SCD_Aix_Marseille_Universite_latexamu_52ed260 (12) (1)

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NNT/NL : 2020AIXM0001/001ED000

Soutenue à Aix-Marseille Université


le 10 janvier 2020 par

Brahim MEHADJI
Modélisation Monte Carlo d'une caméra Compton basée sur
l'utilisation de détecteurs à scintillation sensibles à la position
couplés à des SiPM

Discipline Composition du jury


renseigner la discipline du doctorat (Annexe A)
Prénom NOM Rapporteur·e
Spécialité Affiliation
renseigner la spécialité du doctorat (Annexe A)
Prénom NOM Rapporteur·e
Affiliation
École doctorale
renseigner l'école doctorale (Annexe A)
Prénom NOM Examinateur·rice
Laboratoire/Partenaires de recherche Affiliation
renseigner les partenaires institutionnels
et les partenaires privés Prénom NOM Président·e du jury
un partenaire par ligne Affiliation

Prénom NOM Directeur·rice de thèse


Affiliation

A B C C
Je soussigné, [Prénom Nom], déclare par la présente que le travail présenté dans
ce manuscrit est mon propre travail, réalisé sous la direction scientifique de [Pré-
nom Nom], dans le respect des principes d’honnêteté, d’intégrité et de responsabilité
inhérents à la mission de recherche. Les travaux de recherche et la rédaction de ce ma-
nuscrit ont été réalisées dans le respect à la fois de la charte nationale de déontologie
des métiers de la recherche et de la charte d’Aix-Marseille Université relative à la lutte
contre le plagiat.
Ce travail n’a pas été précédemment soumis en France ou à l’étranger dans une
version identique ou similaire à un organisme examinateur.

Fait à [ville] le [date]

Cette œuvre est mise à disposition selon les termes de la Licence Creative Commons
Attribution - Pas d’Utilisation Commerciale - Pas de Modification 4.0 International.
Résumé
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Mots clés : géométrie algorithmique, complexe planaire et rectangulaire, géodésique,


courbure globale non-positive

I
Abstract

II
Remerciements
Le modèle de thèse AMU n’existerait pas sans la contribution des doctorants. Nous
souhaitons remercier tout particulièrement Mickaël Bojados, Flora Cordoleani et Flo-
rian Caullery pour leur aide précieuse et la qualité de leurs fichiers sources LaTeX. La
mise à jour effectuée en 2018 doit beaucoup à l’excellent travail de Dorian Depriester.
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III
Table des matières

Résumé I

Abstract II

Remerciements III

Table des matières IV

Table des figures X

Liste des tableaux XVII

Liste des acronymes XVIII

Nomenclature XX

Introduction 1

1 Généralités 2
1.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
1.2 Interaction des rayons X/Gamma avec la matière . . . . . . . . . . . . . 3
1.2.1 La diffusion de Rayleigh . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
1.2.2 L’effet photo-électrique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
1.2.3 La création de paires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
1.2.4 La diffusion Compton . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
1.2.5 Résumé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
1.3 La détection de rayons X/Gamma . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
1.3.1 La détection des rayons gamma par conversion directe . . . . 12
1.3.1.1 Les détecteurs gazeux . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
1.3.1.2 Les détecteurs semi-conducteurs . . . . . . . . . . . 15
1.3.2 La détection de rayons gamma par conversion indirecte . . . . 18
1.3.2.1 Détecteurs à mémoire par changement de caractéris-
tiques optiques du milieu . . . . . . . . . . . . . . . . 19
1.3.2.2 Détecteurs à mémoire par piégeage d’électrons sur
un niveau excité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
1.3.2.3 Détecteurs à fluorescence . . . . . . . . . . . . . . . . 20

IV
1.3.2.4 La conversion des photons de faible énergie en signal
électrique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
1.3.2.4.1 Les tubes photomultiplicateurs . . . . . . . 21
1.3.2.4.2 Les photomultiplicateurs à silicium . . . . . 22
1.3.2.4.3 Résumé concernant les photodétecteurs . . 22
1.3.3 En conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
1.4 Du détecteur vers l’imageur : la collimation . . . . . . . . . . . . . . . . 23
1.4.1 La collimation géométrique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
1.4.1.1 Avantages et inconvénients de la collimation géomé-
trique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
1.4.2 La collimation électronique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26
1.4.2.1 Tomographes par émission de positons . . . . . . . . 26
1.4.2.2 Trajectographes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27
1.4.2.3 Camera Compton . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27
1.4.2.4 Avantages et inconvénients la collimation électronique 27
1.4.3 Résumé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28
1.5 État de l’art de l’imagerie Compton . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28
1.6 Le Prototype Temporal . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32

2 Reconstruction d’images et modélisation du prototype 34


2.1 GATE, un outil de simulation Monte Carlo pour le développement du
prototype . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36
2.2 De la mesure d’un rayon gamma à la déduction des origines possibles 37
2.2.1 Les origines possibles d’un photon gamma lorsque la mesure
Compton est parfaite . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40
2.2.1.1 Définition de l’axe du cône Compton . . . . . . . . . 40
2.2.1.2 Intersection d’un cône avec un plan . . . . . . . . . . 40
2.2.1.3 Échantillonnage homogène d’une ellipse sur un plan 41
2.2.2 Prise en compte des incertitudes de mesure et de l’élargisse-
ment Doppler pour l’estimation des origines possibles du rayon
gamma . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42
2.2.2.1 Prise en compte des incertitudes sur la mesure des
énergies . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43
2.2.2.2 Prise en compte de l’élargissement Doppler sur l’er-
reur d’estimation de l’angle de diffusion Compton . 46
2.2.2.3 Prise en compte des incertitudes sur les positions
d’interaction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48
2.2.2.4 Prise en compte de toutes les incertitudes de mesures 49
2.2.2.5 Comparaison entre l’estimation théorique des erreurs
sur le cône Compton et la simulation Monte Carlo . 50
2.2.2.6 Résumé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50
2.2.3 Estimation de la confiance du cône Compton . . . . . . . . . . 51

V
2.2.3.1 Estimation de la probabilité P (b|A j ) que le rayon gamma
ai interagit dans l’absorbeur avant d’interagir dans le
diffuseur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52
2.2.3.2 Estimation de la certitude que le photon gamma n’a
interagi plusieurs fois dans le diffuseur . . . . . . . . 53
2.2.3.3 Résumé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54
2.3 Approches LM-MLEM pour la reconstruction d’images . . . . . . . . . 54
2.3.1 LM-MLEM pour la reconstruction d’images mono-énergétiques 55
2.3.1.1 Probabilité que le couple Compton numéro j généré
dans le bin l aboutisse à la mesure A . . . . . . . . . 56
2.3.1.2 Calcul de la sensibilité de la caméra pour le bin l . . 56
2.3.2 Implémentation de LM-MLEM pour la reconstruction d’images
poli-énergétiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57
2.3.2.1 Validation de l’algorithme PE-LM-MLEM et compa-
raison avec LM-MLEM . . . . . . . . . . . . . . . . . . 58
2.3.2.1.1 Reconstruction des points sources avec des
données où l’absorption est totale . . . . . 59
2.3.2.1.2 Reconstruction des points sources simulés
avec des incertitudes de mesure et sans sup-
poser une absorption totale dans l’absorbeur 59
2.3.3 Incorporation de la certitude sur le cône Compton dans LM-
MLEM . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 62
2.3.3.1 Validation de la nouvelle implémentation LM-MLEM 63
2.3.3.2 Reconstruction LM-MLEM avec des mesures pour
lesquelles la diffusion dans le diffuseur est certaine . 66
2.3.3.3 Aparté sur la l’estimation de la sensibilité S l . . . . . 67
2.3.4 Résumé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 67
2.4 Optimisation géométrique du prototype Temporal par l’étude de simu-
lations Monte-Carlo . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 68
2.4.1 Étude la de la résolution angulaire . . . . . . . . . . . . . . . . . 69
2.4.1.1 Résolution angulaire en fonction de la distance entre
les faces avant du diffuseur et de l’absorbeur . . . . . 69
2.4.1.2 Impact de la rétrodiffusion sur la résolution angulaire 70
2.4.1.3 Étude de prédominance des incertitudes de mesure
sur la résolution angulaire . . . . . . . . . . . . . . . . 71
2.4.2 Étude de la sensibilité de la caméra en fonction de l’épaisseur
du diffuseur (e 1 ) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 72
2.4.3 Résumé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 73
2.5 Caractérisation du prototype Temporal . . . . . . . . . . . . . . . . . . 74
2.5.1 Étude de spectres mesurés par la caméra Compton . . . . . . . 75
2.5.1.1 Étude des spectres en coïncidence du diffuseur et de
l’absorbeur et interprétation à l’aide de simulations
Monte-Carlo . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 77

VI
2.5.2 Étude de la sensibilité de la caméra Compton . . . . . . . . . . 78
2.5.3 Mesure de la résolution angulaire . . . . . . . . . . . . . . . . . 80
2.5.4 Reconstruction d’images avec les donnés du prototype . . . . 81
2.5.4.1 Reconstruction de 5 points sources à 35 cm . . . . . 81
2.5.4.2 Reconstruction stéréoscopique de sources de 18 F . . 83
2.5.5 Résumé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 84
2.6 Conclusion générale et prospectives . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 85

3 Spectrométrie gamma à base de SiPM : modélisation et simulation


Monte Carlo de photo-multiplicateurs à base de silicium (SiPM) 87
3.1 Principales caractéristiques des scintillateurs . . . . . . . . . . . . . . . 90
3.1.1 Réponse temporelle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 91
3.1.2 Rendement de scintillation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 91
3.1.3 Résolution en énergie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 91
3.1.4 Spectre d’émission . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 92
3.1.5 Surfaces du scintillateur et interface avec le détecteur . . . . . 92
3.1.6 Caractérisation d’un cristal scintillant pour la validation de l’im-
plémentation des SiPMs dans GATE . . . . . . . . . . . . . . . . 93
3.1.7 Résumé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 96
3.2 Électronique de lecture des signaux émis par les SiPMs . . . . . . . . . 97
3.3 Fonctionnement et géométrie des SiPMs . . . . . . . . . . . . . . . . . 97
3.3.1 Géométrie d’un SiPM et efficacité de détection . . . . . . . . . 98
3.3.2 Lecture du signal émis par les SiPMs . . . . . . . . . . . . . . . . 99
3.3.3 Schéma électronique équivalent et forme du signal . . . . . . . 101
3.3.4 Saturation du SiPM, temps mort et temps de récupération des
micro-cellules . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 105
3.3.5 Calibration d’un SiPM couplé à un cristal scintillant . . . . . . 106
3.3.6 Résolution temporelle d’un photon unique . . . . . . . . . . . 107
3.3.7 Résumé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 108
3.4 Bruits générés par les SiPMs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 108
3.4.1 Le bruit noir (ou Dark Noise) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 108
3.4.2 Le crosstalk . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 109
3.4.3 Afterpulse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 110
3.4.4 Delayed crosstalk . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 111
3.4.5 Résumé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 111
3.5 Caractérisation des paramètres d’un SiPM pour la simulation Monte
Carlo avec GATE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 112
3.5.1 Echantillonnage de la forme d’un pulse émis par une micro-
cellule . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 112
3.5.2 Mesure de la SPTR . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 113
3.5.2.1 Montage électronique d’amplification . . . . . . . . . 113
3.5.2.2 Mesures expérimentales . . . . . . . . . . . . . . . . . 114
3.5.2.3 Analyse des données . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 115

VII
3.5.3 Mesure des bruits émis par le SiPM . . . . . . . . . . . . . . . . 117
3.5.3.1 Crosstalk . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 118
3.5.3.2 Dark noise . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 120
3.5.3.3 Afterpulses et constante de récupération . . . . . . . 121
3.5.3.3.1 Constante de récupération τr ec . . . . . . . 121
3.5.3.3.2 Distribution d’afterpulses . . . . . . . . . . 121
3.5.3.4 Distribution temporelle de Delayed crosstalk . . . . 123
3.5.4 Résumé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 123
3.6 Simulation des SiPMs dans GATE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 125
3.6.1 Implémentation dans GATE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 125
3.6.1.1 Initialisation des SiPMs . . . . . . . . . . . . . . . . . 125
3.6.1.2 Enregistrement des interactions dans la liste des pulses125
3.6.1.3 Parcourt de la liste de pulses . . . . . . . . . . . . . . 126
3.6.1.3.1 Cas d’un dark noise, d’un afterpulse, d’un
delayed crosstalk . . . . . . . . . . . . . . . . 126
3.6.1.3.2 Cas d’un photon détecté . . . . . . . . . . . 126
3.6.1.3.3 Cas d’un crosstalk . . . . . . . . . . . . . . . 127
3.6.1.4 Création du signal . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 127
3.6.1.5 Schéma récapitulatif . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 127
3.6.2 Mise en place d’une simulation dans GATE . . . . . . . . . . . . 127
3.6.2.1 Instanciation du fichier SiPM.xml . . . . . . . . . . . 127
3.6.2.2 Instanciation du fichier Surfaces.xml . . . . . . . . . 129
3.6.2.3 Écriture des macros . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 129
3.6.3 Résumé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 130
3.7 Validation de l’implémentation Monte Carlo des SiPMs dans GATE . . 130
3.7.1 Validation de la simulation des bruits et du temps de récupéra-
tion des micro-cellules par simulations dans le noir . . . . . . 131
3.7.2 Validation de la simulation de la SPTR . . . . . . . . . . . . . . 133
3.7.3 Validation de la simulation par la mesure de scintillations dans
un cristal de LYSO :Ce . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 133
3.7.4 Quelle importance des bruits dans la simulation ? . . . . . . . . 135
3.7.5 Validation de l’implémentation des SiPMs par la mesure de CTR136
3.7.6 Quel impacte des bruits du SiPM dans la mesure de la CTR ? . 136
3.7.7 Résumé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 136
3.7.8 Exploration d’une piste pour l’amélioration de la CTR . . . . . 136
3.8 Conclusion générale et prospectives . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 136

Conclusion 138

Bibliographie 139

Index 146

ANNEXES 148

VIII
A Schéma du montage électronique utilisé pour la mesure de la SPTR . 148
B Fichier SiPM.xml . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 149
C Fichier Surfaces.xml . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 150

IX
Table des figures
1.1 Prépondérance des types d’interaction en fonction du numéro ato-
mique moyen Z du milieu et de l’énergie E du photon. On remarquera
que pour une énergie entre 0.1 et 2 MeV et pout Zm oy < 40, la diffusion
Compton domine. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
1.2 Illustration de l’effet photo-électrique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
1.3 Illustration de l’effet photo-électrique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
1.4 Section efficace différentielle Compton par unité d’angle solide en fonc-
tion de l’angle de diffusion (1 barn =10-28m²) . . . . . . . . . . . . . . . 7
1.5 Distribution de l’impulsion transverse p z en fonction du matériau (Si
et CeBr3 ) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
1.6 Coefficient d’atténuation linéique par effet Compton et effet photo-
électrique pour le silicium (Si), un cristal de CeBr3 et le tungstene W. . 9
1.7 Rapport des coefficients d’atténuation linéiques Compton/photo-électrique
pour le silicium et le CeBr3 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
1.8 Mesure d’énergie déposé par des rayons gamma de 662 keV dans un
cristal de LYSO 3 x 3 x 5 mm3 couplé à un SiPM HBK S13360-3050CS . 11
1.9 Parcours moyen déroulé des électrons dans la matière en fonction de
leur énergie cinétique. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
1.10 Quantité de charges collectées par conversion directe en fonction de la
tension d’alimentation. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
1.11 Schéma d’une jonction PN d’un semi-conducteur polarisé en alimenta-
tion inverse. On observe que la zone déplétée n’est pas électriquement
neutre. Néanmoins un champs électrique proportionnel à la tension y
est présent. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
1.12 Toute première radiographie, on y aperçoit le squelette de la main de
Mme Röntgen ainsi que son alliance. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
1.13 Schéma d’un PMT. Source : Philippe Després, Wikipédia. La tension
d’alimentation des PMT est souvent supérieure à 1 kV. . . . . . . . . . 21
1.14 Principe de fonctionnement d’un détecteur utilisant un collimateur
sténopé ou pin hole. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
1.15 Principe d’imagerie à masque codé : masque codé, distribution de
photons sur le plan du détecteur, image de l’activité reconstruite et
superposition avec une photographie de la scène imagée. . . . . . . . 25

2.1 Visualisation de la caméra Compton simulée dans GATE grâce à l’outil


OpenGL. Le diffuseur apparaît en jaune et l’absorbeur en bleu . . . . . 37

X
2.2 Représentation d’un couple Compton et du cône reconstruit. e 1 est
l’épaisseur du diffuseur, e 2 celle de l’absorbeur et d la distance entre
les deux faces avant . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38
2.3 Quelques parcours possibles d’un rayon gamma dans la caméra Comp-
ton. Chaque nouvelle apparition de flèche suppose une diffusion.
Lorsque le photon s’arrête, c’est un effet photo-électrique. source :
Thèse de Hmissi M.Z. M. H MISSI 2019 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39
2.4 Résolution de Eq. 2.1 en fonction de E 1 pour 100 keV et 511 keV . . . . 43
2.5 Étude de la dérive de la moyenne sur l’angle α simulée par rapport à la
moyenne théorique pour 100 keV et 511 keV . . . . . . . . . . . . . . . 44
2.6 Distribution de l’angle Compton obtenu à partir d’un tirage Monte-
Carlo de valeurs aléatoires autour de E 1 et E 2 à 511 keV et pour un angle
initial de 180° . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45
2.7 Comparaison entre la FWHM sur α estimée algébriquement et en
Monte-Carlo pour 4 énergies différentes. . . . . . . . . . . . . . . . . . 45
2.8 Incertitude de l’angle de diffusion Compton en fonction de l’énergie
du rayon gamma liée à l’élargissement Doppler ou à une incertitude
relative sur la mesure de l’énergie de 10% pour des angles de diffusion
de 35° et 90° . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46
2.9 Distribution de l’angle α pour E = 200 keV et ∆E /E = 10% obtenues par
Monte Carlo (en orange), ou analytiquement en minimisant une (en
vert) ou quatre (en bleu) gaussiennes sur la distribution de p z pour une
interaction Compton dans un cristal de CeBr3 distribution de p z issue
de [B IGGS et al. 1975] . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48
2.10 Représentation de l’incertitude ∆x y 1 et de son approximation à une
incertitude sur l’angle α . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49
2.11 Coupe transverse du plan normal à l’axe de la caméra d’un cône dessiné
avec ces incertitudes estimées par (droite) la méthode 1, (gauche) la
méthode 2 et (milieu) Monte Carlo. y 1 = x 1 = 3 cm, z 1 = 0 cm, y 2 = x 2 =
0 cm, z 2 = −3.2 cm, E = 511 keV, α = 30°, θ = −20°,ϕ = −45°, ∆x y 1 =
1.5 mm, ∆z 1 = 2.5 mm, ∆x y 2 = 1.5 mm et ∆z 2 = 4 mm, ∆E /E = 9.4% . 51
2.12 Représentation du chemin d’un rayon gamma détecté originant d’un
bin de l’image lorsque la diffusion a lieu dans l’absorbeur . . . . . . . 53
2.13 Fantôme de Derenzo (a), reconstruction par re-projection (b), recons-
truction par LM-MLEM (c) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54
2.14 Représentation du chemin d’un rayon gamma détecté originant d’un
voxel de l’image lorsque la diffusion a lieu dans le diffuseur . . . . . . 56
2.15 Disposition des points sources radioactifs d’énergies différentes et d’ac-
tivités équivalentes dans GATE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 59
2.16 Activités relatives des points sources reconstruits avec (lignes en tirets)
PE-LM-MLEM et (lignes pleines) LM-MLEM . . . . . . . . . . . . . . . 60

XI
2.17 Image des points sources d’énergies différentes simulées avec la même
activité sans incertitude de mesures reconstruites avec (droite) LM-
MLEM et (gauche) PE-LM-MLEM . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 60
2.18 Images des points sources simulés de différentes énergies, d’activités
similaires, avec les incertitudes de mesure ∆x = ∆y = 1 mm, ∆z = 5 mm
and ∆E /E = 8 % @ 511 keV reconstruites avec (gauche) LM-MLEM et
(droite) PE-LM-MLEM . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 61
2.19 Activités relatives des points sources avec ∆x = ∆y = 1 mm, ∆z = 5 mm
and ∆E /E = 8 % @ 511 keV et reconstruites en utilisant(lignes en poin-
tillés) PE-LM-MLEM et (lignes pleines) LM-MLEM . . . . . . . . . . . . 61
2.20 Spectre en énergie simulé avec une résolution en énergie de ∆E /E =
8 % @ 511 keV (courbe noire) et spectre en énergie reconstruit avec
PE-LM-MLEM (courbe bleue) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 62
2.21 Distribution en énergie des point sources simulés avec la même acti-
vité et reconstruits avec PE-LM-MLEM, (gauche) sans incertitude de
mesures et en assumant une absorption totale dans l’absorbeur (E 2 =
E − E 1 ), et (droite) avec les incertitudes de mesures ∆x = ∆y = 1 mm,
∆z = 5 mm, ∆E /E = 8 % @ 511 keV et sans assumer une absorption to-
tale dans l’absorbeur. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 63
2.22 Reconstruction de points sources simulée pour une caméra Compton
mimant les performances du premier prototype Temporal avec un
diffuseur de 3 × 3 × 0.5 cm3 , un absorbeur de 3 × 3 × 1.2 cm3 , d = 3.2 cm,
une fenêtre de temps en coïncidence entre le diffuseur et l’absorbeur
de 300 ns et un seuil de détection en énergie à 0.06 MeV. Les résultats
sont affichés après 10 itérations de différentes implémentations de LM-
MLEM avec (haut gauche), une implémentation telle que décrite en
2.3.1, (haut droit) l’ajout de v j dans Eq. (2.22), (bas gauche) l’ajout de
v j et P f j dans Eq. (2.22) et (bas droite) l’ajout de v j , P f j et Pu j dans
Eq. (2.22) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 65
2.23 Quatre reconstructions LM-MLEM, toutes issues de simulations diffé-
rentes, après 10 itérations à partir de Eq. (2.22) où v j et Pu j sont ajou-
tées et seuls les couples Compton pour lesquels la probabilité qu’ils
soient de la rétrodiffusion est nulle sont utilisés. En moyenne seuls 723
évènements de ce type sont mesurés avec des sources de 511 keV, de
même activité (0.245 Mbq) à 35 cm et un temps mesure de 30 min. . . 66
2.24 Mesure de la distance angulaire entre le cône Compton mesuré et le
point source d α. Elle correspond à l’angle en rouge moins α. La disper-
sion de l’ensemble des d α (FWHM) représente l’ARM. . . . . . . . . . 69
2.25 Résolution angulaire de la caméra en fonction de d où les configu-
rations (a) et (d) de la Figure 2.3 uniquement sont considérées. e 1 =
0.25 cm pour E = 200 keV, et 1.5 cm pour E = 2 MeV et E = 662 keV,
∆x = ∆y = 1 mm, ∆z = 5 mm, ∆E /E = 8.9 % @ 511 keV . . . . . . . . . . 70

XII
2.26 Sensibilité de la caméra en fonction de d où les configurations (a) et
(d) de la Figure 2.3 uniquement sont considérées. e 1 = 0.25 cm pour
E = 200 keV, et 1.5 cm pour E = 2 MeV et E = 662 keV, ∆x = ∆y = 1 mm,
∆z = 5 mm, ∆E /E = 8.9 % @ 511 keV . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 70
2.27 Coupe de la somme des cônes issus de la détection de gammas émis
par une source de 22 Na placée à 35 cm d’une caméra Compton non
collimatée temporellement et lorsque le cas (b) de la Figure 2.3 unique-
ment est considéré. La surface de détection est de 3 × 3 cm2 , d = 3.2 cm
e 1 = 0.5 cm, e 2 = 1.2 cm et ∆E /E = 10%. Le champ de vue de la caméra
est fixé à 90°. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 71
2.28 Résolution angulaire de la caméra lorsque les incertitudes de mesures
sont simulées une à une en considérant toutes les autres comme nulles
pour E = 662 keV, e 1 = 1.5 cm, e 2 = 3 cm et d = 3.2 cm . . . . . . . . . . 72
2.29 Sensibilité de la caméra en fonction de e 1 où les configurations (a) et
(d) de la Figure 2.3 uniquement sont considérées. . . . . . . . . . . . . 72
2.30 Proportion d’interactions uniques dans le diffuseur en fonction de e 1
où tous les évènements mesurés garantissent les conditions de Eq. 2.2 73
2.31 Proportion de couples Compton de rétrodiffusion dans le diffuseur
en fonction de e 1 où tous les évènements mesurés garantissent les
conditions de Eq. 2.2 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 74
2.32 Illustration de la caméra Compton Temporal (image issue de [réf Zied]) 75
2.33 Illustration de la caméra Compton Temporal (image issue de [réf Zied]) 76
2.34 Position de la source et température de la caméra en fonction de la
position du pic à pleine énergie mesurées pour des gamma de 511 keV 76
2.35 Histogramme 2D des énergies déposées dans l’absorbeur en fonction
des énergies déposées dans le diffuseur pour une source de 22 Na avec
une coupure en énergie à 600 keV. Les couples Compton pour lesquels
le photon gamma a complètement été absorbé sont entourés en rouge 77
2.36 Spectre en coïncidence simulé et expérimental dans le diffuseur et dans
l’absorbeur pour une source de 22 Na . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 78
2.37 Disposition de la source de 22 Na sur le plan à 35 cm de la caméra pour
l’étude de la sensibilité (cm). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 79
2.38 Sensibilité mesurée de la caméra Compton à 511 keV pour une source
de 22 Na par interpolation au plus proche voisin . . . . . . . . . . . . . 79
2.39 Coupe transverse de la somme des cônes Compton mesurés pour une
source de 22 Na à 35 cm la caméra avec (droite) tous les cônes d’une
énergie de 511 keV (±3σE ) et (gauche) tous les cônes d’une énergie de
511 keV (±3σE ) dont la diffusion dans le diffuseur est certaine . . . . . 80
2.40 Distribution des probabilités d’interaction unique dans le diffuseur
calculées arbitrairement à partir de Eq. (2.28) . . . . . . . . . . . . . . . 81

XIII
2.41 Reconstruction d’une acquisition de 30 minutes de 5 points source de
22
Na et de même activité (0.245 Mbq) à 35 cm de la caméra aux positions
x=y=0, x=17.5 cm, x=-17.5 cm, y=17.5 cm et y=-17.5 cm. Les résultats
sont affichés après 10 itérations de différentes implémentations de LM-
MLEM avec (haut gauche) l’implémentation telle que décrite en 2.3.1
avec l’ajout de v j dans Eq. (2.22), (haut droit) l’ajout de v j et P f j dans
Eq. (2.22), (bas gauche) l’ajout de v j , P f j et Pu j dans Eq.(2.22) et (bas
droit) l’utilisation des couples Compton pour lesquels il est certain que
ce ne sont des rétrodiffusions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 82
2.42 Set-up expérimental pour l’imagerie stéréoscopique de sources de 18 F 83
2.43 Représentation des sources radioactives après 20 itérations de LM-
MLEM. (haut gauche) Coupe parallèle à la caméra en z = 0 telle que
représentée dans la Figure 2.42, (haut droite) coupe perpendiculaire à
y avec y = 7 cm, (bas gauche) y = 4 cm, (bas droite) y = 10 cm. . . . . . 84
2.44 Résultats de la reconstruction de la figure de mérite présentée en 2.3.3.1
avec (gauche) un seuil en énergie dans le diffuseur à 20 keV et (gauche)
à 60 keV avec l’implémentation de LM-MLEM présentée en Eq. (2.26) 86

3.1 Spectre d’émission d’un cristal de LYSO, [source : S AINT-G OBAIN C ERAMICS
P LASTICS 2018]. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 93
3.2 Spectres en énergie mesurés (ligne du haut) et simulés (ligne du bas)
pour un cristal de LYSO de 3 × 3 × 5 mm3 couplé à un Tube Photomulti-
plicateur (PMT) sans graisse optique avec des gammas (à gauche) de
60 keV, (au milieu) de 511 keV et (à droite) de 1275 keV. La position des
pics-photoélectrique est présenté de manière relative à celui à 511 keV 95
3.3 Diagramme des étapes liées à la détection et l’analyse d’un phénomène
physique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 98
3.4 Schéma d’un SiPM inspiré des notes de Slawomir S. Piatek pour Ha-
mamatsu Corporation S LAWOMIR 2016 avec (droite) coupe transverse,
(milieu) vue de face, (droite) schéma électronique équivalent simplifié. 98
3.5 PDE du SiPM HPK MPPC S13360-3050CS . . . . . . . . . . . . . . . . . 99
3.6 Schéma électronique d’une lecture différentiel du signal émis par un
SiPM HPK MPPC S13360-3050CS couplé à un cristal de LYSO . . . . . 100
3.7 Signal lu en amont et en aval du SiPM pour une scintillation du cristal 101
3.8 Schéma électronique équivalent fourni par Hamamatsu pour le SiPM
HPK MPPC S13360-3050CS lorsqu’une micro-cellule s’allume . . . . . 102
3.9 Schéma électronique équivalent du montage expérimental avec un
SiPM HPK MPPC S13360-3050CS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 102
3.10 Signaux moyens, normalisés au maximum obtenu pour différents nombres
de micro-cellules allumées. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 103

XIV
3.11 Signal moyen normalisés au maximum pour 37 micro-cellules allu-
mées (bleu), signal simulé pour une micro-cellule allumé, normalisé au
maximum et sans inductance entre le SiPM et l’oscilloscope (orange),
signal simulé pour une micro-cellule allumé, normalisé au maximum
et avec une inductance de 149 nH entre le SiPM et l’oscilloscope (vert). 104
3.12 Charge mesurée et corrigées en fonction de l’énergie des photons gamma107
3.13 Spectre mesuré et corrigés pour une source de 22 Na . . . . . . . . . . . 107
3.14 Mesure du signal émis par un SiPM placé dans le noir . . . . . . . . . . 109
3.15 Schéma démonstratif des micro-cellules autour d’une première allu-
mée (en gris) considérées comme pouvant s’allumer par crosstalk (en
rouge). Dans le premier modèle (à gauche), seules les 4 micro-cellules
les plus proches sont considérées. Tandis que dans le deuxième mo-
dèle (à droite), ce sont les 8 micro-cellules les plus proches qui sont
considérées. Image issue de G ALLEGO et al. 2014 . . . . . . . . . . . . . 110
3.16 Mesure du signal émis par un SiPM placé dans le noir, le premier pulse
est un dark noise, le deuxième un afterpulse et le troisième un dalyed-
crosstalk. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 111
3.17 Histogramme des amplitudes de pulse mesurées en plaçant le SiPM
dans le noir et avec Vov = 3 V . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 113
3.18 Illustration de l’effet d’un dark noise sur le temps de trigger (position
du seuil en rouge). On remarque que lorsqu’un pulse n’a pas complète-
ment décroît (en bleu), il ajoute un biais temporel dans la mesure d’une
scintillation (à 100 ns). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 114
3.19 Montage optique pour la mesure de la SPTR. Notons que les parois sont
peintes en noir pour limiter la réflexion de photons optiques. . . . . . 115
3.20 Histogramme des mesures du moment de dépassement de seuil à ras
du bruit du signal émis par les SiPMs relatif au début d’enregistrement
par l’oscilloscope (temps de trigger). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 116
3.21 200 premières nanosecondes de la distribution de l’amplitude des
pulses en fonction de leur temps d’arriver relatif à un premier pulse.
Les mesures sont effectuées avec un SIPM HPK MPPC S13360-3050CS
placé dans le noir à une température de 21°C et Vov=3 V . . . . . . . . 118
3.22 Projeté des 400 dernières nanosecondes de l’histogramme 2D sur l’axe
des amplitudes. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 119
3.23 Projeté des 300 dernières nanosecondes de l’histogramme 2D sur l’axe
des abscisses avec une taille de bins de 1 ns. . . . . . . . . . . . . . . . . 120
3.24 Partie de l’histogramme 2D utilisée pour fitter τr ec . En bleu, la courbe
du fit ainsi que son incertitude est dessinée . . . . . . . . . . . . . . . . 121
3.25 Partie de l’histogramme 2D utilisée pour fitter τbul k et C AP . La courbe
du fit est présenté en bleu et le projeté de l’histogramme 2D sur l’axe
des abscisses en orange . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 122

XV
3.26 Partie de l’histogramme 2D utilisée pour fitter CC T . La courbe du fit
est présentée en bleu et le projeté de l’histogramme 2D sur l’axe des
abscisses en orange . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 123
3.27 200 premières nanosecondes de la distribution de l’amplitude des
pulses en fonction de leur temps d’arriver relatif à un premier pulse.
Les mesures sont effectuées avec un SIPM HPK MPPC S13360-3050CS
placé dans le noir à une température de 21°C et Vov=8 V . . . . . . . . 124
3.28 Schéma récapitulant les étapes de la simulation du signal généré par
un SiPM . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 128
3.29 200 premières nanosecondes de la distribution de l’amplitude des
pulses en fonction de leur temps d’arriver relatif à un premier pulse.
Les mesures sont issues d’une simulation avec GATE effectuée avec un
SIPM HPK MPPC S13360-3050CS placé dans le noir, pour une tempéra-
ture de 21°C et Vov=3 V . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 132
3.30 Spectres en énergie mesurés (ligne du haut) et simulés (ligne du bas)
pour un cristal de LYSO de 3 × 3 × 5 mm3 couplé à un SiPM avec des
gammas (à gauche) de 60 keV, (au milieu) de 511 keV et (à droite) de
1275 keV. La position des pics-photoélectrique est présenté de manière
relative à celui à 511 keV . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 134
3.31 Signaux moyens mesurés et simulés avec leurs incertitudes pour (à
gauche) 60 keV, (au milieu) 511 keV, et (à droite) 1275 keV. . . . . . . . . 135
3.32 Signaux moyens simulés sans certaines sources de bruits pour (à gauche)
60 keV, (au milieu) 511 keV, et (à droite) 1275 keV. . . . . . . . . . . . . . 137

XVI
Liste des tableaux
1.1 Dépendance en Z et E des différents types d’interaction . . . . . . . . . 9
1.2 Résumé des performances en fonction du type de détecteur . . . . . . 23
1.3 Comparatif de quelques imageurs à collimation géométrique porposés
pour le démantèlement nucléaire. La résolution angulaire désigne la
capacité à discerner deux point source selon l’angle formé entre eux vu
depuis le détecteur. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26
1.4 Comparatif de quelques caméras Compton pour le démantèlement
nucléaire. La résolution angulaire désigne la capacité à discerner deux
point source selon l’angle formé entre eux vu depuis le détecteur. . . . 31

3.1 Variation de la position des pics-photoélectrique et de leur FWHM en


partant de l’expérimental vers la simulation . . . . . . . . . . . . . . . . 96
3.2 Amplitudes des distributions obtenues à partir de la projection sur
l’axe des amplitudes de l’histogramme 2D en fonction du nombre de
crosstalk (CT) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 119
3.3 Comparaison entre les probabilités de crosstalk mesurés et celles cal-
culés le modèle "4 nearest neighbors" et "8 nearest neighbors" . . . . 120
3.4 Comparaison des paramètres mesurées définissants le bruit du SiPM
avec ceux simulés en Monte Carlo . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 131
3.5 Comparaison entre les probabilités de crosstalk mesurées et simulés
en Monte Carlo . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 131
3.6 Comparaison entre les pics-photoélectrique mesurés et simulés après
calibration et ajout des biais liés à la simulation du cristal . . . . . . . 135
3.7 Position et FWHM des pics-photoélectriques obtenues par simulation
en supprimant certains bruits du SiPMs . . . . . . . . . . . . . . . . . . 136

XVII
Liste des acronymes
ADC
Analog to Digital Converter. 97
AFM
Microscope à Force Atomique. 96
ALARA
As Low As Resonabely Achievable. 3
APD
Avalanche Photo Diode. 17, 98

CCD
Charge-Coupled Device. 17
CMOS
Complementary Metal Oxide Semi-conductor. 17
CTR
Coincidence Time Resolution. 90

DCR
Dark Counts Rate. 109

FPGA
Field-Programmable Gate Array. 97
FWHM
Full Width at Half-Maxiumum. 11, 46

GBF
Générateur Basses Fréquences. 115

IRM
Imageur par Résonance Magnétique. 21

MCP-PMT
Microchannel Plate-Photomultiplier Tube. 21
MOSFET
Metal Oxide Semiconductor Field Effect Transistor. 17

XVIII
PDE
Photon Detection Efficiency. 99
PMT
Tube Photomultiplicateur. 20, 21, 94–96, XIV

QDC
Charge to Digital Converter. 97

SiPM
Silicon Photomultiplier. 21
SPTR
Single Photon Time Resolution. 21, 107, 113, 116

TDC
Time to Digital Converter. 97

Vbr
Breakdown Voltage. 101

XIX
Nomenclature
Zmoy
Numéro atomique moyen d’un milieu. 4–6

XX
Introduction
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nascetur ridiculus mus. Aliquam tincidunt urna. Nulla ullamcorper vestibulum turpis.
Pellentesque cursus luctus mauris.

1
1. Généralités
Sommaire
1.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
1.2 Interaction des rayons X/Gamma avec la matière . . . . . . . . . . . . . 3
1.2.1 La diffusion de Rayleigh . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
1.2.2 L’effet photo-électrique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
1.2.3 La création de paires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
1.2.4 La diffusion Compton . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
1.2.5 Résumé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
1.3 La détection de rayons X/Gamma . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
1.3.1 La détection des rayons gamma par conversion directe . . . . 12
1.3.1.1 Les détecteurs gazeux . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
1.3.1.2 Les détecteurs semi-conducteurs . . . . . . . . . . . 15
1.3.2 La détection de rayons gamma par conversion indirecte . . . . 18
1.3.2.1 Détecteurs à mémoire par changement de caractéris-
tiques optiques du milieu . . . . . . . . . . . . . . . . 19
1.3.2.2 Détecteurs à mémoire par piégeage d’électrons sur
un niveau excité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
1.3.2.3 Détecteurs à fluorescence . . . . . . . . . . . . . . . . 20
1.3.2.4 La conversion des photons de faible énergie en signal
électrique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
1.3.3 En conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
1.4 Du détecteur vers l’imageur : la collimation . . . . . . . . . . . . . . . . 23
1.4.1 La collimation géométrique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
1.4.1.1 Avantages et inconvénients de la collimation géomé-
trique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
1.4.2 La collimation électronique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26
1.4.2.1 Tomographes par émission de positons . . . . . . . . 26
1.4.2.2 Trajectographes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27
1.4.2.3 Camera Compton . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27
1.4.2.4 Avantages et inconvénients la collimation électronique 27
1.4.3 Résumé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28
1.5 État de l’art de l’imagerie Compton . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28
1.6 Le Prototype Temporal . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32

2
1. Généralités – 1.1. Introduction

1.1. Introduction
En sureté nucléaire, l’utilisation d’imageurs permet d’une part, de localiser des
potentielles sources radioactives, mais aussi dans l’idéal de déterminer leurs composi-
tion et activité. Un des prérequis pour ces imageurs et d’avoir un large champ de vue
et d’être facilement transportable. Ceci, afin de pouvoir imager des sources étendues
et de couvrir de grandes zones. Aussi, au mieux l’imageur sera sensible et résolut, au
mieux et au plus rapide il sera possible de localiser des sources radioactives. Cela
permet de diminuer le temps de manipulation de l’appareil et donc d’exposition du
personnel selon le principe As Low As Resonabely Achievable (ALARA) [Article L1333-
1, Code de la Santé Publique 2016], ainsi que d’accélérer le processus de traitement
des déchets dans le cadre du démantèlement nucléaire. Communément, les sources
amenées à être imagé sont émettrices de rayon X ou gamma allant de la dizaine de
keV à 2 MeV. Cette partie vise à contextualiser et motiver le développement de la
caméra Compton Temporal pour le démantèlement et la sureté nucléaire. C’est une
problématique qui prend d’avantage d’importance depuis l’accident de Fukushima
en 2011 ou encore de la prééminence d’infrastructures en fin d’activité utilisant le
nucléaire et nécessitant d’être démantelées. Néanmoins, il est important de noter que
les imageurs X et gamma sont utilisés de manière abondante dans les domaines du
médical et du spatial sans lesquelles, la contextualisation du prototype Temporal ne
peut être complète. Afin de répondre à la problématique, nous allons dans un premier
temps voir comment les rayons gamma interagissent avec la matière ; ceci permettant
de comprendre comment les détecter. Enfin, nous verrons comment déduire leur
origine permettant ainsi d’imager la distribution spatiale des sources radioactives.

1.2. Interaction des rayons X/Gamma avec la


matière
Un rayon X est un photon émis par un électron lié à un noyau afin de se désexciter
(fluorescence) ou par un électron libre freiné par un noyau (rayonnement de freinage).
Un rayon Gamma lui, est un photon émis par un noyau atomique qui se désexcite.
Lorsque l’on détecte l’un de ces photons, il n’est pas possible de les distinguer hormis
par leur énergie, du fait les rayons gammas sont généralement émis à haute énergie
(> 100 keV) et les rayons X à plus faible énergie (< 1 à 2 MeV). Dans la suite de ce
manuscrit, nous ne ferons donc aucune distinction entre eux et lorsqu’on parlera de
rayons gamma, on admettra que le même raisonnement peut être appliqué pour des
rayons X de la même énergie.
Si on considère un flux de photons traversant la matière, la quantité de rayonnement
sortante sera alors inferieure à la quantité entrante. Ainsi, chacun des photons a une
probabilité non nulle d’interagir avec la matière, qui dépend de la densité 1 du milieu

1. Ici, le terme densité est à prendre au sens large. On parle en fait de densité atomique et électro-
nique.

3
1. Généralités – 1.2. Interaction des rayons X/Gamma avec la matière

et de l’énergie du photon. Cette atténuation de flux suit la loi de Beer-Lambert (Eq. 1.1)
où x est l’épaisseur du milieu, et µ est le coefficient d’atténuation linéique, qui dépend
donc majoritairement de la densité du milieu et de l’énergie des photons incidents.

I = I 0 e −µx (1.1)
Les rayons gamma interagissent avec la matière de quatre manières différentes.
Par diffusion cohérente (dont la diffusion Rayleigh), par effet photo-électrique, par
création de paires et par diffusion Compton (dite aussi diffusion incohérente). Lors-
qu’une diffusion cohérente de photons d’énergie supérieure à 1 keV a lieu, il s’agit
principalement de diffusion de Rayleigh.
En Figure 1.1 est présenté la prépondérance de chacun des effets en fonction de
l’énergie du photon et du numéro atomique moyen (Zmoy ) de la matière qu’il traverse.
On notera que la diffusion de Rayleigh n’est pas représentée. On remarquera aussi que
pour une énergie entre 0.5 et 2 MeV et pour un numéro atomique Zm oy < 40, la diffu-
sion Compton domine. On peut en déduire que les photons de cette énergie subiront
de multiples interactions avant d’être complétement absorbés lorsque Zm oy < 40.

F IGURE 1.1. – Prépondérance des types d’interaction en fonction du numéro atomique


moyen Z du milieu et de l’énergie E du photon. On remarquera que pour
une énergie entre 0.1 et 2 MeV et pout Zm oy < 40, la diffusion Compton
domine.

4
1. Généralités – 1.2. Interaction des rayons X/Gamma avec la matière

1.2.1. La diffusion de Rayleigh


Dans ce cas de figure, l’interaction d’un photon avec un électron provoque l’émis-
sion d’un nouveau photon de même énergie mais de direction différente. Il n’y a
donc pas de perte d’énergie. De ce fait, l’interaction est dite élastique. La probabilité
d’émission du photon selon un angle θ par rapport à l’angle d’incidence du photon
absorbé varie comme 1 + cos 2 (θ). Elle ne dépend donc pas de l’énergie du photon. Si
on étudie la fonction 1 + cos ( θ), on observe que bien que la diffusion soit majoritaire-
ment vers l’avant et l’arrière, elle reste très dispersée dans l’espace. La probabilité de
la diffusion de Rayleigh varie comme la densité électronique du milieu au carré (Z 2 )
et comme l’inverse de l’énergie du photon au carré. Aussi, jusqu’à 100 keV, la diffusion
de Rayleigh représente près de la moitié des interactions. La diffusion de Rayleigh ne
déposant pas d’énergie, il est difficile de la mesurer. Etant donné sa prépondérance,
nous pourrons discuter par la suite de l’influence de cette diffusion dans la localisation
de sources radioactives en imagerie Compton.

1.2.2. L’effet photo-électrique


Ici, il est question d’un transfert total d’énergie du photon à un électron. L’électron
ainsi excité peut-être ionisé si son énergie de liaison au noyau est inférieure à celle de
l’énergie du photon. L’énergie cinétique de celui-ci sera égale à l’énergie du photon
incident (E ) moins son énergie de liaison (E l ).

