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REPUBLIQUE DU SENEGAL

UN PEUPLE UN BUT UNE FOI


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MINISTERE DES COLLECTIVITES LOCALES ET DE LA DECENTRALISATION


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DIRECTION DES COLLECTIVITES LOCALES

LE FINANCEMENT DU DÉVELOPPEMENT

LOCAL URBAIN

Juin 2004

1
Introduction

L'article 3 du code des Collectivités locales confère à ces dernières une mission
générale de promotion du développement local qui peut être entendu comme un
processus permettant de créer une dynamique durable sur un territoire donné en
mobilisant les acteurs locaux autour d’un projet commun ayant des composantes
à la fois économiques, culturelles, sociales, etc.

Ce projet de territoire renvoie à la mise en cohérence, à l’organisation et à la


restitution des initiatives économiques et sociales, individuelles et collectives,
mais doit surtout s’inscrire résolument dans la satisfaction des besoins de base
par un meilleur accès aux infrastructures de base, aux services sociaux et la
réduction de la pauvreté.

La poursuite de cet objectif de développement local requiert pour se faire une


gestion partenariale de l'espace urbain notamment par une plus grande
implication des acteurs locaux, une allocation optimale et efficiente des
ressources financières et humaines et le développement d’un partenariat
Collectivités locales/Secteur privé mais également entre Collectivités locales
sénégalaises.

La prise en charge effective du développement local urbain est tributaire des


ressources financières mobilisables par les communes. L'objectif de cette
communication est de présenter les différents mécanismes de financement du
développement local par les communes sénégalaises, lesquels peuvent être sériés
en ressources endogènes et en ressources exogènes.

I- LES RESSOURCES ENDOGÈNES DES COMMUNES.

On distingue à ce niveau: les recettes fiscales, les recettes non fiscales et les
ristournes de l'Etat.

I.1 - LES RECETTES FISCALES.

Les recettes fiscales comprennent: les impôts locaux, les centimes additionnels
et les taxes directes et indirectes

1). Les impôts locaux

* L'impôt du minimum fiscal (IMF) perçu au profit des collectivités locales (4è
catégorie) est dû par toute personne résidant au Sénégal et âgée d'au moins 14

2
ans (exceptés les élèves) ; le taux de cet impôt est fixé par le code général des
impôts en fonction de la patente à laquelle est assujetti le redevable ;

* La taxe représentative de l'IMF qui vise les salaires, indemnités et pensions


des contribuables du secteur public comme du secteur privé. Les personnes
imposables, qui font l'objet de prélèvements par voie de retenues à la source,
sont réparties en cinq catégories selon leurs traitements et salaires annuels.

* La contribution des patentes due par toute personne exerçant habituellement


une profession non salariée. Pour le calcul de la patente de droit commun, le
Code Général des Impôts a classé les professions suivant leur nature. Pour
chaque classe, il existe un droit fixe et un droit professionnel assis sur la valeur
locative.

* Les impôts fonciers :

- La contribution foncière des propriétés bâties assise sur le revenu net de la


propriété;
- La contribution foncière des propriétés non bâties qui sont des terrains
immatriculés sur lesquels sont édifiées des constructions non adhérentes au sol;

- La surtaxe foncière sur les terrains non bâtis ou insuffisamment bâtis dans les
communes de la région de Dakar et les communes chefs-lieux de région. Cet
impôt dont le taux varie suivant la collectivité vise à lutter contre la spéculation
foncière.

* la contribution des licences à la charge des exploitants de commerces d'alcools

Pour assurer la trésorerie des communes, l'Etat leur consent au début de chacun
des deux premiers trimestres de l'année une avance égale à 25% des
recouvrements effectués au cours de la dernière gestion au titre des impôts
locaux précités.

