (mg/100g DM) 7
6
5
4
3
2
1
0
control
control
control
control
control
control
iron grind.
corundum grind.
iron grind.
iron grind.
iron grind.
corundum grind.
corundum grind.
corundum grind.
mortar‐pestle
mortar‐pestle
milling
5
4,5 b
4
zinc (mg/100g DM)
3,5
3
2,5
2
1,5
1
0,5
0
control
control
control
control
control
control
iron grind.
corundum grind.
iron grind.
iron grind.
iron grind.
corundum grind.
corundum grind.
corundum grind.
mortar‐pestle
mortar‐pestle
milling
Figure 3 a and b : Iron and zinc contents in Gampela millet and Fibmigou sorghum after in‐field decortication (or
not) and milling and comparison with control processes realized in the laboratory.
In field milling were realized either with a mortar and pestle, or with a device equipped with iron or corundum
grindstones
Values are mean of at least 6 to 9 repetitions, error bars represent standard deviation
162
Résultats
Analogous results were obtained for sorghum, except for the mechanical milling of
mechanically decorticated grains: with the iron grindstones, the iron increase was a bit less
than 2 fold compared to control milling whereas it was a bit higher than 2 folds with the
corundum grindstones, but no significant difference was measured. In both cases, high
standard deviations were obtained, probably due the heterogeneity of the the wear of
metallic parts of the mill according to the milling units.
For millet as for sorghum, zinc contents of decorticated grains, were and remained low after
milling even if a slight increase appeared after milling in field, whatever the method. Iron
contents ranged from 1.6 to 2.4 mg/100g DM. This did not correspond to consistent
changes. The main difference between millet and sorghum is that more zinc is lost in
sorghum during decortication, as shown when comparing zinc content in decorticated grains
compared to the control not decorticated. This was already reported in Hama et al (2011)
who obtained zinc losses after manual and mechanical decortication of respectively 55 and
59% in sorghum, whereas they were only 46 and 35% in millet, mainly due a higher germ
removal in sorghum. These results also confirm our previous hypothesis that no significant
zinc contamination occurs during the first steps of cereal processing.
3.2. Factors influencing iron content in decorticated and milled cereal grains
All iron contents in millet and sorghum grains after milling, with and without previous
decortication were subjected to multifactorial anova analysis, including the type of cereal,
the method of decortication and the method of milling as factors (Table 1).
Table 1: Effects of processing factors on iron content after decortication and milling (ANOVA
analysis)
iron
p n mean SD
(mg/100gDM)
Gampela millet 63 3.99a ± 2.02
cereal 0.0147
b
Fibmigou sorghum 44 4.89 ± 1,55
163
Résultats
The parameter “cereal” was significant. Iron contents were quite high in millet as in
sorghum, neighbouring respectively 4 and 5 mg/100g DM, but with significantly higher
content in sorghum. Decortication also affects iron content but not significantly and
depending on the decortication method used. There was a small difference on iron content
between mechanical and manual decortication, but iron content of decorticated grains was
close to that of whole grains. This hides the decreasing effect of decortication on iron
content, as previously shown by Hama et al (2011). The effect of milling was on the contrary
highly significant, showing that this processing technique have a great influence on iron
content. Iron contents were higher after milling with mortar and pestle than after control
milling, but the difference was not significant. And iron contents were also much higher after
mechanical milling, either with iron or corundum grindstones, than after mortar and pestle
milling, and the difference was significant. Iron contamination appears then clearly, with
probable different origins, mainly from devices but also from soil. No significant differences
appeared between samples milled with iron grindstones and those milled with corundum
grindstones. The contamination effect of mechanical milling could mainly be due to the
contact with metallic parts of the device, and not specifically the grindstones.
Table 2: Phytate/Fe molar ratio and iron bioaccessibility in millet tô prepared at different pH
with an iron contaminated flour
IP6/Fe
tô pH Total iron phytate molar Dialysable iron Soluble ND iron Insoluble iron
ratio
(µg/100 g (g/100 g (µg/100 g (µg/100 g
(%) (%) (µg/100 g DM) (%)
DM) DM) DM) DM)
4.3 320a± 130 3.8a ± 1.4 1738a ± 306 20.8a ± 3.2 6274a ± 288 75.4a ± 4.4
5.3 8579 ± 641 0.30 3.0 249a ± 83 2.6a ± 0.9 1822a ± 205 19.0a ± 2.4 7539b ± 300 78.4a ± 3.0
6.5 236a ± 90 2.8a ± 1.2 2157a ± 661 25.0a ± 9.0 6371a ± 1221 72.3a ± 10.0
Values in a column for the same process with different superscript letters are significantly different (p < 0.05).
164
Résultats
was low and that contaminant iron did probably not join the non haem iron exchangeable
pool of the food. Conversely, Hallberg et al (1977) obtained a partial isotopic exchange
between clay iron and intrinsic iron in in vitro studies using radioiron when the pH was low
whereas it was not the case at higher pH. After dialysis and ultrafiltration studies in sorghum
beer, Derman et al (1980) showed that a large part of soluble iron was in an ionic form or
complexed with low‐molecular‐weight compounds. But at neutral pH, they obtained little or
none chelator that could stabilize iron in a soluble form. None of these pH effects was
obtained with the tô, maybe due to protective effect of the matrix with a high stability of
iron complexes, or due to the fact that the pH tested were not low enough.
3.4. Iron bioaccessibility of intrinsic and contaminant iron in millet and sorghum‐based tô.
For millet as for sorghum, the estimation of iron bioavailability was performed in samples of
tô prepared with flour either with a high level of iron, supposed to be highly iron
contaminated, or with a low iron level, supposed to be less contaminated (Table 3).
Table 3: Phytate/Fe molar ratio and iron bioaccessibility in millet and sorghum tô prepared
from flours highly or slightly contaminated with iron
Iron Total iron phytate IP6/Fe Dialysable iron Soluble ND iron Insoluble iron
Samples cont. molar
level (µg/100g (g/100g ratio (µg/100g (µg/100 g
(%) (µg/100g DM) (%) (%)
DM) DM) DM) DM)
a
millet high 8766 0.30 2.9 207 ± 61 2.4a ± 0.8 1895a ± 181 21.5a ± 3.2 6777a ± 790 76.1a ± 3.8
low 3668 0.25 5.8 503b ± 169 13.0b ± 3.1 927b ± 208 25.1a ± 9.5 2384b ± 584 61.8b ± 7.6
sorghum high 8043 0.71 7.5 372a ± 40 4.5a ± 0.2 1899a ± 116 23.0a ± 0.8 5991a ± 615 72.5a ± 0.8
b
low 3835 0.59 13.1 200 ± 40 5.2a ± 0.7 1005b ± 76 26.4a ± 2.4 2631b ± 437 68.4b ± 2.0
cont.= contamination
Values in a column for the same cereal with different superscript letters are significantly different (p < 0.05).
The tô were prepared without pH adjustment, i.e. the initial pH was about 6.5, as it was
previously shown that tô pH had no effect on iron bioaccessibility. For both cereals, total
iron content was at least two fold higher in the iron‐contaminated flour compared to the
less‐contaminated one, showing that extrinsic iron is quantitatively more important than
intrinsic iron. Millet and sorghum flours were chosen to have analogous total iron content,
whatever the contamination level. In both cases, iron contents reached 8000‐9000
µg/100gDM in iron‐contaminated flours, what was a much higher contamination level than
that obtained by Greffeuille et al (2011) in maize flour in Benin, whom iron content was
about 4800 µg/100g DM. It can be assumed that iron‐contamination by the dust is more
important in Burkina Faso compared to Benin, where the soil is probably richer in iron and
the weather is dry and windy. The devices used to mill the grains are also different, with a
higher wearing of metallic parts. Phytate content in sorghum was more than two fold higher
165
Résultats
than in millet. This result was in good agreement with Hama et al (2011) who obtained
similar results in decorticated grains of millet and sorghum. Then, the phytate/iron molar
ratios of the iron‐contaminated millet and sorghum flours were also about twice smaller
than in the less contaminated flour. In all cases, they are above 1, the threshold value under
which the intestinal iron absorption is optimal, but the values are not high. It can be
assumed that these flours, used in composite meals including vegetables that contain
ascorbic acid and meat as enhancers, could lead to molar ratios below 6, i.e. will show a
quite good iron absorption. The only exception could be with the less‐contaminated
sorghum flour, whom phytate to iron ratio exceeds 13.
As nutrient bioaccessibility is preferably measured in “as eaten” foods, tô were prepared as
described previously with one sample of contaminated and not contaminated flour of millet
and sorghum. They will be called “iron‐contaminated tô” and “less‐contaminated tô” in the
following text.. In iron‐contaminated tô prepared from millet, the content and the
percentage of dialyzable iron were very low, showing a poor bioaccessibility. Percentage of
dialyzable iron did not exceed 2.4%. The quantity and percentage of dialyzable iron were
significantly higher in less‐contaminated tô: they were respectively 2.4 and 5.4 fold higher
than in the iron‐contaminated tô. In millet, contaminant iron was not bioaccessible and
moreover impaired the dialysability, then the bioaccessibility, of intrinsic iron. For sorghum,
the quantity of dialyzable iron was significantly higher in the case of iron‐contaminated tô
compared to the less‐contaminated one, but the percentage of dialyzable iron, ranging from
4.5 to 5.2%, was a bit lower, although not significantly. When comparing cereals, it appears
that bioaccessibility in less‐contaminated tô, measured by the quantity of dialyzable iron,
was 2.5 fold better in millet compared to sorghum. It might be due to the lower content of
phytates in millet, and probably of phenolic compounds, other component chelating iron
and impairing its bioavailability in foods.
The content in soluble ND iron, representing the fraction of total iron potentially absorbable
but most probably engaged in molecular complexes, was significantly higher in millet and
sorghum iron‐contaminated tô compared to the less‐contaminated ones. However, the
percentages of soluble ND iron were not significantly different, ranging from 21 to 26%. It
may be assumed that iron in soluble fraction could be released and dialyze if less chelating
factors were present initially in the food or if part of them were destroyed during food
processing. This could be a way to obtain a better iron bioaccessibility in these cereals
products.
Insoluble iron represented the largest fraction in millet and sorghum tô, iron‐contaminated
or not: the percentage of insoluble iron ranged from 61‐68% in less‐contaminated millet and
sorghum tô, and from 72 to 76% of total iron in contaminated one. But in millet as in
sorghum, the percentages of insoluble iron were significantly higher in iron‐contaminated tô
compared to the less‐contaminated one. The quantity of insoluble iron was also much higher
in iron‐contaminated tô, especially for millet.
To better understand the fate of extrinsic iron and its distribution between the fractions
during in vitro digestion, differences in total, dialyzable, soluble and insoluble iron were
166
Résultats
Abbreviations used
IP6: inositol‐6‐phosphate or phytate; DM: dry matter,
Acknowledgment
This research was realized in the framework of INSTAPA Project, funded by the European
Union’s Seventh Framework Programme [Fp7/2007‐2013] under grant agreement n°211484.
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Résultats
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168
Résultats
169
Résultats
Tableau 3.2.1 Teneurs et pourcentages de fer dialysable, soluble non dialysable et insoluble
dans le tô préparé à partir de farines de maïs fortement et faiblement contaminée en fer.
Niveau de
Fer total Fer dialysable Fer soluble non dialysable Fer insoluble
contamination
Céréale
en fer (µg/100 g (µg/100 g
(%) (µg/100 g DM) (%) (%)
DM) DM)
Maïs élevé 5093 205a ± 33 4.1a ± 0.4 2715a ± 116 53.5a ± 4.0 58.7a ± 4.2
faible 1314 219a ± 49 21.2a ± 13.4 91b ± 49 6.7b ± 1.2 50.7a ± 11.0
Les teneurs en fer dialysable sont identiques dans les tô de maïs quel que soit le niveau de
contamination en fer de la farine (alors que le pourcentage de fer dialysable est environ 5
fois plus faible avec les tô de maïs contaminé en fer. Tout comme dans le mil et le sorgho, le
fer de contamination n’est pas bioaccessible dans les plats de tô de maïs blanc. Un résultat
similaire a été observé par Greffeuille et al., (2011) sur la bioaccessibilité de plats
traditionnels béninois à base de maïs où environ seulement 1,9 % du fer était dialysable. Les
teneurs et les pourcentages de fer soluble non dialysable sont beaucoup plus élevés dans les
tô hautement contaminés comparés à ceux des tô faiblement contaminés, atteignant
respectivement des teneurs et des pourcentages 200 et 9 fois plus élevés. Dans le même
temps, les pourcentages de fer insolubles sont analogues. Ces résultats sont très similaires à
ceux obtenus avec le mil et le sorgho.
Ces résultats montrent que le fer de contamination n’est pas bioaccessible dans le plat de tô
de maïs tel que préparé traditionnellement mais il serait intéressant d’étudier l’effet de la
mise en œuvre de certains procédés en vue de mobiliser la fraction soluble du fer et
améliorer sa bioaccessibilité.
170
Résultats
Après les travaux réalisés sur le décorticage, et plus particulièrement ceux obtenus sur le
décorticage des variétés biofortifiées (chapitre 3.2), nous avons jugé nécessaire de vérifier
qu’après transformation en plats, ces variétés biofortifiées de mil et de sorgho présentaient
toujours un intérêt nutritionnel, et également une bonne acceptabilité sur le plan
organoleptique. L’objectif de ce chapitre 3.3 est de présenter brièvement les résultats de
l’étude d’acceptabilité de différents plats traditionnels préparés avec les variétés
biofortifiées, et de déterminer la rétention et la bioaccessibilité du fer et du zinc dans ces
plats. Pour cette étude, une première phase « de terrain » a été entreprise, au cours de
laquelle des tests d’acceptabilité des plats les plus fréquemment consommés par les jeunes
enfants (tô, bouillie fermentée et galettes pour le mil, tô seul pour le sorgho, cf. chapitre 3.1)
ont été réalisés. Vingt‐quatre consommateurs adultes de ces plats ont réalisé les tests de
dégustation, et l’avis des productrices sur le comportement de ces nouvelles variétés au
cours de la préparation des plats a également été recueilli. Rappelons ici que trois
productrices différentes ont préparé chacun des plats, chacune avec ses ustensiles et
procédés habituels, seuls les grains entiers ou décortiqués des variétés de mil ou de sorgho
leur ayant été fournis. Une deuxième phase plus analytique a ensuite consisté, au
laboratoire, à évaluer la biodisponibilité du fer et du zinc par le calcul des ratios molaires
phytates/fer et phytates/zinc ainsi que par la mesure de la bioaccessibilité du fer et du zinc.
Compte tenu des résultats précédemment acquis, la comparaison des variétés a été réalisée
sur des plats préparés à partir de grains entiers ou décortiqués.
Par manque de temps, ce chapitre ne présente que de manière succincte l’ensemble des
résultats obtenus au cours de cette étude. Ces résultats seront analysés de façon plus
détaillée et leurs commentaires seront prochainement retravaillés pour donner lieu à une
publication.
