Cours de propagation végétale

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Cours de propagation végétale

Brève définition de la propagation végétale


La propagation est l’art et la science de multiplier les végétaux quelle soit sexuée ou asexuée.

Cycle de vie des végétaux


Le cycle de vie des végétaux correspond aux différentes étapes de la vie des plantes. Ces étapes
sont : la germination, le développement de l’appareil végétal (racine, tige, feuilles) et leur
croissance, suivis de leur floraison, leur pollinisation de leur fructification.
a) Phase embryonnaire : c’est la description morphologique des transformations
conduisant l'œuf fécondé à un organisme pluricellulaire. Le développement
embryonnaire est composé de quatre étapes : la fécondation (L’œuf fécondé, ou
zygote, issu de la fusion du gamète mâle et du gamète femelle), la segmentation
(passage d’un état unicellulaire à un état pluricellulaire), la gastrulation (mise en
place dans l'embryon des feuillets fondamentaux (ectoderme, mésoderme et
endoderme) et l’organogénèse (ébauches d’organes se mettent en place).
b) Phase juvénile : c’est la phase de la croissance végétative e la plante. Elle débute
avec la germination et prend fin avec l’apparition des premiers boutons floraux.
c) Phase adulte : débute avec l’apparition des premières fleurs et dure tout le reste de
la vie de la plante

Modes de multiplication des végétaux


Les deux principaux procédés de la multiplication des plantes sont les suivantes : reproduction
par voie sexuée (par semis) et la propagation par voie asexuée ou végétative.

Base théorique de la propagation sexuée


a) Aspects génétiques de la propagation sexuée
Les croisements ont lieu lors de la reproduction. Le matériel des deux parents est mélangé et
transmis à la descendance. Chaque parent transmet un allèle d’un gène. Les descendants
reçoivent pour chaque gène un allèle de chacun de leurs géniteurs.
Les facteurs impliqués dans la propagation sexuée sont : le niveau d’hétérozygotie qui
caractérise les espèces- la fréquence des hétéro pollinisations- les formes de stérilité qui rendent
inévitable la pollinisation croisée- la complexité des mécanisme de transmission des caractères
morphologiques, biologiques des plantes mères.

b) Aspects sanitaires de la propagation sexuée


Le transfert des maladies virales et mycoplasmes est limités aux descendants dans la
propagation sexuée en comparaison à la reproduction asexuée. Il est plus facile de sélectionner et
traiter le matériel de propagation.
c) Morphologie et structure de la semence
Une gaine (semence) contient trois parties principales: - un embryon qui provient de la fusion
du gamète male (pollen) et du gamète femelle (ovule) lors de la fécondation- les tissus de réserve
(albumen) ou cotylédon – les téguments ou tissus de protection.

d) Aspects physiologiques de la propagation sexée


La dormance est un phénomène caractérisé par l’incapacité de l’embryon de germer
même lorsque la graine soit vitale et placée dans un milieu favorable (les semences, placées dans
de bonnes conditions de germination, ne germent pas. On parle communément de dormance.).
La dormance s’accompagne souvent d’une diminution des inhibiteurs de croissance qui sont
impliqués dans la respiration intra- cellulaire.
L’inhibition tégumentaire et la dormance embryonnaire. Dans le premier cas, les
embryons isolés (séparés des téguments) germent très bien dans des conditions de germination où
les semences ne germent pas ; il s'agit alors d'une action inhibitrice des enveloppes séminales, qui
empêchent le passage de l'eau ou de l'oxygène. Dans le second cas, même isolés, les embryons ne
germent pas ; il s'agit alors d'une incapacité des embryons à germer, qualifiée de dormance
embryonnaire.
Les inhibitions tégumentaires : Les enveloppes séminales qui entourent l'embryon constituent
des obstacles plus ou moins efficaces au passage de l'eau ou de l'oxygène et leur action sur la
germination peut être très importante.
L'imperméabilité à l'eau : Il existe des semences qui ne peuvent pas germer parce que leurs
enveloppes ne laissent absolument pas passer l'eau. En milieu humide, ces semences ne gonflent
pas, restent sèches et résistent à l'écrasement. C'est pourquoi elles sont appelées semences dures.
La graine reste en dormance en raison des facteurs liés aux processus physiologiques
qui peuvent être interne (imperméabilité à l’eau et à l’oxygène) ou externe comme le P.H, niveau
de salinité du sol, texture et l’humidité du sol, la lumière, la température et les agents pathogènes.
La levée de la dormance est en relation étroite avec la germination. Cette dernière peut
être empêchée par des téguments imperméables, par le manque de maturité des fruits ou par la
dormance endogène.
e) Aspects technique de la propagation sexuée : -qualité de la semence -test de viabilité -
test de germination -test de pureté - traitement des semences pour facilité la germination.

