Cours sémiologie dermatologie
Cours sémiologie dermatologie
Cours sémiologie dermatologie
INTRODUCTION
La peau est un organe différent des autres car il est accessible à l'examen clinique et à des
imagerie). L’observation du revêtement cutané, des muqueuses externes et des phanères doit faire
Les maladies dermatologiques sont nombreuses et souvent très répandues. Elles peuvent être le
témoin et parfois le mode de révélation d'affections générales. L’analyse sémiologique des signes
cutanés, parfois complétée par une biopsie, peut épargner au malade d’autres explorations
coûteuses ou inconfortables.
La sémiologie dermatologique a pour but de décrire des lésions élémentaires. Elles sont multiples
et leur connaissance est indispensable pour le diagnostic des dermatoses. Les lésions élémentaires
peuvent être :
Une dermatose peut être constituée d’un seul type de lésion élémentaire ou de l’association de
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PRINCIPES DE L’EXAMEN DERMATOLOGIQUE
Le diagnostic en dermatologie est établi sur les données de l’interrogatoire, de l’examen physique
différentes :
- La démarche analogique (ou « impulsive »), rapide, qui fait le diagnostic dès l’inspection. Au
premier coup d'œil on reconnaît une maladie cutanée particulière sur un aspect clinique
caractéristique. Cette approche clinique présente des dangers: elle nécessite d'avoir déjà
vu la lésion pour la reconnaître, et surtout elle comporte le risque d'erreur par défaut, lié à
- La méthode analytique (ou « raisonnée ») est plus lente et évidemment moins brillante. Elle
diagnostic (la synthèse). C’est cette méthode qui sera décrite ici.
1. Interrogatoire :
le
mode de début (brutal ou progressif ; localisé ou d’emblée étendu), l’aspect initial (celui-ci est en
général imprécis : ne pas attendre du malade une description sémiologique fine et encore moins un
diagnostic), le mode d’extension local (centrifuge, curviligne, en plaques ...), le mode évolutif (aigu,
solaire,
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2. Examen dermatologique :
dermatose, qui correspond aux lésions les plus précoces, idéalement non modifiées par les
il peut exister plusieurs lésions élémentaires associées correspondant au même processus lésionnel
(voir dernier paragraphe). L'analyse clinique d'une éruption doit aboutir à une sélection entre la (ou
les) lésions élémentaire(s) et les lésions élémentaires secondaires. Ces dernières représentent
l'évolution naturelle ou compliquée d'une lésion élémentaire, sont souvent plus nombreuses et sont
sans spécificité.
a) L’inspection :
Le médecin doit s'imposer des conditions d'examen rigoureuses : le diagnostic d'inspection rapide
n'a aucune fiabilité. Le patient, détendu, doit être examiné dans un endroit correctement éclairé,
de préférence en lumière du jour. L'ensemble du revêtement cutané est examiné, sans omettre les
plis et les régions palmo-plantaires, ainsi que les cheveux, les ongles et les muqueuses externes
Certains accessoires sont utiles pour un examen de qualité : une loupe, une lampe (frontale ou de
longueur d’ondes d’environ 360 nm) est utile pour l’analyse des lésions dyschromiques (voir :
b) La palpation :
Elle se fait à main nue, ou protégée par un gant d’examen (en cas de lésion ouverte, ulcérée,
infectieuse ou surinfectée). Elle permet d’apprécier le relief superficiel d’une lésion (exemple :
c) La vitropression :
Pratiquée avec un verre de montre ou une lame de verre, elle permet de collaber les capillaires de
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la peau. Elle permet de différencier une simple macule érythémateuse, due à une simple congestion
d) Le curetage :
Le grattage doux à l’aide d’une curette, d’un vaccinostyle, voire d’une spatule en bois, permet
d’analyser l’épaisseur et l’adhérence des lésions squameuses. Le curetage permet aussi de détacher
e) La friction :
- un signe de Darier (papule œdémateuse provoquée par la friction d’une macule pigmentée :
- un signe de Nikolski (décollement bulleux provoqué par la friction douce d’une peau saine :
dermatose.