F IGURE 1.2. – Illustration de l’effet photo-électrique

Lorsque leur énergie le permet, les photons interagissent principalement avec les
électrons proches du noyau du fait d’une plus grande densité électronique. Pour
chaque électron éjecté d’un atome s’ensuit un réarrangement du cortège électronique
où les électrons des couches supérieures vont se rapprocher du noyau pour « com-
bler le vide laissé par l’électron ionisé ». L’ énergie de liaison peut être interprétée
comme un puits de potentiel. Aussi, au plus un électron est proche du noyau, plus la

5
1. Généralités – 1.2. Interaction des rayons X/Gamma avec la matière

profondeur du puits est élevée. Par exemple, la valeur absolue de l’énergie de liaison
de la couche électronique K est plus élevée que pour la couche L. Le repeuplement
de la couche K par un électron de la couche L nécessite de libérer de l’énergie en
tombant dans un puits plus profond. Il en résulte une perte d’énergie de l’électron
par effet Auger (transfert à un électron périphérique moins lié, le libérant de l’atome
en le mettant en mouvement) ou par émission d’un photon de fluorescence (rayon
X). Le photon X étant de faible énergie, il sera facilement réabsorbé par la matière.
Pour un élément avec Z < 20, l’émission Auger est 4 fois supérieure à l’émission par
fluorescence. La probabilité d’interagir par effet photo-électrique varie comme Z 4 du
milieux et comme l’inverse de l’énergie du photon à la puissance 3,5 (1/E 3,5 ).

1.2.3. La création de paires


C’est un processus par lequel le photon incident disparaît. Son énergie se matérialise
au voisinage du champ électromagnétique d’un noyau par la création d’une paire
électron-positron (Figure 1.3). Lorsqu’un positron est au repos, il s’annihile avec un
électron pour créer le plus souvent deux photons gamma de 511 keV émis en sens
opposés. Pour qu’il y ait création de paires, le photon doit avoir une énergie au moins
supérieure à la somme des énergies de l’électron et du positron au repos, soit 1022 keV.

F IGURE 1.3. – Illustration de l’effet photo-électrique

La probabilité de création de paires est d’autant plus dépendante de l’énergie du


photon que celle-ci est élevée et varie comme Z 2 .

1.2.4. La diffusion Compton


La diffusion Compton est inélastique. Le photon incident « cède » une partie de
son énergie à un électron des couches périphériques. Par approximation, la somme
des impulsions (ou quantités de mouvement) de l’électron mis en mouvement et du
photon diffusé est égale au à l’impulsion du photon incident. De même, les énergies

6
1. Généralités – 1.2. Interaction des rayons X/Gamma avec la matière

sont conservées elles aussi. On peut en déduire l’énergie cinétique de l’électron à


partir de celle du photon diffusé et inversement. En considérant l’électron comme
étant au repos et son énergie de liaison au noyau comme nulle (négligeable car de
l’ordre de quelques électronvolts), on peut alors écrire la relation suivante :

E
E0 = (1.2)
1 + (1 − cos θ) mEc 2
e

Où E est l’énergie du photon incident, E 0 celle du photon diffusé, m e c 2 l’énergie


d’un électron au repos (0,511 MeV) et θ l’angle de diffusion Compton. En supposant
toujours cette approximation, la probabilité d’avoir un photon diffusé par interaction
Compton selon un angle θ dépend uniquement de l’énergie E du photon incident
et décroît en fonction de celle-ci. De même, en considérant que les photons ne sont
pas polarisés, la section efficace différentielle de diffusion Compton par unité d’angle
δσ
solide ( δΩ ), aussi appelée formule de Klein-Nishina, permet de calculer la probabilité
qu’une diffusion Compton ai lieu avec un angle θ :
µ ¶2 · 0
dσ 1 2 E0 E E
¸
2
= r + − sin (θ) (1.3)
dΩ 2 e E E E0
Ici, r e est le rayon classique d’un électron, E l’énergie du photon incident et E 0 l’éner-
gie du photon diffusé. En Figure 1.4 est représentée la section efficace différentielle
Compton par unité d’angle solide en fonction de l’angle de diffusion. On observe que
pour les basses énergies, la probabilité de diffuser vers l’arrière et proche de celle de
diffuser vers l’avant. Ainsi, ce n’est que dès lors que l’énergie du photon dépasse le
MeV que l’on peut négliger la rétrodiffusion.

F IGURE 1.4. – Section efficace différentielle Compton par unité d’angle solide en fonc-
tion de l’angle de diffusion (1 barn =10-28m²)

Dans la diffusion Compton, le mouvement des électrons n’est pas négligeable pour
les photons de basse énergie (< 10 MeV). En effet, le photon diffusé partira dans une
direction formant un angle θ + θd avec la direction du photon incident où θd dépend

7
1. Généralités – 1.2. Interaction des rayons X/Gamma avec la matière

de l’impulsion transverse de l’électron avant la diffusion. On appelle ce phénomène


élargissement Doppler ou Doppler broadening. Soit p z cette impulsion transverse ;
Eq. 1.2 devient alors [C. O RDONEZ et al. 1997] :

E 0 − E (E − E 0 )(1 − cos θ)/m e c 2


pz = p (1.4)
E 2 + (E − E 0 )2 − 2E (E − E 0 ) cos θ
On pourra noter que cette nouvelle équation est égale à Eq. 1.2 lorsque p z = 0.
Ainsi, on peut écrire la section efficace différentielle Compton par unité d’angle
solide en fonction de l’angle de diffusion et de l’énergie cinétique prise par l’électron
(E − E 0 ) [R IBBERFORS 1975] :

dσ mr e2 E 0 E 0 E
µ ¶· ¸
2
= + − sin θ
d Ωd (E − E 0 ) 2E E E E0
E0
×p I n (p z ) (1.5)
E 2 + (E − E 0 )2 − 2E (E − E 0 ) cos θ

Où m est la masse de l’électron, E est calculée par Eq. 1.2 et I n (p z ) est le profil
l’impulsion transverse de l’électron avant la diffusion tabulé par F. Biggs et al., [B IGGS
et al. 1975]. On pourra donc noter que l’angle θd suit une distribution qui est en
fonction de I n (p z ).
Plus l’atome du matériau dans lequel on diffuse est lourd, plus les électrons péri-
phériques sont loin du noyau. En considérant cela, I n (p z ) est donc d’autant plus étalé
que l’atome est lourd. I n (p z ) est présentée en Figure 1.5 pour un matériau en silicium
et en bromure de cérium (CeBr3 ). On remarquera que l’élargissement Doppler est
plus important pour le CeBr3 que pour le silicium.

0.05 CeBr3
Si
0.04
Probabilité d'occurence

0.03

0.02

0.01

0.00
20 15 10 5 0 5 10 15 20
Moment transverse de l'éléctron ( par unité de me²/h)

F IGURE 1.5. – Distribution de l’impulsion transverse p z en fonction du matériau (Si et


CeBr3 )

Enfin, la probabilité d’interagir par effet Compton varie comme Z . Aussi, sa dépen-
dance décroît en fonction de E.

8
1. Généralités – 1.2. Interaction des rayons X/Gamma avec la matière

Dépendance en Z Dépendance en E
Effet photo-électrique Z4 1/E 3,5
Diffusion de Rayleigh Z2 1/E 2
Diffusion Compton Z Diminue avec l’énergie
Production de paire Z2 Augmente avec l’énergie

Tableau 1.1. – Dépendance en Z et E des différents types d’interaction

1.2.5. Résumé
Il existe donc quatre grands types d’interaction dont les probabilités d’occurrence
dépendent principalement de l’énergie du photon gamma ou de la densité du milieu.
La Table 1.1 récapitule ces dépendances.
En Figure 1.6 sont présentés les coefficients d’atténuation linéiques par effet photo-
électrique et effet Compton pour un matériau léger (le silicium (Si), qui est un semi-
conducteur), un matériau un peu plus lourd (le bromure de cérium (CeBr3 ), qui est
un cristal scintillant) et un matériau très lourd (le tungstène (W)) [B ERGER ; H UBBELL
1990]. On s’aperçoit bien que les coefficients d’absorption augmentent avec la densité
du matériau.

CeBr3: Effet photo-élctrique


104 CeBr3: Diffusion Compton
Si: Effet photo-élctrique
Si: Diffusion Compton
W: Effet photo-élctrique
W: Diffusion Compton
102
Attenuation (cm ¹)

100

10 2

10 4

10 3 10 2 10 1 100 101
Énergie (MeV)

F IGURE 1.6. – Coefficient d’atténuation linéique par effet Compton et effet photo-
électrique pour le silicium (Si), un cristal de CeBr3 et le tungstene W.

9
1. Généralités – 1.3. La détection de rayons X/Gamma

CeBr3
Si
104

Attenuation Compton/photo-éléctrique
102

100

10 2

10 4

10 3 10 2 10 1 100 101
Énergie (MeV)

F IGURE 1.7. – Rapport des coefficients d’atténuation linéiques Compton/photo-


électrique pour le silicium et le CeBr3 .

Néanmoins, si on trace le rapport des coefficients d’atténuation linéiques de par


effet Compon et par effet photo-électrique, on remarque que pour des énergies supé-
rieures à 10-2 MeV, il est plus élevé pour le silicium que pour le CeBr3 (Figure1.7). De ce
fait, si on veut privilégier les interactions Compton (bien que le nombre d’interactions
soit plus faible), il faut préférer un matériau léger à un matériau lourd.

1.3. La détection de rayons X/Gamma


Afin de détecter une particule, il faut pouvoir mesurer une perturbation au passage
de celle-ci. Or un rayon gamma ne perturbe la matière que lorsqu’il dépose de l’énergie.
Ainsi, si on est capable de détecter un dépôt d’énergie, on peut en déduire qu’un rayon
gamma en est potentiellement à l’origine. Nous avons vu en Section 1.2 qu’un photon
ne dépose pas toujours de l’énergie. C’est le cas de la diffusion de Rayleigh. Dans ce
cas, cette interaction n’est donc pas directement détectable.

10
1. Généralités – 1.3. La détection de rayons X/Gamma

1000

800

Nombre de mesures
600

400

200

0
100 200 300 400 500 600 700 800 900
Énergie (keV)

F IGURE 1.8. – Mesure d’énergie déposé par des rayons gamma de 662 keV dans un
cristal de LYSO 3 x 3 x 5 mm3 couplé à un SiPM HBK S13360-3050CS

Un détecteur va permettre de mesurer et de localiser spatialement et temporelle-


ment une quantité d’énergie déposée, i.e. de donner une estimation sur la position
(x,y,z) et le moment de l’interaction (t). En Figure 3.1 est présenté un histogramme de
l’énergie déposée dans un cristal de LYSO de 3 x 3 x 5 mm3 couplé à un Silicon Photo-
Multiplier (SiPM) HBK S13360-3050CS irradié par une source émettrice de photons
de 662 keV. On aperçoit que l’histogramme est représenté en unités arbitraires (a.u.).
C’est-à-dire qu’il n’est pas calibré en énergie. Il est donc nécessaire en un premier
temps de caractériser la réponse du détecteur en fonction de l’énergie pour étalonner
en énergie cet histogramme. On aperçoit un pic autour de 60 a.u. au-delà duquel
presque aucune énergie n’est mesurée. C’est le pic à pleine énergie ou photo-pic. En
deçà de celui-ci, il s’agit donc de dépôts d’énergie incomplets correspondant à des
interactions Compton. On observe que le pic à pleine énergie n’est pas un Dirac bien
que 662 keV aient été totalement déposés dans le cristal. Ceci découle du fait que la
mesure de l’énergie est entachée d’une incertitude ∆E égale à la largeur à mi-hauteur
du pic (Full Width at Half-Maxiumum (FWHM)).
De manière similaire à la mesure de l’énergie, un détecteur sera aussi caractérisé
par sa résolution en position et en temps par des incertitudes FWHM de mesure de la
position (∆x, ∆y, ∆z) et du temps (∆t ) ; et par son temps mort (temps pendant lequel
un détecteur ne peut discerner un deuxième photon gamma) paralysant (e.g. en raison
du pile-up de plusieurs impulsions de scintillation) et non-paralysant (e.g. en raison
du temps nécessaire à la numérisation du signal).
Dans le cas d’une volonté de numérisation, la détection de rayons gamma se ter-
mine par la lecture d’un signal électrique. La résolution en énergie d’un détecteur
est étroitement liée à son gain avant amplification. En effet, la mesure de la charge
est considérée comme suivant une distribution de Poisson. C’est-à-dire que plus la
charge lue est élevée, meilleure est l’estimation de l’énergie du photon gamma.
La résolution en temps dépend majoritairement de la dérivée par rapport au temps
de la montée du signal (dV /d t ) et de l’amplitude du bruit électronique au moment de

11
1. Généralités – 1.3. La détection de rayons X/Gamma

la détection de l’évènement. Au plus le signal est rapide et le bruit de faible amplitude,


au mieux est la résolution temporelle.

Parcours moyen des éléctrons 1.0

0.8
dans la matière (cm)

0.6

0.4

0.2 CeBr3: CSDA


Si: CSDA
Air: CSDA
0.0
10 2 10 1 100 101
Énergie (MeV)

F IGURE 1.9. – Parcours moyen déroulé des électrons dans la matière en fonction de
leur énergie cinétique.

En Section 1.2, nous avons aussi vu que les dépôts d’énergie se matérialisent par la
mise en mouvement de particules dont des électrons principalement. Ces électrons
peuvent ainsi interagir avec d’autres électrons liés. On dit que la matière et ionisée. Il
s’ensuit une cascade de libération d’électrons tant que l’énergie des électrons ionisants
est supérieure à l’énergie de liaison des électrons dans la matière. Il est par ailleurs
important de noter que si le parcours moyen de l’électron primaire est supérieur à
la taille de la zone de détection, alors une partie de l’information sera perdue. En
Figure 1.9 est présenté le parcours déroulé moyen des électrons dans le silicium, dans
un cristal de CeBr3 et dans l’air en fonction de l’énergie cinétique initiale de l’électron
ionisant. Les électrons ayant une trajectoire en « hélice », on peut approximer leurs
parcours au tiers du parcours déroulé lorsque leur énergie est inférieure à 1 MeV. On
notera que celui-ci est nettement supérieur au centimètre au-dessus de 10 keV dans
l’air, et supérieur à 1 mm dans le CeBr3 et à 2.5 mm dans le silicium au-dessus de
1 MeV.
La quantité d’électrons libérés par l’interaction gamma est proportionnelle à l’éner-
gie déposée. Il s’ensuit que l’on peut mesurer cette quantité d’électrons libres de
manière « directe » ou « indirecte ». Si elle n’est pas mesurée de manière directe, c’est
alors une désexcitation en fin de parcours des électrons qui est mesurée.
Nous allons parcourir par la suite ces deux méthodes afin de comprendre les avan-
tages et inconvénients de chacune.

1.3.1. La détection des rayons gamma par conversion directe


Ce type de détection est dit à conversion directe car on cherche à déterminer la
quantité d’électrons libérés par l’interaction avant qu’ils ne se recombinent à nouveau

12
1. Généralités – 1.3. La détection de rayons X/Gamma

à un noyau. Pour ce faire, on va chercher à conduire un signal électrique à travers un


matériau qui n’est pas conducteur pas a priori grâce aux électrons libérés. Il suffit pour
cela de polariser électriquement ce matériau afin d’attirer les électrons vers l’électrode
positive (l’anode) et les trous vers l’électrode négative (la cathode). Cette tension de
polarisation doit être suffisamment élevée pour que les électrons qui traversent la
matière puissent atteindre l’anode malgré leur perte d’énergie due aux interactions
avec le matériau (énergie perdue par rayonnement de freinage ou par collision). Si
elle est juste assez élevée, le détecteur fonctionne alors en mode « ionisation ».
Si l’énergie fournie par le champ électrique est supérieure à la somme de la perte
d’énergie des électrons le long de leur parcours et de l’énergie de liaison des électrons
du milieu, alors ces électrons libérés peuvent aussi mettre en mouvement d’autres
électrons. Il se forme alors une « avalanche d’électrons ». La quantité d’électrons
finalement récoltée est alors supérieure au nombre d’électrons pouvant être mis
en mouvement grâce à l’énergie déposée initialement par le rayon gamma, mais
restera proportionnelle à cette dernière ainsi qu’à l’amplitude du champ électrique.
Le détecteur fonctionne alors en mode « proportionnel »
À partir d’une tension seuil, les électrons sont tellement attirés qu’ils parviennent
à mettre en mouvement tous les électrons rencontrés sur leur passage. Le nombre
d’électrons ainsi collectés devient le même quelle que soit l’énergie initialement
déposée. Le détecteur fonctionne alors en mode « Geiger ». Enfin, si l’amplitude du
champ électrique devient trop importante, voire supérieure à la rigidité diélectrique
du matériau, les électrons liés aux noyaux acquièrent une énergie suffisante pour
être libérés sans même recevoir d’énergie supplémentaire fournie par une interaction
gamma. C’est donc la limite de champ applicable avant le « claquage » (formation
d’un arc électrique).

13
1. Généralités – 1.3. La détection de rayons X/Gamma

F IGURE 1.10. – Quantité de charges collectées par conversion directe en fonction de la


tension d’alimentation.

L’ensemble de ces modes de fonctionnement sont résumés dans la Figure 1.10. Ainsi,
si on fonctionne en mode proportionnel, la quantité d’électrons collectée est une
estimation de l’énergie du rayon gamma. Si on considère cette collection de charges
est une expérience de Poisson, plus la quantité d’électrons collectée est importante,
meilleure est l’estimation de l’énergie du rayon gamma. On peut donc judicieusement
choisir le matériau de détection tel que les électrons sont peu liés aux noyaux et
promouvoir ainsi la mise en mouvement d’électrons secondaires. Les matériaux qui
répondent à cette caractéristique sont les semi-conducteurs. Les détecteurs gazeux
sont eux aussi fréquemment utilisés, mais pour une raison qui diffère et qui sera
évoquée dans la sous-section qui suit.

1.3.1.1. Les détecteurs gazeux


Un détecteur gazeux défini un détecteur pour lequel le matériau qui sépare l’anode
et la cathode est un gaz. Celui-ci étant de faible densité (électronique et atomique), ce
type de détecteur est couramment utilisé en dosimétrie, notamment en radiothérapie,
pour vérifier que la dose déposée dans un milieu par un accélérateur linéaire est
conforme aux attentes. Ce sont majoritairement des électrons libres entrant dans
le milieu qui vont être accélérés par le champ électrique. Le détecteur permet par
conséquent d’estimer le nombre d’électrons libres environnant tout en mesurant une
quantité négligeable d’interactions gamma dans son propre milieu (du fait de la faible
densité). Si le détecteur est assez petit comparé au parcours des électrons mis en
mouvement autour de celui-ci, on dit qu’il ne perturbe pas l’équilibre électronique et

14
1. Généralités – 1.3. La détection de rayons X/Gamma

que le nombre de paires électron-trou détectées est proportionnel à la dose déposée


dans le milieu environnant.
Les détecteurs gazeux sont aussi couramment utilisés pour mesurer le parcours de
particules chargées dans le milieu (chambre à fils) ou pour détecter la radioactivité
environnante (compteur Geiger-Müller). Les trois principales applications évoquées
se distinguent essentiellement par leur différence de taille de détecteur et de ten-
sion d’alimentation. Une chambre d’ionisation mesure de quelques millimètres à
quelques centimètres cubes où la tension aux bornes des électrodes et juste suffisante
pour collecter les électrons déjà en mouvement. Une chambre à fils (ou chambre
multifilaire proportionnelle) peut mesurer plusieurs mètres cubes et la tension appli-
quée entre les anodes et les cathodes permet de mettre en mouvement de nouveaux
électrons. Enfin, un compteur Geiger-Müller mesure quelques centimètres cubes. La
tension est telle que les électrons attirés par l’anode mettent en mouvement tous les
électrons rencontrés sur leur parcours avant leur collection. La mesure est donc non
proportionnelle.
La résolution spatiale d’un détecteur gazeux (x, y, z) est directement liée à sa taille.
La nécessité de la réduire pour améliorer la résolution spatiale conduit à une sensibilité
aux rayons gamma très faible. Bien que l’on puisse obtenir des résolutions en énergie
de l’ordre de 8.9% à 5.9 keV, le temps mort peut difficilement être inférieur à 100 ns et
la résolution temporelle à la nanoseconde [A NDERSON et al. 2003][ATTIÉ et al. 2020].

1.3.1.2. Les détecteurs semi-conducteurs


Un semi-conducteur est un matériau a priori non-conducteur, mais qui ne nécessite
qu’une faible excitation pour le devenir. Dans un atome, les électrons qui sont proches
du noyau n’interagissent pas avec les autres atomes. Ceux qui se trouvent sur les
couches externes permettent les liaisons interatomique (électrons de valence) et ceux
qui ont une énergie électronique suffisante sont responsables de la circulation d’un
courant électrique (électrons de conduction). Dans un métal, les zones de valence et
de conduction se chevauchent. Les électrons peuvent donc être libres et conduire un
courant.
La particularité des semi-conducteurs tient au fait que bien que les zones de valence
et de conduction ne se chevauchent pas, il suffit d’une faible excitation des électrons
de valence pour qu’ils deviennent conducteurs. On dit que la bande interdite (bande
d’énergie électronique interdite) est petite comparée à celle d’un isolant (de l’ordre de
quelques eV).
Pour créer un détecteur sensible à un dépôt d’énergie, ces matériaux ne peuvent
pas être utilisés en tels quels. Si on incorpore des ions négatifs dans le cristal semi-
conducteur, alors celui-ci contient des trous libres qui équilibrent la charge négative
des ions, c’est un dopage dit positif (P). Si on incorpore des ions positifs dans le cristal
semi-conducteur, alors celui-ci contient des électrons libres qui équilibrent la charge
positive des ions, c’est un dopage dit négatif (N). Lorsque deux semi-conducteurs
dopés P et N sont joints, les électrons de la zone N proche voisinage de la zone P se

15
1. Généralités – 1.3. La détection de rayons X/Gamma

combinent avec les trous de la zone P (zone de déplétion). Or comme les ions négatifs
de la zone P et les ions positifs de la zone N restent présents, les deux zones ne sont
plus électriquement neutres au voisinage de la jonction.
Si on alimente cette jonction PN avec une tension positive à la borne N et une
tension négative à la borne P, alors les charges négatives dans N migrent vers l’anode
et les trous de P vers la cathode. Il en résulte une zone avec un champ électriquement
non nul à la jonction entre les deux semi-conducteurs dont la taille augmente d’autant
plus que la tension est élevée (Figure 1.11).

F IGURE 1.11. – Schéma d’une jonction PN d’un semi-conducteur polarisé en alimenta-


tion inverse. On observe que la zone déplétée n’est pas électriquement
neutre. Néanmoins un champs électrique proportionnel à la tension y
est présent.

Le matériau étant chargé positivement du côté N de la zone de déplétion et néga-


tivement du côté P, on dit que celle-ci forme une barrière au courant. Néanmoins,
les électrons de valence dans la zone de déplétion sont soumis à un gradient de
champ électrique induit par la tension aux bornes du matériau. Cela signifie que si
la tension est suffisante, alors un faible dépôt d’énergie dans la zone de déplétion

16
1. Généralités – 1.3. La détection de rayons X/Gamma

mettrait des électrons dans un état libre qui migreraient vers l’anode en mettant en
mouvant d’autres électrons (phénomène d’avalanche). Etant donné le phénomène
d’avalanche, la zone déplété se retrouve réduite, voire supprimée. En effet, la migra-
tion des électrons de la zone de déplétion P vers la zone de déplétion N engendre
un rééquilibre de charges. La zone de déplétion disparaissant, le courant peut alors
continuer à circuler si l’ionisation de la matière par les électrons en mouvement vers
l’anode est plus importante que le phénomène de déplétion. En d’autres termes, si la
tension est suffisante pour maintenir le phénomène, alors on parle de claquage du
semi-conducteur. Pour arrêter ce phénomène de claquage, on place une résistance
élevée en série. Ainsi, lorsque le phénomène d’avalanche démarre, la tension aux
bornes du semi-conducteur devient faible rapidement. Elle est décrite par Eq. 1.6 , où
Es est la tension aux bornes du semi-conducteur, E la tension totale, Rs la résistance
du semi-conducteur et Rc la résistance en série (résistance de charge).

E Rs
Es = (1.6)
RS + Rc
Afin qu’un rayon gamma puisse être détecté, il doit interagir dans la zone de dé-
plétion. Plus son épaisseur est grande, meilleure est la sensibilité du détecteur. Néan-
moins, la stabilité de ce dernier s’en trouve réduite. Une tension trop élevée provoque
un fonctionnement en mode Geiger et l’information sur l’énergie du rayon gamma est
perdue. C’est le cas des photodiodes à avalanche ou Avalanche Photo Diode (APD).
L’épaisseur du matériau est également limitée. Plus il est épais, plus la tension de
polarisation doit être élevée pour éviter la recombinaison des électrons. Ainsi, par
exemple pour un détecteur en CdTe de 130 × 130 µm, plusieurs centaines de volts
doivent être appliquées pour faire fonctionner le détecteur B ASOLO et al. 2008.
Basé sur un principe d’agencement de dopages de types P et N, plusieurs confi-
gurations sont possibles offrant chacune un avantage. Par exemple, les dispositifs à
transfert de charges (Charge-Coupled Device (CCD)) ou les détecteurs Complemen-
tary Metal Oxide Semi-conductor (CMOS) [H OFFMAN et al. 2005] sont composés d’un
agencement NPN. La zone dopée P est parfois juxtaposée à un métal oxydé . Ceci
permet une intégration des charges dans le matériau au sens physique. C’est-à-dire
que les électrons libres sont piégés jusqu’à ce qu’on décide de lire le signal. Ici, l’infor-
mation propre à chacun des photons est perdue. Néanmoins, s’il s’agit uniquement
de mesurer le nombre de photons détectés et non leur énergie, ce type d’agence-
ment permet une simplification de l’électronique de lecture. Sur le même principe de
fonctionnement, mais avec un potentiel de charge plus élevé, les transistors à effet
de champ à grille métal-oxyde Metal Oxide Semiconductor Field Effect Transistor
(MOSFET) [B UTSON et al. 1996] sont utilisés pour la dosimétrie en radiothérapie.
Les détecteurs semi-conducteurs à agencement PN/NP permettent grâce à leur
gain élevé (de l’ordre de 106) une bonne résolution en énergie. Celle-ci est de l’ordre
de 1% pour du germanium et 3% pour du silicium à 511 keV. Pour ce qui est de la
résolution spatiale, elle peut atteindre le µm. Le processus d’avalanche est néanmoins
lent et s’accompagne par une variabilité de la collection des électrons, qui entraîne une

17
1. Généralités – 1.3. La détection de rayons X/Gamma

résolution temporelle sur la détection d’un rayon gamma de l’ordre de la nanoseconde


dans le meilleur des cas pour ce type de détecteur.

1.3.2. La détection de rayons gamma par conversion indirecte


Dans le cas de la détection indirecte, les charges des électrons libérés par le dépôt
d’énergie ne vont pas être directement intégrées. Le ralentissement et la recombinai-
son de ces électrons avec les atomes du convertisseur implique que l’énergie délivrée
par ces électrons au convertisseur doit être évacuée d’une manière ou d’une autre. Ce
surplus d’énergie va alors soit être favorable à une modification des caractéristiques
du milieu, soit être à l’origine de l’émission de photons de faible énergie. Si l’émission
du photon est rapide, (de l’ordre de la micro seconde) on parle alors de fluorescence.
Néanmoins, Il se peut que les électrons soient piégés dans un état excité et que leur
probabilité de se désexciter par unité de temps soit faible. On parle alors de phos-
phorescence. Il est aussi parfois nécessaire de fournir de l’énergie supplémentaire
(chaleur ou lumière) afin de leur permettre de se désexciter. Dans ce cas on parle aussi
de fluorescence (e.g. thermoluminescence), car on observe une désexcitation dès que
l’énergie nécessaire au dépiégeage est fournie. Le spectre d’émission des photons
diffère d’un matériau à l’autre et n’est pas monochromatique.
L’ensemble des matériaux non fluorescents dès l’interaction gamma (ou non scin-
tillants) sont dit à mémoire car l’information collectée est disponible dès que l’on se
décide à la lire. Bien qu’ils puissent offrir une bonne résolution spatiale, ils fournissent
uniquement une information sur la quantité d’énergie déposée par unité de temps.
L’information temporelle pour chacun des photons est irrémédiablement perdue ainsi
que celle de l’énergie de chaque dépôt.
Pour les matériaux émetteurs de lumière, il est nécessaire de la convertir en un
courant électrique par l’utilisation de photodétecteurs. Quelques-uns d’entre eux
seront décrits plus loin.

18
1. Généralités – 1.3. La détection de rayons X/Gamma

1.3.2.1. Détecteurs à mémoire par changement de caractéristiques optiques


du milieu

F IGURE 1.12. – Toute première radiographie, on y aperçoit le squelette de la main de


Mme Röntgen ainsi que son alliance.

Les premiers détecteurs de rayons gammas, qui ont par ailleurs très rapidement
trouvé une utilité en imagerie médicale avec le développement de la radiographie, sont
les détecteurs radiochromiques. Ceux-ci subissent des modifications moléculaires
liées au dépôt d’énergie. Cette modification se retranscrit par un changement de
couleur du matériau. Wilhelm Conrad Röntgen, qui a découvert les rayons X en 1895,
aurait effectué la première radiographie anatomique. On y aperçoit le squelette de
la main à son épouse ainsi que sa bague. Cette image est en fait un positif obtenue
grâce à la superposition d’un film photosensible à une plaque phosphorescente (par
le dépôt d’énergie). Les films radiochromiques sont encore utilisés en radiothérapie
afin de vérifier que le flux de photons à la sortie du patient en traitement par rayons X
correspond à ce qui avait été estimé par simulation.
La résolution spatiale de ce type de détecteur peut atteindre l’échelle de la centaine
de microns. Leur manipulation est néanmoins difficile et la distinction de chacun des
photons mesurés est impossible.

1.3.2.2. Détecteurs à mémoire par piégeage d’électrons sur un niveau excité


L’avantage principal de ce type de détecteur est la possibilité d’inverser le processus
de piégeage. Ainsi, on peut réutiliser plusieurs fois le même détecteur. C’est le cas des
cassettes radiographiques composés de fluoro-halogénure de baryum (BaFBr). Après
avoir irradié le patient disposé entre le tube à rayons X et le capteur, la cassette est en-
suite photo stimulée pour qu’elle émette à son tour un signal lumineux proportionnel
à l’énergie déposé dans le matériau pendant irradiation. La résolution spatiale du dé-
tecteur est limitée par la largeur du faisceau laser difficilement inferieur au millimètre.
La résolution en énergie est en moyenne de l’ordre de 10% à 511 keV, bien que les

19
1. Généralités – 1.3. La détection de rayons X/Gamma

images soient persistantes et que l’accumulation des dépôts réduise l’incertitude de


mesure. Basé sur le même principe, les diodes thermoluminescentes nécessitent de la
chaleur pour se désexciter. Elles sont couramment utilisées en dosimétrie patient ou
en radioprotection.

1.3.2.3. Détecteurs à fluorescence


Le processus de fluorescence peut être obtenu dans des cristaux, des gaz ou des
liquides. Parmi ceux-ci, on distingue les matériaux organiques et inorganiques (ne
contenant pas de carbone, d’oxygène ou d’hydrogène). Ils sont aussi caractérisés par
des processus de désexcitation qui diffèrent. Pour les scintillateurs inorganiques, il est
question de désexcitation d’un électron passant de la bande de conduction à la bande
de valence. Pour les scintillateurs organiques, c’est une désexcitation moléculaire qui
a lieu.
Les scintillateurs inorganiques étant généralement plus denses, ils offrent une ef-
ficacité de détection 2 à 10 fois supérieure. Le processus de scintillation est lui 10 à
1000 fois plus lent (constante de décroissance rarement inférieure à 0,2 µs), ce qui
détériore la résolution temporelle et augmente le temps mort du détecteur. Les princi-
paux avantages des matériaux fluorescents sont leur efficacité de détection (car on
peut facilement utiliser de gros cristaux) et le gain potentiel en résolution temporelle.
En effet, les photons transitent plus rapidement dans la matière que les électrons.
Néanmoins, seuls quelques dizaines de milliers de photons sont émis par MeV déposé.
La résolution en énergie est donc inférieure à celle des semi-conducteurs et atteint
dans le meilleur des cas 4% à 511 keV. Concernant la résolution spatiale, elle est très
dépendante des photodétecteurs utilisés pour collecter les photons de faible énergie.
Elle reste difficilement meilleure que le millimètre.
La caméra Compton Temporal étant basée sur l’utilisation de cristaux scintillants,
leur fonctionnement et leurs caractéristiques seront approfondis en seconde partie
du manuscrit.

1.3.2.4. La conversion des photons de faible énergie en signal électrique


Une fois que les matériaux utilisés pour la détection ont réémis des photons de faible
énergie, il s’agit ensuite de les collecter. Pour ce faire, les photons peuvent être guidés
vers un photodétecteur par de multiples moyens tels que l’utilisation de guides d’onde
ou de matériaux plus ou moins réfléchissants. L’étude de la distribution spatiale à la
surface du photodétecteur permet aussi d’estimer la position d’interaction du photon
gamma (x, y, z).
Une partie des photos-détecteurs développés pour les basses énergies sont compo-
sés d’un agencement semi-conducteur. Si l’intérêt et uniquement d’avoir une estima-
tion sur le nombre de photons gamma détectés, alors l’utilisation de capteurs CCD
ou CMOS sensibles à cette gamme d’énergie et généralement préféré. L’utilisation de
tubes photomultiplicateurs ou PMT [B URLE I NDUSTRIES 1980] ou de photomultiplica-

20
1. Généralités – 1.3. La détection de rayons X/Gamma

teurs à silicium ou Silicon Photomultiplier (SiPM) [C OVA et al. 1996a] est nécessaire
lorsque l’application requiert de distinguer des rayons gamma.

1.3.2.4.1. Les tubes photomultiplicateurs

Ces photodétecteurs ont été les premiers développés. Les photons de faible éner-
gie interagissent dans une photocathode déposée à l’intérieur d’un tube à vide. Ce
matériau libère un électron appelé photoélectron lors de l’interaction par effet pho-
toélectrique d’un photon de lumière visible. Ce phénomène n’est pas certain et est
étroitement corrélé à l’efficacité quantique de la photocathode, qui est en moyenne de
20%. Derrière la photocathode, une succession de dynodes alimentées à des tensions
de plus en plus élevés au fur et à mesure que l’on s’éloigne de la photocathode sont
disposées à l’intérieur du tube à vide. Ainsi, un gradient de champ électrique est créé,
qui permet d’accélérer les électrons libres. Lors de chaque rencontre d’un électron
avec une dynode, ce dernier arrache une nouvelle quantité d’électrons à la dynode, qui
sont accélérés vers la dynode suivante. Lorsque l’ensemble des électrons atteignent
l’anode, leur nombre a été multiplié par un facteur de l’ordre de 106 (Figure 1.13)
constituant le gain du PMT.

F IGURE 1.13. – Schéma d’un PMT. Source : Philippe Després, Wikipédia. La tension
d’alimentation des PMT est souvent supérieure à 1 kV.

Aussi, un champ magnétique produit par exemple par l’aimant d’un Imageur par
Résonance Magnétique (IRM), peut perturber de manière rédhibitoire le fonction-
nement d’un PMT en modifiant les trajectoires et le temps de transit des électrons.
Un PMT est donc sensible aux champs magnétiques et sa tension de fonctionnement
le rend difficilement transportable. La résolution temporelle au photon unique de
faible énergie ou Single Photon Time Resolution (SPTR) d’un PMT est généralement
inférieure à 0.2 ns varie fortement avec sa longueur.
Basé sur le même principe que les PMT, les tubes photomultiplicateurs à galettes de
micro-canaux ou Microchannel Plate-Photomultiplier Tube (MCP-PMT) développés
depuis un dizaine d’années permettent de par leur faible épaisseur et donc d’un temps

21
1. Généralités – 1.3. La détection de rayons X/Gamma

de transit réduit des électrons une SPTR de l’ordre de 10 ps ainsi qu’une meilleure
tolérance aux champs magnétiques. Leur sensibilité est,quant à elle, reste similaire à
celle d’un PMT [P HOTONICS 2006] (20%) et leur gain moyen est de l’ordre de 105 .

1.3.2.4.2. Les photomultiplicateurs à silicium

Ces détecteurs permettent un gain aussi élevé que pour un PMT et sont à peine
plus récents que les MCP-PMT. Ils sont composés d’un ajustement de jonctions PN
fonctionnants en mode Geiger. Une avalanche est donc créée pour chaque détection
d’un photon optique. Les SiPM étant de faible épaisseur (inférieure à 50 µm), la SPTR
du détecteur peut atteindre 50 ps [A CERBI ; G UNDACKER 2019] et ils sont pratiquement
insensible aux champs magnétiques. Leur tension d’alimentation dépasse rarement
les 100 V et offre donc une meilleure portabilité que les PMT, tandis que leur efficacité
quantique peut atteindre les 50% [A CERBI ; G UNDACKER 2019]. Il existe deux sous
classes de SiPM : Les SiPM analogiques (aSiPM), qui transmettent un signal nécessitant
d’être analysé (e.g. numérisé) et les SiPM digitaux (dSiPM), qui transmettent une
information numérisée (t , E ). Le principe de fonctionnement des SiPM sera détaillé
en seconde partie de ce manuscrit, car ils ont été choisis pour le projet Temporal.

1.3.2.4.3. Résumé concernant les photodétecteurs

Dans l’évolution historique des photodétecteurs, deux axes d’amélioration majeurs


sont à noter. La résolution temporel et l’efficacité de détection. Bien que l’efficacité
influe sur la résolution énergétique, la volonté première est d’augmenter le gain. Ceci,
afin de collecter au mieux les tout premiers photons et d’améliorer la résolution
temporelle sur la détection du photon gamma. Les SiPMs et les MCP-PMTs étant des
technologies récentes qui suppléait les PMs, il existe encore peu de recul face à celles-
ci. Il reste donc difficile de savoir laquelle des deux technologies émergera comme
un meilleur atout pour la résolution temporelle en détection gamma. La technologie
SiPM reste plus avancé en termes de développement et émerge en industrie.

1.3.3. En conclusion
On remarquera que pour chaque type de détecteur, les performances sur t , E , (x, y, z)
ou en terme d’efficacité quantique et de temps mort varient en fonction de leur
principe de fonctionnement, de leur géométrie et de leur tension d’alimentation. En
Table 1.2, nous tentons de résumer ces performances pour chaque type de détecteur.
Les détecteurs à conversion directe utilisant des semi-conducteurs et ceux à conver-
sion indirecte basés sur la fluorescence couplés à des SiPMs sont ceux qui permettent
un meilleur compromis entre chacune des performances. L’efficacité des détecteurs
gazeux est, elle, limitante. Concernant les semi-conducteurs à piégeage de charges
ou les détecteurs à conversion indirecte à mémoire, la perte d’information propre à
chaque rayon gamma permet uniquement d’effectuer des mesures de persistance. On

22
1. Généralités – 1.4. Du détecteur vers l’imageur : la collimation

Résolution Gazeux Semi- Semi- Conversion Fluorescent


\Détecteur conducteur conducteur directe à
à mémoire mémoire
Temporelle Nano- Nano- N/A N/A Centaine
secondes secondes de picose-
condes
En éner- Jusqu’à Jusqu’à 0.5 Jusqu’à 0.5 Jusqu’à 4 Jusqu’à 4
gie (% à 8.9% à
511 keV) 5.9 keV
Spatiale Millimètre Micromètre Micromètre Micromètre Micromètre
Comptage Oui Oui Non Non Oui
de pho-
tons ?
Sensibilité Faible Raisonnable Raisonnable Forte Forte
en dessous en dessous
de 100 keV de 100 keV

Tableau 1.2. – Résumé des performances en fonction du type de détecteur

pourra donc conclure que pour la détection individuelle de rayons gamma, il est pré-
férable d’opter pour un cristal scintillant si l’on veut privilégier une bonne résolution
temporelle et une bonne efficacité de détection, et qu’il est préférable d’opter pour
un semi-conducteur si l’on souhaite privilégier une bonne résolution spatiale et une
bonne résolution en énergie.

1.4. Du détecteur vers l’imageur : la collimation


Bien qu’un module de détection de rayons gamma est capable d’estimer une multi-
tude de paramètres, cette information ne suffit pour estimer la direction des photons
incidents et donc de la position des sources radioactives. Pour ajouter un a priori sur la
direction des photons détectés, on effectue une collimation. On peut soit restreindre
la détection à certains angles d’incidence des rayons gamma par une collimation
dite géométrique, soit utiliser l’information du parcours du rayon gamma dans le
détecteur et/ou des particules secondaires (électrons) afin de localiser la source du
rayonnement. Cette collimation est alors dite électronique. Nous allons parcourir les
deux méthodes de collimation afin d’en lister les avantages et les inconvénients.

1.4.1. La collimation géométrique


On utilise un métal lourd (généralement du plomb ou du tungstène) afin d’arrêter
au maximum les rayons gamma provenant de diverses directions et de sélectionner la
direction d’incidence de ces derniers. La méthode la plus intuitive est de sélectionner

23
1. Généralités – 1.4. Du détecteur vers l’imageur : la collimation

les photons d’incidence normale (perpendiculaire à la face d’entrée du détecteur).


Dans cette configuration, seules les sources face au détecteur peuvent être visualisées.
C’est le principe de fonctionnement des caméras d’Anger utilisées en imagerie médi-
cale [D U ; Z AIDI 2019]. En démantèlement nucléaire, il est essentiel d’avoir une vision
plus large. Dans ce sens, un détecteur dont le collimateur et un tube de plomb au
fond duquel on retrouve un détecteur a été développé. Ainsi, bien que celui-ci n’est ca-
pable de détecter qu’en face, son balayage permet un champ de vue sur 4π [H UGHES ;
L IGHTFOOT 1996]. En Table 1.3 sont détaillés les performances et caractéristiques
principales de celui-ci.
Une méthode de collimation géométrique permettant d’imager sur un plus grand
angle d’ouverture, sans rotation ou translation du détecteur reprend le principe de la
camera obscura en utilisant un écran opaque aux rayons gamma avec une toute petite
ouverture au centre permettant de laisser passer quelques rayons seulement. Une fois
détecté, on peut déduire l’origine du rayon incident par triangulation à travers le trou
de collimation du collimateur sténopé ou pinhole (Figure 1.14). On peut également
noter qu’un pinhole crée une image inversée de l’activité de la source radioactive sur
le plan du détecteur et que l’efficacité est restreinte par la taille de l’ouverture. Un
imageur basé sur ce principe est présenté dans la Table 1.3.

F IGURE 1.14. – Principe de fonctionnement d’un détecteur utilisant un collimateur


sténopé ou pin hole.

Le nombre de trous sur la plaque opaque disposée en face du détecteur peut être
augmenté afin d’améliorer la sensibilité. On parle alors de collimateur multi-sténopé
ou multi-pinhole. Néanmoins, on atteindra un nombre de trou seuil pour lequel les
images projetées de la source sur le plan du détecteur commenceront à se chevaucher,
rendant ainsi la reconstruction d’image moins intuitive.
Sur ce principe d’ombres projetées, il est possible de complexifier le principe en
imaginant des trous dans l’écran opaque avec des formes ou un arrangement divers.
Ainsi, pour chaque rayon gamma détecté, on peut déduire qu’il provient des lumières
des trous visibles depuis la position de l’interaction sur le plan du détecteur. Ce type

24
1. Généralités – 1.4. Du détecteur vers l’imageur : la collimation

d’imagerie est dit à masque codé (coded aperture imaging). Le masque codé est défini
par son rang, qui désigne le nombre d’éléments (trous ou pleins) par dimension d’es-
pace : un motif de rang 20 est donc une matrice de 20 × 20 éléments. La Figure 1.15
présente une caméra à masque codé, le résultat des mesures en termes de distribution
des rayons gamma détectés sur la surface de détection, et l’image de l’activité recons-
truite pour une source placée en face de l’imageur GAMPIX [G MAR et al. 2011]. On peut
considérer que la distribution des photons arrivant sur le détecteur est donnée par la
convolution de la distribution d’activité dans l’espace avec la réponse impulsionnelle
du masque codé. Il suffit par conséquent de déconvoluer la distribution observée par
le détecteur de la réponse impulsionnelle du masque pour obtenir une image de la
distribution d’activité.

F IGURE 1.15. – Principe d’imagerie à masque codé : masque codé, distribution de


photons sur le plan du détecteur, image de l’activité reconstruite et
superposition avec une photographie de la scène imagée.

