Inflation et emploi et chomage

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L’inflation

L’inflation, tout comme le chômage, est un danger économique et social qui préoccupe aussi
bien les économistes que les responsables politiques ; c’est pourquoi elle fait l’objet de tant
d’attention et de débats

Les questions qui se posent sont :

 qu’est ce que l’inflation ?

 Quelles sont ses causes?

 Comment apparaît-elle ?

 Comment peut-on agir sur l’inflation ?


Autant de questions auxquelles ce chapitre tentera de répondre.

Comprendre les mécanismes de l’inflation nécessite de définir la notion de l’inflation et les


techniques utilisées pour la mesurer.

XV-1/ L’inflation : définitions et mesure

XV-1-1/ Définitions : L’étymologie du vocable inflation est issu du latin "inflatio" qui signi-
fie enflure, d’où l’utilisation de ce terme pour désigner une hausse excessive des prix.

Dans le dictionnaire Larousse, l’inflation est définie de la manière suivante : « l’inflation est
un déséquilibre économique caractérisé par une hausse générale des prix, et qui provient de
l’excès de pouvoir d’achat de la masse des consommateurs (particuliers, entreprises, Etat) par
rapport à la quantité des biens et services mis à leur disposition ».

 Définition de CAPET: l’inflation est une augmentation durable et cumulative du


niveau général des prix.
 Définition de G.Olive61 : l’inflation est :

 La hausse du niveau général des prix ;

 Un phénomène auto-entretenu de hausse des prix et non un phénomène isolé et


accidentel ;

 Une hausse des prix fondée sur des mécanismes macroéconomiques (répartition,
formation des prix…)

Dans l’analyse économique, l’inflation caractérise les économies en difficulté (période de


guerre, la crise de 1929, les années 70…). De ce fait, elle constitue un déséquilibre important
qui pèse sur les revenus des ménages et sur les coûts des entreprises

XV-1-2/ La mesure de l’inflation : le taux d’inflation est la mesure en % du niveau général


des prix au cours d’une période.

Pour mesurer le niveau général des prix, c'est-à-dire l’ensemble des prix des biens et services,
on utilise l’indice des prix à la consommation (IPC) (il est impossible de relever tous les prix
des produits).

L’IPC est obtenu en pondérant l’ensemble des prix des biens et services qui composent le
panier de consommation en fonction de leur importance relative dans le budget total d’un
consommateur typique.

Une des tâches première consiste donc à définir un panier de biens représentatifs. Il s’agit
d’une liste d’articles auxquels on affecte des coefficients de pondération reflétant
l’importance des articles dans le budget des consommateurs. Le choix des coefficients de
pondération correspond à une moyenne nationale

[(IPC)t1 - (IPC)t0 / (IPC)t0] * 100 : Variation relative des IPC

L’indice des prix permet de suivre l’évolution des prix, mois par mois, il est donc un indica-
teur indispensable pour mesurer les tensions inflationnistes.

61
Inflation de quoi parlons nous ?, Dossiers Économie et Statistique N° 77, avril 1976
Un IPC mesure les variations enregistrées par le panier observé. Le taux d’inflation est la va-
riation en pourcentage (%) de cet indice sur une période donnée.

Exemple : Si le prix moyen du « panier » passe de 100 à 102 entre 2000 et 2001. Le taux
d’inflation est de :

(102 – 100 / 100) * 100 = 2%

XV-2/ Les formes d’inflation

L’inflation peut être plus ou moins importante. A ce titre on distingue plusieurs types
d’inflation :

 L’inflation rampante : elle caractérise les situations où le taux d’inflation s’accroît à


un rythme faible (entre 1 et 3%). Ce taux a été observé pendant les trente glorieuses ;

 L’inflation est galopante lorsque le taux atteint les deux chiffres, c'est-à-dire à partir
de 10% par an (cas des pays industrialisés pendant les années 70) ;