Conditions nécessaires à la germination des graines


Pour qu'une graine entre en germination, il faut que soient réalisées les conditions suivantes :
Conditions internes à la semence:
a. La graine doit être bien constituée de toutes ses parties (embryon, matières de réserve et
tégument).
c. Il faut que la graine ait atteint sa maturité physiologique et n'ait pas perdu sa faculté
germinative.
c. Le tégument doit être perméable à l'eau.
Conditions externes à la semence
Pour germer une graine a besoin :
a. D'humidité : c'est l'eau qui ramollit les enveloppes pour permettre à la jeune plante de sortir et
libère des enzymes (ferments) qui fabriquent les matières assimilables par l'embryon.
b. De chaleur : chaque graine ne germe qu'à partir d'une certaine température ;
c. D’air : la graine en germination respire très activement et a besoin de l’oxygène de l’air.
d. De la lumière : elle agit sur un pigment de la plante appelé « phytochrome ». le pytochrome
rouge est un inhibiteur de la germination. La lumière rouge favorise la formation du pytochrome
et prédomine dans les endroits ombragés. Voilà pourquoi, les semences ont du mal à germer à
l’ombre des arbres.

Qu’est-ce que le semis ?


Le semis est l'action qui consiste à mettre en terre des graines de plantes cultivées, dans
un sol préparé spécialement en vue de faciliter la germination et la levée de ces graines.
Selon les espèces et le mode de culture, on distingue deux catégories de semis :
Les semis en place et les semis en pépinière. Les semis en pépinière sont utilisés pour la
production des plants destinés au repiquage ou à la plantation en pleine terre.
Les semis en place (en plein champ) sont destinés à produire des plants qui assureront
leur cycle végétatif complet à l'emplacement même où la graine a été déposée.
Mais dans chacune de ces deux catégories les semis se pratiquent selon des types
différents, à savoir à la volée, en lignes ou en rayons, en poquets, en paniers ou en pots, semis
associés.
Conditions nécessaires la réussite d'un semis
Il est sous la dépendance des principaux facteurs suivants :- Obtention et traitement des
semences - Epoque de semis - Densité de plantation - Profondeur de semis - Quantité de
semences

Processus de germination
La germination est le passage de l’état de vie latente à l’état de vie active d’une graine. Ce
processus connait plusieurs phases :
a) Phase de préparation (hydratation des tissus de réserves).
b) Phase d’activation : elle est caractérisée par une augmentation des activités de l’embryon
(intensification des activités enzymatiques- augmentation de la respiration cellulaire-
hydrolyse des substances de réserve- flux de molécules organiques solubles et
assimilables vers les méristèmes).
c) Phase de division cellulaire (mitose- méiose).
d) Phase de développement : là, l’épocotyle et l’hypocotyle (radicule) sortent des téguments
et la plantule naisse. C’est la germination.
La germination peut être épigée (exemple : haricot) ou hypogée (exemple: pois Congo).
- La polyembryonie est fréquente chez certaines espèces, particulièrement les manguiers, il
est courant de compter chez une seule semence plusieurs embryons. Ce phénomène
s’appelle polyembryonie. L’un des embryons est zygotique ou gamique, les autres sont
végétatives.
- Plantes apomictique (apomixie) sont des plantes dont les embryons se forment sans
fertilisation préalables. Ce sont les tissus du nucelle (tissus de réserves) ou des téguments
qui se développent. Ces embryons se nomment embryons végétatifs par opposition formés
par voie sexuée appelé embryons sexués ou zygotiques.