1.4.1.1. Avantages et inconvénients de la collimation géométrique


La collimation géométrique est simple à réaliser. Ce type d’imageur permet facile-
ment de déduire la distribution d’activité. Aussi, n’importe quel type de détecteur peut
être placé derrière le collimateur tout en garantissant une bonne résolution angulaire
(capacité à distinguer deux sources séparées par une distance angulaire vue depuis le
détecteur) à condition que la résolution spatiale de celui-ci soit meilleure que la taille
de grain du masque codé ou du pinhole. Ainsi, on peut détecter des rayons de faible
énergie (inférieur à 100 keV) en utilisant un détecteur sensible à ceux-ci. Enfin, le
coût de production de ce type d’imageur est faible car peu complexe. On pourra noter
que les détecteurs à conversion indirecte à mémoire ou que les semi-conducteurs à
piégeage de charges peuvent être utilisés pour cette forme de collimation, car l’infor-
mation propre à chacun des photons n’est pas importante.
Afin d’empêcher au maximum la détection de photons qui ne passent pas par les
directions prédéfinies par la collimation géométrique, un blindage placé autour du
détecteur avec une épaisseur suffisante est nécessaire. Celui-ci alourdi néanmoins
considérablement l’imageur, qui devient plus difficilement transportable. De plus,
la collimation restreint la direction des photons et diminue donc le champ de vue
de l’imageur. On parvient donc difficilement à couvrir plus de 60° sans effectuer de
rotation du détecteur. Pour finir, la collimation géométrique diminue la sensibilité de

25
1. Généralités – 1.4. Du détecteur vers l’imageur : la collimation

manière très importante. Pour obtenir un détecteur plus léger, il faudrait donc opter
pour une collimation électronique plutôt que géométrique.

Radscan 900 GeGI en configu- iPIX


ration pihole
Type d’imageur Un pixel col- Détecteur en Camera à
limaté en Csl Germanium ultra masques co-
couplé à une pur (90 × 10 mm dés. Détecteur en
photodiode composé de 16 × CZT (14 × 14 ×
16 bandes) 1 mm de 256 ×
256 pixels)
Poids [kg] 25 14 2.5
Sensibilité Détection pos- 17.2 135.8
au 137Cs sible en dessous
[cpm/(nSv/h)] de 7.4 × 103 Bq à
1 m (ou 0.2 µCi )
Champ de vue 4 π (par rotation) 60° 41.4°–44.8°
Résolution en 9.5 0.3 <2.5
énergie à 662 keV
(%)
Résolution angu- 4° N/A 2.5°– 6
laire
Gamme d’éner- 30–1500 30–662 30 – 3000
gie [keV]
Autonomie [h] portative 2.5–4.5 14

Tableau 1.3. – Comparatif de quelques imageurs à collimation géométrique porposés


pour le démantèlement nucléaire. La résolution angulaire désigne la
capacité à discerner deux point source selon l’angle formé entre eux vu
depuis le détecteur.

1.4.2. La collimation électronique


Les origines possibles d’un photon détecté sont estimées grâce à sont parcourt dans
le détecteur et/ou celui des particules secondaires (électrons).

1.4.2.1. Tomographes par émission de positons


Les premiers imageurs basés sur la collimation électronique sont les tomographes
par émission de positons (TEP). Ce type d’imageur exploite la particularité de la
désintégration +. La détection en coïncidence de paires de photons d’annihilation
électron-positon par un anneau de détection permet de restreindre leur origine aux

26
1. Généralités – 1.4. Du détecteur vers l’imageur : la collimation

tubes de réponse joignant les deux détecteurs participant à la détection en coïnci-


dence. L’équipartition ou rétroprojection du nombre de coïncidences détectées dans
ces tubes de réponse au volume porté par ces tubes donne une image non contrastée
de la distribution de la source radioactive à l’intérieur de l’anneau de détection.
Grâce à des détecteurs très rapides tels que des scintillateurs couplés à des SiPM, la
différence des temps de détection de la paire de photons d’annihilation convoluée à la
résolution temporelle de la coïncidence permet de restreindre encore plus le volume
de rétroprojection (TEP à temps-de-vol ou TOF (time-of-flight)).

1.4.2.2. Trajectographes
A travers l’étude des trajectoires des particules secondaires mises en mouvement
lors de l’interaction du rayon gamma, il est parfois possible d’en déduire sa localisation.
Par exemple, le trajectographe du télescope spatial à rayons gamma Fermi (Fermi
gamma-ray space telescope) est constitué de feuilles de tungstène. Lorsqu’un rayon
gamma de haute énergie (< 20 MeV) impacte ces feuilles, il produit une paire électron-
positon dont la trajectoire est suivie grâce à des détecteurs en silicium (880 000 pixels).
Pour l’effet photoélectrique, il est plus difficile de trouver une utilité à la trajectoire
de l’électron, car elle n’est pas forcément collinaire à celle du photon incident. Elle
s’en approche lorsque l’énergie du rayon gamma augmente, bien que la probabilité
d’avoir un effet photoélectrique diminue.

1.4.2.3. Camera Compton


Ce principe de la caméra Compton est basé sur la détection en coïncidence de
couples d’événements correspondant à l’interaction d’un rayon gamma par effet
Compton, puis l’absorption totale du photon diffusé. L’information des deux positions
d’interaction et de leurs énergies déposées permet de déterminer un cône d’incidences
possibles pour le rayon gamma [T ODD et al. 1974]. Ainsi, il est possible de localiser
les sources radioactives à l’origine de l’émission de ces rayons gamma, qui se situent
à l’intersection des cônes. Pour beaucoup de prototypes, les modules de détection
mesurant l’effet Compton et ceux mesurant l’absorption sont dissociés. Ces deux
modules sont respectivement appelés le diffuseur et l’absorbeur. Pour les prototypes
à champ de vue sur 4 cette distinction n’est pas faite.
Certains prototypes tels que le télescope MEGA (Medium Energy Gamma-ray As-
tronomy) permettent aussi de suivre le parcours de l’électron mis en mouvement par
effet Compton et ainsi de réduire les origines possible estimés à une portion du cône
Compton.

1.4.2.4. Avantages et inconvénients la collimation électronique


Le principal avantage de la collimation électronique est a priori un gain en sen-
sibilité. M. Fontana et al. ont montré qu’à taille égale, une caméra Compton était
nettement plus sensible qu’une caméra d’Anger [F ONTANA et al. 2017]. Néanmoins, la

27
1. Généralités – 1.5. État de l’art de l’imagerie Compton

résolution spatiale d’une caméra Compton est inférieure à celle d’une caméra d’Anger.
C’est-à-dire que si le temps d’acquisition tendait vers l’infini, l’image obtenue par la
caméra d’Anger serait mieux résolue.
Dans certaines configurations, un trajectographe ou une caméra Compton peuvent
avoir un champ de vue de 4π stéradians. Concernant les détecteurs TEP, leur utilisation
est limitée au cas particulier de la désintégration par la voie β+ et seul une source
placée à l’intérieur de l’anneau peut être imagée.
De plus, une excellente résolution temporelle et un faible temps mort sont impor-
tants pour un imageur basé sur la collimation électronique. En effet, pour la caméra
Compton, c’est grâce à la proximité des temps de détection que l’on peut associer
deux mesures et considérer qu’elles sont liées à un dépôt d’énergie d’un même rayon
gamma. Si un trop grand nombre d’interactions sont détectées dans un laps de temps
inferieur à la résolution temporelle du détecteur, il sera alors impossible d’établir une
corrélation entre elles. Un bon exemple est la caméra Compton développée par la col-
laboration CLaRyS [K RIMMER et al. 2015] pour l’imagerie des gammas prompts émis
lors du dépôt d’énergie de protons traversant un patient : l’intervalle de temps entre
chaque interaction dans le détecteur pendant le traitement est nettement supérieur à
son temps mort et nécessite de recourir à une intensité réduite du faisceau de protons
pour obtenir une image.
Il est par ailleurs important de souligner que la mise en œuvre d’un imageur basé sur
la collimation électronique est plus complexe que pour l’utilisation de la collimation
géométrique. En particulier, pour ce qui concerne l’analyse des données basées sur la
cinématique de l’interaction Compton ou de la création de paires , ainsi que pour la
mise en place d’algorithmes de reconstruction d’images. Pour pouvoir effectuer une
imagerie Compton avec des énergies inferieures à 100 keV, les contraintes technolo-
giques sont élevées et les images de moindre qualité du fait de la grande incertitude
sur le calcul de l’angle Compton. Enfin, la physique oblige les trajectographes destinés
à la création de paires à être sensibles uniquement à partir de 1.022 MeV.

1.4.3. Résumé
On peut conclure qu’il existe une infinité d’agencement de détecteurs couplés à
un ou plusieurs types de collimation. Le choix doit donc être motivé par la finalité
de l’application. Pour le démantèlement nucléaire, la nécessité d’une bonne sensibi-
lité jusqu’à 2 MeV et d’un grand champ de vue justifie le recours à une collimation
électronique de type caméra Compton.

1.5. État de l’art de l’imagerie Compton


Les principales caractéristiques d’une caméra Compton sont l’efficacité de détection
et la résolution angulaire. Beaucoup de facteurs sont à prendre en compte dans le
choix du ou des types de détecteur et dans leur agencement afin d’optimiser les

28
1. Généralités – 1.5. État de l’art de l’imagerie Compton

deux caractéristiques citées précédemment. Avant d’introduire le design de la caméra


Compton Temporal, nous allons d’abord explorer différents prototypes existants et
étudier l’évolution technique de ce type d’imageur à travers depuis les débuts avec
l’objectif de comprendre les points clés permettant d’améliorer la sensibilité et la
résolution angulaire du dispositif.
Proposée pour la première fois au début des années 70 comme un concurrent po-
tentiel à la caméra d’Anger [T ODD et al. 1974], la caméra Compton a cependant trouvé
sa première application dans le domaine spatial. La mise en œuvre d’un imageur de
ce type s’avérait en fait encore difficile. La résolution angulaire étant très mauvaise, le
principe d’imagerie Compton était encore utilisé uniquement pour la spectrométrie
en 1974 [S CHÖNFELDER ; L ICHTI 1974]. Le premier prototype expérimental développé
pour une application médicale est apparu en 1977 [E VERETT et al. 1977]. Ce dernier
était basé sur un agencement de cristaux de silicium et n’a servi que de démonstra-
teur, tandis qu’au même moment, le télescope COMPTEL était développé puis lancé
en orbite en 1991 [S CHOENFELDER et al. 1993]. Composé de matériaux fluorescents
couplés à des PMT, il a permis alors d’effectuer la cartographie spatiale des rayons
gamma de 1 à 20 MeV la plus élaborée à l’époque. On pourra noter que les détecteurs
étant spécialement mal résolus, le diffuseur et l’absorbeur étaient très éloignées.
Dans la continuité du télescope COMPTEL, le développement du télescope MEGA
a démarré en 2002. Cet imageur est basé sur un agencement de couches de silicium
permettant de suivre le parcours des électrons Compton entourés par un calorimètre
en CsI jouant le rôle d’absorbeur. Ce nouveau prototype est notamment plus sensible
que la caméra du télescope COMPTEL et permet d’obtenir une meilleure résolution
angulaire. Depuis lors, d’autres prototypes ont été construits pour le domaine spatial
[S CHINDLER et al. 1997][B ANDSTRA et al. 2011][TATISCHEFF et al. 2016] avec pour
objectif principal d’améliorer la sensibilité aux gammas de haute énergie. Le télescope
ASTROGAM était ainsi sensible entre 1 MeV et 100 MeV.
Pendant que le télescope COMPTEL était en orbite, malgré le développement de
quelques autres prototypes pour l’imagerie médicale comme la caméra développée
par Singh et al en 1983 constituée d’un imageur pour des sources de 99mTc [S INGH
et al. 1983], aucun ne trouve sa place en routine clinique.
En imagerie de contamination radioactive dans le domaine de la radioprotection, le
prérequis principal est la capacité d’imager rapidement une très grande surface. La
caméra Compton y a donc vite trouvé son utilité. L’équipe de Z. He et al aux Etats-Unis
[X U 2006] a commencé à travailler sur le sujet depuis la fin des années 90. Leurs
détecteurs sont commercialisés sous le nom de Polaris. Ils détiennent une grande
expertise dans l’imagerie 4π grâce à leur prototype cubique et segmenté en tellurure
de cadmium (CdTe) sensible à des énergies entre 100 keV et 2 MeV.
Vers l’an 2000, un groupe de recherche de l’Institut RIKEN au Japon a décidé d’utili-
ser un détecteur développé en 1991 constitué de cristaux de germanium pour assem-
bler une petite caméra Compton dédiée à l’imagerie du petit animal [A MBE et al. 1991].
En 2007, elle publie la première image in vivo de de la distribution d’un radiotraceur
dans une souris [M OTOMURA et al. 2007].

29
1. Généralités – 1.5. État de l’art de l’imagerie Compton

Vers 2005, l’intérêt de la caméra Compton pour la vérification du parcours des ha-
drons en routine clinique est posé. Le couplage avec un hodoscope de faisceau devait
permettre d’améliorer la résolution angulaire. En France, la collaboration CLaRyS
avait pour objectif de développer un tel prototype avec un assemblage d’une grande
similarité avec celui du télescope MEGA [R ICHARD et al. 2009]. La caméra devant être
sensible aux hautes énergies et aussi hautement résolue, son diffuseur était constitué
bandes de silicium et son absorbeur d’épais blocs de BGO récupérés d’une caméra
TEP. En effet, le silicium permet de mesurer de faibles énergies correspondant à de
petits angles de diffusion Compton et la superposition de plusieurs couches permet
d’augmenter la sensibilité du détecteur.
En 2010, la possibilité d’utiliser la caméra en CdTe pour le suivi du dépôt de dose en
hadronthérapie était étudié par l’équipe de Z. He [P ETERSON et al. 2010].
La même année, un groupe de chercheurs à l’université de Kyoto publie des images
de la glande thyroïdienne d’une souris par scintigraphie Compton. L’absorbeur était
composé d’un cristal de bromure de lanthane (LaBr3 ) et le diffuseur d’une chambre à
projection temporelle ou TPC (time projection chamber) de 10 × 10 × 10 cm3 permet-
tant aux électrons Compton de faible énergie de parcourir une distance suffisante pour
déterminer leur trajectoire [K ABUKI et al. 2010]. Mais une acquisition de 16 heures
aura été nécessaire pour obtenir une telle image [H ATSUKAWA et al. 2018].
En 2011, l’accident nucléaire de Fukushima ayant provoqué une dispersion im-
portante de radioactivité, les laboratoires de recherche japonais se sont penchés sur
l’imagerie Compton afin de trouver un moyen efficace de cartographier les contami-
nations radioactives. En outre, pour plusieurs pays, le démantèlement d’installations
nucléaires devenues obsolètes et le contrôle des fûts de déchets radioactifs produits
par l’industrie ou la médecine nucléaire ont amplifié l’intérêt pour le développement
d’imageurs Compton.
Un prototype de caméra basé sur des détecteurs constitués de grenats de gadolinium-
aluminium-gallium GAGG (gadolinium aluminium gallium garnet) embarqués sur
un hélicoptère a été développé pour cartographier la ville de Fukushima [J IANG et al.
2014], tandis que d’autres équipes de recherche travaillaient également sur le dévelop-
pement d’autres prototypes comme l’ASTROCAM basée sur un détecteur en Si/CdTe
[TAKEDA et al. 2015] et dont la faisabilité avait été évoquée depuis 2007 [TAKEDA et
al. 2007]. Ces mêmes laboratoires ont ensuite exploré différentes dispositions géo-
métriques pour l’imagerie Compton tout en gardant les mêmes matériaux utilisés
auparavant. Les trois axes principaux de leurs recherches devinrent la vérification du
parcours des hadrons, la scintigraphie du petit animal et le démantèlement nucléaire.
Vers 2015, un groupe de recherche de l’université de Valencia propose un nouveau
prototype pour l’imagerie des gammas prompts en hadronthérapie basé sur des
cristaux monolithiques de LaBr3 couplés à des dSiPM [L LOSÁ ; OTHERS . 2013]. En 2017,
un groupe de recherche Allemand [R OHLING et al. 2017] du Centre OncoRay–National
for Radiation Research in Oncology au Helmholtz-Zentrum Dresden–Rossendorf
(HZDR) a proposé un prototype de caméra avec un diffuseur en tellurure de zinc-
cadmium (CZT) et un absorbeur en LaBr3 .

30
1. Généralités – 1.5. État de l’art de l’imagerie Compton

On remarque que plusieurs laboratoires se sont lancés dans l’imagerie Compton à


partir de 2010. En outre, il est moins coûteux de concevoir un petit module Compton
plutôt que de développer un nouveau prototype d’imagerie de transmission X ou un
gros détecteur. De plus, de nouveaux résultats peuvent être obtenus plus rapidement
étant donné le peu d’études effectuées sur ce type d’imagerie. L’avènement des SiPM
sur le marché a permis de miniaturiser les détecteurs à base de matériaux fluorescents
et d’améliorer la résolution temporelle, qui constitue le point faible des détecteurs
semi-conducteurs. L’apparition de cristaux scintillants avec une résolution en énergie
intrinsèque proche de 4% à 511 keV a par ailleurs rendu leur utilisation possible en
tant que diffuseur.
Parce que le nombre de prototypes de caméras Compton explose depuis 2010, il
serait fastidieux de tous les répertorier. Rien qu’en France, on compte plus de trois
imageurs développés [K RIMMER et al. 2015][M. Z. H MISSI et al. 2018],[T URECEK et al.
2018]. La Table 1.4 présente les caractéristiques de quelques prototypes développés
pour le démantèlement nucléaire que l’on pourra confronter aux spécifications de la
caméra Compton Temporal.

Hemi GeGI Polaris-H


Type d’imageur Deux plans pixéli- Détecteur en Cube pixélisé en
sés en CZT Germanium ultra CZT de 20 x 20 x
pur (90 × 10 mm 15 mm
composé de 16 ×
16 bandes)
Poids [kg] 4.5 6.8 3.3
−4
Sensibilité intrin- 5 − 7 × 10 10µCi à 1 mètre 2×10−2
137
sèque Cs (3.3 µR/h, 33
nSv/h)
Champ de vue 4π 4π 4π
Résolution en 3.7 0.3 1
énergie à 662 keV
(%)
Résolution angu- 7-9° 6° 20°
laire
Gamme d’éner- 250–3000 140–3000 250 – 8000
gie [keV]

Tableau 1.4. – Comparatif de quelques caméras Compton pour le démantèlement


nucléaire. La résolution angulaire désigne la capacité à discerner deux
point source selon l’angle formé entre eux vu depuis le détecteur.

Les première images Compton de scintigraphie humaine sont publiées en 2019


[N AKANO et al. 2020] grâce à une caméra développée par l’institut NIRS-QST dont
quelques collaborateurs avaient déjà travaillé sur le projet ASTROCAM. 30 MBq de

31
1. Généralités – 1.6. Le Prototype Temporal

99mTc et 150 MBq de 18F ont été injectés à un patient. La caméra était placée à 30
cm du foie et une acquisition de 35 min a été faite pour reconstruire une image de
chacun des radiotraceurs. Bien que le foie et les reins soient visibles, il a été noté que
la caméra Compton fournissait des images de moins bonne qualité qu’une caméra
d’Anger ou un qu’une caméra TEP.
A ce jour, aucune caméra Compton pour la scintigraphie ou le monitoring en ra-
diothérapie n’est donc opérationnelle en routine clinique. La principale raison est
la complexité de la mise en œuvre d’une surface de détection aussi grande que celle
d’une caméra d’Anger. La collimation électronique représente un vrai défi lorsque
l’activité des sources devient importante mais nécessaire à un examen clinique de
durée raisonnable. De plus, les avancées technologiques sont plus facilement transpo-
sables à l’amélioration des caméras d’Anger, qui sont conceptuellement plus simples
et restent d’un point de vue industriel moins risquée à court terme.
Bien que la plupart des détecteur récemment développés sont de plus en plus
compacts et qu’une certaine course à la performance est ressentie, quelques zones
d’ombre théoriques persistent quant à la mise en place de la collimation électronique
et la reconstruction d’image : considérant une certaine géométrie et une certaine
performance spectrogoniotemporelle (E , x, y, z, t ) et en terme de temps mort, com-
ment les coïncidences doivent-elles être gérées et comment être certain lorsqu’on
mesure un couple d’interactions, qu’elle corresponde à une diffusion Compton vers
l’avant ? Sinon, comment propager cette erreur d’attribution ? La projection directe
des cônes Compton fournissant une image bruitée, des algorithmes itératifs basés
sur la maximisation de la vraisemblance sont le plus souvent utilisés. Dans ce cas de
figure, comment les incertitudes doivent-elles être propagées sur le cône Compton ?
L’étude de la caméra Compton Temporal sera l’occasion d’essayer de répondre à ces
questions.

1.6. Le Prototype Temporal


En 2015, Alain Iltis et Hichem Snoussi ont publié un article sur l’apport potentiel
des SiPMs pour l’estimation des positions d’interactions dans un cristal monolithique
grâce à leur performance temporelle [I LTIS ; S NOUSSI 2015]. Il est montré que s’il est
possible de distinguer les photons de scintillation collectés directement de ceux qui
ont été réfléchis par les parois du cristal en se limitant aux photons détectés pendant la
première nanoseconde de scintillation, ce qui permettrait d’atteindre une résolution
spatiale millimétrique et de fournir une information sur la profondeur d’interaction,
qui est corrélée à la taille de la distribution spatiale des photons détectés sans réflexion
interne sur la face de sortie. Aussi, l’existence de cristaux scintillants comme le LaBr3
ou le bromure de cérium (CeBr3 ) avec des résolutions en énergies proches de 4% à
511 keV devraient permettre de se substituer à un diffuseur en semi-conducteur tout
en garantissant une meilleure sensibilité. Une seule technologie serait alors mise à
contribution qui rendrait la production d’une caméra Compton moins coûteuse et

32
1. Généralités – 1.6. Le Prototype Temporal

plus facile. En 2016, la startup Damavan Imaging, en collaboration avec le Centre de


Physique des Particules de Marseille, la startup Weeroc, l’Université Technologique
de Troyes et Mirion Techologies ont obtenu un financement de l’ANDRA, suite à un
appel à projet de l’ANR pour le programme d’investissement d’avenir (PIA) [Imageur
spectrométrique temporel pour le démentèlement des équipements nucléaires funded
by the ANDRA/PIA under the grant No. RTSCNADAA160019 2015].
La caméra Compton sera composée d’un absorbeur et d’un diffuseur en CeBr3
couplés à des aSiPM. Contrairement aux dSiPMs qui prétraitent le signal et donnent
une information sur le moment de déclenchement et la charge, les aSiPM devraient
permettre d’observer le signal et de visualiser la charge dès l’arrivée des premiers
photons. Néanmoins, les dSiPM étant plus simples à intégrer, ils ont été utilisés pour
construire un premier prototype que l’on a pu caractériser.
Afin de mieux comprendre l’apport des SiPM à l’amélioration des mesures, nous
avons développé un outil de simulation validé par des mesures expérimentales. Pour
permettre de caractériser la caméra Compton, nous avons dé plus développé des
algorithmes de reconstruction d’images. Enfin, pour optimiser le design de la caméra
Comtpon Temporal, nous avons procédé à des simulation Monte Carlo. Ces trois axes
constituent le fil rouge qui va guider la suite de ce manuscrit.

33
2. Reconstruction d’images et
modélisation du prototype
Sommaire
2.1 GATE, un outil de simulation Monte Carlo pour le développement du
prototype . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36
2.2 De la mesure d’un rayon gamma à la déduction des origines possibles 37
2.2.1 Les origines possibles d’un photon gamma lorsque la mesure
Compton est parfaite . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40
2.2.1.1 Définition de l’axe du cône Compton . . . . . . . . . 40
2.2.1.2 Intersection d’un cône avec un plan . . . . . . . . . . 40
2.2.1.3 Échantillonnage homogène d’une ellipse sur un plan 41
2.2.2 Prise en compte des incertitudes de mesure et de l’élargisse-
ment Doppler pour l’estimation des origines possibles du rayon
gamma . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42
2.2.2.1 Prise en compte des incertitudes sur la mesure des
énergies . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43
2.2.2.2 Prise en compte de l’élargissement Doppler sur l’er-
reur d’estimation de l’angle de diffusion Compton . 46
2.2.2.3 Prise en compte des incertitudes sur les positions d’in-
teraction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48
2.2.2.4 Prise en compte de toutes les incertitudes de mesures 49
2.2.2.5 Comparaison entre l’estimation théorique des erreurs
sur le cône Compton et la simulation Monte Carlo . 50
2.2.2.6 Résumé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50
2.2.3 Estimation de la confiance du cône Compton . . . . . . . . . . 51
2.2.3.1 Estimation de la probabilité P (b|A j ) que le rayon gamma
ai interagit dans l’absorbeur avant d’interagir dans le
diffuseur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52
2.2.3.2 Estimation de la certitude que le photon gamma n’a
interagi plusieurs fois dans le diffuseur . . . . . . . . 53
2.2.3.3 Résumé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54
2.3 Approches LM-MLEM pour la reconstruction d’images . . . . . . . . . 54
2.3.1 LM-MLEM pour la reconstruction d’images mono-énergétiques 55
2.3.1.1 Probabilité que le couple Compton numéro j généré
dans le bin l aboutisse à la mesure A . . . . . . . . . 56

34
2. Reconstruction d’images et modélisation du prototype –

2.3.1.2 Calcul de la sensibilité de la caméra pour le bin l . . 56


2.3.2 Implémentation de LM-MLEM pour la reconstruction d’images
poli-énergétiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57
2.3.2.1 Validation de l’algorithme PE-LM-MLEM et compa-
raison avec LM-MLEM . . . . . . . . . . . . . . . . . . 58
2.3.3 Incorporation de la certitude sur le cône Compton dans LM-
MLEM . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 62
2.3.3.1 Validation de la nouvelle implémentation LM-MLEM 63
2.3.3.2 Reconstruction LM-MLEM avec des mesures pour
lesquelles la diffusion dans le diffuseur est certaine . 66
2.3.3.3 Aparté sur la l’estimation de la sensibilité S l . . . . . 67
2.3.4 Résumé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 67
2.4 Optimisation géométrique du prototype Temporal par l’étude de simu-
lations Monte-Carlo . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 68
2.4.1 Étude la de la résolution angulaire . . . . . . . . . . . . . . . . . 69
2.4.1.1 Résolution angulaire en fonction de la distance entre
les faces avant du diffuseur et de l’absorbeur . . . . . 69
2.4.1.2 Impact de la rétrodiffusion sur la résolution angulaire 70
2.4.1.3 Étude de prédominance des incertitudes de mesure
sur la résolution angulaire . . . . . . . . . . . . . . . . 71
2.4.2 Étude de la sensibilité de la caméra en fonction de l’épaisseur
du diffuseur (e 1 ) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 72
2.4.3 Résumé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 73
2.5 Caractérisation du prototype Temporal . . . . . . . . . . . . . . . . . . 74
2.5.1 Étude de spectres mesurés par la caméra Compton . . . . . . . 75
2.5.1.1 Étude des spectres en coïncidence du diffuseur et de
l’absorbeur et interprétation à l’aide de simulations
Monte-Carlo . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 77
2.5.2 Étude de la sensibilité de la caméra Compton . . . . . . . . . . 78
2.5.3 Mesure de la résolution angulaire . . . . . . . . . . . . . . . . . 80
2.5.4 Reconstruction d’images avec les donnés du prototype . . . . 81
2.5.4.1 Reconstruction de 5 points sources à 35 cm . . . . . 81
2.5.4.2 Reconstruction stéréoscopique de sources de 18 F . . 83
2.5.5 Résumé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 84
2.6 Conclusion générale et prospectives . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 85

Avant de construire un premier prototype Compton, il est essentiel, d’étudier les dif-
férentes configurations possibles. Le moyen le moins coûteux pour cela est d’effectuer
des simulations. Afin d’étudier l’impact de la géométrie de la caméra sur l’image, il est
aussi nécessaire de développer un algorithme de reconstruction d’image, qui pourra
aussi être utilisé pour la reconstruction d’images à partir de données obtenues avec le
premier prototype Temporal. Ce chapitre s’organisera donc de la manière suivante : un

35
2. Reconstruction d’images et modélisation du prototype – 2.1. GATE, un outil de
simulation Monte Carlo pour le développement du prototype

outil de simulation en Monte Carlo sera introduit, les algorithmes de reconstruction


développés seront détaillés, une étude d’optimisation géométrique sera présentée, et
enfin, le prototype Temporal sera caractérisé.

2.1. GATE, un outil de simulation Monte Carlo pour


le développement du prototype
Apparu en 2004 J AN et al. 2011 J AN et al. 2004, GATE est un outil informatique open-
source pour la simulation, développé et maintenu par la collaboration internationale
OpenGATE, dans le but de pouvoir simuler des appareils complets d’imagerie mé-
dicale ou appliqués à la radiothérapie tel qu’un TEP (Tomographe par Émission de
Positrons), une caméra d’Anger, un scanner ou encore un accélérateur linéaire. Grâce
à la lecture de fichiers instanciés contenant des macros, GATE génère l’environnement
à simuler sur la plateforme Geant4. Ce logiciel a d’abord été développé pour la simu-
lation des expériences au CERN qui relèvent de la physique des hautes énergies. Les
constantes améliorations apportées ont notamment permis ensuite d’utiliser le logi-
ciel pour la physique des basses énergies. La méthode Monte Carlo qui y est appliquée
vise à simuler des processus stochastiques (tel que l’effet photo-électrique ou l’effet
Compton pour les rayons gamma) en utilisant des générateurs pseudo-aléatoires.
Dans GATE, plusieurs systèmes d’imagerie sont prédéfinis tels que le TEP ou la
caméra d’Anger. La fonctionnalité « digitizer » de GATE permet de transformer les
interactions simulées par Geant4 dans le détecteur en mesures (appelées aussi im-
pulsions ou pulses en anglais). Après validation du modèle par comparaison avec des
mesures, GATE permet d’estimer les résultats qui seraient obtenus en réalité par un
détecteur considérant les performances évoquées en introduction du Chapitre 1. Dans
le cas où le système d’imagerie n’est pas défini dans GATE, il est possible d’en créer
un spécifiquement sous le nom d’« Optical system ». Récemment, le module Camera
Compton a été ajouté et permet l’obtention de coïncidences en sortie de simulation
tout en intégrant les notions de performance.
La construction du détecteur MEGA avait elle aussi permis le développement d’un
outil de simulation spécialisée aux caméras Compton qui s’appuie sur Geant4 pour
la physique A. et al. 2006. Ce dernier propose de nombreux outils robustes d’analyse
et de gestion des résultats de simulation dont l’application de bruits, l’étude de la
sensibilité, de la résolution angulaire ou encore des outils de reconstruction d’images.
Pour l’étude de la caméra Temporal, nous avons créé un système d’imagerie "Optical
system" composé de deux parallélépipèdes rectangles placés l’un en face de l’autre.
Le premier, qui jouera le rôle de diffuseur, est disposé dans le repère orthonormé
(x,y,z) tel que sa surface est centrée en (0,0,0) et que sa profondeur évolue vers (0,0,-z).
L’absorbeur est lui aussi centré en (x,y) = (0,0) placé en arrière du diffuseur (Figure 2.1).
Ces deux parallélépipèdes représentent uniquement les cristaux monolithiques de
CeBr3 . Les interactions des rayons gamma simulées par Geant4 dans ces deux blocs
sont enregistrées sous forme d’une liste d’évènements (ou « Hits ») dans un fichier au

36
2. Reconstruction d’images et modélisation du prototype – 2.2. De la mesure d’un
rayon gamma à la déduction des origines possibles

format Root B RUN ; R ADEMAKERS 1997. L’ensemble des informations disponibles dans
ce fichier est détaillé via le wiki de la collaboration OpenGATE dans la partie Data
Outpout GATE Users Guide 2018.

F IGURE 2.1. – Visualisation de la caméra Compton simulée dans GATE grâce à l’outil
OpenGL. Le diffuseur apparaît en jaune et l’absorbeur en bleu

L’ensemble des évènements est ensuite traité grâce à un code écrit en langage
Python afin d’éventuellement ajouter des incertitudes sur les mesures et de détecter
les couples Compton, qui seront considérés dans la suite du manuscrit comme les
mesures permettant de déduire les incidences possibles d’un rayon gamma mesuré.
Ils sont composés d’une mesure dans le diffuseur (E 1 ,t 1 , r 1 (x 1 ,y 1 ,z 1 )) et d’une mesure
dans l’absorbeur (E 2 ,t 2 , r 2 (x 2 ,y 2 ,z 2 )). Ces mesures sont donc exploitées pour obtenir
une image.

2.2. De la mesure d’un rayon gamma à la déduction


des origines possibles
Une mesure est dite parfaite lorsque le rayon gamma a interagi par effet Compton
dans le diffuseur avec p z = 0, puis par effet photoélectrique dans l’absorbeur. Le cône
correspondant au couple Compton (E 1 ,t 1 , r 1 ),(E 2 ,t 2 , r 2 ) peut être représenté par son
origine (r 1 ), sa direction angulaire et son angle d’ouverture. Son origine correspond à
la position d’interaction du rayon gamma par effet Compton. Sa direction angulaire
est celle que forme la droite passant par la position de l’interaction Compton et la
position de l’interaction photo-électrique (Figure 2.2).

37
2. Reconstruction d’images et modélisation du prototype – 2.2. De la mesure d’un
rayon gamma à la déduction des origines possibles

F IGURE 2.2. – Représentation d’un couple Compton et du cône reconstruit. e 1 est


l’épaisseur du diffuseur, e 2 celle de l’absorbeur et d la distance entre les
deux faces avant

En considérant le vecteur (0, 0, z) comme normal à la caméra, alors θ est la colatitude,


ϕ est la longitude et ϕ = 0 lorsque le projeté de l’axe du cône sur le plan (x, y) est l’axe
x. α représente l’angle d’ouverture du cône obtenu par Eq. 2.1 où m e c 2 est l’énergie
de masse au repos d’un électron :

E1 me c 2
µ ¶
α = arccos 1 − × (2.1)
E1 + E2 E2
La fonction arccos étant définie dans l’intervalle [−1, 1] ainsi que les sources à imager
étant face à la caméra (ceci impliquant que les rayons gamma traversent le détecteur
via le diffuseur), E 1 et E 2 doivent vérifier :

m e c 2 (E 1 +E 2 )
(
2(E 1 +E 2 )+m e c 2
≤ E2
2(E 1 +E 2 ) (2.2)
0 ≤ E1 ≤ 2(E 1 +E 2 )+m e c 2

On remarquera que si l’énergie initiale du gamma (E ) est connue, alors on peut


remplacer (E 1 +E 2 ) par E :

me c 2 E
(
2E +m e c 2
≤ E2 ≤ E
2E
0 ≤ E1 ≤ 2E +m e c 2

Dans le cas où ces conditions ne sont pas vérifiées, cela signifie que le photon
gamma n’a pas été mesuré correctement. Toutefois, si ces conditions sont respectées,
cela ne signifie pas pour autant que la mesure est bien celle d’un effet Compton, puis
d’une absorption totale par effet photo-électrique. Par exemple, si le photon interagit
dans le diffuseur avec un faible angle Compton et dépose l’énergie E 1 , puis dans
l’absorbeur avec un grand angle en déposant l’énergie E 2 et finit par s’échapper, alors

38
2. Reconstruction d’images et modélisation du prototype – 2.2. De la mesure d’un
rayon gamma à la déduction des origines possibles

les conditions ci-dessus sont vérifiées bien que E 6= E 1 + E 2 . L’angle Compton calculé
ne correspond donc pas à la réalité. Discernons six types de parcours différents du
rayon gamma :
(a) Le rayon gamma interagit par effet Compton dans le diffuseur puis par effet
photoélectrique dans l’absorbeur.
(b) Le rayon gamma interagit par effet Compton dans l’absorbeur puis interagit au
moins une fois dans le diffuseur et est complètement absorbé.
(c) Le rayon gamma interagit par effet Compton dans le diffuseur puis interagit au
moins une fois dans l’absorbeur sans être complètement absorbé.
(d) Le rayon gamma interagit par effet Compton dans le diffuseur puis interagit plus
d’une fois dans l’absorbeur et est complètement absorbé.
(e) Le rayon gamma interagit plusieurs fois dans le diffuseur puis au moins une fois
dans l’absorbeur.
(f) Le rayon gamma interagit par effet Compton dans l’absorbeur puis interagit au
moins une fois dans le diffuseur et n’est pas complètement absorbé.
(g) Le rayon gamma interagit plus d’une fois dans l’absorbeur avant d’interagir dans
le diffuseur.
Nous considérerons la configuration (g) comme négligeable. Nous représentons les
autres types de parcours en Figure 2.3. Seuls les parcours (a) et (d) permettent une
reconstruction juste des potentiels origines du photon via un cône. Dans la configu-
ration (d), la direction du cône peut être entachée par une erreur supplémentaire en
comparaison à la configuration (a) car la position de la première interaction dans
l’absorbeur et plus difficilement déductible. Enfin, si E est connu par avance, les
configurations (c) et (f) sont aussi négligeables.

F IGURE 2.3. – Quelques parcours possibles d’un rayon gamma dans la caméra Comp-
ton. Chaque nouvelle apparition de flèche suppose une diffusion.
Lorsque le photon s’arrête, c’est un effet photo-électrique. source : Thèse
de Hmissi M.Z. M. H MISSI 2019

39
2. Reconstruction d’images et modélisation du prototype – 2.2. De la mesure d’un
rayon gamma à la déduction des origines possibles

2.2.1. Les origines possibles d’un photon gamma lorsque la


mesure Compton est parfaite
Considérons les cas (a) et (d) et cherchons une expression discrète (pixelisée) du
cône Compton. Cela revient à considérer l’espace en face de la caméra comme voxé-
lisé. Considérons (d x , d y , d z ) les dimensions des voxels. Échantillonner le cône sur
le volume revient à échantillonner la profondeur par plans parallèles au plan (x, y)
espacés de d z .

2.2.1.1. Définition de l’axe du cône Compton


Les angles θ et ϕ peuvent être exprimés grâce aux deux équations suivantes :

z1 − z2
µ ¶
θ = − arctan (2.3)
l
q ¢2
où l = (x 1 − x 2 )2 + y 1 − y 2 et
¡

πh π x1 − x2
i · µ ¶¸
ϕ = − sgn(y 1 −y 2 )+sgn(x 1 −x 2 ) +sgn(y 1 −y 2 )sgn(x 1 −x 2 ) sgn(y 1 −y 2 )−arctan
2 2 y1 − y2
(2.4)
avec sgn(0) = 0.

2.2.1.2. Intersection d’un cône avec un plan


L’équation de l’intersection d’un cône d’axe normal au plan d’équation z = t avec
ce plan peut s’écrire sous la forme suivante :

x 2 + y 2 = z 2 tan2 (α) (2.5)


Pour tout cône d’axe oblique, i.e. avec θ non nul, il faut procéder à une rotation autour
de l’axe x dans le sens horaire inverse pour représenter le cône dans le référentiel
(x, y, z) de la caméra Compton. La matrice de rotation R θ s’écrit alors :
 
1 0 0
R θ = 0 cos(θ) − sin(θ)
0 sin(θ) cos(θ)
L’Eq. 2.5 devient :

x 2 + (y cos(θ) − z sin(θ))2 = (y sin(θ) + z cos(θ))2 tan(α)2 (2.6)


Comme z = t , z est une constante. On peut définir a, b, et c pour réduire l’expression :

40
2. Reconstruction d’images et modélisation du prototype – 2.2. De la mesure d’un
rayon gamma à la déduction des origines possibles

a = (cos2 (θ) − sin2 (θ) tan2 (α))


b = z(2 cos(θ) sin(θ) + 2 cos(θ) sin(θ) tan2 (α))
c = z 2 (sin2 (θ) − cos2 (θ) tan2 (α))
L’Eq. 2.6 devient :

x2 + a y 2 − b y + c = 0 (2.7)
Dans le cas où ϕ est non nul, on procède en plus à une rotation du cône autour de z
grâce à la matrice de rotation R ϕ :

cos¡ ϕ¢ − sin¡ ϕ¢ 0
 ¡ ¢ ¡ ¢ 

R ϕ =  sin ϕ cos ϕ 0
0 0 1
L’Eq. 2.7 devient :

(x cos ϕ − y sin ϕ )2 + a(x sin ϕ + y cos ϕ )2 − b(x sin ϕ + y cos ϕ ) + c


¡ ¢ ¡ ¢ ¡ ¢ ¡ ¢ ¡ ¢ ¡ ¢
(2.8)

L’Eq. 2.8 peut aussi être écrite sous la forme suivante :

x 2 (d 2 + a f 2 ) + y 2 ( f 2 + ad 2 ) + x y(2a f d − 2d f ) − xb f − ybd + c = 0 (2.9)

avec d = cos ϕ et f = sin ϕ .


¡ ¢ ¡ ¢

Finalement, l’Eq. 2.9 devient :


2
Ax 2 + 2B x y +C y + 2D x + 2F y +G = 0
−b f
avec A = d 2 + a f 2 , C = f 2 + ad 2 , B = d f (a − 1), F = −bd
2 , G = c et D = 2 .

Ceci est donc l’équation d’une conique produite par l’intersection d’un cône d’axe
de direction (θ, ϕ) et d’angle d’ouverture α avec un plan à une distance z = t de la
surface d’entrée de la caméra. Si B 2 − 4AC < 0, la conique est une ellipse ou un cercle.

2.2.1.3. Échantillonnage homogène d’une ellipse sur un plan


Exprimer une ellipse en exprimant y en fonction de x produit un dessin non homo-
gène. On utilise alors l’équation paramétrique suivante :

x = a 1 cos¡ η¢
½ ¡ ¢

y = b 1 sin η
où a 1 et b 1 sont les demi-axes de l’ellipse, et η un paramètre azumuthal prenant des
valeurs entre 0 et 2π.

41
2. Reconstruction d’images et modélisation du prototype – 2.2. De la mesure d’un
rayon gamma à la déduction des origines possibles

Un dessin homogène de l’ellipse sur les pixels de l’image est alors obtenu en dis-
crétisant uniformément le paramètre azimutal η et en représentant dans chaque
pixel correspondant la somme des longueurs d’arc d s de l’ellipse interceptant le pixel
calculée pour chaque valeur discrète de η.
q
1 − e 2 cos2 η d η
¡ ¢
d s = a1
q
a 12 −b 12
où e = a1
avec :
v
u 2(AF 2 +C D 2 +GB 2 − 2B DF − ACG)
a1 = t
u
hp i
(B 2 − AC ) (A −C )2 + 4B 2 − (A +C )
v
u 2(AF 2 +C D 2 +GB 2 − 2B DF − ACG)
b1 = t
u
h p i
(B 2 − AC ) − (A −C )2 + 4B 2 − (A +C )

Ceci étant une représentation d’une ellipse centrée en (0, 0) et de demi-axes orientés
selon les axes x et y, il est nécessaire d’effectuer une rotation d’angle µ autour de
l’axe z et une translation par le vecteur (x 0 , y 0 ) afin de placer l’ellipse dans le même
référentiel que celui de la caméra, avec :

π π 1
· · µ ¶¸¸
2B
µ = sgn (A −C ) + sgn (A −C ) + arctan
4 4 2 A −C
et sgn(0) = 0,

CD −BF AF − B D
2
x0 =+ x 1 et y 0 = 2 − y1
B − AC B − AC
où (x 1 ,y 1 ) sont les cordonnées dans le plan (x, y) de l’interaction Compton dans le
diffuseur.

Bien que cette représentation de cône permette un dessin homogène, elle ne permet
pas de prendre en compte les incertitudes de mesure ou le phénomène d’élargisse-
ment Doppler ou Doppler broadening.

2.2.2. Prise en compte des incertitudes de mesure et de


l’élargissement Doppler pour l’estimation des origines
possibles du rayon gamma
Quel que soit l’algorithme de reconstruction d’images utilisé, la vérité de l’image
reconstruite est relative à la vérité des données. De même que l’image est d’autant plus
incertaine que lorsque les données sont indiquées comme telles. L’exercice consiste
donc à fournir les données les plus vraisemblables possibles en estimant le plus
précisément possible leurs incertitudes. Si celles-ci sont surestimées, l’image sera

42
2. Reconstruction d’images et modélisation du prototype – 2.2. De la mesure d’un
rayon gamma à la déduction des origines possibles

floue. Si elles sont sous-estimées, l’image sera fausse. Lorsqu’une donnée est trop
incertaine, la question est de savoir s’il y vraiment un sens à en tenir compte. C’est
pour départ ces constats qui motivent le raisonnement à suivre.

Chacune des erreurs de mesure pour le couple Compton, implique une incertitude
sur le cône déduit. Nous considérons ici uniquement les cas (a) et (d) de la Figure 2.3.
C’est-à-dire lorsqu’il n’y a eu qu’une seule diffusion dans le diffuseur et une absorption
totale dans l’absorbeur. Les incertitudes sont alors ∆E 1 , ∆E 2 , ∆x 1 ,∆y 1 , ∆z 1 , ∆x 2 , ∆y 2
et ∆z 2 .

