COURS DE DROIT DES AFFAIRES1

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PREMIERE PARTIE :

DROIT DES SOCIETES


COMMERCIALES

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PREMIERE PARTIE : DROIT DES SOCIETES
COMMERCIALES
Il existe plusieurs types de sociétés commerciales qui se distinguent par leurs formes et de par
leurs objets. Ainsi verrons-nous successivement :
-Les règles communes aux sociétés commerciales ;
- Les règles particulières ou spécifiques à chaque type de sociétés commerciales,
-Les sociétés coopératives.

TITRE I : LES REGLES COMMUNES AUX SOCIETES COMMERCIALES

Aux termes de l’article 4 de l‟acte uniforme, «la société commerciale est créée par
deux ou plusieurs personnes qui conviennent, par un contrat, d‟affecter à une activité des
biens en numéraire ou en nature, dans le but de partager le bénéfice ou de profiter de
l‟économie qui pourra en résulter. Les associés s‟engagent à contribuer aux pertes dans les
conditions prévues par le présent acte uniforme. La société commerciale doit être créée
dans l‟intérêt commun des associés »et de l‟article 5 AU DCG. « La société commerciale
peut être également créée, dans les cas prévus par le présent acte uniforme, par une seule
personne, dénommée associé unique, par un acte écrit »
De l‟analyse de ces deux dispositions il apparaît clairement que la société commerciale
résulte, par principe d’un contrat. Sauf que l‟acte uniforme tenant compte des évolutions
nouvelles concernant les sociétés commerciales, a consacré la société unipersonnelle.
Pour Jean PAILLUSSEAU, la notion de société ne doit pas être prise uniquement dans
son acception juridique traditionnelle c‟est-à-dire un groupement de personnes qui sont
associés Elle doit nécessairement prendre en compte l‟aspect fonctionnel de la société, c‟est-
à-dire son activité, les deux étant indissociables.

L’ACTE CREATEUR DE LA SOCIETE COMMERCIALE

Contrairement à l’article 1832 du code civil qui affirme que la société est un contrat,
les articles 4 et 5 de l‟acte uniforme disposent que la société est créée par un contrat en cas de
pluralités d‟associés ou par l‟acte de volonté d‟une seule personne en cas d‟associé unique.
L‟acte uniforme affirme que la société est créée par un contrat: ce qui signifie qu‟elle
naît à la suite d‟un accord de volontés des associés.
L‟analyse de l’article 5 de l‟acte uniforme nous révèle que, la société unipersonnelle déroge à
un régime de droit commun, lequel régime continue de considérer que les sociétés résultent,
par principe, des contrats.
Comme pour tout contrat, le contrat qui crée la société doit, pour sa validité, satisfaire
aux conditions édictées par l‟article 1108 code civil.

SECTION 1: LES CONDITIONS DE VALIDITE DE L’ACTE CREATEUR DE LA


SOCIETE
S‟agissant essentiellement de contrats, il faut distinguer entre les conditions de fond
(PARA 1) et les conditions de forme et de publicité (PARA 2).

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PARAGRAPHE 1 : Les conditions de fond
Pour qu‟un contrat de société puisse être valablement conclu, il faut, d‟abord que les
parties à cet acte créateur c‟est-à-dire les associés qui doivent être au moins deux (2) puissent
exprimer leur consentement,
Il faut, ensuite, que ces associés aient la capacité pour entrer dans le type de société
envisagé.
Enfin, il faut que la cause et l‟objet de la société soient licites.

A- LE CONSENTEMENT
Le contrat de société se forme librement; il suppose nécessairement un échange de
consentements des parties qui vont s‟engager, puisqu‟il y a une exigence de forme pour la
validité du contrat, la preuve de l‟expression du consentement résulte de la signature de l‟acte
créateur de la société.
Le consentement doit être exempt de vices ; à savoir erreur, dol et violence.

B-LA CAPACITE
Elle est fonction du type de société envisagé. S‟agissant des associés d‟une société en
nom collectif ou des commandités dans une société en commandite simple qui ont la qualité
de commerçant et qui sont tenus des dettes jusque sur leurs biens personnels, il faut avoir la
capacité exigée pour faire le commerce.
Quant aux actionnaires dans les sociétés anonymes, les associés dans les sociétés a
responsabilité limitée et les commanditaires dans les sociétés en commandite qui n‟ont pas la
qualité de commerçant, la capacité de faire le commerce n‟est pas requise. On n‟exigera d‟eux
que la capacité pour faire l‟acte de la vie civile.
Un mineur peut-il être associé ou actionnaire unique d‟une société à responsabilité
limitée ou d‟une société anonyme dans laquelle, l‟associé étant unique, est censé devoir
accomplir tous les actes de gestion ?
Il n‟est pas exclu qu‟une société unipersonnelle puisse être constituée, ab initio, par
un mineur ou un incapable majeur par l’intermédiaire de son représentant légal et la
gérance confiée à un majeur capable. L‟essentiel étant d‟éviter que par son inexpérience ou
son état, le mineur ou l‟incapable majeur engage sa responsabilité personnelle pour mauvaise
gestion.

C-L‟OBJET ET LA CAUSE
Ils doivent être licites c‟est-à-dire non prohibés par la loi et les bonnes mœurs.‟L‟objet
est constitué par l‟exploitation commerciale poursuivie par les parties ; cette activité doit être
déterminée et décrite dans les statuts. Il est ainsi interdit de constituer une société pour
commercialiser de la drogue par exemple. „
Quant à la cause, elle est la raison pour laquelle cette exploitation a été envisagée.
Elle ne doit pas consister en la poursuite d‟objectifs prohibés. Par exemple, il est interdit de
constituer une société pour avoir des fonds pour financer des opérations de contrebande.

PARAGRAPHE 2 : LES CONDITIONS DE FORME ET DE PUBLICITE


L‟acte créateur de la société doit être constaté par écrit puis publié.

A- LA NECESSITE DE L‟ECRIT
Aux termes de l’article 1834 du Code Civil 10 AU DCG « Toutes sociétés doivent être
rédigées par écrit... » Cet écrit peut être un acte notarié ou un acte sous-seing privé offrant
des garanties d‟authenticité. »

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Cet acte sous-seing privé doit ensuite être déposé avec reconnaissance d‟écritures et de
signatures par toutes les parties au rang des minutes d‟un notaire.
Cet écrit qui consacre la constitution de la société s’appelle les statuts lesquels
constituent soit le contrat de société en cas de pluralité d‟associés soit l‟acte de volonté d‟une
seule personne, en cas d‟associé unique.
Que doivent contenir les statuts? Les mentions obligatoires prévues à l‟acte
uniforme relatif aux sociétés commerciales et au groupement d‟intérêt économique, à
savoir:
• La forme de la société;
• La dénomination suivie, le cas chérant, et son sigle;
• La nature et le domaine de son activité, qui forme son objet social;
• Le siège social ;
• La durée, de la société;
• L‟identité des apporteurs en numéraire avec, pour chacun d‟eux, le montant des
apports, le nombre et la valeur des titres sociaux remis en contrepartie de chaque
apport
• L‟indemnité des apporteurs en nature, la nature et l‟évaluation de l‟apport effectué
par chacun d‟eux, le nombre et la valeur des titres sociaux remis en contrepartie de
chaque apport;
• L‟identité des bénéficiaires d‟avantages particuliers et la nature de ceux-ci
• Le capital social ;
• Le nombre et la valeur des titres sociaux émis, en distinguant, le cas échéant, les
différentes catégories de titres créées ;
• Les stipulations relatives à la répartition du résultat, à la constitution des réserves et à
la répartition du boni de liquidation ;
• Les modalités de son fonctionnement.
L „écrit est-il exigé comme condition de validité du contrat de société ou
plutôt comme un élément de preuve de l‟existence de la société?

Si, contrairement aux dispositions du présent acte uniforme, le contrat de société ou, le
cas échéant, l‟acte unilatéral de volonté n‟est pas établi par écrit et que, de ce fait, la société
ne peut être immatriculée, la société est dénommée «société créée de fait ». Elle n‟a pas la
personnalité juridique ».
La société unipersonnelle est quasiment impossible à appréhender en l‟absence d‟un
écrit. Ensuite, c‟est l‟immatriculation qui confère la personnalité morale à la société
commerciale. Or, sans écrit, il ne peut y avoir immatriculation; et sans immatriculation, il ne
peut y avoir d‟un côté, l‟associé unique, de l‟autre, la société commerciale.

B- LA PUBLICITE DE LA SOCIETE
Les sociétés commerciales à l‟exception de l’association en participation doivent
faire connaître leur existence aux tiers eu égard à l‟exploitation commerciale à laquelle elles
se livrent.
La publicité de la société nécessite l‟accomp1issement des formalités suivantes :
 L‟enregistrement des statuts à la direction ;
 Le dépôt des statuts enregistrés au greffe du Tribunal du lieu du siège social ;
 La publicité sous forme d‟extrait ou d‟avis (des statuts) dans un journal
d‟annonce1égaIes ;
 L‟immatriculation de la société au registre de commerce et du crédit mobilier;
 La déclaration fiscale d‟existence de la société en vue de l‟obtention d‟un numéro de
compte contribuable

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 Les déclarations sociales à la CNPS.

NB: L „inobservation des formalités de publicité dans un journal d‟annonces légales


entraîne la nullité des sociétés en nom collectif et des sociétés en commandite simple. Mais
comme il est aisé d‟accomplir ces formalités après coup, il y a rarement nullité prononcée
pour défaut de publicité car les intéressés peuvent procéder à la formalité de publicité après un
délai de 30 jours.
Quant au défaut d‟immatriculation de la société, il n‟est pas sanctionné par la nullité

PARAGRAPHE 3 : LE REGIME DE SANCTION DE LA CONSTITUTION


« Lorsque la nullité de la société est prononcée, elle met fin, sans rétroactivité, à l‟exécution
du contrat.» article 253 de l‟acte uniforme.
Quelle est la nature des nullités que peut encourir une société?

Sont sanctionnés par une nullité relative:


 les vices de consentement; sauf pour les Sociétés anonymes et pour les sociétés à
responsabilité limitée ;
 Les incapacités : sauf pour les sociétés anonymes et pour les sociétés à responsabilité à
moins que tous les associés fondateurs ne soient incapables.
Sont sanctionnés par une nullité absolue:
 L‟illicéité ou l‟immoralité de l‟objet ou de la cause;
 Le défaut de publicité pour les sociétés en nom collectif et pour les sociétés en
commandite simple. La nullité absolue peut être invoquée par tout intéressé.
En ce qui concerne la nullité pour défaut de publicité, elle peut être invoquée
par les tiers ou encore par un associé contre les autres.
La prescription des actions en nullité des sociétés est de trois (3) ans, sauf
si la nullité est fondée sur l‟illicéité de l‟objet social.
Au cas où l‟annulation de la société est prononcée, deux conséquences en
découlent:
 Vis-à-vis des tiers, les actes passés par la société demeurent valables puisque cette
nullité met fin sans rétroactivité à l‟exécution du contrat, c'est-à-dire qu‟elle ne remet
pas en cause les actes antérieurs à la nullité.
 Entre associés la société sera liquidée et dissoute.

SECTION 2: LES ELEMENTS SPECIFIQUES A LA SOCIETE COMMERCIALE


Ils sont au nombre de trois (3)
 Les apports;
 La vocation aux bénéfices et aux pertes;
 L‟affectio societatis.

PARAGRAPHE 1: LES APPORTS


Aux termes de l‟Art 40 de l‟AU «Chaque associé peut apporter à la société
*de l‟argent par apport en numéraire;
*de l‟industrie, par apport de main d‟œuvre;
*des droits portant sur des biens en nature, mobilier ou immobiliers, corporels ou
incorporels, par apport en nature. Tout autre apport est interdit »
C‟est la réunion de ces biens qui forme le capital social.
Cette obligation de faire l‟apport pèse également sur l‟associé unique d‟une société
unipersonnelle.

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A- LA NECESSITE DE FAIRE L‟APPORT
Faire apport d‟un bien à la société est une obligation à la charge de chaque société car sans
apport une société est nulle.
L‟apport doit être effectif et non fictif; c‟est pourquoi l‟associé qui a promis un apport, a
l‟obligation d‟en garantir l‟existence car il est débiteur de tout ce qu‟il s‟est engagé à apporter
en numéraire ou en nature à l‟égard de la société (art 37 AU DCG).
L‟apport est translatif de droit, ainsi les droits que l‟associé avait sur l‟apport passent à la
société. En contrepartie, l‟associé reçoit les droits d'associés c‟est-à-dire La vocation aux
bénéfices de la société et le droit de participer à sa gestion.

B- LES DIFFERENTS TYPES D‟APPORTS


 Les apports en numéraire : l‟associé qui apporte de l‟argent fait un apport en
numéraire. Selon le type de société, la libération de l‟apport peut être immédiate ou
échelonnée dans le temps.
 Les apports en nature: il porte sur tout les autres biens excepté l‟argent; il peut s‟agir
d‟immeubles, de meubles corporels ou incorporels, de fonds de commerce. , de créances.
Ces apports doivent être intégralement libérés lors de la constitution de la société. Les
problèmes que posent les apports en nature sont relatifs à leur évaluation.
 L’apport en industrie: Lorsque l‟associé fait apport à la société de son intelligence,
de sa force de travail, on dit qu‟il fait un apport en industrie. Le travail est exécuté en qualité
d‟associé (existence de l‟affectio societatis) ; ce qui distingue l‟apporteur en industrie de
l‟employé. La mise de l‟apporteur en industrie est égale à celle de l‟associé qui à le moins
apporté.
C- LE CAPITAL SOCIAL
L‟ensemble des apports en numéraire et des apports en nature forment le capital social. Le
jour de sa constitution, la société possède uniquement ce capital.
En cours de vie, la société peut acquérir de nouveaux biens (avec les bénéfices, les réserves,
etc.) dans ce cas, on parle d’actif social. En période de prospérité l‟actif social sera supérieur
au capital social. A l‟inverse en cas de pertes, l’actif social peut s‟avérer inférieur au capital
social.
Le capital social constitue le gage commun des créanciers de la société .lorsque l’actif est
inférieur au capital social, les associés n‟ont pas le droit de distribuer des bénéfices. Ils
doivent d‟abord reconstituer le capital social. Ces principes sont également valables s‟agissant
des sociétés unipersonnelles.
En cas de dissolution de la société, les apports doivent être restitués aux associés. L‟apport
que chaque associé fait à la société est réalisé en vue de partager le bénéfice qui pourra en
résulter. L‟expression bénéfice s‟entend d‟un gain pécuniaire ou matériel qui s‟ajouterait à la
fortune des associés. Pour la société unipersonnelle, en cas de dissolution le patrimoine de la
société est transmis à l‟associé unique.