- Le siège d’apparition peut être évocateur : par exemple, les zones découvertes évoquent un
- Certaines dermatoses (comme le psoriasis) ont tendance à se produire sur des zones de
peau traumatisée, le long d'une strie ou grattage ou bien d'une cicatrice chirurgicale. Ce
préférentiellement évoqués.
- Le siège des lésions, leur caractère symétrique leur topographie élective (zones déclives,
plis de flexion) sont aussi des arguments d'orientation utiles pour de nombreuses maladies
cutanées.
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Enfin, l’examen dermatologique doit préciser s’il existe un éventuel regroupement par la
coalescence de lésions élémentaires de même nature. Celles-ci peuvent en effet s’agencer selon
différents modes :
Chez un patient porteur d'une dermatose, un examen cutané soigneux est indispensable mais
rarement suffisant. Un examen général doit être réalisé comme chez tout patient. Il doit
Inversement, l’examen dermatologique tel que défini ci-dessus, doit faire partie intégrante de
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EXAMENS COMPLEMENTAIRES
Dans un grand nombre de cas, l'analyse des lésions cutanées permet, d'aboutir d'emblée à un
diagnostic ou un groupe de diagnostic. Cette étape se montre cependant insuffisante dès que le
symptôme est peu discriminant (cas des tumeurs par exemple) ou bien parce que le mécanisme
Des explorations paracliniques s'avèrent alors indispensables, soit pour compléter l'étude
morphologique à l'échelon du tissu, grâce à l'histologie, ou bien à visée étiologique, par des
La peau, organe extériorisé, est particulièrement apte aux explorations. Plusieurs types d'examens
1. L’imagerie cutanée :
La photographie des lésions est utile dans de nombreuses situations. Elle peut être argentique ou,
de plus en plus souvent, numérique. Elle complète la fiche d’observation, sert d’élément de
surveillance (nævus, angiome) et peut être télétransmise (images numériques). Elle est utilisée
dans un but de diagnostic, de suivi thérapeutique, mais aussi pour la formation médicale. Dans tous
l’usage d’huile à immersion pour augmenter la transparence de l’épiderme. Cette technique simple,
mais qui requiert un apprentissage long et rigoureux, est surtout utile dans le diagnostic précoce
Ils peuvent être réalisés par grattage, ponction, écouvillonnage ou frottis à la recherche :
- d'un agent infectieux responsable d’une dermatose bactérienne, fongique (examen direct
shaving) ou virale.
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herpès ou de cellules acantholytiques (pemphigus)
Une biopsie cutanée est réalisée quand l’analyse sémiologique clinique est insuffisante à porter un
diagnostic de certitude. Elle permet l’analyse histologique de la (ou des) lésion(s) élémentaire(s)
dont un fragment de petite taille (quelques mm de diamètre) est prélevé après anesthésie locale.
Elle est indispensable au diagnostic de certitudes des tumeurs cutanées malignes (mélanome,
carcinome). Dans ce cas, la tumeur est si possible enlevée en totalité pour une analyse histologique
Une biopsie à visée diagnostique doit porter sur une lésion élémentaire récente, non modifiée par
des traitements locaux ou une surinfection. Le fragment prélevé doit être suffisamment épais pour
permettre l'analyse de tous les composants jusqu'au derme profond. Dans le cas des lésions
liquidiennes (bulles, pustules), la biopsie doit enlever une lésion en totalité pour une analyse
histologique correcte.
- Le punch : est un emporte-pièce comportant une lame cylindrique circulaire qui permet
d'obtenir une "carotte" de peau ; cette technique est souvent pratiquée chez l'enfant car le
- La biopsie au bistouri : est plus classique ; elle s'effectue selon une incision en ellipse,
réalisant un prélèvement en quartier d'orange ; une suture secondaire est ici indispensable.