2.2.2.1. Prise en compte des incertitudes sur la mesure des énergies


Bien que la formule d’incertitude sur l’angle d’ouverture du cône α en fonction
des incertitudes ∆E 1 et ∆E 2 peut être retrouvée et écrite de différentes manières C. E.
O RDONEZ et al. 1997a Z OGLAUER 2005, il s’agit dans tous les cas du résultat d’une
propagation des erreurs sur α par le calcul de la variance du développement limité au
premier ordre de l’Eq. 2.1 autour de E 1 et E 2 . Le résultat est alors le suivant :
v
u m e c 2 ∆E 2 2 E 1 2 (E 1 + 2E 2 )2 + ∆E 1 2 E 2 4
u ¡ ¢
∆αE = t (2.10)
E 1 E 2 2 (E 1 + E 2 )2 2E 2 (E 1 + E 2 ) − m e c 2 E 1
¡ ¢

Ce calcul est possible si 2E 2 (E 1 + E 2 ) − m e c 2 E 1 > 0. En prenant un cas simple


¡ ¢

(E 1 + E 2 = m e c 2 = 0.511 MeV), on peut montrer que cela a un sens car l’énergie E 1


est maximale lorsqu’une diffusion a lieu avec un angle de 180°, ce qui implique que
E 1 = 2E 2 . L’hypothèse sous-jacente que l’on fait en propageant les erreurs par dévelop-
pement limité au premier ordre est que la fonction arccos est pratiquement linéaire.
Soit E = 100 keV et E = 511 keV. Étudions la linéarité de l’Eq. 2.1 (Figure 2.4).

180 175
160 150
Angle Compton (degrés)

140
125
120
100 100
80 75
60 50
40 25
20 0
0 5 10 15 20 25 0 100 200 300
E1 ( E1+E2 = 100 keV) E1 ( E1+E2 = 511 keV)

F IGURE 2.4. – Résolution de Eq. 2.1 en fonction de E 1 pour 100 keV et 511 keV

Dans les deux cas, la fonction est concave vers α = 0° puis convexe vers α = 180°.

43
2. Reconstruction d’images et modélisation du prototype – 2.2. De la mesure d’un
rayon gamma à la déduction des origines possibles

L’estimation de l’incertitude est donc, selon la contrainte de quasi-linéarité, valable


uniquement sur une gamme restreinte d’angles de diffusion.
Comparons l’angle Compton moyen théorique à la valeur maximale d’occurrence
de l’angle Compton obtenu par simulation Monte-Carlo pour une incertitude relative
de 10% à 511 keV et 5% à 511 keV pour E = 100 keV et E = 511 keV(Figure 2.5).

180 Moyenne théorique E/E=0.1 175 Moyenne théorique E/E=0.1


160 Moyenne Monte-Carlo E/E=0.1 Monte-Carlo E/E=0.1
Moyenne Monte-Carlo E/E=0.05 150 Monte-Carlo E/E=0.05
Angle Compton (degrés)

Angle Compton (degrés)


140
125
120
100 100
80 75
60 50
40 25
20 0
0 5 10 15 20 25 0 50 100 150 200 250 300 350
E1 ( E1+E2 = 100 keV) E1 ( E1+E2 = 511 keV)
Difference d'angle Compton (degrés)

Difference d'angle Compton (degrés)

E/E=0.1 30 E/E=0.1
40 E/E=0.05 25 E/E=0.05
30 20
15
20
10
10 5
0 0
0 5 10 15 20 25 0 50 100 150 200 250 300 350
E1 ( E1+E2 = 100 keV) E1 ( E1+E2 = 511 keV)

F IGURE 2.5. – Étude de la dérive de la moyenne sur l’angle α simulée par rapport à la
moyenne théorique pour 100 keV et 511 keV

Il est visible que plus l’angle Compton α est grand, plus la moyenne simulé diverge
en comparaison à la moyenne théorique. Nous traçons l’histogramme des angles
Compton calculés à partir de simulations pour une incertitude relative de 10% à
511 keV, une énergie des rayons gamma de 511 keV et un angle α de 180° en Figure 2.6.
Nous pouvons noter que la distribution n’est pas centré en 180° et qu’elle est consti-
tué de la somme de deux distributions normales de part et d’autre. Cela suggère que la
reconstruction de l’angle Compton α pour des évènements de rétro diffusion, contient
un biais systématique considérable qui mènerait à une reconstruction erroné de la
position des sources radioactives. On pourra donc tenter d’adapter l’algorithme de
reconstruction d’images pour prendre en compte cette absurdité.
Étudions à présent la différence entre l’incertitude sur α théorique et simulée à
partir de la Figure 2.7. Il est percevable qu’elles divergent vers α = 0° puis vers α = 180°.
Les valeurs de α pour lesquels elles commencent à diverger, sont celles à partir des
quelles la fonctions arcos n’est plus linéaire. Nous pouvons en déduire que pour des

44
2. Reconstruction d’images et modélisation du prototype – 2.2. De la mesure d’un
rayon gamma à la déduction des origines possibles

F IGURE 2.6. – Distribution de l’angle Compton obtenu à partir d’un tirage Monte-
Carlo de valeurs aléatoires autour de E 1 et E 2 à 511 keV et pour un angle
initial de 180°

énergies entres 100 keV et 2 MeV, l’estimation théorique de l’incertitude sera correct
entre 35° et 90°.

F IGURE 2.7. – Comparaison entre la FWHM sur α estimée algébriquement et en Monte-


Carlo pour 4 énergies différentes.

45
2. Reconstruction d’images et modélisation du prototype – 2.2. De la mesure d’un
rayon gamma à la déduction des origines possibles

De ce qui est de la discordance entre les incertitudes estimées à basse énergie,


Figure 2.7 suggère que quelque soit E , la divergence est lorsque E 1 < 4 ± 1 keV, une
première approximation de l’incertitude qui sera plus juste dans ces conditions serait
une droite passant par 0 et l’incertitude estimée algébriquement lorsque E 1 = 4 keV.

2.2.2.2. Prise en compte de l’élargissement Doppler sur l’erreur


d’estimation de l’angle de diffusion Compton
Prenons l’Eq. 1.4. L’étude de celle-ci montre que plus E 2 est grand, moins la varia-
tion de p z influence sur la valeur de l’angle d’ouverture du cône α. Dans sa thèse de
doctorat, Yemeng Feng F ENG 2019, montre qu’estimer l’incertitude liée à l’estima-
tion de l’angle de diffusion Compton par une seule erreur réduit la qualité d’image
reconstruite par une méthode de type MLEM. Une des solutions serait alors de faire
l’hypothèse que la mesure de l’angle α est distribuée selon une somme de gaussiennes
pondérées par des poids différents. Afin de se convaincre que l’élargissement Doppler
a un impact non négligeable sur l’incertitude, nous allons dans en un premier temps,
raisonner en terme de largeur à mi-hauteur ou en anglais FWHM estimée à partir de
la minimisation d’une seule gaussienne. La Figure 2.8 présente l’incertitude théorique
de l’angle de diffusion liée à l’élargissement Doppler ou aux incertitudes de mesure
de l’énergie pour des rayons gammas de 0.01 à 2 MeV et pour un angle Compton de
35°et 90° (valeurs définies dans la section précédente).
Incertitude sur l'angle Compton (degrés)

20.0
= 35° Doppler
17.5 = 35° E/E=10%
15.0 = 90° Doppler
= 90° E/E=10%
12.5
10.0
7.5
5.0
2.5
0.0
0.00 0.25 0.50 0.75 1.00 1.25 1.50 1.75 2.00
Énergie du photon gamma (MeV)

F IGURE 2.8. – Incertitude de l’angle de diffusion Compton en fonction de l’énergie


du rayon gamma liée à l’élargissement Doppler ou à une incertitude
relative sur la mesure de l’énergie de 10% pour des angles de diffusion
de 35° et 90°

Ordonnez et al., C. E. O RDONEZ et al. 1997b proposent la formule suivante pour


propager les incertitudes de mesures de l’énergie et de l’élargissement Doppler sur
l’angle α :

46
2. Reconstruction d’images et modélisation du prototype – 2.2. De la mesure d’un
rayon gamma à la déduction des origines possibles

s
1 ¡
∆αE = (k s ∆E 1 )2 + (k a ∆E 2 )2 + (k p z ∆p z )2
¢
2
(2.11)

pz
µ ¶
1
kα = − E 2 E 1 sin α
mc 2 mc w

E1 pz
ks = 1 − 2
(1 − cos α) + (E − E 2 cos α)
mc mc w

pz
µ ¶
1
ka = − (E 2 + E )(1 − cos α)
mc 2 mc w

w
kpz =
mc

q
w= E 2 + E 22 − 2E E 2 cos θ

On pourra noter que l’estimation de l’incertitude de l’angle de diffusion ∆αE à partir


de l’Eq. 2.11 implique une connaissance sur l’incertitude de l’impulsion transverse
∆p z . Aussi, si ∆p z = 0, alors l’estimation de ∆α à partir de l’Eq. 2.11 ne sera pas égale
à celle de l’Eq. 2.10.
Sachant que l’élargissement Doppler est mieux estimé par l’utilisation de multiples
gaussiennes, l’estimation de l’incertitude sur l’angle α est une somme pondérée d’in-
certitudes estimées à partir de l’Eq. 2.11. Seul ∆p z varie {∆p z1 ,∆p z2 ,∆p z3 , ∆p z4 }. Nous
obtenons donc {∆αE 1 , ∆αE 2 , ∆αE 3 , ∆αE 4 } et les facteurs de pondération k i respectifs
sont les amplitudes des gaussiennes minimisées sur la distribution de p z .
La Figure 2.9 présente le résultat des distributions de l’angle α obtenues par Monte
Carlo ou analytiquement pour des rayons gamma de 200 keV et une incertitude re-
lative sur la mesure de l’énergie de 10% avec une ou plusieurs gaussiennes (jusqu’à
quatre) minimisées sur la distribution de p z correspondant à celle obtenue pour une
interaction Compton dans un cristal de CeBr3 B IGGS et al. 1975. La différence des
distributions entre les deux méthodes analytiques est peu perceptible, bien que celle
des multiples gaussiennes est plus proche du Monte Carlo.

47
2. Reconstruction d’images et modélisation du prototype – 2.2. De la mesure d’un
rayon gamma à la déduction des origines possibles

F IGURE 2.9. – Distribution de l’angle α pour E = 200 keV et ∆E /E = 10% obtenues par
Monte Carlo (en orange), ou analytiquement en minimisant une (en
vert) ou quatre (en bleu) gaussiennes sur la distribution de p z pour une
interaction Compton dans un cristal de CeBr3 distribution de p z issue
de [B IGGS et al. 1975]

2.2.2.3. Prise en compte des incertitudes sur les positions d’interaction


Les incertitudes sur les positions d’interaction engendrent des incertitudes sur les
angles θ et ϕ. Or dans la littérature, elles sont souvent rapporté par approximation
à une incertitude sur l’angle α S INGH et al. 1983, F RANDES 2010 L OJACONO 2013.
Pourtant, α ne dépend pas des vecteurs r 1 et r 2 , comme visible dans l’Eq. 2.1. Nous
allons vérifier que cette approximation diffère peu par rapport à une propagation sur
les angles θ et ϕ.

Pour pouvoir approximer à une incertitude sur l’angle α, des incertitudes dans le
plan (x, y) ainsi que sur la profondeur z sont prisent comme point de départ. Il en
résulte 4 incertitudes ; ∆x y 1 , ∆x y 2 , ∆z 1 et ∆z 2 . Il suffit alors, comme par exemple
pour ∆x y 1 , de calculer le double de l’angle entre le vecteur − r−−−→
1 − r 2 et le vecteur
−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−→
(x 1 + ∆x y 1 /2, y 1 , z 1 ) − r 2 .
De cette manière sont obtenus : ∆αx y 1 , ∆αz1 , ∆αx y 2 , ∆αz2 .

Calculons maintenant les incertitudes sur θ et ϕ à partir de Eq. 2.3 et Eq. 2.4. Suppo-
sons les mesures (xˆ1 , yˆ1 ,zˆ1 ) et (xˆ2 , yˆ2 ,zˆ2 ), sont les estimateurs non biaisés, gaussiens
de (x 1 ,y 1 ,z 1 ) et (x 2 ,y 2 ,z 2 ). Il est alors possible d’écrire les incertitudes sur θ et ϕ en
propageant les variances des développements limités au premier ordre de Eq. 2.3 et
Eq.2.4.
s
(∆x 22 + ∆x 12 )(x 2 − x 1 )2 + (y 2 − y 1 )2 (∆y 22 + ∆y 12 )
∆l = (2.12)
(x 2 − x 1 )2 + (y 2 − y 1 )2

48
2. Reconstruction d’images et modélisation du prototype – 2.2. De la mesure d’un
rayon gamma à la déduction des origines possibles

Δxy1/2 Δαxy1 r1−r2


Δxy1/2
Diffuseur
r1−r2 r1
r2

x
Absorbeur
z Absorbeur
Diffuseur

F IGURE 2.10. – Représentation de l’incertitude ∆x y 1 et de son approximation à une


incertitude sur l’angle α

L’incertitude sur θ s’écrit :


s
l 2 (∆z 22 + ∆z 12 ) + ∆l 2 (z 2 − z 1 )2
∆θ = (2.13)
((z 2 − z 1 )2 + l 2 )2
De même que l’incertitude sur ϕ s’écrit :

20/08/2020 Temporal
s
(x 2 − x 1 )2 (∆y 22 + ∆y 1 ) + (∆x 2 + ∆x 1 )(y 2 − y 1 )
2 2 2 2
∆ϕ = (2.14)
((x 2 − x 1 )2 + (y 2 − y 1 )2 )2

2.2.2.4. Prise en compte de toutes les incertitudes de mesures


Pour rappel, l’incertitude sur l’ouverture du cône Compton α à partir de l’élargisse-
ment Doppler et des incertitudes de mesure sur les énergies est mieux estimé par la
somme de lois normales pondérés. Si les incertitudes de mesures sur les positions d’in-
teraction sont approximées par des incertitudes sur l’angle α, alors leur contribution
peut être ajouté à ∆αE 1 , ∆αE 2 , ∆αE 3 et ∆αE 4 pour ainsi obtenir ∆αt ot1 , ∆αt ot2 , ∆αt ot4
et ∆αt ot4 grâce à la fomule suivante S INGH et al. 1983 :

tan2 ∆αt oti = tan2 ∆αx y 1 +tan2 ∆αx y 2 +4 tan2 ∆αz1 +4 tan2 ∆αz2 +tan2 ∆αE i
¡ ¢ ¡ ¢ ¡ ¢ ¡ ¢ ¡ ¢ ¡ ¢

(2.15)
Ainsi, la probabilité h p (x p , y p , z p ) que le voxel (x p , y p , z p ) fasse partie du cône est
donné par la somme pondérée de plusieurs probabilités d’avoir un cône d’ouverture

49
2. Reconstruction d’images et modélisation du prototype – 2.2. De la mesure d’un
rayon gamma à la déduction des origines possibles

αp passant par le voxel p, sachant que la variable aléatoire αp est distribuée selon des
lois normales de moyenne ∆α et de FWHM ∆αt ot1 , ∆αt ot2 , ∆αt ot4 et ∆αt ot4 .

Si les incertitudes de mesure sur les positions d’interaction ne sont pas approximées
à des incertitudes sur l’angle α, alors on somme pour tout cône de paramètre (αv ,
θv , ϕv ) passant par le voxel (x p , y p , z p ) la probabilité P(αv )P(θv )P(ϕv ) où P(αv ) est la
probabilité que l’angle Compton mesurée soit égale à αv , P(θv ) est la probabilité que
la colatitude du cône mesuré soit égale à θv et P(ϕv ) est la probabilité que la longitude
du cône mesurer soit ϕv .
Nous nommons cette somme h v (x p , y p , z p ), qui correspond à la probabilité que le
voxel (x p , y p , z p ) fasse partie du cône mesuré.
Pour toute valeur de θv et ϕv , il existe un unique αv (modulo π) pour lequel le cône
passe par (x p , y p ,z p ). On défini h αv (θv , ϕv ) la fonction permettant de calculer αv .On
obtien alors :
Z 2π Z 0
h v (x p , y p , z p ) = P (h αv (θv , ϕv )) × P (θv ) × P (ϕv )d θv d ϕv (2.16)
0 −π/2

2.2.2.5. Comparaison entre l’estimation théorique des erreurs sur le cône


Compton et la simulation Monte Carlo
Nous avons ici étudié deux méthodes d’estimation de l’erreur sur le cône Compton.
En Figure 2.11 est présenté le résultat de la coupe transverse du plan normal à l’axe de
la caméra d’un cône dessiné avec ses incertitudes estimées en utilisant h v (x p , y p , z p ),
h(x p , y p , z p ) ainsi que la simulation Monte Carlo en utilisant les paramètres suivants :
y 1 = x 1 = 3 cm, z 1 = 0 cm, y 2 = x 2 = 0 cm, z 2 = −3.2 cm, E = 511 keV, α = 30°, θ = −20° et
ϕ = −45°, ∆x y 1 = 1.5 mm, ∆z 1 = 2.5 mm, ∆x y 2 = 1.5 mm et ∆z 2 = 4 mm, ∆E /E = 9.4%.
Il est observable que l’estimation des incertitudes avec h v (x p , y p , z p ) se rapproche
plus du Monte Carlo. Pourtant, elle reste loin d’être similaire. La principale raison est
que les variables aléatoires ϕ̂ et θ̂, qui sont des estimateurs de ϕ et θ, ne suivent pas
exactement une distribution symétrique pouvant être approximée par une loi normale.
Par exemple, pour une l’incertitude ∆x y 1 , l’angle formé entre le vecteur − r−−−→
1 − r 2 et le
−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−→
vecteur (x 1 + ∆x y 1 /2, y 1 , z 1 ) − r 2 est différent de celui formé entre le vecteur −
r−−−→
1 − r 2 et
−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−→
le vecteur (x 1 − ∆x y 1 /2, y 1 , z 1 ) − r 2 .
Aussi, estimer les incertitudes avec h v (x p , y p , z p ) allonge considérablement le temps
de calcule en comparaison avec h(x p , y p , z p ) et ne sera donc retenu pour la recons-
truction des images Compton.

2.2.2.6. Résumé
La comparaison entre l’estimation théorique des erreurs sur le cône Compton
et la simulation Monte Carlo a permis de mettre en évidence la non symétrie de la
distribution de ϕ̂ et θ̂ autour de ϕ et θ qui mène à une sous estimation des incertitudes
sur le cône Compton.

50
2. Reconstruction d’images et modélisation du prototype – 2.2. De la mesure d’un
rayon gamma à la déduction des origines possibles

F IGURE 2.11. – Coupe transverse du plan normal à l’axe de la caméra d’un cône des-
siné avec ces incertitudes estimées par (droite) la méthode 1, (gauche)
la méthode 2 et (milieu) Monte Carlo. y 1 = x 1 = 3 cm, z 1 = 0 cm,
y 2 = x 2 = 0 cm, z 2 = −3.2 cm, E = 511 keV, α = 30°, θ = −20°,ϕ = −45°,
∆x y 1 = 1.5 mm, ∆z 1 = 2.5 mm, ∆x y 2 = 1.5 mm et ∆z 2 = 4 mm, ∆E /E =
9.4%

Or Feng Y. a montrée qu’une sous estimation des incertitudes ne permet pas aux
algorithmes de type MLEM de converger vers la vraie estimation de la distribution
des sources radioactives F ENG 2019. Si nous prenons le cas d’un point source à re-
construire, le fait que les cônes se recoupent mal mène l’algorithme à interpréter cela
comme l’existence d’une multitude de sources très proches les unes des autres.
Dans le cas d’un détecteur voxelisé, Xu D. propose une alternative à l’estimation de
l’impact des incertitudes sur le cône Compton D. 2006.
Concernant l’impacte des incertitudes de mesure des énergies sur le cône Comp-
ton, nous avons montré qu’il existe des angles α limites, dépendants de l’énergie du
rayon gamma, pour lesquels il n’est ni bon d’estimer l’incertitude, ni de reconstruire
l’évènement car la moyenne de la distribution contient un biais systématique.
Enfin, l’estimation de l’impact des incertitudes de mesures sur le cône Compton
permet de reconstruire correctement des images par approche MLEM lorsque les
mesures sont dans la configurations (a) et (d) de la Figure 2.3. Pourtant, selon les
caractéristiques de la caméra, il est impossible de les discerner des autres types de
configuration qui aboutissent à une estimation erronés du cône Compton. Nous
pouvons néanmoins estimer avec quelle confiance, une mesure est bien liée à un
parcours du rayon gamma dans la configuration (a) ou (d). Nous parlerons alors de
"confiance sur le cône Compton"

2.2.3. Estimation de la confiance du cône Compton


La confiance sur le cône Compton peut être vue comme le conjugué de la somme de
l’ensemble des probabilités que la configuration mesurée soit dans les cas (b),(c),(e)
ou (f) visibles en Figure 2.3. Soit A j la ji ème mesure. On on peut alors écrire :
[ ¡ ¢
P (a d |A j ) = 1 − P (b|A j ) + P (c|A j ) + P (e|A j ) + P ( f |A j ) (2.17)
Les mesures fournies par le prototype Temporal permettent d’approcher P (b|A j )

51
2. Reconstruction d’images et modélisation du prototype – 2.2. De la mesure d’un
rayon gamma à la déduction des origines possibles

et P (e|A j ), qui sont la probabilité que le rayon gamma ai interagit dans l’absorbeur
avant le diffuseur et la probabilité que le rayon gamma ai interagit plusieurs fois dans
le diffuseur avant d’interagir dans l’absorbeur.

2.2.3.1. Estimation de la probabilité P (b|A j ) que le rayon gamma ai


interagit dans l’absorbeur avant d’interagir dans le diffuseur
Pour chaque couple Compton, selon si on considère que la diffusion a lieu dans
l’absorbeur (rétrodiffusion) ou dans le diffuseur, on peut calculer la probabilité que
T T
cette mesure ait lieu (P (b A j ) et P (b̄ A j ) respectivement). Dans le cas d’une rétro-
diffusion, pour chaque bin de l’image, elle correspond à la probabilité que le rayon
gamma traverse le diffuseur sans y interagir, puis qu’il interagisse par effet Compton
dans l’absorbeur à la position mesurée, puis que le rayon gamma diffusé sorte de
l’absorbeur, et enfin, qu’il interagisse dans le diffuseur à la position mesurée.
Dans le cas d’une diffusion classique, elle correspond à la probabilité d’interagir
dans le diffuseur à la positon mesurée, puis que le photon diffusé sorte du diffuseur,
et enfin qu’il interagisse dans l’absorbeur à la position mesurée. Ces deux probabilités
peuvent s’écrire de la manière suivante :

cos(θ1 ) z
−µd i f f . (E ) cos 1θ cos(θ2 ) d σc Ze f f N A ρ
P (b̄ ∩ A j ) = e −µai r (E )d1 e ( 1) (α, E )
d 12 (d 3 + d 4 ) d Ω
2 A
e −µsc at . (E 2 )d3 e −µai r (E 2 )d4 e −µabs. (E 2 )d5 µabs. (E 2 ) (2.18)

En accord avec les notations de la Figure 2.14 et 2.2, où µ est le coefficient total
e 1 −z 1 d −e 1 e2
d’atténuation, d 3 = cos(θ 2)
, d 4 = cos(θ 2)
, d 5 = cos(θ 2)
, N A [mol−1 ] est la constante d’Avo-
gadro, A [g/mol] est la masse atomique équivalente du matériau, Ze f f est la charge
nucléaire effective de matériau, ρ [g/cm2 ] la densité de masse volumétrique du maté-
riau, abs. signifie “absorbeur", diff. signifie diffuseur, et ddσΩc (α, E ) est la section efficace
différentielle de Klein-Nishina.

−µai r (E )d 1 −µd i f f . (E ) cos(θ1 ) −µai r (E )d 3 −µabs. (E )d 4 d σc


e1
cos(θ1 )
P (b∩A j ) = e e e e (α, E )
(d 1 + d 2 + d 3 + d 4 )2 dΩ
Ze f f N A ρ cos(θ2 )
e −µsc at . (E 1 )d5 e −µai r (E )d6 e −µd i f f . (E 1 )d7 µd i f f . (E 1 ) (2.19)
A (d 5 + d 6 + d 7 )2

En accord avec les notations de la Figure 2.12 et 2.2.

La probabilité P (b|A j ) s’écrit :

P (b ∩ A j )
P (b|A j ) = (2.20)
P (b ∩ A j ) + P (b̄ ∩ A j )

52
2. Reconstruction d’images et modélisation du prototype – 2.2. De la mesure d’un
rayon gamma à la déduction des origines possibles

F IGURE 2.12. – Représentation du chemin d’un rayon gamma détecté originant d’un
bin de l’image lorsque la diffusion a lieu dans l’absorbeur

2.2.3.2. Estimation de la certitude que le photon gamma n’a interagi


plusieurs fois dans le diffuseur
Pour faire suite à la section précédente, le même raisonnement paraît, a priori
intéressant. Pourtant, si nous supposons deux interactions dans le diffuseur, il est
impossible de connaître les énergies déposées. Calculer la probabilité de cette occur-
rence devient donc ardu. Aussi, le nombre moyen d’interactions dans le diffuseur est
très étroitement lié à l’énergie initiale du photon gamma. C’est à dire que même si
on calculait le rapport entre la probabilité que le gamma n’interagisse qu’une fois et
toutes les autres probabilités, nous obtiendrions toujours un résultat qui diffère peu,
quelles que soient les positions d’interactions et énergies déposées dans le diffuseur
et l’absorbeur. Dans une approche visant à mettre en évidence les évènements les
plus certains, l’apport serait donc faible.
Dans la littérature, quelques travaux d’estimation d’interactions simples dans un
cristal couplé à un détecteur pixelisé peuvent être rencontrés Hsu scafe. Dans scafe,
il s’agit d’estimer la largeur à mi-hauteur et symétrie de la distribution de photons
de scintillation détectés sur la surface des PMs couplés à un cristal pixelisé. La figure
de mérite consiste en la somme de la largeur à mi-hauteur de la distribution sur
l’axe des x multipliée par le sinus de −π/4 et la largeur à mi-hauteur sur l’axe des y
multipliée par le cosinus de −π/4. Seuls les évènements pour lesquels la figure de
mérite approche une valeur comprise dans une plage spécifique sont gardés.
Bien que la figure de mérite permette une bonne estimation de la symétrie, elle ne
permet pas de mettre en évidence les interactions multiples dont la distribution de
photons mesurés le reste. La multiplication de la figure par la proportion de photons
détectés par les 6 pixels autour du centre de la gaussienne, divisée par l’ensemble des
photons détectés permet ainsi de prendre en considération l’existence de ces cas.

53
2. Reconstruction d’images et modélisation du prototype – 2.3. Approches
LM-MLEM pour la reconstruction d’images

2.2.3.3. Résumé
Ici, quelques approches permettant de mettre en évidence les couples Compton
les plus certains d’être liés à une mesure d’une diffusion dans le diffuseur, puis d’une
absorption dans l’absorbeur ont été exposés. Ainsi, ces informations peuvent être
une aide supplémentaire à la convergence pour un algorithme de type descente de
gradient. Reste à envisager la méthode permettant à l’algorithme de les prendre en
considération. L’enjeu principal est d’obtenir une image dont les activités soient
fidèles à la réalité, ce malgré un calcul arbitraire de l’estimation de la certitude que les
photons gamma n’ont interagi plusieurs fois dans le diffuseur.

2.3. Approches LM-MLEM pour la reconstruction


d’images
La méthode analytique de reconstruction d’images consiste en une re-projection
filtrée (FBP). Pour chacun des couples Compton, un cône peut être reconstruit. La
somme des cônes donne une image. Dans le cas de mesures parfaites, la somme des
cônes n’est pas exactement égale à l’image réelle [ réf voichita]. Ce sont en fait surtout
les hautes fréquences qui sont sous exprimées. Ces images nécessitent donc d’être
convoluées par un filtre dans l’espace de Fourier. Dans la thèse de Xavier Lojacano
[ref ], il a été reporté que les images reconstruites par re-projection filtrée étaient de
mauvaise qualité lorsque le nombre de mesures était faible. Il faudrait ainsi plusieurs
milliers de couples Compton pour reconstruire un point source. Aussi, la prise en
compte du bruit lié aux incertitudes de mesure est peu intuitive. Aujourd’hui, il est
rare que cette méthode soit utilisée. Les algorithmes itératifs de type descente de
gradient permettent quant à eux une meilleure flexibilité dans la paramétrisation et la
représentation des cônes avant reconstruction.

F IGURE 2.13. – Fantôme de Derenzo (a), reconstruction par re-projection (b), recons-
truction par LM-MLEM (c)

En Figure 2.13 est représentée une coupe transverse d’un Fantôme de Derenzo et
la reconstruction de 1000 cônes sans incertitude de mesures par re-projection sur

54
2. Reconstruction d’images et modélisation du prototype – 2.3. Approches
LM-MLEM pour la reconstruction d’images

une image 100 x 100 ainsi qu’une reconstruction en utilisant l’algorithme itératif
Liste-Mode Maximum Likelyhood Expectation Maximisation (LM-MLEM) après 10
itérations. Cet algorithme sera introduit par la suite. Visuellement, il est plus simple
d’apercevoir les sources avec la reconstruction LM-MLEM. Pourtant, les sources vi-
sibles en re-projection ont une forme plus fidèle. Elles apparaissent plus circulaires.
Cet exemple montre que la qualité d’image peut être étudiée avec des critères
quantifiables, mais leur importance comparée reste subjective. Dans ce manuscrit,
une image de meilleure qualité sera considérée comme une image dont l’activité
reconstruite sera la plus fidèle à la réalité, la résolution angulaire obtenue la plus
proche de la résolution intrinsèque à la caméra et le signal sur bruit comme le plus
élevé.

2.3.1. LM-MLEM pour la reconstruction d’images


mono-énergétiques
Les algorithmes de reconstruction tels que LM-MLEM sont supposés déterminer
la distribution en activité des sources radioactives imagées. Étant donné que pour
la plupart des cas, le nombre de couples Compton est faible, LM-MLEM présente
une alternative à MLEM wilderman-list mode 1998. Soit M le nombre de pixels dans
l’image représentant des éléments inconnus d’une distribution de sources discrétisées
f 1 , ..., f i ,..., f M où f i est le nombre attendu de photons émis par la source dans le voxel
i (pixel i ) et S i la probabilité qu’un photon émis depuis i soit détecté 1 . La probabilité
P (i | f ) pour un couple Compton de provenir du voxel i est :

fi Si
P (i | f ) = PM (2.21)
n=1 f n S n
En considérant que l’émission des rayons gamma suit une loi de Poisson de moyenne
N , le même raisonnement que Parra et Barrett parra-list-mode_1998 peut être suivi
pour obtenir l’expression suivante :

fˆl(t ) X
N p(A j |l )
fˆl(t +1) = (2.22)
Sl
PM ˆ(t )
j =1 i =1 p(A j |i ) f i
où :
— j représente le numéro d’évènements (ou couple Compton)
— l représente un index de voxel de l’image
— fˆ(t ) représente la valeur du voxel l à l’itération t
l
— S l , où S, de même dimension que f , est la sensibilité de la camera, i.e. la proba-
bilité de détecter un rayon gamma provenant du voxel l
— A j représente le couple Compton j

1. La sensibilité de la caméra pour un gamma provenant de i

55
2. Reconstruction d’images et modélisation du prototype – 2.3. Approches
LM-MLEM pour la reconstruction d’images

— p(A j |l ) est la probabilité que le couple Compton numéro j généré dans le bin l
aboutisse à la mesure A

2.3.1.1. Probabilité que le couple Compton numéro j généré dans le bin l


aboutisse à la mesure A
Pour estimer p(A j |l ), dans lojacono_image_2013 une méthode simple est décrite et
il y est montré que c’est une bonne approximation qui permet d’améliorer la vitesse de
calcul. En accord avec les notations en Figure 2.14 où (x p , y p , z p ) sont les coordonnées
3D de l quand f représente un espace en trois dimensions et E = E 1 + E 2 on peut
écrire :

d σc cos(θ1 )
p(A j |l ) = (α, E ) h(x p , y p , z p )
dΩ d 12

F IGURE 2.14. – Représentation du chemin d’un rayon gamma détecté originant d’un
voxel de l’image lorsque la diffusion a lieu dans le diffuseur

2.3.1.2. Calcul de la sensibilité de la caméra pour le bin l


Plusieurs modèles de sensibilité ont été étudiés dans la littérature sullivan_extended_2009
Munoz_2018 Xu_2004 hilaire-simulation_2015. Parmi ceux proposés, outre les ap-
proximations souvent faites, deux types de modèles en ressortent souvent. Un, qui
considère l’énergie des gammas mesurés comme connue et l’autre, plus généraliste
qui prend en compte uniquement les facteurs indépendants de l’énergie. Cette der-
nière s’écrit :

1 cos(θ1 )
Ï
Sl = d xd y (2.23)
4π d 12
di f f .

56
2. Reconstruction d’images et modélisation du prototype – 2.3. Approches
LM-MLEM pour la reconstruction d’images

où d i f f . signifie “diffuseur", d 1 est la distance entre le centre du voxel et la surface du


diffuseur et θ1 l’angle d’incidence du photon gamma.

Bien qu’il soit impossible a priori de connaître l’énergie des photons gamma inci-
dents ; tout comme il est possible qu’ils soient un composé de plusieurs d’entre eux,
tels que proposés dans xu-gamma-ray-2007, cela suggère de modifier légèrement la
représentation de f pour appliquer une correction de sensibilité propre à chacune
des énergies en ajoutant une quatrième dimension. On parlera d’imagerie spectrale.
Dans ce travail de Xu D. et He .Z, chaque cône représentant un couple Compton,
prend en compte, dans ses incertitudes, le fait que le rayon gamma puisse ne pas être
complètement absorbé. Par souci de cohérence, il en est de même pour l’estimation
de la sensibilité.
Il a été ainsi montré que l’image était moins bruitée qu’avec une implémentation
classique, mais moins bien résolue. Nous détaillons ici une implémentation 4D sim-
plifiée, diminuant le temps de calcul, qui permet de garder une résolution comparable
à une implémentation 3D et qui permet un faible bruit lorsque la position de l’image
dans la dimension énergétique est visualisée au niveau du pic à pleine énergie.

2.3.2. Implémentation de LM-MLEM pour la reconstruction


d’images poli-énergétiques
Soit f une distribution de source poli-énergétique décrite dans une espace multidi-
mensionnel comprenant l’espace et l’énergie, où f i ,e est le nombre attendu de rayons
gammas d’énergie discrète E e , e = 1, ...,Q émis depuis le voxel i (voxel i d’énergie E e ).
S i ,e correspond à la probabilité qu’un rayon gamma d’énergie E e provenant de i soit
détecté (la sensibilité de la caméra aux rayons gamma d’énergie E e provenant du bin
i ). La probabilité P (i , e| f ) pour un couple Compton de provenir du bin i avec comme
énergie E − e s’écrit :

f i ,e S i ,e
P (i , e| f ) = P Q
M P
n=1 q=1 f n,q S n,q

Eq. 2.21 peut être réécrite de la manière suivante :

fk Sk
P (k| f ) = PK
n=1 f n S n
avec k = i + M × e, où k = 0, .., K = M ×Q. En faisant cela, le même raisonnement que
firent Parra et Barrett parra_listmode_1998 peut être appliqué. La seule différence
notable est la taille de l’image f , qui est M dans le cas d’une distribution mono-
énergétique (LM-MLEM) et M ×Q dans le cas d’une imagerie poli-énergétique (PE-
LM-MLEM).
Pour estimer p(A j |l ), l’approximation décrite par Lojacono X. lojacono_image_2013
reste en partie celle utilisée. Elle est multipliée par le terme p(ξ), qui correspond

57
2. Reconstruction d’images et modélisation du prototype – 2.3. Approches
LM-MLEM pour la reconstruction d’images

à la probabilité que l’énergie du rayon gamma décrit par le couple Compton soit
ξ = Q − (l mod M ) + 1 et s’écrit :
à p !
∆E 1 2 + ∆E 2 2
ξ ∼ N E, p
2 2 ln(2)
p
∆E 1 2 +∆E 2 2
En supposant que p(ξ) = 0 si ξ > 1.95 × p .
2 2 ln(2)
En accord avec les notations utilisées en Figure 2.14 on obtient :

d σc cos(θ1 )
p(A j |l ) = (α, E ) h(x p , y p )p(ξ)
dΩ d 12
La sensibilité qui devient propre à chacune des énergies peut être exprimée en
accord avec les notations de la Figure 2.14 et 2.2.

· Ze1 ·
1 cos(θ1 ) 1
Ï
−µai r (E )d 1 −µ (E ) z
S −l = d xd y e dz e sc at . cos(θ1 ) ×
4π d 12 cos(θ1 )
di f f . 0

cos(θ2 ) d σc Ze f f N A ρ −µ (E )d −µ (E )d ³ ´¸¸
Ï
0 0 sc at . 2 3 ai r 2 4 −µabs. (E 2 )d 5
dx dy (α, E ) e e 1−e
(d 3 + d 4 )2 d Ω A
abs.
(2.24)

On pourra noter que dans un calcul de sensibilité pour un pixel donné, seule celle
reliée à la détection d’un couple Compton menant à une estimation correcte de
l’origine du photon gamma mesuré est estimée. Ceci, car un couple Compton qui ne
serait dans la configuration (a) ou (d) de la Figure 2.3 ne contribuerait au pixel.

2.3.2.1. Validation de l’algorithme PE-LM-MLEM et comparaison avec


LM-MLEM
Les simulations ont été effectuées dans le vide avec un diffuseur de dimensions
10 ×10 × 1.5 cm3 , un absorbeur de 10 × 10 × 3 cm3 et d = 7.5 cm. Des points sources
radioactifs de la même activés ont été déposés sur un plan à 20 m de la caméra comme
visibles dans Figure 2.15. Les cas (a), (c) et (d) de la Figure 2.3 sont considérés en
plus des multiples interactions possibles dans l’absorbeur. 10 000 évènements sont
reconstruits, correspondant à 30 s d’acquisition de 12 sources de 1 GBq chacune à un
taux approximatif de 340 couples Compton par seconde.
Des images de 50 × 50 pixels de 80 cm × 80 cm sont obtenues après 50 itérations de
Eq. 2.22 en utilisant LM-MLEM et de 50 × 50 × 200 pixel de 80 cm × 80 cm ×12.5 keV
en utilisant PE-LM-MLEM (la reconstruction est faite uniquement sur le plan 2D).
Le méthode 1 de propagation des incertitudes de mesure sur le cône Compton est
utilisée.

58
2. Reconstruction d’images et modélisation du prototype – 2.3. Approches
LM-MLEM pour la reconstruction d’images

Les activités obtenues par PE-LM-MLEM sont représentées en sommant sur la


dimension énergétique de l’image multidimensionnelle.

F IGURE 2.15. – Disposition des points sources radioactifs d’énergies différentes et


d’activités équivalentes dans GATE

2.3.2.1.1. Reconstruction des points sources avec des données où l’absorption est
totale

La matrice de sensibilité a été estimée de manière analytique pour les deux algo-
rithmes en accord avec Eq. 2.23 et Eq. 2.24.
La Figure 2.17 présente les images reconstruites des points sources en utilisant
LM-MLEM et PE-LM-MLEM sans incertitude de mesures et pour lesquelles, l’énergie
déposée dans l’absorbeur(E 2 ) est la soustraction de l’énergie des rayons gammas émis
(connue à priori) par l’énergie déposée en Monte Carlo dans le diffuseur (E 1 ).
L’image reconstruite (Figure 2.16) et le graphique des activités reconstruites relatives
(Figure 2.17) démontrent l’efficacité de correction par l’algorithme PE-LM-MLEM.

2.3.2.1.2. Reconstruction des points sources simulés avec des incertitudes de me-
sure et sans supposer une absorption totale dans l’absorbeur

Des corrections supplémentaires sont nécessaires à Eq. 2.24 pour prendre en compte
l’échappement de photons depuis l’absorbeur et ainsi correctement estimer la sensibi-
lité de la caméra. En lieu et place, il est plus rapide de l’estimer à partir de GATE. Pour
chacune des énergies, une source est simulée sur chacun des voxels afin de déterminer
le nombre de couples couple Compton à absorption totale. Les résultats sont ensuite
normalisés et représentent la sensibilité de la caméra.

59
2. Reconstruction d’images et modélisation du prototype – 2.3. Approches
LM-MLEM pour la reconstruction d’images

F IGURE 2.16. – Activités relatives des points sources reconstruits avec (lignes en tirets)
PE-LM-MLEM et (lignes pleines) LM-MLEM

F IGURE 2.17. – Image des points sources d’énergies différentes simulées avec la même
activité sans incertitude de mesures reconstruites avec (droite) LM-
MLEM et (gauche) PE-LM-MLEM

60
2. Reconstruction d’images et modélisation du prototype – 2.3. Approches
LM-MLEM pour la reconstruction d’images

En Figure 2.18 sont présentées les images des points sources avec la prise en compte
des incertitudes de mesure en utilisant LM-MLEM et PE-LM-MLEM. Les incertitudes
de mesure simulées sont : ∆x = ∆y = 1 mm, ∆z = 5 mm, ∆E /E = 8 % @ 511 keV et E 2
est l’énergie déposée dans l’absorbeur par Monte Carlo.

F IGURE 2.18. – Images des points sources simulés de différentes énergies, d’activités
similaires, avec les incertitudes de mesure ∆x = ∆y = 1 mm, ∆z = 5 mm
and ∆E /E = 8 % @ 511 keV reconstruites avec (gauche) LM-MLEM et
(droite) PE-LM-MLEM

F IGURE 2.19. – Activités relatives des points sources avec ∆x = ∆y = 1 mm, ∆z = 5 mm


and ∆E /E = 8 % @ 511 keV et reconstruites en utilisant(lignes en poin-
tillés) PE-LM-MLEM et (lignes pleines) LM-MLEM

Les sources d’énergie de 1.3 MeV et 2 MeV proches du bord de l’image peuvent être
difficilement vues en utilisant LM-MLEM. PE-LM-MLEM améliore visuellement la
résolution angulaire de l’image. La meilleure séparation entre les couples Compton
d’énergies totales différentes permet une interférence plus faible entre eux tout en
maximisant la vraisemblance de l’information énergétique.
Le graphique des activités relatives reconstruites (Figure 2.19) montre l’efficacité de
la correction par l’utilisation de PE-LM-MLEM. En Figure 3.1, le spectre en énergie
mesuré et celui obtenu par PE-LM-MLEM (somme des activités par voxel d’énergie

61
2. Reconstruction d’images et modélisation du prototype – 2.3. Approches
LM-MLEM pour la reconstruction d’images

F IGURE 2.20. – Spectre en énergie simulé avec une résolution en énergie de ∆E /E =


8 % @ 511 keV (courbe noire) et spectre en énergie reconstruit avec
PE-LM-MLEM (courbe bleue)

dans l’image reconstruite multidimensionnelle) sont comparés. Le fait que les activités
comparées soient bien corrigées par PE-LM-MLEM est observable ; même dans les
pires cas (1.3 et 2 MeV). Néanmoins, le bruit est amplifié à extérieur des pics à pleine
énergie. L’algorithme tente de converger vers des solutions pour des couples Compton
où l’absorption dans l’absorbeur est incomplète.
En Figure 2.21, Les images reconstruites avec PE-LM-MLEM sont présentées en
utilisant le modèle couleur HSV. En Hue sont mappées les énergies moyennes par
pixel et l’information de l’activité est codée dans l’intensité.

2.3.3. Incorporation de la certitude sur le cône Compton dans


LM-MLEM
La sensibilité de la caméra Compton étant faible pour une source à une distance
angulaire supérieure à 45° par rapport à l’axe normal, la reconstruction d’images se fait
uniquement dans le volume en face de la caméra et pour un angle d’ouverture de 90°.
Pourtant, il n’est pas impossible qu’une source soit placée à l’extérieur de ce champ
de vue. Dans Z OGLAUER 2005, un nouveau terme (v j ) était ajouté dans Eq. (2.22). Il
représente la proportion du cône présente dans l’image. Ainsi, au plus l’ensemble du
cône est présent dans l’image, au plus il est certain que la source émettrice du photon
gamma mesurée fait partie du champ de vue. Eq. (2.22) devient :

fˆl(t ) X
N p(A j |l )v j
fˆl(t +1) = (2.25)
Sl
PM ˆ(t )
j =1 i =1 p(A j |i ) f i

De la même manière, les certitudes que le couple Compton j ne soit lié à la me-
sure d’une rétrodiffusion ou d’interactions multiples dans le diffuseur peuvent être

62
2. Reconstruction d’images et modélisation du prototype – 2.3. Approches
LM-MLEM pour la reconstruction d’images

F IGURE 2.21. – Distribution en énergie des point sources simulés avec la même acti-
vité et reconstruits avec PE-LM-MLEM, (gauche) sans incertitude de
mesures et en assumant une absorption totale dans l’absorbeur (E 2 =
E − E 1 ), et (droite) avec les incertitudes de mesures ∆x = ∆y = 1 mm,
∆z = 5 mm, ∆E /E = 8 % @ 511 keV et sans assumer une absorption
totale dans l’absorbeur.

ajoutées :

fˆl(t ) X
N p(A |l )v P f Pu
j j jl j
fˆl(t +1) = (t )
(2.26)
S l j =1
PM
p(A j |i ) fˆ
i =1 i
Pu j ayant été défini de manière arbitraire et afin de s’assurer que les activités
reconstruites par l’algorithme soient fidèles à la réalité, il est important de vérifier que
pour toute simulation de points sources à la position l , N
P
j =1 Pu j = S l t aq lorsque tous
les couples Compton mesurés sont de la configuration (a),(d) et (c) de la Figure 2.3,
que S l estime la probabilité de mesurer un évènement dans les configurations (a) et (d)
et que t aq est le temps d’acquisition. Dans le cas contraire, il faudrait alors multiplier
S l par un facteur de pondération propre à l que nous noterons k l
.