3.3.1.1. Point de vue des productrices sur l’aptitude à la transformation des grains des
différentes variétés en plats
Toutes les productrices ont souligné des différences entre les variétés au cours de la
fabrication des plats. Elles ont jugé que les grains de la variété de mil biofortifié GB8735
étaient durs comparés aux grains des autres variétés de mil. Certaines d’entre elles ont
estimé qu’ils étaient aussi durs que les grains de sorgho. Ceci avait été noté lors d’une étude
antérieure sur le comportement des variétés biofortifiées au cours du décorticage. Les
productrices de bouillie et de galettes ont estimé qu’il était nécessaire d’allonger la durée de
trempage des grains de cette variété ainsi que la durée de cuisson des plats. Cependant
171
Résultats
toutes les productrices de tô, de bouillie et de galettes ont apprécié le goût final des plats
préparés avec la variété de mil biofortifié GB8735 et surtout leur odeur. Selon les
productrices de tô et de bouillie, la variété de mil Tabi permettrait un « gonflement rapide »
des plats à la cuisson. Les productrices de bouillie ont également trouvé que la fermentation
était rapide et donnait satisfaction. Cependant les productrices de galettes ont souligné
quant à elles que la friture des galettes préparées avec la variété Tabi consommait beaucoup
d’huile, plus qu’avec les autres variétés.
Toutes les productrices ont apprécié le sorgho biofortifié Tiéblé pour sa couleur, qui donne
au tô une belle présentation.
172
Résultats
Tableau 3.3.1: Résultats des tests hédoniques de notation et des tests de classement par ordre de préférence de plats préparés à partir des variétés de mil
locale et biofortifiées.
173
Résultats
Tableau 3.3.2 : Résultats des tests hédoniques de notation et des tests de classement par ordre de préférence de plats préparés à partir des variétés de
sorgho locale et biofortifiée.
Des petites lettres différentes, par colonne et pour un même plat, correspondent à des différences significatives
174
Résultats
3.3.2. Rétention du fer et du zinc dans les plats à base de variétés locales et biofortifiées
de mil et de sorgho.
Tableau 3.3.3 : Teneurs en fer et en zinc (pour 100 g de MS) des variétés locales et
biofortifiées de mil et de sorgho blanc
Grains entiers Grains décortiqués
Céréale Variété
Fer (mg) Zinc (mg) IP6 (g) Fer (mg) Zinc (mg) IP6 (g)
Mil Gampèla 2,9 ± 0,0 2,2 ± 0,0 0,9 ± 0,0 2,3 ± 0,2 1,6 ±0,1 0,8 ± 0,1
GB8735 6,5 ± 0,0 4,0 ± 0,2 1,1 ± 0,0 5,7 ± 0,3 3,5 ± 0,0 0,8 ± 0,0
Tabi 5,3 ± 0,1 3,6 ± 0,1 1,0 ± 0,0 3,9± 0,1 2,8 ± 0,0 1,0 ± 0,0
Sorgho Fibmigou 5,8 ± 0,2 2,5 ± 0,0 1,0 ± 0,0 2,4 ± 0,1 1,2 ± 0,0 0,7 ± 0,0
Tiéblé 4,5 ± 0,1 2,2 ± 0,0 1,1 ± 0,0 3,9 ± 0,1 1,4 ± 0,0 0,8 ± 0,0
175
Résultats
Tableau 3.3.4 : Teneurs en fer, zinc et phytates (moyenne ± ET) des plats préparés à partir des différentes variétés de mil et de sorgho
Teneur pour 100 g de MS Ratio molaire Ratio molaire
Plats Variétés Traitement TMS (%)
Fer (mg) Zinc (mg) IP6 (g) IP6/Fer IP6/Zinc
entier 23,4 ± 3,2 15,2 ± 3,6 2,3 ± 0,1 0,9 ± 0,1 5,0 38,8
Mil Gampèla
décortiqué 24,2 ± 2,6 7,4 ± 2,7 2,3 ± 0,0 0,8 ± 0,1 9,5 35,7
entier 23,7 ± 3,7 20,6 ± 10,0 3,9 ± 0,1 0,9 ± 0,0 3,9 27,0
Mil Tabi
décortiqué 23,2 ± 3,1 10,6 ± 5,2 3,1 ± 0,0 0,7 ± 0,0 5,5 22,4
entier 24,2 ± 2,6 22,7 ± 9,8 3,9 ± 0,1 1,0 ± 0,0 3,6 24,1
Tô Mil GB8735
décortiqué 22,2 ± 3,8 13,8 ± 5,6 3,8 ± 0,0 0,9 ± 0,1 5,5 23,1
entier 20,1 ± 1,2 28,5 ± 15,2 2,7 ± 0,3 1,0 ± 0,1 3,0 36,0
Sorgho Fibmigou
décortiqué 19,7 ± 0,4 7,6 ± 1,9 1,5 ± 0,1 0,6 ± 0,0 6,1 35,5
entier 23,4 ± 2,6 29,0 ± 10,4 2,4 ± 0,5 1,2 ± 0,2 3,4 47,8
Sorgho Tiéblé
décortiqué 20,5 ± 1,5 8,0 ± 1,1 1,4 ± 0,1 0,6 ± 0,0 6,2 43,0
entier 57,2 ± 5,0 13,0 ± 11,4 1,5 ± 0,3 0,4 ± 0,0 2,8 28,2
Mil Gampèla
décortiqué 57,3 ± 9,2 8,7 ± 5,3 1,6 ± 0,2 0,5 ± 0,0 5,1 31,1
entier 55,6 ± 1,2 9,3 ± 3,3 2,7 ± 0,4 0,4 ± 0,0 4,0 16,1
Galettes Mil Tabi
décortiqué 54,8 ± 5,7 8,1 ± 2,5 2,5 ± 0,4 0,5 ± 0,0 5,1 19,1
entier 55,8 ± 4,6 10,2 ± 2,4 2,5 ± 0,2 0,4 ± 0,0 3,7 17,3
Mil GB8735
décortiqué 54,2 ± 3,8 6,9 ± 1,6 2,7 ± 0,4 0,5 ± 0,1 6,4 19,1
Mil Gampèla entier 9,2 ± 4,7 10,5 ± 6,7 1,9 ± 0,2 0,5 ± 0,1 4,2 27,3
Bouillie Mil Tabi entier 10,1 ± 4,9 9,2 ± 1,4 2,9 ± 0,2 0,6 ± 0,0 5,4 20,2
Mil GB8735 entier 9,4 ± 4,8 10,7 ± 2,1 3,3 ± 0,4 0,6 ± 0,1 4,4 16,9
176
Discussion et Conclusion générale
3.3.2.2. Composition en fer, en zinc et en phytates des plats élaborés à partir des variétés
locales et biofortifiées
Le tableau 3.3.4 présente les teneurs en fer, zinc et phytates des tô, des galettes et des
bouillies préparés avec les différentes variétés entières ou décortiquées de mil et de sorgho
blanc, biofortifiées ou non. Pour tous les plats, les teneurs en fer des plats issus des grains
entiers sont plus élevées que celles des plats issus des grains décortiqués. Elles sont
beaucoup plus importantes De plus, elles varient de manière importante pour un même plat
et une même variété (les écart‐types sont très élevés). Ces premiers résultats laissent
présager une forte contamination en fer des plats, pouvant provenir soit des moulins comme
précédemment montré, mais aussi du sol, de l’eau souvent stockée dans des fûts
métalliques dans les ménages, et des ustensiles de cuisine des productrices, parfois pas
exempts de rouille (Adish et al., 1999, Abebe et al., 2007 ; Greffeuille et al., 2011). Au
Burkina Faso, la cuisson des plats tels que le tô et la bouillie est réalisée dans des marmites
en aluminium, mais contenant aussi du fer, ce qui est donc cohérent avec notre hypothèse.
Pour la production des galettes, le matériel utilisé est généralement une poêle en terre
cuite, donc pouvant également contenir des quantités importantes de fer. Les plats de tô ont
des teneurs en fer plus importantes que celles des bouillies et des galettes, ce qui pourrait
être lié non seulement aux diagrammes de fabrication de ces plats (cf. annexes 1‐1, 1‐2, 1‐3),
mais aussi à leur formulation car la préparation du tô n’implique pas de mélange avec
d’autres ingrédients, comme par exemple, pour les galettes qui contiennent une quantité
d’huile importante. Pour la bouillie, le trempage des grains réalisé en début de préparation
peut entrainer d’importantes pertes en minéraux au cours du trempage (Afifi et al., 2011 ;
Kayodé et al.,2006 ; Lestienne et al., 2005). De même, toujours au cours de la préparation de
la bouillie de mil fermentée, une étape d’élimination des drèches contenant les parties
périphériques des grains riches en fer, et dans une moindre mesure en zinc, a lieu avant la
fermentation. Lors de la préparation des galettes, une étape de tamisage de la farine est
souvent réalisée avant fermentation, ce qui induit une élimination partielle des parties
périphériques des grains, et le mélange avec du riz, voire avec du tô délayé de maïs, est
également une pratique courante.
Les différences de teneurs en fer et en zinc entre plats préparés à partir de grains entiers et
de grains décortiqués sont liées en partie à l’élimination au cours du décorticage des
enveloppes et parfois du germe dans le cas du sorgho, effets que nous avons discutés
précédemment (cf. chapitre 3.1). Cependant, les différences observées semblent bien
supérieures à celle obtenues entre les grains entiers et décortiqués, semblant indiquer une
contamination plus importante dans les plats à partir des grains entiers.
Les teneurs en zinc des plats de toutes les variétés varient très peu comparées à celles du fer
car il n’y a pas de contamination en zinc au cours de la préparation des plats, cet élément
étant présent à des concentrations beaucoup plus faibles dans l’environnement. Pour les
variétés de mil, les teneurs en zinc des grains entiers et des grains décortiqués sont peu
différentes, ce qui confirme les résultats obtenus lors de l’étude sur le décorticage, du fait de
l’enchâssement du germe dans l’albumen du grain de mil. En revanche, pour le sorgho les
177
Discussion et Conclusion générale
teneurs en zinc des plats des grains décortiqués sont égales à la moitié de celles des plats
des grains entiers, ce qui confirme là encore nos précédents résultats montrant que les
germes des grains de sorgho étaient plus facilement perdus ou abrasés que ceux du mil lors
du décorticage.
Les plats des variétés biofortifiées de mil ont des teneurs en fer et en zinc supérieures à ceux
de la variété locale, qu’il y ait ou non décorticage préalable. Tout comme pour le fer, et pour
les mêmes raisons, les teneurs en zinc des plats de tô sont supérieures à celles des galettes
et des bouillies. En revanche, il n’y a aucune différence pertinente de teneurs en fer et en
zinc entre les plats préparés à partir de sorgho local ou biofortifié, même après décorticage.
L’intérêt de l’utilisation même de la variété Tiéblé est remis en cause ici. Cependant, selon
Eva Weltzien (communication personnelle), la variété locale utilisée à des fins de
comparaison était particulièrement intéressante pour ses teneurs en fer et en zinc élevées.
Les teneurs en phytates des plats de tô sont plus élevées que celles des bouillies et des
galettes. Comme expliqué ci‐dessus pour les minéraux, lors de la préparation du tô avec des
grains entiers, il n’y a pas d’étape de tamisage ou d’élimination des drèches comme cela est
le cas lors de la préparation de la bouillie ou des galettes. De plus, plusieurs auteurs ont
montré qu’une diminution des phytates se produit lors des étapes de trempage et de
fermentation des céréales sous l’effet de phytases endogène ou d’origine microbienne. Les
molécules d’IP6 (inositol‐6‐phosphate) sont alors hydrolysées en molécules d’IP4, IP3, IP2,
ayant des propriétés de chélation moindres (Hotz & Brown, 2001, Afifi et al., 2011, Lestienne
et al., 2005).
Les ratios molaires phytate/fer sont supérieurs aux seuils de 1 qui correspondrait à une
biodisponibilité moyenne dans les plats céréaliers (Hurrell et Egli, 2010), mais dans notre cas
le niveau de contamination est tel que, comme montré au chapitre 3.2.3 dans l’étude sur
l’effet de la mouture, l’utilisation des rapports molaires pour estimer la biodisponibilité du
fer n’est pas adaptée. Même s’ils sont plus faibles dans les plats des variétés biofortifiées, les
ratios molaires phytates/zinc des plats de tô sont très élevés, supérieurs à 18, ce qui
correspond au seuil de biodisponibilité faible (15%) (Hotz & Brown, 2004). Dans les galettes
ou les bouillies préparées à partir des variétés biofortifiées cependant, les ratios sont très
proches de 18, pouvant laisser espérer dans certains cas, une amélioration de la
biodisponibilité.
3.3.3. Bioaccessibilité du fer et du zinc dans les plats de tô des variétés locales et
biofortifiées
178
Discussion et Conclusion générale
satisfaisants ont été obtenus pour le fer mais pas pour le zinc. Au cours des expériences de
digestibilité in vitro, des pertes de zinc parfois supérieures à 50% se produisent, rendant
impossible toute interprétation. Cela peut être dû aux très faibles teneurs en zinc dans les
aliments étudiés et à des pertes par adsorption sur les parois de la vaisselle utilisée pour
l’expérience. En dépit de nombreuses mises au point méthodologiques, les rendements en
zinc n’ont pu être améliorés dans les plats céréaliers.
Tableau 3.3.5: Rendements en fer et zinc au cours des expériences de DIV (pourcentage de
minéral retrouvé par rapport à la quantité de minéral initiale dans le plat) sur le tô
Rendement en Fer Rendement en zinc
(% de Fer retrouvé par (% de Zinc retrouvé par
rapport au Fe initial) rapport au Zn initial)
Mil Gampèla 90,7 52,5
Mil GB8735 93 45,6
Mil Tabi 81 43,5
Sorgho Fibmigou 107,2 71,5
Sorgho Tiéblé 103,1 50,8
179
Discussion et Conclusion générale
soluble dans laquelle ils sont liés à d’autres composants de la matrice alimentaire, est
certainement une voie de développement à approfondir.
Tableau 3.3.6 : Effet de la biofortification sur la bioaccessibilité du fer et du zinc des plats de
tô des différentes variétés de céréales
Fer
Tô préparé dialysable soluble non dialysable insoluble
avec :
µg/100 g MS % µg/100 g MS % µg/100 g MS %
Mil Gampèla 346a ± 201 11,3a ± 4,0 808a ± 250 28,5a ± 7,5 2015a,c ± 571 61,4a ± 5,5
Mil GB8735 280a,b ± 60 5,2b ± 1,1 1605c ± 269 17,3b ± 2,0 4188b ± 233 77,5b ± 1,5
Mil Tabi 239a,b ± 76 4,8b ± 1,6 1230b,c ± 64 17,3b ± 2,0 3896b ± 236 76,7b ± 2,6
Sorgho Fibmigou 179b ± 55 5,6b ± 1,7 763a ± 445 21,4a,b ± 8,2 2329c ± 577 73,1b ± 7,4
Sorgho Tiéblé 199a,b ± 44 6,8b ± 1,2 1093a,b ± 140 37,4c ± 3,4 1622a ± 89 55,8a ± 3,3
Zinc
Tô préparé dialysable soluble non dialysable insoluble
avec :
µg/100 g MS % µg/100 g MS % µg/100 g MS %
Mil Gampèla 402 ± 181 24,4 ± 15,5 109 ± 41 22,8 ± 9,7 871 ± 67 52,8 ± 5,8
Mil GB8735 262 ± 22 8,6 ± 1,2 326 ± 13 21,5 ± 1,6 901 ± 121 70,0 ± 2,7
Mil Tabi 408 ± 85 16,3 ± 6,1 189 ± 8 24,4 ± 3,8 800 ± 183 59,3 ± 9,9
Sorgho Tiéblé 95 ± 14 6,6 ± 2,0 21 ± 2 6,7 ± 1,7 1218 ± 174 86,7 ± 2,8
180
Discussion et Conclusion générale
‐du point de vue des teneurs en fer et en zinc dans les plats après préparation : elles sont
effectivement plus élevées pour le zinc dans les plats à base de mil biofortifié, mais pour le
fer, l’interprétation est difficile en raison de la présence d’une quantité importante de fer de
contamination. Pour le sorgho, aucune différence n’apparait entre les teneurs en zinc des
variétés locale et biofortifiée.