Milieu de propagation végétale


a) milieux naturels : sol- compost- sable- fumier- humus- substrat.

b) milieux artificiels :
- perlite : c’est un matériau d’aspect granuleux ou poudreux, de couleur blanche, extrait de laves
volcaniques et traité à 1400o F. il a une bonne capacité de rétention d’eau. Son P.H est neutre et
n’a aucune capacité d’échange cationique.
- mousse sphagnaire : fruit de la déshydrations de certaines plantes marécageuses. Elle a une
grande capacité de rétention d’eau.
- tourbe : provient de la décomposition des débris végétaux sous l’eau. Elle a une grande capacité
de rétention d’eau.
- vermiculite : c’est un minéral naturel de la famille des phyllo silicates formé par l’hydratation
de certains minéraux.
- floramul : c’est un résine synthétique qui a une forte capacité de rétention d’eau. Il n’est pas
sterilisable par la chaleur.
- polystyrène ( styromul ou styrofoam) : produit synthétique léger, avec une bonne capacité de
rétention d’eau. Généralement, on le mélange avec d’autres matériaux ayant de forte capacité de
rétention d’eau.
c) milieux commerciaux ( mélange des produits artificiels) : Pro-mix ( tourbe ou mousse
sphagnaire+ perlite)- Pro- mix A ( tourbe ou mousse sphagnaire + perlite + vermiculite)- Tiffi
mix( tourbe + vermiculite), etc.

Stérilisation des milieux de propagation


La stérilisation se fait dans l’objectif d’éliminer les éléments indésirables comme les
semences des mauvaises herbes, les larves des insectes ou les germes des pathogènes. La
stérilisation empêche des maladies comme la fonte des semis ( damping-off ).
La stérilisation peut être effectuée soit avec de la chaleur ( traitement thermique) ou par
des produits chimiques ( fumigation).

Structures utilisées en propagation végétale


a) ombrières : Ce sont des constructions couvertes de matériel transparent utilisées dans les
milieux tropicaux pour: la préparation des plantules et pour les protéger contre les insolations
intenses, les fortes précipitations et les éléments externes.
b) serres : constructions couvertes de matériel transparent ( verre ou plastique) servant à cultiver
des plantes dans des conditions thermométriques, hygrométriques et photopériodiques adaptées
et contrôlées.

Avantages de cultiver sous serre :

 La serre protège les légumes des intempéries et du froid mais également des maladies
dévastatrices.
 On peut produire toute l'année
 On obtient un meilleur rendement des cultures
 Une utilisation plus efficace de l'eau

Inconvénients

 la ventilation et l’humidité dans la serre doivent être contrôlées pour éviter le


développement des maladies
 Des conditions de température à maîtriser
 Une pollinisation beaucoup plus compliquée

d) cultures en vitro ou micro propagation végétale


C’est une technique de production cellulaire la conservation d’organismes entiers à partir
d’un fragment de tissu appelé « explant » prélevé sur un individu. Cette multiplication se fait
sous des conditions contrôlées et d’asepsie totale.
La micro propagation se distingue des autres approches de multiplication végétative (
marcottage, bouturage, greffage, etc.) par son taux élevé de reproduction. A partir d’une seule
plante ou d’un fragment on peut produire des milliers de nouvelles plantes. Cependant, cette
technique exige : - une main-œuvre hautement qualifiée- la mise en place d’infrastructure de
laboratoire- un environnement parfaitement contrôlé (éléments nutritifs, hormones, vitamines, et
milieu (température, humidité, lumière) contrôlé et stérilisé lors des manipulations).
Préparation des milieux de culture
Les milieux nutritifs utilisés en culture in vitro contiennent principalement les éléments
suivants :
a) Les macro nutriments (N,P,K) – les éléments secondaires ( S, Mg et Ca) – les micro
nutriments ( Fe, Cu, Zn, Mn, Mo, Bo, Cl, Co, Ni,…)
Tableau des Macronutriments Nécessaires au Bon Développement des Plantes :

Tableau des Micronutriments Nécessaires au Bon Développement des Plantes :


b) Les éléments organiques
Le sucre : pour les tissus végétaux placés en culture in vitro, l’assimilation
chlorophyllienne est nulle ou insuffisante pour assurer la survie ou le développement de
l’explant. Voila pourquoi, l’alimentation carbonée est faite sus forme de saccharose à des
doses variant de 10 à 40 g/ litre notamment dans les premières phases.
Vitamines : l’emploi des vitamines (surtout celles du groupe B) favorise le
développement des vitro plants
Acides aminés : l’apport des acides aminés favorise la prolifération de certains composés
notamment l’acide nicotinique, acide folique, biotine, etc.
c) Régulateurs de croissance
Les principaux régulateurs de croissance sont regroupés en trois catégories
- Les auxines : acide indole 3 acétique (AIA), acide naphtalène acétique (ANA) et
acide indole butyrique (AIB). Elles sont connues pour leur role dans la rhizo
génèse et la croissance cellulaire.
- Les cytokinines : kinétine, benzylaminopurine (BAP) et zéatine. Elles ont un
rôle important dans la formation des bourgeons et dans la division cellulaire.
- Les gibbérellines : elles ont un role sur la levée de la dormance et l’élongation des
plantes,

