Cours de Liturgie-Chapitre II_26.11.2021

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II.

Explication de la Messe
La célébration eucharistique appelée aussi la messe, comporte deux grandes
parties liturgiques : La liturgie de la parole et la liturgie eucharistique. La liturgie
de la parole est précédée de rites initiaux et la liturgie eucharistique est suivie des
rites de communion et de conclusion1.
1-La Liturgie de la Parole
La première partie de la célébration eucharistique est introduite de rites initiaux
appelés communément l’introduction à la messe.
• Les rites initiaux
On appelle rites initiaux, l’entrée ou l’introduction à la messe, les gestes et actes
qui se situent avant la première lecture, donc des rites de préparation. Nous avons :
La procession des ministres : Nous avons appris en ecclésiologie, que l’Eglise
sur terre est en marche vers l’eschaton, vers l’Eglise triomphante. Nous sommes
en pèlerinage. C’est l’Eglise pérégrinante. Comment comprendre ce geste au
niveau théologique ?
Ce geste liturgique nous renvoie théologiquement à cette marche vers notre
destinée finale, le ciel. En effet, le ciel est le vrai temple selon la lettre aux
Hébreux. La procession d’entrée nous rappelle l’entrée au ciel parce qu’à la
messe, il y a rencontre entre le ciel et la terre. La procession d’entrée est la marche
à la rencontre du Christ.
Nous entrons dans l’église, lieu par excellence de la rencontre avec Dieu. D’un
point de vue spirituel, la procession d’entrée nous renvoie au pèlerinage à
Jérusalem, dans le temple dont parle le psalmiste : « Maintenant notre marche
prend fin devant tes portes Jérusalem » (Ps 122).
Au niveau historique, il faut préciser que la procession d’entrée a été introduite
au Vème siècle.
Vénération de l’autel : A la fin de sa procession, le prêtre baise l’autel, il
l’embrasse, c’est le symbole de l’amour pour le Christ parce que l’autel symbolise
aussi la présence du Christ comme l’affirme une des préfaces eucharistiques, à la
messe, le Christ est lui seul : « le prêtre, la victime et l’autel ».

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Pour cette partie du cours, nous nous sommes appuyés sur la Didakê, La Tradition apostolique d’Hyppolite, La
Constitution liturgique Sacro sanctum Concilium de Vatican II et la thèse de Marie Jeanne MUEDE-MAMPUYA
intitulé : « Contexte historique du christianisme et inculturation de la liturgie orientale aux rites africains ».

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Au niveau biblique, déjà dans l’ancien testament, depuis Abraham, les différents
lieux de rencontre entre Yahvé et son serviteur sont marqués par un signe, un stèle
ou un autel. C’est donc le lieu de communion entre Dieu et son ministre, entre
Dieu et son peuple. C’est le lieu du sacrifice. Nous voyons cela dans l’ancien
testament avec le sacrifice d’Isaac. L’autel rappelle la communion avec Dieu.
Dans l’Eglise, l’autel nous renvoie au sacrifice du Christ mais surtout sa
résurrection.
Au niveau historique
Dès les premiers siècles de l’Eglise, le prêtre embrassait l’autel pour exprimer non
seulement son amour au Christ mais aussi aux Martyrs. En effet, les premiers
chrétiens avaient l’habitude dans les cinq premiers siècles d’honorer les martyrs
par le culte des reliques des saints sur leurs tombes dans les catacombes mais plus
tard avec la grande persécution, ils n’étaient plus libres de poser ce geste. Ils
installeront une pierre d’autel contenant des reliques des saints martyrs à un
endroit de l’autel pour la vénération. Le baiser du prêtre est appliqué à cet endroit.
A partir du IVème siècle, quand le prêtre monte et aussi avant de quitter l’autel il
l’embrasse.
L’encensement de l’autel : L’encensement dans l’Eglise symbolise la
purification, la vénération et la sanctification. Quand le prêtre encense l’autel, il
récite la parole du psaume 141 : « Que ma prière devant toi s'élève comme
l'encens ». Donc la fumée de l’encens signifie la montée de notre prière.
Le chant d’entrée : ici, c’est un chant de joie, un chant de rencontre entre le
pèlerin et son Dieu. C’est un cantique tiré des psaumes de pèlerinage, de montée
ou de louange. Au niveau théologique, les paroles du chant d’entrée doivent
mettre en lumière un message de rencontre. C’est un chant de joie qui parle de
démarche à la rencontre du Christ.