‐du point de vue de la bioaccessibilité du fer dans le tô enfin, aucun avantage de l’utilisation
des variétés de mil ni de sorgho n’a pu être mis en évidence.
181
Discussion et Conclusion générale
Chapitre 4 :
182
Discussion et Conclusion générale
183
Discussion et Conclusion générale
Les enquêtes de consommation alimentaire réalisées sur les 6 sites au Burkina Faso
ont bien montré que l’alimentation des jeunes enfants âgés de 6 mois à 36 mois est
essentiellement à base de céréales. Près de 90% des enfants ont consommé au moins une
fois un plat à base de céréales mil, maïs et sorgho. Le mil et le sorgho sont les céréales les
plus consommées aussi bien en milieu urbain qu’en milieu rural. De plus, de faibles
consommations des aliments riches en fer ont été observées.
Il en résulte des apports inadéquats en fer et en zinc et des apports en phytates susceptibles
de diminuer la biodisponibilité de ces minéraux. L’alimentation observée chez ces jeunes
enfants prédispose aux carences multiples en minéraux et en vitamines.
L’ensemble des travaux réalisés dans le cadre de cette thèse a visé à évaluer le potentiel
d’amélioration de la couverture des apports journaliers recommandés en fer et en zinc à
partir des plats à base de céréales. Essentiellement 2 points clés ont été explorés :
• l’influence des procédés de fabrication des aliments,
• l’utilisation de variétés biofortifiées.
Pour l’ensemble des travaux réalisés, les variétés de céréales provenant de deux récoltes
différentes (2009 et 2011) ont été utilisées. Le Tableau 4.1 présent les principales
caractéristiques –pour celles qui nous intéressent, c'est‐à‐dire les teneurs en fer, en zinc et
en phytates‐ de l’ensemble des échantillons utilisés. Pour une même variété, il apparait des
différences entre les années de récolte 2009 et 2011, indiquant une variabilité de la
composition et des teneurs en micronutriments d’une année à une autre. Cette variabilité,
bien que non mise en évidence ici, existe également d’un pays à un autre voire d’une région
à une autre, comme cela a été rapporté par plusieurs travaux (Barikmo et al., 2004a).
Greenfield and Southgate (2003) soulignent que la composition et la teneur en
micronutriments des grains de céréales est plus influencée par les facteurs écologiques que
par les facteurs génétiques.
Tableau 4.1 : Teneurs en fer, zinc et phytates des variétés de céréales utilisées en fonction
de l’année de récolte.
Mil Sorgho
Année Gampèla Tabi GB8735 Fibmigou Tiéblé
de
2009 2011 2009 2011 2009 2011 2009 2011 2011
récolte
Fer 4,0 ± 0,6 2,9 ± 0,0 7,2 ± 0,2 5,3 ± 0,1 6,7 ± 0,1 6,5 ± 0,0 4,9 ± 0,5 5,8 ± 0,2 4,5 ± 0,1
Zinc 2,0 ± 0,1 2,2 ± 0,0 4,1 ± 0,5 3,6 ± 0,1 5,6 ± 0,0 4,0 ± 0,2 2,7 ± 0,3 2,5 ± 0,0 2,2 ± 0,0
Phytates 0,7 ± 0,0 0,9 ± 0,0 0,8 ± 0,0 1,0 ± 0,0 0,9 ± 0,1 1,1 ± 0,0 0,8 ± 0,0 1,0 ± 0,0 1,1 ± 0,0
Cependant, il apparait que les teneurs en fer et en zinc (et parfois même aussi en phytates)
des variétés de mil biofortifiées sont toujours supérieures à celles de la variété Gampèla de
la même année, alors que dans le cas du sorgho, il n’apparait pas de différence importante
entre les variétés locale et biofortifiée. Rappelons que le critère de sélection du sorgho
184
Discussion et Conclusion générale
En utilisant les quantités moyennes ingérées par les enfants des différentes classes d’âge
pendant l’enquête, les quantités de fer et de zinc ingérées par repas de tô préparé à partir
des différentes variétés de céréale ont été calculées (tableau 4.2). Les valeurs des teneurs en
fer et en zinc mesurées dans les plats de tô préparés à Ouagadougou ont été utilisées (cf.
tableau 3.3.4).
Tableau 4.2 : Estimation des quantités de fer et de zinc ingérées (mg) par repas de tô chez
les jeunes enfants en fonction des variétés locales et biofortifiées de céréales utilisées,
calculées à partir des valeurs mesurées dans les tô préparés dans les ménages de
Ouagadougou.
Classe d’âge
Quantité de tô
consommée1 15 25 38
(g de MS/repas)
6‐11 mois 12‐24 mois 24‐35 mois
Céréales Variétés
entier décortiqué entier décortiqué entier décortiqué
Fer
Gampèla 2,3 1,1 3,9 1,9 5,7 2,8
Mil Tabi 3,1 1,6 5,2 2,7 7,7 4,0
GB8735 3,4 2,1 5,8 3,5 8,5 5,2
Fibmigou 4,3 1,1 7,2 1,9 10,7 2,9
Sorgho
Tiéblé 4,4 1,2 7,4 2,1 10,9 3,0
Zinc
Gampèla 0,3 0,3 0,6 0,6 0,9 0,9
Mil Tabi 0,5 0,5 0,9 0,8 1,3 1,2
GB8735 0,6 0,6 1 1 1,5 1,4
Fibmigou 0,4 0,2 0,7 0,4 1 0,6
Sorgho
Tiéblé 0,4 0,2 0,6 0,4 0,9 0,5
1
Valeurs issues des données d’enquête, cf figure 3.1.5
185
Discussion et Conclusion générale
avec la variété biofortifiée de sorgho et les quantités de fer et de zinc ingérées sont
similaires pour les 2 variétés, que les grains soient décortiqués ou non.
Cependant pour toutes les variétés de mil et de sorgho, les quantités de fer ingérées sont
réduites presque de moitié après le décorticage des grains. Pour le zinc, c’est surtout avec le
sorgho que l’on observe une diminution importante des ingérés. Les variétés biofortifiées
étudiées ici se comportent donc de la même façon que les variétés locales au cours du
décorticage. Ce résultat vient montrer l’importance du décorticage sur la rétention en fer et
zinc des plats consommés. Selon les résultats du chapitre 3.2, le décorticage traditionnel
entraine des pertes en fer de près de 50 % et 41 % respectivement dans le mil et le sorgho.
Et pour le zinc, 8 % et 23 % sont éliminés respectivement dans le mil et le sorgho. Ces pertes
importantes en fer et en zinc sont également accompagnées d’importantes pertes de
matière sèche au cours des décorticages traditionnels. Les pertes en matière sèche sont
respectivement pour le mil et le sorgho de 17 % et 18 % au décorticage mécanique, 24 % et
18 % au décorticage manuel. Pourtant, la pratique du décorticage est ancestrale et il ne
semble pas faisable de demander à la population d’éliminer cette opération. Dans certaines
localités, malgré l’absence de la mécanisation les femmes décortiquent manuellement de
grosses quantités de grains pour les repas familiaux. Ceci montre l’importance de la place du
décorticage dans la transformation des plats céréaliers au Burkina Faso. A part le tô de mil
où les grains peuvent ou non être décortiqués selon le choix du ménage, les autres céréales
sorgho, maïs, sont toujours décortiquées pour la préparation du tô. En effet, le décorticage
offre un meilleur confort digestif, il réduit la teneur en fibres (Lestienne et al., 2007 ; El Hag
et al., 2002).
Les expériences effectuées par décorticage abrasif ont permis de montrer qu’un décorticage
léger permettait de réduire les pertes en fer et en zinc de manière importante. Dans notre
étude (Chapitre 3.2.1), une augmentation du taux d’extraction à 89‐91% réduit les pertes des
teneurs en fer à 46 % dans la variété locale et à 34% dans la variété biofortifiée GB8735
faisant gagner 15 à 20% du fer comparé aux décorticages traditionnels. De même, les pertes
zinc baissent de 6% et 15% pour la variété locale et les variétés biofortifiées faisant un gain
également de 15% à 20%. Ainsi, la formulation de recommandations en faveur
d’’augmentation du taux d’extraction de matière sèche du grain au cours des décorticages
traditionnels pourrait augmenter les quantités ingérées de fer et de zinc des plats préparés
avec des céréales décortiquées. L’élimination de moins de 5 % de la matière sèche des grains
qui correspond au début de l’attaque des fractions riches en zinc pourrait quasiment annuler
les pertes de zinc et limiter les pertes à 20% pour le fer. Mais qu’en est‐il de la faisabilité de
telles recommandations au Burkina Faso ? Il devrait être possible d’obtenir cette
augmentation du taux d’extraction avec le décorticage mécanique, qui permet un meilleur
contrôle de l’opération, mais très difficile avec le décorticage manuel. En effet le décorticage
manuel, encore largement utilisé au Burkina Faso à l’heure actuelle, surtout en milieu rural,
dépend d’abord de l’opérateur. Le décortiqueur mécanique de type Engelberg™ est le seul
modèle utilisé au Burkina Faso. Il est surtout utilisé dans les villes parce que peu de villages
disposent de l’électricité et donc peuvent avoir accès à cet équipement. De plus, l’utilisation
186
Discussion et Conclusion générale
du décorticage mécanique est un service payant, qui nécessite donc un certain revenu, ce
qui ne facilite pas son accessibilité aux populations les plus vulnérables, qui sont les plus
touchées par les problèmes de carences en micronutriments.
Il ressort également du tableau 4.2 que les quantités de fer total ingérées sont très
importantes comparées à celles en zinc quels que soient les grains. Les valeurs de teneurs en
fer utilisées pour le calcul sont celles mesurées dans les tô préparés dans les ménages à
Ouagadougou, pour lesquels une contamination en fer au cours des autres étapes de
production du tô a été mise en évidence. L’importance des quantités de fer ingérées est
donc due à la présence de fer de contamination. La production du tô suit les principales
étapes suivantes : décorticage, lavage, mouture, tamisage et cuisson hydrothermique.
L’étape de mouture est une étape‐clé entrainant d’importantes contaminations en fer. Nous
avons mis en évidence des teneurs en fer des grains très variables, pouvant être multipliées
par 2 ou 3 après mouture (chapitre 3.2.3), notamment lorsque l’opération est réalisée avec
des moulins à meules. Greffeuille et al., (2011) avaient également observé des
contaminations en fer très importante lors de la mouture des grains de maïs pour la
production du mawè (plat béninois). Cependant, les teneurs en fer mesurées sur les tô
préparés dans les ménages pour l’étude d’acceptabilité montrent que les contaminations en
fer se poursuivent après l’étape de mouture, au cours des étapes de tamisage et de cuisson
dans l’eau. Ces nouvelles contaminations peuvent être attribuées aux ustensiles de cuisine
utilisés –tamis à grille métallique par exemple‐ à la poussière du sol ou encore à l’eau utilisée
pour la cuisson. Des contaminations d’origines similaires ont été rapportées dans la
littérature (Adish et al., 1999, Abebe et al., 2007 ; Greffeuille et al., 2011).
Cependant, les mesures de bioaccessibilité réalisées sur le tô ont montré que pour la
majeure partie, ce fer de contamination n’est vraisemblablement pas absorbable au niveau
intestinal. C’est pourquoi, les quantités de fer ingérées à partir de farines des variétés locales
et biofortifiées préparées au laboratoire –correspondant au fer intrinsèque‐ ont également
été calculées, excluant toute forme de contamination (Tableau 4.3). Il apparait que les
quantités de fer intrinsèque ingérées sont environ 5 fois inférieures à celle de fer total pour
toutes les variétés. Bien que les quantités ingérées de fer soient très faibles pour les tô de
toutes les variétés, celles des variétés biofortifiées de mil sont supérieures à celles de la
variété locale Gampèla, en moyenne le double. Pour le sorgho, les quantités de fer ingérées
sont supérieures pour la variété locale lorsque les grains sont entiers. Mais, cette fois, la
meilleure résistance au décorticage apparait, et les quantités de fer ingérées à partir du tô
de grains décortiqués de la variété biofortifiée sont légèrement supérieures à celles de la
variété locale.
187
Discussion et Conclusion générale
Tableau 4.3 : Estimation des quantités de fer intrinsèque ingérées (mg) par repas chez les
jeunes enfants en fonction des variétés de céréales locales et biofortifiées1 (sans prise en
compte de la contamination en fer).
Classe d’âge
Quantité de tô
consommée1 15 25 38
(g de MS/repas)
6‐11 mois 12‐24 mois 24‐35 mois
Céréales Variétés
entier décortiqué entier décortiqué entier décortiqué
Fer
Gampèla 0,4 0,3 0,7 0,6 1,1 0,9
Mil Tabi 1,0 0,9 1,7 1,4 2,4 2,1
GB8735 0,8 0,6 1,3 1,0 2,0 1,5
Fibmigou 0,9 0,4 1,5 0,6 2,2 0,9
Sorgho
Tiéblé 0,7 0,6 1,1 1,0 1,7 1,5
1
Valeurs du tableau 1 de l’article sur le décorticage n°2.
Même si les variétés biofortifiées de mil améliorent les teneurs et la rétention du fer
intrinsèque et du zinc des plats de tô, quelle serait la contribution à la couverture des AJR en
fer et en zinc de ces quantités de minéraux ingérées par repas? Les contributions
potentielles aux apports journaliers recommandés des tô préparés à partir des différentes
variétés ont été calculés (tableau 4.4). Les seuils de ratios molaires phytate/fer et
phytate/zinc (Hurrell et Egli, 2010 ; Hotz & Brown, 2004) ont été utilisés pour estimer la
biodisponibilité en utilisant les ratios molaires correspondant à chaque variété, avec ou sans
contamination. Mais dans tous les cas, les ratios molaires sont supérieurs à 1 pour le fer et
supérieurs à 18 pour le zinc, correspondant à un pourcentage d’absorption faible de 5 et
15% respectivement.
Si l’on prend en compte le fer de contamination, les contributions à la couverture des AJR
sont significatives atteignant plus de 60% avec les variétés biofortifiées entières de mil et les
variétés entières de sorgho chez les plus âgés, qui consomment de plus grande quantités et
ont des besoins moindres. Mais il semble peu réaliste de considérer le fer de contamination
comme autant biodisponible que le fer intrinsèque.
