05 Physiologie Neurone KELLY UPAMA Faph1 2021

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Neurophysiologie

Physiologie du neurone

Dr KELLY Boureima
Faculté de Pharmacie
UPAMA
I. Introduction
PLAN
II. Anatomie
III. Histo-physiologie
IV. Electrophysiologie
V. Propagation de l’influx nerveux
VI. Le message nerveux
VII.Exemple d’une synapse chimique: la plaque motrice
VIII.Conclusion
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I. Introduction
1. Définition

• La cellule nerveuse ou neurone est l’unité fonctionnelle de base

du système nerveux (SN), capable, grâce à des signaux

électriques, de transmettre l’information dans le SN et à partir

de celui-ci.

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I. Introduction
2. Intérêt
• Les fonctions du neurone conditionnent celles du système nerveux dont le rôle
ultime le plus important est de commander les différentes activités de
l’organisme.
• Les fonctions sont multiples: sensitives, motrices, végétatives, cognitives et
intellectuelles.
• Pathologies: dégénératives ou autres
• Explorations: Clinique, Biologie, EEG, EMG, TDM,IRM.
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II. Anatomie
II.1. Le neurone
❑ Corps cellulaire ou soma
❑ Prolongements (axone et dendrites)
entourés d’une membrane excitable
➢ Le soma
• D’allure étoilée ou triangulaire;
• Taille variable: petite pour la
majorité des neurones (environ 5 à
10 μm);
• a un noyau et les organites
cellulaires classiques
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Fig1: Le soma neuronal 5
II. Anatomie
II.1. Le neurone

➢ L’axone:

• Longueur très variable, fonction de la projection du neurone (locale ou


lointaine): peut atteindre 1 m voire plus;

• Diamètre: 1 à plus de 20 μm, constant pour un neurone donné;

• Ramifications formant l’arborisation terminale avec à l’extrémité, la


terminaison axonale;

• permet d’établir des connexions avec des cellules (nerveuses ou autres).


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II. Anatomie
II.1. Le neurone
➢ L’axone:
• Est emprunté par les substances chimiques (protéines) synthétisées dans le
soma vers la terminaison axonale (flux axoplasmique antérograde rapide ou
lent);
• Véhicule les produits de dégradation des substances de la terminaison
axonale vers le soma (flux axoplasmique rétrograde rapide);
• Conduit l’influx nerveux (électrique) dans le sens soma-terminaison axonale;
• Est entouré d’une gaine lipidique pour certains neurones: la gaine de
myéline
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II. Anatomie
II.1. Le neurone

Fig2: Les flux axoplasmiques


rapides
A. Transport antérograde des
vésicules et transport
rétrograde des corps
plurivésiculaires.
B. Transport antérograde des
mitochondries et après
dégradation, transport
rétrograde des corps
multilamellaires

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II. Anatomie
II.1. Le neurone
➢ La gaine de myéline

• Faite de feuillets concentriques dus à l’enroulement de la membrane des


cellules gliales (oligodendrocytes dans le SNC et cellules de Schwann dans le
SNP);

• Protège l’axone;

• Présente des zones d’interruption appelées nœuds de Ranvier;

• Plus le neurone est de gros calibre, plus l’épaisseur de la myéline sera


grande.
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II. Anatomie
II.1. Le neurone

Fig3: Le neurone et ses


ramifications

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II. Anatomie
II.1. Le neurone
➢ La dendrite

• Long d’environ 1 mm;

• Présente des expansions courtes nommées épines, de diamètre diminuant


vers l’extrémité distale;

• Sa membrane est riche en zones postsynaptiques contenant des récepteurs


membranaires (sites spécifiques de reconnaissance et de fixation des
neurotransmetteurs).
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II. Anatomie
II.2. La synapse

❖ C’est la zone de jonction entre neurones ou entre un neurone et une cellule


d’autre nature (effectrice);

❖ Permet la communication:

✓ entre neurones, elle peut être axo-somatique (terminaison axonale-


soma), axo-dendritique (terminaison axonale-dendrite), axo-axonique
(terminaison axonale-terminaison axonale);

✓ entre neurone et cellule musculaire squelettique, elle est appelée plaque


motrice.
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II. Anatomie
II.2. La synapse