PARAGRAPHE 2 : LA VOCATION DES ASSOCIES AUX BENEFICES ET AUX


PERTES

1- La Répartition des bénéfices et des pertes


La recherche du bénéfice implique l‟acceptation des pertes, il y a donc une obligation de
supporter le passif de la société à la charge des associés.
Tous les associés y sont soumis, d‟où l‟interdiction des clauses léonines.
2- L „interdiction des clauses léonines
Il y a clause léonine lorsque, par convention, un associé a vocation à recueillir la
totalité des bénéfices ou alors est affranchi de toute contribution aux dettes.

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Relativement aux pertes, certes toute clause qui affranchirait un associé de toute contribution
aux pertes est réputée non écrite.
C‟est l‟expression de la volonté de tous les associés de travailler ensemble sur un pied
d‟égalité au succès de l‟entreprise commune.

PRAGRAPHE 3 : L’AFFECTIO SOCIETATIS


L’affectio societatis suppose par ailleurs une collaboration active à la vie de la société.
Chaque associé a un droit de contrôle de la gestion se traduisant par l‟accès à l‟information et
donc aux documents comptables. Par ailleurs, chaque associé a le droit de donner son avis sur
l‟orientation générale de la société.
La société unipersonnelle, en ce qu‟elle est constituée par un seul associé exclut
„affectio societatis comme condition de sa validité.

CHAPITRE 2 : LA PERSONNE MORALE RESULTANT DU CONTRAT DE SOCIETE

A l‟exception de l‟association en participation, toutes les sociétés commerciales sont


dotées de la personnalité morale. La personne morale à une vie marquée par la naissance, les
attributs de la personnalité et par la mort.

SECTION 1: LA NAISSANCE DE LA PERSONNE MORALE


Aux termes de l’article 98 de l‟acte uniforme relatif aux sociétés commerciales, «
toute société jouit de la personnalité juridique à compter de son immatriculation au registre
du commerce et du crédit mobilier, à moins que le présent acte uniforme en décide
autrement ». La naissance de la société est donc conditionnée à son immatriculation au
registre et du crédit mobilier.

SECTION 2: LES ATTRIBUTS DE LA PERSONNE MORALE

PARAGRAPHE 1: LE NOM
Comme la personne physique, la société a un nom lequel est librement choisi par les
parties. En effet, toutes les sociétés sont désignées par une dénomination sociale , laquelle est
précédée ou suivie immédiatement en caractères lisibles du nom du type de la société ou de
son sigle ; ex. « Société à responsabilité FIFI » ou « SARL FIFI ».
La société est inscrite au registre de commerce sous son nom, lequel est protégé juridiquement
comme nom commercial. Cette dénomination sociale doit figurer sur tous les actes et
documents émanant de la société et destinés aux tiers.

PARAGRAPHE 2 : LE DOMICILE
La société a un domicile qui est son siège social lequel est en principe librement fixé
dans les statuts. En réalité , ce siège social doit être le lieu de son principal établissement.
La société ne peut changer de siège social par transfert dans un lieu différent du
premier qu‟en modifiant les statuts.
En principe, en cas d‟assignation de 1 société, c‟est le tribunal du siège qui doit être
saisi. Toutefois, par application de la théorie dite des gares principales, la jurisprudence
autorise l‟assignation devant les établissements secondaires notamment les succursales
lorsqu‟il s‟agit d‟actes relatifs à l‟exploitation commerciale traité en ce lieu.

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PARAGRAPHE 3 : LE PATRIMOINE
La société est propriétaire des biens qui lui ont été apportés par les associés ou qu‟elle a
acquis après sa constitution.
En tant que personne morale, la société va être titulaire de droits et d‟obligation sur ce
patrimoine avec les conséquences suivantes.
*Le patrimoine de la société ou encore patrimoine social est distinct des patrimoines
personnels de ses membres.
* Les créanciers sociaux ont un droit de gage général sur le patrimoine de la société et non, en
principe, sur les patrimoines des associés.
Toutefois, dans les sociétés de personnes notamment dans la société en nom collectif, les
créanciers sociaux ont également un droit de gage sur le patrimoine de chacun des associés
puisqu‟ils sont personnellement, indéfiniment et solidairement responsables des dettes
sociales. (Ultra vires societatis)

PARAGRAPHE 4: LA NATIONALITE
 Par principe, la jurisprudence détermine la nationalité par le siège social ; ainsi, la
société a la nationalité du lieu de son siège social c‟est-à-dire, celui de sa direction
administrative réelle, c‟est le critère du siège social.
 Exceptionnellement, la jurisprudence fait usage du critère du «contrôle» c‟est-à-dire
que quelque soit l‟endroit où se trouve le siège social, la société aura la nationalité de ceux qui
ont fourni les capitaux ou de ceux qui la dirigent.
La société étant une personne, a la pleine capacité juridique ; elle va pouvoir gérer,
administrer et même disposer des éléments de son patrimoine. Tous les actes seront accomplis
au nom de la société par l‟intermédiaire de ses organes ou représentants légaux.

TITRE II : LES REGLES SPECIFIOUES A CHAQUE TYPE DE SOCIETE: LA


CLASSIFICATION DES SOCIETES COMMERCIALES

Les sociétés peuvent être classées selon plusieurs critères: mode de constitution, taille,
considération de certaine valeur mais c‟est le dernier critère qui est le plus usité. Selon ce
critère, l‟on peut considérer uniquement la personne des futurs membres de la société.
Dans ce cas, on parle de Société de Personnes. L‟on peut aussi retenir la “capacité
financière” des futurs membres. Dans cette hypothèse, il s‟agit d‟une Société de Capitaux.
L‟on peut retenir aussi les deux critères à la fois, dans ce cas il s‟agit des SARL.

CHAPITRE 1: LES SOCIETES DE PERSONNES

Ce sont des sociétés dans lesquelles les associés sont tenus solidairement et
indéfiniment du passif. Ce sont: la Société en Nom Collectif et la Société en Commandite
Simple. L‟acte uniforme sur les sociétés commerciales et GIE a supprimé la société en
commandite par action.

SECTION 1: LA SOCIETE EN NOM COLLECTIF (SNC)


C‟est une société ou les associés (deux au moins) sont commerçants et répondent
solidairement et indéfiniment des dettes sociales. (Art. 270 AU SCGIE). Cette société est
constituée selon des règles précises.

PARAGRAPHE 1: LA CONSTITUTION SNC

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La constitution de la SNC exige des conditions générales et des conditions particulières.

A- LES CONDITIONS GENERALES

 Il faut au minimum deux personnes ;


 Il faut des apports soit en numéraire, en nature ou en industrie. Toutefois, il est
possible que ces 3 éléments soient réunis.
 Il faut la vocation aux bénéfices et aux pertes. En ce qui concerne les pertes, elles
engagent les associés solidairement et indéfiniment Cela signifie qu‟un associé qui est
poursuivi par un créancier doit payer à lui seul toute la dette. En outre, il paye au-delà
de son apport.
 L‟existence de l‟affectio societatis est nécessaire.

B- LES CONDITION PARTICULI7RES


1- Les statuts
Ils doivent être établis par un acte authentique signé par tous les associés.

2- La capacité
Pour entrer dans une SNC, il faut avoir la capacité de faire le commerce. En conséquence, le
mineur non émancipé ne peut faire partie d‟une SNC. Il en va de même des majeurs
incapables et en général de tous ceux qui ne peuvent faire le commerce pour incompatibilité
ou interdiction.
Pour des raisons de sécurité financière, deux époux ne peuvent être ensemble associés dans
une SNC. En effet, la responsabilité indéfinie et solidaire est un danger pour le régime
matrimonial.

3- La dénomination sociale.
La Société en Nom Collectif doit être désignée par une dénomination sociale qui doit être
immédiatement précédée ou suivie en caractères lisibles des mots: “Société en Nom Collectif‟
ou du sigle: “SNC”.
Cette dénomination sociale est composée du nom de tous les associés ou des noms de
quelques-uns d‟entre eux, ou encore de celui d‟un seul associé. La dénomination sert à
désigner la société comme un être moral distinct des associés et sous lequel sont signés les
engagements pris pour le compte de la société. La dénomination est composée d‟un seul nom,
ce nom unique doit être suivi du mot: “et Cie”. Grâce à cette mention, les tiers savent qu‟il y a
d‟autres associés responsables. La dénomination sociale est distincte de l‟enseigne.

4- Le capital social
Aucun minimum ou maximum n‟est exigé pour le capital social ; encore moins
n‟existe l‟obligation de libérer immédiatement tout ou partie des apports souscrits car la
responsabilité solidaire et indéfinie est une garantie suffisante pour les créanciers sociaux. Le
capital est divisé en parts sociales non négociables.

PARAGRAPHE 2: LES CARACTERES DE LA SNC


La SNC a 3 caractères principaux:
1) la responsabilité indéfinie des associés ;
2) la responsabilité solidaire des associés;
3) l‟intuitu personae.

A- LA RESPONSABILITE INDEFINIE DES ASSOCIES

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Ceci signifie que les associés sont tenus des dettes de la société au-delà de leurs
apports c‟est- à-dire qu‟ils sont aussi tenus sur leur patrimoine propre. Dès lors, la faillite de
la société entraîne la propre faillite des associés.
Le nouvel associé qui rentre dans la SNC est tenu de tout le passif antérieur et
postérieur à son entrée. L‟associé qui quitte la société est tenu du passif antérieur à sa sortie à
condition qu‟il publie sa sortie et qu‟il s‟assure que son nom ne figure plus dans la raison
sociale. La responsabilité indéfinie ainsi précisée est légale. Les associés ne peuvent l‟écarter
à l‟égard des tiers.

B- LA RESPONSABILITE SOLIDAIRE
Par solidarité, on entend la situation dans laquelle chaque débiteur est tenu à l‟égard du
créancier de la totalité de la dette. En conséquence, le créancier peut réclamer la totalité à
n‟importe quel associé. Mais selon l’article 271 de l‟acte uniforme sur les sociétés et GIE, les
créanciers de la société ne peuvent poursuivre le paiement des dettes sociales contre un
associé que 60 jours au moins après avoir vainement mis en demeure la société par acte
extrajudiciaire. Ce délai peut être prorogé par ordonnance du Tribunal de première instance.

C- L’INTUITU PERSONAE
C‟est une société où on prend en considération les qualités personnelles de l‟associé. Il
en résulte que les parts sociales sont incessibles et la société est en principe dissoute par les
événements affectant la personne d‟un associé (ex : décès, incapacité, interdiction ou faillite
d‟un associé).

PARAGRAPHE 3 : LA GESTION DE LA SNC


Cette étape nous amène à analyser la gérance de la SNC, le pouvoir du gérant et la vie sociale.

A- La Gérance de la SNC
1) Nomination et révocation des gérants
La SNC est gérée par un ou plusieurs gérants.
Comment sont-ils nommés et révoqués?
Seuls les statuts organisent la nomination et la révocation des gérants. S‟agissant de la
nomination du gérant, on rencontre quatre situations :
 Lorsque .les statuts n‟organisent pas la gérance, tous les associés sont réputés
être gérants. Chacun détient les mêmes pouvoirs que s‟il était seul gérant de la
société sauf le droit pour chacun de s‟opposer à toute opération avant qu‟elle ne
soit conclue et porter à la connaissance du tiers.
 Un associé peut être désigné par les statuts: il est gérant associé statutaire. Ce
type de gérant n‟est révocable qu‟à l’unanimité des associés.
 Le gérant peut être désigné en dehors des statuts: c‟est un gérant associé non
statutaire. Sa révocation se fait à la majorité en nombre et en capital des associés.
Mais, le concerné ne prend pas part au vote. Le gérant révoqué sans juste motif
reçoit des dommages et intérêts.
 Le gérant non associé non statutaire- .Pouvoirs des gérants Ces pouvoirs existent
d‟abord à l‟égard des tiers.

2) Le pouvoir des gérants


Dans les rapports avec les tiers, le gérant peut accomplir tous les actes relevant de
l‟administration de la société.

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Ce sont les actes d’administration et de disposition. Mais ces actes doivent entrer
dans l‟objet social. L‟opposition formée par un gérant aux actes d‟un autre gérant est sans
effet à l‟égard des tiers à moins qu‟ils en aient eu connaissance.
Les clauses statutaires limitant les pouvoirs du gérant sont inopposables aux tiers.
Ces pouvoirs existent ensuite dans les rapports entre associés.
Dans ce cas, si les statuts n‟ont pas déterminé les pouvoirs du gérant, il peut faire tous
les actes de gestion dans l‟intérêt de la société.
La clause limitant les pouvoirs du gérant n’est valable qu’entre associés et le gérant doit
la respecter. A défaut, la société est engagée à l‟égard des tiers. Mais le gérant engage sa
responsabilité vis- à -vis des associés.
L‟exercice de ces pouvoirs peut donc engager la responsabilité du gérant. C‟est pourquoi, il
lui est demandé de gérer la société en bon père de famille.
Lorsque le gérant est un mandataire salarié, il engage sa responsabilité dans les termes de
l’article 1382 civ.
En cas de pluralité de gérants ayant commis les fautes, ils sont responsables
solidairement.

B- LA VIE SOCIALE
C‟est le fonctionnement normal de la société. Elle est marquée par la division en exercices
sociaux et la modification des statuts.

1) La division en exercices sociaux


L’exercice social est une période d’un an à la fin de laquelle les comptes de la société
sont arrêtés et les résultats déterminés. Il part de janvier à décembre de l’année courante.
C‟est pendant ce moment que les bénéfices sont distribués selon la répartition prévue aux
statuts. A défaut de clause statutaire, la répartition est faite proportionnellement aux apports.
Toutefois, il ne peut y avoir de distribution de bénéfice lorsque l‟actif social est inférieur au
capital social.

2) Modification des statuts


Au cours de la vie sociale, les statuts peuvent être modifiés. Cette modification n‟a lieu qu‟à
l‟unanimité des associés lors d‟une Assemblée Générale Extraordinaire.
Exemple: révocation du gérant statutaire.

PARAGRAPHE 4: LES DROITS DES ASSOCIES

A- LES PREROGATIVES DES ASSOCIES


La qualité d‟associé donne droit à la participation à la gestion de la société.
Ainsi, les associés décident à l‟unanimité de toutes questions excédant les pouvoirs du gérant.
Mais les statuts peuvent prévoir que certaines décisions seront prises à la majorité. Les
associés doivent être consultés sur la modification des statuts. Ils ont aussi droit à
l‟information. Ils peuvent mettre en œuvre les procédures d‟alerte et d‟expertise.

B-LE PRINCIPE DE L‟INCESSIBILITE DES PARTS SOCIALES


Dans les SNC, le principe est celui de l‟intransmissibilité ou l‟incessibilité des parts
sociales. Mais, il y a des tempéraments. Ainsi, les parts sociales peuvent être cédées avec le
consentement unanime de tous les associés. Toute clause statutaire contraire est réputée non
écrite. A défaut d‟unanimité, la cession ne peut avoir lieu. Mais, les statuts peuvent aménager
une procédure de rachat entre les associés. Dans tous les cas la cession ne sera valable
qu‟après l‟accomplissement de l‟une des trois formalités suivantes :

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-Signification de la cession par acte d‟huissier à la société ;
-Acceptation de la cession par la société dans un acte authentique ;
-Dépôt e l‟original de l‟acte de cession au siège social contre remise par le gérant.