2.3.3.1. Validation de la nouvelle implémentation LM-MLEM


Pour valider cette nouvelle implémentation, nous effectuons une simulation Monte
Carlo correspondant à une mesure de 30 minutes de 5 points source de 511 keV et
de même activité (0.245 Mbq) à 35 cm de la caméra. L’ensemble des configurations
présentées en Figure 2.3 sont mesurées. Autrement dit, la méthode de mesure des
couples Compton s’est voulu la plus proche de la réalité, et ce en mimant une fenêtre
de temps en coïncidence entre le diffuseur et l’absorbeur de 300 ns et un seuil de

63
2. Reconstruction d’images et modélisation du prototype – 2.3. Approches
LM-MLEM pour la reconstruction d’images

détection en énergie à 0.06 MeV. Certains évènements mesurés peuvent donc aussi
être dus au pile-up.
Le prototype choisi est composé d’un diffuseur de 3 × 3 × 0.5 cm3 et d’un absorbeur
de 3 × 3 × 1.2 cm3 et d = 3.2 cm. Les incertitudes de mesure sont : ∆E /E = 9.4 % à
511 keV, ∆x y 1 = 1.5 mm, ∆z 1 = 2.5 mm, ∆x y 2 = 1.5 mm et ∆z 2 = 4 mm. La simulation
Monte Carlo montre qu’entre les mesures d’une source en face de la caméra Compton
et d’une source à 90°, la variation de proportions d’interactions uniques dans le
diffuseur varie de 3 ± 0.5%. Cette variation est donc considérée comme négligeable.
Le choix arbitraire sur Pu j se fait alors de la manière suivante : connaissant a priori
par Monte Carlo le nombre d’interactions dans le diffuseur, alors Pu j =0.8 lorsqu’une
seule interaction est mesurée, Pu j =0.6 pour deux interactions, Pu j =0.4 pour trois
interactions, et enfin Pu j =0.2 pour quatre interactions. Ainsi, k l N
P
j =1 Pu j = S l t aq
avec k l =1 pour tout l est vérifié lorsque les couples Compton mesurés sont de la
configuration (a),(d) et (c) de la Figure 2.3.
Pour rendre la chose d’autant plus intéressante, la première source est placée en
face de la caméra, et les quatre autres autour de celle-ci, à 20 cm. Cela correspond à la
zone où les couples Compton de rétrodiffusion reconstruits pour la première source
se recoupent (voir 2.4.1.2). Avec une implémentation classique de LM-MLEM, ces
couples Compton viendront alors amplifier les activités des sources s’y trouvant.
En Figure 2.22 sont présentées les images de taille 100 × 100 reconstruites après
10 itérations comprenant les 4015 évènements mesurés avec une implémentation
classique de LM-MLEM, puis en ajoutant progressivement la prise en compte de v j ,
P f j l et Pu j . Il est visible que sans v j , il est en fait impossible de reconstruire une
image à cause de la rétrodiffusion. En effet, les couples Compton de rétrodiffusion
se trouvant en grande partie sur les bords de l’image, LM-MLEM va converger vers
ceux-ci. À l’ajout de P f j l , l’intensité de la source au centre de l’image s’amplifie. Enfin,
l’ajout de Pu j permet une amélioration de la résolution angulaire de 11%.
Lorsqu’on mesure la densité des source reconstruites, celle du centre est un tiers
inférieure. Il aurait été plaisant de pouvoir complètement corriger les densités. Cela
est en fait impossible tant que des couples de rétrodiffusion sont présents dans les
mesures utilisées pour la reconstruction. Dans ce cas de figure, c’est près de la moitié
des couples Compton mesurés qui est de la rétrodiffusion. Les bruits qui y sont liés
restent difficiles à supprimer car ils sont systématiques (voir 2.4.1.2) et auront toujours
un impact sur l’image. Les effets peuvent néanmoins être réduits par l’estimation des
certitudes.
Lorsque la résolution temporelle du détecteur devient non négligeable (du même
ordre de grandeur que le temps de transit des photons gamma du diffuseur vers l’ab-
sorbeur), on peut ajouter dans le calcul de la certitude, le rapport de probabilités que
le photon ait d’abord interagi dans le diffuseur ou dans l’absorbeur. Ces probabilités
sont calculées à partir de la variable aléatoire tˆ1 − tˆ2 (où tˆ1 est la mesure du temps
dans le diffuseur et tˆ2 la mesure du temps dans absorbeur) qui suit une loi normale de
paramètres (c × (d 3 + d 4 + d 5 ), σt ) dans le cas d’une diffusion vers l’avant, en accord
avec les notations de la Figure 2.14 où c est la célérité et σt = p∆t , et de paramètres
2 2 ln 2

64
2. Reconstruction d’images et modélisation du prototype – 2.3. Approches
LM-MLEM pour la reconstruction d’images

F IGURE 2.22. – Reconstruction de points sources simulée pour une caméra Compton
mimant les performances du premier prototype Temporal avec un
diffuseur de 3 × 3 × 0.5 cm3 , un absorbeur de 3 × 3 × 1.2 cm3 , d = 3.2 cm,
une fenêtre de temps en coïncidence entre le diffuseur et l’absorbeur
de 300 ns et un seuil de détection en énergie à 0.06 MeV. Les résultats
sont affichés après 10 itérations de différentes implémentations de
LM-MLEM avec (haut gauche), une implémentation telle que décrite
en 2.3.1, (haut droit) l’ajout de v j dans Eq. (2.22), (bas gauche) l’ajout
de v j et P f j dans Eq. (2.22) et (bas droite) l’ajout de v j , P f j et Pu j dans
Eq. (2.22)

65
2. Reconstruction d’images et modélisation du prototype – 2.3. Approches
LM-MLEM pour la reconstruction d’images

(-c × (d 5 + d 6 + d 7 ), σt ) dans le cas d’une rétrodiffusion, en accord avec les notations


de la Figure 2.12.

2.3.3.2. Reconstruction LM-MLEM avec des mesures pour lesquelles la


diffusion dans le diffuseur est certaine
Si le calcul de α en supposant une rétrodiffusion à partir de E 1 et E 2 fournit un
résultat supérieur à 360°, alors la certitude sur le cône compton est de 1. Il est donc en
pratique possible de ne garder que ces évènements pour la reconstruction et d’adapter
la sensibilité (S l ) en conséquent. Elle devient la probabilité de mesurer un photon
gamma provenant du bin l avec la certitude d’être dans la configuration d’une diffu-
sion dans l’absorbeur. Dans ce cas de figure, le nombre de mesures utilisables pour la
reconstruction est de 723 en moyenne. En Figure 2.23 sont présentées quatre recons-
tructions LM-MLEM, toutes issues de simulations différentes, après 10 itérations à
partir de Eq. (2.22) où v j et Pu j sont ajoutés.

F IGURE 2.23. – Quatre reconstructions LM-MLEM, toutes issues de simulations dif-


férentes, après 10 itérations à partir de Eq. (2.22) où v j et Pu j sont
ajoutées et seuls les couples Compton pour lesquels la probabilité
qu’ils soient de la rétrodiffusion est nulle sont utilisés. En moyenne
seuls 723 évènements de ce type sont mesurés avec des sources de 511
keV, de même activité (0.245 Mbq) à 35 cm et un temps mesure de 30
min.

66
2. Reconstruction d’images et modélisation du prototype – 2.3. Approches
LM-MLEM pour la reconstruction d’images

On observe que les sources ont des intensités variables et ce, à cause du faible
nombre de mesures. Les temps d’acquisition par l’utilisation de cette méthode se
doivent donc d’être démultipliés. Cette méthode reste donc en pratique applicable
quelle que soit l’énergie des sources radioactives à images sans connaissances a priori.

2.3.3.3. Aparté sur la l’estimation de la sensibilité S l


Nous avons évoqué l’importance de vérifier que N
P
j =1 Pu j l = k l S l t aq lorsque les
couples Compton mesurés sont de la configuration (a),(d) et (c) de la Figure 2.3. Cela
s’étend en fait à l’ensemble des facteurs ajoutés dans LM-MLEM.
En effet, dans le cas réel où de nombreux couples Compton mesurés ne sont dans la
configuration (a) ou (d) de la Figure 2.3, la matrice de sensibilité ne prend en considéra-
tion ces évènements. L’activité totale dans l’image reconstruite dérive alors de la réalité
car pour toute source disposée au bin l , N 6= S l t aq où N est le nombre d’évènements
mesurés. Supposons P p j l la probabilité inverse d’être dans la configuration (c) et que
seules les cinq configurations de la Figure 2.3 sont susceptibles d’être mesurées. Alors
l’activité dans l’image sera fidèle à la réalité si N
P PM
j =1 k l ×Pu j l ×P p j l ×P f j l = l =1 S l t aq
et qu’aucune source radioactive n’est présente hors champ de vue.
Pu j l ,P p j l et P f j l sont estimables en Monte-Carlo et k l × Pu j l × P p j l × P f j l est une
estimation de la probabilité que la mesure n’est liée à une configuration ne permettant
d’estimer l’origine du photon gamma parmi la majorité de celles rencontrées en
réalité (94% d’après le Monte-Carlo pour la configuration de caméra décrite dans cette
section).
Nous pouvons aussi noter que N
P PM
j =1 v j × k l × Pu j l × P p j l × P f j l 6= l =1 S l t aq . Dans
le cas où v j est appliqué, il est donc important d’estimer kp tel que N
P
j =1 kp × v j = N .
Ainsi, l’activité présente dans l’image sera fidèle à la réalité avec l’implémentation
suivante :

fˆl(t ) X
N p(A |l )k kpv P f Pu
j l j jl jl
fˆl(t +1) = (t )
(2.27)
S l j =1
PM ˆ
i =1 p(A j |i ) f i

On remarquera que N
P
j =1 P f j l = S l t aq lorsque les couples Compton mesurés sont
de la configuration (a),(d) et (b) car l’estimation de P f j l se rapporte au calcul de
probabilité d’interaction du photon gamma qui est dicté par la physique. Aussi, le
terme kp n’a été utilisé dans les reconstructions de la section précédente afin de rester
fidèle à l’implémentation proposée par Zaugler [réf].

2.3.4. Résumé
Quelques limitations de l’algorithme LM-MLEM sont ici montrées concernant
la conceptualisation de la matrice de sensibilité lorsque les sources imagées sont
multigéniques. PE-LM-MLEM est finalement, une meilleure alternative pour une
correction plus optimale de l’activité des sources et pour une meilleure résolution,

67
2. Reconstruction d’images et modélisation du prototype – 2.4. Optimisation
géométrique du prototype Temporal par l’étude de simulations Monte-Carlo

même lorsque la source est mono-énergétique. Ceci, car les couples Compton à pleine
énergie ne sont pas contaminés par ceux à absorption incomplète.
Concernant la sensibilité de la caméra ou p(A j |l ), bien que les modèles diffèrent
dans la plupart des publications, au mieux leur description prend en compte les
processus physiques qu’encourent les photons gamma détectés, au plus l’image
reconstruite est vraie (Activités reconstruites proches de la réalité). Lorsque leur esti-
mation devient coûteuse analytiquement, il est possible de s’appuyer sur la simulation
Monte-Carlo pour obtenir une valeur approchée.
Dans le même sens, nous avons montré qu’au plus fidèle à la réalité sont les propa-
gations des incertitudes, au mieux pourra converger l’algorithme.
Une approche de type MLEM est dite multiplicative car à chaque itération, les
pixels de l’image sont multipliés par un terme. Celui-ci maximise la vraisemblance des
données à l’image. Il existe d’autres types d’algorithmes de descente de gradient qui
n’utilisent une approche MLEM. Les algorithme basés sur une (en anglais) "Algebraic
Reconstruction Technique" (ART) sont eux additifs. Leur principal inconvénient est
la nécessité de modéliser l’ensemble des couples Compton possibles dans p(A j |l ),
rendant l’algorithme plus lent et beaucoup plus nécessiteux en terme de mémoire
[réf]. Des approches stochastiques ont aussi été expérimentées pour la reconstruc-
tion d’images Compton [réf]. Elles consistent à choisir aléatoirement une origine
du photon gamma sur chacun des cônes Compton et de la considérer comme vraie
tant que la vraisemblance à l’image de la nouvelle origine tirée n’est pas supérieure
à celle-ci. Bien que la vitesse de convergence soit souvent supérieure ou égale à une
approche LM-MLEM, ces méthodes provoquent une sur-expression de l’intensité des
sources les plus actives aux dépens d’une perte de visibilité sur les potentielles sources
environnantes de faible activité.
Afin d’améliorer visuellement la qualité des images reconstruites ou de guider la
convergence des algorithmes, des méthodes de régularisation peuvent être ajoutées
et se basent majoritairement sur les a priori. Parmi les plus communes, on compte
l’ajout de la contrainte de positivité de l’image, la déconvolution par la PSF (Point
Spread Fuction) ou encore la diminution du bruit blanc environnement qui s’amplifie
d’autant plus que le nombre d’itérations augmente [réf].

2.4. Optimisation géométrique du prototype


Temporal par l’étude de simulations
Monte-Carlo
Pour optimiser la résolution et la sensibilité de la caméra, il est possible de jouer
sur l’épaisseur de chacun des cristaux ainsi que sur leur distance. Soit e 1 , e 2 et d ,
respectivement l’épaisseur du diffuseur, l’épaisseur de l’absorbeur et la distance qui
sépare les deux faces d’entrée, tel qu’il a aussi été défini dans Figure 2.2. La surface
de détection du diffuseur et de l’absorbeur est contrainte par la taille maximale des

68
2. Reconstruction d’images et modélisation du prototype – 2.4. Optimisation
géométrique du prototype Temporal par l’étude de simulations Monte-Carlo

matrices de dSiPMs présentes sur la marché (3 × 3 cm2 ). Un point source est placé en
face de la caméra à 20 m. L’élargissement Doppler n’est pas simulé car son impact sur
la résolution angulaire est indépendant de la géométrie.

2.4.1. Étude la de la résolution angulaire


Afin d’étudier la variation de la résolution angulaire en fonction de la distance entre
le diffuseur et l’absorbeur, il est possible d’effectuer une « Angular résolution mesure »
(ARM). Cela correspond à la mesure de dispersion (en termes de FWHM) de la distance
angulaire entre chacun des cônes Compton (issus de mesures de couples Compton)
et la position du point source à imager (Figure 2.24). L’histogramme des mesures doit
ensuite être normalisé par le sinus de la distance angulaire.

F IGURE 2.24. – Mesure de la distance angulaire entre le cône Compton mesuré et


le point source d α. Elle correspond à l’angle en rouge moins α. La
dispersion de l’ensemble des d α (FWHM) représente l’ARM.

Une autre méthode de mesures de résolution angulaire qui reste vraie est la mesure
de la dispersion du point source sur une image reconstruite à partir de la somme
des cônes mesurés. Étant donné que la distance de la source est connue, ce sera en
l’occurrence la somme des ellipses formées par l’intersection des cônes Compton
avec le plan perpendiculaire à 20 m.

2.4.1.1. Résolution angulaire en fonction de la distance entre les faces


avant du diffuseur et de l’absorbeur
La résolution temporelle de la caméra Compton est supposée parfaite. Seuls les
couples Compton de la configuration (a) et (d) de la Figure 2.3 sont utilisés pour la
reconstruction des cônes. En Figure 2.25 sont représentées les résolution angulaires
en fonction de d pour E = 200 keV, E = 2 MeV, E = 662 keV et ∆E /E = 8.9 % @ 511 keV,
∆x = ∆y = 1 mm et ∆z = 5 mm,.

69
2. Reconstruction d’images et modélisation du prototype – 2.4. Optimisation
géométrique du prototype Temporal par l’étude de simulations Monte-Carlo

F IGURE 2.25. – Résolution angulaire de la caméra en fonction de d où les confi-


gurations (a) et (d) de la Figure 2.3 uniquement sont considérées.
e 1 = 0.25 cm pour E = 200 keV, et 1.5 cm pour E = 2 MeV et E = 662 keV,
∆x = ∆y = 1 mm, ∆z = 5 mm, ∆E /E = 8.9 % @ 511 keV

La résolution angulaire se stabilise à partir de d =7.5 cm pour E = 2 MeV et E =


662 keV. En Figure 2.26 est présentée la variation de la sensibilité en fonction de la
distance. Il est visible que lorsque d est supérieur à 5 cm, la sensibilité est déjà réduite
de trois-quart.

F IGURE 2.26. – Sensibilité de la caméra en fonction de d où les configurations (a) et


(d) de la Figure 2.3 uniquement sont considérées. e 1 = 0.25 cm pour
E = 200 keV, et 1.5 cm pour E = 2 MeV et E = 662 keV, ∆x = ∆y = 1 mm,
∆z = 5 mm, ∆E /E = 8.9 % @ 511 keV

2.4.1.2. Impact de la rétrodiffusion sur la résolution angulaire


Dans le cas réel où de la rétrodiffusion est présente mais que la résolution temporelle
de la caméra ne permet pas d’estimer quelle interaction fut la première, la résolution
angulaire varie pareillement qu’en 2.4.1.1. Supposons un gamma incident de 511 keV
qui interagit par effet Compton dans l’absorbeur et par effet photo-électrique dans
le diffuseur. Alors E 2 =341 keV et E 1 =170 keV. En utilisant Eq. (2.1), on obtient α =
60°. Cela veut donc dire que lorsque de la rétrodiffusion est mesurée, elle crée alors
des cônes avec un décalage d’angle α = 60° systématique. Cet angle étant élevé, les

70
2. Reconstruction d’images et modélisation du prototype – 2.4. Optimisation
géométrique du prototype Temporal par l’étude de simulations Monte-Carlo

cônes Compton reconstruits n’impactent pas sur la résolution du point source mais
contaminent l’image rendant le signal sur bruit plus faible. En Figure 2.27 est présentée
une coupe de la somme des cônes issus de la simulation Monte-carlo de la détection
de gammas émis par une source de 22 Na placée à 35 cm d’une caméra Compton
non collimatée temporellement et lorsque le cas (b) de la Figure 2.3 uniquement est
considéré.

F IGURE 2.27. – Coupe de la somme des cônes issus de la détection de gammas émis
par une source de 22 Na placée à 35 cm d’une caméra Compton non
collimatée temporellement et lorsque le cas (b) de la Figure 2.3 unique-
ment est considéré. La surface de détection est de 3 × 3 cm2 , d = 3.2 cm
e 1 = 0.5 cm, e 2 = 1.2 cm et ∆E /E = 10%. Le champ de vue de la caméra
est fixé à 90°.

En pratique, les couples Compton de rétrodiffusion doivent être supprimés pour


les raisons évoquées en 2.2.2.1 grâce à l’information temporelle des interactions. La
certitude à 95% que l’évènement mesuré n’est pas une rétrodiffusion est lorsque la
détection se fait dans le diffuseur puis dans l’absorbeur et que la distance temporelle
entre les deux évènements est approximativement supérieure à 0.83 × ∆t .

2.4.1.3. Étude de prédominance des incertitudes de mesure sur la résolution


angulaire
En Figure 2.28 sont représentées les résolutions angulaires lorsque les incertitudes
de mesures sont simulées une à une en considérant toutes les autres comme nulles
pour E = 662 keV, e 1 = 1.5 cm, e 2 = 3 cm et d = 3.2 cm.
La résolution en énergie typique d’un détecteur muni d’un cristal étant autour
de 10% est la résolutoire spatiale millimétrique. La résolution de la caméra dépend
fortement de la résolution en énergie. On peut aussi noter que d influence peu sur
la résolution angulaire en fonction de la résolution en énergie. Lorsque en 2.4.1.1, la
variation de la résolution angulaire en fonction de d est étudiée, au plus d est grande,

71
2. Reconstruction d’images et modélisation du prototype – 2.4. Optimisation
géométrique du prototype Temporal par l’étude de simulations Monte-Carlo

F IGURE 2.28. – Résolution angulaire de la caméra lorsque les incertitudes de mesures


sont simulées une à une en considérant toutes les autres comme nulles
pour E = 662 keV, e 1 = 1.5 cm, e 2 = 3 cm et d = 3.2 cm

au plus la résolution angulaire tend vers celle dans le cas ou seule une incertitude en
énergie est présente.

2.4.2. Étude de la sensibilité de la caméra en fonction de


l’épaisseur du diffuseur (e 1 )
Au plus l’absorbeur est épais, au mieux sont arrêtés les photons gamma. Il est
facile d’y rapporter une loi exponentielle. Concernant le diffuseur, la réponse est
moins triviale car pour autant le nombre d’interactions doit être maximisé, mais
aussi, l’épaisseur doit être suffisamment petite pour que les photons gamma diffusés
puissent sortir du diffuseur et interagir dans l’absorbeur.
En Figure 2.26 est présentée l’évolution de la sensibilité de la caméra Compton en
fonction de e 1 avec d =7.5 cm et une surface de détection de 3 × 3 cm2

F IGURE 2.29. – Sensibilité de la caméra en fonction de e 1 où les configurations (a) et


(d) de la Figure 2.3 uniquement sont considérées.

72
2. Reconstruction d’images et modélisation du prototype – 2.4. Optimisation
géométrique du prototype Temporal par l’étude de simulations Monte-Carlo

Afin d’obtenir un bon compromis entre les basses et hautes énergies, l’épaisseur
optimale choisie est celle lorsque la courbe de 200 keV croise celle de 2 MeV. L’épaisseur
optimale pour la gamme d’énergie 0.2-2 MeV est donc d’environ e 1 =1.5 cm.
Dans le cas où le détecteur n’est muni d’une résolution temporelle suffisante pour
isoler les couples Compton de rétrodiffusion et que les interactions multiples dans
le diffuseur ne sont discernables, il est important de vérifier que l’épaisseur choisie
ne provoque pas une augmentation de la proportion d’interactions multiples dans le
diffuseur ou de couples Compton de rétrodiffusion.
En Figure 2.30 est présentée l’évolution de la proportion d’interactions simples dans
le diffuseur en fonction de e 1 avec d =7.5 cm une surface de détection de 3 × 3 cm2 .

F IGURE 2.30. – Proportion d’interactions uniques dans le diffuseur en fonction de e 1


où tous les évènements mesurés garantissent les conditions de Eq. 2.2

En Figure 2.31 est présentée l’évolution de la proportion de couples Compton de


rétrodiffusion en fonction de e 1 avec d =7.5 cm une surface de détection de 3 × 3 cm2 .
La quantité d’interactions uniques dans le diffuseur ou de rétrodiffusions sont très
peu dépendantes de e 1 . Pourtant, une épaisseur de 0.5 cm paraît intéressante pour
diminuer la mesure de couples Compton dont la reconstruction du cône serait erronée.
À moins de vouloir optimiser la caméra pour de faibles énergies (entre 100 keV et 662
keV), cette épaisseur rendrait la caméra beaucoup moins sensible et mènerait à une
détérioration de la qualité d’images due à la baisse de statistiques.

2.4.3. Résumé
Cette étude a permis de mettre en évidence la dépendance de la résolution angulaire
en la distance entre les deux faces avant des détecteurs qui constituent la caméra
Compton. Elle montre aussi que l’enjeu n’est pas uniquement dans l’optimisation

73
2. Reconstruction d’images et modélisation du prototype – 2.5. Caractérisation du
prototype Temporal

F IGURE 2.31. – Proportion de couples Compton de rétrodiffusion dans le diffuseur


en fonction de e 1 où tous les évènements mesurés garantissent les
conditions de Eq. 2.2

géométrique, mais aussi dans le choix de la technologie. Par exemple, avec un détec-
teur de bonne résolution spatiale, cette dépendance en la distance devient d’autant
plus moindre.
Aussi, la sensibilité de la caméra est très dépendante de l’épaisseur du diffuseur
dont l’optimisation varie fortement en fonction de la gamme d’énergie. Ainsi, il est
difficile d’optimiser un détecteur pour une sensibilité sur un spectre large (supérieur
à 2 MeV). Le détecteur Temporal, dont la caractérisation suit, est construit selon les
contraintes mises en évidence dans cette partie.

2.5. Caractérisation du prototype Temporal


Le premier prototype Compton développé par Damavan est constitué d’un diffuseur
et d’un absorbeur en CeBr3 couplés à des dSiPMs. Les plus grandes matrices de
dSiPM disponibles dans le commerce mesurent 3x3 mm2 (Philips DPC 3200). Dans
la volonté de construire un prototype le plus simple possible, la taille des cristaux
est donc limitée par ces dimensions. Ce premier prototype a aussi pour vocation de
détecter des sources de faible énergie (entre 100 keV et 662 keV). En se rapportant à
Figure 2.26, on obtient une épaisseur e 1 optimale autour de 5 mm pour le diffuseur.
L’algorithme de reconstruction de position d’interactions dans le cristal étant pour le
moment stable pour des épaisseurs e 2 inférieures à 1.2 mm, c’est donc celle choisie
pour l’absorbeur. Enfin, la distance entre les faces avant des blocs (d ) choisie est celle
pour laquelle la résolution angulaire se stabilise à 200 keV en Figure 2.25, soit 3.2
cm. En Figure 2.29 est présenté un schéma de la caméra temporale. Elle pèse 4kg
car en plus des modules de détection, elle contient une électronique de traitement,

74
2. Reconstruction d’images et modélisation du prototype – 2.5. Caractérisation du
prototype Temporal

qui connectée à un ordinateur par câble Ethernet, transmet l’ensemble des mesures
(fichiers produits d’extension lqua), ainsi que les couples Compton (ou coïncidences
stockées dans un fichier d’extension cqua). Une caméra optique qu’il reste à faire
fonctionner est aussi installée et permettra de superposer les images Compton.

F IGURE 2.32. – Illustration de la caméra Compton Temporal (image issue de [réf Zied])

Damavan fournit aussi un logiciel de reconstruction d’images basé sur une im-
plémentation LM-MLEM. De ce qui est des performances annoncées, la résolution
en énergie ∆E /E est de 9.4 % à 511 keV. Les couples Compton sont enregistrés avec
une fenêtre de coïncidence de 300 ns. Il n’y a donc pas de distinction entre la dif-
fusion Compton classique et la rétrodiffusion. Les résolutions spatiales annoncées
du détecteur sont ∆x y 1 = 1.5 mm, ∆z 1 = 2.5 mm, ∆x y 2 = 1.5 mm et ∆z 2 = 4 mm. Les
interactions simples et multiples dans le cristal ne sont pas discernées, tous les cas de
figures impliquant un dépôt d’énergie dans le diffuseur et dans l’absorbeur dans un
laps de temps de 300 ns sont donc considérés.

2.5.1. Étude de spectres mesurés par la caméra Compton


Une source de 22 Na de 0.245 Mbq est placée en face de la caméra à 35 cm et l’ac-
quisition dure 20 min . En Figure 2.33 est présenté le spectre pour le diffuseur (E 1 ),
l’absorbeur (E 2 ) et d’énergie totale (E ) dans le cas de coïncidences avec une coupure
à 600 keV. Un pic à 170 keV est visible dans le diffuseur, ainsi qu’un pic à 340 keV au
niveau de l’absorbeur. Il s’agit de rétrodiffusion.
Aussi, le pic photoélectrique n’est pas centré à 511 keV. La Caméra est potentiel-
lement mal calibrée. Afin de vérifier s’il s’agit d’une erreur systématique, plusieurs
acquisitions de sources placées à 35 cm sont effectuées avec les positions variant
de (-35,-35,35) cm à (35,35,35) cm avec x=y. La température des détecteurs est aussi
mesurée.

75
2. Reconstruction d’images et modélisation du prototype – 2.5. Caractérisation du
prototype Temporal

F IGURE 2.33. – Illustration de la caméra Compton Temporal (image issue de [réf Zied])

F IGURE 2.34. – Position de la source et température de la caméra en fonction de la


position du pic à pleine énergie mesurées pour des gamma de 511 keV

76
2. Reconstruction d’images et modélisation du prototype – 2.5. Caractérisation du
prototype Temporal

La Figure 2.34 suggère qu’il n’y a aucune dépendance à la température, ni à la


position de la source. Néanmoins il est important que le détecteur soit correctement
calibré. En effet, une mauvaise calibration résulte sur une erreur systématique de
l’estimation sur l’angle Compton. Afin d’effectuer une calibration propre à chacune
des acquisitions, les pics caractéristiques de rétrodiffusion sont utilisés pour recalibrer
chacune des deux énergies mesurées de manière indépendante.
Afin de mieux visualiser la quantité de rétrodiffusions, en Figure 2.35 est présenté
l’histogramme 2D des énergies déposées dans l’absorbeur en fonction des énergies
déposées dans le diffuseur. Il est apercevable que ces évènements sont présents en
grande quantité.

F IGURE 2.35. – Histogramme 2D des énergies déposées dans l’absorbeur en fonction


des énergies déposées dans le diffuseur pour une source de 22 Na avec
une coupure en énergie à 600 keV. Les couples Compton pour lesquels
le photon gamma a complètement été absorbé sont entourés en rouge

Afin de mieux comprendre à quoi correspond chacune des parties des spectres, il
est possible de procéder à une simulation Monte Carlo de la caméra.

2.5.1.1. Étude des spectres en coïncidence du diffuseur et de l’absorbeur et


interprétation à l’aide de simulations Monte-Carlo
Les spectres simulés et mesurés sont comparés avec une sélection du pic photo-
électrique autour de 0.83 × ∆E ( ou 3σE ) (Figure 2.36).
Le spectre du diffuseur expérimental débute à 50 keV et le nombre d’évènements
détectés croît avec l’énergie. La forme de ce début de spectre ne ressemble pas à la
simulation. Et ce parce que la détection des évènements se fait en réalité sous forme
d’un seuil sur les signaux générés par chacun des SiPMs de la matrice de détection et

77
2. Reconstruction d’images et modélisation du prototype – 2.5. Caractérisation du
prototype Temporal

F IGURE 2.36. – Spectre en coïncidence simulé et expérimental dans le diffuseur et


dans l’absorbeur pour une source de 22 Na

non sur l’intégrale de la somme des signaux. En fonction de la position d’interaction


du rayon gamma dans la cristal, l’amplitude de la durée des signaux est plus ou moins
répartie. Le résultat des simulations Monte-Carlo fournit l’énergie totale absorbée
à chaque interaction gamma qui peut être assimilée à l’intégrale de la somme des
signaux. Une approche qui permettrait de mieux représenter le nombre d’évènements
à basse énergie serait de simuler la génération des photons optiques dans le cristal de
CeBr3 ainsi que le signal des SiPMs.
L’ensemble des couples Compton mesurés avec une énergie supérieure à 0.211
keV sont des coïncidences fortuites ou des absorption incomplètes de gammas de
1275 keV. En effet, si on considère l’ange maximal entre la position de la source
radioactive et un axe de cône Compton formant un angle limite à la normale de la
caméra (par exemple un couple Compton avec (x 1 = −3cm,y 1 = −3cm,z 1 = −0.5cm)
et (x 2 = 3cm,y 2 = −3cm, z 2 = −3.2cm)), alors celui-ci est de 72°. Hors une diffusion à
cet angle est à l’origine d’un dépôt d’énergie de 0.211 keV dans le diffuseur.
Enfin,les couples Compton de rétrodiffusion représentent près de la moitié des
évènements mesurés, ainsi que 30% sont liés à des interactions multiples dans le
diffuseur. Ainsi, seules 32% des mesures permettront d’estimer la réelle origine du
photon gamma.

2.5.2. Étude de la sensibilité de la caméra Compton


La sensibilité de la caméra est étudiée pour 511 keV. Une source de 22 Na est disposée
à plusieurs positions sur un plan de 70 cm de large à 35 cm de la caméra et la conta-
mination du pic à 511 kev liée à l’estimation des rayons gamma de 1275 est négligée
(Figure 2.37).
Pour chaque position (x p ,y p ), la durée d’acquisition est telle que l’estimation
de la probabilité de mesurer un couple Compton (pc) à pleine énergie par rayon
gamma émis atteint une incertitude (∆x p y p ) inférieure ou égale à 7.5% où ∆x p y p =
p
pc × n(1 − pc) et n le nombre total de particules émises par la source. Ainsi, la proba-
bilité propre à chacun des points de mesures de détecter un couple Compton avec une

78
2. Reconstruction d’images et modélisation du prototype – 2.5. Caractérisation du
prototype Temporal

F IGURE 2.37. – Disposition de la source de 22 Na sur le plan à 35 cm de la caméra pour


l’étude de la sensibilité (cm).

énergie de 511 keV ± 3∗∆E


p est obtenue et est représentée sous forme de mosaïques
2 2l n2
en Figure 2.38.

F IGURE 2.38. – Sensibilité mesurée de la caméra Compton à 511 keV pour une source
de 22 Na par interpolation au plus proche voisin

Une asymétrie Gauche/Droite est visible. Après deux acquisitions plus longues
avec ∆x p y p = 1% à la position (-35,0) et (35,0), les résultats ont confirmé que cette
asymétrie est due à la fluctuation statistique. Une asymétrie Haut/Bas est aussi visible.

79
2. Reconstruction d’images et modélisation du prototype – 2.5. Caractérisation du
prototype Temporal

Elle est liée à la présence d’un radiateur et d’un module pelletier en dessous des
détecteurs qui arrêtent une partie des photons incidents.
Ces mesures de sensibilité peuvent être interpolées, la largeur à mi-hauteur estimée
est de 30.7ř±0.4. La sensibilité est aussi simulée en Monte-Carlo et nous obtenons une
largeur à mi-hauteur estimée de 26.6ř ± 0.3. cette différence s’explique notamment
par la différence de la méthode utilisée sur le seuil en énergie.
Finalement, pour une source de 22 Na, lorsque qu’un rayon gamma est émis en
direction de la caméra, la probabilité de mesurer un couple Compton d’une énergie
de 511 keV ±3σE est de 0.66 %%. La sensibilité intrinsèque à la caméra Compton est
donc estimée à 0.28 %%pour un rayon gamma de 511 keV.

2.5.3. Mesure de la résolution angulaire


La résolution angulaire est étudiée en effectuant la somme des cônes Compton
mesurée pour une source de 22 Na en face de la caméra avec une sélection du pic pho-
toélectrique à 511 keV (±3σE ). Bien que lorsque seuls les cônes dont la diffusion dans
le diffuseur est certaine sont dessinés, le signal sur bruit est meilleur, cela n’impacte
pas sur l’estimation de la résolution (Figure 2.39).

F IGURE 2.39. – Coupe transverse de la somme des cônes Compton mesurés pour une
source de 22 Na à 35 cm la caméra avec (droite) tous les cônes d’une
énergie de 511 keV (±3σE ) et (gauche) tous les cônes d’une énergie de
511 keV (±3σE ) dont la diffusion dans le diffuseur est certaine

Dans les deux cas, un fit gaussien en utilisant la fonction courbe fit fournie par dans
la librairie Scipy sur Python estime la résolution angulaire de la caméra Compton
autour de 7.5° ±0.6.
La mesure de l’ARM, elle fournit un résultat meilleur (6.7° ±0.4). Ceci est probable-
ment dû au fait que la somme des cônes mesurés engendre une sur-expression des
basses fréquences.

80
2. Reconstruction d’images et modélisation du prototype – 2.5. Caractérisation du
prototype Temporal

2.5.4. Reconstruction d’images avec les donnés du prototype


Nous avons vu en 2.5.1.1 qu’une partie des mesures sont des coïncidences for-
tuites et d’autres de la rétrodiffusion. Pour un point source donné, ils ne contribuent
donc pas à la représentation de celui-ci sur l’image. Cela étant dit, la sensibilité utili-
sée dans LM-MLEM doit considérer uniquement la probabilité pour le bin l , qu’un
photon gamma émis par celui-ci, soit mesuré et que cette mesure permette de consi-
dérer le bin comme origine possible. Nous pourrions estimer cette proportion par
Monte-Carlo, hors le fait que la méthode de seuil à basse énergie n’est à ce stade de dé-
veloppement pas reproductible en simulation, les résultats divergeraient grandement.
La matrice de sensibilités mesurées est donc la seule disponible.
La version de LM-MLEM utilisée est celle présentée en Eq. 2.27.

2.5.4.1. Reconstruction de 5 points sources à 35 cm


La première acquisition est celle d’une une mesure de 30 minutes de 5 points source
de 22 Na et de même activité (0.245 Mbq) à 35 cm de la caméra aux positions x=y=0,
x=17.5 cm, x=-17.5 cm, y=17.5 cm et y=-17.5 cm. Pour l’estimation de Pu j , l’équation
suivante est choisie :

Pu j = 1 − (F W H M x × cos −π/4 − F W H M y × sin −π/4) × max(F W H M y + F W H M x)


(2.28)
où F W H M x et F W H M y sont respectivement les largeurs à mi-hauteur estimées des
distributions de lumière à la surface des SiPMs sur l’axe x et y dans le diffuseur et max
représente la fonction "valeur maximale". La distribution des probabilités obtenues
est présentée en Figure 2.40

F IGURE 2.40. – Distribution des probabilités d’interaction unique dans le diffuseur


calculées arbitrairement à partir de Eq. (2.28)

En Figure 2.41sont présentées les images de taille 100 × 100 reconstruites en sé-

81
2. Reconstruction d’images et modélisation du prototype – 2.5. Caractérisation du
prototype Temporal

lectionnant le pic photo-électrique à 511 keV (±3σE ) après 10 itérations avec une
implémentation classique de LM-MLEM en ajoutant progressivement la prise en
compte de v j , P f j l et Pu j , et enfin en ne considérant que les couples Compton dont
la diffusion dans le diffuseur est certaine. À l’ajout de P f j l , l’intensité de la source
au centre de l’image s’amplifie. L’ajout de Pu j ne permet une amélioration signifi-
cative de la résolution angulaire. La raison principale de la grande quantité de bruit
dans l’image est que la source de 22 Na émet aussi des photons de 1275 keV dont leur
détection incomplète vient s’ajouter au pic photoélectrique à 511 keV.
Lorsque seuls les couples Compton pour lesquels la diffusion dans l’absorbeur est
certaine sont utilisés pour la reconstruction, un meilleur signal sur bruit est obtenu
(reconstruction de 731 évènements contre 8080 pour les autres implémentations).

F IGURE 2.41. – Reconstruction d’une acquisition de 30 minutes de 5 points source


de 22 Na et de même activité (0.245 Mbq) à 35 cm de la caméra aux
positions x=y=0, x=17.5 cm, x=-17.5 cm, y=17.5 cm et y=-17.5 cm. Les ré-
sultats sont affichés après 10 itérations de différentes implémentations
de LM-MLEM avec (haut gauche) l’implémentation telle que décrite en
2.3.1 avec l’ajout de v j dans Eq. (2.22), (haut droit) l’ajout de v j et P f j
dans Eq. (2.22), (bas gauche) l’ajout de v j , P f j et Pu j dans Eq.(2.22) et
(bas droit) l’utilisation des couples Compton pour lesquels il est certain
que ce ne sont des rétrodiffusions

82
2. Reconstruction d’images et modélisation du prototype – 2.5. Caractérisation du
prototype Temporal

18
2.5.4.2. Reconstruction stéréoscopique de sources de F
En démantèlement nucléaire, il paraît intéressant de pouvoir retrouver la distance
que sépare la source de la caméra Compton. Si nous sommons deux acquisitions à
deux positions différentes de la caméra, alors il est possible, par stéréoscopie d’en
avoir une estimation. Au plus les deux acquisitions sont faites à une grande distance,
au mieux sera celle-ci. Afin d’explorer le concept, nous faisons deux acquisitions de
deux sources de 18 F d’une activité de 25 MBq chacune à la préparation.
La source 1 mesure 7.5 cm de diamètre et 3.85 cm de haut. La source 2 mesure 4.45
cm de diamètre et 3.65 cm de haut. Une première acquisition est prise à la position
(10cm, 35 cm) et une deuxième à la position (-10 cm, 35 cm) Figure 2.42.

F IGURE 2.42. – Set-up expérimental pour l’imagerie stéréoscopique de sources de 18 F

Nous utilisons une implémentation classique de LM-MLEM avec l’ajout de v j et


P f − j l . La matrice de sensibilité utilisée est celle mesurée expérimentalement pour la
source de 22 Na. En Figure 2.43 est présentée la reconstruction sur une image de taille
35 × 35 × 35 cm3 après 20 itérations. La première coupe, parallèle à la caméra, est celle
en z = 0 telle que représentée dans la Figure 2.42. Il est observable que les sources
sont reconstruites à la bonne position, bien que chacune soit légèrement décalée vers
le bord de l’image. Les trois autres coupes sont effectuées sur l’axe y. La première en
y = 7 cm, La deuxième en y = 4 cm et la troisième en y = 10 cm. En y = 7 cm, aucune
source n’est visible. Ceci reflète correctement la réalité. Néanmoins, des artéfacts sont
visibles sous la forme d’un "V". A l’extérieur de ceux-ci, les bins sont mis à 0 dans la
reconstruction car ce sont des zones dont l’angle est supérieur à 45° par rapport à la
normale à la caméra dans les deux acquisitions. Les couples Comptons qui ne sont

83
2. Reconstruction d’images et modélisation du prototype – 2.5. Caractérisation du
prototype Temporal

dans la configuration (a) ou (d) de la Figure 2.3 contribuent alors à la convergence vers
une solution au bord de l’image, dont les valeurs sont amplifiées par la correction de
la sensibilité qui y est la plus élevée. Nous retrouvons ces artéfacts sur les deux images
qui suivent. Aussi, bien que la représentation des sources dans l’image commence
à une distance fidèle à la réalité, celle-ci s’étire en direction opposée des positions
initiales à la caméra. Il est donc possible d’avoir une estimation fiable de la distance
des sources, mais pas de leur profondeur.

F IGURE 2.43. – Représentation des sources radioactives après 20 itérations de LM-


MLEM. (haut gauche) Coupe parallèle à la caméra en z = 0 telle que
représentée dans la Figure 2.42, (haut droite) coupe perpendiculaire à
y avec y = 7 cm, (bas gauche) y = 4 cm, (bas droite) y = 10 cm.

2.5.5. Résumé
Le premier prototype temporal a ici été caractérisé et quelques images de sources
radioactives ont été obtenues. Nous pouvons retenir une sensibilité intrinsèque de
0.28 %%et une résolution angulaire de 6.7° ±0.4 pour une source émettrice de rayons
gamma de 511 keV en face de la caméra.

84
2. Reconstruction d’images et modélisation du prototype – 2.6. Conclusion générale
et prospectives

Les caractéristiques de la caméra font que près de la moitié des mesures sont de
la rétrodiffusion. Combien même elles seraient discernables, elles restent inutili-
sables pour la reconstruction. De ce fait, certaines figures de mérite sont difficiles à
reconstruire, comme celle présentée dans cette section, même lorsque la notion de
certitude sur le cône Compton est ajoutée à l’implémentation LM-MLEM. Nous avons
aussi montré la pertinence d’effectuer une imagerie stéréoscopique afin d’avoir une
estimation de la distance des sources radioactives.
Bien que la sensibilité de la caméra Compton ait été définie dans cette partie comme
la probabilité de détecter un photon à pleine énergie, il est important de noter que
pour la reconstruction LM-MLEM, il serait plus juste d’avoir une estimation de la
probabilité de mesurer une photon gamma dans la configuration (a) ou (d) de la
Figure 2.42.