Les contributions à la couverture des AJR en fer calculées en ne prenant en compte que le
fer intrinsèque sont très faibles, particulièrement chez les jeunes enfants, où elles sont à
peine significatives, dans la plupart des cas inférieures à 5% quelles que soient la céréale, la
variété et qu’elle soit décortiquée ou non. A partir de 12 mois, lorsque les quantités ingérées
sont supérieures et que les besoins sont moindres, les contributions deviennent plus
significatives, mais même chez les plus âgés et dans le meilleur des cas, ne dépassent pas
20%.
188
Discussion et Conclusion générale
Pour le zinc également, les contributions à la couverture des AJR sont très faibles. Mais il
faut noter malgré tout une augmentation de cette contribution avec les variétés biofortifiées
de mil, notamment la variété GB8735.
Fer
3
Gampèla 12,3/2,3 6,0/1,9 33,3/6,4 16,2/5,0 49,3/9,4 24,0/7,5
Mil Tabi 16,6/5,2 8,5/3,1 45,1/14,2 23,4/8,5 66,8/21,1 34,7/12,6
GB8735 18,4/4,3 11,1/4,6 49,9/11,6 30,2/12,5 73,9/17,2 44,7/18,5
Fibmigou 23,0/4,7 6,1/1,9 62,4/12,7 16,6/5,3 92,4/18,8 24,6/7,8
Sorgho
Tiéblé 23,4/3,6 6,5/3,1 63,5/9,9 17,5/8,5 94,0/14,6 25,9/12,6
Zinc
Gampèla 4,1 4,1 7,0 7,0 10,4 10,4
Mil Tabi 6,3 5,5 10,7 9,4 15,8 14,0
GB8735 7,0 6,8 11,9 11,6 17,6 17,1
Fibmigou 4,8 2,7 8,2 4,6 12,2 6,8
Sorgho
Tiéblé 4,3 2,5 7,3 4,3 10,8 6,3
1
AJR (exprimés en minéral biodisponible) pour le fer = 0,93 mg chez les 6‐11 mois, 0,58 mg chez les 12‐23 et les
24‐35 mois. Pour le zinc, 1,25 mg chez les 6‐11 mois, 1,26 mg chez les 12‐23 et les 24‐35 mois.
2
ratios molaires phytate/fer >1 (biodisponibilité = 5%) et ratios molaires phytate/zinc >18 (biodisponibilité =
15%).
3
Valeurs calculées avec/sans contamination en fer
En effet, la biodisponibilité du fer et du zinc est fortement influencée par les teneurs en
phytates élevées qui conduisent ici à des ratios molaires phytate/fer et phytate/zinc
défavorable, correspondant à une biodisponibilité faible. Cela signifie que l’élimination
partielle des phytates au cours du décorticage (69% dans le mil et 31% dans le sorgho), n’a
pas eu d’effet positif sur la biodisponibilité des minéraux.
Cependant, le tô n’est pas consommé seul, mais généralement accompagné de sauces
composées souvent de feuilles fraiches ou sèches, avec du poisson ou de la viande. La
présence d’acide ascorbique ou de protéines de viande ou de poisson dans les sauces
pourrait améliorer la biodisponibilité du fer dans les plats de tô. Ainsi, si l’on prend en
compte le seuil de ratio molaire phytate/fer > 6 recommandé par Hurrell & Egli (2010) pour
les plats mixtes, la biodisponibilité pourrait être de 10% et il en résulterait un doublement
des couvertures des AJR en fer à partir des aliments céréaliers, sans prendre en compte les
apports de la sauce elle‐même. La contribution à la couverture des AJR en fer des tô sans
contamination en fer pour les variétés biofortifiées Tabi et GB8735 s’élèverait alors
189
Discussion et Conclusion générale
respectivement à 42% et 34% pour la classe d’âge des 24‐35 mois qui a les ingérés les plus
importants. Ces résultats traduisent la nécessité de l’accompagnement des plats céréaliers
par des aliments sources de facteurs activateurs de la biodisponibilité du fer et du zinc.
Plusieurs études ont montré l’effet positif sur la biodisponibilité du fer et du zinc de l’ajout
d’acide ascorbique ou d’aliments d’origine animale dans l’alimentation. Cependant au
Burkina Faso, la viande étant chère et difficilement accessible à tous les ménages, le poisson
séché est le plus utilisé étant meilleur marché et plus facile à conserver. L’effet du séchage
du poisson cependant sur l’effet activateur de l’absorption du fer des protéines animales
n’est pas connu et devrait être étudié. L’augmentation des teneurs en acide ascorbique dans
les sauces accompagnant les plats de tô reste également difficile. En effet, la chaleur et le
stockage dégrade l’acide ascorbique compromettant ainsi l’effet activateur (Teucher et al.,
2004).
Dans ces travaux, l’expression « évaluation de la biodisponibilité » (ou bien son équivalent
anglais « bioavailability assessment »), a été utilisée à maintes reprises pour présenter des
résultats de rapports molaires phytates/fer ou phytate/zinc, ou bien encore ceux obtenus
par une méthode de digestion in vitro, encore définie par le terme bioaccessibilité
(bioaccessibility). Ceci amène à une réflexion sur les méthodes existantes de détermination
de la biodisponibilité des minéraux. Qu’est‐ce qui justifie le choix des méthodes utilisées ?
Pourquoi ne pas avoir utilisé d’autres méthodes plus reconnues, comme par exemple les
méthodes in vivo? Qu’auraient‐elles apporté de plus?
Les méthodes in vitro ont été utilisées préférentiellement car un grand nombre de mesures
devaient être réalisées, en vue de cribler des matières premières ou des produits
intermédiaires de fabrication d’aliments, pour déterminer l’influence des procédés de
transformation. Pour les rapports molaires comme pour les digestions in vitro, ces méthodes
présentent l’avantage de pouvoir être utilisées sur tous types de produits, elles sont
applicables à un nombre important d’échantillons, sont relativement faciles à mettre en
œuvre et sont peu coûteuses. Cependant, elles ont aussi leurs limites. Au delà de la
transposition hypothétique de leurs résultats à l’homme, largement discutée dans la
littérature, il a été clairement mis en évidence que les rapports molaires phytate/fer
donnaient des résultats erronés en présence de fer de contamination. En effet, en présence
de teneurs en fer élevées, on obtient une réduction du ratio molaire phytate/fer pouvant
traduire une meilleure biodisponibilité. Ceci pourrait ne pas être le cas si ce fer de
contamination n’est pas bioaccessible. De plus, la méthode d’estimation de la
biodisponibilité à partir des ratios molaires phytate/minéral mise au point par Davies et
Olpin (1979) considère les phytates comme principal inhibiteur de la biodisponibilité des
minéraux mais ne tient pas compte des autres inhibiteurs de l’absorption du fer et du zinc
tels que les polyphénols, également présents dans les céréales ou d’activateurs tels que
l’acide ascorbique, dans le cas de repas mixtes. Des algorithmes visant à estimer de la
190
Discussion et Conclusion générale
biodisponibilité du fer ont été développés à partir de données d’absorption mesurées in vivo
ont été proposés, notamment par Hallberg and Hulthen (2000) ou Reddy et al. (2000). Ils
consistent en des fonctions continues mettant en relation chacun des facteurs inhibiteurs ou
activateurs et leurs interactions au sein des repas pour estimer le pourcentage de fer
absorbé. Cependant, les algorithmes nécessitent de nombreuses déterminations
biochimiques de ces facteurs ou bien leur estimation avec des tables de composition. De
plus, aucune donnée bibliographique n’a pu nous renseigner sur la validité des algorithmes
dans le cas d’aliments contenant des teneurs importantes en fer de contamination. Car en
fait, la question derrière ces interrogations est de savoir si le fer de contamination est bien
échangeable, à savoir est‐ce que ce fer extrinsèque intègre le pool de fer non héminique de
l’aliment, ce qui rendrait son absorption sujette aux mêmes interactions avec la matrice
alimentaire que le fer non‐héminique intrinsèque. C’est ce que nous avons cherché à évaluer
via les mesures de digestion in vitro dans le projet d’article sur la mouture, et la réponse
semble négative. Nous avons identifié le fer de contamination comme étant du fer
provenant principalement des meules et d’autres pièces métalliques des moulins, ainsi que
du fer provenant de la poussière du sol, et les résultats obtenus montrent non seulement
que ce fer n’est pas dialysable, mais que dans certains cas il pourrait même diminuer la
dialysabilité du fer intrinsèque. Ainsi, la méthode de digestion in vitro utilisée, bien qu’ayant
ses limites notamment en raison des résultats insatisfaisants obtenus pour estimer la
biodisponibilité du zinc ou du choix, critiquable bien qu’universellement utilisé, du seuil de
coupure de la membrane de dialyse, a permis d’obtenir des informations intéressantes
concernant la biodisponibilité du fer de contamination dans les plats de tô. Et ces premiers
résultats encourageants avec des méthodes in vitro permettent d’envisager, pour les mêmes
plats ou pour ces plats avec la sauce avec laquelle ils sont consommés habituellement,
l’utilisation de méthodes in vivo, beaucoup plus coûteuses et difficiles à mettre en œuvre du
fait de la nécessité de faire appel à des volontaires humains et à des méthodes invasives et
du fait du matériel et des compétences techniques nécessaires. Une autre contrainte de ces
méthodes est l’emploi d’isotopes radioactifs ou stables. Si pour des raisons éthiques les
premiers sont désormais rarement utilisés, les isotopes stables sont aujourd’hui utilisés dans
de nombreuses études menées par quelques équipes de recherche. Mais une fois de plus, le
fer de contamination présent dans les aliments pourrait constituer un obstacle. Le marquage
du fer de pièces métalliques ou du sol est irréaliste, et un marquage extrinsèque ne pourrait
être réalisé avec une forme chimique de fer analogue à celle du fer de contamination. Donc,
les méthodes in vivo pourraient donner des informations complémentaires sur l’absorption
du fer, mais aussi du zinc, de quelques plats consommés par les jeunes enfants burkinabés,
mais ne peuvent pas vraiment renseigner sur la biodisponibilité du fer de contamination.
Aussi, dans le cadre d’études de biodisponibilité de minéraux, avec une analyse d’un nombre
important d’échantillons, on pourrait envisager d’apporter d’autres améliorations à la
méthode de digestion in vitro actuellement utilisée, voire, pour quelques échantillons
particulièrement intéressants, et sous réserve de disposer de matériel et de compétences
adaptées, de la coupler à des mesures d’absorption sur modèles cellulaires caco‐2.
191
Discussion et Conclusion générale
Conclusion générale.
La faible couverture des apports recommandés en fer et zinc chez les jeunes enfants
burkinabès sur les six sites enquêtés est principalement due aux faibles ingérés alimentaires
(en quantité de matière sèche, et par conséquent en énergie), aux faibles teneurs en fer et
en zinc des aliments consommés et à leurs apports importants en facteurs chélateurs des
minéraux. L’étude de l’alimentation et de l’état nutritionnel sur d’autres sites du Burkina
Faso pourrait compléter ces informations et apporter une meilleure vision de l’alimentation
dans l’ensemble du territoire.
Les principales étapes des procédés de préparation des plats céréaliers (tô et bouillie)
ouvrent très peu de voies quant à l’amélioration de la rétention et de la biodisponibilité du
fer et du zinc. Les méthodes traditionnelles utilisées pour éliminer le son des grains,
réduisent de moitié la teneur en fer et du tiers celle du zinc. Les moulins utilisés par les
ménages pour la transformation des grains en farine apportent d’importantes quantités de
fer dans le plat final du jeune enfant. Ces ingérés élevés du fer par le jeune enfant sont pour
une grande partie du fer de contamination qui n’est pas bioaccessible à l’organisme. Bien
que les variétés biofortifiées de mil Tabi et GB8735 aient des teneurs en fer et zinc de départ
2 à 3 fois plus importantes que celles des variétés locales, le potentiel d’amélioration de la
couverture des apports recommandés en fer et zinc reste très faible. La résistance au
décorticage du fer et du zinc de la variété de sorgho biofortifiée est une qualité intéressante
qui n’a pas pu être exploitée du fait des faibles teneurs en fer et zinc de la variété étudiée.
Cette étude a également permis de porter une attention particulière aux méthodes
d’estimation de la biodisponibilité du fer du fait de la présence du fer de contamination qui
est non bioaccessible.
Aussi l’amélioration de la couverture des apports recommandés en fer et zinc à partir des
plats céréaliers apparait très difficile. Cependant, les variétés biofortifiées pourraient
contribuer de manière plus importante à la couverture des apports recommandés en fer et
en zinc si une amélioration des taux d’extraction au décorticage était possible et si les sauces
accompagnant les plats de tô contenaient des quantités importantes d’activateurs de la
biodisponibilité tels que l’acide ascorbique et les protéines d’origine animale. L’effet de la
cuisson à ébullition des sauces risquant d’inactiver l’acide ascorbique, peut‐être serait‐il
préférable de sensibiliser les populations à la consommation d’un fruit après la prise d’un
plat céréalier. L’amélioration de la sauce pourrait être une stratégie plus efficace. Des
travaux sont actuellement en cours dans le cadre du projet INSTAPA pour améliorer les
formulations de sauces à base de légumes‐feuilles, en augmentant les proportions
ingrédients riches en fer et zinc et qui restent accessibles à la population en termes de coût
et de disponibilité. Pour cela, des études orientées sur la biodisponibilité des
micronutriments dans les sauces et les ingrédients qui les composent seront d’importants
atouts pour l’amélioration de la couverture des AJR en fer et zinc. Au final, il sera nécessaire
d’étudier le potentiel de couverture des AJR en fer et en zinc du plat complet, c'est‐à‐dire tô
192
Discussion et Conclusion générale
+ sauce afin de vérifier que les teneurs importantes de phytates et autres facteurs chélateurs
des plats de tô ne compromettent pas la biodisponibilité des minéraux apportés par la
sauce.
Il faut cependant ajouter que l’utilisation des variétés biofortifiées telles que celles étudiées
dans ce travail ne sera pas sans difficultés au niveau des ménages au Burkina Faso. Les tests
d’acceptabilité réalisés ont montré des préférences significatives au niveau du goût, de la
couleur et de la texture en faveur des tô préparés à partir des variétés locales de mil. Le
changement dans les habitudes alimentaires des populations est difficile –d’autant que
l’enjeu apparait limité‐, cependant des séances de sensibilisation pourraient jouer
positivement sur l’acceptabilité de ces variétés. Les variétés biofortifiées étudiées ici sont au
nombre de 2 pour le mil et une seule pour le sorgho, d’autres variétés biofortifiées à teneurs
en fer et zinc plus importantes pourraient également faire l’objet d’étude. Des variétés
sélectionnées pour leur résistance au décorticage comme le sorgho Tiéblé mais ayant des
teneurs en minéraux plus importantes pourraient présenter un réel intérêt pour
l’amélioration de la couverture des AJR. Cependant, il s’agissait des meilleures variétés
disponibles obtenues par sélection classique à partir des variétés africaines existantes.
Selon les chercheurs du programme Harvest plus (http://www.harvestplus.org/), l’obtention
de variétés biofortifiées plus intéressantes avec un fort potentiel de couverture des AJR en
fer et en zinc nécessite maintenant d’avoir recours aux organismes génétiquement modifiés,
mais cette stratégie n’est pas sans risque ni universellement acceptée.