❖ Participe au contrôle du message nerveux (effet d’intégration);

❖ La terminaison axonale est appelée bouton synaptique et présente la zone


présynaptique;

❖ Ainsi la synapse est constituée d’une zone présynaptique et d’une zone


postsynaptique séparées par un espace synaptique;

❖ On distingue 2 types de synapse: électrique et chimique

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II. Anatomie
II.2. La synapse
❖ Synapse électrique
➢Espace synaptique étroit: 3,5 nm;
➢Des protéines transmembranaires (nexus = connexons ou gap junctions =
jonctions communicantes) sous forme de canaux entrainant un passage
passif des ions d’une cellule à l’autre favorisant transmission directe, rapide
et fidèle du message nerveux;
➢Observée pendant la vie intra-utérine (chez l’embryon, fœtus) et au niveau
de l’hypothalamus chez l’adulte.

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II. Anatomie
II.2. La synapse
❖Synapse chimique
➢Espace synaptique plus large (10 à 40 nm): on parle de fente synaptique;
➢Elément présynaptique:
✓Vésicules de stockage des neurotransmetteurs,
✓Zones actives et des protéines: les SNARE= Soluble N-ethylmaleimide-
sensitive factor (NSF) Attachment protein Receptor; rôle dans le
déplacement des vésicules et leur fusion avec la membrane
➢Elément post-synaptique:
✓Récepteurs
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membranaires pour les neurotransmetteurs. 15
II. Anatomie
II.2. La synapse
❖Synapse chimique
➢Elément post-synaptique:
✓Récepteurs membranaires pour les neurotransmetteurs.
Un récepteur est un élément moléculaire de la cellule sur lequel se lie le
messager ou ligand qui est soit : un neurotransmetteur, une hormone ou une
drogue.
Distinction entre «accepteur» et «récepteur»
Caractéristiques générales des récepteurs:
- saturation
- spécificité
- réversibilité
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II. Anatomie

II.3. Classifications des neurones

❖Selon le nombre de prolongements:

➢Unipolaires (un axone, pas de dendrite): dans les ganglions rachidiens;

➢Bipolaires (un axone, une dendrite): dans la rétine;

➢Multipolaires (un axone et au moins 2 troncs dendritiques): c’est le cas de


la plupart des neurones du SNC.

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II. Anatomie
II.3. Classifications des neurones
❖Selon le nombre de prolongements:

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II. Anatomie
II.3. Classifications des neurones

❖Selon le rôle

➢Neurones sensitifs ou afférents;

➢Neurones moteurs ou efférents, motoneurones;

➢Interneurones
❖Selon la vitesse de conduction qui est fonction:
➢du diamètre de la fibre;
➢de la présence ou non de myéline

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III. Histo-physiologie
III.1. Caractéristiques générales

• Les neurones sont les moins nombreux dans le système nerveux, mais les
plus importants.

• Ce sont des cellules post-mitotiques hautement spécialisées et excitables.

• Elles sont très sensibles à l’hypoglycémie et à l’hypoxie.

• Estimés à plus de 100 milliards, les neurones sont soutenus dans leurs
fonctions par les cellules gliales 10 fois plus nombreuses

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III. Histo-physiologie
III.2. Cellules gliales
❑ Etroitement liées aux neurones, de taille inférieure à ces derniers et ne
forment aucune synapse chimique; les cellules gliales peuvent se
reproduire par mitose contrairement aux neurones.
❑ Elles ont différents rôles au sein des tissus nerveux:
l’isolement des tissus nerveux (Oligodendrocytes et cellules de Schwann),
les fonctions métaboliques (Astrocytes), le soutien structural et une
protection immunitaire (Cellules épendymaires et Microglie).
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IV. ELECTROPHYSIOLOGIE
IV.1. Potentiels et influx nerveux:

• L’influx nerveux est le potentiel électrique se déplaçant sur l’axone après


que le neurone ait été stimulé.

• L’excitabilité est la capacité à réagir à un stimulus et à le convertir en influx


nerveux.

• La conductivité est la capacité de propagation et de transmission de l’influx


nerveux.