2.6. Conclusion générale et prospectives


Ce chapitre était en un premier temps une tentative de remise en question des
méthodes de propagation des incertitudes sur le Cône Compton. La simulation Monte-
Carlo avec GATE a été primordiale dans la compréhension des limites concernant les
équations posées et utilisées depuis plusieurs dizaines d’années. Cela a notamment
permis de comprendre que les couples Compton de rétrodiffusion sont inconstruc-
tibles ; non pas parce que l’incertitude tend vers l’infini, comme nous pousserait
à croire la théorie. Mais parce que l’estimation moyenne sur l’angle Compton est
erronée.
Les différentes implémentations de LM-MLEM qui sont présentées sont toutes dans
l’optique d’exploiter des informations disponibles, fournies par la caméra, propres
à chacun des couples Compton mesurés, qui apportent de manière plus ou moins
directe une information spatiale supplémentaire et dont le formalisme de base ne les
considère. Dans ce sens, l’ajout de l’information énergétique via une implémentation
spectrale (PE-LM-MLEM), ainsi que de la certitude sur le cône Compton permet de
mieux guider la convergence de l’algorithme.
Malgré sa capacité à reconstruire des images potables, le prototype temporal ici
étudié souffre d’un manque d’apport technologique afin de pouvoir discerner les
couples Compton de rétrodiffusion. La solution semble se résumer en l’augmentation
de la distance entre le diffuseur et l’absorbeur, ainsi qu’une électronique de lecture
permettant une bonne résolution temporelle. Actuellement, il est reporté dans la litté-
rature des set-up qui permettent, au mieux, d’atteindre des résolutions en coïncidence
à 511 keV de l’ordre de 100 ps [réf ]. Hors une interaction dans le diffuseur dépose bien
moins que 511 keV et dégrade d’autant plus la résolution. La distance entre le diffuseur
et l’absorbeur devra alors être de plusieurs centimètres et la sensibilité divisée par des
valeurs supérieures à 10 afin que l’information temporelle soit profitable (Figure 2.26).
Finalement, il est aussi possible de réfléchir à des solutions qui augmentent la
quantité d’évènements Compton. Le seuil en énergie de la caméra est relativement

85
2. Reconstruction d’images et modélisation du prototype – 2.6. Conclusion générale
et prospectives

haut (60 keV). Ce sont pourtant les évènements à faible dépôt d’énergie dans le
diffuseur qui permettent des images mieux résolues. En Figure 2.44, nous comparons
les résultats de la reconstruction de la figure de mérite présentée en 2.3.3.1 avec un
seuil à 20 keV et un seuil à 60 keV avec l’implémentation de LM-MLEM présentée en
Eq. (2.26). Alors que la différence d’intensité entre la source au centre et celle autour
est du tiers pour un seuil à 60 keV, elle est uniquement d’un dixième pour une coupure
à 20 keV. On pourra aussi noter que ce seuil à 60 keV est à l’origine d’une sensibilité
deux fois inférieure à des prototypes développés de taille équivalente [réf. kashimoto]

F IGURE 2.44. – Résultats de la reconstruction de la figure de mérite présentée en 2.3.3.1


avec (gauche) un seuil en énergie dans le diffuseur à 20 keV et (gauche)
à 60 keV avec l’implémentation de LM-MLEM présentée en Eq. (2.26)

En somme, bien que ce ne soit l’objectif du projet temporal, l’utilisation d’un dé-
tecteur à semi-conducteur pixelisé en tant que diffuseur aurait permis d’augmenter
le rendement Compton, d’améliorer la résolution spatiale et en énergie, ainsi que
d’étudier le parcours de l’électron Compton afin de mieux rejeter les couples de
rétrodiffusion.
Enfin, les tentatives de reconstruction d’images présentées ont montré à quel point
il est primordial de correctement simuler le prototype afin d’estimer la matrice de
sensibilité. Et ceci ne peut être possible sans la modélisation du signal généré par les
SiPMs. Le chapitre suivant sera consacré à l’implémentation d’un module dédié dans
GATE.

86
3. Spectrométrie gamma à base de
SiPM : modélisation et
simulation Monte Carlo de
photo-multiplicateurs à base de
silicium (SiPM)
Sommaire
3.1 Principales caractéristiques des scintillateurs . . . . . . . . . . . . . . . 90
3.1.1 Réponse temporelle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 91
3.1.2 Rendement de scintillation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 91
3.1.3 Résolution en énergie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 91
3.1.4 Spectre d’émission . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 92
3.1.5 Surfaces du scintillateur et interface avec le détecteur . . . . . 92
3.1.6 Caractérisation d’un cristal scintillant pour la validation de l’im-
plémentation des SiPMs dans GATE . . . . . . . . . . . . . . . . 93
3.1.7 Résumé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 96
3.2 Électronique de lecture des signaux émis par les SiPMs . . . . . . . . . 97
3.3 Fonctionnement et géométrie des SiPMs . . . . . . . . . . . . . . . . . 97
3.3.1 Géométrie d’un SiPM et efficacité de détection . . . . . . . . . 98
3.3.2 Lecture du signal émis par les SiPMs . . . . . . . . . . . . . . . . 99
3.3.3 Schéma électronique équivalent et forme du signal . . . . . . . 101
3.3.4 Saturation du SiPM, temps mort et temps de récupération des
micro-cellules . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 105
3.3.5 Calibration d’un SiPM couplé à un cristal scintillant . . . . . . 106
3.3.6 Résolution temporelle d’un photon unique . . . . . . . . . . . 107
3.3.7 Résumé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 108
3.4 Bruits générés par les SiPMs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 108
3.4.1 Le bruit noir (ou Dark Noise) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 108
3.4.2 Le crosstalk . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 109
3.4.3 Afterpulse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 110
3.4.4 Delayed crosstalk . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 111
3.4.5 Résumé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 111

87
3. Spectrométrie gamma à base de SiPM : modélisation et simulation Monte Carlo de
photo-multiplicateurs à base de silicium (SiPM) –

3.5 Caractérisation des paramètres d’un SiPM pour la simulation Monte


Carlo avec GATE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 112
3.5.1 Echantillonnage de la forme d’un pulse émis par une micro-
cellule . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 112
3.5.2 Mesure de la SPTR . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 113
3.5.2.1 Montage électronique d’amplification . . . . . . . . . 113
3.5.2.2 Mesures expérimentales . . . . . . . . . . . . . . . . . 114
3.5.2.3 Analyse des données . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 115
3.5.3 Mesure des bruits émis par le SiPM . . . . . . . . . . . . . . . . 117
3.5.3.1 Crosstalk . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 118
3.5.3.2 Dark noise . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 120
3.5.3.3 Afterpulses et constante de récupération . . . . . . . 121
3.5.3.4 Distribution temporelle de Delayed crosstalk . . . . 123
3.5.4 Résumé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 123
3.6 Simulation des SiPMs dans GATE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 125
3.6.1 Implémentation dans GATE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 125
3.6.1.1 Initialisation des SiPMs . . . . . . . . . . . . . . . . . 125
3.6.1.2 Enregistrement des interactions dans la liste des pulses125
3.6.1.3 Parcourt de la liste de pulses . . . . . . . . . . . . . . 126
3.6.1.4 Création du signal . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 127
3.6.1.5 Schéma récapitulatif . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 127
3.6.2 Mise en place d’une simulation dans GATE . . . . . . . . . . . . 127
3.6.2.1 Instanciation du fichier SiPM.xml . . . . . . . . . . . 127
3.6.2.2 Instanciation du fichier Surfaces.xml . . . . . . . . . 129
3.6.2.3 Écriture des macros . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 129
3.6.3 Résumé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 130
3.7 Validation de l’implémentation Monte Carlo des SiPMs dans GATE . . 130
3.7.1 Validation de la simulation des bruits et du temps de récupéra-
tion des micro-cellules par simulations dans le noir . . . . . . 131
3.7.2 Validation de la simulation de la SPTR . . . . . . . . . . . . . . 133
3.7.3 Validation de la simulation par la mesure de scintillations dans
un cristal de LYSO :Ce . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 133
3.7.4 Quelle importance des bruits dans la simulation ? . . . . . . . . 135
3.7.5 Validation de l’implémentation des SiPMs par la mesure de CTR136
3.7.6 Quel impacte des bruits du SiPM dans la mesure de la CTR ? . 136
3.7.7 Résumé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 136
3.7.8 Exploration d’une piste pour l’amélioration de la CTR . . . . . 136
3.8 Conclusion générale et prospectives . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 136

Dans le chapitre précédent, il a été vu que seule la simulation Monte-Carlo permet-


trai d’obtenir une estimation de la sensibilité de la caméra Compton essentielle à la

88
3. Spectrométrie gamma à base de SiPM : modélisation et simulation Monte Carlo de
photo-multiplicateurs à base de silicium (SiPM) –

reconstruction des intensités des sources radioactives fidèle à la réalité. La modéli-


sation du signal généré par les SiPM s’avère importante car elle permet de mimer
la manière dont le système d’acquisition sélectionne les évènements. Il y a donc un
grand intérêt à implémenter le processus de génération du signal par les SiPM dans la
plateforme de simulation Monte Carlo GATE.
L’ajout des SiPMs dans GATE permettra aussi d’effectuer la simulation et l’optimisa-
tion d’appareils d’imagerie médical en cours de développement, équipés de SiPMs.
Les récentes recherches montrent que l’amélioration temporelle des détecteurs dé-
pend aussi de la capacité à analyser le signal généré et ses caractéristiques, souvent
difficilement dénombrables et dont la déconvolution est peu intuitive S. R. B ERG E. C.
2018. Eric Berg et Simons R. Cherry ont caractérisé une approche de mesure temporel
par réseaux de neurones profonds qui prend pour entrée le front montant du signal
émis par des PMTs. Ils ont notamment montré une amélioration de la résolution tem-
porelle en comparaison aux approches classiques tel que "leading edge" et "constant
fraction discrimination" S URTI ; K ARP 2016. Ainsi, si la simulation Monte Carlo permet
la génération de signaux très similaire à la réalité, il est alors possible d’entraîner les
réseaux sans qu’il ne soit nécessaire d’effectuer de multiples mesures, coûteuses en
temps et dont la position d’interaction dans le cristal ne peut à priori, être connu de
manière précise.
Dans Geant4 (utilisé par GATE pour la simulation des interactions entres les parti-
cules), il existe une implémentation permettant de simuler les SiPMs et de mimer la
majorité des caractéristiques de fonctionnement connus N IGGEMANN 2015. Elle a été
initialement développée pour la simulation du télescope FAMOUS N IGGEMANN et al.
2013. La même année de sa publication, une nouvelle méthode de caractérisation
des SiPMs plus approfondi et plus avancée fut aussi publiée R OSADO ; H IDALGO 2015.
Nous choisissons donc d’effectuer une nouvelle implémentation directement dans
GATE.
Pour rappel, il existe deux catégories de SiPMs : les SiPMs analogiques (aSiPMs), qui
génèrent un signal nécessitant d’être amplifié, puis analysé par une électronique de
lecture et les SiPMs digitaux (dSiPMS) où l’amplification et l’électronique de lecture
est intégrée. La charge et le moment du déclenchement (ou trigger) sont directement
transmis Y ORK et al. 2012. Finalement, on peut considérer que les dSiPMs contiennent
une couche supplémentaire de traitement et que le comportement ne diverge pas de
celui des aSiPMs. Ainsi, pour pouvoir les simuler en Monte-Carlo, il suffit d’ajouter une
routine de traitement du signal après une simulation de aSiPMs. Le développement
de cette couche supplémentaire est initié à travers le travail de thèse de Myriam Lenz
[ref] en collaboration avec l’équipe imXgam au C.P.P.M.
Afin de vérifier que notre implémentation Monte-Carlo permet de mimer les com-
portements des aSiPMs, une validation sera présentée. Elle consiste en la mesure
des bruits simulés et de la comparaison de leurs caractéristiques avec des mesures
expérimentales et en un deuxième temps, de mesures et simulations de scintillations
dans un cristal couplé à un SiPM.
La maîtrise des caractéristiques optiques de la simulation en sera essentielle et ce,

89
3. Spectrométrie gamma à base de SiPM : modélisation et simulation Monte Carlo de
photo-multiplicateurs à base de silicium (SiPM) – 3.1. Principales caractéristiques
des scintillateurs

afin de limiter les erreurs. Les cristaux utilisés seront donc au préalable caractérisées.
Deux points seront vérifiés pour juger de la fidélité de l’implémentation à la réalité.
Le premier est que la simulation permette une estimation correcte de la position et
de la FWHM des pic-photoélectriques. Le deuxième est qu’elle permette une bonne
estimation de la résolution temporelle d’un module de détection. Elle se quantifie
par la mesure de la Résolution Temporelle en Coïncidence ou Coincidence Time
Resolution (CTR).
La mesure de CTR est rependue en imagerie TEP. Elle permet de déterminer la
précision avec laquelle on est capable de mesurer le moment de l’interaction de rayon
gammas de 511 keV dans le détecteur. Une source ponctuelle émettrice de particules
β+ est placé à minima entre deux détecteurs qui se font face. L’annihilation d’un
positron avec un électron provoque l’émission de deux rayons gammas de 511 keV
au même moment et de direction opposée. On mesure ensuite la distribution des
différences de temps d’arriver mesurés dans chacun des deux détecteurs. La FWHM
de cette distribution correspond à la résolution en coïncidence.
p Si les détecteurs sont
identique, la résolution de chacun sera égale à FWHM/ 2. Dans le Chapitre 1, nous
avons vu que la détection du moment d’interaction du gamma dans un détecteur
se fait par la mesure de franchissement d’un seuil en tension sur le signal. Le mo-
ment où le franchissement est détecté sera appelé "temps de trigger" et lorsque ce
franchissement sera détecté, on dira que "l’on vient de trigger".
La CTR est très dépendante du circuit de pré-amplification et d’amplification uti-
lisé. Au plus celui-ci permet d’obtenir un signal sur bruit élevé qui s’approche d’une
fonction Dirac, au mieux le moment de l’interaction du photon gamma dans le cristal
pourra être estimé. Le circuit d’amplification du signal qui permet actuellement la
meilleure résolution temporelle possible sera reproduit et utilisé pour valider l’im-
plémentation dans GATE C ATES et al. 2018. Ceci, permettra notamment de s’assurer
qu’elle répond aux attentes des futurs systèmes développée à partir de cette nouvelle
technologie.
Ce chapitre sera organisé de la manière suivante : Les principaux caractéristiques
de fonctionnements des scintillateurs seront énoncées et les cristaux utilisés pour la
validation de l’implémentation des SiPMs seront caractérisés. Le principe de fonc-
tionnement des SiPMs sera détaillé, ainsi que la marche à suivre pour les caractériser.
L’implémentation des SiPMs dans GATE sera exposée puis, pour valider celle-ci, nous
effectuerons des mesures de scintillations de cristaux de LYSO :Ce produits par Crystal
Photonics Inc. couplé à des SiPMs HPK MPPC S13360-3050CS.

3.1. Principales caractéristiques des scintillateurs


Cette section est inspirée de la note technique publiée par Christophe en 2019 sur
les scintillateurs inorganiques [Dujardin D UJARDIN 2019]. Les processus physiques
sous-jacents ne seront pas détaillés, mais l’ensemble des caractéristiques essentielles
à la simulation d’un cristal scintillant dans GATE serons évoquées.

90
3. Spectrométrie gamma à base de SiPM : modélisation et simulation Monte Carlo de
photo-multiplicateurs à base de silicium (SiPM) – 3.1. Principales caractéristiques
des scintillateurs

3.1.1. Réponse temporelle


Suite à un dépôt d’énergie dans le cristal, un certain nombre de photons visibles ou
ultraviolets (d’énergies de l’ordre de quelques électronvolts) sont émis. La distribution
temporelle des photons émis ( f p (t |t 0 )) peut être décrite par Eq. (3.1), qui définit
une de somme pondérée de doubles exponentielles rattachées à la décomposition
de l’impulsion lumineuse en plusieurs composantes avec des constantes de temps
P
différentes. Souvent, i = 1 où i = 2 suffit. p i = 1, t 0 correspond au temps de début de
scintillation, τd iRet τr i sont les constantes de déclin et montée et h (t − t 0 ) la fonction
+∞
de Heaviside et −∞ f p (t |t 0 ) = 1 [G UNDACKER et al. 2018].

N e −(t −t 0 )/τd i − e −(t −t 0 )/τr i


X
f p (t |t 0 ) = h (t − t 0 ) × pi (3.1)
i =1 τd i − τ r i

3.1.2. Rendement de scintillation


Le rendement de scintillation correspond à la quantité de photons émis par unité
d’énergie déposée dans le cristal (nombre de photons par MeV ou nph/MeV). Pour
estimer le rendement, on peut procéder à l’irradiation du cristal par des gammas
d’énergie connue. Il peut exister une dépendance du rendement de scintillation en
fonction de l’énergie déposée dans le milieu scintillant, qui est due à des processus
non-linéaires résultant de la complexité des phénomènes de scintillation, souvent
liés aux impuretés contenues par le cristal lui-même [D UJARDIN 2019]. Il est donc
nécessaire de caractériser un cristal avec des gammas de différentes énergies.

3.1.3. Résolution en énergie


Comme évoqué dans le Chapitre 1 , la résolution en énergie (∆E /E ) est étroitement
liée à la quantité de photons émie. Si nous supposons que le nombre de photons de
scintillation suit une distribution de Poisson, alors la résolution en énergie R poi sson
s’écrit :

100 × 2.355%
R poi sson (%F W H M ) = p
n ph
où n ph est le nombre de photons de scintillation émis.

Néanmoins, en pratique, même si la collection des photons était de 100%, on


remarquerait que la résolution mesurée serait en fait différente de R poi sson , du fait
que la réponse du cristal est rarement linéaire avec l’énergie. La résolution en énergie
R est alors mieux décrite par la somme quadratique d’une résolution intrinsèque
(R i nt r i nsèque ) et de la résolution de Poisson induite par le rendement de scintillation.

R 2 = R i2nt r i nsèque + R poi


2
sson

91
3. Spectrométrie gamma à base de SiPM : modélisation et simulation Monte Carlo de
photo-multiplicateurs à base de silicium (SiPM) – 3.1. Principales caractéristiques
des scintillateurs

Prenons un exemple simple. Supposons un cristal de LYSO émettant en moyenne


14308 photons à 511 keV et 1377 à 60 keV (une non-linéarité du nombre de photons
émis par unité d’énergie à 60 keV de 16% en comparaison avec 511 keV), alors leur ré-
solution de rendement sera de et 0.8% 2.7%. Prenons arbitrairement R i nt r i nsèque =7.7%
(valeur typique pour le LSO) [C HEWPRADITKUL ; M OSZYNSKI 2011], alors R 60 keV =10.0%
et R 511 keV =7.9%.
De plus,la résolution en énergie et dégradée du fait que les photons ne sont pas
forcément collectés par le photodétecteur et peuvent être absorbés par le cristal
scintillant.
Dans le cas d’un couplage avec un SiPM, nous utiliserons la définition de Stefan
Goundacker à la page 30 de son manuscrit de thèse G UNDACKER 2014 :

R 2 = R i2nt r i nsèque + R r2end ement + R p2 + R n2


Où R p correspond à la perte en résolution liée au transfert de photons au SiPM et à
la conversion en photo-électrons et R n correspond à la contribution du bruit noire.
Ces notions seront détaillées dans la Section 3.3.
Dans le cas d’un couplage avec un PMT, nous retiendrons la définition présente
dans C HEWPRADITKUL ; M OSZYNSKI 2011 ou D UJARDIN 2019 :

R 2 = R i2nt r i nsèque + R r2end ement + R p2


p
100×2.355 1+ξ
où R r end ement = p
n et ξ est la variance du gain du photodétecteur. On
ph
notera la non présence de ξ pour les SiPMs car il est considéré comme négligeable.

3.1.4. Spectre d’émission


Un scintillateur émet un spectre de photons visibles ou ultraviolets. LA Figure 3.1
présente le spectre d’émission d’un cristal de LYSO.

3.1.5. Surfaces du scintillateur et interface avec le détecteur


L’efficacité de collection des photons de scintillation dépend à la fois du matériau
scintillant, de ses états de surface, et des interfaces entre le cristal et son environne-
ment (air, graisse optique, réflecteur, etc.).
Les photons de scintillation émis se comportent de manière différente suivant le
type d’interface et l’état de surface qu’ils rencontrent. Une encapsulation dans un
matériau réfléchissant permet de minimiser l’échappement de photons du cristal
et une surface peu polie rendra la direction de la réflexion moins déterministe. Le
choix de la surface et du matériau à l’interface varie en fonction de l’application. Par
exemple, pour maximiser la collection de photons, il est préférable d’opter pour un
cristal encapsulé dans du Téflon, qui permet des réflexions non déterministes de par
sa rugosité. Ainsi, le nombre de réflexions nécessaires avant qu’un photon n’atteigne le

92
3. Spectrométrie gamma à base de SiPM : modélisation et simulation Monte Carlo de
photo-multiplicateurs à base de silicium (SiPM) – 3.1. Principales caractéristiques
des scintillateurs

F IGURE 3.1. – Spectre d’émission d’un cristal de LYSO, [source : S AINT-G OBAIN
C ERAMICS P LASTICS 2018].

photodétecteur diminue en comparaison à un réflecteur poli et la probabilité qu’il ne


soit perdu par interaction dans le cristal devient plus faible. De nombreux travaux sont
menés afin d’optimiser le rendement de collection et convergent vers des résultats
plus difficilement généralisables B AI ; W HANG 2011 E. B ERG et al. 2015.
L’interface entre le détecteur et le scintillateur joue aussi un rôle très important dans
efficacité de collection. En effet, il n’est pas rare que la matière du photodétecteur ait
un indice de réfraction plus faible que le scintillateur. Ceci engendre un angle limite
pour lequel les photons seront réfléchis, diminuant ainsi l’efficacité de collection.
Aussi, si de l’aire est présent à l’interface, la réflexion sera d’autant plus importante. De
manière courante, pour réduire ces phénomènes, un matériau visqueux, d’indice de
réfraction intermédiaire est placé à l’interface. Quant à l’interface idéal, le scintillateur
et le photodétecteur seraient directement en contact avec un indice de réfraction
supérieur pour le dernier.
Dans GATE, deux modèles de définition de surface sont disponibles. Alors que le
modèle "UNIFIED", issu de Geant4, utilise les lois optiques pour simuler les réflexions
et transmissions, le modèle LUT Davis est basé sur des donnés mesurés S TOCKHOFF
et al. 2017. Une liste prédéfinie de type de surfaces est fournie et elle peut être étendu
par la caractérisation de son propre cristal.

3.1.6. Caractérisation d’un cristal scintillant pour la validation


de l’implémentation des SiPMs dans GATE
Pour valider l’implémentation des SiPMs dans GATE, nous effectuerons des mesures
de scintillations d’un cristal de LYSO :Ce produit par Crystal Photonics Inc. couplé avec
un SiPM HPK MPPC S13360-3050CS. Il est important de connaître les caractéristiques
du cristal afin d’être certain que la simulation de celui-ci, à elle seul ne contient pas de
biais que l’on pourrait interpréter comme une mauvaise implémentation des SiPMs.

93
3. Spectrométrie gamma à base de SiPM : modélisation et simulation Monte Carlo de
photo-multiplicateurs à base de silicium (SiPM) – 3.1. Principales caractéristiques
des scintillateurs

Crystal Photonics Inc. nous indique la composition du cristal (Lu1.8 Y0.2 Si1.0 O5.0 ),
sa densité (7.05 g.cm3 ), sont indice de réfraction (1.81), la constante de temps de
diminution d’émission de photons (τd = 40 ns), un spectre d’émission piqué à 3 eV et
le fait qu’il soit poli sur toutes les surfaces. Pour le simuler correctement nous avons
besoin de connaître les caractéristiques suivantes :
— Densité
— Composition atomique
— Spectre d’émission du cristal
— Type de surface
— Nombre de photons émis par unité d’énergie déposée
— Résolution
— Indice de réfraction
— Constante de temps de croissance (τr ) et de décroissance (τd ) d’émission de
photons

Bien que le cristal fût à la base polie, nous le considérons, à juste titre comme ru-
gueux à cause des multiples manipulations. N’ayant pas de spectromètre à disposition
et sachant que le maximum d’émission est à 3 eV, nous utilisons le spectre d’émission
issue de S AINT-G OBAIN C ERAMICS P LASTICS 2018 visible en Figure 3.1. Concernant
τr , nous l’estimons en effectuant la moyenne des valeurs mesurées pour différents
cristaux de LYSO :Ce dans G UNDACKER et al. 2016 (en Table 1), soit 57 ps. Notons que
ces valeurs ont une incertitude de 20 ps, que la plus grande est de 80 ps et la plus faible
de 21 ps.
Reste à déterminer le nombre de photons émis par unité d’énergie ainsi que la
résolution du cristal. Dans GATE, la résolution doit être défini comme tel :
p
R = RE SOLU T I ON SC ALE × E × Rendement de scintillation
où E est l’énergie déposée.
Dans cette définition, il n’est laissé place à R i nt r i nsèque . À défaut de devoir modifier
Geant4 et GATE pour ajouter Eq. 3.1.3, nous choisissons de simuler la résolution tel
qu’elle est déjà définie.

Nous couplons le cristal non encapsulé à un PMT (ET9125SWB de ET Enterprises,


d’une efficacité de détection de 0.2) sans graisse optique et irradions celui-ci avec du
241
Am et du 22 Na. Cela permet de caractériser le rendement de scintillation ainsi que la
résolution à 60, 511 et 1275 keV. Nous effectuons en parallèle plusieurs simulations du
cristal couplé au PMT avec des rendements de scintillation et des RESOLUTIONSCALE
différents. Ils seront jugés comme bons lorsque la FWHM des pics-photoélectrique
simulés seront très proche de ceux mesurés (inférieur ou égal à 10% de différence
relative).

94
3. Spectrométrie gamma à base de SiPM : modélisation et simulation Monte Carlo de
photo-multiplicateurs à base de silicium (SiPM) – 3.1. Principales caractéristiques
des scintillateurs

En Figure 3.2 nous présentons les pics-photoélectriques mesurés à 60, 511 et


1275 keV. Une première estimation des pics en utilisant un fit gaussien a reporté
une non-linéarité du cristal à 60 keV en comparaison avec 511 keV de l’ordre de 18%,
alors qu’elle est négligeable à 1275 keV (inférieur à 1%).
Notons que c’est cette valeur qui est retenu pour les simulations à suivre avec les
SiPMs. Plus tard, nous remplaçons la méthode de fit par celle présenté en Figure 3.2,
qui est la somme d’une gaussienne et d’une droite. Elle permet une estimation plus
juste. Nous trouvons finalement une non-linéarité de 15% à 60 keV.

300 moyenne = 0.0998+/-0.0010 3500 moyenne = 0.9999+/-0.0008 400


moyenne = 2.486+/-0.005
350 FWHM = 0.222+/-0.012
250 FWHM = 0.0452+/-0.0024 3000
FWHM = 0.1794+/-0.0020
rés (%) = 45.3+/-2.4 rés (%) = 17.94+/-0.20 300 rés (%) = 8.9+/-0.5
Nombre de mesures

200 2500
250
2000 200
150
1500 150
100
1000 100
50 500 50
0 0 0
0.05 0.10 0.15 0.6 0.8 1.0 1.2 1.4 2.0 2.5 3.0
Énergie (unités arbitraires) Énergie (unités arbitraires) Énergie (unités arbitraires)
moyenne = 0.09677+/-0.00031 moyenne = 0.9994+/-0.0013 moyenne = 2.507+/-0.004
1000 FWHM = 0.0483+/-0.0007 1000 1200
FWHM = 0.1627+/-0.0030 FWHM = 0.247+/-0.009
rés (%) = 49.9+/-0.8 rés (%) = 16.28+/-0.31 1000 rés (%) = 9.84+/-0.35
Nombre de mesures

800 800
800
600 600
600
400 400
400
200 200 200
0 0 0
0.05 0.10 0.15 0.6 0.8 1.0 1.2 1.4 2.0 2.5 3.0
Énergie (unités arbitraires) Énergie (unités arbitraires) Énergie (unités arbitraires)

F IGURE 3.2. – Spectres en énergie mesurés (ligne du haut) et simulés (ligne du bas)
pour un cristal de LYSO de 3 × 3 × 5 mm3 couplé à un PMT sans graisse
optique avec des gammas (à gauche) de 60 keV, (au milieu) de 511 keV et
(à droite) de 1275 keV. La position des pics-photoélectrique est présenté
de manière relative à celui à 511 keV

Nous obtenons les meilleurs résultats pour un un rendement de scintillation de 28


ph/keV à 511 keV et RESOLUTIONSCALE = 4.41. Les spectres obtenus sont présentés
dans la Figure 3.2. Il est aussi observable que les résolutions ne varient pas de la même

95
3. Spectrométrie gamma à base de SiPM : modélisation et simulation Monte Carlo de
photo-multiplicateurs à base de silicium (SiPM) – 3.1. Principales caractéristiques
des scintillateurs

manière entre 511 keV et 60 keV. Alors que la FWHM mesurée à 60 keV est inférieur à
celle simulé, elle est supérieure à 511 keV. Cela est due au fait que la simulation de la
résolution du cristal dans GATE ne peux prendre en compte la résolution intrinsèque
(R i nt r i nsèque ).
Nous mettons en évidence les variations de l’expérimental vers la simulation à
travers la Table 3.1. Notons que celles-ci se répercuterons sur la simulation des SiPMs.

60 keV 511 keV 1275 keV


Pics variation 3.1% 0.0% -0.8%
FWHMs variation -9.2 % 10.5 % -9.6%

Tableau 3.1. – Variation de la position des pics-photoélectrique et de leur FWHM en


partant de l’expérimental vers la simulation

3.1.7. Résumé
Un scintillateur est défini par de nombreux caractéristiques. Il est fastidieux de le
simuler correctement et nous relevons trois difficultés majeures.
— Les constructeurs n’ont pas forcément à disposition toutes les technologies
et méthodes nécessaires pour les caractériser. Combien même elles existes,
elles sont peu rependus (comme la mesure des surfaces par l’utilisation d’un
Microscope à Force Atomique (AFM) pour le modèle Davis_LUT) ou peu précises
(comme la mesure de la constante de croissance τr ).
— GATE étant une surcouche de Geant4, initialement développé pour la physique
de hautes énergies, les comportements des cristaux tel que la non-linéarité à
basse énergie ou la résolution intrinsèque ne sont directement simulable.
— Malgré l’éventuelle maîtrise de toutes les caractéristiques d’un cristal, il est
difficile de quantifier les variations optiques à l’interface avec le photodétecteur
ou avec le matériaux qui l’encapsule.

Conscients de cela, nous avons choisie de quantifier les biais entre les mesures
et la simulation à l’aide d’un PMT. Ainsi, lors de la validation de l’implémentation
des SiPMs, nous serons capables de discerner les différences liées à une mauvaise
simulation de ceux-ci à ceux liées à la mauvaise simulation du cristal. Dans ce sens,
tous les paramètres fixés dans cette partie seront directement reportés :
— Densité : 7.05 g/cm3
— Composition atomique : Lu1.8 Y0.2 Si1.0 O5.0
— Spectre d’émission par le cristal : issue de S AINT-G OBAIN C ERAMICS P LASTICS
2018 visible en Figure 3.1
— Type de surface : Rough Davis_LUT

96
3. Spectrométrie gamma à base de SiPM : modélisation et simulation Monte Carlo de
photo-multiplicateurs à base de silicium (SiPM) – 3.2. Électronique de lecture des
signaux émis par les SiPMs

— Nombre de photons émis par unité d’énergie déposée : 28 ph/keV à 511 et


1275 keV et 22.96 ph/keV à 60 keV
— Résolution : RESOLUTIONSCALE = 4.41
— Indice de réfraction : 1.81
— Constante de croissance τr = 57 ps et de décroissance τd = 40 ns d’émission de
photons

3.2. Électronique de lecture des signaux émis par les


SiPMs
Lorsqu’un signal est généré par les SiPMs, plusieurs étapes sont nécessaires pour sa
bonne analyse. De manière courante, un préamplificateur et un amplificateur sont
placés en sortie. Ils sont optionnels et le premier permet notamment d’augmenter le
signal sur bruit. Le principe est que l’amplificateur joue un rôle de filtre passe bande
qui permet à une partie du bruit d’être sous représenté. Le deuxième amplificateur
permet, quant à lui, de mieux visualiser le signal et d’éviter qu’il ne soit détruit pendant
l’analyse, du fait de sa trop faible puissance.
L’étape qui suit est la digitalisation du signal. En fonction des informations que
l’on souhaite en tirer, il est possible de le discrétiser à l’aide d’un Analog to Digital
Converter (ADC), ou bien de garder uniquement l’information de la charge à l’aide
d’un Charge to Digital Converter (QDC), ou encore l’information du moment où le
signal a passé un certain seuil, ainsi que sa durée à l’aide d’un Time to Digital Converter
(TDC). On remarquera que pour les deux derniers cas, une partie de l’information sur
le signal est perdu.
La dernière étape consiste en l’analyse du signal et son enregistrement. Par exemple,
on peut lire le signal analogique provenant de deux SiPMs afin de déterminer l’éven-
tuelle existence de coïncidence et de décider d’enregistrer le signal en fonction.
Ce travail est souvent implémenté dans un circuit logique programmable Field-
Programmable Gate Array (FPGA). Un diagramme plus général sur l’ensemble des
étapes de mesure et d’analyse de processus physiques sont résumés en Figure 3.3.
On pourra aussi noter qu’un oscilloscope peut jouer le rôle de mise en condition,
conversion et traitement du signal.

3.3. Fonctionnement et géométrie des SiPMs


Cette partie vise à rentrer dans les détails du fonctionnement des SiPMs afin de
mieux appréhender l’implémentation de ceux-ci dans GATE. Nous commencerons
par une étude de leur géométrie, du schéma électronique équivalent et enfin, des
bruits présents dans les SiPMs.

97
3. Spectrométrie gamma à base de SiPM : modélisation et simulation Monte Carlo de
photo-multiplicateurs à base de silicium (SiPM) – 3.3. Fonctionnement et géométrie
des SiPMs

F IGURE 3.3. – Diagramme des étapes liées à la détection et l’analyse d’un phénomène
physique

3.3.1. Géométrie d’un SiPM et efficacité de détection


Un SiPM est composé de plusieurs milliers de photodiodes à avalanche APD bran-
chées en dérivation. C’est donc un agencement de semi-conducteurs dont le type de
fonctionnement visé est le mode Geiger. Pour support d’étude de géométrie, considé-
rons la Figure 3.4 qui représente une structure typique.

F IGURE 3.4. – Schéma d’un SiPM inspiré des notes de Slawomir S. Piatek pour Ha-
mamatsu Corporation S LAWOMIR 2016 avec (droite) coupe transverse,
(milieu) vue de face, (droite) schéma électronique équivalent simplifié.

La zone de déplétion dépasse rarement l’épaisseur micrométrique, et les APDs


(ou micro-cellules) sont rarement plus étroites que 10 µm et plus large que 100 µm.
La faible épaisseur de la zone de déplétion et de substrat à la surface du SiPM joue
un rôle important dans l’efficacité de détection, ainsi que dans la gamme d’énergie
de sensibilité. Le substrat (S i O 2 dans la Figure 3.4) durci le spectre de photons en
arrêtant majoritairement ceux de très faible énergie. Au plus il sera épais, au plus
le seuil en énergie sur la sensibilité sera haut. En zone de déplétion, les photons

98
3. Spectrométrie gamma à base de SiPM : modélisation et simulation Monte Carlo de
photo-multiplicateurs à base de silicium (SiPM) – 3.3. Fonctionnement et géométrie
des SiPMs

détectés sont ceux qui n’ont pas interagis à l’entrée du SiPM. Plus la zone de déplétion
sera épaisse, plus la gamme d’énergie détectée sera grande, ainsi que l’efficacité de
détection sera élevée. Ces deux épaisseurs sont donc majoritairement responsable
d’une Efficacité de Détection de Photons Photon Detection Efficiency (PDE) en forme
de cloche (Figure 3.5).

F IGURE 3.5. – PDE du SiPM HPK MPPC S13360-3050CS

La mesure du PDE se fait à l’aide d’une lumière monochromatique d’intensité et


d’énergie connu et dont les rayons incidents se veulent perpendiculaires au SiPM.
Le PDE est déterminé par plusieurs facteurs OTTE et al. 2017. Les trois principaux
sont l’efficacité quantique du détecteur, qui dépend de l’énergie du photon, de la
probabilité d’avalanche, qui dépend de la tension d’alimentation du SiPM et de la
géométrie (i.e. le pourcentage de surface active). Notons que dans cette définition,
la transmittance du milieu incident vers le SiPM n’est pas incluse. En Monte Carlo,
celle-ci sera alors simulé en plus du PDE.
En Figure 3.5 des zones à dopage n sont présentes autour de la zone de déplétion.
Elles permettent de diminuer les phénomènes de partage de charge entre les micro-
cellules. Aussi, l’agencement p+ /p/ p+ en zone inférieur du SiPM permet de mieux
concentrer la zone de déplétion à l’interface avec n+ .
Le SiPM est souvent revêtu d’un matériau transparent tel que de l’époxy ou du verre
afin de protéger les micro-cellules.
Comme visible, à droite de la figure, le schéma minimal équivalent d’un SiPM est
une résistance en série avec une diode branché en sens bloquant. La résistance R q ,
permet de stopper le phénomène d’avalanche en diminuant la tension aux bornes du
SiPM.

3.3.2. Lecture du signal émis par les SiPMs


Pour mettre en fonctionnement un SiPM, il faut l’alimenter avec une tension supé-
rieure à la tension de claquage (Vbr). La différence entre la tension d’alimentation

99
3. Spectrométrie gamma à base de SiPM : modélisation et simulation Monte Carlo de
photo-multiplicateurs à base de silicium (SiPM) – 3.3. Fonctionnement et géométrie
des SiPMs

et Vbr et appelé "Over voltage" (Vov). Pour lire le signal, nous allons distinguer deux
modes différents C OVA et al. 1996b. Le premier est dit en intensité. C’est la tension aux
bornes d’une résistance (Rs) placée en aval du SiPM qui est lue. Le deuxième est dit
en tension. Cette fois-ci, c’est la chute de tension aux bornes du SiPM qui est mesuré.
Rs est placé en aval du SiPM.
Il est aussi possible de placer une résistance en amont et en aval du SiPM pour
effectuer deux mesures simultanée C ATES et al. 2018. On pourra alors dire que le signal
obtenu est différentiel car l’un et l’opposé de l’autre. Ce mode de lecture permet de
réduire les bruits jusqu’à l’appareil de lecture, et ce grâce à la comparaison directe des
deux signaux. En effet, si un bruit extérieur s’ajoute par interférences au signal sur
l’un des deux coté, il suffira de comparer les signaux pour isoler le bruit.
En réalité, le signal n’est pas exactement différentiel. Lors de la lecture de l’intensité,
c’est en fait la quantité trous en transit qui est mesuré. À contrario, lorsque c’est une
chute de tension qui est lu, c’est la quantité d’électrons en transit qui est mesuré.
Or les trous migrent moins vite que les électrons. Un signal est donc plus rapide
que l’autre. Nous effectuons le montage présenté en Figure 3.6. Le SiPM HPK MPPC
S13360-3050CS est couplé à un cristal de LYSO irradié par des gammas de 511 keV.
Les résistances de 50Ω en parallèle avec un voltmètre représentent l’oscilloscope et
Vov = 3 V.

F IGURE 3.6. – Schéma électronique d’une lecture différentiel du signal émis par un
SiPM HPK MPPC S13360-3050CS couplé à un cristal de LYSO

En Figure 3.7, nous présentons le signal lu en amont et en aval du SiPM pour une
scintillation du cristal. Il est visible que le signal lu en mode intensité est plus lent.

100
3. Spectrométrie gamma à base de SiPM : modélisation et simulation Monte Carlo de
photo-multiplicateurs à base de silicium (SiPM) – 3.3. Fonctionnement et géométrie
des SiPMs

1.00 Mesure en mode tension


0.75 Mesure en mode intensité

Amplitude normalisée
0.50

au maximum
0.25
0.00
0.25
0.50
0.75
1.00
0 100 200 300 400 500
Temps (ns)

F IGURE 3.7. – Signal lu en amont et en aval du SiPM pour une scintillation du cristal

3.3.3. Schéma électronique équivalent et forme du signal


Nous utiliserons comme base d’exemple le SiPM HPK MPPC S13360-3050CS avec
Vov = 3 V. En Figure 3.8 est présenté le schéma électronique équivalent fourni par
Hamamatsu et qui reprend les notations dans C ORSI et al. 2007, avec Cd = 84.5 fF, Cq
= 16.8 fF, Cg = 18.7 pF et Rq = 300 kΩ. La partie de droite du schéma est l’équivalent
d’une micro-cellule dans laquelle va se produire une avalanche 1 . Celle du milieu
représente les micro-cellules qui sont au repos. Et enfin, la capacité Cg à gauche prend
pour compte l’effet entre l’anode et la cathode du SiPM. Elle est notamment due à
leur grande surface et à la faible distance qui les sépare.
Conceptuellement parlant, le schéma électronique d’une micro-cellule devrais res-
sembler à celui d’une photodiode. C’est à dire qu’à la place du générateur d’intensité,
nous devrions trouver une résistance en série avec un générateur de tension dont
la polarisation en sens inverse est égale à la tension de claquage Breakdown Voltage
(Vbr). Même si ce schéma est valide M ARANAO et al. 2014, conformément à A CERBI ;
G UNDACKER 2019, afin de mieux expliquer le phénomène d’avalanche, nous allons
donc préférer placer une résistance et un générateur.
Nous effectuons un montage avec une résistance 1 kΩ en amont du SiPM, une
capacité de 100 nF branchée en parallèle et une résistance d’environ 50 Ω branchés en
sortie du SiPM, ainsi que nous simulons le schéma équivalent (Figure 3.9). Ici, nous
effectuons donc une lecture du signal en mode intensité.
Deux résistances d’environs 50 Ω (50 et 46) sont observable sur le schéma. Celle
dont la tension est mesurée par un voltmètre est interne à l’oscilloscope (le voltmètre
et la résistance de 50Ω représentent l’oscilloscope). La résistance de gauche a en fait
été ajoutée par erreur dans le montage. Au lieu de refaire les mesures, nous choisissons
de la prendre en compte dans la simulation.
L’inductance de 149 nH représente celle du câble qui relie le montage à l’oscillo-

1. Une micro-cellule dans laquelle il se produit une avalanche sera dorénavant, par abus de langage,
dite, une micro-cellule qui s’allume

101
3. Spectrométrie gamma à base de SiPM : modélisation et simulation Monte Carlo de
photo-multiplicateurs à base de silicium (SiPM) – 3.3. Fonctionnement et géométrie
des SiPMs

F IGURE 3.8. – Schéma électronique équivalent fourni par Hamamatsu pour le SiPM
HPK MPPC S13360-3050CS lorsqu’une micro-cellule s’allume

F IGURE 3.9. – Schéma électronique équivalent du montage expérimental avec un SiPM


HPK MPPC S13360-3050CS

102
3. Spectrométrie gamma à base de SiPM : modélisation et simulation Monte Carlo de
photo-multiplicateurs à base de silicium (SiPM) – 3.3. Fonctionnement et géométrie
des SiPMs

scope.
Le SiPM est illuminé par un laser pulsé. Pour chaque pulse, la dispersion des photons
dans le temps est inférieure ou égal à 20 ps. Afin de connaître le nombre de micro-
cellules allumés en fonction de l’amplitude du signal, nous effectuons une calibration
grâce à une première illumination à intensité maximale. Toutes les micro-cellules
s’étant allumées, l’amplitude mesurée correspond à celle du signal émît par les 3588
micro-cellules du SiPM.
Enfin, nous diminuons progressivement l’intensité du laser, jusqu’à ce que le signal
soit trop faible pour le discerner du bruit électronique. En Figure 3.10, sont présentés
les signaux moyens, normalisés au maximum obtenus pour différents nombres de
micro-cellules allumées.

1.0 3588 micro-cellules


2162 micro-cellules
0.8 1100 micro-cellules
510 micro-cellules
162 micro-cellules
Amplitude (u.a.)

0.6 37 micro-cellules

0.4

0.2

0.0
20 40 60 80 100
Temps (ns)

F IGURE 3.10. – Signaux moyens, normalisés au maximum obtenu pour différents


nombres de micro-cellules allumées.

Il est observable que plus le nombre de micro-cellules allumés est faible, plus le
temps de décente du signal est lent. Pour comprendre ce phénomène, nous allons
étudier la dépendance du signal aux composants qui constituent le schéma électro-
nique équivalent. KETEK GmbH défini trois parties dans le signal. La première est une
exponentielle croissante et les deux suivantes sont décroissantes. Ainsi, pour chacune
des parties, on peut définir une constante de temps qui dépend des résistances et
capacités présentes dans le schéma. La constante de temps de monté du signal (τr i se )
et environ égale à la résistance équivalente en sortie (Rs) du SiPM multipliée par Cd,
la constante de décroissance τ f = Rs × (Cq + Cg) et enfin, la constante de queue du
signal τd = Rq × (Cd + Cq).
Nous voyons dans cette définition une dépendance de τ f en Cg. Cg est une capacité
en parallèle des micro-cellules. De ce fait, plus un nombre important de micro-cellules
s’allument, plus Cg devient négligeable.
Notons que cette description des constantes de temps ne prend pas en considération
l’inductance du câble qui relis le SiPM à l’oscilloscope. D’après la simulation, si elle

103
3. Spectrométrie gamma à base de SiPM : modélisation et simulation Monte Carlo de
photo-multiplicateurs à base de silicium (SiPM) – 3.3. Fonctionnement et géométrie
des SiPMs

n’avait été présente, nous aurions obtenu un signal similaire à celui décrit dans la
Figure 3.11.
Par ailleurs, il est visible que le signal simulé pour une micro-cellule n’a pas le même
temps de décroissance que celui mesuré pour 37 micro-cellules.