- soit mis dans un flacon contenant un fixateur (formol) pour les techniques histologiques de
routine,
- soit placé dans un cryotube qui est immédiatement plongé dans un container d’azote liquide
pour les biopsies nécessitant des coupes en congélation et des études immunohistologiques
- soit plus rarement placé dans un milieu spécifique pour la réalisation de certaines cultures
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LESIONS ELEMENTAIRES DERMATOLOGIQUES
classifications existent en fonction de leur caractère palpable et/ou visible, des altérations de la
dans le Tableau 1.
A) LESIONS PRIMITIVES
I. MACULES
Les macules (ou taches) sont des lésions primitives seulement visibles. Ce sont des taches
dyschromiques, sans relief, ni infiltration. Elles peuvent être colorées (macules rouges et macules
a) Macules rouges :
Elles sont très fréquentes. Elles sont divisées en 3 catégories en fonction des caractéristiques de
la vitropression :
1) L'érythème :
C'est une macule rouge qui disparaît complètement à la vitropression. Elle correspond à une
congestion des vaisseaux du derme superficiel, dont la pression chasse le sang. On parle
d’érythème actif pour désigner un érythème rouge vif, congestif dû à une vasodilatation artériolo-
capillaire. C'est la forme la plus fréquemment rencontrée. L'érythème peut être intense ou au
contraire pâle .
Selon que l'érythème est la seule lésion élémentaire ou bien qu'il s'associe à d'autres lésions
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symptôme » se retrouve dans tous les états inflammatoires cutanés et fait partie du tableau de
sont associées telles que vésicules, bulles ou papules, I'érythème passe alors au second plan.
L'érythème « maladie » est le plus souvent une affection brève, ne dépassant pas 8 à 10 jours. Il
est fréquemment intriqué avec des lésions papuleuses, donnant un aspect d’exanthème (= éruption
être suivi d’une desquamation qui dure 2-3 jours. L’érythème « maladie » peut être très localisé
(exemple : brûlure du 1er degré), régional, ou encore généralisé. Les érythèmes régionaux se
caractérisent par leur durée qui peut être longue (plusieurs semaines). Deux types d’érythèmes
(photodermatose).
- L’érythème localisé aux grands plis cutanés (inguinaux, axillaires, sous-mammaires,
interfessier) ou intertrigo.
L'érythème « maladie » est très souvent généralisé. On décrit 3 variétés d'érythèmes généralisé
Quelqu’en soit le type clinique, les érythèmes généralisés correspondent à deux grandes causes :
d’adénopathies
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Les érythèmes généralisés ne doivent pas être confondus avec les érythrodermies, qui donnent un
palpable, due à un œdème cutané profond, desquamation persistante plus ou moins épaisse,
L'érythrodermie est un syndrome grave dont les étiologies sont multiples (psoriasis, lymphome
En cas de vasodilatation passive sans inflammation due à une stase sanguine sans inflammation : la
peau est alors froide au toucher prend une nuance violacée: on parle alors d'érythème passif (ou
- le livedo : qui réalise un réseau cyanotique soit à mailles fines et complètes (livedo
livedo actif par vascularite est souvent infiltré à la palpation et dépasse donc le strict
Elles correspondent à une dilatation vasculaire anormale par sa taille et sa permanence, et/ou à un
excès du nombre des capillaires dermiques. Elles disparaissent à la vitropression. Il en existe deux
- la télangiectasie : lésion acquise, rouge, non pulsatile, formant un trait fin, tortueux souvent
(couperose). Elle est à différencier du vaisseau dermique normal vu par transparence d'une
peau atrophique,
limites nettes, de topographie ubiquitaire, remarquables par leur fixité et leur chronicité
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tout au long de la vie.