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IV. ELECTROPHYSIOLOGIE
IV.1. Potentiel de membrane (Potentiel de repos)
❑Les neurones, comme toutes les cellules de l’organisme, sont soumises à
une différence de potentiel (DDP) de part et d’autre de la membrane. Ce
potentiel de membrane est lié à l’inégalité de la répartition des ions due:
➢ à l’imperméabilité de la membrane pour certains ions,
➢ à la présence de protéines peu diffusibles, chargées négativement dans
le milieu intracellulaire,
➢ à l’action de la pompe Na+ - K+/ATPase qui transporte activement les ions
dans le sens inverse de la différence de concentration (sortie de 3 Na+ et
entrée de 2 K+ avec consommation d’une molécule d’ATP)
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IV. ELECTROPHYSIOLOGIE
IV.1. Potentiel de membrane (Potentiel de repos)
❑ Au niveau des neurones comme toutes les cellules excitables, les variations
brutales et transitoires de la conductance membranaire aux ions qui
peuvent faire suite à une stimulation sont dues à la présence de canaux
ioniques
Les ions les plus impliqués: Na+, Ca2+, K+ et Cl-
En général:
• Na+, Ca2+ et Cl- sont entrants
• K+ est sortant
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IV. ELECTROPHYSIOLOGIE
IV.1. Potentiel de membrane (Potentiel de repos)
• Il existe des canaux dits de fuite: ouverts en permanence.
• Certains canaux sont ligand-dépendants: s’ouvrent suite à l’interaction d’un
ligand sur un récepteur spécifique.
• D’autres sont voltage-dépendants ou potentiel-dépendants: s’ouvrent suite
à une variation du potentiel de membrane.
• Le potentiel de membrane (Vm) du neurone est fonction du type neuronal et
des concentrations intra- et extracellulaires des ions diffusibles de part et
d’autre de la membrane.
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IV. ELECTROPHYSIOLOGIE
IV.1. Potentiel de membrane (Potentiel de repos)
• le Calcium (Ca2+) n’est pas déterminant à priori pour le Vm du neurone.
• La valeur de Vm est obtenue grâce à l’équation de Goldman, en ne tenant pas
compte du Ca2+.
• Equation de Goldman:

Vm est en millivolts (mV)


i: intracellulaire; e: extracellulaire
[x] = concentration de l’ion x
P: perméabilité relative de l’ion considéré
30/01/2024 a = 61 à la température corporelle (37 °C) 26
IV. ELECTROPHYSIOLOGIE
IV.1. Potentiel de membrane (Potentiel de repos)
• Or, la perméabilité des canaux Cl- varie moins rapidement que celle de K+ et de
Na+.
• L’équation de Goldman devient alors:

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IV. ELECTROPHYSIOLOGIE
IV.1. Potentiel de membrane (Potentiel de repos)
Concentrations ioniques de part et d’autre de la membrane du neurone moteur
humain (gros calibre)

Concentration (mmol/l)
Ions Intracellulaire Extracellulaire
Na+ 15 145
K+ 140 4
Cl- 10 105
Ca2+ 10-4 2
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IV. ELECTROPHYSIOLOGIE
IV.1. Potentiel de membrane (Potentiel de repos)
Mesure du potentiel de repos

Mesure du
potentiel de repos

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IV. ELECTROPHYSIOLOGIE
IV.1. Potentiel de membrane (Potentiel de repos)

Au repos la perméabilité membranaire au potassium est 100 fois plus


importante que celle du sodium. En appliquant l’équation de Goldman, le
potentiel de repos:

= - 86 mV

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IV. ELECTROPHYSIOLOGIE
IV.1. Potentiel de membrane (Potentiel de repos)
❑ Au repos, la pompe Na+/K+ ATPase
➢ est responsable d’une perte de charge de l’intérieur du neurone (sortie
de 3 Na+ contre l’entrée de 2 K+ seulement).
➢ Elle ajoute donc un potentiel négatif qui est de l’ordre de – 4 mV
❑ Il en résulte un potentiel = (- 86) + (- 4) = - 90 mV. Cette valeur se
rapproche de celle du potentiel d’équilibre du potassium (-94 mV) qui est
le cation déterminant au repos.
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IV. ELECTROPHYSIOLOGIE
IV.1. Potentiel de membrane (Potentiel de repos)
❑ Le potentiel de repos: ≈ – 90 mV pour les grosses fibres nerveuses
La valeur est plus faible pour les neurones de petit calibre (plus nombreux
dans l’organisme) = - 60 à – 80 (moyenne = - 70 mV)
❑ Pour le neurone:
✓ la dépolarisation est liée à l’entrée de Na+ (davantage de charges
positives dans la cellule),
✓ la repolarisation est due à la sortie de K+(moins de charges positives
dans la cellule, ce qui correspond à plus de charges négatives)
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IV. ELECTROPHYSIOLOGIE
IV.2. Le potentiel d’action (PA)
❑ Le PA représente le signal électrique permettant la transmission de
l’information au niveau des cellules excitables.
❑ En fonction de l’intensité de la stimulation, la dépolarisation obtenue peut
déclencher un potentiel d’action .
❑ Expérience au laboratoire: stimulation d’un neurone par un courant
d’intensité croissante

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IV. ELECTROPHYSIOLOGIE
IV.2. Le potentiel d’action (PA)
❖ Une intensité très faible modifie le PR sans donner naissance à un PA:
l’intensité est dite sous-liminaire ou infraliminaire.
❖ Au fur et à mesure que l’intensité est augmentée, on finit par atteindre une
valeur critique (potentiel seuil) pour déclencher le PA: l’intensité est dite
liminaire ou encore “maximale”.
❖ Au-delà du seuil, l’intensité est supraliminaire ou encore “supramaximale”
mais donne toujours un PA de même amplitude, typique à un neurone
donné.
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IV. ELECTROPHYSIOLOGIE
IV.2. Le potentiel d’action (PA)
❑ Ainsi, pour le PA:
❖ on l’obtient ou on ne l’obtient pas selon l’intensité de la stimulation,
❖ Et une fois qu’on l’a eu, son amplitude reste constante
C’est la loi du tout ou rien
❑ L’amplitude maximale du PA neuronal ≈ +30 à +35 mV: c’est le potentiel
d’inversion
❑ Le potentiel seuil: Ne s’affiche que si l’enregistrement est fait au niveau du
soma; la phase ascendante du PA; évolue alors en 2 étapes. Sa valeur est
d’environ – 55 mV, On ne le voit pas en cas d’enregistrement au niveau
axonal.
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IV. ELECTROPHYSIOLOGIE
IV.2. Le potentiel d’action (PA)

Autre exemple de potentiel


d’action d’un neurone de
gros calibre.

Noter qu’il n’ y a pas de


seuil: enregistrement au
niveau de l’axone

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IV. ELECTROPHYSIOLOGIE
IV.2. Le potentiel d’action (PA)

Rôle du Na+ dans l’émission du PA (expérience de Hodgkin et Katz):

Diminution de la concentration extracellulaire de Na+ entrainant une


diminution de la vitesse de montée et de l’amplitude du PA.

• Le Na+ est le cation déterminant dans la genèse et la vitesse de


transmission de l’influx nerveux.

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IV. ELECTROPHYSIOLOGIE
I
Rôle de la concentration extracellulaire

Potentiel de membrane (mV)


du sodium [Na+] sur le déroulement du
potentiel d’action.

I: PA normal II
II: diminution de l’amplitude et
augmentation de la durée

III: retour à la normale III


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V. Propagation de l’influx nerveux
❑ Dans l’organisme (conditions physiologiques):

❖ la propagation de l’influx nerveux se fait en sens unique du soma à la


terminaison axonale;

❖ C’est la conduction normale dite orthodromique.

❑ Une stimulation directe sur l’axone (conditions expérimentales) entraîne


une propagation dans les 2 sens: orthodromique “normal” et
antidromique “opposé au sens normal”

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V. Propagation de l’influx nerveux
V. 1. Propagation au niveau membranaire
La naissance de courants ou potentiels locaux:
✓Activation de proche en proche des canaux sodiques le long de la
membrane;
✓Apparition d’un nouveau PA dans la zone voisine du point de départ.
NB: Tous les canaux sur la membrane neuronale ne sont pas activés en même
temps.