Dans tous les cas, la plus grande part de contribution à l’amélioration de l’état nutritionnel
des jeunes enfants revient aux dirigeants et aux décideurs politiques. Parmi les voies
alimentaires de lutte contre les carences en micronutriments la diversification alimentaire,
encore incomplètement explorée reste la méthode la plus durable et la plus sure.
193
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229
Annexes
ANNEXES
230
Annexes
Annexes 1
(Annexes du chapitre 1. Revue Bibliographique)
231
Obtention de la farine : les grains de mil sont généralement décortiqués, lavés,
parfois trempés (3 observations sur 10) entreposés dans de l’eau (en moyenne
Zone urbaine
pendant 4h15min) avant égouttage et mouture. La farine est tamisée dans la
Galettes de mil (1) - Massa plupart des cas.
Préparation de l’ingrédient céréalier cuit (selon les recettes) :
o Pour la bouillie de riz : faire cuire le riz dans un grand volume d’eau jusqu’à
l’obtention d’une bouillie (durée de cuisson variant de 30 min à près de 2 h).
o Pour le tô délayé : délayer le tô déjà prêt dans environ 2 fois son volume
Description et utilisation d’eau puis homogénéiser.
o Pour le tô préparé spécifiquement : faire cuire environ 100 g de la farine de
Pâte à base de mil frite dans de l’huile sous mil avec de l’eau. Transvaser éventuellement en fin de cuisson pour faciliter
forme de petites crêpes. Les galettes sont le refroidissement.
généralement fabriquées dans le cadre de la Mélanger la farine (1000 g ou 900 g dans le cas où une partie a été réservée pour
restauration hors domicile et consommées la préparation du tô) avec l’ingrédient céréalier cuit et environ 900 ml d’eau, et
soit seules, soit après addition dans de la bien malaxer. La pâte obtenue est ensuite entreposée pendant environ 9 h
bouillie de mil de type ben-saalga ou ben- pendant lesquelles se produit une fermentation (le pH moyen de la pâte en fin
kida. d’entreposage est de 4,6 ± 0,6). Puis le sucre est ajouté ainsi qu’environ 170 ml
d’eau pour diluer et homogénéiser le tout. Enfin de petites louches de pâte sont
Date et lieu d’observation : 2008 à cuites dans de l’huile de friture.
Ouagadougou. La durée moyenne de fabrication de la pâte est de 17 h.
Nombre d’observations : 10 observations
dans des unités de production artisanales.
Teneur en matière sèche de l’aliment tel
Fréquence d’observation des étapes unitaires
Cuisson des galettes de mil
que consommé : 59,2 %.
Nombre
pH : non déterminé.
Etapes de préparation d’observations
(/10)
Ingrédients Nombre d’observations Décorticage des grains 2
Vannage des grains 3
Pour 1000g de mil Trempage des grains 3
Farine
de mil Lavage des grains 8
Poids brut 10 Égouttage des grains 6
Ingrédients %MS**
(g) 8
Entreposage 6
Farine de mil 1000 51 6
Bouillie 4 Bouillie Mouture 10
Farine de mil mil 2 riz
161 4 Tamisage de la farine 8
pour Tô ou bouillie 0
Cuisson des préparations intermédiaires 10
Riz 112 3
Mélange 10
Tô de maïs 44 0,8
Entreposage / fermentation 10
439 Tô Tô de
Sucre 22 délayé mil Mélange avec sucre 10
[177-844]*
Huile 390 20 Friture 10
908
Eau -
[371-1337]
*[min – max]
**matière sèche
Description de la recette
Les galettes sont préparées à partir de farine de mil à laquelle on ajoute lors de la
préparation de la pâte, un ingrédient céréalier cuit qui est soit du tô, soit du tô délayé,
soit de la bouillie de mil, soit de la bouillie de riz. Ces « préparations intermédiaires »
sont préparées spécifiquement pour la pâte à galette ou bien les préparatrices utilisent
une partie d’un autre plat qu’elles fabriquent ce jour là.
Modes de consommation des galettes de mil
6 7
Zone urbaine
Bouillie de mil fermenté - Ben-saalga plus épaisse est alors ajoutée au surnageant bouillant ainsi que de l’eau. Le tout est
mélangé et cuit pendant quelques minutes (7 min en moyenne).
Description de la recette
Cette bouillie est préparée à partir de grains de mil généralement lavés puis
systématiquement mis à tremper dans de l’eau pendant 16 h en moyenne. Les grains sont
ensuite égouttés avant d’être moulus. Des aromates et épices tels que le gingembre, le
poivre et la menthe sont souvent ajoutés aux grains avant la mouture. La farine humide
ainsi obtenue est ensuite mélangée avec de l’eau. La pâte est alors pétrie et filtrée à travers
une toile ce qui permet d’éliminer une partie des enveloppes du grain (drèches).
On laisse ensuite reposer la pâte pendant en moyenne 11 h (de 2 h à 20 h selon les
Filtration de la farine humide
observations) ce qui permet d’obtenir deux phases : une phase constituée de pâte épaisse
déposée au fond du récipient et un « surnageant » correspondant à la phase la plus liquide.
Ce surnageant est séparé de la phase inférieure et porté à ébullition. La phase inférieure
12 13
Références
Tou EH, Guyot JP, Mouquet-Rivier C, Rochette I, Counil E, Traoré AS, Trèche S (2006) Study through
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Mouquet-Rivier C, Icard-Vernière C, Guyot JP, Tou EH, Rochette I, Trèche S (2008). Consumption
pattern, biochemical composition and nutritional value of fermented pearl millet gruels in Burkina
Faso, International Journal of Food Sciences and Nutrition, 59(7):716-729.
Préparation du ben-saalga :
Cuisson de la pâte fermentée
14 15
Zone urbaine Préparation finale du ben-kida :
Bouillie de mil fermenté avec granules - Ben-kida Les granules obtenus sont mélangés au surnageant issu de la préparation du ben-saalga
(voir recette précédente) qui doit être porté à ébullition au préalable. De l’eau et la pâte
décantée sont ajoutées au mélange et le tout est cuit pendant en moyenne 16 min.
Description de la recette
Références
Préparation des granules:
Les graines de mil sont généralement lavées avec de l’eau puis séchées au soleil. Les grains Cerefer (2003). Meeting consumer requirements for cereal based fermented foodstuffs with improved
secs sont ensuite broyés à l’aide d’un moulin. La farine obtenue est mélangée avec de l’eau nutritional and sanitary quality and shelf-life in Africa. First annual report of the 381 Cerefer
et l’ensemble est pétri jusqu’à obtenir des granules de farine humide. Il faut ensuite laisser project, European Union, contract number ICA4-CT2002-10047.
reposer le mélange quelques heures. L’étape suivante consiste à mettre en forme les
granules par des opérations successives : la pâte est d’abord malaxée et des morceaux sont Mouquet-Rivier C, Icard-Vernière C, Guyot JP, Tou EH, Rochette I, Trèche S (2008). Consumption
roulés à la main pour former des granules qui sont ensuite tamisés. pattern, biochemical composition and nutritional value of fermented pearl millet gruels in Burkina
Faso, International Journal of Food Sciences and Nutrition, 59(7):716-729.
16 17
Zone urbaine
Pâte de maïs blanc - Tô de maïs Fréquences d’observation des étapes unitaires
Ingrédients Mélange
Bouillie légère
22 23
Zone urbaine Diagramme de préparation
Pâte de sorgho- Tô de sorgho
Farine
Malaxage-Cuisson Bouillie
Poids brut légère
Ingrédients
(g)
Farine de sorgho 1000
Eau 2251
Tô de sorgho
Description de la recette
24 25
Zone urbaine Fréquences d’observation des étapes unitaires
Boisson au mil cru - Zom-kom
Nombre d’observations
Etapes de préparation
(/10)
Description et utilisation
Lavage des grains 10
Boisson sucrée à base de mil cru,
fréquemment aromatisée, très consommée Trempage des grains 10
par toute la population (selon les saisons) Égouttage des grains 10
et à l’occasion de fêtes. Souvent préparée Mouture grains+ingrédients 10
dans le cadre de la restauration hors Filtration 1 10
domicile.
Décantation 1
Date et lieu d’observation : 2008, à
Ouagadougou. Filtration 2 7
Nombre d’observations : 9 observa- Filtration 3 1
tions dans de petites unités de Dilution de la pâte 10
production et 1 dans un ménage.
Teneur en matière sèche du produit
tel que consommé : 14,4 %.
Diagramme de préparation
Ingrédients et ustensiles pour la pH : 3,5.
préparation du zom-kom
Grains de mil
non décortiqués
Ingrédients Nombre d’observations
Gingembre menthe
Pour 1000 g de mil Trempage
Lavage Découpage
Poids
Ingrédients brut %MS Égouttage
(g)
Mil 1000 24 Mélange
30 31
Annexes
233
Annexes
ANNEXE 2
(Annexes du Chapitre 2. Matériel et Méthodes)
239
Annexes
Annexe 2‐1
Fiche d’éligibilité de l’enfant
N° d’identifiant : |_2_||_2_||__||__||__|
Date de l’enquête :
Heure de début d’enquête :
L’enfant répond‐il aux différents critères de sélection :
Critère n°1 :
La personne qui nourrit/s’occupe de l’enfant accepte t‐elle d’être interrogée ?
1.oui
2.non |__|
Critère n°2 :
Date de naissance de l’enfant : _ _/_ _/_ _ _ _
Si la date de naissance n’est pas disponible, se référer au calendrier d’événements locaux.
240
Annexes
Année Événements
Élection Ramadan Tabaski Zomben Mouloud Pâques Noël Assomption Nouvel
présidentielle dé (Ganné) an
2005 13 nov. 20 19 fév. 20 avril 27 25 15 août 1er janv.
janv. mars déc.
2006 23 oct. 10 10 avril 16 avril 25 15 août 1er janv.
janv. déc.
2007 12 oct. 19 déc. 30 mars 8 avril 25 15 août 1er janv.
déc.
Critère n°3 :
L’enfant consomme t‐il d’autres aliments que le lait maternel ? 1.oui 2.non |__|
Si l’enfant est allaité et ne consomme pas d’autres aliments que l’eau, il ne répond pas aux
critères de sélection.
Critère n°4 :
L’enfant va t‐il a l’école (ou pouponnière) durant la journée ? 1.oui 2.non |__|
Si oui, à quel moment pourrait‐il être enquêté (vacances scolaires, 2 ou3 jours consécutifs) ?
______________________________
N° de tel :_________________
L’enfant répond‐il aux critères de sélection ? 1.oui 2.non |__|
241
Annexes
Annexe 2‐2
Madame, Monsieur,
Nous appartenons à l’Institut de Recherche en Sciences Appliquées et Technologies du
CNRST (Centre National de Recherche Scientifique et Technique).
Nous travaillons sur le statut nutritionnel des enfants de 6 mois à 35 mois afin d’évaluer le
niveau de couverture de leurs besoins en énergie, fer, zinc et vitamine A par leur
alimentation. Votre enfant a été sélectionné pour faire partie de notre échantillon, si vous
êtes d’accord. Il s’agit de répondre à un questionnaire sur l’alimentation et le suivi sanitaire
de votre enfant ; des données sur son poids, sa taille seront relevées. Un questionnaire plus
long sera rempli, pour lequel l’enquêtrice devra passer la journée auprès de votre ménage
afin d’observer et de peser tout ce que l’enfant mange.
Nous venons donc vous demander si vous acceptez ou non de participer à cette enquête.
Vous êtes tout à fait libre d’accepter ou de refuser de participer à cette enquête. Si vous
décidez de refuser, quelles que soient vos raisons, il n’y aura absolument aucune
conséquence négative ni pour vous, ni pour votre entourage. Si vous acceptez, nous vous
garantissons la confidentialité des informations que nous allons relever et vous restez libre
d’arrêter l’enquête à n’importe quel moment, sans justification, ou de refuser de répondre
à certaines questions. Cette enquête ne comporte aucun risque ni pour vous ni pour votre
enfant. N’hésitez pas à nous poser toutes les questions que vous souhaitez concernant les
objectifs ou le déroulement de l’enquête. Si vous êtes d’accord pour participer à cette étude,
nous serons très heureux de vous inclure dans notre échantillon.
N° identification du ménage : |__||__||__||__||__|
Nom et prénom du chef de ménage :
Nom et prénom de la personne sollicitée pour l’accord :
Signature :
242
Annexes
Annexe 2.3
Identifiant |__||__||__||__||__|
Date de l’enquête :
Heure de début d’enquête :
Jour d’aujourd’hui :
1=lundi 2=mardi 3=mercredi 4=jeudi 5=vendredi 6=samedi 7=dimanche |__|
Tableau 1
L’enfant a t‐il mangé quelque chose N° Durée
depuis son coucher hier soir? oui
non 1.
Si oui, qu’a t‐il mangé (décrire 2.
précisément): __________________ 3.
4.
quantité : Tétées 5.
6.
L’enfant est‐il toujours allaité ? 7.
1.oui |__| 8.
9.
2. non |__|
10.
Si l’enquêtrice doit partir avant que 11.
l’enfant ne soit couché :
L’enfant mangera t‐il après le départ
de l’enquêtrice et avant de se coucher?
Si oui, quoi ?
243
Annexes
244
Annexes
245
Annexes
1 1.oui Si 1, 1.oui Si 1,
2.non 2.non
quantité (g) quantité
(g)
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
246
Annexes
Annexe 2‐4
Identifiant : |__||__||__||__||__|
B. Bouillies
a. L’enfant consomme‐t‐il de la bouillie :
1= 1 fois/jour 2= 2 fois/jour ou plus3=1 à 6 fois/semaine
4= moins d’1 fois/semaine 5= jamais |__|
b. Si différent de (5), à quel âge (en mois) a‐t‐il commencé à consommer des bouillies ? |__||__|
c. Si (5), a‐t‐il déjà consommé des bouillies ? 1=oui 2=non |__|
d. Si oui, à quel âge (en mois) a‐t‐il cessé ? |__||__|
247
Annexes
C. Autres aliments
a. L’enfant a‐t‐il consommé d’autres aliments que la bouillie hier? 1=oui 2=non
b. Si oui, à quel âge (en mois) a‐t‐il commencé à consommer des aliments solides ?
|__||__|
c. Quels plats l’enfant aime‐t‐il particulièrement consommer ?
1. _______________
2. _______________
d. Y a‐t‐il un (des) plat(s) que l’enfant aime mais que vous ne pouvez pas lui donner ?
1=oui 2=non |__|
e. Si oui, le(s)quel(s) ?
1. _______________
2. _______________
f. Pour quelle raison vous est‐il impossible de lui donner ce(s) plat(s)?
1=le coût 2=la disponibilité d’un ingrédient 3=autre, préciser___________ |__|
g. Si 2, précisez quel(s) ingrédient(s)
h. Y a‐t‐il des plats consommés par le ménage mais que l’enfant ne mange pas ?
1=oui 2=non |__|
i. Si oui, le(s)quel(s) ?
1. _______________
Pourquoi? 1=il n’aime pas ça 2=ça n’est pas bon pour lui 3=autre, préciser |__|
2. _______________
Pourquoi? 1=il n’aime pas ça 2=ça n’est pas bon pour lui 3=autre, préciser |__|
j. Y a‐t‐il des aliments que l’enfant ne consomme pas en raison d’un interdit religieux ?