PARAGRAPHE 5: LA DISSOLUTION DE LA SNC

A- LES CAUSES DE DISSOLUTION


La société prend fin par le décès d‟un associé. Il en va de même en cas de l‟arrivée du terme
convenu (durée de la société). Mais les parties peuvent proroger la durée de la société à
l‟unanimité car c‟est une modification statutaire.
Il existe la faillite, la modification de la capacité d‟un associé qui à l‟image du décès tiennent
à l‟intuitu personae. Mais cette fragilité peut être contournée.

B- LES CLAUSES DE CONTINUATION DE LA SOCIETE


La société peut continuer avec les autres associés ou les héritiers. Cette clause doit être
insérée dans les statuts de la société.

SECTION 2: LA SOCIETE EN COMMANDITE SIMPLE (SCS)


C‟est une société qui regroupe deux catégories d‟associés :
 Le ou les commandités qui sont commerçants et sont tenus solidairement
indéfiniment des dettes sociales
 Les commanditaires qui n‟ont pas la qualité de commerçant et qui sont tenus des
dettes sociales qu‟à proportion de leurs apports dans cette société, le statut des
commandités est identique à celui des associés des SNC.

PARAGRAPHE 1: LA CONSTITUTION DE LA SCS


En plus des conditions communes à toutes les sociétés, la SCS doit réunir les conditions
suivantes.
A- LES CONDITIONS RELATIVES AU CONTRAT DE SOCIETE
B-
1) Les parties au contrat
Les associés commandités qui ont la qualité de commerçant doivent avoir la capacité
commerciale.
Alors que les commanditaires qui ne sont pas commerçants n‟ont pas besoin d’être capables
de faire le commerce.
Deux époux peuvent être associés d‟une SCS à condition que l‟un soit commandité et l‟autre
commanditaire ou qu‟ils soient tous les deux commanditaires.

2) La dénomination sociale
Elle ne peut comprendre que le ou les noms de l‟un ou de tous les commandités à
l‟exclusion des commanditaires. Le commanditaire dont le nom figure dans la dénomination
sociale répond indéfiniment et solidairement du passif social.

3) Les apports
*Le commandité peut faire tous les types d‟apports.
L‟apport en industrie est libéré de manière successive, alors que l‟apport en numéraire
et l‟apport en nature doivent être immédiatement libérés. Mais les statuts peuvent prévoir le
contraire. Cette dérogation n‟est valable que pour l‟apport en numéraire.
*Le commanditaire ne peut faire que l‟apport en numéraire ou en nature ,l‟apport en
industrie lui est interdit.

M. SERY 07 47 49 19 17 Page 12
Le montant et la valeur des apports de chaque catégorie d‟associés doivent
nécessairement figurer dans les statuts.

4) La vocation aux bénéfices et aux pertes


L‟acte de société répartit les bénéfices et les pertes. „A défaut, la répartition se fait
proportionnellement aux apports.

C- LES CONDITIONS RELATIVES A LA PUBLICITE


Ce sont les mêmes que celle qui sont accomplies pour la SNC :
*La publication dans un journal d‟annonces légales;
*L‟immatriculation au RCCM. Cette publicité est obligatoire, son défaut entraine la nullité de
la SCS.

PARAGRAPHE 2 : LE FONCTIONNEMENT DE LA SCS

A- LA GESTION DE LA SOCIETE

1) Pouvoirs des associés


 Ce sont le ou les commandités qui assurent la gérance de la société selon les
règles applicables aux gérants des SNC : les règles relatives à la signature sociale
leur sont applicables. Ainsi, un acte correspondant à une activité personnelle du
commandité n‟engage pas la société.
 Quant aux commanditaires, ils ne peuvent accomplir dans la société aucun acte
de gestion, même par procuration lorsqu‟il s‟agit de gestion externe c‟est-à-dire
celle qui les met en relation avec les tiers. Mais ils peuvent accomplir les actes de
gestion interne (avis-conseils, contrôle ...). Le commanditaire qui accomplit des
actes de gestion externe est solidairement et infiniment responsable avec les
commandités des dettes et engagements résultant des actes qu‟il a posés.
Toutefois, le consentement du commanditaire est nécessaire pour les actes excédant les
pouvoirs de gérants et qui peuvent porter atteinte à ses intérêts à lui. Il s‟agit d‟acte grave tel
que la vente d‟un bien de la société.

2) Révocation des gérants


Le commandité est dans la situation d‟un gérant statutaire. Il ne peut être révoqué que
pour justes motifs. S‟il est seul, sa révocation entraîne la dissolution de la société sauf s‟il
existe une clause de continuation.

B- La cession départs sociales

1) Cession entre vifs


En principe, les parts sociales ne peuvent être cédées qu‟avec le consentement de tous
les associés.
Mais les statuts peuvent prévoir:
*Qu‟un associé commandité peut céder une partie de ses parts à un associé commanditaire ou
à un tiers avec le consentement de tous les associés commandités et de la majorité en nombre
et en capital des associés commanditaires ;
*Que les parts des associés commanditaires sont librement cessibles entre associés ;
*Que les parts des associés commanditaire peuvent être cédées à des tiers étrangers à la
société avec le consentement de tous les associés commandités et de la majorité en nombre et
en capital des associés commanditaires.

M. SERY 07 47 49 19 17 Page 13
2) Cession à cause de mort
NB: En cas de décès d‟un commanditaire, la transmission des parts obéit aux mêmes règles
que dans la SNC. Les mineurs héritiers peuvent entrer dans la SCS en qualité d‟associé
commanditaire.

PARAGRAPHE 3 : LA DISSOLUTION DE LA SCS

A-LES CAUSES
 En plus des causes générales, le décès, l‟incapacité, la faillite ou l‟interdiction d‟un
commandité entraîne la dissolution de la société dans les mêmes conditions que
dans les SNC. Sauf clause de continuation prévue par les statuts.
 Par contres le décès, l‟incapacité, la faillite ou l‟interdiction d‟un commanditaire
n‟entraîne pas la dissolution „de la société. En effet, il n‟est pas commerçant.

B-LES EFFETS
Pour la liquidation, le boni est reparti entre tous les associés. Mais pour les pertes, lorsque
l‟actif social a été entièrement utilisé, les commanditaires ne sont plus engagés. Ce qui reste
est supporté par les commandités.

SECTION 3: LA SOCIETE EN PARTICIPATION

Ce qui caractérise la société en participation, c‟est qu‟elle est occulte; son existence ne se
révèle pas aux tiers; elle n „est donc pas sujette aux formalités de publicités prescrites pour
les autres sociétés ni à aucune autre formalité; n „ayant pas de personnalité morale, elle ne
dispose d‟aucun des attributs attachés à la personnalité juridique.

PARAGRAPHE 1: LA CONSTITUTION DE LA SOCIETE EN PARTICIPATION


Le contrat de société se forme librement sans aucune formalité

A. LE CONTRAT DE SOCIETE
En effet aux termes de l’article 855 de l‟acte uniforme relatif au droit des sociétés
commerciales “Les associés conviennent librement de l‟objet, de la durée, des conditions de
fonctionnement, des droits des associés, de la fin de la société en participation sous réserve de
ne pas déroger aux règles impératives communes aux sociétés, exception faite de celles qui
sont relatives à la personnalité morale”.
Cela signifie que l‟écrit est obligatoire; contrairement à la situation antérieure ; autrement
on la qualifierait de société créée de fait.

B. LA CAPACITE REQUISE POUR ETRE ASSOCIE


L‟associé d‟une société en participation n‟a pas la qualité de commerçant du seul fait de sa
participation ; il acquiert la qualité de commerçant lorsqu‟il se livre à des opérations
commerciales; c‟est dans ces cas là qu‟il doit avoir la capacité pour faire des actes de
commerce.

C- LES APPORTS
La société en participation n‟ayant pas la personnalité morale, les apports ne peuvent lui être
transférés. Mais comme il ne peut exister de société sans apports, le régime des apport dans
une société en participation se présente comme suit:

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S’il s’agit d’un apport en nature, chaque associé pourra conserver la propriété de
son apport, il a seulement l‟obligation de le mettre à la disposition „de la société pour la
satisfaction de l‟objet social.
S’il s’agit d’un apport en numéraire, l‟associé va le remettre au gérant qui en
devient alors propriétaire. Mais il est tenu d‟affecter à l'objet social sous peine de poursuite
pour abus de confiance. Par convention, les apports peuvent devenir copropriété des associés.
Enfin s‟agissant d‟une société de personnes, l‟associé qui le désire peut faire un apport en
industrie.

B. LA VOCATION AUX BENEFICES ET ET AUX PERTES

Chaque société doit avoir vocation aux bénéfices et aux pertes. Les clauses léonines sont
Prohibées. Si elle est constituée pour une seule opération, le partage des bénéfices se fera à la
fin de l‟opération, en revanche, ce sera à la fin de chaque exercice si l‟exploitation est de
longue durée. Le partage des bénéfices est réglé librement par la convention des parties. Il en
va de même des pertes.

PARAGRAPHE II: LE FONCTIONNEMENT DE LA SOCIETE EN


PARTICIPATION
Les particularités du fonctionnement de la société en participation tiennent à son caractère
occulte et cela se traduit dans la gestion ainsi que dans la cession des parts sociales.

A. LA GESTION DE LA SOCIETE EN PARTICIPATION


Les règles de gestion n‟interviennent que dans les rapports entre associés. Généralement
un gérant est désigné pour assurer l‟exploitation commerciale ; les autres associés sont
inconnus à l‟égard des tiers en tant qu‟associé.
Celui qui exploite l’affaire le fait en son nom personnel mais le fait dans l’intérêt de
tous en respectant les règles convenues à travers les statuts.
Le statut du gérant est le même que celui du gérant d‟une SNC.
A l‟égard des tiers, l’article 861 de l‟acte uniforme dispose : “ chaque associé contracte
avec les tiers en son nom personnel‟‟ ce qui veut dire que les créanciers n‟ont aucun lien
juridique ni avec la société ni avec les autres associés. Ils n‟ont d‟action en justice que contre
celui avec qui ils ont traité ; c‟est à dire généralement le gérant. Mais si les associés
concouraient à l‟activité es-qualités, ils deviendraient codébiteurs solidaires conformément à
l’article 861 alinéa 2.
Il en va de même de l‟associé qui, par son immixtion dans les affaires, a laissé croire
au cocontractant qu‟il entendait s‟engager à son égard.
NB : Puisque la société n‟a pas la personnalité morale, on ne peut agir en justice en
son nom; de même elle ne peut être assignée devant le tribunal d‟un lieu ou elle se serait
établie car elle n‟a pas de siège social ; de même les associés autres que le gérant ainsi que la
société ne peuvent faire l‟objet d‟une mesure collective d‟apurement du passif.

B. LA CESSION DES PARTS SOCIALES


S‟agissant d‟une société de personne, il ne peut être émis de titre cessibles ou
négociables au profit des associés ; autrement dit la cession des parts n’est pas libre ; elle se
fait avec le consentement des autres associés.

PARAGRAPHE III: LA DISSOLUTION DE LA SOCIETE EN PARTICIPATION

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A. CAUSES DE DISSOLUTION
Ce sont d‟abord les causes de dissolution communes à toutes les sociétés, si aucune
durée n‟a été stipulée, la dissolution est possible par la volonté unilatérale de chacun des
associés à condition que la décision ne soit pas prise de façon impérative et à contre temps
c‟est à dire de mauvaise foi.
La dissolution peut, ensuite, intervenir pour justes motifs, notamment, en cas de
mésintelligence entre les associés.
Enfin s‟agissant d‟une société de personne, le décès l’incapacité, faillite ou
interdiction d’un associé entraînent de plein droit la dissolution de la société sauf clause
contraire des statuts prévoyant la continuation de la société.
B. DE LA LIQUIDATION
On ne peut pas parler de liquidation puisque la société n‟a pas de personnalité morale
et qu‟il n‟y a pas de patrimoine social à repartir.
Il s‟agira donc d’établir les comptes entre les associés. Les bénéfices ou les pertes seront
proportionnels aux apports et chaque associé reprend ses apports en nature.

SECTION 4: LA SOCIETE DE FAIT ET LA SOCIETE CREEE DE FAIT

PARAGRAPHE 1: L’EXISTENCE DE LA SOCIETE DE FAIT ET DE LA SOCIETE


CREEE DE FAIT
L‟étude de l‟ensemble des actes uniformes relatifs au droit des sociétés commerciales
nous amène à distinguer entre la société de fait et la société créée de fait même si le livre 6
n‟est consacré qu‟à la société de fait.

A. L’EXISTENCE DE LA SOCIETE DE FAIT


Une société constituée peut être qualifiée de fait, tout comme peut exister une société de
fait n‟ayant jamais été constituée comme telle.

1. La société constituée qualifiée de fait


Elle se rencontre dans deux hypothèses
- Une des sociétés reconnues par l‟acte uniforme est constituée mais les fondateurs
n„accomplissent pas les procédures légales constitutives. Cette hypothèse renferme donc les
cas d‟annulation de la société. En effet, le défaut de publicité des sociétés en nom collectif (à
ne pas confondre avec le défaut d‟immatriculation) par exemple entraîne leur nullité.
- Une société constituée mais non reconnue par l‟acte uniforme sera qualifiée de fait

2. La société de fait non constituée


C‟est l‟hypothèse, déjà consacrée par la jurisprudence, des personnes qui se comportent
comme des associés sans avoir constitué entre elles une des sociétés prévues par l’acte
uniforme.
Avec cette consécration législative, les juges africains ont, enfin, les armes légales
pour analyser les rapports entre mariés traditionnels et concubins pour savoir s‟il y a eu
société de fait et ainsi permettre aux femmes (et même aux hommes), en cas de répudiation,
de pouvoir jouir du fruit de leur travail par application du régime légal. En effet
antérieurement, il fallait faire la preuve de l‟existence de la société de fait, notamment établir
l‟affectio societatis. Ce qui n‟est pas chose aisée. Cours suprême 23 février 1973, RIO
1972/73 page 76, voir, pour une application récente CAA, 11 février 2000, revue actualités
Juridiques n°30-3 1, août-septembre 2002.

M. SERY 07 47 49 19 17 Page 16
PARAGRAPHE II: L’EXISTENCE DE LA SOCIETE CREEE DE FAIT
Il y a société créée de fait lorsque la société a été constituée sans faire l‟objet d‟un
écrit et qu‟ainsi elle ne peut être immatriculée.
Le défaut d‟écrit n‟est donc pas une cause de nullité de la société comme par le passé.
Il aboutit à un autre type de société réglementé par l‟acte l‟uniforme.