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V. Propagation de l’influx nerveux
V. 1. Propagation au niveau membranaire
Naissance d’un PA suite à une dépolarisation initiale à un endroit de la
membrane neuronale.
✓Entrée massive de Na+ rendant la zone positive intracellulaire et négative en
extracellulaire;
✓Les charges positives extracellulaires sont attirées vers la zone dépolarisée,
devenue négative;
✓Les charges positives intracellulaires de la même zone dépolarisée sont
attirées vers les zones adjacentes négatives.
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V. Propagation de l’influx nerveux
V. 1. Propagation au niveau membranaire
❑La vitesse (v) de conduction de l’influx nerveux augmente avec le calibre du
neurone et le degré de myélinisation: loi de Hursh
❑ La gaine de myéline est un excellent isolant; elle augmente considérablement
la résistance de la membrane au passage des ions.
❑ Par contre, il existe une grande densité en canaux ioniques au niveau des
nœuds de Ranvier. Les PA ne naissent qu’en ces points.
Les nœuds de Ranvier permettent ainsi d’accélérer la conduction de l’influx
nerveux qui se fait alors par “sauts” (conduction saltatoire)+++
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V. Propagation de l’influx nerveux
V. 1. Propagation au niveau membranaire
Nœud de
Entre nœud Ranvier

Gaine de myéline
Mouvement des charges électriques
Propagation du PA. Rôle isolant de la gaine
30/01/2024
de myéline, cause de la conduction saltatoire 43
V. Propagation de l’influx nerveux
V. 1. Propagation au niveau membranaire
❑ La vitesse de propagation de l’influx nerveux dépend aussi de la résistance
(l’axone étant assimilé à un câble électrique).
❑ Les potentiels locaux peuvent être dépolarisants ou hyperpolarisants. Ils
s’épuisent avec la distance: On dit qu’ils sont électrotoniques.
❑ Plus les résistances sont faibles, plus les courants locaux se forment sur
une longue distance et plus la vitesse de conduction augmente.

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V. Propagation de l’influx nerveux

V. 1. Propagation au niveau membranaire


❑ La résistance (R)
✓est calculée selon la loi d’Ohm en électricité R=tension/Intensité
R en Ohm, Tension en Volts, Intensité en ampères
✓est inversement proportionnel au diamètre de la fibre nerveuse
Résistance = 1/Diamètre

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V. Propagation de l’influx nerveux
V. 1. Propagation au niveau membranaire

❑ La propagation d’un signal électrique le long d’un neurone a une


composante passive.

❑ Dans le cas d’un axone cylindrique, un courant sous-liminaire injecté en un


endroit de l’axone se propage passivement jusqu’à ce qu’il s’évacue par les
zones de fuite de la membrane. Ce courant dépend de 2 constantes: une
constante d’espace et une constante de temps.

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V. Propagation de l’influx nerveux
V. 1. Propagation au niveau membranaire
La constante d’espace λ: distance à laquelle l’amplitude du potentiel (V0)
enregistré à l’injection d’un courant sous-liminaire n’est plus que de 1/e
soit 37% de sa valeur initiale. Vx = 0,37 V0

Vx = potentiel enregistré à la distance x

e = base des logarithmes népériens = 2,7

L’atténuation du courant selon la distance est décrite par une fonction


exponentielle
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V. Propagation de l’influx nerveux
V. 1. Propagation au niveau membranaire
❑ La constante de temps (t)
➢C’est le temps nécessaire pour que la valeur du potentiel enregistré (Vt)
après injection du courant atteigne dans le sens ascendant (1 – 1/e) soit
63% de la valeur maximale:
Vt = 0,63 Vmax
➢C’est aussi le temps nécessaire pour que le potentiel soit réduit à 37% de
sa valeur maximale dans le sens descendant
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V. Propagation de l’influx nerveux
V. 1. Propagation au niveau membranaire
❑ La constante de temps (t)
✓dépend de la résistance R et de la capacité C de la membrane: t = R x C. On
parle de constante RC.
✓=l’atténuation temporelle d’un signal non propagé.
Le neurone ne répond pas à tout moment aux différentes stimulations.
❑ Lors d’une grande partie du PA, le neurone ne réagit pas quelle que soit
l’intensité de la stimulation: c’est la période réfractaire absolue (PRA). Les
canaux
30/01/2024 Na+ sont en ce moment fermés et inactivables. 49
V. Propagation de l’influx nerveux
• V. 1. Propagation au niveau membranaire
Le PA étant un phénomène répétitif et qui se propage. Sa fréquence
d’émission( f ) est proportionnelle au logarithme de l’intensité de la
stimulation: fPA = a log i + b. C’est la loi de Weber et Fechner.
Sa fréquence maximale (fmaxPA) est influencée par la période réfractaire:

PRA = période réfractaire absolue


30/01/2024 50
V. Propagation de l’influx nerveux
V. 1. Propagation au niveau membranaire

❑ La dernière partie du PA:


➢coïncide avec l’ouverture des canaux K+ et une tendance vers
l’hyperpolarisation;
➢les canaux Na+ deviennent activables;
➢un courant dépolarisant d’intensité plus importante est nécessaire pour
atteindre le seuil:
C’est la période réfractaire relative (PRR)
30/01/2024 51
V. Propagation de l’influx nerveux
V. 2. Propagation du signal au niveau synaptique
❑ Au niveau synaptique, l’action conjuguée des différents canaux crée des
signaux électriques de 2 types:

• Potentiels post-synaptiques (PPS) qui peuvent être excitateurs (PPSE) ou


inhibiteurs (PPSI)

• Potentiels d’action (PA) ou encore spike (pointe)

❑ L’état d’excitation d’un neurone dépend de la somme algébrique des PPSE et


PPSI apportés par les neurones présynaptiques

30/01/2024 52
V. Propagation de l’influx nerveux
V. 2. Propagation du signal au niveau synaptique

❑ Les PPS se somment. Ils ont une amplitude de 0,2 à 1 mV

❑ Si le nombre de PPSE est suffisant, le seuil peut être atteint et entrainer un


PA

NB: Les PPSE augmentent la probabilité de survenue d’un PA post-synaptique


tandis que les PPSI réduisent cette probabilité

30/01/2024 53
V. Propagation de l’influx nerveux
V. 2. Propagation du signal au niveau synaptique

❑ Le principal neurotransmetteur de l’inhibition dans le SNC est le GABA


(Acide Gamma Amino-Butyrique)

❑ Le GABA ouvre les canaux chlore avec entrée dans la cellule entrainant une
hyperpolarisation

❑ La glycine aussi joue ce rôle mais davantage au niveau de la moelle


épinière
30/01/2024 54
V. Propagation de l’influx nerveux
V. 2. Propagation du signal au niveau synaptique
Potentiel postsynaptique Potentiel d’action
(PPS)
Evolution le long de la Reste local Se propage
membrane cellulaire = électrotonique
Amplitude Graduable Fixe, constante (loi du
(varie avec l’intensité de la tout ou rien)
stimulation)
Durée Plus importante Brève
Seuil d’apparition Non Oui
Période réfractaire Non Oui
Possibilité de sommation sommables Non sommables
Réponse à une seule Unique Répétitifs (train de
stimulation PA)
30/01/2024 Caractéristiques du potentiel postsynaptique et du potentiel d’action 55
VI. Le message nerveux
Le message nerveux achevé passe par plusieurs étapes:

- Initiation

- Organisation

- Transmission “Propagation de l’influx nerveux”