La salutation à la Messe
Dans la Bible on retrouve des salutations :
La salutation du Christ ressuscité
Selon les évangiles, lorsque le Christ apparaît après la résurrection, il salue ses
disciples en disant : « La paix soit avec vous » (Lc 24,35-45). Il leur souhaite la

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paix intérieure et la paix extérieure, parce que ses disciples étaient troublés par sa
mort, ils sont persécutés, inquiets et enfermés. Dans cette salutation, il les
réconforte. De même d’un point de vue spirituel, cette salutation est une
bénédiction que le Christ accorde à ses frères. Par ailleurs, il faut préciser que le
Christ est lui-même la Paix. Dans la salutation, il affirme qu’il est avec ses
disciples, Lui, l’Emmanuel.
La salutation dans la Tradition
Les apôtres et les premiers chrétiens, pour se démarquer des grandes salutations
des pharisiens et du Judaïsme, vont garder la salutation du Christ. Etant donné que
le Christ saluait les apôtres quand il apparaissait, ces derniers feront de cette
salutation la première parole dans les rencontres entre chrétiens. Nous retrouvons
cette salutation chez Paul et dans les autres lettres du Nouveau Testament.

• Les salutations chez Paul


Dans ses lettres, Paul utilise des salutations spirituelles : « Que la grâce et la paix
vous soient accordées par Dieu notre Père et par le Seigneur Jésus-Christ » (Ep
1,1-2).
« Béni soit Dieu, le Père de notre Seigneur
Jésus-Christ, car il nous a comblés de toute bénédiction de l’Esprit dans le
monde céleste
en raison de notre union avec Christ » (Ep 1,3).
« Que la grâce et la paix vous soient données de la part de Dieu notre Père et du
Seigneur Jésus-Christ » (Rm 1.7)
« Mon amour est avec vous (tous) en Jésus-Christ » (1 CORINTHIENS 16.24)
« Que la grâce du Seigneur Jésus-Christ, l’amour de Dieu et la communion du
Saint-Esprit soient avec vous (tous) » (2 Co 3.13)
« Que la grâce de notre Seigneur Jésus-Christ soit avec votre esprit ! » (Gal 6.18)
« Que la paix et l’amour avec la foi [vous] soient donnés […] de la part de Dieu
le Père et du Seigneur Jésus-Christ » (Ep 6.23)
« Que la grâce du Seigneur Jésus-Christ soit avec vous (tous) » (Ph 4.23)
« Que la grâce, la compassion et la paix te soient données de la part de Dieu notre
Père et de Jésus-Christ notre Seigneur ! » (1 Tim 1.1).
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« Que la grâce et la paix vous soient multipliées » (1 P. 1,2) « Bien-aimé, je
souhaite que tu prospères à tous égards et sois en bonne santé, comme prospère
l’état de ton âme » (3 Jn 1,2)
« Que la paix soit avec toi » (3 Jn 1,15)
« Que la compassion, la paix et l’amour vous soient multipliés » (Jd 1,2)
Nous retenons avec Paul, qu’il reprend la salutation du Christ et aussi dans ses
salutations, on retrouve souvent la Trinité.

• La salutation du prêtre
La salutation du prêtre n’est donc pas une invention. Elle est fondée sur les écrits
du nouveau testament. Dans la salutation, le prêtre reprend les paroles du Christ
ressuscité.
Au niveau théologique : à la messe, le prêtre préside à la place du Christ tête du
Corps qu’est l’Eglise. Le prêtre reprend les paroles et les gestes du Christ. Il est
vrai que le prêtre n’est pas Jésus Christ vrai Dieu et vrai homme né du Père, né de
la Vierge Marie. Mais à la messe, le prêtre agit au nom du Christ, il préside la
communauté eucharistique en présence du Christ. Il est signe, celui qui rappelle à
la communauté que tout ce que nous faisons c’est au nom d’un plus grand que
nous, le Christ. Donc on retrouve le Christ dans le prêtre, signe, il nous renvoie
au Christ, c’est en ce sens qu’il est un autre Christ ou alter Christi ou encore in
Persona Christ. Voilà pourquoi quand le prêtre salue, le peuple répond : « Et avec
votre Esprit ». Ici il est question du Saint Esprit qui procède du Père et du Fils,
c’est l’Esprit du Christ.