PARAGRAPHE III: LE REGIME JURIDIQUE DE LA SOCIETE DE FAIT ET DE LA


SOCIETE CREEE DE FAIT
Les deux sociétés ont le même régime juridique.

A. LE REGIME DE LA PREUVE

L‟existence de la société de fait ou de la société créée de fait peut être prouvée par tout
moyen. Il en va ainsi lorsque la société n‟a pas fait l‟objet d‟une Constitution.
Les activités exercées vont faciliter cette preuve. C'est sans doute pour cela que la
juridiction compétente pour connaître de l‟existence d‟une société de fait set celle du lieu
principal de son activité.

B. LES REGLES APPLICABLES AU FONCTIONNEMENT


DE LA SOCIETE
Aux termes de l’article 868 de l‟acte uniforme relatif au droit des sociétés
commerciales, “Lorsque l‟existence d‟une société de fait est reconnue par le juge, les règles
de la société en nom collectif sont applicables aux associés”.

CHAPITRE 2: LA SOCIETE A RESPONSABILITE LIMITEE (SARL)

La SARL est une société commerciale dans laquelle les associés ne sont responsables des
dettes sociales qu‟à concurrence du montant de leurs apports. Elle a un caractère hybride
puisque la limitation de la responsabilité aux apports fait penser aux sociétés de capitaux,
tandis que l‟intuitu personae dans ce type de société fait penser aux sociétés de personnes.

SECTION I - LA CONSTITUTION DE LA SARL

PARAGRAPHE 1: LES PARTIES A L’ACTE CREATEUR DE LA SOCIETE


La SARL peut être constituée par un ou plusieurs associés soumis aux conditions
suivantes:

A- LA CONSENTEMENT DES PARTIES


La SARL se forme soit par le contrat que signent les associés soit par la volonté
unilatérale de l‟associé unique.
Le ou les associés donnent leur accord en signant l‟acte constitutif de la société et tous,
doivent à peine de nullité intervenir en personne. En cas de mandat, il faut un pouvoir spécial.
Le contrat est conclu intuitu personae. Mais l‟erreur sur la personne n‟est pas une cause de
nullité du contrat.

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B- LA CAPACITE POUR ETRE ASSOCIE DANS UNE SARL
Les associés n‟ayant pas la qualité de commerçant il n’est pas nécessaire d’avoir la
capacité commerciale. Par conséquent, (un mineur et un majeur incapable peuvent entrer
dans une SARL.). Mais un mineur peut-il entrer dans une SARL dans laquelle, il y a des
apports en nature ? En principe la réponse est négative, mais dans les cas suivants l‟entrée
est admise
*Lorsque l‟évaluation des apports est faite par un commissaire aux apports. Mais cette
intervention n‟est possible que si l‟apport excède 5000000 F:
* Après les 5 ans suivant la constitution ou l‟augmentation du capital.

C- L’ENTREE DE DEUX EPOUX DANS UNE SARL


L‟acte uniforme n‟interdit pas les sociétés entre époux que lorsque leur responsabilité
est indéfinie et solidaire. Dans ces conditions la SARL entre époux est admise car la
responsabilité limitée empêche une atteinte aux règ1esdu régime matrimonial.

PARAGRAPHE 2 : DENOMINATION ET OBJET SOCIAL


A- L’OBJET SOCIAL
La SARL peut être constituée pour une activité quelconque (commerciale, industrielle,
agricole...). Et quelque soit l‟objet civil ou commercial, la société est commerciale par la
forme. Toutefois, ne peuvent être constituées sous forme de SARL les sociétés d‟assurance,
de capitalisation et d‟épargne.

B- LA DENOMINATION
„La SARL est désignée par une dénomination sociale immédiatement suivie ou précédée en
caractères lisibles des mots Société à Responsabilité Limitée ou du sigle S.A.R.L.

PARAGRAPHE 3 : LES APPORTS ET LE CAPITAL SOCIAL


La responsabilité des associés étant limitée au montant des apports, l‟apport en
industrie n‟est pas admis dans la SARL. De plus, les apports devant être libérés au moment de
la constitution de la société, il serait impossible de libérer en ce moment cet apport puisqu‟il a
un caractère successif.
Seuls sont admis les apports en nature et en numéraire. Mais la SARL ne peut
être définitivement constituée qu’après que toutes les parts aient été reparties entre les
associés et intégralement libérées. Ces fonds libérés sont déposés dans me banque contre
récépissé ou chez un notaire,
Cependant, la libération et le dépôt des fonds doivent être constatés par un acte
notarié. L’acte uniforme a fixé un capital minimum qui est de 1.000.000 F. Ce capital est
divisé en parts sociales dont la valeur nominale ne peut être inférieure à 5000F.

SECTION 2: LE FONCTIONNEMENT DE LA SARL


Durant son fonctionnement, la SARL est administrée suivant les dispositions légales et
possède une vie sociale qui lui est propre.

PARAGRAPHE 1 : L’ADMINISTRATION DE LA SARL


L‟administration de la SARL se fait par un gérant à qui certains pouvoirs sont
reconnus.

A- LE STATUT DU GERANT
1) Nomination et durée

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Le gérant peut être désigné à l‟unanimité des associés dans les statuts de la société. Il
est alors gérant statutaire. C‟est le nom qu‟on donne à tout gérant désigné dans les statuts.
Lorsque la désignation du gérant n‟est pas statutaire, il doit être désigné par les associés
représentant plus de la moitié du capital sauf si les statuts ont prévu une majorité supérieure.
Faute de majorité à la première convocation, il y aura une seconde convocation oùle vote se
fera à la majorité relative quelle que soit la proportion du capital représenté sauf clause
statuaire contraire. Le gérant est nommé pour quatre (4) ans dans le silence des statuts son
mandat est renouvelable.

2) Révocation
Le gérant ne peut être révoqué que pour justes motifs, soit en justice soit en
Assemblée. Devant la justice tout associé peut agir.
En assemblée, il faut la décision des associés représentant plus de la moitié des parts
sociales.

C- LES POUVOIRS DES GERANTS

1) La détermination des pouvoirs


 A l‟égard des tiers, le gérant est le représentant de la société. Mais la société n‟est pas
engagée si elle montre que le tiers est de mauvaise foi. Cependant, 1a seule
publication des statuts ne peut servir de preuve;
 à l‟égard des associés, le gérant peut accomplir tous les actes conformes à l‟objet
social.

2) La limitation des pouvoirs
Les clauses limitatives de pouvoirs du gérant sont valables à l‟égard des associés, mais
sans effet à l‟égard des tiers.

3) La responsabilité du gérant
Le gérant n‟engage pas sa responsabilité pour les actes sociaux sauf s‟il commet des
fautes.

PARAGRAPHE 2: LA VIE SCIALE


A- LES DROITS DES ASSOCIES
Les associés ont :
 un droit d‟information sur la marche de la société ;
 un droit au bénéfice après prélèvement du 1/10eme au moins des bénéfices pour
constituer une réserve légale;
 le pouvoir de décider soit en Assemblée Générale ordinaire à la majorité simple soit en
Assemblée Générale Extraordinaire pour l‟augmentation des obligations des associés,
modification des statuts, et par associés représentant au moins 3/4 du capital social.

B- LE CONTROLE DE LA SOCIETE
Il faut noter que la nomination d‟un commissaire aux comptes est obligatoire lorsque la SARL
a un capital de 10 000 000 F ou emploie plus de 50 travailleurs.

C- LA CESSION DES PARTS

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Elle est libre entre associés. Mais la cession aux tiers exige le consentement de la majorité des
associés non cédant représentant les 3/4 au moins du capital social. Elle doit être signifiée
par acte d‟huissier à la société.

D-LA TRANSMISSION DES PARTS


En cas de décès, les parts de l‟associé sont librement transmissibles aux héritiers. Les
clauses d‟agrément prévues par les associés survivant sont valables.

SECTION 3 : LA DISSOLUTION DE LA SARL


PARAGRAPHE 1: LES CAUSES
En plus des causes communes, la SARL est dissoute, lorsque le capital social est réduit
au- dessous d‟un million. Dans ce cas, la dissolution n‟est prononcée qu‟après mise en
demeure d‟avoir à régulariser la situation demeurée infructueuse.

PARAGRAPHE 2 : LES EFFETS


Le partage se fait proportionnellement aux apports sauf clause statutaire contrai non
léonine. En cas de pertes, la responsabilité des associés est limitée leurs apports. Dans le cas
d‟une société unipersonnelle, il n‟y aura pas liquidation de la société mais transmission
universelle de son patrimoine à l‟associé unique après apurement des dettes.

CHAPITRE 3 : LA SOCIETE ANONYME

La société anonyme se définit comme une société commerciale dans laquelle les associés
appelés actionnaires ne sont responsables qu‟à concurrence de leurs apports et dont les
droits d‟associés sont représentés par des actions. C‟est d‟ailleurs pour cela qu‟ils sont
qualifiés d‟actionnaires. Les contractants peuvent s‟unir aussi dans une perspective non pas en
considération de leur personne qu‟ils vont alors ignorer le plus souvent mais en considération
des capitaux qu‟ils apportent et c‟est pourquoi on appelle ces sociétés, des sociétés de
capitaux.
Dans les rapports des associés entre eux, se constitue du moins en principe non plus entre des
personnes désignées mais entre toutes les personnes qui apportent des capitaux pour
constituer cette société, le plus souvent, on procédera même ^par voie de souscription
publique, d‟appel au public. C‟est une société ouverte.
La part sociale attribuée à chacun des associés en échange de son déport est alors représenté
par un certain nombre d‟action et c‟est pourquoi on nomme également la société de capitaux,
société par action.
En résumé, la société de capitaux se distingue par les caractéristiques suivantes :
- D‟une part la société se forme entre des associés et quel que soient les changements
qui peuvent survenir au niveau de ces personnes.
-D‟autres part, ces associés ne sont tenu des dettes sociales que sur leurs apports .Le type de
société de capitaux à l‟état pur c‟est la société Anonyme (SA).
Il s‟agit de société dont les actionnaires ne sont responsables des dettes sociales que dans
les limites de leurs apports .Dans ce type de sociétés, les droits sociaux des actionnaires sont
appelés actions qui sont des titres librement cessibles et négociables.
Il faut préciser que le titre du cours se justifie par la diversité de modalités de la Société
Anonyme. En dehors de la division de plus en plus affirmée entre A cotée en Bourse et SA
non cotée en Bourse, le SA se différencie quant a son mode de formation entre (SA sans

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appel public a l‟épargne et SA avec appel au public à l‟épargne) et quant au nombre
d‟actionnaire (SA pluripersonnelle et SA unipersonnelle).
Mais quelque soit leurs modalités, les Sociétés Anonymes gardent un fond commun de
règle s‟articulant autour de leur : Constitution(I), fonctionnement (II), les Assemblées des
Actionnaires (III), la Vie Sociale (IV), et la Dissolution(V).

SECTION I : LA CONSTITUTIONDE LA SA

PARAGRAPHE 1 : LES CONDITIONS DE FOND

A –L‟EXISTENCCE D‟ACTIONNAIRES
Pour créer la SA, il faut des membres appelés actionnaires qui ne sont pas des
commerçants .Il faut au moins un actionnaire

B –LA NECESSITE D‟UNE DESIGNATION


La SA est désignée par une dénomination sociale suivie ou précédée des mots <<Société
Anonyme>>ou <<SA>>
D- le capital social
Il faut un minimum de 10 millions divisé en action de valeur nominale de10 000 FCFA .le
capital doit être totalement souscrit
Les apports en numéraires peuvent être libérés d‟un quart au moins de leur valeur. Tandis
que les apports en nature doivent être intégralement libérés.

Paragraphe 2 : les conditions de forme


Il faut essentiellement une déclaration notariée. Une Assemblée Générale et
l‟accomplissement de formalité de publicités (enregistrement, déclaration de conformité,
insertion dans un journal d‟annonces légales).

SECTION II : LE FONCTIONNEMENT DE LA SA
La SA peut fonctionner avec un conseil d‟administration ou un administrateur général.

PARAGRAPHE 1: SOCIETE ANONYME AVEC CONSEIL


D‟ADMINISTRATION

Le conseil d‟administration est composé d‟administrateur dont le mandant varie de 2 à


6ans. Le conseil d‟administration est l‟organe d‟administration de la Société. La Direction
est assurée par un Président Directeur Général qui est nécessairement une personne
physique nommée par le Conseil d‟administration et un Directeur Général tout aussi
personne physique .Le PDG et le DG sont révocables ad-nutum.

PARAGRAPHE : SOCIETE ANONYME AVEC ADMINITRATEUR UNIQUE


Sa désignation est facultative dans les SA de moins de 3 actionnaires .Le mandat du
premier administrateur ne peut dépasser2 ans. Pour les autres administrateurs, le mandat
peut aller jusqu'à 6 ans
L‟administrateur Général Unique a tous les pouvoirs pour agir au nom de la société. Mais
ce pouvoir est limité à l‟objet social. Cependant, cette limitation n‟est pas opposable au tiers
de bonne foi.

SECTION III : LES ASSEMBLEES GENERALES

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Ce sont les lieux de prise de décisions. C‟est l‟organe suprême de la SA .Dès sa
convocation, tout actionnaire peut participer à 3 types d‟AG.

PARAGRAPHE1 : L‟ASSEMBLEE GENERALE ORDINAIRE


Elle se réunit au moins une fois l‟an pour :

-approuver les comptes de la société,


-affecter les résultats
-nommer des administrateurs et des commissaires aux comptes

PARAGRAPHE 2 : L‟ASSEMBLEE GENERALE EXTRAORDINAIRE

Pour qu‟elle se tienne, il faut que les actionnaires présents possèdent au moins la moitié
des actions sur la première convocation et le quart à la deuxième ou troisième convocation.
Elle statue sur :
-les modifications statutaires
-l‟augmentation ou la réduction du capital
-la fusion
Les décisions sont prises à la majorité des 2/3 des voix exprimées sauf en cas de transfert
dfaut l‟unanimité.

PARAGRAPHE 3 :L‟ASSEMBLEE SPECIALE

C‟est la réunion des associés ayant une catégorie déterminée d‟action (ex : acte sans droit
de vote).
Pour le quorum à la première convocation, il faut la moitié des actions et sur la seconde et
la troisième le quart.
Elle statue sur les décisions modifiant leurs drots.les décisions sont prises à la majorité 2/3
des voix exprimées.