- Intégration: au niveau des centres et des synapses

- Réponses sous forme d’ordres moteurs ou sécrétoires

30/01/2024 56
VI. Le message nerveux

VI.1. Initiation du message nerveux

❑ Le message nerveux est véhiculé par les PA qui se propagent

❑ Ces PA naissent à partir des récepteurs ou au niveau des synapses

❑ Ils nécessitent une stimulation d’intensité liminaire

30/01/2024 57
VI. Le message nerveux
VI.2. Organisation du message nerveux

❑ Le message nerveux est organisé dans l’espace et dans le temps: on parle


d’organisation spatiale et temporelle

❑ L’organisation spatiale est caractérisée par la simultanéité dans la


transmission des signaux électriques

❑ L’organisation temporelle est marquée par la succession dans la


transmission des signaux électriques

30/01/2024 58
VI. Le message nerveux
VI. 2. 1. Organisation spatiale:
❑ Des influx de sources différentes
peuvent avoir une seule cible
(plusieurs neurones présynaptiques et
un neurone postsynaptique): c’est le
phénomène de convergence
NB: la convergence peut se faire vers
des neurones groupés (population ou
contingent) ayant la même fonction
30/01/2024 Phénomène de convergence 59
VI. Le message nerveux
VI. 2. 1. Organisation spatiale:
❑ Lorsque qu’un neurone reçoit
simultanément des PPS
provenant de plusieurs neurones
présynaptiques et qui
s’additionnent, on parle de
sommation spatiale
❑ Un influx peut avoir plusieurs
cibles (un neurone
présynaptique et plusieurs
neurones postsynaptiques): c’est
le phénomène de divergence
Phénomène de divergence
30/01/2024 60
VI. Le message nerveux
VI. 2. 1. Organisation spatiale:

❑ Une stimulation inframaximale (infraliminaire) simultanée de 2 contingents


de neurones afférents synergiques produit une réponse supérieure à celle
obtenue par la somme algébrique de chaque stimulation isolée: il y a
facilitation

❑ Contingent A: réponse α; Contingent B: réponse β; Contingent C: réponse γ

γ>α+β

30/01/2024 61
VI. Le message nerveux

30/01/2024 62
VI. Le message nerveux
VI. 2. 1. Organisation spatiale:

30/01/2024 63
VI. Le message nerveux
VI. 2. 1. Organisation spatiale:
❑ Lorsque la stimulation simultanée est maximale (liminaire) pour les 2
contingents, la réponse globale (résultat final) est inférieure à la somme des
réponses isolées (1 + 1 = 1 au lieu de 2): On parle d’occlusion
❑ Contingent A: réponse α; Contingent B: réponse β; Contingent C: réponse γ
γ<α+β
❑ Lorsque les stimulations au niveau de 2 contingents sont successives,
liminaires avec délai inter stimulation court, l’occlusion survient aussi.
30/01/2024 64
VI. Le message nerveux
VI. 2. 1. Organisation spatiale:

30/01/2024 65
VI. Le message nerveux
VI. 2. 1. Organisation spatiale:
❑ Lorsqu’au niveau d’une synapse, les PPSI
l’emportent sur les PPSE, il n’y a pas de
réponse à type de PA au niveau du neurone
postsynaptique: on parle d’inhibition
L’inhibition peut être présynaptique
❑Le neurone inhibiteur n’agit pas directement
sur le neurone postsynaptique mais module
l’action du neurone présynaptique (influence
sa capacité à libérer le neurotransmetteur)
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VI. Le message nerveux
VI. 2. 2. Organisation temporelle:
❑ Lorsqu’un seul neurone présynaptique décharge de façon répétitive, le
neurone post-synaptique reçoit des PPS successifs qui peuvent
s’additionner: on parle de sommation temporelle

❑ Si la décharge du neurone présynaptique survient après le déroulement


complet du PPS précédent, il n’y aura pas de sommation: importance du
délai requis d’arrivée des PPS successifs ou du délai entre les stimulations
(inter stimulation)
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VI. Le message nerveux

Influence du délai inter stimulation sur la possibilité de sommation; S =


stimulation

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VII. Exemple d’une synapse chimique:
la plaque motrice
VII. 1. Eléments constitutifs

❑ Jonction neuro-musculaire,

❑ Synapse entre un neurone moteur (motoneurone) présynaptique et une


fibre musculaire striée squelettique post-synaptique

❑ Neurotransmetteur unique: l’acétylcholine (Ach) contenue dans des


vésicules dans l’élément présynaptique
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VII. Exemple d’une synapse chimique:
la plaque motrice
VII. 1. Eléments constitutifs

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VII. Exemple d’une synapse chimique:
la plaque motrice
VII. 1. Eléments constitutifs