3) Le purpura :
Il correspond à une extravasation de globules rouges dans le derme, due soit à une inflammation de
la paroi vasculaire avec parfois nécrose fibrinoïde (vascularite), soit à une anomalie du sang, en
est classiquement infiltré à la palpation, ce qui le différencie cliniquement des purpuras d’autres
C'est une tache rouge sombre qui ne s'efface pas à la vitropression et qui évolue en quelques jours
selon les teintes de la biligénèse (passe du rouge au bleu puis au jaune). Elle siège
- Le purpura pétéchial : petites taches d'un ou deux mm de diamètre, (les pétéchies), souvent
multiples,
de formule sanguine à la recherche d'une thrombopénie, et doit faire évoquer un purpura fulminans
D’autres signes cutanés (papules, érythème) peuvent accompagner le purpura (par exemple au cours
du purpura rhumatoïde de l’enfant), mais le purpura reste dans ce cas la lésion élémentaire
b) Macules pigmentaires :
Elles sont dues à une accumulation de pigment dans l'épiderme ou dans le derme. Il s'agit le plus
souvent de mélanine, pigment naturel de l’épiderme. La pigmentation est alors d’une teinte qui peut
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aller du marron clair au noir, avec parfois un aspect gris-bleuté (tache mongolique du nourrisson).
Elle est accentuée par la lumière de Wood. Les macules pigmentaires mélaniques peuvent être :
- localisées : dans la majorité des cas (exemples : chloasma ou masque de grossesse, tache
café-au-lait de la neurofibromatose),
d'Addison).
Il peut s'agir plus rarement de l’accumulation dans la peau de pigment non mélanique, le plus
souvent métallique (fer dans l’hémochromatose, argent dans l’argyrie). Dans ce cas, la pigmentation
c) Macules achromiques :
Elles sont dues à une diminution (macule hypochromique) ou à une absence (macule achromique) de
mélanocytes de l’épiderme et/ou de sécrétion de mélanine par ceux-ci. Elles se présentent sous
forme de tache claire de taille et de forme variable. Les termes respectifs pour le cuir chevelu
de Bourneville),
En pratique, les achromies secondaires sont de loin les plus fréquentes et apparaissent sur les
II. SQUAMES
Ce sont des lésions visibles, spontanément ou après grattage doux à la curette, et palpables. Elles
primitives, en premier lieu un érythème réalisant alors des lésions érythémato-squameuses (voir
dernier chapitre). Les squames sont constituées de pellicules ou de lamelles cornées qui se
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Suivant l'épaisseur et l’aspect des squames, on distingue (en fonction du type de maladies
taille (exemple : pityriasis versicolor) ; elles peuvent être sèches (« dartres »), ou au
III. KERATOSES
La kératose (ou hyperkératose) est un épaississement corné plus large qu’épais. C’est une lésion
primitive visible et palpable. Elle réalise des lésions sèches, bien circonscrites ou au contraire
diffuses, de taille variable, très adhérentes. La palpation donne une impression de dureté et de
rugosité très particulières. C’est une lésion fréquente chez le sujet âgé (kératose actinique).
La kératose folliculaire se localise autour de l’orifice pilaire, donne un aspect râpeux à la peau et
peut correspondre à une origine constitutionnelle (kératose pilaire) ou à des causes plus rares
(maladie de Darier)
L’hyperkératose peut avoir une topographie régionale et touche alors fréquemment les paumes et
les plantes (kératodermie palmo-plantaire). Une corne est une kératose plus haute que large. Sur
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IV. LESIONS LIQUIDIENNES
a) Vésicules :
Ce sont des lésions primitives visibles et palpables. Elles sont dues à des altérations épidermiques
Elles réalisent des lésions en relief, translucide, de petite taille (1-2 mm de diamètre), contenant
une sérosité claire, situées en peau saine (exemple : varicelle) ou en peau érythémateuse (exemple :
eczéma). Elles peuvent être hémisphériques, coniques (acuminées), ou présenter une dépression
centrale (ombiliquées). Des signes fonctionnels locaux sont souvent présents : prurit, douleur à
type de brûlure. La vésicule est une lésion fragile et transitoire, qui évolue en quelques heures à
- la rupture : laissant s’écouler une sérosité claire et laissant place à une érosion suintante,
Le regroupement des lésions vésiculeuses est très évocateur d’une infection virale à virus herpès.
b) Bulles :
Ce sont des lésions primitives visibles et palpables. Elles réalisent des lésions en relief, de grande
taille (quelques mm à plusieurs cm) contenant un liquide qui peut être clair, jaunâtre, ou
hémorragique, qui s'écoule après rupture. Elles peuvent siéger en peau saine ou au contraire sur
une peau érythémateuse. Elles peuvent se localiser sur la peau, mais aussi sur les muqueuses
externes (buccale, conjonctivale, nasale, ano-génitales). Les signes fonctionnels locaux sont
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variables (prurit, douleurs à type de brûlure ou de cuisson). Comme les vésicules, ce sont des
- la rupture : laissant s’écouler le contenu liquidien et laissant place à une érosion suintante
Après cicatrisation, on peut observer une macule pigmentée avec un semis de petits grains blancs
(microkystes épidermiques).