SECTION III : LA VIE SOCIALE

Durant la vie sociale, les actionnaires procèdent à :

-la réparation des bénéfices


-la dotation nécessaire des réserves légales (1/10eme jusqu‟à constitution de 1/5du capital)
-la constitution des réserves statutaires et libres,
-la distribution de dividendes

SECTION IV : LA DISSOLUTION DE LA SA

PARAGRAPHE 1 : les causes de la dissolution


A côté des causes communes de dissolution à toutes les sociétés, la SA sera dissoute par
décision des associés prise au cours d‟une A.G.E.De même si du fait des pertes, les capitaux
propres de la société deviennent inférieurs à la moitié du capital social, la société peut être
dissoute si la régularisation n‟intervient pas au plus tard à la clôture du 2eme exercice
suivant le constat des pertes.

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PARAGRAPHE 2 : LES EFFETS DE LA DISSOLUTION

Il ya liquidation de la société si elle est pluripersonnelle .Si l‟actif social est supérieur au
passif, Le boni de liquidation est réparti entre les actionnaires proportionnellement au
nombre d‟action qu‟ils détiennent sauf clause contraire se statu.
En cas de perte, la responsabilité des actionnaires est limitée au montant de leurs apports.
Dans le cas d‟une société unipersonnelle, il n‟ya pas de liquidation mais transmission
universelle de son patrimoine a l‟actionnaire unique après purge des oppositions des
créanciers de la société.

DEUXIEME PARTIE :
DROIT COMMERCIAL

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DEUXIEME PARTIE : DROIT COMMERCIAL
I- DEFINITION DU DROIT COMMERCIAL
Qu’est-ce que le droit commercial ? Le droit commercial peut se définir comme l‟ensemble
des règles juridiques régissant les actes de commerce, les commerçants et les sociétés
commerciales ainsi les opérations juridiques qu‟ils effectuent.
Quelles sont les sources de ce droit commercial tel que défini ?

II- LES SOURCES DU DROIT COMMERCIAL


Depuis le 1er Janvier 1998, un nouveau droit commercial est applicable en Côte d‟Ivoire ; en
effet, en date du 17 Octobre 1993, les Etats africains de la zone francs ont signé un traité
créant une organisation pour l‟harmonisation en Afrique du droit des affaires dite OHADA.
Ce traité ratifié par notre pays par décret N°95-674 du 7 Septembre 1995 est entré
en vigueur depuis le 18 Septembre 1995 (J .O de l‟OHADA du 1er Novembre 1997 ; J.O
N°52 du 19 Décembre 1997 de la république de Côte d‟Ivoire).
Cette intégration juridique va se réaliser essentiellement en droit affaire par l‟adoption de
plusieurs textes qualifiés : „‟d‟ACTES UNIFORMES „‟.Parmi ces actes, certains sont
applicables depuis le 1er Janvier 1998 et constituent le droit commercial nouveau applicable.

Mais ces actes uniformes n‟ont pas abrogé toutes les dispositions antérieures applicables ; en
effet leur champ d‟application, ils précisent que les commerçants et les sociétés commerciales
de même que les groupements d‟intérêt économiques demeurent soumis aux lois non
contraires applicables dans l‟Etat partie au traité.

A- LES ACTES UNIFORMES


Cette terminologie désigne les actes pris pour l‟adoption des règles communes applicables
dans Etats parties.
Comme actes actuellement applicables nous avons :
L’acte uniforme portant droit commercial général publié au J .O de l‟OHADA du 1er
Octobre 1997 et au J.O N°53 bis du 22 Décembre 1997 de la République de Côte d‟Ivoire.
L’acte uniforme relatif au droit des sociétés commerciales et du groupement d’intérêt
économique publié au J.O de l‟OHADA du 1er Octobre 1997 e au J.O N°53 bis du 22
Décembre 1997 de la République de Côte d‟Ivoire.
L’acte uniforme portant sur l’organisation des sûretés publié au J.O de l‟OHADA du 1ER
Octobre 1997 et au J.O N°53 ter du 22 Décembre 1997 de la République de Côte d‟Ivoire.

L‟acte uniforme portant sur le droit commercial général qui se présente comme le droit
commun en matière commerciale et celui relatif aux sociétés commerciales et au groupement
d‟intérêt économique constituent, aujourd‟hui, la source principale de notre droit commercial.
Les autres sources sont constituées par les lois antérieures non contraires. Ce qui n‟exclut pas
les sources traditionnelles non légales.

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B-LES AUTRES SOURCES
Il s‟agit du droit civil, des usages, de la jurisprudence et de la doctrine.

1-le droit civil


Dans notre conception du droit, le droit civil constitue le droit commun qui régit les relations
du droit privé, c‟est lui qui édicte les principes généraux qui président aux relations entre les
individus qui déterminent le statut juridique des personnes.
Ce faisant, le droit commercial apparait comme un droit d‟exception. C‟est-à-dire un
ensemble de règles particulières établir pour une certaine classe de personnes, les
commerçants et une certaine catégorie d‟actes, les actes de commerces.

2-LES USAGES
La pratique commerciale a fait naître certaines règles que le législateur n‟a pas érigées en
règles légales mais qui n‟en sont pas moins obligatoires. Il s‟agit des usages. Les usages
tiennent une place importante parmi les sources de droit commercial. Ils interviennent pour
pallier les insuffisances des dispositions réglementaires. La loi elle-même renvoi aux
usages :Les usages naissent généralement de pratiques courantes liées à la vie des
commerçants et qui paraissent, un jour, si nécessaires qu‟ils prennent la valeur d‟une règle de
droit. Il faut distinguer entre les usages de fait ou encore usages conventionnels et les usages
de droit ou encore coutume. L’usage conventionnel se présente, à l‟origine, comme une
pratique restreinte, limitée à un petit nombre de commerçants qui se conforment toujours à la
même manière d‟agir lorsque les circonstances sont identiques. Puis par imitation, les mêmes
actes juridiques ou les mêmes actes matériels vont se généraliser pour conférer à ces usages
un caractère collectif.sa preuve doit être faite par celui qui l‟invoque et elle peut se faire par
tout moyen. L’usage conventionnel a la valeur d’une règle supplétive, il tire sa force de
l‟autonomie de la volonté. L’usage de droit ou encore coutume se forme de façon identique
à l‟usage conventionnel ; mais il n‟est pas admis par interprétation de la volonté des parties ; li
s‟impose par lui-même comme une norme objective ; cependant les parties peuvent y déroger
par convention ; comme l‟usage conventionnel, l‟usage de droit a été consacré par l‟acte
uniforme portant sur le droit commercial général.

3-La jurisprudence
En vertu de la séparation des pouvoirs, la jurisprudence ne devrait pas être considérée comme
une source du droit. Et pourtant comme en droit civil la jurisprudence joue un rôle important.
En effet, chargés d‟appliquer les lois à l‟occasion des litiges dont ils sont saisis, les tribunaux
interprètent les lois et règlements. Ils les adaptent aux mutations économiques et si nécessaire
ils les complètent. La jurisprudence peut être définie comme l‟ensemble des décisions rendues
par les cours et tribunaux sur une question de droit.

4-La doctrine
Comme la jurisprudence, la doctrine ne devrait pas être considérée comme une source du droit
commercial car elle n‟a pas de force obligatoire. La doctrine est constituée par l‟opinion des
auteurs qui cherchent à se faire entendre par les tribunaux et à influencer le législateur en
raison de la qualité du raisonnement et de la pertinence des propositions. On observe que

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chaque année de multiples journées ou colloques sont consacrés aux questions d‟actualité les
plus difficiles. Les résultats de ces colloques ou journées généralement publiés sont une
source documentaire pratiquement utile. Ils peuvent aider le juge dans l‟interprétation des
textes ou influencer le législateur dans son œuvre créatrice : C‟est en cela que la doctrine est
considérée comme une source du droit.
Le droit commercial que l‟on vient de définir et dont les sources viennent d‟être données
s‟appliquent dans deux circonstances particulières. Il s‟applique d‟abord lorsque le commerce
est exercé par des individus et ensuite lorsque l‟activité commerciale est exercée par un
groupement. Ce qui nous permet de voir dans une première partie le statut du commerçant et
de l‟entreprenant (PARTIE I) et dans une seconde partie les sociétés commerciales.

PREMIERE PARTIE: LES COMMERCANTS ET


L’ENTREPRENANT
Plusieurs personnes se livrent à l‟activité commerciale mais on ne peut dès le premier abord le
qualifier de commerçants. Car au terme de l’article 2 de l’acte uniforme :<<est
commerçant celui qui fait de l’accomplissement d’actes de commerce par nature sa
profession. >> Quels sont les actes qui déterminent la qualité de commerçant ?
La réponse à cette interrogation est fournie, en partie, par l‟acte uniforme qui fixe également
les conditions d‟accès à la profession commerciales ; profession qui fait naître des obligations
à la charge de ceux qui l‟exercent.
Désormais, il faut prendre en compte l‟entreprenant qui au terme de l‟article 30 de l‟acte
uniforme portant sur le droit commercial général adopté le 15 Décembre 2010 à
Lomé « L‟entreprenant est un entreprenant individuel, personne physique qui, sur simple
déclaration prévue dans le présent acte uniforme, exerce une activité professionnelle civile,
commerciale, artisanale ou agricole .»

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TITRE1 : CONDITIONS POUR AVOIR LA QUALITE DE COMMERCANT
La classification des actes de commerce
L‟accomplissement d‟acte de commerce à titre de profession habituelle et indépendante.

LES ACTES DE
CHAPITRE 1 : COMMERCE

Les actes de commerce sont énumérés pas les articles 3 et 4 de l‟acte uniforme.
Parmi ceux-ci, certains sont commerciaux par eux-mêmes, en raison de leur objet : on les
qualifie d’actes de commerce par nature ; d‟autres, par contre sont commerciaux en raison
de leur seule forme ; on les appelle aussi actes de commerces objectifs.
Une 3ème catégorie d‟actes des commerce est constituée par tous ceux qui sont accomplis par
un commerçant dans l‟exercice de son commerce et qu‟on appelle les actes de commerce par
accessoires.
Les actes qui sont commerciaux pour l‟une des parties et civil pour l‟autre et qu‟on appelle
des actes mixtes.

Section 1 : Définition de l’acte de commerce


L‟acte uniforme n‟a pas défini l‟acte de commerce. Il a procédé à une énumération des actes
au travers des dispositions de ses articles 3 et 4 AU.
Toutefois, la doctrine définit l’acte de commerce comme un acte qui réalise une entremise
dans la circulation des richesses, effectué avec l’intention de réaliser un profit
pécuniaire. La doctrine prend donc en compte trois critères pour définir l‟acte de commerce à
savoir les critères de la circulation, de la spéculation et celui d‟entreprise.

Section 2 : La classification des actes de commerce


L‟étude des actes de commerce va se faire à travers une catégorisation de ceux-ci. Ainsi,
On a les actes de commerce par nature, les actes de commerce par la forme, les actes de
commerce par accessoire et les actes mixtes.

Paragraphe 1/ Les actes de commerce par nature


Alors que l‟acte uniforme avant sa modification n‟avait donné aucune définition de l‟acte de
commerce par nature, celui adopté le 15 Décembre à LOME (TOGO) tente de définir l‟acte
de commerce par nature à travers son article 3. Cet article définit l’acte de commerce par
nature comme celui par lequel une personne s’entremet dans la circulation des biens
qu’elle produit ou achète ou par lequel elle fournit des prestations de service avec
l’intention d’en tirer profit. L‟article énumère un certain d‟actes considérés comme des
actes de commerce par nature.
Ce sont les actes de commerce isolés et les actes de commerce accomplis en raison d‟une
entreprise.

A/LES ACTES DE COMMERCE ISOLES

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1-L’achat de biens meubles ou immeubles en vue de la revente
C‟est l‟activité commerciale par excellence pour que cette opération d‟achat et de vente ait un
caractère commercial, certaines conditions doivent être remplies :
Il faut qu’il y ait achat préalable du bien à vendre ; sinon, il n‟y a pas acte de commerce ;
ainsi en est-il des exploitations agricoles.
Les exploitations agricoles sont exclues du domaine commercial car l‟agriculteur vend les
produits du sol, sans doute certains agriculteurs transforment les produits de leur exploitation,
par exemple en huile, en farine etc.… ; mais la jurisprudence maintient le caractère civil à ce
type d‟exploitations agricoles ; les actes qui y sont effectués demeurent, par conséquent des
actes civils.
Toutefois lorsqu‟un agriculteur achète les produits des autres pour les transformer et les
revendre dans une proportion plus importante que sa propre production, il accomplit des actes
de commerce ; de même, lorsqu‟il loue aux autres ses machines, il accomplit des actes de
commerce.
Aux exploitations agricoles, on assimile les exploitations de pèches et d‟élevage ;
Certes, dans bien des cas, certains de ces agriculteurs achètent des plantes ou des animaux en
vue de les revendre rapidement. Mais il suffit que les choses achetées aient séjourné dans la
terre ou sur la terre et aient tiré profit de la force de la nature pour que les actes accomplis
demeurent des actes civils.
Toutefois en matière d’élevage, l’activité devient commerciale dans la mesure où les
animaux sont engraissés exclusivement ou en majeure partie avec des produits achetés
en dehors de l’exploitation.
Enfin, faute d‟achat préalable, l‟auteur d‟une œuvre littéraire ou artistique ne fait acte de
commerce s‟il cède son œuvre ; il en est de même de l‟inventeur d‟une œuvre brevetée.
En revanche l‟éditeur ou l‟exploitant d‟un brevet qui utilise les œuvres d‟autrui dans un but
lucratif fait un acte de commerce car li spécule sur le travail d‟autrui.
Il faut qu’il y ait une intention de revente de la part de l’acheteur ;
Il faut et il suffit que cette intention ait existée au moment de l‟achat peu importe que par la
suite le bien n‟ait pas été vendu.
Si l‟achat n‟a pas été fait dans l„intention d‟une revente, il constitue un acte civil. Ex : celui
achète un bien pour sa consommation personnelle.
Il faut que l’intention de revente traduise de la part de ; l’acheteur, la recherche d’un
profit ; peu importe qu‟il y ait eu perte à la suite de la revente.
Ainsi l‟association, les syndicats, les coopératives qui achètent et revendent à leurs membres
sans intention de profit ne font pas des actes de commerce. En outre acheter pour donner n‟est
pas un acte de commerce.

2- Les opérations de banque, de bourse, de change, de courtage,


D’assurance et de transit
a- Les opérations de banque et de change
Il s‟agit d‟opérations sur l‟argent et le crédit qui sont toujours commerciales à condition
qu‟elles soient faites professionnellement et avec les capitaux d‟autrui ; elles se rattachent
donc à la profession de banquier. Elles concernent la réception des fonds du public, les
opérations de crédit, la gestion des paiements et la mise à disposition de fonds au public.