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VII. Exemple d’une synapse chimique:
la plaque motrice
VII. 2. Transmission de l’influx électrique au niveau de la plaque motrice
❑ Stimulation du motoneurone
▪ Arrivée du PA au niveau de la terminaison axonale (bouton synaptique)
avec dépolarisation membranaire à ce niveau
▪ Ouverture des canaux calciques (Ca2+) voltage dépendants
présynaptiques qui provoque un courant entrant calcique
▪ Le Ca2+ permet la fusion des vésicules contenant de l’Ach avec la
membrane au niveau des zones actives
▪ Exocytose du neurotransmetteur (l’Ach) dans la fente synaptique
▪ L’Ach se fixe sur les récepteurs retrouvés au niveau de la membrane de la
fibre musculaire (sarcolemme) entrainant la contraction musculaire
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VII. Exemple d’une synapse chimique:
la plaque motrice
VII. 2. Transmission de l’influx électrique au niveau de la plaque motrice
❑ NB: les récepteurs membranaires de la fibre musculaire sont des
récepteurs-canaux: la fixation de l’Ach sur le récepteur ouvre le canal
▪ Ces types de récepteurs sont dits ionotropes
▪ L’ion entrant dans ce cas précis est le Na+
▪ les canaux sont aussi ouverts par la fixation de nicotine sur les récepteurs
❑ Puisque le neurotransmetteur “naturel” est ici l’Ach, on parle de récepteurs
nicotiniques cholinergiques
❑ La nicotine est un agoniste cholinergique de même que le carbachol tandis
que le curare, en empêchant la fixation de l’acétylcholine, est un antagoniste.
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VII. Exemple d’une synapse chimique:
la plaque motrice
VII. 2. Transmission de l’influx électrique au niveau de la plaque motrice
❑ Les récepteurs-canaux permettant l’entrée de Na+ dans la cellule
musculaire sont différents des canaux sodiques proprement dits qui sont
voltage-dépendants
❑ La probabilité d’ouverture des canaux sodiques augmente avec la
dépolarisation tandis que celle des récepteurs-canaux est déterminée par la
concentration d’Ach dans la fente synaptique
❑ Le contenu d’une vésicule d’Ach crée un courant unitaire d’environ 2,7
picoampères (pA)
❑Les courants unitaires s’additionnent pour donner des courants ou
potentiels miniatures de plaque motrice (pmpm) de quelques nanoampères
(nA).
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VII. Exemple d’une synapse chimique:
la plaque motrice
VII. 2. Transmission de l’influx électrique au niveau de la plaque motrice
❑ L’ouverture simultanée d’environ 200 000 canaux liés aux récepteurs donne
un courant de 400 nA qui déclenche le potentiel de plaque motrice (PPM)
❑ Le PPM:
▪ se propage de façon électrotonique le long du sarcolemme voisin
▪ ouvre les canaux sodiques voltage-dépendants, l’entrée massive de Na+
déclenche le PA musculaire
▪ est largement supérieur au PPSE neuronal
▪ est toujours suffisant pour provoquer un PA
▪ Son amplitude est de 40 à 50 mV
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VII. Exemple d’une synapse chimique:
la plaque motrice
VII. 2. Transmission de l’influx électrique au niveau de la plaque motrice
❑ Destinées de l’acétylcholine
▪ Dégradation (hydrolyse) rapide par une enzyme présente dans la fente
synaptique: l’acétylcholinestérase dite plus simplement cholinestérase
▪ Recapture par le pôle présynaptique
▪ Diffusion hors de la fente synaptique
❑ Les substances qui bloquent l’action de la cholinestérase protègent l’Ach
▪ sont des anticholinestérasiques, Ex: ésérine, prostigmine, physostigmine, la
néostigmine
▪ en protégeant l’Ach, elles favorisent la contraction musculaire.
▪ sont utilisés dans le traitement de la myasthénie (maladie de la jonction
neuromusculaire) caractérisée par une fatigabilité musculaire à l’effort.
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VIII. Conclusion
Neurones:

▪ Eléments de base du fonctionnement du système nerveux

▪ Relations complexes et élaborées entre eux et avec d’autres cellules de


l’organisme

▪ La connaissance des composantes structurales et la compréhension de


l’électrophysiologie aident à la connaissance des modifications
physiologiques et pathologiques.
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FIN

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