1.0

0.8
Amplitude (u.a.)

0.6

0.4

0.2

0.0
0 25 50 75 100 125 150 175 200
Temps (ns)

F IGURE 3.11. – Signal moyen normalisés au maximum pour 37 micro-cellules allu-


mées (bleu), signal simulé pour une micro-cellule allumé, normalisé au
maximum et sans inductance entre le SiPM et l’oscilloscope (orange),
signal simulé pour une micro-cellule allumé, normalisé au maximum
et avec une inductance de 149 nH entre le SiPM et l’oscilloscope (vert).

Parmi les travaux de modélisation de la forme du signal émis par une micro-cellule
des SiPMs M ARANO et al. 2016 C ORSI et al. 2007, on retrouve un calcul des constantes
de temps à partir des capacités et des résistances présentes dans le circuit équivalent.
Le signal est alors une somme de fonctions exponentielles qui débutes toutes lorsque
la micro-cellule s’allume. Néanmoins, si on vient à penser à ce qui se passe physi-
quement, on arrive à la conclusion que le signal serait mieux décrit par la somme de
doubles exponentielles ne débutant pas toutes au même moment.
En effet, lors du claquage d’une micro-cellules, il advient une avalanche d’électrons
dans la zone déplétée. À cause de cette avalanche, la zone déplétée disparaît. Comme
la résistance interne à la micro-cellule est largement inférieur à Rq, la tension aux
bornes de celle-ci chute. Lorsque qu’elle atteint Vbr, l’avalanche s’arrête. Dès lors
que l’avalanche commence à s’arrêter (c’est à dire lorsque la tension aux bornes de la
micro-cellule atteint Vbr), la zone de déplétion commence à nouveau à apparaître et
crée un courant. De ce fait, on distinguera dans le signal la présence de deux pulses
distincts ne débutants pas au même moment.

104
3. Spectrométrie gamma à base de SiPM : modélisation et simulation Monte Carlo de
photo-multiplicateurs à base de silicium (SiPM) – 3.3. Fonctionnement et géométrie
des SiPMs

3.3.4. Saturation du SiPM, temps mort et temps de


récupération des micro-cellules
Lorsqu’une micro-cellule s’allume, tant que le processus d’avalanche ne décroît pas,
si un nouveau photon interagit dans celle-ci, alors il ne pourra pas, à priori provoquer
une nouvelle avalanche. Ce laps de temps est défini comme le temps mort de la
micro-cellule (t d ead ).
Cela implique que le SiPM ne peut détecter qu’un nombre limité de photons à la fois.
On dit qu’il sature. Dans G RUBER et al. 2014, il est montré que le SiPM ne sature en fait
jamais complètement, c’est à dire que lorsqu’on augmente l’intensité des photons, on
observe toujours une augmentation d’amplitude du signal sortant du SiPM. Une des
explications serait que lorsque deux photons interagissent presque en même temps
dans une micro-cellule, alors deux avalanches se créées au lieu d’une.

La saturation du SiPM est aussi liée au fait que lorsque la zone de déplétion se
régénère dans une micro-cellule et tant qu’elle ne sera complètement régénérée, l’am-
plitude du signal lié à la détection d’un nouveau photon ne sera totale. La régénération
suit une loi exponentielle. On peut alors définir la constante de récupération (τr ec =
Rq × (Cd + Cq)) A CERBI ; G UNDACKER 2019 dont la valeur est étroitement liée au temps
de décente du signal généré par une micro-cellules. Pour rappel, la régénération de
la zone de déplétion induit un courant. Lorsque celui-ci devient quasi-nul, la micro-
cellule a complètement récupéré. La constante de récupération étant dépendante de
Rq qui est, elle même dépendante de la température D INU et al. 2016, on retrouvera
une dépendance de τr ec en la température. Il en va de même pour la tension d’alimen-
tation car plus le gain sera élevé, plus l’avalanche sera forte et créera un échauffement
local de la micro-cellule H ALLEN 2011. Cette dépendance reste néanmoins faible
autour de 25°C.

Une variation e τr ec en fonction du nombre de micro-cellules allumées existerais


aussi. Pour s’en convaincre, nous illuminons en un premier temps le SiPM HPK MPPC
S13360-3050CS alimenté à une tension Vbr+3 V avec un laser d’une FWHM de 20 ps
à t 0 , puis une deuxième fois à t 0 + t . Nous mesurons l’amplitude du signal (A). Nous
répétons l’expérience pour plusieurs valeur de t . La variation de l’amplitude du signal
en fonction de t observée est tel que A = h(t − t 0 − t d ead )A 0 exp{−(t − t 0 − t d ead )/τr ec }
avec A 0 l’amplitude du signal pour une micro-cellule complément rechargée, h(t −
t 0 − t d ead ) la fonction porte et τr ec = 35.8 ± 0.7. Nous faisons la même expérience
en disposant sur le SiPM un plastique noir avec un trou au milieu. L’amplitude du
signal à t 0 correspond environ à 234 micro-cellules allumés. En faisant varier t , nous
obtenons τr ec = 29.20 ± 0.5.

Dans la littérature, nous pouvons retrouver quelques approches théoriques permet-


tant de modéliser le phénomène de saturation. Tandis que certains se sont intéressé
à celle liée à l’émission d’un pulse de durée négligeable en comparaison avec τr ec

105
3. Spectrométrie gamma à base de SiPM : modélisation et simulation Monte Carlo de
photo-multiplicateurs à base de silicium (SiPM) – 3.3. Fonctionnement et géométrie
des SiPMs

G RUBER et al. 2014, d’autres se sont intéressé à un modèle plus complet lorsque l’illu-
mination est de longue durée V INOGRADOV et al. 2014 ou bien qu’elle prend la forme
d’un pulse, comme dans un cristal scintillant R OSADO 2019.
Pour un pulse de durée courte, Gruber L. et al, proposent une équation permettant
de calculer le nombre de micro-cellules allumée (N f i r ed ) en fonction de la quantité
de photons arrivant à la surface du SiPM (N phot on ) :
· −N phot on ×PDE ¸
N t ot al
N f i r ed = N t ot al × 1 − e (3.2)

où N t ot al est le nombre de micro-cellules. Notons que la saturation du SiPM est donc


effective dès que N phot on >1. En pratique, la charge mesurée sera non linéaire avec
l’énergie déposé dans le cristal scintillant couplé au SiPM. On dira, par abus de langage
que le SiPM est "non linéaire". À travers des mesures expérimentales, nous allons
détailler la marche à suivre pour calibrer le détecteur.

3.3.5. Calibration d’un SiPM couplé à un cristal scintillant


Nous couplons un SiPM HPK MPPC S13360-3050CS à l’aide d’une graisse optique
d’un indice de réfraction de 1.51 au cristal de LYSO caractérisé en Section 3.1.6 et
encapsulé dans du Téflon. Nous irradions le cristal avec du 241 Am et du 22 Na. Le
schéma électronique équivalent est celui présenté en Figure 3.9 et Vov = 3 V. Nous
mesurons la charge issue de chaque scintillation et estimons la position des pics
photoélectriques pour 60, 511 et 1275 keV avec une erreur inférieur à 2%. À partir de
celles-ci, nous cherchons à effectuer une régression, à l’aide de la fonction curve_fit
T HE S CI P Y COMMUNITY 2018 de la formule proposée dans P ULKOA et al. 2012 :
µ ¶
−E
N t ot al B
V (E ) = A 1 − e (3.3)

E correspond à l’énergie et les paramètres à approcher sont A et B . Notons que dans


cette formule, V (E ) correspond à l’amplitude de la tension mesurée aux bornes de
la résistance en aval du SiPM. Elle est néanmoins directement proportionnelle à la
charge. Nous remplaçons donc V (E ) par C h(E ), la charge mesurée. Nous obtenons
A = 2525 ± 46 C et B = 0.29 ± 0.01.
Afin de corriger la non-linéarité, à partir de Eq. 3.3, Pulko J. et al. proposent :

Ch
µ ¶
C h cor r = −A ln 1 − (3.4)
A
Nous appliquons cette correction et présentons les charges mesurées et corrigées des
pics-photoélectrique en fonction de l’énergie en Figure 3.12. Soulignons qu’à travers
Eq. 3.3, la non-linéarité du cristal est aussi corrigée.
La non-linéarité du SiPM est nettement visible. Nous pouvons à présent calibrer
chaque mesure de scintillation afin d’afficher le spectre en énergie corrigé. En Fi-
gure 3.13 nous présentons le spectre mesuré et corrigé du 22 Na. Nous remarquons que

106
3. Spectrométrie gamma à base de SiPM : modélisation et simulation Monte Carlo de
photo-multiplicateurs à base de silicium (SiPM) – 3.3. Fonctionnement et géométrie
des SiPMs

Charge mesurée 1275 keV


60
Charge corrigée
50
40
Charge (C)
1275 keV
30
511 keV
20 511 keV
10
60 keV
0
0 200 400 600 800 1000 1200
Énergie (keV)

F IGURE 3.12. – Charge mesurée et corrigées en fonction de l’énergie des photons


gamma

les FHWMs des pics-photoélectrique s’élargissent de manière notable. Alors qu’elle est
de 10.5± 0.4% à 511 keV à partir des mesures, elle est de 13.2 ± 0.5% après calibration.

Spectre mesuré
250 Spectre corrigé
Nombre de mesures

200
150
100
50
0
0 1000 2000 3000 4000
Charge (C)

F IGURE 3.13. – Spectre mesuré et corrigés pour une source de 22 Na

3.3.6. Résolution temporelle d’un photon unique


Lorsqu’un photon est mesuré par un SiPM, il existe un temps de latence entre le
dépiégeage de l’électron et l’avalanche. L’amplitude du signal et sa durée varie notam-
ment en fonction de la tension d’alimentation, de la taille de la zone de déplétion, de la
capacitance et de l’inductance total induite ainsi que des résistances dans le montage.
D’un point de vue traitement du signal, la détection du moment d’interaction d’un
photon se fait par la mesure du franchissement d’un seuil en tension à ras du bruit
électronique provoqué par la génération d’un pulse par une micro-cellule C ATES et al.
2018. La résolution temporelle d’un photon unique ou SPTR dépend principalement

107
3. Spectrométrie gamma à base de SiPM : modélisation et simulation Monte Carlo de
photo-multiplicateurs à base de silicium (SiPM) – 3.4. Bruits générés par les SiPMs

de deux facteurs. Le premier est le bruit électronique et le deuxième est lié à la géomé-
trie du SiPM. Plus la vitesse de monté du signal sera élevée en comparaison au bruit
électronique à la position du seuil en tension sur le signal, meilleur sera la résolution
temporelle. Aussi, plus la zone de déplétion sera petite, plus le temps de transit des
électrons sera faible et meilleur sera la résolution temporelle.

3.3.7. Résumé
Ici, nous avons abordé les principales caractéristiques d’un SiPM hormis les bruits
qu’il est susceptible de générer. Cette description s’est voulue d’un point de vue
électronicien plutôt que physicien. La raison est que c’est finalement un signal électro-
nique que l’on cherchera à reproduire par simulation, bien plus que les phénomènes
physiques sous-jacents. En résumé, un SiPM est composé de milliers de photo diodes
à avalanches de taille micrométrique qui génèrent un pulse à la détection d’un photon.
C’est donc la somme des pulses qui est mesurée dans un SiPM. Bien qu’il existe de
nombreux modèles permettant de décrire la forme de ces pulses et bien qu’ils soient
performants, nous avons remarqué qu’ils ne prennent pas en compte le comporte-
ment physique d’une zone de déplétion. En effet, lorsque l’on mesure un signal, on
mesure un mouvement de charges. Le signal émis par une micro-cellule est la somme
d’un mouvement de charges liée à une avalanche, puis, lorsque la zone de déplétion
se reforme, de migration de charges, plus lente, qui restaure le champ électrique. Ces
deux phénomènes sont donc à l’origine de deux pulses distincts, ne débutant pas
forcement au même moment. Ils sont par ailleurs nettement visibles pour certains
SiPMs, comme pour le Excelitas C30742-33-050-C D OLINSKY et al. 2013.

3.4. Bruits générés par les SiPMs


En plus du bruit électronique, les micro-cellules du SiPMs s’allument et créent
parfois des pulses, bien qu’aucun photon provenant de l’extérieur n’a interagit. Les
raisons sont diverses et distinguables.

3.4.1. Le bruit noir (ou Dark Noise)


Le bruit noir est à distinguer du bruit de courant noir qui est l’existence d’un faible
courant malgré qu’aucune micro-cellule ne se soit allumée. Il décrit en fait, l’allumage
prompt de micro-cellules lié au passage d’un électron de la zone de valence vers la
zone de conduction à cause d’un transfert d’énergie sous forme de chaleur. Autre-
ment dis, à cause de la température. À titre d’exemple, nous plaçons le SiPM HPK
MPPC S13360-3050CS dans le noir, reproduisons le montage équivalent aux circuit
électronique visible en Figure 3.9 à l’exception d’une amplification en aval par un
AD8000 (produit par Analog Device). En Figure 3.14, nous présentons le signal lu par
l’oscilloscope.

108
3. Spectrométrie gamma à base de SiPM : modélisation et simulation Monte Carlo de
photo-multiplicateurs à base de silicium (SiPM) – 3.4. Bruits générés par les SiPMs

12
10
8
Amplitude (mV) 6
4
2
0
2
0 1000 2000 3000 4000 5000 6000
Temps (ns)

F IGURE 3.14. – Mesure du signal émis par un SiPM placé dans le noir

Le bruit noir étant un évènement fortuit, il est définit par une fréquence d’apparition
exprimé en hertz (Hz) appelé Dark Counts Rate (DCR).

3.4.2. Le crosstalk
Le "crosstalk" ou "obtical crosstalk" désigne le fait que lorsqu’une micro-cellule
s’allume, il arrive qu’une autre s’allume aussi de manière corrélée. L’explication phy-
sique de ce phénomène est qu’une avalanche provoque l’émission d’une quantité
non négligeable de photons de faible énergie allant de l’infrarouge au visible. Les
micro-cellules avoisinantes étant à une distance faible, la probabilité qu’un photon
émis par l’avalanche vienne à interagir dans l’une d’entre elles n’est pas négligeable. Il
est par exemple visible en Figure 3.14 que le premier pulse est d’une amplitude double
à comparaison des pulses qui suivent. Il y a donc eut apparition d’un crosstalk. Ainsi,
une ou plusieurs micro-cellules peuvent s’allumer quasiment en même temps.

Gallego L. et al. se sont intéressé à la modélisation du crosstalk en terme de probabi-


lité d’apparition et de distribution spatiale G ALLEGO et al. 2014. De leur étude, il en
est ressorti que supposer que le phénomène de crosstalk n’apparaissait uniquement
que dans les 4 micro-cellules ou 8 micro-cellules avoisinantes ("4 nearest neighbors
model" et "8 nearest neighbors model") était une bonne approximation (Figure 3.15).
La probabilité qu’un certain nombre de micro-cellules, au totale s’allument P (k = s)
suit une loi binomiale avec n=4 ou 8 suivant le modèle :
à !
n s
P (k = s) = p (1 − p)n−s (3.5)
s
Soit ²c , la probabilité qu’il y est au moins un crosstalk. Alors 1 − ²c = (1 − p)n .

En pratique, il n’est pas exclu qu’un crosstalk apparaisse dans une micro-cellule

109
3. Spectrométrie gamma à base de SiPM : modélisation et simulation Monte Carlo de
photo-multiplicateurs à base de silicium (SiPM) – 3.4. Bruits générés par les SiPMs

F IGURE 3.15. – Schéma démonstratif des micro-cellules autour d’une première allu-
mée (en gris) considérées comme pouvant s’allumer par crosstalk (en
rouge). Dans le premier modèle (à gauche), seules les 4 micro-cellules
les plus proches sont considérées. Tandis que dans le deuxième mo-
dèle (à droite), ce sont les 8 micro-cellules les plus proches qui sont
considérées. Image issue de G ALLEGO et al. 2014

bien plus distante. Il peut arriver qu’un photon soit émis, parvienne à sortir du SiPM,
subisse des réflexions dans le cristal, puis qu’il soit mesuré G OLA et al. 2012. Nous
en faisons l’expérience en mesurant la quantité de crosstalk avec et sans cristal en-
capsulé dans du Téflon couplé au SiPM avec de la graisse optique. Nous mesurons
une diminution de 4.8% lorsque le cristal n’est pas présent. Dans la littérature, il est
aussi reporté un effet du couplage optique entre le cristal et le SiPM N AKAMURA et al.
2019. Pour cette raison, il est important de quantifier la quantité de crosstalk lorsqu’un
module de détection est complètement assemblé.

La quantité de crosstalk est aussi dépendante de la tension d’alimentation. En effet,


plus elle est élevée, plus l’avalanche, et donc l’émission de photons est importante.
Dans R OSADO ; H IDALGO 2015, il est montré que cette variation peut être approchée
par la fonction suivante :
³ ´1+αc
− Vov
²c (Vov) = 1 − e Kc (3.6)
où K c et αc sont des paramètres propres au SiPM et qui doivent être estimés en faisant
varier la tensions d’alimentation.

3.4.3. Afterpulse
Lorsqu’une micro-cellule s’allume, il arrive que certains électrons excités restent
dans un état transitoire, dont leur dépiégeage à lieu plus tard, après l’avalanche. Cela
provoque donc une nouvelle avalanche dont l’amplitude du pulse varie en fonction
de l’état de régénération de la zone de déplétion. Les afterpulses seront donc discer-
nables grâce à l’amplitude du pulse qui sera particulièrement plus faible que pour
une avalanche classique. Le signal présenté en Figure 3.16 et celui émis par le SiPM

110
3. Spectrométrie gamma à base de SiPM : modélisation et simulation Monte Carlo de
photo-multiplicateurs à base de silicium (SiPM) – 3.4. Bruits générés par les SiPMs

HPK MPPC S13360-3050CS placé dans le noir et amplifié par un AD8000 (produit par
Analog Device). Nous y apercevons un premier pulse, puis un deuxième d’amplitude
bien plus faible. C’est donc un afterpulse.

6
5
4
Amplitude (mV)

3
2
1
0
1
0 100 200 300 400 500
Temps (ns)

F IGURE 3.16. – Mesure du signal émis par un SiPM placé dans le noir, le premier pulse
est un dark noise, le deuxième un afterpulse et le troisième un dalyed-
crosstalk.

3.4.4. Delayed crosstalk


Lorsqu’une micro-cellule s’allume, il arrive aussi que d’autres s’allument de manière
corrélée mais plus tardivement. Cela à lieu lorsque qu’un photon émis par la micro-
cellule libère un électron proche de la zone déplétée d’une micro-cellule voisine.
Celui-ci migre alors vers celle-ci et une nouvelle avalanche est provoquée. Le temps
de latence entre l’allumage de la première micro-cellule et celle qui subit un delayed
crosstalk s’explique par le transit de l’électron qui est relativement lent en comparaison
à la vitesse de la lumière. Par exemple, en Figure 3.16, un troisième pulse de même
amplitude que le premier apparaît plus tardivement.

3.4.5. Résumé
Le fonctionnement des SiPMs à ici été détaillé. Nous pouvons relever que le signal
émis par un SiPM est en fait la somme de signaux émis par plusieurs milliers de photo-
diodes à avalanche, toutes pas plus larges que 100 µm. Chaque signal (que nous
appelons aussi pulse) peut, par approximation être vue comme la somme de deux
exponentielles et correspond à la détection d’un photon optique. Nous avons vu que le
SiPM pouvais saturer à cause de son nombre limité de micro-cellules. Aussi, certaines
micro-cellules peuvent parfois s’allumer, même si aucun photon n’ait interagit dans le
SiPM et génèrent donc du bruit. Plusieurs paramètres sont à caractériser pour simuler
la génération du signal par les SiPMs de manière fidèle à la réalité :

111
3. Spectrométrie gamma à base de SiPM : modélisation et simulation Monte Carlo de
photo-multiplicateurs à base de silicium (SiPM) – 3.5. Caractérisation des paramètres
d’un SiPM pour la simulation Monte Carlo avec GATE

— Amplitude et forme d’un pulse


— Variation d’amplitude d’un pulse
— Amplitude du bruit électronique
— DCR
— Distribution de probabilités de crosstalks
— SPTR du SiPM
— Distribution temporelle d’afterpulses
— Distribution temporelle de dalayed crosstalks

Le principal enjeu de la section qui va suivre, est de proposer des méthodes simples
et rapides de mesure de l’ensemble de ses paramètres.

3.5. Caractérisation des paramètres d’un SiPM pour


la simulation Monte Carlo avec GATE
Cette section est largement inspirée du travail effectué par Rosado J. et Hidalgo
S. R OSADO ; H IDALGO 2015 pour la caractérisation des bruits du SiPM et du travail
de Nemallapudi M. V. et al. pour la mesure de la SPTR N EMALLAPUDI et al. 2016.
Nous illustrerons nos propos à partir de mesures effectuées avec le SiPM HPK MPPC
S13360-3050CS.

3.5.1. Echantillonnage de la forme d’un pulse émis par une


micro-cellule
Nous illustrons cette sous-section à l’aide du SiPM HPK MPPC S13360-3050CS
alimenté à Vov = 3 V
En fonction du montage électronique et de l’amplification utilisée, la forme d’un
pulse émis par une micro-cellule peut drastiquement varier. Les capacités, longueurs
de fil et résistances modifient les constantes de monté et de descente du pulse et
l’amplification a pour effet la suppression certaines fréquences (souvent les hautes
fréquences). Pour simuler les pulses émis de manière fidèle à la réalité, il est donc
essentiel d’échantillonner la forme moyenne à partir du montage complet.
L’amplitude d’un pulse peut aussi varier d’une micro-cellule à l’autre tout comme
elle peut varier dans une même micro-cellule notamment en fonction de la position
de départ de l’avalanche dans la zone de déplétion. En plus de quantifier l’amplitude
moyenne d’un pulse (C amp ), nous devons donc aussi mesurer la variation d’amplitude
(σamp ).
À ce jour, nous n’avons connaissance d’aucun amplificateur qui permet de visualiser
le signal émis par une micro-cellule sans que celui-ci ne sature lorsqu’on effectue
des mesures de scintillation dans un cristal irradié par des gammas de 511 keV. Sans

112
3. Spectrométrie gamma à base de SiPM : modélisation et simulation Monte Carlo de
photo-multiplicateurs à base de silicium (SiPM) – 3.5. Caractérisation des paramètres
d’un SiPM pour la simulation Monte Carlo avec GATE

amplificateur, nous ne pouvons voir le signal émis par une seule micro-cellules. Or
nous aimerions valider le modèle Monte Carlo implémenté dans GATE à partir de
mesures de scintillations. Nous choisissons donc d’approximer le signal émis par
une micro-cellule par celui émis par 37 micro-cellules qui s’allument à la suite de
l’émission d’un pulse laser d’une FWHM de 20 ps (Figure 3.10).
Pour mesurer l’amplitude ainsi que sa variation, nous plaçant le SiPM dans le
noir et en amplifiant le signal à l’aide d’un AD800. Nous traçons l’histogramme des
amplitudes (Figure 3.18) et effectuons un fit sur la distribution normale au plus grand
nombre de mesures, celle-ci correspondant à distribution d’amplitudes lorsqu’une
seule micro-cellule s’allume. Nous mesurons C amp = 5.01±0.00 mV et σamp = 0.29 mV

4000
Nombre de mesures

3000

2000

1000

0
0 5 10 15 20 25
Amplitude (mV)

F IGURE 3.17. – Histogramme des amplitudes de pulse mesurées en plaçant le SiPM


dans le noir et avec Vov = 3 V

3.5.2. Mesure de la SPTR


Nous allons ici détailler la marche à suivre pour déterminer la SPTR à partir de
mesures expérimentales.

3.5.2.1. Montage électronique d’amplification


Le montage électronique d’amplification choisie est celui détaillé dans C ATES et al.
2018. Ça performance réside en la capacité de fournir un signal sur bruit élevé grâce
à la lecture différentielle du SiPM et un passage en mode commun judicieux par
l’utilisation d’une bobine de ratio 1 :1 qui permet une amplification passive du signal
(Figure à ajouter) . Le schéma électronique est visible en Annexe A.
Nous distinguons plusieurs parties dans le montage. La première (qui forme une
ligne verticale du BIAS au GND) est la partie alimentation du SiPM.
Directement à droite du SiPM, nous avons la partie lecture en mode différentiel
suivi par l’amplification passive du signal à l’aide d’une bobine. Par la même occa-
sion, le signal est transformé en mode commun. Il en suit une pré-amplification et

113
3. Spectrométrie gamma à base de SiPM : modélisation et simulation Monte Carlo de
photo-multiplicateurs à base de silicium (SiPM) – 3.5. Caractérisation des paramètres
d’un SiPM pour la simulation Monte Carlo avec GATE

amplification active. Notons qu’après ces étapes, le signal n’a plus sa forme originale.
La charge (air sous la courbe) n’est plus proportionnelle à l’énergie déposée dans le
cristal.
Juste avant le point T (pour "Timing") visible sur le schéma et qui permet de lire
le signal optimisé pour une bonne résolution temporelle, nous pouvons observer la
présence d’une capacité de 100 pF. Elle permet une coupure fréquentielle du signal. De
cette manière, les pulses émis par le SiPM seront d’une durée plus courte. Raccourcir
leur durée permet de diminuer les éventuelles interférences que pourrait avoir un
dark noise sur la mesure du moment d’interaction d’un photon dans le cristal à venir.
En effet, imaginons que nous mesurons une scintillation et qu’avant celle-ci, était
apparu un dark noise. Alors la somme des pulses liées à la détection de la scintillation
débuterons à une amplitude supérieure à 0V car le pulse liée au dark noise n’a pas
encore complètement décroît. La mesure du moment de dépassement de seuil sera
alors entachée d’une erreur supplémentaire comme illustré en Figure 3.18 .

0.06 0.027
0.05 0.026
0.04 0.025
Tension (V)

0.03
0.024
0.02
0.023
98 100
0.01
0.00
0 20 40 60 80 100 120 140
Temps (ns)

F IGURE 3.18. – Illustration de l’effet d’un dark noise sur le temps de trigger (position
du seuil en rouge). On remarque que lorsqu’un pulse n’a pas complè-
tement décroît (en bleu), il ajoute un biais temporel dans la mesure
d’une scintillation (à 100 ns).

Pour minimiser d’autant plus ce phénomène, Gola A. et al. proposent aussi de placer
un circuit de "compensation" composé d’une résistance en parallèle avec une capacité
G OLA et al. 2011 en amont de l’amplification active.
À gauche du SiPM, le signal est lu en mode intensité. L’amplificateur permet de
limiter la perturbation sur le montage. Ainsi, la charge (et donc l’énergie déposée par
un gamma dans le cristal) peut être mesurée au point E (visible sur le schéma) sans
que le signal ne soit trop modifié.

3.5.2.2. Mesures expérimentales


Nous alimentons le SiPM à une tension Vov = 9 V. Nous illuminons le SiPM avec un
laser pulsé d’une résolution de 20 ps, à 50 cm et plaçons un atténuateur ainsi qu’une

114
3. Spectrométrie gamma à base de SiPM : modélisation et simulation Monte Carlo de
photo-multiplicateurs à base de silicium (SiPM) – 3.5. Caractérisation des paramètres
d’un SiPM pour la simulation Monte Carlo avec GATE

lentille divergente entre eux de tel sorte à ce qu’au plus un photon à la fois interagisse
dans le SiPM (Figure 3.19).
Notons que s’équiper d’un laser engendre un certain coût. Il existe aussi des moyens
de fabriquer son propre circuit électronique qui permettrait d’atteindre une résolution
laser de 52 ps. Elle est suffisante pour la mesure de SPTR et la fabrication est peu
coûteuse U HRING et al. 2004.

F IGURE 3.19. – Montage optique pour la mesure de la SPTR. Notons que les parois
sont peintes en noir pour limiter la réflexion de photons optiques.

Le laser répond à chaque montée d’un signal créneaux émis par un Générateur
Basses Fréquences (GBF) par l’émission d’un pulse lumineux. L’oscilloscope enregistre
le signal émis par le SiPM pour une durée de 300 ns à une fréquence de 40 GHz à
chaque détection de dépassement de seuil en tension au ras du bruit du front de
monté du signal créneaux émis par le GBF. Nous appellerons chaque moment où
l’enregistrement commence le "temps de trigger".
Afin de mesurer la précision du temps de trigger, nous dupliquons le signal et le
branchons sur deux canaux différents de l’oscilloscope. Nous mesurons ensuite la
différence de temps de trigger entre les deux signaux. Nous traçons l’histogramme des
mesures et estimons la résolution
p à 31 ± 0.6 ps en coïncidence. La résolution sur un
trigger est donc égale à 31/ 2 = 21.9 ps

3.5.2.3. Analyse des données


En python, nous mesurons par interpolation linéaire et pour chaque pulse émis par
le SiPM, le moment où le signal dépasse le seuil au ras du bruit. Nous traçons ensuite
l’histogramme (Figure 3.20 )
Il est visible que la distribution ressemble à mixe entre une loi normale et une loi
de Poisson. Physiquement parlant, on peut interpréter cela comme le fait que les
photons n’interagissent pas tous dans la zone de déplétion. Lorsque c’est le cas, la
mesure contribuera à la patrie gaussienne de l’histogramme. Lorsque ce n’est pas
le cas, le temps latence provoqué par le transit de l’électron libre vers la zone de

115
3. Spectrométrie gamma à base de SiPM : modélisation et simulation Monte Carlo de
photo-multiplicateurs à base de silicium (SiPM) – 3.5. Caractérisation des paramètres
d’un SiPM pour la simulation Monte Carlo avec GATE

160
140

Nombre de mesures
120
100
80
60
40
20
0
45.5 46.0 46.5 47.0 47.5 48.0
Délai entre le début d'enregistrement par
l'oscilloscpoce et la détection du pulse (ns)

F IGURE 3.20. – Histogramme des mesures du moment de dépassement de seuil à ras


du bruit du signal émis par les SiPMs relatif au début d’enregistrement
par l’oscilloscope (temps de trigger).

déplétion provoque un retard dans l’avalanche. La mesure contribuera donc à queue


de l’histogramme.
Pour mesurer la SPTR, nous nous inspirons de la méthode détaillée dans N EMALLAPUDI
et al. 2016. Ils corrèlent la distribution à la formule suivante :

1 (x−µ)2

f (x; µ, σ, λ) = p e 2σ2 ∗ λe −λx (3.7)
2πσ
avec ∗ le produit de convolution, µ la valeur moyenne de la gaussienne, σ l’espé-
rance et λ le paramètre de la loi de poisson. Dans cette formule, il manque la notion
d’amplitude. Il sera donc impossible d’effectuer une régression sur la distribution sans
la normaliser. Nous préférons donc utiliser la formule initiale exposée dans G RUSHKA
et al. 1972 :

A +∞ x−µ−x 0
Z
− −x 0
f (x; µ, σ, λ, A) = p e 2σ2 e λ d x0 (3.8)
σλ 2π 0

où A correspond à l’amplitude.
Nous mesurons une SPTR = σ× 2.355 de 136 ± 20 ps. Notons que notre mesure est
en concordance avec celle effectué par Cates J. W. et al, avec le même SiPM, le même
montage électronique, la même méthode de régression sur la distribution et Vov=9 V
C ATES et al. 2018.
La SPTR totale que nous venons de mesurer (F W H M mesur ée ) est entachée par la
résolution du trigger (F W H M t r i g g er de 21.9 ps), du laser (F W H M l aser de 20 ps) et le
bruit électronique (F W H M él ec ).
La contribution du bruit électronique peut être estimée par la mesure de la FWHM
du bruit blanc divisé par la vitesse de monté du signal du SiPM à la position du seuil.
Nous obtenons une valeur de 43.4 ± 0.3 ps. Nous pouvons finalement calculer la SPTR

116
3. Spectrométrie gamma à base de SiPM : modélisation et simulation Monte Carlo de
photo-multiplicateurs à base de silicium (SiPM) – 3.5. Caractérisation des paramètres
d’un SiPM pour la simulation Monte Carlo avec GATE

propre au SiPM :

q
2
SP T R Si P M = F W H M mesur ée
− F W H M t2r i g g er − F W H M l2aser − F W H M él
2
ec
(3.9)

Finalement la SPTR propre au SiPM à Vov = 9 V est de 125 ± 20 ps. Pour la simulation
Monte Carlo, nous préférerons simuler une SPTR basée sur la mesure de FWHM de la
distribution.

3.5.3. Mesure des bruits émis par le SiPM


Pour la mesure des bruit, Rosado J. et Hidalgo S. R OSADO ; H IDALGO 2015 proposent
une méthode simple dans le sens où elle nécessite peu d’équipement et qu’un seul
type de mesures. Le setup expérimental doit répondre aux conditions suivantes :
— Le SiPM couplé au cristal doit être placé dans le noir.
— Le signal doit être amplifié à minima avec un gain de 20 dB pour pouvoir visuali-
ser les pulses.
— La température doit être stable ainsi que la tension d’alimentation.
— L’oscilloscope doit pouvoir échantillonner le signal à une fréquence supérieure
ou égale à 2.5 GHz.
— Plusieurs millier trames de signal de durée longue (3 ms) doivent être enregis-
trées

Le SiPM est alimenté à une tension Vov=3 V et la température ambiante est de


21°C. Nous utilisons une première trame pour estimer la forme moyenne d’un pulse
lorsqu’une seule micro-cellule s’allume. Pour chaque trame de signal, nous effectuons
une analyse post traitement en python qui contient les étapes suivantes :
— Déconvolution du signal par le pulse moyen lorsqu’une seule micro-cellule
s’allume.
— Détection de la position des pulses et de leur amplitude à partir du signal décon-
volué.
— Le premier pulse de la trame est considéré comme un dark noise. Appelons-
le "pulse originel" Tout pulse qui suit et qui est distant de moins de 500 ns
est considéré comme corrélé au pulse originel. Son délai d’apparition et son
amplitude est alors enregistré dans une liste. Après 500 ns sans pulse, le pulse
qui suit est à nouveau considéré comme un pulse originel. L’amplitude et le
temps relatif d’arrivée des pulses qui suivront seront à leur tour enregistrés s’ils
apparaissent dans un délai inférieur à 500 ns et ainsi de suite.
— Le nombre total de pulses originels est aussi enregistré.

117
3. Spectrométrie gamma à base de SiPM : modélisation et simulation Monte Carlo de
photo-multiplicateurs à base de silicium (SiPM) – 3.5. Caractérisation des paramètres
d’un SiPM pour la simulation Monte Carlo avec GATE

16
14
12 102

Nombre de mesures
Amplitude (mV)

10
8
6 101
4
2
0 100
0 25 50 75 100 125 150 175 200
Délai en temps (ns)
F IGURE 3.21. – 200 premières nanosecondes de la distribution de l’amplitude des
pulses en fonction de leur temps d’arriver relatif à un premier pulse.
Les mesures sont effectuées avec un SIPM HPK MPPC S13360-3050CS
placé dans le noir à une température de 21°C et Vov=3 V

La liste obtenue nous permet de tracer un histogramme 2D qui est la distribution de


l’amplitude des pulses en fonction de leur temps d’arriver relatif à un premier pulse
(Figure 3.21).
Nous remarquons qu’aucun pulses avant 12 ns n’est visible. Ce n’est pas pour autant
qu’ils n’existent pas. C’est en fait la résolution sur les mesures qui ne permet de
détecter correctement d’éventuelles pulses d’une amplitude inférieure à 2 mV
Nous allons à présent estimer la distribution de chacun des bruits à partir de cette
histogramme 2D.

3.5.3.1. Crosstalk
Nous sélectionnons les pulses de 100 à 500 ns dans l’histogramme et traçons le
projeté sur l’axe des amplitudes (Figure 3.22). Nous considérerons qu’à ce stade, il n’y
a quasiment plus d’afterpulses et donc de pulse d’amplitude inférieur à C a mp.
Sur ce projeté, nous observons plusieurs distributions normales. Celle autour de
5 mV correspond à une amplitude de pulse lorsqu’une seule micro-cellule s’allume.
Celle autour de 10 mV correspond à deux micro-cellules qui s’allument de manière
simultanée. C’est un crosstalk. À 15 mv nous observons une nouvelle distribution
normale, elle correspond à l’apparition de deux crosstalks ; et ainsi de suite.
Nous commençons par fitter chacune des distributions et obtenons les amplitudes
présentées en Table 3.2.

118
3. Spectrométrie gamma à base de SiPM : modélisation et simulation Monte Carlo de
photo-multiplicateurs à base de silicium (SiPM) – 3.5. Caractérisation des paramètres
d’un SiPM pour la simulation Monte Carlo avec GATE

20.0 20.0
17.5 17.5
15.0 102 15.0

Nombre de mesures
12.5
Amplitude (mV)

12.5
10.0 10.0
7.5 101 7.5
5.0 5.0
2.5 2.5
0.0 100 0.0
100 200 300 400 500 10 1 101 103 105
Délai en temps (ns) Nombre de mesures

F IGURE 3.22. – Projeté des 400 dernières nanosecondes de l’histogramme 2D sur l’axe
des amplitudes.

0 CT 1 CT 2 CT 3 CT 4 CT
4.56e04 ± 0.04 3.36e03 ± 0.06 1.87e02 ± 0.10 18.0 ± 1.3 2.4 ± 0.6

Tableau 3.2. – Amplitudes des distributions obtenues à partir de la projection sur


l’axe des amplitudes de l’histogramme 2D en fonction du nombre de
crosstalk (CT)

Chacune des probabilités de crosstalk peut ensuite être estimé en divisant l’am-
plitude mesurée par la somme des amplitudes en supposant qu’il est très rare que 5
crosstalk n’aient lieu à la fois.
Asseyons maintenant de vérifier la capacité des modèle "8 nearest neighbors" et "4
nearest neighbors" G ALLEGO et al. 2014 à estimer la distribution de crosstalk à partir
des deux premières amplitudes mesurées. Pour la model "8 neighbors", la probabilité
qu’il n’y est pas de crosstalk est égal à (1 − p)8 et celle qu’il y est un crosstalk est égale à
8p(1 − p)14 .
Pour la modèle "8 neighbors", la probabilité qu’il n’y est pas de crosstalk est égal à
(1 − p)4 et celle qu’il y est un crosstalk est égale à 4p(1 − p)6 .
On peut alors écrire et résoudre :

(1 − p)8 4.56e04
14
= (3.10)
8p(1 − p) 3.36e03

(1 − p)4 4.56e04
6
= (3.11)
4p(1 − p) 3.36e03
Nous calculons la distribution des probabilités de crosstalk avec les deux modèles
et les comparons aux résultats obtenus directement avec les mesures (Table 3.3 )
Les résultats obtenus avec les deux modèles ne concordent par avec les mesures

119
3. Spectrométrie gamma à base de SiPM : modélisation et simulation Monte Carlo de
photo-multiplicateurs à base de silicium (SiPM) – 3.5. Caractérisation des paramètres
d’un SiPM pour la simulation Monte Carlo avec GATE

0 C T [%] 1 C T [%] 2 C T [%%] 3 C T [%%] 4 C T [%%]


Mesures 94.6 ± 1.3 4.91 ± 0.13 3.89± 0.22 0.37 ± 0.03 0.05 ± 0.01
8 nearest 94.7 4.91 3.34 0.25 0.02
4 nearest 94.6 5.03 2.92 0.19 0.01

Tableau 3.3. – Comparaison entre les probabilités de crosstalk mesurés et celles calcu-
lés le modèle "4 nearest neighbors" et "8 nearest neighbors"

à partir de deux crosstalk. Pour simuler le SiPM, nous préférerons donc utiliser les
valeurs mesurées.

3.5.3.2. Dark noise


Pour mesurer la quantité de dark noise, il faut mesurer la quantité de pulses dans
l’histogramme 2D dont on est certain qu’ils ne sont corrélés à un pulse originel. De ce
fait, plus le pulse arrive tardivement (et qu’il est donc vers la fin de l’histogramme),
plus il est quasi certain qu’il n’est pas corrélé. Contrairement à la période de l’histo-
gramme 2D entre 0 et 100 ns, entre 200 et 500 ns, la quantité de pulses est constante.
La probabilité d’afterpulse et de delayed crosstalk est quasi-nulle. Nous pouvons donc
estimer le DCR.
Pour ce faire, nous sélectionnons uniquement les pulses d’une amplitude égale à
C amp ± 1.95 × σamp , effectuons un projeté de l’histogramme 2D sur l’axe des abscisses
et choisissons une taille de bins de 1 ns. Nous estimons ensuite le nombre de pulses
moyen par bins, divisons la valeur par le nombre de pulses originels et la multiplions
par 1+ ²c .

700
600
Nombre de pulses

500
400
300
200
100
0
200 250 300 350 400 450 500
Temps (ns)

F IGURE 3.23. – Projeté des 300 dernières nanosecondes de l’histogramme 2D sur l’axe
des abscisses avec une taille de bins de 1 ns.

Nous mesurons un DCR de 497 kHz et une incertitude suivant la loi de Poisson de
p
(500 − 200)/(500 − 200) × 497 = 28 ns.

120
3. Spectrométrie gamma à base de SiPM : modélisation et simulation Monte Carlo de
photo-multiplicateurs à base de silicium (SiPM) – 3.5. Caractérisation des paramètres
d’un SiPM pour la simulation Monte Carlo avec GATE

3.5.3.3. Afterpulses et constante de récupération


En Section 3.4.3, nous avons vu que les afterpulses sont discernables lorsqu’ils
apparaissent dans un lapse de temps relativement faible après le premier pulse. Leur
amplitude est égale à C a mp multiplié par le taux de récupération de la micro-cellule.
Sur l’histogramme 2, une distribution de pulse à l’amplitude croissante de 0 mV à
C a mp est visible sur les 100 premières nanosecondes. Ce sont des afterpulses. Cette
partie va nous permettre de mesurer la vitesse à laquelle la zone déplétée des micro-
cellules se reforme ainsi que d’estimer la distribution temporelle des afterpulses.

3.5.3.3.1. Constante de récupération τr ec

Nous découpons l’histogramme 2D par tranches de 2 ns en sélectionnant unique-


ment les pulses d’une amplitude inférieure à 7 mV (Figure 3.24 ) . Pour chacune des
tranches, nous traçons l’histogramme des amplitudes. Nous effectuons ensuite un
fit sur chacun des histogrammes par une fonction correspondant à la somme de
deux distributions normales. Nous gardons pour chaque fit la plus petite des deux
amplitudes estimées. Nous effectuons ensuite une régression sur la distribution des
amplitudes par la fonction suivante :
µ t −t

− τd ead
C amp (t ) = h (t − t d ead )C amp × 1 − e r ec (3.12)

où t d ead correspond au temps mort de la micro-cellule. Nous estimons τr ec = 28.5 ±


0.5 ns.
7
6
102
Nombre de mesures

5
Amplitude (mV)

4
3
101
2
1
0 100
0 20 40 60 80 100 120 140
Délai en temps (ns)

F IGURE 3.24. – Partie de l’histogramme 2D utilisée pour fitter τr ec . En bleu, la courbe


du fit ainsi que son incertitude est dessinée

3.5.3.3.2. Distribution d’afterpulses

Rosado J. et Hidalgo S. R OSADO ; H IDALGO 2015 proposent le modèle suivant concer-


nant la distribution d’afterpulses P AP (t ) :

121
3. Spectrométrie gamma à base de SiPM : modélisation et simulation Monte Carlo de
photo-multiplicateurs à base de silicium (SiPM) – 3.5. Caractérisation des paramètres
d’un SiPM pour la simulation Monte Carlo avec GATE

− t − t
³ ´
P AP (t ) = C AP × 1 − e τr ec × t a × e τbul k k(t ) (3.13)

Ici, t représente le délai en temps après le pulse originel et τbul k est la constante de
temps de dépiégeage des électrons. La probabilité d’avalanche dépend du gradient
de champ dans la zone de déplétion. Autrement dit, plus la zone de déplétion s’est
reformée, plus il y a une probabilité élevée qu’un électron libre puisse être à l’origine
d’une
³ nouvelle ´ avalanche. C’est donc pour cela que nous retrouvons la multiplication
t t
− −
de 1 − e τr ec par e τbul k . k(t) est une fonction permettant d’estimer le nombre de
pulses d’une amplitude trop faible pour pouvoir être détectés et C AP est une constante.
Quant à t a , Aucune explication claire n’est donnée. Lors d’une discussion par mail
avec Rosado J., il a avoué ne pas être satisfait de cela mais que la présence de ce terme
permettait de fitter les données. Dans R OSADO ; H IDALGO 2015, a est fixé à -1 et nous
choisissons d’utiliser cette valeur.
Pour pouvoir fitter la distribution, nous sélectionnons les pulses d’une amplitude
inférieure à 4.1 mv à partir de 20 ns (Figure 3.25. De la sorte, la branche contenant les
afterpulses est complètement visible et il ne manque pas des pulses d’une amplitude
trop faible pour pouvoir être détectés. On approxime donc par k(t ) = 0 pour t allant
de 20 ns à l’infini. Eq. 3.13 devient :
´ 1
− t − t
³
P AP (t ) = C AP × 1 − e τr ec × × e τbul k (3.14)
t

60
4.0 1200
50
3.5 1000
Nombre de mesures

40
Amplitude (mV)

3.0 800
30 600
2.5
20 400
2.0
10 200
1.5
0 0
40 60 80 100 40 60 80 100
Délai en temps (ns) Délai en temps (ns)

F IGURE 3.25. – Partie de l’histogramme 2D utilisée pour fitter τbul k et C AP . La courbe


du fit est présenté en bleu et le projeté de l’histogramme 2D sur l’axe
des abscisses en orange

Finalement, en propageant les erreurs sur τr ec , nous obtenons τbul k = 11.4 ± 1.2 ns
et C AP = 0.30 ± 0.02. Notons que ces valeurs sont en concordance avec celles trouvées
par Rosado J. et Hidalgo S.. Notons que pour obtenir C AP , il faut diviser la valeur fittée
par le nombre de pulses originels et la multiplier par 1+²c , où ²c est la probabilité de
crosstalk mesurée.