2). Les centimes additionnels

Les conseils municipaux peuvent appliquer sur l'IMF et sur sa taxe


représentative, sur la patente ainsi que sur les droits de licence des prélèvements
complémentaires appelés centimes additionnels. Leurs montants sont déterminés
chaque année par délibérations des conseils municipaux, à défaut, comme c'est
généralement le cas, les taux en vigueur l'année précédente sont reconduits.

3
3). Les taxes directes et indirectes

Elles sont fixées par délibérations des conseils municipaux, même si leurs
modalités d'assiette et de perception comme leurs taux maxima sont déterminés
par la loi. On peut citer comme taxe directe, taxe d'enlèvement des ordures
ménagères, et comme taxes indirectes, la taxe sur l'électricité consommée ou la
taxe sur l'eau.

La taxe d'enlèvement des ordures ménagères est de 6% pour les communes de la


capitale et de 5% pour les autres communes. Elle vise les propriétés assujetties à
la contribution foncière des propriétés bâties, y compris les usines dans toutes
les communes où fonctionne un service d'enlèvement des ordures ménagères.

Les taxes sur l'eau et sur l'électricité, dont le taux est de 2%, sont acquittées
chaque bimestre auprès des deux sociétés concessionnaires de ces services par
les contribuables au moment du règlement de leurs factures.

4). La Contribution globale unique

Dans le souci de l'amélioration durable des recettes des Collectivités locales la


loi 2004-12 du 6 février 2004 modifiant certaines dispositions du Code général
des impôts a instauré un impôt synthétique dénommé contribution globale
unique (CGU).

La CGU perçue au profit de l'Etat et des Collectivités locales est un impôt


représentatif à la fois de l'impôt sur le revenu, de la TVA, de la patente, de la
contribution des licences sur les débits de boisson, de l'impôt du minimum fiscal
et de la contribution forfaitaire à la charge de l'employeur.

Sont assujettis à la CGU les personnes physiques dont le chiffre d'affaires


annuel, tous droits et taxes compris, n'excède pas:

- 50 millions de francs lorsqu'elles effectuent des opérations de livraison de


biens;
- 25 millions lorsqu'elles effectuent des opérations de prestations de
services.

I.2 - LES RECETTES NON FISCALES

Ce sont des recettes que les collectivités locales maîtrisent et gèrent avec une
relative autonomie. Elles comprennent les produits du domaine public, du
domaine privé et de revenus divers.

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1). Les produits du domaine public communal

L'utilisation privative de ce domaine permet à la commune de percevoir à


l'encontre du bénéficiaire une redevance dont le taux est fixé par délibération du
conseil municipal.

Exemples : produits des permis de stationnement et de location de la voie


publique, des droits de place perçus dans les marchés, des droits de voirie, des
droits de fourrière municipale, des concessions du domaine public.

2). Les produits du domaine privé communal

Ils sont issus de la location des biens communaux ou de leur cession, puisqu'une
commune peut disposer d'un domaine privé sur lequel elle peut engager des
actes comme tout propriétaire.

Exemples : produits de la location de bâtiments ou terrains communaux, de


souks, loges et cantines

3). Des revenus divers

Il s'agit entre autres des produits des services communaux, de la quote-part sur le
produit des amendes prononcées par les tribunaux correctionnels ou de simple
police pour les contraventions commises sur le territoire des communes (60%),
des produits des expéditions des actes administratifs et des actes d'état civil.

I.3. LES RISTOURNES DE L'ETAT

Les ristournes que l'Etat accorde aux communes sont constituées par leurs
quotes-parts sur les produits de la taxe sur la plus-value immobilière (50%) et de
la taxe annuelle sur les véhicules ou vignettes (50%). Le critère démographique
est utilisé pour la répartition de ces ristournes.

II- LES RESSOURCES EXOGENES DES


COLLECTIVITES LOCALES
L'Etat et les partenaires au développement mettent à la disposition des
communes des ressources qui leur permettent de prendre en charge certaines de
leurs missions.

