SYSTEME DE SANTE GABON

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1.1.

SYSTEME DE SANTE

Définition:

Un système est un arrangement des composantes et leurs interconnexions qui se


réunissent pour un but. Un système de santé est composé de toutes les
organisations, les ressources (humaines, matériels et financières) et les activités qui
travaillent de promouvoir, soigner ou maintenir la santé. Étant un système, un
système de santé a des composantes interconnectées. Pour être efficace, ses
composantes doivent fonctionner bien ensemble. Un système de santé est composé
de plusieurs acteurs. En particulier :

• Patients
• Familles
• Communautés
• Ministres de Santé
• Prestataires
• Organismes de financement de la santé
Chaque acteur a des rôles et des fonctions interconnectées. Alors, pour voir la
situation réelle et comprendre chaque détail, il faut penser au système – pas à un
élément isolé.

Figure 1: Les rôles et les fonctions interconnectées (droit) des éléments d’un système de la santé (gauche)
Les six éléments d'un système de santé

L’Organisation mondiale de la santé recommande qu’on utilise le cadre ci-dessous


(Figure 2) pour soutenir et renforcer un système de santé. Lorsqu’on renforce un
système de santé, au même temps on améliore les six éléments et gère leurs
interactions pour atteindre les améliorations des services et des résultats plus
équitables et durables.

On dit souvent que les populations sont le septième élément :

Individus, ménages et communautés dans leur rôle de la société civile, les


consommateurs, les patients et les producteurs de la santé par leur connaissance,
comportement et pratiques.

Figure 2: Les éléments d'un système de santé (Source: Organization mondiale de la santé, 2007.)

Le renforcement du système de santé prend beaucoup de temps. Il faut adapter les


efforts au pays spécifique. Les bailleurs doivent se coordonner. Tout le monde doit
s’investir au procès de long-terme. Voilà ci-dessous une liste de contrôle à utiliser
quand on réfléchit sur les composantes et on met en place un plan de les renforcer :
1. Prestation des services. Une bonne prestation des services est composée de
la qualité, accès, sécurité et couverture.
2. Personnels de santé. Un effectif qui s’accomplit bien à la gestion, aux
capacités et politiques des ressources humaines.
3. Système d’information sanitaire. Le système doit assurer la production,
analyses, diffusion et utilisation d’information qui est juste et fiable.
4. Médicaments essentiels. Les programmes d’approvisionnement doivent
assurer l’accès équitable, la qualité, et l’utilisation rentable.
5. Financement. Le système de financement doit obtenir les fonds adéquats,
protéger les gens de la catastrophe financière, et allouer des ressources, les
produits et services d’une manière qu’améliore la qualité, l’équité et l’efficacité.
6. Direction et Gouvernance. Leadership et gouvernance sont efficaces quand
ils assurent la présence des cadres de la politique stratégique, surveillance et
formation de coalition efficace, l’approvisionnement de récompenses
appropriés, l’attention à la conception du système, et la redevabilité.
Au Gabon, le système de santé repose sur un modèle pyramidal. Héritage de l'époque
coloniale, ce modèle organisationnel a été conçu pour fournir des soins de santé
progressifs et équitables à la population, en fonction de la complexité des problèmes
de santé.

Qu'est-ce que le système de santé pyramidal ?

Le système de santé pyramidal est un modèle d'organisation des soins de santé qui
hiérarchise les établissements médicaux en fonction de leur niveau de spécialisation
et de complexité. Il est basé sur une pyramide, avec au sommet les hôpitaux de
référence hautement spécialisés, puis les hôpitaux régionaux et enfin les centres de
santé de proximité à la base.

Niveau de base :
À la base de la pyramide se trouvent les centres de santé, les dispensaires et les
hôpitaux généraux. Ces établissements de santé de proximité sont accessibles à la
majorité de la population et fournissent des soins de santé primaires, tels que les
consultations médicales, les vaccinations, les soins préventifs et les traitements de
base. Ils sont généralement situés dans les zones rurales et urbaines pour assurer une
couverture sanitaire équitable.

Niveau intermédiaire :
Le deuxième niveau de la pyramide est constitué des centres médicaux et des
hôpitaux de district. Ces établissements de santé offrent des services plus spécialisés
que les centres de santé de base et disposent souvent de services d'urgence, de salles
d'accouchement et de laboratoires médicaux. Ils peuvent également assurer des
consultations spécialisées et des interventions chirurgicales de routine.