 L’hyperinflation : elle caractérise les périodes où le taux d’inflation enregistre des


augmentations considérables en dépassant les 50%. Cette hausse survient en période
de crise économique, tel que l’Argentine, au cours des années 70, qui a observé une
hausse des prix de l’ordre de 800% par mois ;

 La stagflation : elle désigne une période où coexistent : une économe faible accom-
pagnée de chômage et d’inflation. C’est un phénomène reflétant les structures du capi-
talisme contemporain et les difficultés d’une régulation par des politiques tradition-
nelles (années 70 dans les pays industrialisés) ;

 La désinflation : c’est une situation où les prix augmentent mais le taux d’inflation
diminue, c'est-à-dire on assiste à une augmentation du niveau général des prix à un
rythme moins important qu’auparavant.

Exemple : Lorsque l’inflation passe d’une année à l’autre de 10% à 8% puis à 5%, le
niveau général des prix augmente mais à un rythme moins rapide ;
 La déflation : elle caractérise la baisse continue du niveau général des prix qui traduit
un effondrement de l’activité économique.

Les entreprises bradent leurs prix parce qu’elles ne parviennent pas à écouler leurs produc-
tions. Cette situation est souvent l’amorce d’une récession économique avec hausse du chô-
mage.

XV-3/ Les causes de l’inflation

Plusieurs facteurs peuvent déclencher le phénomène de l’inflation. Nous retenons quatre


causes considérées dans la littérature économique comme étant les plus importantes.

XV-3-1/ L’inflation par la monnaie : pour les monétaristes, notamment Milton Friedman62,
« l’inflation est toujours et partout un phénomène monétaire ».

A partir de la théorie quantitative de la monnaie, ils démontrent qu’une création monétaire


excessive se traduit par une hausse de prix. Le raisonnement s’appuie sur l’équation suivante
de Fisher63 :

M*V = P*Y

Avec :

M = quantité de monnaie, Y = le PIB nominal, P = niveau des prix

V = vitesse de création de la monnaie qui indique le nombre de fois par an qu’une


unité monétaire est utilisée.
Selon cette équation, une augmentation de la quantité de monnaie dans l’économie doit se
traduire par l’une des trois variations suivantes : soit une augmentation des prix, soit un ac-
croissement de la production ou un ralentissement de la vitesse de circulation.

62
Milton Friedman, économiste américain , 1912 -2006, considéré comme l'un des économistes les plus influents
du XXe siècle
63
Irving Fisher, 1867 -1947, économiste américain connu pour ses travaux sur les taux d'intérêt et la théorie du
capital.
Des études sur l’évolution du PIB nominal, de la quantité de monnaie M2 et de la vitesse de
circulation de celle-ci aux Etats unis, sur la période 1960-2000, montrent que si la vitesse
n’est pas parfaitement constante, elle ne varie pas significativement.

La production étant fonction des facteurs de production et de la technologie, la variation de la


masse monétaire décidée par la banque centrale se traduit par une variation du niveau général
des prix.

XV-3-2/ L’inflation par la demande : elle résulte d’un phénomène de déséquilibre entre
l’offre et la demande. Quand celle-ci s’accroît sans que l’offre parvienne à satisfaire ce sup-
plément de demande dans le court terme, les entreprises vont augmenter leurs prix de vente à
cause des capacités de production insuffisantes (plein emploi des facteurs de production) pour
rétablir l’équilibre entre l’offre et la demande.

Selon les keynésiens, l’inflation par la demande se déclenche lorsque le système ne réagit pas
à un accroissement de production.

Pour les libéraux, le décalage entre l’offre et la demande qui provoque l’inflation par la de-
mande est liée aux phénomènes suivants :

 L’augmentation des salaires qui entraine une augmentation de la demande des ménages

 Le déficit budgétaire : quand les dépenses de l’Etat dépassent ses recettes, ceci se traduit
par l’augmentation de la consommation publique,

 La baisse des taux d’intérêt implique un accroissement du mouvement des crédits qui à
son tour va inciter les ménages et les entreprises à accroître leur demande.