Propagation asexuée
La multiplication végétative, appelée aussi reproduction végétative, est un mode de
multiplication permettant aux organismes végétaux de se reproduire sans croisement de gamètes.
Dans ce cas , on parle aussi de reproduction clonale.
Les grands types de multiplication végétative :
Nombreuses sont les méthodes de multiplication des plantes permettant d’obtenir des plantes
exactement identiques à la plante mère. Il y a plusieurs types de multiplication végétative :
- Le Marcottage : le marcottage est une méthode de multiplication qui permet, à partir d’une
plante mère, de faire s’enraciner ses rameaux dans de la terre sans être détachés.
-Le bouturage : le bouturage consiste à couper un fragment (rameau ligneux ou herbacé, feuille,
morceau de racine, etc.) d'une plante, et à le faire enraciner afin d'obtenir un nouveau pied.
-Le greffage : est une opération qui consiste à implanter dans les tissus d‘une plante un bourgeon
ou un fragment quelconque, prélevé sur une autre plante ou de la même plante, pour que celui-ci
continue à croître en faisant corps avec la première.
- Le stolonage : les stolons sont des rameaux à croissance horizontale (au ras de terre) et dont les
feuilles sont réduites à des écailles ; c'est le bourgeon terminal qui s'enracine et donne un nouvel
individu ; les individus restent attachés les uns aux autres par le stolon.
-Les bulbilles et caïeux: les bulbilles et caïeux sont de petits organes contenant tout le
patrimoine génétique de la plante. Ils peuvent être aériens (comme chez certaines plantes de la
famille des Alliacées), ils apparaissent alors au niveau des fleurs. D'autres sont souterrains et
entourent les bulbes pour s'en détacher progressivement.
- Les rhizomes : certaines plantes ont un système de croissance horizontale mais souterrain qui
comporte souvent des racines adventives permettant à la plante de couvrir rapidement le sol.
- Les rejets : certaines plantes dite « drageonnantes » émettent des rejets dans un périmètre
proche de leur pied. Ces rejets prennent assez vite l'aspect de la plante mère.
-Le détachement d'organe : certaines plantes produit sur ses feuilles de nombreuses plantules
munies de minuscules racines et de feuilles. Une fois prêtes, elles tombent d'elles-mêmes sur le
sol pour s'y développer.
- Le PIF : c’est une technique de multiplication végétale des rejets de bananiers à partir des
matériaux locaux. Cette méthode permet avoir des plants sains, en quantité et homogènes
avec peu de technicité.

Etapes à suivre pour réaliser le PIF


1. La construction du germoir ;
2. la préparation des explants et
3. la conduite des explants au sein du germoir.

-La technique de miniset : consistait à produire des semenceaux pour la production d'igname en
utilisant des fragments de 25-50 grammes d'ignames qui sont traités chimiquement. La technique
comprend quatre phases principales :

 Choix des tubercules : Au niveau de la plantation, sur choix des tubercules sains.
 Fragmentation des tubercules : On découpe une plante saine, préalablement traitée
avec de l'eau, en des fragments de 100-200 grammes.
 Traitement des fragments de tubercules : On traite avec des insecticides et des
fongicides comme le dithane, le Rydomyl, la Vydate-l, mais, en général, les
agriculteurs haïtiens utilisent maintenant de la purée d'orange amère et de la cendre de
feu ou de la chaux, puis procéder au séchage (1-2 jours).
 Mise en germoir : Les semenceaux rangés par strates entre des couches de sciure
de bois dans des paniers de germination.

Après la mise en germoir, on apporte des soins réguliers (arrosage). Après la germination
(environ un mois ou deux), les producteurs transplantent les semenceaux dans les champs.

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