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Quant aux opérations de change, elles consistent, moyennant rémunération, à échanger la
monnaie d‟un Etat contre celle d‟un autre Etat.

b- Les opérations de courtage


Le courtier est un professionnel qui met en rapport des personnes en vue de faciliter ou
faire aboutir la conclusion de conventions entre ces personnes article 208 de l‟acte
uniforme portant Sur droit commercial général . Le courtier n‟étant pas partie à l‟acte,
n‟en supporte pas les effets.
La profession de courtier est, par elle-même une profession commerciale c‟est pourquoi
tous les actes qu‟il accomplit sont commerciaux.

c- Les opérations de bourses


Ce sont des transactions qui sont effectuées sur un marché public spécialisé dans les
opérations d‟achats et de vente de valeur mobilières ; lesquelles sont des titres
représentants des droits d‟associés et de prêteurs à moyen ou long terme. Ces opérations
sont commerciales et réalisées professionnellement par les agents de change et par les
banques qui ont la qualité de commerçants étant professionnels du commerce de l‟argent.
Pour la jurisprudence, les opérations de bourse ne constituent pas nécessairement pour le
donneur d‟ordre des actes de commerce. Mais elles peuvent revêtir ce caractère en cas
d‟achats et de ventes réitérés d‟effet publics, non pas à titre de placements de fonds mais
à titre de spéculation.

d- Les opérations d’assurances


Les opérations d‟assurances, de façon générale, ont le caractère d‟acte de commerce à
l‟exclusion des assurances mutuelles. Ce sont des opérations qui consistent à couvrir
contre les risques.

e- Les opérations de transit


Ce sont celles effectuées par les commissionnaires en douane ou transitaire, chargés
d‟accomplir pour le compte du client toutes les formalités d‟entrée et d e sortie des
marchandises quant à l‟application des règles douanières.

3- Les opérations de location de meubles


La location de meuble comme les chaises, les bâches, les assiettes, les voitures constituent un
acte de commerce lorsqu‟elle est faite à titre professionnel. Une opération isolée constitue
donc un acte civil.

4- Les opérations de manufacture, de transport et de télécommunication

a- Les opérations de manufacture


Il s‟agit non seulement de toutes les opérations de fabrication, de transformation, de produits
réalisées à partir de matières premières achetées dans les usines, les fabriques, les ateliers,
etc.… et destinés à la vente, mais également de toutes celles qui consistent à fournir les
prestations de services à autrui en travaillant les matières premières ou les produits qu‟il a

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fournis ex : Des opérations de teinturerie. Désormais ces actes sont commerciaux pourvu qu‟il
y ait une répétition de ceux-ci puisque l‟acte uniforme utilise le pluriel.

b- Les opérations de transport


Les opérations de transport peuvent se présenter sous diverses formes. Il peut s‟agir du
transport de personnes ou de marchandises et ce transport peut être réalisé par voies terrestre,
aérienne ou maritime. Quelque soit la nature du bien transporté et le moyen de transport
utilisé, les opérations de transport sont toujours commerciales. Ainsi le particulier qui utilise
son véhicule personnel pour faire du transport Wôrô-Wôrô, accomplit des actes de commerce.

c- Les opérations de télécommunication


Il s‟agit de tous les actes liés aux moyens modernes de communication que sont le
téléphone, le fax, la téléphonie cellulaire etc….

5- Les opérations des intermédiaires

a- Les opérations des intermédiaires de commerce


Sont intermédiaires de commerce, les commissionnaires, les courtiers et les agents
commerciaux<< l‟intermédiaire de commerce est un commerçant …>> article 170 AU
Le commissionnaire, en matière de vente ou d‟achat, est celui qui se charge d‟opérer en son
propre nom, mais pour le compte du commettent, la vente ou l‟achat de marchandises
moyennant une commission article 192 AU DCG
Quant au courtier, c‟est celui qui fait habituellement profession de mettre en rapport les
personnes en vue de faciliter, ou de faire aboutir, la conclusion de convention, opérations ou
transactions entre ces personnes article 208 AU DCG.
Enfin l‟agent commercial est un mandataire qui, à titre de profession indépendante, est chargé
de façon permanente de négocier, et éventuellement, de conclure des contrats de vente,
d‟achat, de location ou de prestations de services, au nom et pour le compte de producteurs,
d‟industriels, de commerçants, ou d‟autres agents commerciaux, sans être lié envers eux par
un contrat de travail article 216 AUDCG
Cependant lorsque l‟acte uniforme fait état des opérations telles que courtages, agences (au
pluriel),on peut dire que entrent dans cette catégorie, les opérations effectuées par les agences
de voyage, les agences matrimoniales etc.…

b- Les opérations des autres intermédiaires


Ces autres intermédiaires ne sont pas nécessairement de commerçants ; mais les actes qu‟ils
accomplissent ont un caractère commercial. Il s‟agit des opérations d‟intermédiaires pour
l‟achat , la souscription, la vente ou la location d‟immeubles, de fonds de commerce,
d‟actions ou de parts de société commerciale ou immobilière .En matière, il s‟agit des actes
accomplis par les personnes qui se chargent professionnellement de gérer les affaires d‟autrui,
d‟administrer les biens, notamment les agences immobilières, les prestions de services et les
cabinets d‟affaires.

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c- Les actes effectués par les sociétés commerciales
Sont réputés commerciaux des actes effectués pat les sociétés commerciales par la forme que
sont les sociétés à responsabilité limitée ; les sociétés anonymes, les sociétés en nom collectif
et les sociétés en commandite simple.
Il est ainsi également des sociétés qui sont commerciales qu‟en raison de leur objet.

B-LES ACTES DE COMMERCE EN RAISON D’UNE ENTREPRISE

1- Les industries extractives


L‟acte uniforme, lui considère que les industries extractives ont un caractère commercial dès
lors que l‟exploitation est faite industriellement c‟es-à-dire dans des ateliers ou les usines
avec usage de machines ; ce qui traduit bien l‟idée de l‟entreprise et exclut les exploitations
artisanales ou villageoises. exemple : les orpailleurs
L‟exploitation des mines, carrières et de tout gisement de ressources naturelles n‟a le
caractère commercial qu‟effectuée dans la cadre d‟une entreprise.

2- Les entreprises culturelles


Elles sont représentées par les entreprises de spectacles publics et par et par les entreprises
d‟édition.

a- Les entreprises de spectacles publics


Il s„agit des spectacles publics que sont le théâtre, le cinéma, la prestation musicales etc.…
Mais pour qu‟ils soient commerciaux, il faut que :
- Les spectacles soient donnés habituellement ;
- Les soient publics ;
-Les spectacles soient donnés dans un but de spéculation c'est-à-dire dans le but de réaliser un
bénéfice.
C‟est pourquoi les associations qui organisent des spectacles publics dans le but éducatif ou
de divertissement n‟accomplissent pas de actes de commerce.

b_ Les entreprises d’édition


Le code de commerce n‟avait pas prévu les entreprises d‟édition ; mais la jurisprudence avait
admis que les entreprises d‟édition sont des entreprises commerciales car elles sont des
intermédiaires intéressés dans la circulation des œuvres intellectuelles.

PARAGRAPHE 2 : LES ACTES DE COMMERCE OBJECTIFS OU PAR LA FORME


Ils ont toujours le caractère commercial quels que soient l‟objet et le but de l‟acte ;
Qu‟il soit fait professionnellement par un commerçant ou à titre isolé par un nom
commerçant. Il s‟agit :
De la lettre de change ou traite, du billet à ordre, du warrant
La lettre de change est un effet de commerce par lequel une personne appelée tireur donne
l‟ordre à une autre appelée tiré de payer une certaine somme d‟argent à une troisième
personne appelée bénéficiaire ou encore au porteur

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de la lettre de change.
Le billet à ordre est un titre par lequel une personne appelée souscripteur s‟engage à payer
une somme déterminée à une date déterminée à un bénéficiaire ou à l‟ordre de celui-ci.
Quant au warrant, il est un billet à ordre garanti par un nantissement Toute personne qui
signe une lettre de change, un billet à ordre ou un warrant fait un acte de commerce et est
tenue dans les conditions du droit commercial.
Toutes fois, le fait de signer habituellement des effets pour honorer des engagements ne
saurait conférer la qualité de commerçant puisque non constitutif d‟une profession

PARAGRAPHE 3 : LES ACTES DE COMMERCE PAR ACCESSOIRE


Ce sont des actes de nature civile qui deviennent actes de commerce parce qu‟accomplis par
un commerçant par un commerçant dans l‟exercice de sa profession ; Ainsi l‟achat d‟un
véhicule par un commerçant pour son usage personnel est un acte civil.
Mais si l‟achat est effectué pour les besoins du commerce, il devient un acte de commerce.
Cette théorie de l‟accessoire concerne aussi les actes civils, ainsi des actes normalement
commerciaux deviennent civils dès lors qu‟ils sont l‟accessoire d‟une activité principale de
nature civile, il en est ainsi du directeur d‟établissement d‟enseignement qui, tout en
dispensant des cours, achète pour les revendre, aux élèves, des fournitures scolaires, Il
accomplit des actes civils par accessoire.

A- LES CONDITIONS DE LA COMMERCIALITE PAR ACCESSOIRE


Elles sont au nombre de trois(3)
Tous les actes accomplis par un commerçant sont présumés effectués pour les besoins de son
commerce et sont donc commerciaux.
. L’auteur de l’acte soit commerçant c'est-à-dire qu‟il doit accomplir des actes de commerce
à titre de profession.
. S’agissant d’une obligation contractuelle, celle-ci doit être née d‟un contrat conclu pour
les besoins du commerce.
. S’agissant d’une obligation extracontractuelle, celle-ci doit être née à l‟occasion de
l‟exercice du commerce.

B- LE DOMAINE DE LA COMMERCIALITE PAR ACCESSOIRE


Il y a le domaine contractuel puis le domaine extracontractuel.

1- Le domaine contractuel
Tous les contrats conclus par un commerçant sont commerciaux s‟ils le sont pour les besoins
de son commerce ; il en est ainsi des achats, des ventes de matériel, de fonds de commerce,
des contrats d‟assurance, de transport etc. …
Même le contrat de travail conclu avec un salarié est commercial pour le commerçant.
Au titre des garanties, le gage est le contrat par lequel un bien meuble est remis au créancier
ou à un tiers convenu entre les parties pour garantir le paiement d‟une dette et qui est de
nature civile, devient commercial s‟il garantit une dette commerciale.

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Quant au cautionnement, en raison de sa gratuité, il demeure civil même s‟il garantit une dette
commerciale. Il devient commercial lorsqu‟il intervient à titre professionnel ; par exemple
lorsqu‟il est consenti par un banquier. De même il devient commercial lorsque la caution est
personnellement intéressée à l‟affaire.
De même le commerçant qui donne ou prend à bail un immeuble pour les besoins de son
commerce fait acte de commerce.
Quant aux actes relatifs au rapport de famille et aux actes à titre gratuit ils ne sont jamais
commerciaux.

2-Le domaine extracontractuel


la responsabilité délictuelle ou quasi-délictuelle que peut encourir un commerçant est
commercial lorsqu‟un préjudice causé à une tierce personne l‟a été à l‟occasion de l‟exercice
du commerce par le commerçant lui-même, un de ses préposées ou par le fait d‟une chose
qu‟il a sous sa garde.
Il en est ainsi en cas de concurrence déloyale, d‟accident de la circulation.
La commercialité par accessoire s‟applique également aux obligations résultant des quasi-
contrats.

PARAGRAPHE4 : LES ACTES MIXTES


L‟acte mixte est celui qui est commercial pour l‟une des parties et civil pour l‟autre. Ainsi en
est-il de l‟achat dans un magasin qui est commercial pour le vendeur et civil pour l‟acheteur
non commerçant
Il en est de même du contrat de travail qui est commercial pour l‟employeur commerçant et
civil pour les salariés.

A-LE REGIME DES ACTES MIXTES EN MATIERE DE PREUVE


Ce régime est fonction de la personne contre qui la preuve est faite (article 5):
. Si la preuve est faite par le non commerçant contre le commerçant, le principe de la liberté
de la preuve en matière commerciale est admis ;
. Par contre si c‟est le commerçant qui fait preuve contre le non commerçant, les règles du
droit civil devront s‟appliquer (preuves préconstituées). De façon exceptionnelle le
commerçant pourra prouver tout commencement de preuve par tous moyens contre un non
commerçant.
.De même si la preuve est faite par un commerçant contre un commerçant, le principe de la
liberté de preuve est admis. ARTICLE (5 AU DCG).

B-LE REGIME DES ACTES MIXTES EN MATIERE DE MISE EN DEMEURE


Le commerçant qui entend mettre le nom commerçant en demeure doit le faire suivant les
modes du droit civil ; par contre le nom commerçant peut mettre le commerçant en demeure
par tous moyens.

C-LE REGIME DES ACTES MIXTES EN MATIERE DE SOLIDARITE

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La solidarité ne se présume pas entre codébiteurs civils d‟un commerçant ; par contre elle se
présume entre codébiteurs commerçants d‟un créancier civil.

D-LA COMPETENCE DU TRIBUNAL EN CAS DE LITIGE


Désormais, le tribunal compétent ne dépend plus de la qualité du demandeur. Quelque soit la
qualité du demandeur, le tribunal compétent est LE TRIBUNAL DU COMMERCE
D‟ABIDJAN.

Section 2 : LA DETERMINATION D’UN CRITERE GENERAL DE L’ACTE DE


COMMERCE
L‟acte uniforme n‟épuise pas le débat sur la détermination d‟un ou des critères de l‟acte de
commerce, ce faisant les analyses faites sous l‟empire du code de commerce sont valables

PARAGRAPHE 1 : LES CRITERES PROPOSES


Trois(03) critères ont été proposés : la spéculation, la circulation et le critère de l‟entreprise ;
mais, à l‟analyse, aucun ne se suffit à lui-même.

A-LE CRITERE DE SPECULATION


Il s‟agit de la réalisation d‟un profit. L‟acte de commerce serait donc celui réalisé dans un but
de profit.

B-LE CRITERE DE LA CIRCULATION


L‟acte de commerce sera l‟acte d‟entremise dans la circulation des richesses depuis la
production jusqu‟à la consommation.

C-LE CRITERE DE L’ENTREPRISE


L‟acte de commerce serait celui fait par une entreprise c'est-à-dire une organisation qui met
en œuvre des moyens matériels et humains.

PARAGRAPHE 2 : INTERETS DE LA DETERMINATION DE L’ACTE DE


COMMERCE

1-La prescription des créances commerciales est de cinq(05) ans alors qu‟elle est de 30
ans pour les créances civiles.
2-Dans les contrats civils, la solidarité ne se présume pas ; alors qu‟elle se présume en matière
commerciale.
3-La preuve est libre en matière commerciale ; alors qu‟en matière civile, il faut un écrit dès
lors que l‟intérêt pécuniaire de l‟affaire excède 500 F.
4-La mise en demeure du débiteur résulte, en matière commerciale de toute manifestation de
volonté du créancier ; Alors qu‟en matière civile, il faut une citation en justice ou un acte
extrajudiciaire.