XV-3-3/ L’inflation par les coûts : elle provient d’une hausse des coûts de production.
L’entreprise répercute alors, sur le prix de vente, l’augmentation de ses coûts afin de préserver
sa marge de profit.

La hausse des coûts peut provenir de :

 La hausse des salaires ou des charges sociales,


 L’augmentation du prix des matières premières,
 L’accroissement des impôts,
 L’inflation importée (accroissement du prix des produits importés),
 La baisse des taux de change.
XV-3-4/ L’inflation liée aux structures économiques : dans ce cas de figure elle est expli-
quée par le mode de fonctionnement de l’économie (et non pas par les fluctuations de
l’économie)

 L’entente entre les structures productives conduit les entreprises à faire augmenter les
prix de vente, puisqu’elles ne sont pas confrontées à une forte concurrence.

 L’existence des syndicats qui jouent un rôle important pour contrecarrer le pouvoir du
patronat et défendre les intérêts des salariées. Le fait que les salariés soient rigides à la
baisse en période de récession, les entreprises augmentent leurs prix pour garder la
marge bénéficiaire.

 L’indexation des salaires sur les prix se traduit souvent par l’apparition du phénomène
de la spirale inflationniste.

Remarque : La hausse des coûts est inflationniste quand elle est auto-entretenue, ce qui est
souvent le cas vue la corrélation des éléments composant le prix de production.

Selon les économistes, l’inflation par les coûts est liée à l’inflation par la demande en raison
de l’interdépendance des variables macroéconomiques. En effet, toute augmentation d’un coût
entraine un accroissement des revenus distribués.

 Pour les salaires : une augmentation des salaires => une augmentation de la demande
=> inflation par la demande.
 Pour une augmentation du prix de la matière première => les entreprises qui fournis-
sent cette matière première vont observer une augmentation de leur revenu => les
dépenses augmentent => la demande augmente.
De la même manière l’inflation par la demande entraine une montée des salaires et des prix et
donc des coûts.
XV-4/ Les politiques de lutte contre l’inflation

XV-4-1/ La lutte contre l’inflation monétaire => utilisation de la politique monétaire : la


banque centrale doit limiter la masse monétaire en circulation en augmentant ses taux
d’intérêt (taux directeurs) => les banques commerciales répercutent la hausse des taux direc-
teurs sur les intérêts débiteurs qu’elles proposent aux entreprises et aux particuliers.

 Augmentation des intérêts ==> moins de recours au crédit dans l’économie ==> la
consommation et l’investissement diminuent ==> la demande diminue ==> l’inflation
diminue.

XV-4-2/ La lutte contre l’inflation par la demande => utilisation de la politique budgé-
taire : l’Etat agit sur l’inflation en réduisant la demande, c'est-à-dire le revenu disponible des
ménages ==> l’Etat doit réduire le déficit budgétaire :

 En réduisant les dépenses publiques (diminution d’allocations, réduction du nombre de


fonctionnaires, ralentissement du programme de travaux publics, etc.),

 En accroissant la pression fiscale (TVA, etc.).

XV-4-3/ La lutte contre l’inflation par les coûts => utilisation de la politique des reve-
nus : les pouvoirs publics interviennent en s’efforçant de contrôler les revenus des salariés,
dans le cadre de la politique des revenus, c’est pourquoi l’Etat a désindexé les salaires sur les
prix (sauf le SMIG).