Niveau spécialisé :
En haut de la pyramide se trouvent les hôpitaux régionaux et les hôpitaux nationaux.
Ces établissements de santé sont dotés (en principe) d'équipements médicaux plus
sophistiqués et de personnels hautement qualifiés. Ils sont en mesure de fournir des
soins de pointe, des chirurgies complexes, des traitements spécialisés et de prendre
en charge des cas médicaux plus graves et rares.
1.1.1. Organisation générale

L’actuel système de santé gabonais est organisé en trois secteurs cohabitant sans
relation formelle de complémentarité. Ce sont :

• -le secteur public civil et militaire ;


• -le secteur parapublic de la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS) ;
• -le secteur privé.

L’organisation des secteurs :

Le secteur public civil a une organisation pyramidale à trois niveaux :

Périphérique, intermédiaire et central.

Le secteur public militaire est constitué d’un hôpital moderne avec un


plateau technique performant (l’Hôpital d’Instruction des Armées Omar
Bongo Ondimba) et d’un réseau d’infirmeries de garnison.

Le secteur parapublic (CNSS) dispose d’un hôpital (l’hôpital Paul


IGAMBA à Port-Gentil) et de 9 Centres Médico-sociaux (CMS) répartis
sur l’ensemble du territoire.

Le secteur privé dit lucratif comprend des polycliniques, des cliniques, des
cabinets médicaux, des laboratoires d’analyses médicales, des pharmacies ainsi que
des dépôts pharmaceutiques.

Le secteur privé non lucratif est représenté par l’hôpital Albert Schweitzer de
Lambaréné dans la province du Moyen Ogooué, l’hôpital Evangélique de
BONGOLO dans la NGOUNIE et des dispensaires des missions
catholiques et protestantes.
1.1.2. Organisation territoriale

Prévue dans la section 1 de l’Ordonnance 01/95 portant orientation de la


politique de santé en république gabonaise dans ses articles 39 et 40, l’organisation
territoriale du secteur de la santé consiste en un découpage géographique du
Gabon en dix régions sanitaires subdivisées elles-mêmes en départements
sanitaires.

Selon le décret n°000488/95/PR/MSPP du 30 mai 1995 portant


création, organisation et fonctionnement des régions et des départements
sanitaires, le pays est divisé en régions et départements sanitaires.

La région sanitaire assure la coordination, la supervision et le contrôle des activités


des départements sanitaires. le département sanitaire est l’unité territoriale,
administrative et budgétaire de base du système de santé. Il couvre une ou plusieurs
collectivités locales.

A ce jour, il existe 10 régions sanitaires et 52 départements sanitaires. Ce


découpage est calqué sur l’aménagement du territoire, à l’exception de la province
de l’Estuaire qui a été divisée en deux régions sanitaires : d’une part la Région
Sanitaire Libreville-Owendo couvrant les communes de Libreville et Owendo, et
d’autre part la Région Sanitaire Ouest couvrant le reste de la province
1.3. SOINS DE SANTE PRIMAIRES

1.3.1. Définition

Les Soins de Santé Primaires (SSP) sont des soins essentiels, fondés sur des
méthodes et des techniques pratiques, scientifiquement valables et socialement
acceptables, rendus universellement accessibles à tous les individus et à toutes les
familles de la communauté avec leur pleine participation et à un coût que la
communauté et le pays puissent assumer à tous les stades de leur développement,
dans un esprit d’auto responsabilité et d’auto détermination.

L’accessibilité aux soins doit être géographique, économique et culturelle, et doit


s’étendre à l’ensemble des individus ou des communautés. La pleine participation
de la communauté, dans un esprit d’auto responsabilité et d’autodétermination,
résulte de l’implication éclairée et résolue d’individus ou de communautés dans
la prise de décision et la gestion effective des ressources et activités visant
l’amélioration de leur état de santé.

1.3.2. Composantes des SSP

Les SSP comprennent 8 composantes :

1. L’éducation concernant les problèmes de santé qui se posent ainsi que


les méthodes de prévention et de lutte qui leur sont applicables (Education pour la
santé) ;
2. La promotion de bonnes conditions alimentaire et nutritionnelle ;
3. L’approvisionnement suffisant en eau saine et les mesures d’assainissement de
base ;
4. La protection maternelle et infantile y compris la planification familiale ;
5. La vaccination contre les grandes maladies infectieuses ;
6. La prévention et le contrôle des endémies locales ;
7. Le traitement des maladies et lésions courantes ;
8. La fourniture des médicaments essentiels.
A ces composantes définies à Alma-Ata, il convient en ce qui concerne le Gabon de
rajouter :