1=oui 2=non |__|
k. Si oui, le(s)quel(s) ? 1. _______________
2. _______________
l. Y a‐t‐il des aliments que l’enfant ne consomme pas en raison d’un interdit culturel ?
1=oui 2=non |__|
m. Si oui, le(s)quel(s) ?
1. _______________
2. _______________
248
Annexes
n. Parmi les plats/ingrédients suivants, quels sont ceux que votre enfant ne consomme jamais?
Indiquez dans la première case : 1= jamais consommé 2= consommé
si (1), indiquez dans la seconde case la principale raison : 1= trop cher 2= interdit culturel
3=interdit religieux 4= l’enfant n’aime pas 5= mauvais pour la santé de l’enfant 6= autre,
précisez
babenda |__| |__|
feuille de morelle noire |__| |__|
Spiruline |__| |__|
feuille de moringa |__| |__|
huile de palme rouge |__| |__|
Foie |__| |__|
o. Y a‐t‐il des plats ou ingrédients que vous donnez à votre enfant parce que vous pensez qu’ils
sont bons pour sa santé ?
1. _______________ 2. _______________
249
Annexes
Annexe 2‐5
Identifiant : |__||__||__||__||__|
Nom de l’enquêtrice : ____________
Date :
Heure de début d’enquête :
1. Votre enfant a t‐il reçu une capsule de vitamine A au cours de l’année dernière? |__|
1=oui 2=non
a. Si oui, combien de fois ? |__|
250
Annexes
Combien de fois votre enfant a t‐il mangé l’un de ces aliments au cours de la semaine dernière ?
Produits 1 fois dans la 2-4 fois dans 5-6 fois dans 1 fois par 2-3 fois par + de 4 fois Sous quelle forme ?
Jamais semaine la semaine la semaine jour jour par jour
animaux
F
A B C D E 1 =crue Nom des
G 2 =cuite
aliments*
3 = les deux
Foie de volaille
Foie de bœuf ou
veau
Foie de mouton
ou d’agneau
Oeuf
* indiquer le nom des aliments correspondants : sauce, ragout, omelette, brochette, etc.
251
Annexes
N° Produits 1 fois dans la 2-4 fois dans 5-6 fois dans 1 fois par 2-3 fois par + de 4 fois Sous quelle forme ?
végétaux Jamais semaine la semaine la semaine jour jour par jour
F 1 =crue Nom des
A B C D E 2 =cuite aliments*
G 3 = les deux
Carotte
Mangue
Potiron ou
Citrouille
yogré
Papaye
Melon
Patate douce à
chair orange
nayoui
Aubergine
amère/sauvage
kumbavado
Pastèque
Concentrée de
tomate
Feuille de
patate douce
Feuille
Aubergine
Feuille
épinard
252
Annexes
Annexe 2‐6
Questionnaire de fréquence de consommation d’aliments riches en Fer
Identifiant : |__||__||__||__||__|
N° Produits végétaux 1 fois dans la 2-4 fois 5-6 fois 1 fois par 2-3 fois + de 4 fois Sous quelle forme ?
Jamais semaine dans la dans la jour par jour par jour
semaine semaine F 1 =crue Nom des
A B E 2 =cuite aliments*
C D G 3 = les deux
1 Viande (de toute origine)
2 Poisson (de toute sorte,
frais, fumé, séché, etc.)
3 Phosphatine
4 Blédina
5 Vitaline
6 Nutrilac
7 Farinor
8 Plumpynut
9 Natavie
10 Cérélac
11 Spiruline
12 Autres aliments enrichis en
fer (précisez)
253
Annexes
Annexe 2‐7
Identifiant : |__||__||__||__||__|
Nom de l’enquêtrice : ________________
Date de l’enquête :
Heure de début d’enquête :
Heure de fin d’enquête :
A Votre enfant a t‐il mangé des aliments contenant du petit mil au cours de la semaine
dernière ?
1=oui |__|
2=non |__|
Nom de la variété locale que vous consommer :
1. Si oui, sous quelle(s) forme(s) ? 2. Sous quelle forme 3. Le petit mil a‐
t‐il 4. Où l’avez‐vous
0 = jamais l’avez‐vous acheté ? été décortiqué ? acheté ?
1 = au moins une fois 1=grains entiers 1=oui 2=non 3=nsp 1=marché
2 = 2 à 3 fois 3 =4 à 5 fois 2=grains décortiqués si1,
précisez : 2=magasin 3=aut
4 = tous les jours 3=farine 1=moulin 2= pilon si 2 ou 3,
4=prêt à consommé précisez quelle
5=autre, précisez entreprise, épicerie,
254
Annexes
255
Annexes
B Votre enfant a t‐il mangé des aliments contenant du sorgho blanc au cours de la semaine dernière ?
1=oui|__|
2=non
1. Si oui, sous quelle(s) forme(s) ? 2. Sous quelle forme 3. Le sorgho blanc 4. Où l’avez‐vous
0 = jamais l’avez‐vous acheté ? a‐t‐il été décortiqué ? acheté ?
1 = au moins une fois 1=grains entiers 1=oui 2=non 3=nsp 1=marché
2 = 2 à 3 fois 3 =4 à 5 fois 2=grains décortiqués si 1, précisez : 2=magasin 3=autre
4 = tous les jours 3=farine 1=moulin 2= pilon si 2 ou 3,
4=prêt à consommé précisez quelle
5=autre, précisez entreprise, épicerie,...
a. tô |__| |__| |__| __________ |__|
b. ran‐noodo |__| |__| |__| |__|
c. dolo |__| |__| |__| |__|
d. bouillie RHD |__| |__| |__| |__|
e. bouillie faite maison |__| |__| |__| |__|
f. couscous |__| |__| |__| |__|
g. autre, précisez :
1_____________ |__| |__|________ |__| __________ |__|
2_____________ |__| |__|________ |__| __________ |__|
3_____________ |__| |__|________ |__| __________ |__|
4_____________ |__| |__|________ |__| __________ |__|
5_____________ |__| |__|________ |__| __________ |__|
h. Description des recettes « autres » (indiquez le mode de préparation, les ingrédients utilisés)
256
Annexes
C Votre enfant a t‐il mangé des aliments contenant du sorgho rouge au cours de la semaine
dernière ?
1=oui|__|
2=non|__|
1. Si oui, sous quelle(s) forme(s) ? 2. Sous quelle forme 3. Le sorgho rouge 4. Où l’avez‐vous
0 = jamais l’avez‐vous acheté ? a‐t‐il été décortiqué ? acheté ?
1 = au moins une fois 1=grains entiers 1=oui 2=non 3=nsp 1=marché
2 = 2 à 3 fois 3 =4 à 5 fois 2=grains décortiqués si 1, précisez : 2=magasin 3=autre
4 = tous les jours 3=farine 1=moulin 2= pilon si 2 ou 3,
4=prêt à consommé précisez quelle
5=autre, précisez entreprise, épicerie,...
a. tô |__| |__| |__| |__|
b. ran‐noodo |__| |__| |__| |__|
c. dolo |__| |__| |__| |__|
d. bouillie RHD |__| |__| |__| |__|
e. bouillie faite maison |__| |__| |__| |__|
f. autre, précisez :
1_____________ |__| |__|__________ |__| __________ |__|
2_____________ |__| |__|__________ |__| __________ |__|
3_____________ |__| |__|__________ |__| __________ |__|
4_____________ |__| |__|__________ |__| __________ |__|
5_____________ |__| |__|__________ |__| __________ |__|
*précisez quelle entreprise, épicerie....
g. Description des recettes « autres » (indiquez le mode de préparation, les ingrédients utilisés)
1:
257
Annexes
D Votre enfant a t‐il mangé des aliments contenant du maïs au cours de la semaine dernière ?
1=oui|__|
2=non|__|
h. Description des recettes « autres » (indiquez le mode de préparation, les ingrédients utilisés)
1:
258
Annexes
Annexe 2‐8
Identifiant : |__||__||__||__||__|
A. Identification de l’enfant
1.Date de naissance : |__||__|/|__||__|/|__||__||__||__|
2. Sexe : 1=masculin 2=féminin |__|
259
Annexes
B. Anthropométrie (faire des mesures jusqu’à trouver 3 valeurs égales ou très proches : à
100g ou 1mm près)
1. Poids
2. Taille
Première mesure Deuxième mesure Troisième mesure
C Suivi sanitaire
260
Annexes
2. Age: |__||__|
5. Niveau d’éducation: 1= jamais scolarisée 2=jamais scolarisée mais alphabétisée 3= primaire |__|
261
Annexes
6. Religion :
a. Si non, pourquoi ? 1=travaille dans une autre ville ou un autre village au Burkina
2. Activité professionnelle :
Elève, étudiant 1=oui 2=non |__| Service (mécanicien, chauffeur, ...) 1=oui
2=non |__|
262
Annexes
H. Statut économique
1. Logement :
Statut de l’occupant :
2.Équipement du ménage :
3. L’état de l’habitat :
263
Annexes
1= paille 2=ciment 3=tôle, sans plafond 4=tôle, avec un plafond 5=autre(précisez) |__|
Le sol est en : 1= terre battue 2=ciment non carrelé 3= ciment carrelé 4=autre(précisez) |__|
264
Annexes
Annexe 2‐9
Table de composition des aliments
phytate
Teneur en Vitamine ZINC‐ FIBRE‐ Protéines‐
NOM NRJ‐TMS VITA‐TMS FER‐TMS (µg/100g
MS C‐TMS TMS TMS TMS
MS)
kaga (dankh, cola) 88,90 365,1 7,4 0,0 92,24 2,02 7,42 5,51
Biscuit sucre 97,00 475,2 0,0 0,0 1,13 0,82 4,33 7,22 192
Cramcram, grains entiers 96,90 414,0 0,0 0,0 0,00 6,71 0,00 22,81
Macaroni, bouilli 40,00 381,2 0,0 0,0 1,50 1,45 0,50 11,75 290
Macaroni, seche 91,00 390,8 0,0 0,0 1,10 1,54 4,62 13,08 290
Maïs, blanc, noyau entier, seche 88,00 416,5 0,0 0,0 4,09 2,05 2,16 10,68 710
Maïs, farine blanche 88,00 401,1 0,0 0,0 1,25 2,05 0,68 9,09 84
Maïs, jaune, noyau entier, seche (farine maïs jaune non
decort.) 90,00 415,9 11,6 4,4 5,44 1,63 2,22 11,11 480
farine de maïs jaune decort. (=maïs, farine blanche) 88,00 401,1 0,0 0,0 1,25 2,05 0,68 9,09 240
Riz, indigene, grain entier moulu, rouge 88,60 403,7 0,0 0,0 1,92 0,00 0,23 7,11 577
Riz, moulu, poli 88,00 405,3 0,0 0,0 1,93 1,42 0,46 7,96 880
Sorgho, grain entier donc non decortique (pour le fer:
valeur du WP2 INSTAPA, presentation kenya) 90,00 404,7 1,9 0,0 3,33 2,06 2,67 12,22 830
Igname, tubercule, frais 31,00 383,1 4,0 19,4 2,58 1,61 2,58 6,13 291
Manioc doux seche 91,30 386,6 7,7 78,9 2,08 0,77 1,97 1,42 85
Patate douce, blanche, crue 31,00 392,3 9,4 119,4 6,45 0,00 3,23 5,16 17
Patate douce, jaune fonce, crue 31,20 396,2 641,0 118,6 6,41 0,00 3,21 5,13 316
Patate douce, jaune, crue 31,00 392,3 483,9 119,4 6,45 0,00 3,23 5,16 17
Pomme de terre, crue 22,00 366,5 4,5 95,5 5,00 1,36 2,73 7,73 401
Pois bambara, frais, decortique 90,00 402,6 0,9 0,0 13,33 0,00 5,33 21,11
Arachide grillee, salee, ecorcee 93,00 613,6 0,7 1,1 4,09 3,55 3,12 24,73 440
Arachide, fraiche, ecorcee 77,70 702,2 0,2 0,0 5,02 2,70 3,12 17,38 550
265
Annexes
phytate
Teneur en Vitamine ZINC‐ FIBRE‐ Protéines‐
NOM NRJ‐TMS VITA‐TMS FER‐TMS (µg/100g
MS C‐TMS TMS TMS TMS
MS)
Arachide, sechee, entiere ecorcee 93,00 613,6 0,7 1,1 4,09 3,55 3,12 24,73 550
Farine d'arachide, degraissee 95,00 423,4 0,0 0,0 9,47 0,00 3,26 44,74 830
Haricot a oeil noir, cosse mure, sechee 89,00 377,8 1,4 2,2 5,62 3,82 5,39 25,84 660
Nere graines, sechees 93,00 469,0 0,0 6,5 0,00 0,00 4,41 34,73 340
Noix de cola, crue 37,10 386,0 5,6 145,6 5,39 1,62 3,77 5,93
Pain de singe, graines sechees 92,20 509,0 0,0 227,8 15,08 0,33 3,47 32,54
Pate d arachide 92,80 629,2 0,0 0,0 6,47 3,56 1,62 26,94 440
Sesame, graines entieres sechees 94,20 606,2 2,7 0,0 8,60 8,23 4,78 19,00 1710
Carpe d'Afrique bouillie 20,80 388,6 13,5 6,3 3,99 6,15 0,00 81,43 0
Carpe d'Afrique, crue 18,70 364,6 37,4 10,7 6,95 8,02 0,00 83,89 0
Sardine, crue 22,50 379,2 0,0 0,0 0,00 0,00 0,00 83,89 0
Silure; poisson‐chat cru 23,50 469,3 0,0 0,0 0,00 0,00 0,00 69,42 0
Poisson cru maigre 20,30 379,4 49,3 0,0 6,08 4,43 0,00 82,88 0
Poisson fume 94,20 401,3 37,2 0,0 17,76 3,88 0,00 80,72 0
Poisson‐chien, seche, petit 95,50 408,2 0,0 0,0 11,62 4,19 0,00 69,37 0
Sardines a l huile, conserve 47,00 602,3 243,3 0,0 5,96 4,26 0,00 51,06 0
Silure; poisson‐chat seche entier 79,40 388,6 0,0 0,0 4,53 1,26 0,00 78,72 0
Carpe bouillie 21,40 402,2 15,4 3,0 7,85 3,55 0,00 82,36 0
Carpe fumee 92,60 369,0 78,2 0,0 7,97 4,94 0,00 86,39 0
Lait concentre sucre 67,80 438,0 91,4 1,5 0,00 1,33 0,00 11,95 0
Lait entier caille, vache 11,90 580,6 352,9 8,4 0,31 2,67 0,00 31,93 0
Lait vache, poudre, enrichie 97,00 517,7 556,7 30,9 10,31 4,64 0,00 26,50 0