Le signe de Nikolski est le décollement cutané provoqué par une pression latérale du doigt en peau
apparemment saine. Ce signe, non spécifique, est le témoin d’une dermatose bulleuse grave
- les bulles par clivage intra-épidermique : elles sont dues à une acantholyse (rupture des
mécanisme immuno-allergique (comme dans le syndrome de Lyell) ; elles peuvent être très
- les bulles par clivage dermo-épidermique : elles sont dues à des altérations des protéines
Les bulles cutanées témoignent presque toujours d’une dermatose grave, engageant parfois le
pronostic vital. La gravité est liée à l’étendue des décollements bulleux, à l’atteinte des muqueuses
c) Pustules :
Ce sont des lésions primitives visibles et palpables. Elles sont dues à un afflux de polynucléaires
Elles réalisent des lésions en relief ou plus rarement planes, de taille variable (souvent inférieures
à 1 cm), de couleur blanche ou jaunâtre, contenant une sérosité louche ou du pus franc. Elles
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peuvent survenir par transformation secondaire pustuleuse de vésicules ou de bulles. Les signes
fonctionnels sont variables. Elles sont fragiles et transitoires, donnant secondairement des
le plus souvent liée à une infection d'un ou plusieurs follicules pilo-sébacés ( exemple :
- soit non folliculaires : intra-épidermiques, assez planes, superficielles, d’un blanc laiteux,
Behçet); leur siège est intra-épidermique ; en cas de bulle de grande taille, le pus peut
V. LESIONS INFILTREES
a) Papules :
Ce sont des lésions primitives visibles et palpables. La lésion est une élevure saillante dont le relief
superficiel est bien perçu à la palpation, non indurée, solide (ne contenant aucun liquide), bien
circonscrite et de petite dimension (diamètre inférieur à 1 cm). Elle peut être ronde, ovalaire,
polygonale et/ou ombiliquée. Si elle plus grande, c'est une plaque. La plaque peut résulter de la
1) La papule épidermique :
Elle est due à une hyperplasie de l’épiderme, correspondant histologiquement à une acanthose. Elle
2) La papule dermique :
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Elle est due histologiquement à une augmentation circonscrite de la masse. Selon la nature des
local (exemple : urticaire) ; quand l’œdème est situé profondément, il peut entraîner une
déformation affichante (œdème de Quincke) ; les papules de prurigo sont de petite taille (1
excoriée par le grattage car elles sont constamment prurigineuses; cette excoriation est
pression (exemple : lichen plan) ; les cellules infiltrant la peau sont le plus souvent des
des polynucléaires neutrophiles, des mastocytes, cellules cancéreuses etc. ; leur forme peut
être banalement ronde et hémisphérique, parfois aplatie et polygonale ce qui peut orienter
le diagnostic ; leur surface peut être lisse, ou au contraire couverte d'une petite squame
pouvant être en collerette ; ces papules peuvent être fortement prurigineuses, le grattage
de la peau prenant un aspect quadrillé) ; les papules par infiltrat cellulaire sont de durée
- dysmétaboliques : par surcharge dermique d'un matériel amorphe (lipides, amylose, mucine),
Une biopsie cutanée est souvent nécessaire, voire indispensable, en cas de papules par infiltrat
dermique afin de déterminer leur nature exacte. Dans le cas des papules dysmétaboliques, des
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3) La papule folliculaire :
Elle correspond à une atteinte du follicule pileux. Si elle est épidermique, elle est acuminée, dure,
centrée par l'orifice folliculaire. En cas d'atteinte dermique, elle est plus arrondie. Elle peut être
4) La papule miliaire :
Elle est rare, en rapport avec une atteinte des glandes et canaux sudoraux. Elle est rouge et acuminée.