122
3. Spectrométrie gamma à base de SiPM : modélisation et simulation Monte Carlo de
photo-multiplicateurs à base de silicium (SiPM) – 3.5. Caractérisation des paramètres
d’un SiPM pour la simulation Monte Carlo avec GATE

3.5.3.4. Distribution temporelle de Delayed crosstalk


Nous sélectionnons les pulses d’une amplitude comprise entre 4.2 et 6 mV. Nous
obtenons l’histogramme 2D présenté en Figure 3.26.

6.00
120 900
5.75
5.50 100

Nombre de mesures
800
Amplitude (mV)

5.25 80
700
5.00 60
4.75 40 600
4.50
20 500
4.25
0
50 100 150 200 50 100 150 200
Délai en temps (ns) Délai en temps (ns)

F IGURE 3.26. – Partie de l’histogramme 2D utilisée pour fitter CC T . La courbe du fit


est présentée en bleu et le projeté de l’histogramme 2D sur l’axe des
abscisses en orange

Dans cet histogramme, quelques afterpulses sont présents mais nous considérons
la quantité comme négligeable. Reste alors une quantité non négligeable de dark noise
et de dalayed crosstalk.
D’après Rosado J. et Hidalgo S., la distribution temporelle de dalyed crosstalk
(PC T (t )) devrait suivre l’équation suivante :
t
−τ
PC T (t ) = CC T × t b × e bul k (3.15)
Ici, t représente le délai en temps après le pulse originel et CC T est une constante.
b
t est un terme ajouté pour fitter correctement la distribution mais qui n’a pas de sens
physique. Dans R OSADO ; H IDALGO 2015, b est fixé à -1/2 et nous choisissons d’utiliser
cette valeur.
Comme dans notre histogramme 2D nous avons aussi du dark noise, nous fittons le
projeté sur l’axe des abscisse par une fonction qui est la somme de PC T (t ) et du DCR.
Finalement nous trouvons CC T = 0.00079 ± 0.00011 ns−1 . Notons que la valeur fittée
à été divisée par le nombre de pulses originels et multipliée par par 1+²c , pour obtenir
CC T

3.5.4. Résumé
Nous avons ici détaillé la marche à suivre pour caractériser un SiPM. Elle est basée
sur la mesure du signal émis dans le noir et d’illuminations laser à haute résolution
temporelle.

123
3. Spectrométrie gamma à base de SiPM : modélisation et simulation Monte Carlo de
photo-multiplicateurs à base de silicium (SiPM) – 3.5. Caractérisation des paramètres
d’un SiPM pour la simulation Monte Carlo avec GATE

Nous avons vu que bien qu’il existe des modèles mathématiques permettant de
décrire chacun des comportements, certains restent encore hasardeux comme pour
la distribution temporelle d’afterpulses ou de delayed crosstalks.
Aussi, les bruits sont des réactions en chaîne. C’est à dire qu’ils peuvent à leur tour
être à l’origine d’un afterpulse, d’un delayed crosstalk ou d’un crosstalk et ainsi de
suite. D’ailleurs, dans l’histogramme 2D (Figure 3.21), l’ensemble des pulses d’une
amplitude inférieur à l’amplitude moyenne d’un pulse (C amp ) sont des afterpulses.
Lorsque nous avons fitté la quantité de dark noise ou de delayed crosstalk, nous
avons considéré qu’après 200 ns de délai en temps, la quantité de bruits corrélées
à un pulse originel était négligeable. Cette approximation n’est plus vraie à partir
d’une certaine tension d’alimentation du SiPM. À titre d’exemple, nous augmentons
la tension d’alimentation à Vov = 8 V et traçons l’histogramme 2D (Figure 3.27. La
quantité de bruit et les réactions en chaîne sont tels qu’il est impossible de mesurer
leur distribution.

140
120 102

Nombre de mesures
100
Amplitude (mV)

80
60 101
40
20
0 100
0 25 50 75 100 125 150 175 200
Délai en temps (ns)
F IGURE 3.27. – 200 premières nanosecondes de la distribution de l’amplitude des
pulses en fonction de leur temps d’arriver relatif à un premier pulse.
Les mesures sont effectuées avec un SIPM HPK MPPC S13360-3050CS
placé dans le noir à une température de 21°C et Vov=8 V

La CRT se mesure pourtant à une tension d’alimentation élevée. Il faudra alors


estimer le bruit par interpolation à partir d’histogrammes 2D mesurés à tension
d’alimentation plus faible.

124
3. Spectrométrie gamma à base de SiPM : modélisation et simulation Monte Carlo de
photo-multiplicateurs à base de silicium (SiPM) – 3.6. Simulation des SiPMs dans
GATE

3.6. Simulation des SiPMs dans GATE


Dans cette section, la manière dont les SiPMs ont été implémentés dans GATE et la
marche à suivre pour effectuer une simulation seront détaillés.

3.6.1. Implémentation dans GATE


Pendant la simulation des photons optiques, leurs temps d’arriver dans le SiPM
n’est pas enregistré dans l’ordre. En effet, chaque photon est d’abord émis avant que
sa trajectoire ne soit calculée. En fonction de celle-ci, le photon peut arriver dans le
SiPM plus tard qu’un autre qui sera généré par la suite.
Nous savons que la génération d’un pulse par un SiPM dépend de l’état de la zone
déplétée de la micro-cellule dans laquelle le photon optique interagit, ainsi que celui-
ci peut générer d’autres pulses qui vont potentiellement influencer sur la détection
d’un futur photon. Pour effectuer une génération du signal de manière séquentielle,
la simulation doit donc être terminé. Le SiPM sera donc défini comme des "digitizer"
dans GATE, ceci permettant de faire un traitement offline des données de simulation

3.6.1.1. Initialisation des SiPMs


Avant que la simulation ne commence, pour chaque SiPM, un signal de valeur
nulle est créé et un bruit blanc y est ajouté. Le temps de début du signal commence
légèrement avant celui du temps de simulation et se termine aussi légèrement après
(3 fois la durée d’un pulse). Des dark noises sont aussi générés et enregistrés dans une
liste. Nous l’appellerons "liste des pulses". La liste des pulses contient quatre champs :
— Le temps de début du pulse
— La nature du pulse (dark noise, photon, corsstalk, delayed crosstalk, afterpulse)
— La micro-cellule concernée (désignée par un numéro)
— L’amplitude du pulse
L’ensemble des pulses qui y sont insérées de sorte à respecter l’ordre temporelle
d’arriver des photons et l’amplitude est initialisée à 0.
En parallèle, un tableau contenant pour chaque micro-cellule, le dernier moment
ou elle se sont allumée et initialisé à une valeur négative (signe qu’elles ne se sont
jamais allumées) et créé.

3.6.1.2. Enregistrement des interactions dans la liste des pulses


Pendant la simulation, un certain nombre de photons qui interagissent dans le SiPM
ne sont pas pris en compte pour simuler le PDE. Le digitizer du SiPm intervient après
la simulation et prend pour entrée l’ensemble des interactions aussi appelée "pulses
list". Nous la parcourons en un premier temps pour identifier celles qui ont eu lieu
dans le SiPM. Le numéro de micro-cellule dans laquelle ils ont interagit est estimée

125
3. Spectrométrie gamma à base de SiPM : modélisation et simulation Monte Carlo de
photo-multiplicateurs à base de silicium (SiPM) – 3.6. Simulation des SiPMs dans
GATE

grâce à la position d’interaction. On ajoute un bruit sur le temps d’arriver pour simuler
la SPTR puis le pulse est inséré dans la liste avec un amplitude initialisée à 0.

3.6.1.3. Parcourt de la liste de pulses


À ce stade, tous les pulses qui sont enregistrés dans la liste sont uniquement des
pulses potentiels. Par exemple, nous n’avons pas encore vérifié si deux pulse ap-
paraissent dans un délai court dans une même micro-cellule, ceci engendrant une
amplitude plus faible pour le deuxième pulse. Nous parcourons donc la liste dans
l’ordre croissant et appliquons opérations en fonction du type de pulse rencontré.

3.6.1.3.1. Cas d’un dark noise, d’un afterpulse, d’un delayed crosstalk

Nous commençons par vérifier la différence entre le moment du pulse (t p ) et la


dernière fois que la micro-cellule s’est allumée (t m ). La plupart des SiPMs ont un
temps mort (t d ead ). Si t p -t m est inférieur à t d ead , alors la micro-cellule ne s’allume
pas. Sinon, l’amplitude du pulse (C p ) est calculée grâce à l’équation suivante :
µ t p −t m −t d ead

C p = C amp 1 − e τ r ec (3.16)

À, la valeur de C p , nous ajoutons une variable (A p ) tirée aléatoirement pour simuler


la variation d’amplitude de pulse. Cette variable suit une loi Normale de paramètre
(0, C p /C amp × σamp )
Nous calculons ensuite le nombre de crosstalk à partir d’un tirage aléatoire uni-
forme de 0 à 1 et rapportons la valeur sur l’histogramme cumulées de probabilités de
crosstalks multiplié par C p /C amp . En effet, la probabilité de crosstalks dépend de la
quantité d’électrons mis en mouvement pendant l’avalanche. Pour chaque nouveau
crosstalk, nous effectuons un tirage aléatoire pour déterminer la micro-cellule qui
s’allumera et ajoutons un pulse à la suite dans la liste des pulses.
Pour simuler la distribution temporel d’afterpulses et de dalayed crossalks, nous
effectuons des tirages aléatoires uniforme de 0 à 1 pour chacun d’entre eux et repor-
tons la valeur sur l’histogramme cumulé des distributions multiplié par C p /C amp .
Tant que la somme des tirages n’est pas supérieure à la valeur maximal de l’histo-
gramme cumulé, nous réitérons l’opération et ajoutant le nouveau pulse dans la liste.
La distribution spatiale des delayed crosstalk suis la même que celle des crosstalks.
Néanmoins, on ne peut attitrer un delayed crosstalk à une micro-cellule qui subira un
crosstalk par le même pulse originel. La micro-cellule qui subira l’afterpulse sera la
micro-cellule à l’origine du pulse originel.

3.6.1.3.2. Cas d’un photon détecté

Ici, la même démarche que pour un dark noise est appliqué à l’exception qu’après
le calcul de la valeur de C p , on effectue un tirage aléatoire uniforme entre 0 et 1. Si
la valeur est supérieure à C p /C amp , alors l’avalanche ne sera pas déclenchée. Ceci

126
3. Spectrométrie gamma à base de SiPM : modélisation et simulation Monte Carlo de
photo-multiplicateurs à base de silicium (SiPM) – 3.6. Simulation des SiPMs dans
GATE

permet de prendre en considération le fait que le PDE varie aussi du gradient de


champ dans la zone déplétée.

3.6.1.3.3. Cas d’un crosstalk

Dans ce cas, seule la valeur de C p et A p est estimée. Il n’y aura ni nouveaux crosstalk,
nouvel afterpulse ou delayed crosstalk.

3.6.1.4. Création du signal


La liste de pulse est à nouveau parcourut. Nous sommons chacun d’entre eux dans
la trame de signal.

3.6.1.5. Schéma récapitulatif


En Figure 3.28, l’ensemble des étapes de simulation pour la génération signal sont
récapitulées.

3.6.2. Mise en place d’une simulation dans GATE


Ici nous allons générer les fichiers nécessaires à la simulation des SiPMs dans GATE.
Nous devons modifier trois fichiers différents :
— SiPM.xml pour les paramètres propres à la génération du signal
— Le fichier de simulation à l’extension "mac", contenant les macros qui per-
mettent d’indiquer la géométrie et le placement du SiPM dans l’espace.
— Surfaces.xml pour la définition du type de surface du SiPM ainsi que du PDE

3.6.2.1. Instanciation du fichier SiPM.xml


Plusieurs types de SiPMs avec des propriétés différentes peuvent être listés dans le
fichier. Un exemple est présenté en Annexe B. On y trouve :
— deadTime : temps mort de la micro-cellule.
— tauRecovery : la constante de temps de récupération moyen d’une micro-cellule
(τr ec ).
— sptr : résolution sur la détection d’un photon.
— tauBulk : la constante de temps de dépiégage des électrons (τbul k ).
— C AP , CC T , a, b sont les constantes fittées lors de la determination de distribution
temporelle des afterpulses est delayed crosstalks.
— signalDeconvolvedAmplitude : amplitude moyenne d’un pulse.
— durationPulse : durée pendant laquelle un pulse doit être simulé (généralement
supérieure à 3 × t d ).

127
3. Spectrométrie gamma à base de SiPM : modélisation et simulation Monte Carlo de
photo-multiplicateurs à base de silicium (SiPM) – 3.6. Simulation des SiPMs dans
GATE

Initialisation
- Création d’une trame de signal nul et ajout d’un bruit blanc
- Création d’un tableau de micro-celluled qui contiendra le dernier moment où elles se
sont allumées
- Création d’une liste de pulse et ajout de dark noises

Simulation GATE
- Prise en compte du PDE pour chaque photon interagissant dans le SiPM

Simulation du Signal

Récupération des interactions générées par la simulation

Pour chaque interaction dans le SiPM, ajout d’une incertitude temporelle, insertion d’un
pulse dans la liste des pulses et calcul de la micro-cellule concerné

Itération Calcul de Si photon détecté


dans la Camp et de
Tirage aléatoire pour estimer si on garde le pulse
liste des σamp
pulses

Si dark noise, afterpulse, photon détecté ou delayed crosstalk

- Calcul du nombre de crosstalk et des micro-cellules concernées


et ajout à la suite dans la liste des pulses
- Calcul de de la distribution d’afertpulses, d’after crosstalk et
Fin de
des micro-cellules concernés et ajout à la suite dans la liste des
liste
pulses

Itération
dans la
liste des Pulse ajouté au signal du SiPM
pulses

Fin de Enregistrement du signal


liste

128

F IGURE 3.28. – Schéma récapitulant les étapes de la simulation du signal généré par
un SiPM
3. Spectrométrie gamma à base de SiPM : modélisation et simulation Monte Carlo de
photo-multiplicateurs à base de silicium (SiPM) – 3.6. Simulation des SiPMs dans
GATE

— signalDeconvolvedAmplitudeSigma : la variation d’amplitude de pulse.


— whiteNoiseSigma : écart-type du bruit blanc
— DCR : le dark counts rate.
— Dimentions : dimensions de la surface d’une micro-cellule.
— CROSSTALK : probabilité de faire 0 crosstalk, 1 crosstalk etc...
— CROSSTALK DISPERSTION : dispersion spatiale des crosstalks et delayed cross-
talks. La somme est égale à 1 et chaque nouvelle ligne prend en compte les
micro-cellules comprises sur un cercle de périmètre égale à la taille de la micro-
cellule multiplié par le numéro de la ligne +1. Pour chaque micro-cellule, la
probabilité qu’elle soit celle allumée par crosstalk est égale à la probabilité in-
diquée sur la ligne correspondant à sa distance multipliée par la proportion de
cerce la traversant.
— Pulse : signal moyen échantillonné pour une micro-cellule qui s’allume. Sa durée
doit être supérieure ou égale à durationPulse.

3.6.2.2. Instanciation du fichier Surfaces.xml


Il y sera indiqué la réflectivité et le PDE du SiPM. Dans le wiki OpenGATE, on peut
retrouver l’explication du rôle de chacune des parties de ce fichier xml GATE Users
Guide 2018. Plusieurs types de surfaces peuvent être définies. Nous choisissons d’en
créer une au nom de "SiPM" (Annexe C). La surface d’un SiPM est polie. Les valeurs
de "SPECULARLOBECONSTANT", "SPECULARSPIKECONSTANT", "BACKSCATTER-
CONSTANT" et "sigmaalpha" sont donc nulles. Derrière le matériaux transparent
(epoxy, verre etc.) se trouve la surface des micro-cellules en silicium. La surface est
définie comme polie et composé d’un métal diélectrique. Dans "EFFICIENCY", nous
ajoutons le PDE du SiPM visible en Figure 3.5 et dans "REFLECTIVITY", nous ajoutons
la réflectivité du silicium mesurée dans G REEN ; K EEVERS 1995.

3.6.2.3. Écriture des macros


Dans le fichier à l’extension "mac", on créer un nouvel objet de type parallélépipède,
on indique ses dimensions et sa composition :

1 /gate/world/daughters/name SiPM
2 /gate/world/daughters/insert box
3 /gate/SiPM/geometry/setXLength 1.2 mm
4 /gate//geometry/setYLength 3.4 mm
5 /gate/SiPM/geometry/setZLength 3.4 mm
6 /gate/SiPM/setMaterial Epoxy

129
3. Spectrométrie gamma à base de SiPM : modélisation et simulation Monte Carlo de
photo-multiplicateurs à base de silicium (SiPM) – 3.7. Validation de l’implémentation
Monte Carlo des SiPMs dans GATE

Ici nous choisissons "Epoxy" car la surface du SiPM en est composée. Cela permettra
de prendre en compte son indice de réfraction pendant la simulation des photons.
Ensuite, il suffit d’indiquer que c’est un SiPM avec les macros suivantes :

1 /gate/digitizer/Singles/insert sipm
2 /gate/digitizer/Singles/sipm/setVolume SiPM\_params
3 /gate/digitizer/Singles/sipm/type SiPM
4 /gate/digitizer/Singles/sipm/setStartSignal 0 s
5 /gate/digitizer/Singles/sipm/setDurationSignal 3 s
6 /gate/digitizer/Singles/sipm/setStepSignal 0.2 ns
7 /gate/digitizer/Singles/sipm/surface YZ
8 /gate/digitizer/Singles/sipm/initialize

Grâce à la macro "setVolume", nous avons indiqué que les paramètres de ce SiPM
sont enregistrés sous le nom "SIPM" dans le fichier SiPM.xml. Nous avons aussi indi-
qué que le signal commencera dès le début de la simulation et durera 3 secondes. Aussi,
il contiendra une valeur toutes les 0.2 nanosecondes. Enfin, la surface de détection du
SiPM est celle orienté sur le plan xy.
Supposons maintenant que l’interface direct avec le SiPM est le "world". Il faut alors
encore définir le type de surface lorsque le photon part du world vers le SiPM et vice
versa :

1 /gate/world/surfaces/name SiPMToworld
2 /gate/world/surfaces/insert SiPM
3 /gate/world/surfaces/SiPMToworld/setSurface SiPM\_surface
4

5 /gate/SiPM/surfaces/name worldToSiPM
6 /gate/SiPM/surfaces/insert world
7 /gate/SiPM/surfaces/worldToSiPM/setSurface SiPM\_surface

3.6.3. Résumé
Nous avons ici détaillé la marche à suivre pour simuler les SiPMs dans GATE à
partir de l’implémentation présentée. Notons que la simulation dépend d’un nombre
important de paramètres et qu’il est nécessaire de manipuler plusieurs fichiers.

3.7. Validation de l’implémentation Monte Carlo des


SiPMs dans GATE
Pour vérifier de la bonne implémentation des SiPMs dans GATE, nous pouvons en un
premier temps, effectuer des simulations dans le noir pour reconstruire l’histogramme

130
3. Spectrométrie gamma à base de SiPM : modélisation et simulation Monte Carlo de
photo-multiplicateurs à base de silicium (SiPM) – 3.7. Validation de l’implémentation
Monte Carlo des SiPMs dans GATE

2D tel que présenté en Section 3.5.3. Si les paramètres propres au SiPM mesurés à partir
de l’histogramme 2D coïncident avec l’expérimental, alors nous aurons la certitude
d’une bonne implémentation. Reste à vérifier que la SPTR est correctement simulée.
Et ce, en effectuant une simulation d’une source de photons visibles en face du SiPM
et en mesurant le délai en temps entre l’émission des photons et leur détection par
franchissement de seuil de l’amplitude du signal.
En un deuxième temps, il sera intéressant d’estimer la cohérence entre les mesures
et la simulation de scintillations dans un cristal irradié par des sources radioactives en
terme de résolution temporelle et de forme du spectre en énergie (FWHM et position
des pics-photoélectrique).

3.7.1. Validation de la simulation des bruits et du temps de


récupération des micro-cellules par simulations dans le
noir
Nous simulons le SiPM HPK MPPC S13360-3050CS dans le noir et nous utilisons les
mêmes paramètres que ceux mesurés en Section 3.5 à l’exception de la SPTR mise à 0
car elle n’influence pas sur la mesure du bruit. Notre simulation correspond donc à
celle du SiPM alimenté à une tension de Vbr + 3 V à une température de 21°C .
En Figure 3.29 nous présentons l’histogramme 2D obtenu. Nous remarquons qu’il
contient moins de bruits que pour l’histogramme mesuré. L’explication principale est
le fait qu’en réalité, le bruit électronique n’est pas exactement un bruit blanc. Celui que
nous simulons est bien plus prédicable et rend la détection des pulses plus précise.
En Table 3.4 et 3.5, nous comparons les mesures avec les résultats obtenues en
simulations.

C AP CC T DC R τr ec τbul k
[ns−1/2 ] [kHz] [ns] [ns]
mesure 0.30±0.02 7.9±1.1 498±28 28.5±0.5 11.4±1.2
Simulation 0.28±0.02 7.2±2.4 502±29 28.5±0.8 11.2±1.3

Tableau 3.4. – Comparaison des paramètres mesurées définissants le bruit du SiPM


avec ceux simulés en Monte Carlo

0 C T [%] 1 C T [%] 2 C T [%%] 3 C T [%%] 4 C T [%%]


Mesure 91.0 ± 0.5 7.90 ± 0.13 9.00 ± 0.71 1.10 ± 0.28 0.146 ± 0.060
Simulation 91.0 ± 0.5 8.22 ± 0.18 9.86 ± 0.70 1.29 ± 0.37 0.175 ± 0.082

Tableau 3.5. – Comparaison entre les probabilités de crosstalk mesurées et simulés en


Monte Carlo

131
3. Spectrométrie gamma à base de SiPM : modélisation et simulation Monte Carlo de
photo-multiplicateurs à base de silicium (SiPM) – 3.7. Validation de l’implémentation
Monte Carlo des SiPMs dans GATE

16
14
102
12
Amplitude (mV)

10

# of counts
8
6 101

4
2
0 100
0 25 50 75 100 125 150 175 200
Délai en temps (ns)
F IGURE 3.29. – 200 premières nanosecondes de la distribution de l’amplitude des
pulses en fonction de leur temps d’arriver relatif à un premier pulse.
Les mesures sont issues d’une simulation avec GATE effectuée avec un
SIPM HPK MPPC S13360-3050CS placé dans le noir, pour une tempé-
rature de 21°C et Vov=3 V

132
3. Spectrométrie gamma à base de SiPM : modélisation et simulation Monte Carlo de
photo-multiplicateurs à base de silicium (SiPM) – 3.7. Validation de l’implémentation
Monte Carlo des SiPMs dans GATE

Nous observons une concordance raisonnable inférieur ou égale à 10% pour chacun
des paramètres.

3.7.2. Validation de la simulation de la SPTR


Nous simulons une source émettrice de photons optiques en face du SiPM. Nous
gardons les mêmes paramètres de simulation que dans la section précédente à l’ex-
ception que nous indiquons une SPTR arbitraire de 200 ps et un bruit blanc null. Ainsi,
nous serons certain de mesurer uniquement la contribution du SiPM et pas celle du
montage électronique. Nous mesurons ensuite les écarts de temps entre l’émission
des photons optiques et celle de la détection de ceux-ci dans le SiPM par le dépasse-
ment d’un seuil en amplitude du signal émis par les SiPMs. Nous mesurons [], ceci
validant donc l’implémentation.

3.7.3. Validation de la simulation par la mesure de


scintillations dans un cristal de LYSO :Ce
Nous couplons le cristal non encapsulé au SiPM avec de la graisse optique d’indice
de réfraction 1.51 et irradions celui-ci avec du 241 Am et du 22 Na. Cela permet de
mesurer les pics photo-électriques à 60, 511 et 1275 keV. Le SiPM est alimenté à une
tension de Vbr +3 V et le signal n’est pas amplifié.
Nous effectuons en parallèle la simulation du setup. Pour les paramètres du cristal,
nous utilisons ceux déduits pendant sa caractérisation en Section 3.1.6. Nous utilisons
aussi les mêmes paramètres que ceux présentés en Annexe B et Annexe C
Comme les pulses correspondant à une seule micro-cellule qui s’allume ne sont
pas visibles sur l’oscilloscope dans cette configuration, la forme d’un pulse est échan-
tillonnée grâce à l’émission de flash laser d’intensité maximal. Le signal mesuré est
ensuite divisé par le nombre de micro-cellule pour estimer la valeur de C amp .

En Figure 3.30 nous présentons les pics-photoélectriques mesurés et simulés à 60,


511 et 1275 keV et en Figure 3.31 les signaux moyens.
On peut observer un léger décalage entre les signaux. Plus l’énergie est faible, plus il
est visible. L’une des explications possibles et que la forme du pulse liée à une micro-
cellule qui s’allume a été échantillonné à partir d’illuminations laser. Or nous avons
vu en Section 3.31 que le temps de descente du signal ainsi que τr ec augmentaient
avec le nombre de micro-cellules allumés. De ce fait, plus l’énergie du gamma sera
élevé, moins l’effet sera visible car le signal a été échantillonné à intensité maximal du
laser.
À première vue, toutes les résolutions et moyennes des pics-photoélectriques coïn-
cident avec une différence inférieure ou égale à 10%. Pour rappel, en Section 3.1.6,
nous avions quantifié les biais liés à la simulation du cristal. Comme vue en Sec-
tion 3.3.5, contrairement à un PMT, un SiPM est non linéaire. Pour corriger les biais, il
faut alors le calibrer. Une fois que nous avons linéarisé nos mesures, nous corrigeons

133
3. Spectrométrie gamma à base de SiPM : modélisation et simulation Monte Carlo de
photo-multiplicateurs à base de silicium (SiPM) – 3.7. Validation de l’implémentation
Monte Carlo des SiPMs dans GATE

moyenne = 0.12424+/-0.00035 175 moyenne = 0.9999+/-0.0032 70 moyenne = 2.0419+/-0.0011


200
FWHM = 0.0401+/-0.0008 150 FWHM = 0.120+/-0.007 FWHM = 0.1130+/-0.0027
60
rés (%) = 32.2+/-0.7 125 rés (%) = 12.0+/-0.7 rés (%) = 5.53+/-0.13
Nombre de mesures

150 50
100 40
100 75 30
50 20
50
25 10
0 0 0
0.05 0.10 0.15 0.20 0.8 1.0 1.2 1.8 2.0 2.2 2.4
Énergie (unités arbitraires) Énergie (unités arbitraires) Énergie (unités arbitraires)
350 800 1200
moyenne = 0.11285+/-0.00029 moyenne = 1.0001+/-0.0011 moyenne = 2.0934+/-0.0011
700
300 FWHM = 0.0403+/-0.0007 FWHM = 0.1104+/-0.0026 1000 FWHM = 0.1169+/-0.0027
600
250 rés (%) = 35.7+/-0.6 rés (%) = 11.04+/-0.26 rés (%) = 5.58+/-0.13
Nombre de mesures

500 800
200
400 600
150 300
400
100 200
50 100 200
0 0 0
0.05 0.10 0.15 0.20 0.8 1.0 1.2 1.8 2.0 2.2 2.4
Énergie (unités arbitraires) Énergie (unités arbitraires) Énergie (unités arbitraires)

F IGURE 3.30. – Spectres en énergie mesurés (ligne du haut) et simulés (ligne du bas)
pour un cristal de LYSO de 3 × 3 × 5 mm3 couplé à un SiPM avec des
gammas (à gauche) de 60 keV, (au milieu) de 511 keV et (à droite) de
1275 keV. La position des pics-photoélectrique est présenté de manière
relative à celui à 511 keV

134
3. Spectrométrie gamma à base de SiPM : modélisation et simulation Monte Carlo de
photo-multiplicateurs à base de silicium (SiPM) – 3.7. Validation de l’implémentation
Monte Carlo des SiPMs dans GATE

6 6.00 42
40 80
5.75 40 80
5 70
5.50 38 75
5.25 30 60 0 50 100
4 36
Amplitude (mV)

5.00 50
3 34
4.75 20 0 50 100 40
4.50 30
2
4.25 10 20
1 4.00
0 50 100 10
0 0 0
0 200 400 0 200 400 0 200 400
Temps (ns) Temps (ns) Temps (ns)
Mesures (60 keV) Mesures (511 keV) Mesures (1275 keV)
Simulation (60 keV) Simulation (511 keV) Simulation (1275 keV)
Stdev mesures Stdev mesures Stdev mesures
Stdev simulation Stdev simulation Stdev simulation

F IGURE 3.31. – Signaux moyens mesurés et simulés avec leurs incertitudes pour (à
gauche) 60 keV, (au milieu) 511 keV, et (à droite) 1275 keV.

les biais liées à la simulation du cristal mesurés en Section 3.1.6 et effectuons à nou-
veau une comparaison entre les mesures et la simulation. Les résultats obtenus sont
visibles en Table 3.6.

Mesures Simulation
[keV] µ res (%) µ res (%)
60 0.11 32.6±0.7 0.11 32.9±0.5
511 1.00 13.5±0.8 1.00 13.3±0.3
1275 2.48 8.6±0.6 2.49 8.5± 0.7

Tableau 3.6. – Comparaison entre les pics-photoélectrique mesurés et simulés après


calibration et ajout des biais liés à la simulation du cristal

Cette fois, les différences relatives sont inférieures à 1.5%. La simulation des SiPM
est donc assez fidèle à la réalité pour simuler correctement la position des pics-
photoélectriques ainsi que leur FWHM.

3.7.4. Quelle importance des bruits dans la simulation ?


Nous décidons d’effectuer à nouveau des simulations en suppriment des bruits
dans le SiPM afin de juger de l’importance de chacun pour reproduire des positions

135
3. Spectrométrie gamma à base de SiPM : modélisation et simulation Monte Carlo de
photo-multiplicateurs à base de silicium (SiPM) – 3.8. Conclusion générale et
prospectives

de pics-photoélectriques et FWHM fidèles à la réalité. Nous résumons les résultats


obtenus en Table 3.7. Nous comparons les simulations à celle comprenant tous les
bruits et nous nous intéressons aux écarts obtenues.

Simulation Sans afterpulses Sans crosstalks Sans dark counts Sans bruits
[keV] µ res (%) µ res (%) µ res (%) µ res (%) µ res (%)
60 0.11 32.4±0.5 0.11 28.4±1.2 0.11 28.7±0.9 0.11 28.4±1.2 0.11 27.7±1.2
511 1.00 11.0±0.3 1.00 10.9±0.6 1.00 10.2±0.6 1.00 10.3±0.6 1.00 10.3±0.5
1275 2.09 5.6±0.1 2.10 5.3±0.4 2.13 5.3±0.3 2.09 5.5±0.3 2.14 5.2±0.6

Tableau 3.7. – Position et FWHM des pics-photoélectriques obtenues par simulation


en supprimant certains bruits du SiPMs

Nous remarquons qu’a 60 keV, les écarts en termes de FWHM entre la simulation
sans bruits et avec bruits varie de 16.2%. Autrement dit, à basse énergies, ne pas
simuler les bruits induirait à une estimation de FWHM bien meilleur qu’en réalité. La
raison principale est qu’à cette énergie, le nombre de photons émis est faible. Le bruit
à alors un fort impact sur la variation du nombre de pulses générés dans le SiPM.
À 1275 keV, la position du pic-photoélectrique varie de 7.7%. À cette énergie, le
nombre de photons mesuré est tel qu’il existe un effet de saturation. Le fait de ne pas
simuler les pulses liées aux bruits diminue cet effet.
En Figure3.32 nous présentons les signaux générés par simulation sans certains
bruits du SiPM. Nous pouvons constater que l’amplitude diminue de manière plus
importante lorsque le crosstalk n’est pas simulé.

3.7.5. Validation de l’implémentation des SiPMs par la mesure


de CTR
3.7.6. Quel impacte des bruits du SiPM dans la mesure de la
CTR ?
3.7.7. Résumé
3.7.8. Exploration d’une piste pour l’amélioration de la CTR

3.8. Conclusion générale et prospectives

136
3. Spectrométrie gamma à base de SiPM : modélisation et simulation Monte Carlo de
photo-multiplicateurs à base de silicium (SiPM) – 3.8. Conclusion générale et
prospectives

5 80 80
5.00 35 38
70 75
4 4.75 30 36
60
4.50 34 70
25
Amplitude (mV)

50
3 4.25 32
20 40 65
2 4.00 15 30
30 60
3.75 28 0 50 100
10 20
1 3.50 0 50 100
0 50 100 5 10
0 0 0
0 200 400 0 200 400 0 200 400
Temps (ns) Temps (ns) Temps (ns)
Simulation à 60 keV Simulationà 511 keV Simulation à 1275 keV
Sans afterpulses Sans afterpulses Sans afterpulses
Sans crosstalks Sans crosstalks Sans crosstalks
Sans dark counts Sans dark counts Sans dark counts
Sans bruits Sans bruits Sans bruits

F IGURE 3.32. – Signaux moyens simulés sans certaines sources de bruits pour (à
gauche) 60 keV, (au milieu) 511 keV, et (à droite) 1275 keV.

137
Conclusion
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145
Index
Lorem ipsum, I

Nam dui ligula, III

146
ANNEXES

147
INDEX – A. Schéma du montage électronique utilisé pour la mesure de la SPTR

A. Schéma du montage électronique utilisé pour la


mesure de la SPTR

148
INDEX – B. Fichier SiPM.xml

B. Fichier SiPM.xml
1 <?xml version="1.0" encoding="utf-8"?>
2 <sipms>
3 <sipm name="SiPM">
4 <propertiestable>
5 <property name="tauRecovery" value="28.5" unit="nanosecond"/>
6 <property name="tauBulk" value="11.4" unit="nanosecond"/>
7 <property name="sptr" value="0." unit="picosecond"/>
8 <property name="Cap" value="0.030"/>
9 <property name="Cct" value="0.0079"/>
10 <property name="t0" value="0." unit="nanosecond"/>
11 <property name="a" value="-1."/>
12 <property name="b" value="-0.5"/>
13 <property name="signalDeconvolvedAmplitude" value="0.00048" unit="volt"/>
14 <property name="durationPulse" value="300" unit="nanosecond"/>
15 <!-- Duration of one pulse generated by one micro-cell-->
16 <property name="signalDeconvolvedAmplitudeSigma" value="0.0000025" unit="
volt"/>
17 <property name="whiteNoiseSigma" value="3.77E-05" unit="volt"/>
18 <property name="DCR" value="498" unit="kilohertz"/>
19 <propertyvector name="DIMENSIONS" unit="micrometer">
20 <ve value="50."></ve>
21 <ve value="50."></ve>
22 </propertyvector>
23 <!-- Dimentions of one micro-cell-->
24 <propertyvector name="CROSSTALK">
25 <ve value="9.1e-01"></ve>
26 <ve value="7.90e-02"></ve>
27 <ve value="9.00e-03"></ve>
28 <ve value="1.10-03"></ve>
29 <ve value="1.46e-04"></ve>
30 </propertyvector>
31 <propertyvector name="CROSSTALK_DISPERSION">
32 <ve value="1"></ve>
33 </propertyvector>
34 <!-- Set to 1 means that all micro-cells at a distance from center to center
of the firing micro-cell equal to 50 micrometers have the same
probability to create a crosstalk. Then, each new line in the vector is
a circle of bigger radius (50 micrometers) where we can define the
probability of crosstalk for all the micro-cells that it passes through.
The sum of the vector is equal to 1.-->
35 <propertyvector name="PULSE" unit="nanosecond">
36 <ve time="0.00" value="0.011675983255"></ve>
37 <ve time="0.05" value="0.014392492543"></ve>
38 [...]
39 </propertyvector>
40 </propertiestable>
41 </sipm>
42 </sipms>
fig/annexes/SiPM.XML

149
INDEX – C. Fichier Surfaces.xml

C. Fichier Surfaces.xml
1 <?xml version="1.0" encoding="utf-8"?>
2 <surfaces>
3 <surface name="SiPM" type="dielectric_metal" sigmaalpha="0.0" finish="
polished">
4 <propertiestable>
5 <propertyvector name="SPECULARLOBECONSTANT" energyunit="eV">
6 <ve energy="1.0" value="0.0"></ve>
7 <ve energy="2.34" value="0.0"></ve>
8 <ve energy="4.13" value="0.0"></ve>
9 </propertyvector>
10 <propertyvector name="SPECULARSPIKECONSTANT" energyunit="eV">
11 <ve energy="1.0" value="0.0"></ve>
12 <ve energy="2.34" value="0.0"></ve>
13 <ve energy="4.13" value="0.0"></ve>
14 </propertyvector>
15 <propertyvector name="BACKSCATTERCONSTANT" energyunit="eV">
16 <ve energy="1.0" value="0.0"></ve>
17 <ve energy="2.34" value="0.0"></ve>
18 <ve energy="4.13" value="0.0"></ve>
19 </propertyvector>
20 <propertyvector name="REFLECTIVITY" energyunit="eV">
21 <ve energy="4.9592" value="0.672612594017585"></ve>
22 <ve energy="4.76846153846154" value="0.705173999753657"></ve>
23 <ve energy="4.59185185185185" value="0.732089552684876"></ve>
24 <ve energy="4.42785714285714" value="0.722956410931167"></ve>
25 <ve energy="4.2751724137931" value="0.684235361230538"></ve>
26 <ve energy="4.13266666666667" value="0.623487589028101"></ve>
27 <ve energy="3.99935483870968" value="0.590475835158614"></ve>
28 <ve energy="3.874375" value="0.574130337860842"></ve>
29 <ve energy="3.7569696969697" value="0.5656774122022"></ve>
30 <ve energy="3.64647058823529" value="0.561749318208869"></ve>
31 <ve energy="3.54228571428571" value="0.565380275909807"></ve>
32 <ve energy="3.44388888888889" value="0.582911002404122"></ve>
33 <ve energy="3.35081081081081" value="0.584270801263058"></ve>
34 <ve energy="3.26263157894737" value="0.546502292447187"></ve>
35 <ve energy="3.17897435897436" value="0.510973643823881"></ve>
36 <ve energy="3.0995" value="0.486021027692078"></ve>
37 <ve energy="3.02390243902439" value="0.466853259650879"></ve>
38 <ve energy="2.95190476190476" value="0.451521580514202"></ve>
39 <ve energy="2.88325581395349" value="0.439123248850964"></ve>
40 <ve energy="2.81772727272727" value="0.428907265346926"></ve>
41 <ve energy="2.75511111111111" value="0.419585699502722"></ve>
42 <ve energy="2.69521739130435" value="0.411485950400365"></ve>
43 <ve energy="2.63787234042553" value="0.404281394203058"></ve>
44 <ve energy="2.58291666666667" value="0.39787918076254"></ve>
45 <ve energy="2.53020408163265" value="0.391964732835764"></ve>
46 <ve energy="2.4796" value="0.387105531276213"></ve>
47 <ve energy="2.43098039215686" value="0.382264521501647"></ve>
48 <ve energy="2.38423076923077" value="0.377999091926155"></ve>

150
INDEX – C. Fichier Surfaces.xml

49 <ve energy="2.33924528301887" value="0.374142013737281"></ve>


50 <ve energy="2.29592592592593" value="0.370428522192012"></ve>
51 <ve energy="2.25418181818182" value="0.367335936121879"></ve>
52 <ve energy="2.21392857142857" value="0.364216221196157"></ve>
53 <ve energy="2.17508771929825" value="0.361451748594409"></ve>
54 <ve energy="2.13758620689655" value="0.358667134606895"></ve>
55 <ve energy="2.10135593220339" value="0.356344975212093"></ve>
56 <ve energy="2.06633333333333" value="0.354106671849336"></ve>
57 <ve energy="2.03245901639344" value="0.351853614251938"></ve>
58 <ve energy="1.99967741935484" value="0.349785241326916"></ve>
59 <ve energy="1.96793650793651" value="0.34820133857332"></ve>
60 <ve energy="1.9371875" value="0.346411479932793"></ve>
61 <ve energy="1.90738461538462" value="0.344713928379056"></ve>
62 <ve energy="1.87848484848485" value="0.34330931640043"></ve>
63 <ve energy="1.85044776119403" value="0.341798625402933"></ve>
64 <ve energy="1.82323529411765" value="0.340281901015896"></ve>
65 <ve energy="1.7968115942029" value="0.338962422361468"></ve>
66 <ve energy="1.77114285714286" value="0.337639001584691"></ve>
67 <ve energy="1.74619718309859" value="0.336413284699118"></ve>
68 <ve energy="1.72194444444444" value="0.3352856253833"></ve>
69 <ve energy="1.69835616438356" value="0.3342575899929"></ve>
70 <ve energy="1.67540540540541" value="0.33332999879242"></ve>
71 <ve energy="1.65306666666667" value="0.332400672745742"></ve>
72 <ve energy="1.63131578947368" value="0.331468651680362"></ve>
73 <ve energy="1.61012987012987" value="0.330534830393574"></ve>
74 <ve energy="1.58948717948718" value="0.329598359402392"></ve>
75 <ve energy="1.56936708860759" value="0.328764393207925"></ve>
76 <ve energy="1.54975" value="0.328032867790877"></ve>
77 <ve energy="1.53061728395062" value="0.327300305896179"></ve>
78 <ve energy="1.5119512195122" value="0.326671301461493"></ve>
79 <ve energy="1.49373493975904" value="0.326041006227035"></ve>
80 <ve energy="1.47595238095238" value="0.32540997581366"></ve>
81 <ve energy="1.45858823529412" value="0.324777930560902"></ve>
82 <ve energy="1.44162790697674" value="0.324144649551891"></ve>
83 <ve energy="1.42505747126437" value="0.323510569194358"></ve>
84 <ve energy="1.40886363636364" value="0.322875469350817"></ve>
85 <ve energy="1.39303370786517" value="0.3222391901263"></ve>
86 <ve energy="1.37755555555556" value="0.321602046138182"></ve>
87 <ve energy="1.36241758241758" value="0.320963878059092"></ve>
88 <ve energy="1.34760869565217" value="0.320324684364472"></ve>
89 <ve energy="1.33311827956989" value="0.319684463534747"></ve>
90 <ve energy="1.31893617021277" value="0.319150063811936"></ve>
91 <ve energy="1.30505263157895" value="0.318615045243477"></ve>
92 <ve energy="1.29145833333333" value="0.318079310589019"></ve>
93 <ve energy="1.27814432989691" value="0.317542858980053"></ve>
94 <ve energy="1.26510204081633" value="0.317113180903694"></ve>
95 <ve energy="1.25232323232323" value="0.316683042980187"></ve>
96 <ve energy="1.2398" value="0.316252444768591"></ve>
97 </propertyvector>
98 <propertyvector name="EFFICIENCY" energyunit="eV">
99 <ve energy="3.85914154653" value="0.0254237288136"></ve>
100 <ve energy="3.77987804878" value="0.0656779661017"></ve>

151
INDEX – C. Fichier Surfaces.xml

101 <ve energy="3.68526282854" value="0.122881355932"></ve>


102 <ve energy="3.57779465371" value="0.176906779661"></ve>
103 <ve energy="3.50956495828" value="0.224576271186"></ve>
104 <ve energy="3.30474186308" value="0.278601694915"></ve>
105 <ve energy="3.19016793066" value="0.333686440678"></ve>
106 <ve energy="2.98330800405" value="0.372881355932"></ve>
107 <ve energy="2.81234479465" value="0.396186440678"></ve>
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