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II.1- LES RESSOURCES PROVENANT DE L'ETAT

1. LE FONDS DE DOTATION DE LA DECENTRALISATION

Le Code des Collectivités locales a prévu un fonds de dotation de la


décentralisation destiné à prendre en charge les compétences transférées aux
Collectivités locales, le fonctionnement des services de la région et l'appui aux
services déconcentrés de l'Etat. Ce fonds, d'après la loi, reçoit chaque année une
dotation équivalente à un pourcentage de la taxe sur la valeur ajoutée perçue au
profit de l'Etat. Ce pourcentage est fixé chaque année par la loi de finances
compte tenu, en principe, de l'évolution des transferts de compétences. Les
critères de répartition de ce fonds sont arrêtés chaque année par voie
réglementaire après avis du conseil national de développement des collectivités
locales, organisme de suivi de la décentralisation regroupant autour du Président
de la République et du Gouvernement, des représentants des services territoriaux
de l'Etat et des collectivités locales.

Depuis la création de ce fonds, deux (2) critères sont utilisés pour sa répartition :

- un critère de compensation : sur la base de ce critère, au moins 82% du


montant global du fonds est réparti entre les régions, communes et communautés
rurales en fonction du coût des charges résultant des compétences qui leur sont
transférées. En outre, une allocation qui ne peut excéder 10% de la dotation
globale est versée aux régions pour couvrir les charges de fonctionnement de
leurs organes que sont le conseil régional, l'agence régionale de développement,
le comité économique et social.

- Un critère relatif à l'appui aux services déconcentrés ou territoriaux de l'Etat


pour leur permettre de faire face correctement aux sollicitations des collectivités
locales. Il comprend un montant forfaitaire et un montant proportionnel qui est
fonction de la dimension et de la démographie de la circonscription
administrative régionale.

Au titre du fonds de dotation de la décentralisation, les collectivités locales ont


reçu depuis son institution en 1997, 46 726 752 211francs CFA dont 15 576 340
372 francs CFA soit 33, 33 % pour les communes.

2. LE FONDS D'EQUIPEMENT DES COLLECTIVITES LOCALES

Créé par une loi des finances depuis 1977 et alimenté par les recettes générales
de l'Etat, il a pour mission d'accorder des fonds de concours ordinaires ou
spéciaux à l'ensemble des collectivités locales pour la réalisation de leurs
investissements.

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L'Etat distrait sur une partie de ce fonds une contrepartie versée à des projets de
réalisation d'infrastructures mis en place avec ses partenaires traditionnels
(programme d'appui aux communes et programme national d'infrastructures
rurales).

Dans un premier temps, la répartition du fonds d'équipement des collectivités


locales s'effectue en grandes masses correspondant aux enveloppes à accorder à
chaque type de collectivité locale. Dans un second temps, le comité de gestion
de ce fonds décide de la répartition à l'intérieur de chacune de ces catégories
entre fonds de concours ordinaires et fonds de concours spéciaux.

Les fonds de concours ordinaires sont alloués aux communautés rurales ayant
recouvré au moins 70 %de la taxe rurale.

La répartition se fait entre les communes et communes d'arrondissement en


fonction de leurs performances en matière de gestion administrative et financière
: 50% des fonds sont alloués suivant un taux inversement proportionnel aux
charges de personnel et 50% suivant un taux proportionnel à l'importance de
leurs investissements réalisés sur fonds propres.

Les fonds de concours spéciaux sont destinés au financement de projets


d'investissement des collectivités locales agréés par le comité de gestion du
fonds.

Entre 1997 et 2004, l'Etat a transféré aux Collectivités locales au titre du FECL
un montant global de 33 800 000 000 francs CFA.

L'année 2003 a été particulièrement faste pour les Collectivités locales, l'Etat
ayant alloué pour le FECL une enveloppe de 8 milliards.

