Les Figures de Style

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LEÇON 3 : LES FIGURES DE STYLE

SEANCE 1 : LES FIGURES D’ANALOGIE ET DE SUBSTITUTION


I- DEFINITION
Les figures de style sont des procédés linguistiques mises en œuvre par un écrivain ou
un énonciateur, non seulement à des fins communicatives, mais aussi et surtout à des fins
esthétiques. Elles donnent une élégance particulière au langage ; elles sont esthétiques et
hédoniques. Il en existe plusieurs catégories ou classes.
II- LES FIGURES D’ANALOGIE
Ce sont des figures se construisent sur l’existence de similitudes, de points communs
entre les éléments que l’on rapproche.
1- La comparaison
La comparaison est une figure de style qui établit un rapprochement entre deux (02)
choses/éléments/objets/réalités, au moyen d’un terme de comparaison comme, semblable
à, tel…
Ex : « La terre est bleue comme une orange.» (Paul Eluard)
2- La métaphore
La métaphore est une comparaison sans terme comparatif. Si plusieurs métaphores sur
le même thème se succèdent, on parle de métaphore filée.
Ex : « Ce fut la mer, la mer des céréales.» (Emile Zola)
3- L’allégorie
L’allégorie est la représentation concrète d’une idée abstraite sous différents aspects,
dans une mise en scène vivante.
Ex : La balance pour la justice. / La colombe pour la paix.
4- La personnification
La personnification attribue des capacités et des caractéristiques humaines à des
animaux ou à des choses.
Ex : « Les arbres sur ma route fuyaient.» (Gérard de Nerval)

III- LES FIGURES DE SUBSTITUTION


Ce sont des figures qui consistent à substituer, à remplacer un élément par un autre.
1- La périphrase/L’antonomase
La périphrase ou/et l’antonomase sont des figures qui remplacent un mot par une
expression ou un nom commun de sens équivalent.
Ex : On désigne le XVIIIème siècle par « le Siècle des Lumières ».
2- La synecdoque
La synecdoque consiste à remplacer un mot qui désigne une partie d’un objet ou de la
matière dont il est fait. Il s’agit d’une relation d’inclusion (partie/tout).
Ex : « Je ne regarderai (…) ni les voiles au loin descendant vers Harfleur (…)» (Victor Hugo)
Les voiles désignent les navires, les bateaux. Mieux, les voiles sont une composante du
bateau.

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3- La métonymie
La métonymie est un procédé de symbolisation qui permet un raccourci d’expression.
Elle remplace un mot par un autre mot qui entretien avec le premier un rapport logique. Elle
désigne par exemple :
-un objet par sa matière. Ex : Les plastiques pour désigner les objets en plastique.
-le contenu par son contenant. Ex : Boire un verre.
-le lieu par la fonction qui est attachée. Ex : Il est candidat à l’Elysée.

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SEANCE 2 : LES FIGURES D’AMPLIFICATION ET D’ATTENUATION

I. LES FIGURES D’AMPLIFICATION OU D’INSISTANCE


Ce sont des figures qui permettent d’amplifier, d’intensifier une idée, en vue de la
mettre en valeur.
1- L’hyperbole/L’ampoulé
L’hyperbole ou l’ampoulé est une figure d’exagération d’un fait, d’une situation.
Ex : « (…) lors de chaque repas, il [Pantagruel] buvait le lait de quatre mille six cents vaches
(…) » (François Rabelais)
2- La gradation
La gradation est une figure de rhétorique qui consiste à ordonner les termes d’un
énoncé dans une succession ascendante ou descendante.
Ex : « Je me meurs, je suis mort, je suis enterré.» (Molière)
3- L’accumulation
L’accumulation est un procédé qui se traduit par une énumération de termes qui
appartiennent à un même domaine.
Ex : Elle avait de nombreux prétendants : Duc, Marquis, Comte, Vicomte.
4- L’anaphore
L’anaphore est la répétition d’un même mot, d’une même expression en début de
phrase, de vers, de paragraphe.
Ex : « Adieu la peine et le plaisir
Adieu les roses
Adieu la vie
Adieu la lumière et le vent. » (Louis Aragon)

II. LES FIGURES D’ATTÉNUATION


Ce sont des figures qui permettent d’amoindrir, d’adoucir une idée.
1- L’euphémisme
On emploie l’euphémisme pour atténuer une réalité, une idée ou une expression, pour
la rendre moindre choquante. Il s’oppose à l’hyperbole.
Ex : Manger les pissenlits par les racines/Il a tiré sa révérence(= c’est trépasser, mourir).
« Troisième âge » pour désigner les personnes âgées.
« Personne modeste » pour désigner une personne pauvre.
« Non-voyant » pour désigner un aveugle.
« Vivre est un village où j’ai mal rêvé. » : formule de Aragon pour dire que le monde est pour
lui un enfer après deux guerres mondiales.
2- La litote
La litote est une figure de style consistant à dire moins pour suggérer beaucoup. On
utilise une tournure moins directe, souvent négative.
Ex : « Je ne te hais point. » = Je t’aime. (Pierre Corneille)
« Il n’est pas complètement stupide. » (il est très intelligent)

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« Va, je ne te hais point » – Corneille, Le Cid.
« Mais vous ne voyez pas que Monsieur Jourdain, Madame, mange tous les morceaux que
vous touchez. » – Molière, Le Bourgeois Gentilhomme.
« Je ne dis pas non » (j’accepte avec plaisir).
« Ensuite la mousquèterie ôta du meilleur des mondes neuf à dix mille coquins... » –
Voltaire, Candide.