XV-4-4/ La lutte contre l’inflation structurelle => utilisation de la politique structurelle :


l’Etat doit s’efforcer de restaurer les lois de marché en permettant le développement de la
concurrence, facteur de baisse des prix ce qui se traduit par la lutte contre les ententes et les
abus de position dominante.
Emploi et Chômage

Si pendant longtemps les hommes ont eu une vision négative du travail, réservé en grande
partie aux femmes et aux esclaves chez les grecs, il est plutôt admis, depuis le 18 ème siècle,
que le travail (L), est ce qui assure la liberté de l’individu en tant que source de toute richesse,
en association avec la nature. Certes, la pénibilité du travail (labeur) n’a pas pas disparu dans
toute les tâches, mais il est en même temps un moyen de se réaliser et, dans certains cas, de
s’épanouir, un moyen de s’intégrer dans la société.

L’objet de ce présent chapitre est d’étudier la question de l’emploi qui joue un rôle fondamen-
tal dans la plupart des débats actuels de politique économique.

Actuellement, le principal souci auquel se trouve confrontés les décideurs politiques concerne
la montée continue du taux de chômage.

Inexistant jusqu’à la fin des années 70, le chômage est devenu une constante dans les sociétés
modernes. Les coûts du chômage sont visibles dans la mesure où il fait le malheur des per-
sonnes qui ne peuvent obtenir un emploi correctement rémunéré.

Aujourd’hui il constitue un problème majeur qui touche à la fois les pays développés et les
pays en voie de développement.

Le chômage serait-il une fatalité ? Quelle sont les causes de ce fléau ? Quelles sont les expli-
cations avancées dans la littérature économique ? Avant de répondre à ces différentes ques-
tions, il est important de rappeler la place du travail dans la société.

XVI-1/ La place de l’emploi dans la société

Travailler, ce n’est pas seulement chercher à gagner dignement sa vie, c’est aussi s’insérer
dans le cadre d’une organisation structurée en occupant un statut plus ou moins valorisant
dans cette organisation. Dans la société, perdre son emploi, quel qu’il soit, c’est remettre en
question à la fois : un revenu, un statut et une insertion sociale.
Le travail est donc important dans la mesure où il joue un rôle fondamental dans la société.

Ce constat nous conduit à exposer les rôles du travail dans la société ?

Selon L.Boissonnat64, on distingue trois grandes fonctions du travail:

 Une fonction de production par laquelle le travail crée la richesse ;


 Une fonction de répartition, à travers laquelle le travailleur perçoit le prix de son tra-
vail, le plus souvent sous forme monétaire ;
 Une fonction d’insertion à travers laquelle chaque personne trouve une place dans le
tissu social et peut espérer s’exprimer et se réaliser.

Au-delà du salaire, le travail apporte à l’individu le sentiment d’utilité sociale qu’il en retire.
Dans ce contexte D.Linhart65a écrit : « l’image que chacun a de lui-même, l’identité qu’il
porte, la place qu’il trouve dans la société, celle qu’il peut assurer dans la famille et auprès de
ses proches, ses projets, tout cela repose sur le travail »66.

XVI-2/ Le chômage : définitions, mesure et formes

XVI-2-1/ Définitions :

Définition 1 : le chômage est la situation d’une personne qui, souhaitant travailler et ayant la
capacité de le faire, se trouve sans emploi malgré ses recherches (dictionnaire de
l’économie).

Définition 2 : le chômage, au sens du bureau international du travail (BIT), comprend les


personnes en âge de travailler, c'est-à-dire ayant 15 ans ou plus (en application de la définition
internationale adoptée en 1982) et qui :

 N’ont pas travaillé, ne serait-ce qu’une heure, au cours de la semaine de référence,


 Sont disponibles pour travailler dans les deux semaines,
 Ont entrepris des démarches actives de recherche d’emploi dans le mois précédent, ou
ont trouvé un emploi qui commence dans les trois mois.

64
Jean Boissonnat, né le 16janvier19291, est un économiste, journaliste et homme de presse français.
65
D.Linhart, directrice de recherches, CNRS Pouchet.
66
Perte d’emploi, perte de soi de D.Linhat, « sociologie clinique », Erès, 2003.
Selon le BIT, le chômage constitue un indicateur de référence pour l’analyse du marché du
travail.

