chap 1 capteurs

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CHAPITRE 1

CONDITIONNEMENT DES CAPTEURS PASSIFS

RAPPELS

L’information reçue par le capteur est la traduction d’une grandeur physique d’un

autre domaine (mécanique, thermique…). Il est donc important de faire quelques rappels

rapides sur les grandeurs physiques.

Le résultat d’une mesure est notée G = g [G] où

 G est la grandeur physique,

 g est la grandeur mesurée,

 [G] est l’unité.

Mesurer une grandeur physique, c’est la comparer à un étalon. Cet étalon est l’unité

qui est une référence universelle utilisée pour exprimer les grandeurs physiques. Le Système

International des unités (SI) comporte 7 unités fondamentales (1). Les unités dérivées sont

définies par leurs équations aux dimensions.

La mesure d’une grandeur physique ne donne jamais un résultat exact. On définit donc

l’erreur relative, en notant g0 la valeur théorique et gm la valeur mesurée : |g0 – gm| / g0.

La chaîne de mesure est une partie de la chaîne d’information (Figure 1). Il s’agit de

tout la partie allant du capteur à la conversion en numérique.

Figure 1. La chaîne de mesure dans la chaîne d’information

La chaîne de mesure comprend :

 un capteur qui reçoit l’information et la fournit sous forme électrique

(un conditionnement du capteur est quelquefois nécessaire pour obtenir ce signal),

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 le conditionnement du signal, qui met en forme ce signal afin d’obtenir un signal

électrique exploitable ; cette étape comprend le filtrage et l’amplification,

 l’acquisition du signal avec l’échantillonnage qui permet de rendre le signal discret

et la conversion analogique/numérique qui permet d’obtenir un signal numérique, donc

immunisé aux bruits.

Figure 1 chaine d’acquisition

Un capteur passif voit sa résistance (ou son impédance) varier en fonction du

mesurande. Pour mesurer une résistance, l’emploi d’un ohmmètre est la solution la plus

directe. Les ohmmètres ont cependant une sensibilité faible, qui ne peut détecter les variations

de résistance de quelques mΩ.

Des appareils plus précis, les Source-Measurement Units (SMU) permettent de

mesurer les résistances. Il s’agit d’appareils comportant un générateur de tension et un


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ampèremètre ou un générateur de courant et un voltmètre. Ces appareils sont plus précis mais

ils sont souvent très encombrants et onéreux.

On utilisera donc le plus souvent des circuits conditionneurs.

1. Montage potentiométrique

Le montage potentiométrique est présenté sur la Figure 2. L’alimentation E est une

source de tension continue et on mesure la tension U aux bornes de la résistance variable r.

Cette résistance est écrite en minuscule car elle peut varier.

Figure 2. Résistance variable dans un montage potentiométrique.

L’expression de la tension U est obtenue facilement avec le diviseur de tension : U =

E. r/(r + R). Cette relation n’est pas linéaire, ce qui complique en général l’exploitation du

signal de mesure.

Le montage potentiométrique est aussi utilisé pour les capteurs push-pull (Figure 3).

Dans ce cas, la tension U s’écrit U = E.r/(2R). Cette relation est linéaire.

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Figure 3. Capteur push-pull dans un montage potentiométrique.

Dans les deux cas, la question du choix de R est à ne pas négliger. Quand r varie en

fonction de la température ou d’une contrainte mécanique, les variations ont lieu autour d’une

valeur de référence notée R0. Cette référence correspond à la valeur de la résistance r à

température ambiante ou en absence de déformation. On peut démontrer alors que la

sensibilité du capteur conditionné est maximale autour de la valeur de référence lorsque

R = R0. La tension mesurée varie autour de E/2 dans le 1er cas et de E dans le second.

2. Pont de Wheatstone

Le pont de Wheatstone est aussi utilisé pour conditionner des capteurs à variation de

résistance (Figure 4). Le choix de R se fait pour que le pont soit équilibré quand r est égale à

la valeur de référence R0, c’est-à-dire que U est nul. Pour cela, il faut que toutes les

résistances R soient égales à R0.

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Figure 4. Capteur à résistance variable dans un pont de Wheatstone.

La tension de sortie de ce montage s’écrit :

U = E. (r – R) / [2.(r + R)]

La sensibilité d’un montage à pont de Wheatstone est la même que pour un montage

potentiométrique mais la tension est nulle à l’équilibre : ce montage permet de faire le 0.

Si la tension de sortie du pont de Wheatstone est trop faible, il est nécessaire d’utiliser

un amplificateur. La sortie du pont de Wheatstone étant une différence de potentiels, il est

indispensable d’utiliser un amplificateur différentiel, ou encore mieux, un amplificateur

d’instrumentation.

un amplificateur d’instrumentation.

Un amplificateur d’instrumentation est tout simplement un amplificateur différentiel

qui sert à amplifier la différence entre deux tension en entrée (Figure 5).

Figure 5. Amplificateur différentiel.

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Sa caractéristique électrique est alors vs = Ad. (v2 – v1), où Ad est le gain différentiel.

Les amplificateurs différentiels ont aussi une impédance d’entrée importante , une

impédance de sortie très basse, et des caractéristiques électriques comme un amplificateur

classique.

Les amplificateurs différentiels ont un inconvénient majeur : ils amplifient également

la somme des potentiels d’entrée. La tension de sortie a donc pour expression réelle

vs = Ad.(v+ – v–) + Ac.(v+ – v–)/2

où Ac est le gain de mode commun. Ce défaut est caractérisé par une grandeur spécifique,

le taux de réjection du mode commun (ou CMRR, pour Common-Mode Rejection Rate) qui

vaut 20.log (Ad/Ac). Le CMRR doit avoir une très grande valeur positive.

Les amplificateurs d’instrumentation ou amplificateurs de mesure sont des

amplificateurs différentiels utilisés en instrumentation. Ils présentent une impédance d’entrée

élevée et un CMRR élevé. Ils sont souvent réalisés à partir d’amplificateurs opérationnels.

Remarque : Dans la suite de ce module on verra les circuits électriques de l’amplificateur

d’instrumentation (en TD aussi)

Récapitulation

L'impédance d'un capteur passif et ses variations ne sont mesurables qu'en intégrant le

capteur dans un circuit électrique, par ailleurs alimenté et qui est son conditionneur. Les types

de conditionneurs le plus généralement utilisés sont :

* Le montage potentiométrique : association en série d'une source, du capteur et d'une

impédance qui peut être ou non de même type

* Le pont d'impédances dont l'équilibre permet la détermination de l'impédance du capteur ou

dont le déséquilibre est une mesure de la variation de cette impédance ;

* Le circuit oscillant qui contient l'impédance du capteur et qui est partie d'un oscillateur dont

il fixe la fréquence ;
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* L'amplificateur opérationnel dont l'impédance du capteur est l'un des éléments déterminants

de son gain.

On peut globalement aussi distinguer deux groupes principaux de conditionneurs

selon qu'ils transfèrent l'information liée aux variations d'impédance du capteur.

1/Soit sur l'amplitude du signal de mesure : c'est le cas des montages potentiométriques et

des ponts

2/ soit sur la fréquence du signal de mesure : il s'agit alors d'oscillateurs.

Remarque

Le chapitre 2 sera consacré au côté calcul de quelques circuits de conditionnement utilisant le

montage potentiométrique, les ponts et les oscillateurs.

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