Lait entier frais, vache 15,00 519,5 224,4 6,7 0,31 2,67 0,00 25,33 0
Boeuf estomac, cru 28,00 385,8 0,0 10,7 14,29 2,50 0,00 56,43 0
Oeuf de poule, cru 25,00 563,0 700,0 0,0 8,00 5,60 0,00 48,00 0
Poulet, cru 28,00 493,7 285,7 0,0 3,93 3,93 0,00 71,43 0
266
Annexes
phytate
Teneur en Vitamine ZINC‐ FIBRE‐ Protéines‐
NOM NRJ‐TMS VITA‐TMS FER‐TMS (µg/100g
MS C‐TMS TMS TMS TMS
MS)
Viande de boeuf, tres maigre, crue 25,40 460,2 0,0 0,0 18,11 9,06 0,00 81,10 0
Viande de boeuf, un peu grasse, crue 37,00 625,6 66,0 0,0 9,73 7,30 0,00 48,65 0
Viande de chevre, un peu grasse, crue 32,00 530,6 0,0 0,0 7,19 12,50 0,00 56,25 0
Viande de mouton, un peu grasse, crue 39,00 650,9 25,6 0,0 5,13 5,90 0,00 43,59 0
Viande de porc, un peu grasse, crue 54,00 742,7 0,0 0,0 3,33 2,96 0,00 22,22 0
Ail 36,00 375,7 0,0 47,2 5,28 2,78 4,17 21,94
Aubergine, crue 10,00 317,2 14,2 90,0 13,00 2,00 13,00 10,00
Aubergine, indigene crue 11,00 370,9 59,1 181,8 1,82 0,91 14,46 12,73
Avocat, crue 20,00 600,0 166,7 90,0 7,00 2,00 9,00 7,00 3
Banane plantain, mure, crue 35,00 391,6 92,9 57,1 1,71 0,40 1,43 3,43 95
Banane mure crue 23,00 382,3 32,6 39,1 1,30 0,87 3,91 6,52
Carotte, crue 11,00 342,9 4545,5 72,7 6,36 2,73 12,73 8,18 76
Chou, cru 10,00 276,0 55,0 540,0 3,00 2,00 26,00 14,00 128
Choufleur, cru 8,00 264,9 11,5 725,0 5,00 3,75 28,75 23,75 5
Citron, lime, cru 10,00 418,7 6,7 450,0 7,00 1,00 7,00 6,00
Concombre, cru 5,00 325,3 0,0 280,0 10,00 2,40 16,00 16,00 62
Courge/citrouille, cru 7,00 359,6 1428,6 114,3 20,00 0,00 11,43 14,29
Epinards crus 8,00 273,6 3437,5 675,0 56,25 13,75 23,75 32,50 4
Finsan 30,80 677,3 150,2 84,4 8,77 0,32 5,20 16,23
Gingembre, racine, frais 19,10 351,0 17,5 31,4 13,61 24,71 12,57 12,04
Gombo, cosse cru 11,00 350,9 143,9 427,3 10,91 3,64 15,46 19,09 286
Jakato (aubergine locale africaine) 9,00 180,7 0,0 88,9 0,00 2,22 25,56 14,44
Jus d'orange, en conserve 11,20 355,2 33,5 348,2 2,14 0,45 0,89 6,25 0
Jus d'orange frais non sucre 10,70 357,0 54,5 411,2 3,74 0,37 0,94 6,54
Jus de citron en conserve 7,50 191,8 10,0 266,7 1,73 0,80 1,33 5,33 0
Jus de citron frais 9,20 185,6 10,9 402,2 1,52 0,54 1,09 4,35 0
267
Annexes
phytate
Teneur en Vitamine ZINC‐ FIBRE‐ Protéines‐
NOM NRJ‐TMS VITA‐TMS FER‐TMS (µg/100g
MS C‐TMS TMS TMS TMS
MS)
Mandarine, orange, crues 12,00 387,0 159,7 383,3 0,83 0,83 5,00 5,00 0
Mangue mure crue epluchee 17,00 381,9 1176,5 247,1 7,06 0,59 5,29 3,53
Mangue non mure crue epluchee 16,00 372,4 31,3 537,5 8,75 0,63 4,38 3,13
Oignon, echalote, crus 12,00 338,0 0,0 91,7 6,67 1,67 8,33 10,00
Oignon seche 95,50 349,7 7,4 34,6 2,72 1,78 13,61 10,68
Papaye, crue 9,00 342,7 277,8 577,8 6,67 1,11 10,00 4,44
Pasteque crue 6,40 368,0 325,5 125,0 4,69 1,56 6,25 7,81
Piment doux rouge cru 14,00 339,5 381,0 1000,0 18,57 2,86 18,57 14,29
Piment doux vert cru 14,00 339,5 434,5 1000,0 18,57 2,86 18,57 14,29
Piment fort cru 12,60 341,2 218,3 317,5 9,52 0,79 11,11 8,73
Piment seche 89,80 373,2 98,4 200,4 8,69 2,78 18,26 15,37
Salade crue 6,00 380,2 2708,3 166,7 11,67 5,00 10,00 20,00 0
Baobab poudre, pain de singe 91,36 349,5 40,5 76,6 9,85 1,03 6,24 2,52
Baobab pulpe, pain de singe 84,00 355,9 6,9 321,4 8,81 0,36 8,10 6,24
Feuille d'amarante crue 16,00 304,5 1197,9 312,5 55,62 3,13 11,25 28,75 0
Feuille de haricot (niebe), crue 15,00 306,4 388,9 373,3 38,00 2,67 13,33 31,33 0
feuille de gynandro (kenebdo) 20,00 306,7 1375,0 400,0 36,00 2,00 6,00 22,50
Feuille d'oignon sechee 95,40 285,5 90,0 18,9 45,07 9,64 10,48 14,47 0
Feuille d'Oseille de Guinee (dah), crue 40,00 217,6 315,0 295,0 4,82 3,80 0,00 22,00 0
Feuille de baobab, crue 23,00 307,2 1128,3 226,1 4,78 1,74 12,17 16,52 0
Feuille de patate, douce, crue 17,00 310,4 1284,3 411,8 36,47 0,00 14,12 27,06 0
Feuille de jute, crue 19,60 321,3 2725,3 408,2 36,73 2,04 10,20 22,96 0
Feuille de tamarin, crue 22,00 317,3 27,3 0,0 94,69 2,81 18,64 14,09 0
Feuille de tamarin, séchée 96,10 322,2 27,3 2,7 94,69 2,81 18,73 14,57 0
Fleur de kapok, crue (valeurs fer et zn = celle du 230) 18,00 345,1 0,0 0,0 14,27 2,68 13,33 6,67 7
Fleur de kapok, séchée 93,20 316,9 48,8 15,0 14,27 2,68 13,31 5,26 7
268
Annexes
phytate
Teneur en Vitamine ZINC‐ FIBRE‐ Protéines‐
NOM NRJ‐TMS VITA‐TMS FER‐TMS (µg/100g
MS C‐TMS TMS TMS TMS
MS)
Fruit d'Oseille de Guinee (dah), rouge, cru 15,50 324,3 161,3 90,3 18,71 2,58 14,84 12,26
Fruit d'Oseille de Guinee (dah), rouge, séché 82,40 278,3 18,3 0,0 18,81 2,58 20,75 11,65
Fruit de tamarin seche 79,00 298,8 4,7 11,4 2,78 0,38 22,79 6,33
Fruit de tamarin seche 95,00 321,4 0,0 3,2 3,16 2,42 22,79 8,63
Graine d'Oseille de Guinée(datou)rouge,séchée (sumbala
d'oseille) 93,00 417,2 19,6 3,5 4,52 0,65 11,83 18,07 340
Farine de jujube 82,60 375,0 0,0 20,6 3,63 0,00 4,12 5,21
Feuille laurier, séchée 94,60 318,8 326,8 0,0 45,45 3,91 27,80 8,03 0
Menthe fraiche 15,10 284,8 408,4 205,3 62,91 5,96 37,09 25,17 0
Feuille de moringa, crue 13,10 198,3 1413,0 916,0 40,46 0,00 36,64 19,08 0
Néré farine, fruit 86,80 334,8 233,3 278,8 4,15 0,69 14,52 3,92
Néré farine de cosse 94,10 284,2 167,9 3,2 18,81 1,54 0,00 3,51 340
Oignon et feuille d'oignon, non murs 7,10 308,9 676,1 239,4 9,86 2,82 14,09 18,31 0
Beurre de karite 100,00 880,3 0,0 0,0 0,00 0,00 0,00 0,00 0
Huile d'arachide (b) 100,00 881,2 0,0 0,0 0,00 0,00 0,00 0,00 0
Huile de coton (b) 100,00 881,2 0,0 0,0 0,03 0,01 0,00 0,00 0
Huile de palme rouge, eventee 99,00 881,2 1010,1 0,0 0,00 0,00 0,00 0,00 0
Sucre 100,00 404,9 0,0 0,0 0,00 0,00 0,00 0,00 0
Bonbon 97,00 405,7 0,0 0,0 1,13 0,10 0,00 3,09 0
Chewing gum 97,00 388,6 0,0 0,0 7,63 0,10 0,00 0,41 0
Cube maggi/Jumbo 96,70 176,3 15,5 0,0 2,31 0,22 0,00 17,89 0
Eau 0,00 0,0 0,0 0,0 0,00 0,00 0,00 0,00 0
Epices 91,54 334,0 2272,8 83,0 7,65 1,10 23,60 6,65
Levure, sec (rabilé) 95,00 293,1 0,0 0,0 21,05 8,42 20,74 nér 0
Mayonnaise, 80% graisse 84,00 857,0 50,9 0,0 0,60 0,12 0,00 1,43 0
Nescafe, sec 96,90 227,2 0,0 0,0 4,54 0,36 0,00 12,59 37
269
Annexes
phytate
Teneur en Vitamine ZINC‐ FIBRE‐ Protéines‐
NOM NRJ‐TMS VITA‐TMS FER‐TMS (µg/100g
MS C‐TMS TMS TMS TMS
MS)
Poivre noir 89,50 255,0 10,6 23,5 32,29 1,56 29,61 12,18 0
Poivre noir 89,50 255,0 10,6 23,5 32,29 1,56 0,00 12,18 0
Potassium, liquide 0,10 0,0 0,0 0,0 70,00 10,00 0,00 0,00 0
Potassium, solide (de mais) 91,40 2,3 0,0 0,0 4,87 0,48 0,00 0,56 0
Sel, region de Kayes 99,00 0,0 0,0 0,0 0,10 0,00 0,00 0,00 0
Sucrerie, cola, fanta 10,00 404,9 0,0 0,0 0,00 0,00 0,00 0,00 0
The noir, lipton sans sucre 1,00 121,5 0,0 0,0 0,00 0,00 0,00 0,00 0
Tomate, concentre 28,00 344,6 375,0 14,3 12,50 2,50 12,86 16,07 49
Vedan/MSG (monosodium glutamate) 100,00 350,2 15,0 0,0 2,23 0,21 0,00 0,00 0
Vinaigre 6,20 385,3 0,0 0,0 96,77 0,00 0,00 0,00 0
Mais, jaune, ecrase 89,00 373,9 10,1 0,0 6,57 1,66 5,20 8,55 480
farine de mais blanc non decortique 90,50 361,3 0,0 0,0 0,99 0,48 0,00 9,70 480
Mil chandelle, grain entier avec son = non decortique 88,00 391,4 0,3 0,0 8,52 3,30 8,98 10,80 460
Mil chandelle, farine (sans son) = decortique 88,00 355,8 0,0 0,0 6,59 3,30 7,01 9,05 414
Farine d'arachide, avec graisse 95,70 576,1 0,7 0,0 6,37 4,17 10,35 27,84 550
Riz, blanc, poli 89,00 388,0 0,0 0,0 0,42 1,42 1,21 6,85 880
Sorgho, farine (blanc) (pour le fer, valeur du WP2
INSTAPA, presentation Kenya, valeurs sorgho décortiqué) 89,00 392,4 0,0 0,0 1,80 1,12 5,24 11,65 106
Ble, farine, blanc 88,39 387,2 0,4 0,0 5,14 1,21 3,39 11,65 320
Fonio, grains ecorces 88,00 387,0 0,0 0,0 2,39 1,70 2,50 8,18
Feuille de baobab, sechee 92,70 150,0 524,3 1,9 72,00 2,03 46,28 17,90 3
Feuille de fakouhoye, sechee 92,70 200,2 1015,1 3,2 63,00 3,04 37,59 24,51 0
Gombo, cosse, sechee poudre 93,30 175,6 25,7 0,5 83,79 5,09 47,91 15,58 6
Soumbala; nere, graine, fermentee; 82,80 498,1 20,3 3,6 84,06 6,10 20,23 36,93 340
Feuille d'oignon, crue 9,00 298,3 6362,0 455,6 45,56 1,78 10,48 20,78 0
Feuille d'haricot, crue 13,80 320,8 3105,1 181,2 38,33 3,48 0,00 29,44 0
270
Annexes
phytate
Teneur en Vitamine ZINC‐ FIBRE‐ Protéines‐
NOM NRJ‐TMS VITA‐TMS FER‐TMS (µg/100g
MS C‐TMS TMS TMS TMS
MS)
Haricot, blanc seche 91,10 317,7 16,5 0,0 6,29 4,22 11,31 24,29 684
Celeri, cru 5,40 225,3 55,6 129,6 7,41 2,41 31,48 13,89
Sel sans iode 99,00 2,0 0,0 0,0 0,30 0,10 0,00 0,00 0
farine de manioc 91,30 391,0 0,0 0,0 0,00 0,00 1,97 1,42 100
sorgho rouge (pour le fer: valeur du WP2 INSTAPA,
presentation kenya) 88,50 383,1 0,0 13,6 3,33 2,06 2,67 12,20 810
farine de sorgho rouge (pour le fer, valeur du WP2
INSTAPA , presentation Kenya: valeurs sorgho décortiqué 88,50 383,1 0,0 13,6 1,80 1,12 2,60 11,07 830
arachides sucrees (valeurs fer zn fibre =1/2 de 561) 100,00 460,0 0,0 0,0 2,51 1,35 0,00 11,50 275
Arachide, fraiche, ecorcee (arachide bouillie) 77,70 702,2 0,2 0,0 5,02 2,70 3,12 17,38 440
crevette seche 87,50 376,0 0,0 0,0 0,00 0,00 0,00 6,86 0
misola 93,30 0,0 0,0 0,0 9,86 3,86 2,14 19,29
tô de maïs 88,00 401,1 0,0 0,0 1,25 2,05 0,68 10,68 78
riz fume (=riz) 89,00 388,0 0,0 0,0 0,42 1,42 0,46 6,85
Couscous cuit nature 27,43 408,3 0,0 0,0 1,39 0,95 0,00 13,82 320
bouillie de petit mil RHD (valeurs de la bouillie de petit
mil fermenté, Mouquet et al, 2008) 6,61 407,5 0,0 4,5 8,33 2,05 2,14 8,22 220
poisson frais synchar 11,90 445,4 58,8 8,4 2,52 2,52 0,00 95,80 0
phosphatine 100,00 84,0 0,0 0,0 8,00 0,30 0,00 2,40 809
bledina 100,00 78,0 0,0 0,0 8,00 0,40 0,00 6,50 809
cerelac 94,90 449,9 0,0 32,7 4,00 6,53 1,05 14,54 809
Pomme de terre bouillie 22,54 381,5 0,7 32,8 1,38 1,20 2,73 7,73 401
benga (haricot au riz) 95,36 150,2 0,3 0,5 1,43 1,14 5,24 7,56 770
bouillie de mais 16,00 374,6 0,0 0,7 10,12 1,69 0,68 8,55 78
porc au four 39,69 534,1 5,0 0,8 2,77 7,48 0,00 26,69 0
foie braise avec huile (voire oignon) 37,99 460,6 20384,3 1,8 16,24 13,77 0,00 70,36 0
bouillie de mais 16,00 374,6 0,0 0,7 10,12 1,69 0,68 8,55 78
271
Annexes
phytate
Teneur en Vitamine ZINC‐ FIBRE‐ Protéines‐
NOM NRJ‐TMS VITA‐TMS FER‐TMS (µg/100g
MS C‐TMS TMS TMS TMS
MS)
poulet televise 32,15 475,9 24,9 0,0 3,36 2,43 0,00 71,43 0
couscous de mil 46,97 355,8 0,0 0,0 6,59 3,30 7,01 9,05 414
Pommes frites 29,40 492,1 3,1 64,7 3,39 0,00 1,85 5,23 181
Poisson frit 51,25 721,2 0,0 0,0 2,02 2,02 0,00 20,26 0
Pain de ble 58,43 377,1 0,0 0,0 5,07 1,26 3,43 11,54 24
Cafe avec sucre 16,97 393,8 0,0 0,0 0,29 0,03 0,00 0,79 9,25
Cafe avec sucre et lait 15,67 433,9 213,6 11,9 4,32 1,81 0,00 11,18 3,7
Citronnelle bouilli + sucre 10,26 405,4 0,3 11,4 0,18 0,03 0,18
Oseille de Guinee bouillie + sucre 14,02 393,2 23,2 13,0 2,69 0,00 2,13 1,76
Gingembre + sucre 17,37 401,4 1,1 2,1 0,91 0,00 0,84 0,81
Jus de tamarin + sucre 31,43 388,1 0,0 3,6 0,00 0,00 3,82 0,91