9. Le management des SSP ;


10. La formation continue des personnels de santé ;
11. La prévention et la prise en charge des problèmes de santé mentale.
1.3.3. Principes des SSP

Les principes qui sous-tendent les SSP sont : (1) la globalisation des soins, (2)
l’intégration des soins, (3) la continuité des soins, (4) la rationalisation des
services, (5) la déconcentration des services, (6) la décentralisation des niveaux
de décision, (7) la participation communautaire et (8) la pérennisation des services.

a) La globalisation des soins

Le principe de globalisation amène à concevoir et prodiguer des soins dits « complets


», c’est-à- dire prenant en compte la triple dimension physique, culturelle et
sociale de la personne humaine.

b) L’intégration des soins

Tous les types de soins (curatifs, préventifs, promotionnels et ré adaptatifs) doivent


se faire dans la même structure et par une même équipe, ce qui exige un personnel
polyvalent, compétent et responsable au niveau de la structure.

c) La continuité des soins

Les soins ne doivent pas se limiter au seul moment de la consultation, mais doivent
continuer sans interruption jusqu’à l’épuisement du problème de santé qui a
occasionné la consultation. La continuité des soins implique également la mise
en place d’un système de référence et contre-référence, et les visites à domicile
pertinentes.

d) La rationalisation des services


La rationalisation des services consiste en une répartition objective des services de
santé et à une utilisation rationnelle des ressources disponibles. Plus précisément, il
s’agit :

de la limitation du nombre des médicaments à une liste répondant aux problèmes


de santé pris en charge par le PESS du niveau de soins considéré ;

de l’utilisation de guides standardisés ou arbres de décision (ordinogramme) pour


améliorer la qualité de la prise en charge et éviter ainsi les prescriptions abusives
et des surcoûts inutiles pour les malades et les services de santé.

e) La déconcentration

La distance à couvrir pour se rendre dans la structure sanitaire la plus proche doit
être la plus courte possible, au maximum 5 km pour les services curatifs de
premier échelon. Ceci doit impérativement être pris en compte lors de l’élaboration
du plan de couverture sanitaire et de la mise en place des services de santé.

f) La décentralisation

La décentralisation est rendue effective par l’autonomisation partielle ou totale des


structures de santé de la Région et du Département sanitaires, avec un réel pouvoir
décisionnel en matière de gestion des ressources locales et de mobilisation des
ressources disponibles au niveau régional et départemental.

g) La pérennisation des services

Elle est rendue possible lorsque les dispositions sont prises pour maintenir l’offre
de service après que l’assistance extérieure a pris fin.

1.4. LA PARTICIPATION COMMUNAUTAIRE

Dans la déclaration d’Alma ATA de septembre 1978, les SSP exigent et favorisent
au maximum l’auto responsabilité de la communauté et des individus ainsi que
leur participation à l’organisation, au fonctionnement et au contrôle des soins
de santé primaires en tirant le plus large parti possible des ressources locales,
nationales et autres. L’aptitude des collectivités à participer est favorisée par une
éducation appropriée.

1.4.1. Définition

La participation communautaire est un processus par lequel les personnes,


individuellement ou en groupe, exercent leur droit de jouer un rôle actif et direct
dans le développement et la pérennité des services qui leurs sont offerts, de manière
à garantir une amélioration durable de leur état de santé et qualité de vie. La
participation communautaire consacre l’octroi aux collectivités du pouvoir
d’intervention dans l’organisation et le développement global de l’offre de soins.

1.4.2. Avantages

La participation communautaire est un processus bénéfique permettant aux


populations :

- d’étendre le système de prestation sanitaire à la périphérie géographique et


sociale ;
- de percevoir leur état de santé avec objectivité plutôt qu’avec fatalisme ;
- d’adhérer et aider à la prise des mesures préventives ;
- d’investir de l’énergie, du temps, de l’argent et des matériaux dans des activités
de promotion de la santé ;
- d’utiliser et entretenir les structures de soins ;
- de rendre efficace l’éducation sanitaire par l’intégration des acquis dans
leurs comportements et activités ;
- de promouvoir l’équité par le partage de responsabilité, la solidarité, et
la fourniture des services à ceux qui en ont le plus besoin ;
- de promouvoir l’autosuffisance communautaire.

1.4.3. Niveaux de participation

La participation est dite marginale lorsque la population se contente juste d’utiliser


les services offerts. La participation est active ou substantielle lorsque les
populations participent activement à la détermination de leurs propres
priorités à travers leur représentation au sein des organes de participation
communautaire.

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