b) Nodules :
Ce sont des lésions primitives visibles et surtout palpables. Elles sont dues à une atteinte
inflammatoire ou tumorale primitive du derme réticulaire et/ou de l'hypoderme. Elles réalisent des
élevures plus ou moins saillantes, arrondies ou ovalaires, de grande taille (supérieure à 1 cm),
solides, fermes et infiltrées à la palpation. Leur couleur est généralement peu prononcée, parfois
rouge vif, voire purpurique. Les signes fonctionnels locaux associés (douleur) sont très variables
selon l’étiologie. Plusieurs synonymes existent selon la taille de la lésion nodulaire : une nodosité
(terme peu usité) est un nodule de petite taille (0,5 cm à 1 cm) ; une nouure est un nodule de
grande taille (plusieurs cm), étalé et peu saillant, douloureux, d’évolution aiguë : au cours de
l’érythème noueux, les nouures caractéristiques siègent au jambes, sur les crêtes tibiales;
gomme (terme peu utilisé) est un nodule qui évolue progressivement vers le ramollissement et
l'ulcération. Elle est souvent d’origine infectieuse. La durée d’évolution clinique des nodules est
très variable : aiguë (6 à 8 semaines), subaiguë (3 à 6 mois), ou chronique (supérieure à 6 mois). Les
étiologies des nodules sont inflammatoires (exemples : sarcoïdose, érythème noueux) ou tumorale
(exemple : lymphome cutané). Dans la grande majorité des nodules d’évolution chronique, une
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c) Végétations :
Ce sont des lésions primitives visibles et palpables. Elles sont dues à une prolifération anormale,
papilles dermiques. Elles réalisent des lésions très superficielles, faisant une surélévation de
plusieurs mm au moins par rapport au plan de la peau. Leur teinte est très variable, rouge ou de la
couleur de la peau normale. Leur surface est très irrégulière, mamelonnée, donnant parfois un
aspect en chou-fleur : elle peut être d’aspect charnu et fragile (aspect en framboise) ou recouvert
d’un enduit corné, kératosique, grisâtre (aspect de verrue vulgaire). La localisation des végétations
est ubiquitaire, mais elles sont plus fréquentes sur les muqueuses ou autour des orifices naturels.
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B) LESIONS SECONDAIRES
I. CROUTES
Ce sont des lésions visibles, secondaires à la coagulation d'un exsudat séreux, hémorragique ou
bulles, vésicules, pustules aboutissent à la formation d'une croûte. Une croûte doit être enlevée, à
la fois pour bien voir la lésion élémentaire sous-jacente, et pour assurer une désinfection toujours
nécessaire.
II. CICATRICE
après une perte de substance ou une inflammation cutanée. Elle associe souvent atrophie et
sclérose (voir plus loin). Les cicatrices pathologiques en relief sont des lésions secondaires visibles
et palpables, caractérisées par une tumeur dure secondaire à une prolifération de fibroblastes
et surtout une évolution extensive sur plusieurs années ; elle est plus fréquente sur peau
a) Atrophie :
C’est une lésion visible et palpable. Elle est liée à l'amincissement de la peau par diminution ou
disparition de tout ou partie de ses parties constitutives. Elle peut être épidermique, dermique,
Elle réalise une lésion en cupule déprimée plus ou moins profonde, lisse et nacrée. La surface se
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ride à la pression tangentielle. Elle peut au contraire apparaître en relief par hernie des éléments
sous-jacents. L’appréciation se fait à la palpation qui repère la dépression. Les éléments sous-
b) Sclérose :
La sclérose est une lésion visible et surtout palpable. Cette lésion est caractérisée par un
derme). La peau est dure et a perdu sa souplesse, se mobilisant mal sur les plans profonds. Elle
s’observe dans des maladies inflammatoires (sclérodermie) et dans l’insuffisance veineuse des
Les pertes de substance cutanées sont des lésions visibles et palpables. Selon leur profondeur, on
distingue :
- L'érosion (ou exulcération) : perte de substance superficielle à fond plat, bien limitée,