The vert avec sucre 17,60 405,5 0,0 0,0 0,00 0,00 0,00 0,14 33,3
Boisson du pain de singe, d'eau + sucre 33,35 377,8 4,0 178,0 4,88 0,00 4,48 1,45 0
Jus de tamarin sans sucre 2,83 218,7 0,0 57,1 0,00 0,00 106,11 25,27
jus de graines d'oseille (datou, soumbala) sans sucre 0,00
boeuf, tres maigre + un peu grasse 31,20 558,3 39,1 0,0 13,14 8,01 0,00 57,69
Cafe au lait concentre 22,77 436,3 0,0 1,5 0,04 0,00 0,00 11,95 3,7
Lait, reconstitue de poudre, Nido 13,98 489,3 417,3 23,2 7,73 3,48 0,00 19,86
Feuilles aubergine locale, vert clair, crue 9,00 311,2 69,4 600,0 7,78 4,44 11,53 18,89 2
courgette (fibre = souci 6th) 10,09 150,6 94,2 160,1 3,27 2,78 15,43 16,28
kaolin (argil) 0,0 0,0 0,0 0,00 0,00 0,00 0
médicaments (actapulgite/vogalene) 0,0 0,0 0,0 0,00 0,00 11,65 0
Tomates, crues 6,00 366,8 527,8 433,3 10,00 1,67 10,00 16,00 95
tomate verte/peu mure 7,00 328,6 457,1 334,3 7,29 1,00 10,00 17,14 95
farine de mais jaune+blanc d‚cort. 88,00 401,1 0,0 0,0 1,25 2,05 0,68 9,09
farine de mais blanc decort + sorgho rouge 47,50 395,7 33,7 24,6 1,69 1,97 0,00 18,95
272
Annexes
phytate
Teneur en Vitamine ZINC‐ FIBRE‐ Protéines‐
NOM NRJ‐TMS VITA‐TMS FER‐TMS (µg/100g
MS C‐TMS TMS TMS TMS
MS)
feuille Badkoudi sec, meme valeurs que gombo sec
(Ouaga rural) 9,00 311,2 69,4 600,0 7,78 4,44 11,53 18,89
oseille feuilles seches 100,00 306,6 4300,3 273,0 4,47 3,80 11,53 33,04 190
oseille, feuilles fraiche 11,20 330,4 4633,9 295,0 4,82 3,80 11,53 33,04 190
feuille de jute (boulvaka) seche 100,00 321,3 2725,3 408,2 36,73 2,04 11,53 4,50 3
feuilles de kirikiri seches 100,00 311,2 69,4 600,0 7,78 4,44 11,53 18,89 3
feuille de kirikiri (cassia tora) fraîche (feuille verte clair) 9,00 311,2 69,4 600,0 7,78 4,44 11,53 18,89 3
feuilles de kakalga (feuille sauvages, semblales aux
feuilles d'oseille 9,00 311,2 69,4 600,0 7,78 4,44 11,53 18,89
feuille de pepera fraiche (Pterocarpus lucens) 9,00 311,2 69,4 600,0 7,78 4,44 11,53 18,89 0
feuille de banougou fraiche (Sida Cordifolia) 9,00 311,2 69,4 600,0 7,78 4,44 11,53 18,89 0
dolo de sorgho rouge 9,00 430,5 0,0 0,0 0,00 0,00 0,00 4,44 240
eau fermentee 0,00 0,0 0,0 0,0 0,00 0,00 0,00 0,00 0
persil, frais 11,20 330,4 2317,0 294,6 27,68 3,57 11,53 33,04 0
persil/celeri 8,30 296,2 1581,3 241,0 21,08 3,19 11,53 26,81 0
the sec 1,00 121,5 0,0 0,0 0,00 0,00 0,00 21,29 333
biscuits emballes 93,90 358,9 0,0 10,8 3,14 3,19 0,00 8,46 192
boeuf, brochette 39,95 503,1 0,0 0,0 7,48 17,02 0,00 48,65 0
yaourt, fan (sucre) 12,10 504,1 226,4 4,1 0,41 4,88 0,00 28,68 0
pop corn 95,90 398,3 10,4 0,0 2,77 3,59 2,04 13,38 640
caramel avec lait et sucre 93,34 428,5 0,0 0,0 0,00 1,32 0,00 1,08 0
farine de mil enrichie au tourteaux et sumabala 96,00 430,4 0,0 0,3 5,27 2,09 3,50 14,58 436
farine de mil enrichie 96,00 430,4 0,0 0,3 5,27 2,09 3,50 14,58 207
Foie sec 100,00 140,6 11871,8 17,5 8,09 4,33 0,00 35,00
jus de fruit industriel, indefini 12,10 388,4 16,5 525,6 2,81 0,25 0,00 1,45 0
dolo 9,00 430,5 0,0 0,0 0,00 0,00 0,00 4,44 240
jus de quinqueliba (the vert sucre) 17,60 405,5 0,0 0,0 0,00 0,00 0,00
273
Annexes
phytate
Teneur en Vitamine ZINC‐ FIBRE‐ Protéines‐
NOM NRJ‐TMS VITA‐TMS FER‐TMS (µg/100g
MS C‐TMS TMS TMS TMS
MS)
PLUMPYNUT 97,50 548,7 974,0 0,0 11,82 14,38 0,00 12,9
lait en poudre 97,53 508,6 263,5 8,8 0,48 3,42 0,00 26,99 0
graine de palme 27,50 738,2 1821,8 14,5 0,73 0,36 2,18 0
chou prepare 6,40 343,8 109,4 314,1 2,66 1,41 26,00 14,00 128
viande de mouton preparee 46,00 508,7 19,6 0,0 10,35 12,89 0,00 43,59 0
viande de boeuf preparee 49,65 617,0 0,0 0,0 6,30 15,13 0,00 48,65 0
viande chevre preparee 31,79 449,8 0,0 0,0 11,73 16,58 0,00 56,62 0
igname, bouilli 29,87 388,3 20,1 40,5 1,74 0,67 0,00 4,99 291
patate pelee bouillie 22,54 381,5 0,7 32,8 1,38 1,20 0,00 3,23 401
chenille seche 90,90 473,0 0,0 0,0 2,30 0,00 5,50 58,20 0
charognard (=perdrix) 30,00 432,6 0,0 0,0 1,35 6,33 0,00 88,00
beurre indefini/margarine 82,50 871,5 992,7 0,1 0,00 0,00 0,00 0,61 0
beurre de lait 82,06 873,8 833,5 0,0 0,02 0,11 0,00 1,04 0
levure chimique 92,40 319,3 0,0 0,3 17,97 6,93 0,00 0,00 0
jus d'ananas 14,47 387,0 1,7 73,9 1,80 0,76 0,00 2,64
chocolat en poudre sucre 98,90 404,4 0,0 27,6 0,00 6,90 0,00 3,33 1960
graines de coton, sechees, poudre 95,35 530,7 23,1 9,4 5,66 6,29 0,00 43,71
huile de palme 100,00 884,0 0,0 0,0 0,01 0,00 0,00 0,00 0
274
Annexes
Annexe 2‐10
Quantités de lait maternel ingéré et apports en énergie du lait maternel dans les pays en
developpement (OMS, 1998)
Source : Tableau réalisé dans le cadre du WP4 (INSTAPA) à partir des données de l’OMS (1998).
Nutriments Protine Lipide lactose Folate Vit.B12 Vit.C Vit. A Fer Zinc
Unités g/l g/l g/l µg/l µg/l mg/l µg mg/l mg/l
ER/l
Teneurs 10,5 39,0 72 85 0,97 40 500 0,3 1,2
275
Annexes
Annexes 2‐11
Les besoins moyens énergétiques et les besoins moyens et apports journaliers recommandés par la FAO et l’OMS pour les jeunes enfants (6 à 35 mois)
Age Energie Protéines Fer* Zinc** Vit C Vit A Vit B12 Vit B9
(mois) (kcal/kg (g/kg PC/j) (mg/j) (mg/j) (mg/j) (µg ER/j) (µg/j) (µg/j)
PC/j)
Sources FAO FAO/WHO 2007 FAO/WHO 2004 FAO/WHO 2004 FAO/WHO 2004 FAO/WHO 2004 FAO/WHO 2004 FAO/WHO 2004
2001
Besoins Besoins Apport Besoins Apport Besoins Apport Besoins Apport Besoins Apport Besoins Apport Besoins Apport
moyens moyens de moyens de moyens de moyens de moyens de moyens de moyens de
sécurité sécurité sécurité sécurité sécurité sécurité sécurité
RNI RNI RNI RNI RNI RNI RNI
6‐9 77 1,12 1,31 14,4 18,6 5,59 8,4 8 30 190 400 0,6 0,7 65 80
10‐11 F :77
M :79
12‐17 F :80,1 0,95 1,14
M :82,4
18‐23 F :80,1 0,85 1,03
M :82,4
24‐35 F : 80,6 0,79 0,97 9,2 11,6 5,97 8,3 8 30 200 400 0,7 0,9 120 150
M :83,6
*pour un regime alimentaire avec faible biodisponibilité du fer (5%)
**pour un regime alimentaire avec faible biodiponibilité du zinc (15%)
276
Annexes
Annexe 2‐12
N°Fiche :
Date d’observation :
Type de céréale :
Code de la céréale :
Quantité fournie :
A. Identification de la productrice
Nationalité :…………………………………………………………………………………….
Ethnie :……………………………………………………………………………………….. .
277
Annexes
Heure de début :
B. INGREDIENTS
Commentaire :
278
Annexes
C. PROCEDES
Poids final de tô :
Heure de fin :
279
Annexes
Annexe 2‐13
Plat de tô de sorgho blanc Tiéblé
280
Annexes
281
Annexes
Annexe 2‐14
Fiche d’évaluation pour un test d’acceptabilité et d’appréciation
J2
EPREUVE HEDONIQUE
Produits: Tô
Noms/Prénoms: Date
Ages: 15ans‐20ans Sexe
21ans‐26ans
27ans‐32ans
Plus de 32ans
Instruction:
Veuillez goûter ces trois (03) Tô dans l’ordre indiqué et cochez le degré de plaisir qui
correspond à votre appréciation.
Observations:
282
Titre : Rétention et biodisponibilité du fer et du zinc au cours des procédés de préparation des plats
traditionnels à base de céréales locales ou biofortifiées, consommés par les jeunes enfants burkinabé
Résumé
Dans un contexte où les carences en micronutriments constituent un problème majeur de santé publique
touchant particulièrement les jeunes enfants, l’étude de la rétention et de la biodisponibilité du fer et du
zinc dans les plats les plus fréquemment consommés peut constituer une stratégie de lutte contre les
carences en ces minéraux. Une enquête de consommation alimentaire par pesées auprès de 630 enfants
de 6 à 36 mois au Burkina Faso a permis de dégager les principales caractéristiques de l’alimentation de
complément des jeunes enfants. Les résultats mettent en évidence une couverture des apports
recommandés en fer et en zinc très faible, des apports élevés en fibres et en phytates. Le jour de
l’enquête, plus de 90% des enfants avaient consommé du mil, du sorgho ou du maïs, essentiellement sous
forme de tô, une pâte très consistante, de bouillie ou de galettes. Des suivis de préparation de ces plats
dans les ménages ont permis d’identifier les principales opérations unitaires susceptibles d’avoir un effet
sur les teneurs en fer et en zinc et leur biodisponibilité. Le décorticage traditionnel, manuel ou
mécanique, entraine d’importantes pertes en fer (50% dans le mil pour 10% de perte de MS) et en zinc
(23% dans le sorgho pour 7% de perte de MS). Les variétés biofortifiées présentent un comportement
similaire, mais permettent tout de même une amélioration significative du rapport molaire phytate/zinc.
La mouture, lorsqu’elle est réalisée à l’aide d’un moulin à meules, entraine une contamination en fer,
allant jusqu’à tripler la teneur en fer initiale des grains. Mais la bioaccessibilité de ce fer est extrêmement
faible. L’acceptabilité des variétés de mil biofortifiées, testées sur différents plats, reste inférieure à celle
de la variété locale. L’amélioration des procédés combinée à l’utilisation de variétés biofortifiées pourrait
être promue afin de contribuer à la lutte contre les carences en fer et zinc.
Title : Retention and bioavailability of iron and zinc during processing of traditional dishes prepared
from local and biofortified cereals and consumed by young children in Burkina Faso
Abstract
In contexts where micronutrient deficiencies are a major public health concern, the improvement of the
retention and bioavailability of iron and zinc in dishes frequently consumed by young children could be
part of a food‐based strategy to combat these deficiencies. A food consumption survey using weighing
records was carried out on 630 children from 6 to 36 months in Burkina Faso. This permitted to highlight
the main characteristics of the children diet. Iron and zinc intakes were far below the recommended
intakes. High fibre and phytate intakes were also observed. More than 90% of the young children
consumed millet, sorghum or maize in the day of the survey. A detailed monitoring of the traditional
processing of the cereal dishes permitted the identification of the main unit operations that could have an
effect on iron and zinc content and bioavailability. Important losses in iron content (50% in millet for 10%
DM loss) and zinc (23% in sorghum for 7% DM loss) were observed after traditional dehulling, either
manual or mechanical. Biofortified varieties showed similar behaviour but their phytate/zinc molar ratio
was still improved. During milling in local mill with grindstones, iron contamination occurred, and tripled
the initial iron content. But the bioaccessibility of this contaminant iron was very low. The acceptability of
the biofortified varieties of millet, tested on various dishes, was lower than that of the local variety. The
improvement of the processing methods combined with the use of biofortified varieties could be
advantageously promoted to contribute to alleviate iron and zinc deficiencies.