Définition 3 : le chômage peut être défini comme l’inactivité d’une personne souhaitant un
emploi. Sur le marché du travail, le chômage apparaît lorsque l’offre de travail est supérieure
à la demande de travail. En d’autres termes, la population active augmente plus vite que le
nombre d’emplois. A l’opposé, lorsque la population active augmente moins vite que
l’emploi, le chômage diminue.

Définition 4 : pour un économiste, le chômage représente une sous utilisation des ressources.

D’une manière générale et quelle que soit la définition retenue, le chômage est une tragédie
pour les individus et leurs familles, une source de tension pour la collectivité et un gaspillage
des ressources productives pour l’ensemble de la société.

XVI-2-2/Mesure : la mesure du chômage pose des problèmes de définitions précises entre


activité et chômage. Ainsi, comment classer une personne travaillant volontairement à mi-
temps ? Est-elle active car elle a un emploi, inactive car elle ne travaille pas à plein temps, ou
est-elle « à moitié » active et « à moitié » inactive ?

Pour mesurer l’importance du chômage dans la nation, on utilise deux indicateurs :

 Le taux de chômage qui est le rapport entre le nombre de chômeurs et la population


active :

[Nombre de chômeurs / Population active] * 100

La population active est l’ensemble des individus exerçant ou déclarant chercher à exercer
une activité rémunérée. Elle comprend le nombre de personnes employées plus le nombre de
chômeurs.

Exemple : Selon les statistiques de l’INS en 2012 3,207 million de tunisiens ont un travail et
709 mille sont à la recherche d’un emploi mais ne parviennent pas à en trouver, alors la popu-
lation active totale est de 3,916 million et le taux de chômage est de :

(709000 / 3916000) * 100 = 18,10%


 Le chômage peut être appréhendé par la part des chômeurs de longue durée (LD), il est
calculé de la manière suivante :

Part des chômeurs de LD = [chômeurs de plus d’un an / total des chômeurs] * 100

XVI-2-3/Les formes du chômage : un taux de chômage nul ne peut être observé et le plein
emploi est considéré comme atteint lorsque le taux de chômage se situe aux alentours de 3 à 4%. Les
économistes opèrent une distinction entre plusieurs types de chômage.

 Le chômage saisonnier : il concerne certaines branches professionnelles dont l’activité varie


sensiblement selon les périodes de l’année.
 Le chômage frictionnel : il correspond au processus normal de transition d’un emploi à
l’autre. Dans une économie dynamique, où certains secteurs sont en croissance et d’autres en
déclin, il y aura toujours des déplacements d’un emploi à l’autre et donc du chômage friction-
nel qualifié de chômage naturel.
 Le chômage technique : il découle d’une interruption du processus technique de production ;
c’est le cas de l’impossibilité pour d’autres secteurs d’activité de fournir à l’entreprise les élé-
ments nécessaires à la fabrication de ses produits.
 Le chômage technologique : il survient à la suite d’innovation qui économiserait du travail,
notamment par la substitution du capital au travail.
 Le chômage conjoncturel : il correspond à un ralentissement de l’activité économique pro-
voquant une réduction temporaire des besoins en main d’œuvre dans l’économie. C’est un
chômage qui baisse en période de prospérité et augmente en période de récession écono-
mique. Les entreprises licencient pour adapter leur capacité de production à la baisse de
l’activité économique. Si la baisse est uniformément répartie entre tous les travailleurs, cela
limiterait les fractures sociales. Mais dans les faits se sont les ouvriers non qualifiés et les
minorités qui risquent de se retrouver au chômage
 Le chômage structurel : il est lié à des changements de structures économiques dans un
pays , provoquant une inadéquation entre l’offre et la demande de travail. Ce type de chômage
de long terme coexiste souvent avec des emplois vacants parce que les chômeurs n’ont pas les
qualifications requises pour les nouveaux emplois créés. L’évolution des techniques conduit à
rendre inemployable une partie de la population active qui ne trouve plus d’emplois corres-
pondant à ses qualifications.
XVI-3/ Les analyses du chômage

Le chômage donne lieu à des interruptions causales divergentes et à des propositions con-
trastées de politiques d’emploi. Dans ce qui suit, nous allons proposer une synthèse des diffé-
rentes approches développées dans la littérature économique.