guérissant sans séquelle cicatricielle. Elle intéresse l'épiderme et le sommet des papilles
dermiques ; le fond est humide et suintant, ou recouvert d’une croûte secondaire ; de petits
bords plus ou moins réguliers, guérissant en laissant une cicatrice séquellaire ; sa surface
cicatrisation se fait par le comblement de la perte de substance par des bourgeons charnus,
L’ulcère est une perte de substance chronique sans tendance à la cicatrisation. Sur les membres
La fissure est une érosion ou une ulcération linéaire, siégeant préférentiellement dans un pli, ou
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aux paumes et aux plantes. Une fissure superficielle des plis est une raghade. La perlèche est une
Le mal perforant est un ulcère indolore, en raison d’un déficit sensitif neurologique. Il prédomine
La gangrène est une nécrose tissulaire noirâtre d’origine vasculaire ou infectieuse. Elle s’ulcère
secondairement. La nécrose est précédée par un érythème avec cyanose dont la particularité est
d'être froid à la palpation : il aboutit soit d'emblée à une coloration noire et à un aspect sec, soit à
une vaste bulle contenant un liquide roussâtre sous lequel apparaît le tissu noir. L'élimination des
L'escarre est une nécrose secondairement ulcérée au point de pression (ischémie d’appui). Elle
peut dépasser l’épaisseur de la peau et atteindre les muscles, les tendons, les os et articulations.
La gangrène et l’escarre sont associées à une perte de la sensibilité, une coloration noire, puis une
Le chancre est une érosion ou une ulcération au point d’inoculation d’une infection contagieuse.
Le phagédénisme est un mode d’extension centrifuge d’une ulcération. Il est souvent douloureux.
C) TUMEURS CUTANEES
Une tumeur cutanée ne correspond pas à une lésion élémentaire particulière. Elle est généralement
solide, circonscrite, de taille et de consistance variable, en relief ou incluse dans la peau. Elle peut
en fait être représentée par toutes les sortes de lésions élémentaires primitives (papules, nodules,
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- soit à partir des éléments constitutifs du derme (fibroblastes, vaisseaux, nerfs,
annexes…),
lymphomes).
Il n'existe en fait aucun critère sémiologique simple qui puisse trancher entre bénignité et
malignité. Sur le plan évolutif, les tumeurs stables ou au contraire très rapidement évolutives sont
plutôt des tumeurs bénignes, les tumeurs malignes étant plus souvent lentement extensives. Le
caractère douloureux est, contrairement aux idées reçues, généralement évocateur d'une tumeur
bénigne, alors que les tumeurs malignes sont remarquablement indolores (sauf au stade terminal).
Dans tous les cas où le diagnostic clinique n'est pas certain ou une tumeur maligne est suspectée,
communément observées :
- Les macules ou les papules sont fréquemment squameuses, réalisant alors des lésions
ovalaires et siègent sur certaines régions de prédilection (coudes, genoux, lombes, cuir
chevelu), elles évoquent en premier lieu un psoriasis ; mais le psoriasis peut aussi se
manifester sur le plan cutané par une érythrodermie ou des lésions pustuleuses
généralisées ou localisées ;
- Des papules purpuriques peuvent s’associer à des nodules, un livedo ou des ulcérations
- L’acné commune est polymorphe et associe des papules, des pustules et des microkystes
région thoracique) ;
plusieurs lésions élémentaires dans la même tumeur : nodules avec ulcération secondaire,
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croûtes, pigmentation, aspect scléreux cicatriciel ;
assez bien limités qui associent des lésions élémentaires différentes qui se superposent
atopique (eczéma constitutionnel), des scores cliniques ( SCORAD) sont utilisés pour
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Tableau 1 : Classification des lésions élémentaires dermatologiques
1)
- Visibles : Macules
- Visibles et palpables :
. Squameuses et kératosiques
- Visibles: Croûtes
- Visibles et palpables:
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