L’EXERCICE DE PROFESSION

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CHAPITRE 2 : COMMERCIALE

Un principe domine l‟exercice de l‟activité commerciale : c‟est celui de la liberté, du


commerce et de l‟industrie. Ce principe a été consacré en France par la loi des 2 et 17 Mars
1791.
Comme fondement législatif ou principe de la liberté du commerce ou de l‟industrie en droit
ivoirien, la loi du 09 Novembre 1984 en son article 7.
La valeur légale de ce principe de la liberté du commerce et de l‟industrie se manifeste par
les deux règles suivantes :
. Seule une loi peut interdire l‟exercice d‟une activité commerciale ou d‟une industrie. Un
décret ou un arrêté ne peut, en prétextant assurer la police du commerce, interdire l‟exercice
d‟une activité commerciale.
. En cas d‟interdiction légale, l‟exploitant qui en est victime par la fermeture de son
établissement a droit indemnité pour le préjudice subi, si l‟interdiction ne se justifie pas par un
motif d‟ordre public.
Le principe de la liberté du commerce et de l‟industrie ne doit, toutefois, pas faire perdre de
vue que l‟exercice de la profession commerciale comporte dangers aussi bien pour celui qui
se livre à l‟exercice de la profession commerciale que pour le public.
C‟est pourquoi, non seulement, il a été édicté des conditions d‟exercice de la profession, mais
aussi certaines obligations ont été mises à la charge des commerçants.

SECTION 1 : LES CONDITIONS D’EXERCICE DE LA PROFESSION


COMMERCIALE

PARAGRAPHE 1 : LA QUALITE DE COMMERCANT


Aux termes de l‟article 2 de l‟acte uniforme relatif au droit commercial général, adopté le 15
Décembre à LOME (TOGO), << Est commerçant celui qui fait de l‟accomplissement d‟actes
de commerce par nature sa profession. >>
De cette définition, on relevé que pour accéder à la profession de commerçant, il faut remplir
les conditions suivantes :
. L‟accomplissement d‟actes de commerce par nature.
. L‟accomplissement de ces actes à titre de profession.
. L‟exercice de la profession à titre indépendant.

A-L’ACCOMPLISSEMENT DES ACTES DE COMMERCE PAR NATURE


Il s‟agit des actes de commerce par nature ; c‟est la répétition professionnelle d‟actes de
commerce qui confère la qualité de commerçant. Cette règle vaut pour les commerçants
personnes physiques car en ce qui concerne les sociétés, elles sont commerciales par la forme.
Les actes de commerce dont il s‟agit sont ceux énumérés à l‟article 3 de l‟acte uniforme.

B-L’ACCOMPLISSEMENT D’ACTES DE COMMERCE PAR NATURE A TITRE


PROFESSIONNEL

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L‟idée de profession implique la répétition habituelle d‟acte de commerce ; ainsi quelques
actes isolés ne confèrent pas la qualité de commerçant.
Cette répétition doit constituer véritablement une profession c'est-à-dire une activité,
traduisant la volonté de tirer de celle-ci tout ou partie des ressources nécessaires à l‟existence
de celui qui l‟exercice.
C‟est pourquoi même si l‟activité commerciale est clandestine, elle confère la qualité de
commerçant à celui qui en tire tout ou partie des ressources nécessaires à son existence; ainsi
celui qui exerce le commerce par l‟intermédiaire d‟un prête-nom est un commerçant. Mais il
ne faut pas que les actes de commerce par nature constituent l‟accessoire d‟une profession
civile ; Sinon il s‟agira d‟actes civils par accessoire et ne donneraient pas à leur auteur la
qualité de commerçant. Ex : Le chirurgien dentiste, Le réparateur de radio- télévision.

C-L’EXERCICE DE LA PROFESSION COMMERCIALE A TITRE INDEPENDANT


Pour avoir la qualité de commerçant, il faut, en plus, agir pour son compte, à ses risques et
périls et en toute indépendance. Ainsi les salariés d‟un commerçant, liés par un contrat de
travail, ne sont pas eux-mêmes commerçants ;
De même les mandataires qui agissent au nom et pour le compte d‟un commerçant ne sont pas
commerçants car n„agissant pas pour leur compte. C‟est la situation en ce qui concerne les
gérants des S.A.R..L et les administrateurs des S.A.
Toutefois le prête-nom qui dissimule l‟activité commerciale d‟une personne est considéré
comme commerçant au même titre que celui pour qui il agit.

REMARQUES
Il y a des ressemblances entre l‟artisan et le commerçant par rapport à l‟exercice de leurs
activités. En effet comme le commerçant, l‟industriel, l‟artisan fabrique et vend les objets ou
les répare. L‟ensemble de définition légale de l‟artisan conduit à les confondre.
La qualité de commerçant doit être distinguée de celle de l‟artisan. Ce qui caractérise
l‟artisan, c‟est l‟absence de toute idée de spéculation dans l‟exercice de son activité. En effet,
l‟artisan doit éviter de spéculer sur trois choses :
- Sur l’outillage et le travail des machines ; On exige ici que son travail soit manuel et
personnel. Cela ne veut pas dire que qu‟il ne peut pas utiliser la force motrice. Cette exigence
permet d‟exclure quelques activités modernes exclusivement mécaniques.
-l’artisan ne doit pas spéculer ni sur le travail d’autrui. Cela signifie que l‟artisan ne doit
pas utiliser les services d‟un grand nombre de ses collaborateurs.
-l’artisan ne doit pas spéculer sur les matières premières. Cela signifie que l‟essentiel
de son activité ne doit pas consister à acheter pour revendre. Lorsqu‟il est obligé d‟acheter
des produits pour travailler, c‟est dans le travail fourni pour leur transformation qu‟il doit
trouver la source de ses revenus et non dans la différence des coûts des produits. L‟artisan
n‟est pas soumis aux règles de droit commercial. Toutefois, les artisans ont droit au
renouvellement des baux commerciaux (élément du bail professionnel).
Comme artisans, nous pouvons citer les tailleurs, les coiffeurs, les cordonniers, les menuisiers,
les blanchisseurs, les maçons, les peintres, les électriciens, les garagistes (dépanneurs) etc…

PARAGRAPHE 2 : LES CONDITIONS DE CAPACITE ET DE POUVOIR

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Compte tenu des risques que comporte la profession commerciale des règles spéciales
tendant à protéger les incapables qui se livreraient à l‟exercice d‟une telle activité ont été
dictées.
A- LES INCAPACITES
L‟article 6 de l‟acte uniforme << Nul ne peut accomplir des actes de commerce à titre de
profession, s’il n’est juridiquement capable d’exercer le commerce>>.
Cette disposition concerne les mineurs et les majeurs incapables.

1) Les mineurs
a- Les mineurs non émancipés
<<Le mineur non émancipés est incapable de contracter>>. Article 27 de la loi N°70-
483 du 3 Août 1970 sur la minorité.
En matière commerciale, le mineur non émancipé est absolument incapable de faire le
commerce ; <<Le mineur, sauf s’il est émancipé, ne peut avoir la qualité de commerçant
ni effectuer des actes de commerce>> article 7al 1
Ses représentants légaux ne peuvent le faire en son nom ; le mineur non émancipé ne peut être
associé dans une société en nom collectif puisque tous les associés ont la qualité de
commerçant.
Si un mineur non émancipé reçoit un fonds de commerce par succession, il ne peut l‟exploiter
lui-même ; le fonds devra être soit vendu, soit mis en location-gérance.

b- Les mineurs émancipés


<<Le mineur émancipé, à condition qu’il ait dix-huit ans révolus, ne peut faire le
commerce que s’il y a été autorisé spécialement par celui de ses père ou mère qui a
l’exercice de la puissance paternelle, ou par le conseil de famille, soit dans l’acte
d’émancipation, soit dans un acte postérieur, revêtu des mêmes formes. Cette
autorisation doit être inscrite au registre du commerce>>.
On doit dire qu‟en plus de l‟émancipation, il faut, pour qu‟un mineur ait la capacité
commerciale :
-Qu‟il ait 18 ans ;
-Qu‟il ait une autorisation spéciale
-Que cette autorisation soit inscrite au registre du commerce et du crédit mobilier.
Le mineur émancipé et habilité est réputé majeur pour tous les besoins de son commerce.

2) Les majeurs incapables


Ce sont ceux qui sont dans un état habituel d‟imbécillité, de démence ou de fureur pour
lesquels l‟interdiction a été prononcée par le tribunal.
Les interdits sont assimilés aux mineurs pour leur personne et pour leurs biens.
Ils sont donc incapables de faire le commerce ; leurs représentants ne peuvent le faire en leur
nom ; les actes de commerce qu‟ils pourraient accomplir en leur nom sont nuls, de nullité
relative.

B- LA FEMME MARIEE COMMERCANTE

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<<La femme mariée à la pleine capacité de droit. L’exercice de cette capacité n’est limité
que par la loi>>. Article 61 de la loi sur le mariage de 1964
La femme mariée est donc libre d‟exercer le commerce.

1) Une profession séparée de celle de son mari


La femme n‟est commerçante que si son activité commerciale est séparée de celle de son
mari ; article 7 alinéa 2 de l‟acte uniforme :<< le conjoint d’un commerçant n’aura la
qualité de commerçant que s’il accomplit les actes visés articles 3 et 4 ci-dessus, à titre de
profession, et séparément de ceux de l’autre conjoint>>.
En conséquence si les deux époux exploitent ensemble un fonds de commerce. La femme n‟a
pas une indépendance suffisante. Cette règle évite que les deux époux soient mis en faillite.
Mais si la femme sert de prête-nom ou si celui-ci s‟immisce habituellement dans la gestion de
l‟affaire, il sera aussi considéré comme commerçant et responsable des dettes commerciales

2) L’exercice d’une profession non contraire à l’intérêt de la famille


L’article 67 de la loi sur le mariage de la loi 2013-33 du 25 janvier 2013 dispose que
« Chacun des époux a le droit d’exercer la profession de son choix, à moins qu’il ne soit
judiciairement établi que l’exercice de cette profession est contraire à l’intérêt de la
famille ». De cette disposition, l‟on tire la conséquence la conséquence que la femme mariée
peut exercer toute profession y comprise celle commerciale à condition que cette activité ne
nuise point à l‟intérêt de la famille. L‟innovation majeure est que la femme apportée par cet
article est que la femme peut s‟opposer à l‟exercice d‟une profession commerciale par son
mari si l‟intérêt de la famille est menacé.

3) L’accomplissement des actes de commerce par nature à titre de profession


IL s‟agit des actes énumérés par l‟article 3 de l‟acte uniforme portant droit
commercial général.

4) Les pouvoirs de la femme


Lorsqu‟elle exerce une profession séparée de celle de son mari, quels biens engage-elle dans
l‟exercice de sa profession ? La réponse à cette interrogation est fonction de régime
matrimonial adopté.
. S‟il s‟agit du régime de séparation des biens, la femme n‟engage que ses biens, mais s‟il
s‟agit du régime de la communauté de biens, il faut distinguer entre les biens propres de
chacun des époux, les biens communs et les biens réservés :
.La femme exerçant le commerce engage toujours les biens réservés.
. Pour les autres catégories de biens, il faut distinguer selon que le mari a fait une opposition
fondée ou non.

PARAGRAPHE 3 : LES CONDITIONS DE MORALITE


Elles concernent les incompatibilités, les interdictions et les déchéances.

A- LES INCOMPATIBILITES

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Ne peuvent être commerçants, les fonctionnaires et les personnels des collectivités publiques
et des entreprises à participation publique qui doivent avoir le souci de l‟intérêt général.
Il en est de même des officiers ministériels et des auxiliaires de justice que sont les avocats,
les huissiers, les commissaires prieurs, les greffiers, les administrateurs et liquidateurs
judiciaires.
Ne peuvent être commerçant les experts comptables agréés et les comptables agréés, les
commissaires aux comptes et aux apports, les conseils juridiques, les courtiers maritimes
article 9 AU.
De façon générale, il s‟agit de toutes les professions organisées qui interdisent le commerce ;
ex : Des médecins, des architectes etc.…
Les actes accomplis par une personne en situation d‟incompatibilité restent cependant
valables à l‟égard des tiers de bonne foi.

B- LES INTERDICTIONS ET LES DECHEANCES


Elles ont pour but d‟éliminer de la profession commerciale, les personnes indignes, jugées
malhonnêtes, celles dont de défaut de moralité a été établi.
Ainsi, sont frappées de déchéance des personnes condamnées à une peine privative de liberté
pour un crime de droit commun, ou à une peine d‟au moins 3 mois d‟emprisonnement non
assortie de sursis pour un défit contre les biens ou une infraction en matière économique ou
financière.
L’interdiction peut être levée par la juridiction qui l‟a prononcée ; mais la requête n‟est
recevable que 5 ans après le prononcé de l‟interdiction.
Les actes accomplis par un interdit sont inopposables aux tiers de bonne foi ; ils sont
toutefois opposables à l‟interdit.

Section 2 : LES OBLIGATIONS DES COMMERCANTS


Elles sont en nombre de 3 :
. L‟immatriculation au registre du commerce et du crédit mobilier ;
. La tenue des livres de commerce ;
. La loyale concurrence.

PARAGRAPHE 1 : L’OBLIGATION D’IMMATRICULATION


L‟immatriculation se fait au registre de commerce et du crédit mobilier.
Il s‟agit d‟un registre tenu au greffe du tribunal de première instance et des sections détachées,
destiné à dénombrer les commerçants et les entreprises commerciales.

A-L’ORGANISATION DU REGISTRE DU COMMERCE ET DU CREDIT


MOBILIER
Il existe des registres locaux, un fichier national et un fichier régional.

1) Les registres locaux

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Il est tenu dans le ressort de chaque tribunal de première instance ou de chaque section de
tribunal, un registre du commerce et du crédit mobilier.
a) L’immatriculation
. Tout commerçant doit, dans le premier mois d‟exploitation de son commerce, requérir du
greffier son immatriculation au registre du commerce et du crédit mobilier.
. En ce qui concerne les sociétés, l‟immatriculation doit être requise dans le mois de leur
constitution par les gérants ou administrateurs.
b) Les mentions du registre du commerce et du crédit mobilier
Pour les personnes physiques, la demande d‟immatriculation indique :
. Les noms, prénom et domicile personnel de l‟assujetti
. Ses dates et lieu de naissance
. Sa naissance
. Le cas échéant, le nom sous lequel il exerce de commerce, ainsi que l‟enseigne utilisée
. La ou les activités exercées et le forme d‟exploitation
. La date et lieu de mariage, le régime matrimonial adopté
. Les noms, prénoms, date et lieu de naissance domicile ou nationalité des personnes ayant
le pouvoir d‟engager par leur signature la responsabilité de l‟assujetti.
Pour les sociétés commerciales, la demande doit mentionner notamment article 46 AU :
. La dénomination sociale
. Le cas échéant, le nom commercial, le signe ou l‟enseigne
. La ou les activités exercées
. Le montant du capital social
. L‟adresse du siège social

c) La tenue des registres


Le registre est tenu par le greffier sous le contrôle du Président du Tribunal ou du juge de
section article 36 AU.
. Le greffier reçoit les demandes ;
. L‟immatriculation se fait à travers un numéro attribué au demandeur.
.Le greffier conserve le premier exemplaire de la déclaration, le second, il la remet au
déclarant ; les troisième et quatrième sont adressés au fichier national qui sa charge de
transmettre un au fichier régional.