3. LE FONDS D'APPUI À L'ÉCLAIRAGE PUBLIC

Depuis 2002 l'Etat dégage sur son budget un fonds destiné à appuyer les
communes dans la prise en charge des factures d'éclairage public en partant du
principe selon lequel, l'éclairage public participe de la sécurité publique laquelle
relève encore de sa compétence. Ainsi chaque année 1 500 000 000 francs CFA
sont transférés par l'Etat aux Communes. En 2004 ce montant a représenté 54%
des dettes des communes vis-à-vis de la SENELEC.

II- 2. L'EMPRUNT

L’emprunt est une des ressources auxquelles les collectivités locales peuvent
avoir recours par délibération pour financer leurs investissements.

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Cette possibilité que leur confère la loi de s’ouvrir aux marchés financiers,
nationaux comme internationaux, dans le cadre de la coopération décentralisée
est cependant soumise à certains égards, au contrôle à priori de l’Etat.

En effet, dans le double souci de préserver d’une part la dynamique de cette


coopération au profit des Collectivités locales, et d’autre part, de sauvegarder
les intérêts de la collectivité et d’assurer une plus grande transparence, il est
retenu que les conventions d’un montant supérieur à 100 millions de francs
souscrites par les collectivités locales, sont soumises à approbation préalable du
représentant de l’Etat, conformément aux dispositions du Code des Collectivités
locales en son article 336 et du décret n° 96-1119 du 27 décembre 1996.

Cependant en raison de la faiblesse de leurs ressources financières les


Collectivités locales ne recourent pas encore à l'emprunt sur les marchés
financiers.

II-3. LES RESSOURCES PROVENANT DES PARTENAIRES AU


DEVELOPPEMENT

Elles sont relativement importantes au regard de la cartographie réalisée par le


sous comité des bailleurs des fonds de la décentralisation en avril 2000. Sur la
décennie 1995-2005, les engagements financiers des 19 projets pour lesquels des
informations étaient disponibles (8 urbains et 11 intéressant les communautés
rurales) doivent s'élever à environ 195 milliards de francs CFA en chiffres
constants de 1995, dont 125 milliards de francs CFA en milieu rural.

Le PAC et le PADELU sont présentement les principaux projets urbains.

3-1 Le Programme d'Appui aux Communes (PAC)

L'objectif du PAC, créé par le Gouvernement avec le groupe de la Banque


Mondiale, est d'améliorer la gestion administrative et financière des communes
et de soutenir leurs efforts d'investissement par la modernisation ou la
construction de leurs infrastructures. Ce dernier objectif intéresse toutes les
collectivités locales, aussi le programme est étendu aux communautés rurales
pour accélérer leur développement économique.

Le PAC comprend trois (3) composantes correspondant à 3 guichets de


financement. Les deux premières composantes (PAC1 et PAC2) visent les
communes tandis que la troisième composante (PAC3) concerne les
communautés rurales.

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Pour la réalisation des objectifs du PAC, l'organe d'exécution du programme,
l'Agence de Développement Municipal, conclut avec l'exécutif de la commune
un " contrat de ville " d'une durée de trois (3) ans comprenant quatre (4) volets :

- un plan d'ajustement municipal défini après réalisation d'un audit


organisationnel et financier ; il comprend des recommandations et des
engagements en matière de gestion, d'amélioration des ressources et de
règlement de dettes ;

- un programme d'investissements prioritaires arrêté après un audit urbain et


comprenant les catégories suivantes : (i) infrastructures : voirie, drainage,
éclairage public ; (ii) équipements de santé et d'éducation ; (iii) équipements
socio-collectifs ; (iv) équipements administratifs communaux ; (v) équipements
marchands ; (vi) projets environnementaux : grands ouvrages de drainage,
aménagement des zones de transfert des ordures ménagères, assainissement ;
(vii) réhabilitation du patrimoine historique ;

Il existe deux (2) guichets de financement des programmes d'investissements


prioritaires des communes éligibles au PAC : le PAC 1 comprend 10 % de
subvention provenant du fonds d'équipement des collectivités locales et 90% de
subvention assurée par l'ADM. Le PAC 2 prévoit 70 % de subvention accordée
par l'ADM, 20 % de prêt accordé par l'Agence au taux de 4,25 % sur 12 ans et
10 % d'autofinancement réalisé par la commune.