• L’acte pénitentiel
Ici, le peuple de Dieu se reconnaît pécheur et demande pardon. C’est le grand
psaume de pardon de David, le psaume 51 qui est repris ici. Le peuple reconnaît
qu’il est pécheur, c’est l’Eglise pècheresse dans ses membres qui reconnaît ses
péchés, s’abaisse, fait preuve d’humilité. Dans le rite ancien on se frappe la
poitrine trois fois, mais maintenant on le fait une fois. C’est le psaume 51 résumé
qu’on retrouve dans le Confiteor ou le je confesse à Dieu qui est une prière
introduite à la messe dès les premiers siècles.

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L’absolution : Le prêtre donne l’absolution à l’instar du Christ qui pardonnait à
tous ceux qui entreprenaient une démarche de pardon, de reconnaissance de
péché, Dieu qui pardonne. C’est le cas avec l’enfant prodigue. Le prêtre, par le
geste de l’absolution joue le rôle du Christ qui pardonne, de Dieu qui accueille
par son Eglise. L’Eglise est une mère qui, à l’instar du Christ accueille tous ses
enfants, tous ceux qui reviennent à elle comme l’enfant prodigue (Lc 15,11-32).
L’Eglise est cette dame de la parabole qui prend son temps pour chercher la pièce
perdue (Lc 15,8-10). L’Eglise est ce pasteur qui laisse les 99 brebis pour aller à la
recherche de la centième (Lc 15,3-7). L’Eglise est ce samaritain qui prend le
blessé sur le chemin et le soigne (Lc 10,25-37). Mais comme le Christ qui
pardonnait à tous ceux qui faisaient une démarche de pardon, le prêtre agit au nom
du Christ.
En effet, dans l’acte pénitentiel, il y a une démarche de pardon qui est accueillie
par Dieu. Dans la Bible comme dans l’Eglise, la démarche de repentance, la
reconnaissance des fautes est une attitude spirituellement et théologiquement
importante. Dieu peut librement nous pardonner sans notre démarche. Mais c’est
de l’orgueil de ne pas faire une démarche de pardon. Par l’acte pénitentiel, l’Eglise
nous indique ce que nous devons individuellement faire entre nous, dans nos
prières personnelles et dans la confession.
Le Kyrié : Ici c’est un chant ou une formule qui clôt l’acte pénitentiel. Ce cantique
doit être sobre et exprimé la pénitence. On ne demande pas pardon en chantant ou
en dansant. Si on chante, les paroles doivent parler d’humilité, de reconnaissance
de fautes, d’abaissement. Et si on danse, les pas et gestes doivent extérioriser notre
intériorité qui demande pardon et qui attend la miséricorde de Dieu.

• Au niveau historique
Le Kyrié a été introduit dans l’Eglise dès les sept premiers siècles par des formules
d’intercession.
Que retenir théologiquement du rite pénitentiel ?
Dans la liturgie tous les signes, gestes extérieurs doivent signifier, doivent avoir
un sens. C’est la relation du signifié et du signifiant. En liturgie, le signifié traduit
le signifiant. Le rite pénitentiel qui nous prépare à la rencontre de Dieu doit se
faire dans un silence liturgique, dans une atmosphère sobre. C’est un moment
d’intériorité et de silence. C’est le lieu où on se dispose à entrer en relation avec

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Dieu. C’est dans le rite pénitentiel que se déroule tout ce qu’on vivra à la messe.
C’est dans le rite pénitentiel que Dieu découvre qui est venu jouer à la messe et
celui qui est venu participer et recevoir les grâces. C’est le lieu de la kénose, de
l’abaissement, le lieu de l’humilité. C’est le lieu de la rencontre avec Dieu parce
que c’est dans notre intérieur que Dieu sera présent. Est qu’il entrera dans un
intérieur impur ? L’acte pénitentiel consiste à nettoyer notre intériorité pour que
Dieu y entre. C’est ce que nous avons vu dans le cours de théologie spirituelle en
première année.