2) Le fichier national
On suppose donc que ce fichier sera tenu auprès de la cour d‟appel d‟Abidjan.
Ce fichier permet d‟éviter qu‟un commerçant ne se fasse immatriculation dans une autre
ville alors qu‟il est sous le coup d‟une déchéance ou d‟une interdiction ayant entrainé sa
radiation d‟un précédent registre.

3) Le fichier régional
Tenu auprès de la cour commune de justice et d‟arbitrage qui se trouve à Abidjan (Côte
d‟Ivoire), ce fichier a pour objet de centraliser les renseignements consignés dans chaque
fichier national.

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Ce fichier est, donc au plan international ce qu‟est le fichier national au plan interne.
Il va permettre d‟éviter qu‟un commerçant ne se fasse immatriculer dans un Etat partie au
traité alors qu‟il est sous le coup d‟une interdiction ou d‟une déchéance dans un autre Etat.

B) LES EFFETS DE L’INSCRIPTION AU REGISTRE DE COMMERCE ET


DU CREDIT MOBILIER
L‟immatriculation au registre du commerce et du crédit mobilier confère-t-elle la
qualité de commerçant ?

1) La valeur probante de l’immatriculation


<< Toute personne immatriculée au registre du commerce et du crédit mobilier
est présumée, sauf preuve contraire, avoir la qualité de commerçant>>. Article
59 AU.
Il fait présumer la qualité de commerçant. De même il en assume toutes les
obligations. Les personnes assujetties à l‟obligation d‟immatriculation qui ne l‟ont
pas sollicité ne peuvent pas se prévaloir de la qualité de commerçant jusqu‟à leur
immatriculation. Cependant, ils ne peuvent pas invoquer le défaut d‟immatriculation
pour se soustraire des obligations et responsabilités imposées aux commerçants.
Article 60 AU.

2) L’opposabilité des faits et actes inscrits


Les faits et actes sujets à mention ne sont opposables aux tiers et aux administrations que s‟ils
on été publiés au registre.

C- SANCTIONS DE L’IMMATRICULATION
Existe-il une loi nationale sanctionnant ces infractions ?
Aucune loi pénale spéciale n‟a encore été prise en vertu de l‟acte uniforme. Il convient donc
d‟appliquer les dispositions pénales non contraires au décret du 15 septembre 1928 portant
règlement d‟administration publique pour la détermination des conditions d‟application de la
loi du 18 mars 1919, créant un registre de commerce.
Par application de ce texte, le défaut d‟inscription est sanctionné par une amende de 6000 à
72000 F. Le tribunal ordonne par la même occasion l‟inscription sous quinzaine.
Quant aux mentions inexactes communiquées de mauvaise foi, elles sont sanctionnées par une
amende de 36000 à 72000 et /ou d‟un emprisonnement d’un mois à 6 mois.
Les coupables peuvent aussi être privés du droit de vote et d‟éligibilité pour les chambres de
commerce, d‟agriculture er d‟industrie.

PARAGRAPHE 2 : L‟OBLIGATION DE TENUE DES LIVRES DE COMMERCE


D‟abord ces livres permettent aux commerçants de connaître l‟état de leur caisse et de se
souvenir des opérations réalisées. Ensuite les mentions servent de preuve des opérations
commerciales.
Enfin, les livres de commerce constituent un moyen de contrôle efficace.

A-LA TENUE DES LIVRES DE COMMERCE

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Quels livres faut-il et comment faut-il les tenir ?

1) Les livres à tenir


Il y a des livres obligatoires et des livres facultatifs.

a) Les livres obligatoires


Il s‟agit du livre journal, du livre d‟inventaire et du grand livre.
. Le livre journal enregistre jour par jour les opérations de l‟entreprise notamment les
paiements effectués ou reçus, les effets de commerce de commerce-tirés etc.…
. Le livre d’inventaire : chaque année, le commerçant doit faire l‟inventaire de son
entreprise, cela consiste en un recensement des éléments actif et passif en vue de
l‟établissement d‟un tableau descriptif et estimatif.
. Le grand livre : il est tenu par compte de clients et de fournisseurs ; ainsi chaque fois
qu‟une opération est passée avec un client déterminé, cette opération est reportée sur son
compte.

b) Les livres facultatifs


Pour l‟activité privée du commerçant, à côté des livres obligatoires, il y a des livres facultatifs
que sont :
. Le livre de caisse : il enregistre tous les paiements effectués, ou reçus. C‟est un document
où le commerçant enregistre les entrées et sorties d‟argent.
.Le livre des effets ou l’échéancier: Il enregistre les effets de commerce à payer ou à
recevoir avec leur échéance.
. Le livre brouillard ou main courante : il enregistre séance tenante toutes les opérations ;
lesquelles seront inscrites, par la suite, et avec plus de soin sur le grand livre.

2) Les règles de tenue des livres de commerce et sanctions

a) Les règles de tenue des livres


Les livres doivent être tenu chronologiquement sans blanc ni altérations d‟aucune sorte.
Ils ne doivent pas être raturés ni surchargés même en cas d‟erreur.

b) Sanctions de la tenue des livres de commerce.


Lorsque les livres sont irrégulièrement tenus, ils ne peuvent être produits en justice ni faire
foi au profit de ceux qui les tiennent.
Les livres irrégulièrement tenus peuvent ; néanmoins, être invoqués par les tiers pour faire
preuve contre les commerçants.
Au plan pénal, est passible de 1 à 6 mois et d‟une amende de 50000 à 1000000F tout
commerçant dont les livres et leurs annexes sont incomplets, irrégulièrement tenus ou ne
représentent pas sa situation active ou passive véritable.
En cas de falsification des livres, les peines applicables sont celles du faux an écriture
privée de commerce prévu par l‟article 416 du code pénal à savoir 1 à 5 ans
d‟emprisonnement et une amende de 100000 à 1000000F .
Dans tous les cas, il peut, en outre, être prononcé :

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. La fermeture de l‟établissement pendant 3 mois au moins et un an au plus.
. L‟interdiction d‟exercer le commerce pendant 6 mois au moins et 5 ans au plus.

B-LA PREUVE PAR LES LIVRES DEC COMMERCE

1) La valeur probante des livres de commerce


Il faut distinguer suivant que la preuve est faite contre le commerçant ou à son profit.

a) Preuve contre le commerçant


Les livres de commerce font toujours preuve contre celui qui les tient. On considère que les
mentions du livre de commerce constituent un aveu de la part du commerçant. Et comme tout
aveu, il est indivisible Article 1330 code civil. Cela veut dire que celui qui compte utiliser le
livre contre le commerçant ne peut retenir uniquement les mentions qui sont lui favorables. Il
devra subir les conséquences des mentions contraires à ses intérêts car les mentions du livre
de commerce sont indivisibles.

b) Preuve au profit du commerçant


Le commerçant peut se servir de ses livres comme moyen de preuve ; mais à la condition
d‟‟avoir face à lui un autre commerçant qui, lui également, pourra utiliser ses livres de
commerce.

2) La représentation des livres de commerce en justice


Dans le cours d‟une contestation, une partie peut demander à son adversaire de représenter
ses livres de commerce.

PARAGRAPHE 3 :L’OBLIGATION DE LOYALE CONCURRENCE


En régime d‟économie libérale, la concurrence constitue la loi du commerce en ce qu‟elle
est le corollaire du principe de la liberté et de l‟industrie. En effet, il est sain que les
commerçants se fassent concurrence pour s‟attirer de la clientèle car cela permet au
marché d‟accueillir de meilleurs produits à des prix compétitifs. Mais, il n‟est pas permis
d‟utiliser n‟importe quel procédé pour mener la concurrence.

A-LES MANIFESTATIONS DE LA CONCURRENCE DELOYALE


Elles sont nombreuses et peuvent s‟induire :
. D’une atteinte au nom commercial ou à la raison sociale ; dans ce cas, il y aura
usurpation du nom dans le dessein de semer la confusion afin d‟induire la clientèle en
erreur.
Quel faire lorsque le concurrent a le même nom patronymique ?
La jurisprudence décide, dans ce cas, que l‟utilisation du nom doit être faite en prenant
les mesures utiles pour qu‟il y ait pas de confusion possible ; par ex : En faisant précéder
ou suivre le nom d‟un prénom.
Sont protégés au même titre que le nom commercial, les titres de journaux ou de films.
.D‟une atteinte à l‟enseigne

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L‟enseigne est une dénomination ou un emblème Qui sert à individualiser
l‟établissement ; il doit être spécifique et non générique ; ex :<<chez OUATTARA>> et
non <<alimentation générale>>.
Mais il n‟ya concurrence déloyale que si l‟utilisation de l‟enseigne crée une confusion
entre deux établissements du même genre s‟adressant à la même catégorie de clients.
. Du dénigrement : c‟est le notamment lorsqu‟un commerçant attaque un autre dans son
honorabilité, sa compétence ou a solvabilité. C‟est le fait de jeter un discrédit sur les
services, les produits ou la personne du concurrent.
.De la désorganisation interne de l’entreprise
Incitation du personnel à la grève ou débauche dudit personnel.
.Des menaces adressées à la clientèle ou au concurrent
.De la désorganisation générale du marché : notamment par une publicité mensongère,
la vente à perte, la vente par le procédé dit<<Boucle de neige>>.
Contre la concurrence de façon générale, le commerçant dispose de moyens d‟action qu‟il
lui loisible de mettre en œuvre.

B-LA PROTECTION CONTRE LA CONCURRENCE


La concurrence déloyale est combattue par une action en concurrence déloyale.
De même, il n‟est pas exclu que les parties limitent conventionnellement la libre
concurrence.

1-L’action en concurrence déloyale


La jurisprudence fonde l‟action en concurrence déloyale sur la responsabilité pour faute ;
elle estime que la déloyauté dans la concurrence est une faute qui oblige à réparation par
application de l‟article 1382 du code civil. Ce qui suppose :
.Une faute constituée pat les faits et/ou actes déloyaux.
.Un préjudice causé par cette faute qui consiste dans le détournement de la clientèle ;
.Un lien de causalité entre la faute et le préjudice cela signifie que le préjudice doit
résulter de la faute.
Toutefois, à l‟analyse, on se rend compte que l‟action en concurrence déloyale dépasse le
cadre de la responsabilité civile puisqu‟elle est permise sans qu‟il soit nécessaire de
démontrer l‟existence d‟un préjudice actuel.
Par ailleurs, le tribunal peut, certes, accorder des dommages et intérêts mais les sanctions
judiciaires n‟ont pas pour seul objet la réparation de préjudice ; bien souvent ce sont des
mesures préventives ; par ex : le juge pourra ordonner à ce commerçant de faire cesser
confusion en adjoignant un prénom à son patronyme.
Un autre fondement a donc été proposé par la doctrine à l‟action en concurrence
déloyale : il s‟agirait plutôt d‟une action qui protège la propriété du fonds de commerce
c‟est à dire le droit concurrence clientèle.
2-La protection conventionnelle contre la concurrence.
Malgré la libre concurrence instituée par la loi N°91-99 du 27 décembre 1991, il n‟est pas
exclu que conventionnellement les parties limitent leur propre activité afin d‟éviter de se
faire concurrencer ; les procédés utilisés dont les clauses de non concurrence, les
clauses de non rétablissement et les conventions d‟exclusivité.

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a- Les clauses de non concurrence
Elles se trouvent généralement insérées dans le contrat de travail et ont vocation à
s‟appliquer en cours ou à l‟expiration au contrat de travail.
A travers celle-ci, un employeur obtient ainsi d‟un salarié qu‟à l‟expiration de son contrat
de travail, il n‟ouvrirait pas une entreprise concurrente ou alors n‟offrirait pas ses services
à une entreprise concurrente.
Pour éviter les abus, la validité des ses clauses avait été soumise à certaines conditions qui
en restreignaient l‟étendue. Il fallait une limitation dans le temps, sans l‟espace et dans la
nature de l‟activité.
Aujourd‟hui aucune clause de non concurrence ne peut valablement être insérée dans un
contrat de travail à l‟expiration de celle-ci ; en effet aux de l‟article 155 de la loi N°95-15
du 12 janvier 1995 portant code du travail, <<est nulle de plein droit toute clause d‟un
contrat portant interdiction pour le travailleur d‟exercer une activité quelconque à
l‟expiration du contrat>>.

b- Les clauses de non rétablissement


Elles sont généralement insérées dans les contrats de vente ou de location-gérance de
fonds de commerce ; et cela chaque fois que la personnalité du commerçant, son nom, ont
une influence sur la conservation de la clientèle.
Il s‟agit en la matière, de la matérialisation de la garantie du fait personnel à la charge,
notamment du vendeur d‟un fonds de commerce. Dans un tel cas, il est interdit au
vendeur, personnellement ou par prête-nom d‟exercer un commerce semblable à celui
qu‟il exerçait.
Pour que cette clause soit valable, il faut qu‟elle soit limitée soit dans le temps, soit dans
l‟espace.

c- Les conventions d’exclusivité


Dans ces hypothèses, les parties s‟entendent pour réserver l‟exclusivité de l‟activité ou de
la fourniture d‟un produit à l‟une d‟entre elles.
Ainsi un représentant de commerce peut recevoir d‟un fabriquant une exclusivité de
représentation dans un secteur déterminé.
De même, un commerçant ou un industriel peut prendre l‟engagement de s‟approvisionner
auprès d‟un fabriquant. Ex : dans le contrat dit d‟enchainement, l‟acquéreur d‟une
machine s‟oblige à s‟approvisionner exclusivement chez le fabriquant pour tous les
produits d‟entretien.
Dans l‟industrie brasserie, ce contrat est connu sous le nom de <<contrat de bière>>, dans
ce cas. Le débitant de boisson s‟engage à s‟approvisionner exclusivement chez le
brasseur.
Tous les contrats d‟exclusivité sont valables à condition qu‟ils soient limités dans le temps
ou dans l‟espace.
En sens inverse, un fabriquant peut réserver à un client l‟exclusivité de sa production ;
dans ce cas, pour justifier le refus de vente aux autres commerçants ; deux conditions
doivent être remplies :

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.Le concédant doit s‟engager à ne pas vendre à un concurrent actuel ou éventuel du
concessionnaire et à ne pas créer d‟autres concessions dans la zone qu‟il lui à attribuée.
.Le concessionnaire doit s‟engager à ne pas commercialiser de produits concurrents à ceux
pour lesquels la concession lui a été accordée.

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