- un programme d'entretien prioritaire des équipements et infrastructures ;

Le programme d'entretien prioritaire est financé par la commune au taux


minimum de 3 % de ses recettes annuelles de fonctionnement.

- des mesures d'accompagnement subventionnées par l'ADM telles que la


formation du personnel, la dotation en outils d'identification des contribuables.

La réalisation des investissements physiques prévus dans les contrats de ville est
assurée par une autre agence gouvernementale, l'Agence d'exécution des travaux
d'intérêt public contre le sous-emploi (AGETIP) liée à l'ADM par une
convention de maîtrise d'ouvrage délégué. L'AGETIP exécute aussi directement
la composante 3 du PAC destinée aux communautés rurales.

Au 09 octobre 2003 tous les 67 contrats de ville prévus dans le programme ont
été signés (dont 57 sur financement IDA, 07 sur financement exclusivement
FECL et 03 sur financement AFD) pour un engagement des parties de
46 452 608 613 FCFA dont 37 160 883 589 Fcfa pour les investissements

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physiques (80%), 4 399 652 575 Fcfa pour les mesures d’accompagnement
(9,47%) et 4 892 072 451 Fcfa (10,53%) pour les études et la rémunération du
MOD.

3-2 Programme d'Appui au Développement Local Urbain (P A D E L U)

a- Enjeux du Programme

Dans le cadre du 8ème Fonds Européen de Développement (FED), le


Gouvernement du Sénégal et l'Union Européenne ont initié un vaste programme
d'appui à la Décentralisation qui entend responsabiliser les collectivités locales,
dans la maîtrise d'ouvrage des investissements à réaliser, ainsi que dans les
opérations d'appui à mener. Ce Programme d'Appui au Développement Local
Urbain (PADELU) s'inscrit dans une stratégie générale de lutte contre la
pauvreté en milieu urbain. Il vise à créer les conditions d'un développement
local soucieux d'impliquer l'ensemble des acteurs et à renforcer leurs
compétences dans leur contribution au développement socio-économique.

Le montant du financement porte sur 9,5 millions d'euros.

b- Domaines d'intervention

L'intervention du PADELU s'articule autour de trois volets :

• le financement d'équipements et d'investissements collectifs ;


• l'appui aux activités socio-économiques (micro-activités-économiques
urbaines) ;
• l'observation, la collecte et la diffusion d'informations utiles aux acteurs
locaux.

Les principes qui sous-tendent l'action du Programme reposent sur :

• une responsabilisation totale et entière des Communes dans l'exécution


des projets ;
• la participation et la responsabilisation des acteurs à la base regroupés
autour des cadres de concertation ;
• l'utilisation des structures existantes qui assure une certaine pérennité au
Programme ;
• l'action des structures et dynamiques existantes au niveau des
Communes ;
• la structuration des investissements au niveau du budget communal. Le
financement des opérations se fait sous forme d'appui budgétaire. Les
appuis budgétaires alloués sont intégrés dans le budget des collectivités
locales par voie de fonds de concours. Les modalités d'exécution des

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dépenses correspondantes sont identiques à celles mise en œuvre pour les
dépenses sur crédits budgétaires des collectivités locales.
• La gestion des ressources est assurée par les ordonnateurs des collectivités
locales et les paiements des dépenses y afférentes par les receveurs
desdites collectivités.
• Cette option est centrée sur l'application des procédures nationales en
matière d'exécution des dépenses publiques du Sénégal et vise à renforcer
les structures existantes en charge de l'exécution budgétaire des
collectivités.
• la recherche de synergie avec d'autres programmes ainsi que la
capitalisation des actions entreprises.