• Le Gloria
Après le rite pénitentiel, l’Eglise nous invite à reprendre l’hymne des anges à la
naissance du Christ. Il faut noter que c’est un chant de louange à la Sainte Trinité.
« le Gloria in excelsis est une hymne dont les premières paroles reprennent le
chant des anges à Bethléem (Lc 2,13-14). On ne chante pas le Gloria durant le
temps de l’Avent pour la solenniser à la messe de la Nativité le 24 décembre qui
est le lieu par excellence où l’on chante cet hymne. On ne la chante pas pendant
le temps de carême du fait du caractère liturgiquement sobre de ce temps fort de
l’Eglise. On ne chante pas le Gloria pendant les messes de requiem parce que cet
hymne n’est pas approprié à cette célébration.

• Au niveau historique
Le Gloria a été introduit à la messe de manière progressive dans l’Eglise en
fonction des régions. En Orient l’on chantait déjà le Gloria à la messe. Dans la
liturgie romaine, cet hymne a été introduite aux messes de Noël et de Pâques entre
le Vème et le VIème siècle. Elle était chantée d’abord par le Pape ou l’évêque et dans
les autres pays surtout chez les Francs elle était chantée par toute l’assemblée.
Donc à l’origine c’est le célébrant qui chantait. Raison pour laquelle aujourd’hui
encore, souvent c’est le célébrant qui entonne cet hymne de louange.

• Au niveau théologique
Le chant du Gloria nous permet de communier avec l’Eglise du ciel parce que
dans la liturgie de la messe, il y a communion entre le peuple de Dieu en marche
et le peuple de Dieu au ciel ainsi que ceux qui purifient leurs peines au purgatoire.

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Par le Gloria, l’Eglise commence la messe en communion avec les anges. C’est
une actualisation du geste des anges qui nous rappelle le grand mystère qu’est
l’incarnation qui unit ciel et terre.

• Au niveau spirituel
Le chant du Gloria est une manière pour le peuple de Dieu de rendre grâce à Dieu,
de louer sa miséricorde parce qu’après l’acte pénitentiel, par l’absolution reçue du
prêtre, le peuple a foi que ses péchés ont été pardonnés. Par le Gloria, le peuple
de Dieu exprime sa gratitude à Dieu.

• Collecte ou oraison
C’est la prière de l’assemblée, la prière du peuple de Dieu que le prêtre porte à
Dieu. C’est le prêtre qui dit cette prière qui exprime les intentions du jour, l’objet
de la célébration. C’est une prière qui fait le passage entre les rites préparatoires
et la première grande partie de la messe qu’est la prière liturgique.

• Que retenir du rite d’entrée ?


Il faut préciser que dès le début de l’Eglise, avec les apôtres on ne nous parle pas
d’un rite d’entrée dans la communauté primitive dont fait référence le livre des
Actes 2,42 : « Ils étaient assidus à l’enseignement des Apôtres et à la communion
fraternelle, à la fraction du pain et aux prières ». Ici on ne nous parle pas d’un rite
d’entrée.
Le rite d’entrée a été intégré progressivement dans l’Eglise pour créer un petit
espace de préparation parce que lorsque les fidèles étaient rassemblés pour la
messe, il y avait un désordre avant le début de la messe, les fidèles faisaient du
bruit, il fallait donc créer un environnement spirituel. C’est ainsi que les premiers
chrétiens introduiront un rite d’entrée. Les rites initiaux ont donc été créés pour
marquer la différence entre l’ambiance habituelle et la messe. Il est donc
important de saisir cet espace pour se préparer spirituellement comme l’ont voulu
les premiers chrétiens.
Par ailleurs, le fait de se rassembler pour la messe est historiquement fondé.
L’Eglise n’a donc pas inventé la messe. Saint Justin parlait déjà de ce
rassemblement pour la messe : « le jour qu’on appelle jour du soleil, a lieu le
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rassemblement en un endroit de tous ceux qui habitent la ville ou la campagne ».
Quant au rite pénitentiel, déjà aux premiers siècles dans la Didachè on trouvait
des traces : «Réunissez-vous le jour dominical du Seigneur, rompez le pain et
rendez grâces après avoir, d’abord, confessé vos péchés, afin que votre sacrifice
soit pur » ; « Dans l’assemblée, tu confesseras tes manquements, et tu n’iras pas
à ta prière avec une conscience mauvaise. Telle est la voie de la vie ». Retenez
que la liturgie de la parole est différente au rite d’introduction.