XVI-3-1/ Le courant libéral d’inspiration classique ou néoclassique : les économistes


néoclassiques considèrent le travail comme un bien qui fait l’objet d’une offre et d’une de-
mande et c’est la rencontre entre ces deux entités qui fixe le prix.

La demande de travail émane des entreprises, elle reflète les besoins en main d’œuvre des
entrepreneurs en fonction des conditions de production et des prix du travail. La courbe de
demande de travail est une fonction inverse du taux de salaire.

L’offre de travail représente la quantité de travail que les salariés souhaitent vendre sur le
marché à chaque niveau du taux de salaire

W/P LO

- --------------------<---------chômage-------------------->

(W/P)* ------------------------------------------

LD

Salaire réel L* Quantité de travail L

Comme sur tous les autres marchés, la confrontation de l’offre à la demande de travail (L)
permet de déterminer le salaire et les quantités d’équilibre. Il ne peut pas y avoir du chômage
autre que volontaire. Donc, toute personne qui souhaite travailler peut le faire au taux de sa-
laire réel (W/P)*.
Selon les néoclassiques, le chômage provient de l’intervention de l’Etat dans la sphère éco-
nomique qui, par la fixation d’un taux de salaire minimum, empêche les règles du marché de
fonctionner correctement.

Le chômage est la conséquence de la rigidité des salaires. Lorsque le coût du facteur travail
augmente, ceci entraine la substitution du capital au travail qui à son tour va augmenter le
chômage.

La solution préconisée est de permettre à l’Etat de se concentrer sur sa mission fondamentale


qui est de garantir le libre fonctionnement des lois du marché en concurrence pure et parfaite.

Pour lutter contre le chômage, les néoclassiques préconisent le retour à la flexibilité du salaire
réel, en s’attaquant à la politique d’un salaire minimum. La stimulation de l’activité écono-
mique nécessite une diminution du coût du facteur travail ainsi qu’une réduction des taux
d’imposition sur les salaires et sur les bénéfices.

Enfin, ils proposent un abaissement, voire une suppression pour certains, des dispositifs
d’aide financière accordés aux chômeurs, qui pourraient selon l’optique libérale, dissuader les
chômeurs de rechercher un emploi et les inciter à la « trappe à l’inactivité ».

XVI-3-2/ Le courant keynésien : à l’opposé de l’approche classique, les keynésiens consi-


dère que le chômage n’est pas issu d’un déséquilibre sur le marché du travail, mais d’une in-
suffisance de la demande sur le marché des biens et services. Selon l’analyse keynésienne le
niveau de l’emploi est fonction de la demande effective et non pas du marché du travail. En
effet, la baisse de la demande globale se traduit par une sous utilisation des facteurs de pro-
duction disponibles.

Comme le volume de travail est déterminé par le niveau de débouchés pour la production, le
chômage est donc involontaire. Cette situation de sous emploi ne peut se résoudre par elle-
même puisqu’elle est la résultante d’une activité économique réduite.

Les keynésiens préconisent la mise en œuvre de politique de relance par la demande. En pé-
riode de récession économique, seul l’Etat est en mesure d’agir sur les deux leviers majeurs
que constituent la consommation des ménages et l’investissement des entreprises.
L’accroissement des dépenses de l’Etat sous forme d’investissements publics et de dépenses
de protection sociale entraine des vagues successives de distribution de revenus permettant
ainsi de relancer l’activité économique.

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