c- Objectif du Programme

En phase avec les priorités de politiques de développement définies par le


Gouvernement du Sénégal, le PADELU vise l'amélioration des conditions de vie
des populations urbaines pauvres et leur accès aux services collectifs, par le
soutien à des initiatives concertées et programmées par les acteurs locaux.

d- Activités du Programme

Le Programme envisage de réaliser les activités suivantes :

• le financement dans les communes d'intervention, d'infrastructures de


base, de services d'intérêt général ou communautaire ;
• l'appui technique et financier aux opérateurs de micro et petites
entreprises dans la formulation de leurs projets et la promotion
d'innovations ;
• l'appui à la mise en place d'un système permanent de collecte
d'informations sur les communes, les acteurs et les fournisseurs de
services ;
• l'appui aux communes sélectionnées pour le financement d'actions
d'accompagnement (animation, communication, formation, etc.).
• la capitalisation d'expériences et de données.

e- Partenaires du Programme

Les communes d'intervention. Il convient de signaler que les Communes


d'intervention sont choisies après avis d'appel à la candidature selon des critères
d'éligibilité définis dans le dossier d'appel d'offres. Ces critères tournent
essentiellement autour de :

• l'existence d'un plan de développement communal issu d'un processus


participatif ;

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• l'existence d'un cadre de concertation fonctionnel au niveau de la
Commune ;
• la capacité de la Commune ou des OCB à constituer le financement du
projet ;
• la capacité à assurer la gestion et l'entretien des infrastructures créées ;
• le niveau d'équipement.

Il convient de noter que le PADELU, dans son schéma d'intervention privilégie


une démarche participative et concertée avec l'ensemble des acteurs.

• les associations, organisations et groupements de base ;


• les opérateurs intermédiaires (ONG, bureaux d'études et consultants
nationaux) ;
• les entrepreneurs.

f- Résultats attendus

La réalisation des activités du Programme permettra d'atteindre les résultats


suivants :

• La sélection des priorités en infrastructures et services de proximité fait


l'objet d'une large concertation entre acteurs locaux ;
• Les populations ont un meilleur accès à des équipements collectifs et
infrastructures gérés de façon durable ;
• La réalisation des infrastructures favorise la création d'emplois ainsi que
des activités génératrices de revenus ;
• Les micro et petites entreprises consolident leurs activités économiques et
renforcent leurs capacités d'innovation ;
• Les pratiques de concertation, de planification et de gestion des acteurs
sont renforcées ;
• Le renforcement des capacités des acteurs par la formation et l'appui-
conseil permet aux communes d'être mieux préparées à assumer les tâches
de coordination, de suivi et de gestion nécessaires à la mise en place des
infrastructures et services.

3.3 Le Programme de lutte contre la pauvreté dans le bassin arachidier

a- Présentation synoptique

Le nouveau « Programme conjoint de lutte contre la pauvreté en milieu rural


dans le bassin arachidier » regroupe les projets de la coopération sénégalo -
allemande au développement, en cours dans les régions de Fatick et Kaolack et
les articule avec les priorités, définies d’un commun accord avec le Sénégal.

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Malgré des taux de croissance économique globale positifs, atteints durant la
dernière décennie, les conditions de vie de la population en milieu rural ne se
sont pas améliorées. Un bas niveau de production agricole, un revenu monétaire
trop bas, un accès insuffisant aux infrastructures sociales et aux services sociaux
de base ainsi qu’un manque de participation, de possibilités d’intervention et de
perspectives de développement, sont les caractéristiques de la situation de la
pauvreté de la population en milieu rural (Problème central).

L’objectif global à savoir « Les populations appuyées en milieu rural et les


organes des collectivités locales améliorent leurs conditions de vie par leurs
propres efforts», s’intègre dans le pôle d’intervention prioritaire de la
« Réduction de la pauvreté en milieu rural » qui a été défini conjointement par
les deux Gouvernements.