La liturgie de la parole
Cette partie de la messe est constituée de lectures, de la parole de Dieu. Ici,
l’accent est mis sur la parole, sur les textes.

• Les lectures et l’homélie


Dans la tradition juive, le culte est précédé de lectures de la Torah et les
Prophètes. Les textes étaient tirés de la Bible juive. C’est ce que Jésus faisait
lorsqu’il entrait dans les synagogues. Il ouvrait le Livre et il lisait : « Lorsque
Jésus, dans la puissance de l’Esprit, revint en Galilée, sa renommée se répandit
dans toute la région. Il enseignait dans les synagogues, et tout le monde faisait son
éloge. Il vint à Nazareth, où il avait été élevé. Selon son habitude, il entra dans la
synagogue le jour du sabbat, et il se leva pour faire la lecture. On lui remit le livre
du prophète Isaïe. Il ouvrit le livre et trouva le passage où il est écrit : L’Esprit du
Seigneur est sur moi parce que le Seigneur m’a consacré par l’onction. Il m’a
envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres, annoncer aux captifs leur
libération, et aux aveugles qu’ils retrouveront la vue, remettre en liberté les
opprimés, annoncer une année favorable accordée par le Seigneur. Jésus referma
le livre, le rendit au servant et s’assit. Tous, dans la synagogue, avaient les yeux
fixés sur lui » (Lc 4,17-21).
Les apôtres suivront la même trajectoire au début de l’Eglise : « « Ils étaient
assidus à l’enseignement des Apôtres et à la communion fraternelle, à la fraction
du pain et aux prières » (Ac 2,42). Les premiers chrétiens, lors de leur culte
commençaient par une lecture dans un document appelé « Mémoires des apôtres »
parfois dans le livre des Prophètes suivi de l’exhortation ou l’homélie faite par
celui qui préside la prière.

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-Schémas d’une messe du IIIème au IVème siècle
1-Il existait à la messe la première lecture : elle était extraite de l’ancien testament.
On lisait à l’ambon. Cette lecture est faite par celui qui était désigné.
2-On lisait ou on chantait un psaume
3-La deuxième lecture était tirée dans les livres des apôtres (Epîtres, Actes des
apôtres ou Révélation de Saint Jean). On pouvait choisir un texte dans les lettres
ou documents qui ne sont pas dans la Bible. C’est le cas des lettres de Clément de
Rome ou d’Ignace d’Antioche. Il faut préciser qu’à l’époque du Pape Grégoire le
Grand (540-604), le psaume et la deuxième lecture ont été supprimés pour mettre
en valeur la proclamation de l’Evangile.
4-L’évangile : le texte de l’évangile est choisi par l’évêque. Un fidèle pouvait lire
l’évangile. Dès le IVème siècle c’est un diacre ou un prêtre qui lisait l’évangile.
Lorsqu’il proclamait l’Evangile, l’on l’accompagnait par une procession de
cierges, pour solenniser la proclamation de la Bonne Nouvelle.
5-Alleluia : Chez les Juifs, lors du culte, entre les lectures on intercalait les
cantiques appelés l’Hallel qui sont des groupes de psaumes qui sont entrecoupés
d’Alléluia. Les chrétiens ont gardé cette tradition depuis les premiers siècles.
6-l’homélie : après la proclamation de l’Evangile par le diacre, l’évêque ou le
prêtre fait l’homélie qui consiste à faire un commentaire à partir des textes lus.
L’homélie n’est pas faite par un laïc. Même le diacre ne fait pas l’homélie. Dans
certains cas peut être pour la formation, il peut recevoir un mandat pour faire
l’homélie. Le diacre proclame l’Evangile.
7-La prière universelle : A cette époque, le Credo était récité par les catéchumènes
mais n’était pas encore intégré à la messe.
• Que retenir d’un point de vue théologique ?
Le schéma de la liturgie de la parole que nous avons aujourd’hui, n’est pas une
invention, il vient de la Tradition de l’Eglise. Voilà pourquoi chacun ne peut pas
modifier la liturgie de la parole selon ses humeurs ou en fonction de la mode. Il
faut respecter la Tradition qui part des Ecritures. Au niveau théologique, la liturgie
de la parole est le lieu du dialogue entre le fidèle et son Dieu. Dans la liturgie de
la parole, c’est Dieu qui parle et le peuple qui écoute.