Les intermédiaires du programme (élus et notables locaux, consultants locaux,


ONG, services déconcentrés) sont initiés, conseillés et formés par des experts
nationaux et internationaux, dans le cadre de la mise en œuvre de la stratégie de
réduction de la pauvreté du Sénégal, dans 51 communautés rurales et 10 « villes
rurales » des régions administratives Fatick et Kaolack. Des investissements
dans l’infrastructure économique et sociale seront co-financés par le biais de la
coopération financière.

Le programme, avec les composantes « Appui aux systèmes de planification »,


« Appui à la décentralisation et promotion des communautés et communes
rurales », « Agriculture et gestion des ressources naturelles » et « Education de
base des femmes », s’appuie sur les expériences acquises par la coopération
technique et la coopération financière allemandes dans lesdites régions.

A côté des projets des autres bailleurs, le programme intervient de façon


complémentaire dans certains domaines d’intervention (santé, éducation) ou en
synergie avec d’autres partenaires dans le cadre d’actions similaires.

Le programme contribue de manière substantielle à la lutte contre la pauvreté à


travers une consolidation ou une augmentation des revenus dans le secteur
primaire et à travers l’amélioration des prestations sociales de base favorisée par
la libre administration communale et fonctionnelle.

Le programme de coopération a une durée de 12 ans (2004-2016) et des coûts


globaux estimés à 50.000.000 EUR. Pour la première phase de trois ans et demi
(01/2004-06/2007), le montant de la contribution allemande est de 5.969.000
EUR financé dans le cadre de la coopération technique, complété par des
ressources d’un montant de 7.670.000 EUR, dans le cadre de la composante
coopération financière du projet « Promotion des communautés rurales dans les

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régions de Kaolack et Fatick », dont le volet coopération technique doit être
poursuivi dans le programme en objet.

Le programme s’appuie sur une équipe permanente de 18 personnes et dispose


d’ordinateurs et d’un parc de véhicules suffisant pour couvrir toutes les activités
conformément à l’arrangement intergouvernemental.

b- État d'exécution

Le Programme Sénégalo - Allemand de Lutte contre la Pauvreté en milieu rural


dans le Bassin Arachidier appuie les collectivités locales des régions de Fatick
et de Kaolack dans le renforcement de leurs capacités et dans la mise en place
d’infrastructures sociales et économiques.

Sur les 50 communautés rurales suivies par le Programme (l’ex-proCR), 45 ont


fini d’élaborer leurs Plan Locaux de Développement (PLD).

La mise œuvre de ces PLD qui a démarré depuis janvier 2002 a permis à une
trentaine de communautés rurales de saisir les opportunités offertes par le Fonds
de Développement Communautaire (FDC) du programme financé par la KFW.

Ainsi de janvier 2002 à Novembre 2003, des investissements d’un montant


global d’environ 2, 109 207 milliard ont été approuvés et sont réalisés ou en
cours dans les différentes collectivités locales concernées.

Ces investissements financés à hauteur de 90% par le FDC a nécessité une


contrepartie financière d’environ 224 millions mobilisés par les collectivités
locales bénéficiaires.

L’analyse des investissements révèle une forte corrélation entre ceux-ci et les
besoins prioritaires des communautés de base identifiés au cours des diagnostics
participatifs :

- 65% des investissements soit une enveloppe de 1,375 milliard sont affectés au
secteur de l’hydraulique pour améliorer l’accès à l’eau potable (150 .000 mètres
linéaires d’adduction d’eau ont été posés ou réhabilités, 5 châteaux d’eau
construits, 41 puits foncés)
- 18% des investissements sont alloués aux autres services sociaux de base
(Santé, Assainissement et Education) avec une enveloppe globale de 373
millions qui ont servi à réhabiliter et à construire 07 postes de santé , construire
10 cases de santé , réhabiliter et construire 03 maternités rurales et aménager des
édicules publics dans le domaine de la santé ; dans celui de l’éducation l’accent
a été mis sur la construction et la réhabilitation de classes dans les écoles et les

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Collèges d’Enseignement Moyen, l’aménagement de murs de clôtures et de
latrines dans les écoles.
- 13% des investissements ont porté sur des infrastructures à caractère
économique susceptibles de générer des recettes fiscales pour les collectivités
locales concernées, il s’agit d’aménagement de gare routière , de marché et de
construction de souks ; l’enveloppe allouée à ce type d’investissement se chiffre
à prés de 266, 825 millions.
- 4% restant soit un total de 93, 6 millions sont affectés à divers équipements
collectifs (magasins de stockage, foyers de la femme, Terrains de sport et
ouvrage de franchissement).

3.4 Le projet d'Appui aux Collectivités locales de la Fondation Konrad


ADENAUER

Dans le cadre au renforcement de capacités de gestions et de bonne gouvernance


local, le Gouvernement a conclu avec le Fondation Konrad ADENAUER (FKA)
un projet intitulé « Programme d’appui aux Collectivités Locales ».

L’objectif au projet est de contribuer à la promotion de la décentralisation et à la


bonne gouvernance locale.

L’exécution technique du projet est confiée à l’Agence Sénégalaise d’Appui à la


Décentralisation et aux Initiatives citoyennes intitulée TAATAAN, en rapport
avec la Direction des Collectivités Locales. L’exécution financière est assurée
par la Fondation Konrad ADENAUER.

Le projet intervient suivant 4 axes :

• Stages et Séminaires de formation sur la décentralisation et la bonne


gouvernance locale ;
• Ateliers de réflexions stratégiques ;
• Capitalisation et diffusion des acquis de l’intervention de FKA dans le
domaine de la Décentralisation et du Développement local ;
• Appui pédagogique et logistique au comité de pilotage et à la Direction
des Collectivités Locales.

Les interventions de l’Agence se font sur demande expresse des Collectivités


locales après indentification des thèmes relatifs à la décentralisation et au
développement local.

L’agence peut, au préalable, aider les Collectivités locales au choix des thèmes.
Pour l'année 2004 le budget prévisionnel pour la réalisation des activités du

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programme est estimé à 97 065 000 F CFA dont 67. 275. 000 de francs pour la
composante formation des élus.

3.4 La coopération décentralisée

La coopération décentralisée constitue un nouveau champ de la solidarité


internationale impliquant non plus des acteurs gouvernementaux mais des
collectivités décentralisées du nord qui s’engagent aux côtés de leurs consœurs
du sud pour mettre ensemble en œuvre des programmes sous-tendus uniquement
par la solidarité et l’entraide entre peuples dans le but d’améliorer la gestion
publique locale et les conditions de vie des populations.

Cette nouvelle forme de solidarité, plus souple et plus efficace que l’aide
gouvernementale ou internationale, parce qu’impliquant directement les
principaux concernés, de la phase d’élaboration à la phase de finalisation en
passant par les phases de mise en œuvre et de contrôle, constitue l’avenir de la
coopération nord-sud. Le législateur sénégalais ne s’y est pas trompé en
donnant aux collectivités locales sénégalaises la possibilité « d’entreprendre des
actions de coopération qui donnent lieu à la signature de conventions avec des
collectivités locales de pays étrangers ou des organismes internationaux publics
ou privés de développement ».

Cette coopération, sous tous ses aspects, intervient efficacement dans les
domaines de compétences des collectivités locales et donnent des résultats
concrets, fruits d’un partenariat mutuellement profitable. Ainsi on peut recenser
pas mois de 48 relations de coopérations décentralisées entre les communes
sénégalaises et des Collectivités locales étrangères.

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