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• Au niveau de la première et la deuxième lecture
Dans les deux lectures conservées jusqu’aujourd’hui, l’Eglise montre qu’il y a un
lien entre l’ancien et le nouveau testament, entre l’ancienne et la nouvelle alliance,
entre le peuple d’Israël et le nouveau peuple de Dieu qu’est l’Eglise. La lecture
de l’ancien testament nous rappelle qu’il y a une continuité entre le peuple de
l’ancienne alliance et le nouveau peuple de Dieu. Dans la première lecture, Dieu
nous parle. Cette parole est éclairée et explicitée par la deuxième lecture et
l’évangile.
Nous devons retenir que dans l’Eglise catholique, on n’invente rien. Tout part de
la Bible. C’est Dieu qui nous parle à travers la Bible. Les fidèles doivent avoir
une attitude d’écoute pour que la parole de Dieu s’inscrive dans leur cœur et s’y
installe. Voilà pourquoi, pendant les lectures, il ne doit pas avoir de bruit, tout doit
être silencieux. Après chaque lecture, il faut un silence sacré avant de chanter. En
effet si nous avons vraiment purifié notre intérieur lors du rite préparatoire, nous
devons bien communier avec Dieu dans la parole. Nous devons avoir une attitude
d’accueil de la parole de Dieu.

• L’homélie
Ici, ce n’est pas le lieu de faire de la comédie, de raconter des histoires drôles le
lieu des slogans ou le lieu de règlement de compte ou de faire la politique ou
encore d’injurier. A l’homélie, le prêtre doit commenter uniquement les lectures
du jour. Il doit demander à l’Esprit Saint d’ouvrir ses lèvres, d’ouvrir son
intelligence et d’ouvrir son cœur, geste que nous faisons à l’évangile. Le prêtre
doit préparer son homélie et dégager ce qui aidera le fidèle dans sa foi. Ce n’est
pas le lieu de la haute théologie parce qu’à la messe il y a plusieurs niveaux
d’étude et plusieurs sensibilités. Il faut tenir compte de l’assemblée. Le but de
l’homélie, c’est aider les fidèles à s’approprier du message de la parole de Dieu et
de vivre ce message, le pratiquer dans son environnement après la messe.

• Le Credo
Il faut dire qu’il existe depuis les premiers siècles plusieurs Credo. C’est-à-dire
plusieurs formules de profession de foi. C’est le cas du Credo des apôtres, Credo
d’Alexandrie, Credo de Jérusalem, Credo de Nicée-Constantinople. En Orient,
dès le VIème siècle, le Credo a été introduit à la messe. En Occident, c’est en

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Espagne avec le concile de Tolède que l’on introduira pour la première fois le
Credo de Nicée-Constantinople à la messe dans le but de combattre l’arianisme
qui niait la divinité du Christ. C’est à partir de là que l’introduction du Credo à la
messe évoluera. Il faut préciser que le Credo peut être récité ou chanté. Il faut
garder les paroles de la formule du Credo choisie sans les modifier en récitant ou
en chantant. Car c’est la profession de foi que partage tous les chrétiens. Personne
n’a le pouvoir de changer les paroles du Credo. C’est un péché, une faute grave
qui mérite excommunication de l’Eglise quand on modifie le Credo, on invente
des paroles.

La prière universelle
Après avoir écouté Dieu qui nous a parlé pendant les lectures, la prière universelle
constitue le moment où le fidèle s’adresse à son tour à Dieu parce que la prière
chrétienne est un dialogue. C’est là qu’on soumet à Dieu ce pourquoi nous
sommes présents à la messe. Il faut d’abord remercier Dieu puis lui soumettre nos
intentions. Les prières qui sont lues symbolisent l’ensemble de nos prières.
Pendant la prière universelle, dans le silence de notre cœur nous sommes invités
à parler à Dieu. C’est la prière intériorisée. Il faut éviter d’élever la voix puisqu’il
y a un lecteur.

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