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SEANCE 3 : LES FIGURES DE D’OPPOSITION ET DE CONSTRUCTION

I. LES FIGURES D’OPPOSITION


Ce sont des figures qui font coïncider, cohabiter des éléments paradoxaux,
antinomiques.
1- L’oxymore (un)
L’oxymore est une figure qui associe deux (02) termes nettement opposés dans un
même groupe de mots.
Ex : « Le soleil noir de la mélancolie. » (Gérard de Nerval)
« Éphémère immortel » – Paul Valéry, Charmes.
« Le superflu, chose très nécessaire » – Voltaire, Le Mondain.
« À travers la noirceur de l’ombre, qui cache la mer et les cieux, / Une clarté blafarde et
sombre, fait voir l’une et l’autre à nos yeux » – Madeleine de Scudéry, Le Cabinet.
« (…) de grandes vaches se déplaçaient avec lenteur dans un silencieux tintement de
clochettes » – Alain Robbe-Grillet, Le miroir qui revient.
« Cette obscure clarté qui tombe des étoiles / Enfin avec le flux nous fait voir trente
voiles ; » – Corneille, Le Cid.
2- L’antiphrase/L’ironie
L’antiphrase ou l’ironie est l’expression d’une idée par son contraire. C’est une figure
de rhétorique qu’on utilise pour dire ou exprimer le contraire de ce qu’on pense.
Ex : 02/20, c’est bien. Continue ainsi. (C’est plutôt mal).
« Tu es arrivé en retard à ton rendez-vous ? Ah, bravo ! »
« C’est malin ! » (pour signifier le contraire)
« Tout ce joli monde se retrouvera là-haut / Près du bon dieu des flics » – Jacques
Prévert, Paroles, Le Temps des noyaux.
3- L’antithèse
L’antithèse est une figure de style qui fait apparaître le caractère contradictoire,
opposé de deux (02) syntagmes nominaux ou propositions à l’intérieur d’un même énoncé.
Ex : « J’aime être libre et veux être captif. » (Pierre de Ronsard)
« Tout lui plaît et déplaît, tout le choque et l’oblige. Sans raison il est gai, sans raison il
s’afflige. » – Boileau, Satires.
« J’aime la liberté et languis en service, […] Je n’aime point la cour et me faut courtiser… »
– Joachim du Bellay, Les Regrets.
« Il a l’air vivace et maladif. » – Victor Hugo, Les Misérables.
« Je suis au cœur du temps et je cerne l’espace. » – Paul Éluard, L’amour la poésie.
« L’une est moitié suprême et l’autre subalterne. » – Molière, L’école des femmes.
4- Le chiasme
Le chiasme est une figure de rhétorique qui repose sur une organisation de la phrase
dans laquelle deux (02) éléments opposés entre dans une construction inversée. Autrement
dit, un chiasme est composé de deux expressions qui se suivent, mais la deuxième adopte
l’ordre inverse de la première (A – B / B’ – A’).
Ex : Aujourd’hui je souffre
Je me délecterai demain.
« Parler en mangeant, manger en parlant » – Balzac

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« Tu m’emmènes, je t’enlève… » – Victor Hugo, La Légende des siècles.
« Ayant le feu pour père, et pour mère la cendre. » – Agrippa d’Aubigné.
« Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés » – Jean de La Fontaine, Les animaux
malades de la Peste.
« Vivre simplement pour que d’autres puissent simplement vivre. » – Gandhi.

II. LES FIGURES DE CONSTRUCTION


Ce sont des figures qui portent sur la réorganisation de la syntaxe de la phrase.
1- L’ellipse
L’ellipse est la suppression de termes qui seraient nécessaires pour que la construction
de la phrase soit complète. C’est une omission volontaire, dans un énoncé, d’un mot ou
groupe de mots sans que le sens de la phrase de l’énoncé ne soit altéré.
Ex : « Me plait ton regard de fauve/Et ta bouche à la saveur de mangue. » (David Diop)
‘’Me plait’’ devrait aussi se placer au début du second vers.

Le ciel est clair, la mer bleue, le temps serein. (On a une ellipse en EST).
« Je n’avance guère. Le temps beaucoup. » – Eugène Delacroix.
"La nuit était sombre, le silence pesant." (Ellipse du verbe "était" après "silence")
"Elle aime le chocolat, lui la vanille." (Ellipse du verbe "aime" après "lui")
"La montagne était majestueuse, la vallée verdoyante." (Ellipse du verbe "était" après
"vallée")
"Il chante en français, elle en anglais." (Ellipse du verbe "chante" après "elle")
"Elle adore la mer, lui la montagne." (Ellipse du verbe "adore" après "lui")
2. Le chiasme
Le chiasme est une figure de rhétorique consistant à placer deux (02) mots ou groupes
de mots dans un ordre inversé. C’est une figure formée à partir d’un croisement de termes.
Ex : Aujourd’hui je souffre
Je me délecterai demain.

3. L’hyperbate (une)/La synchyse/L’anastrophe


L’hyperbate ou la synchyse ou l’anastrophe est une figure de style qui consiste à
intervertir, à renverser l’ordre naturel des mots dans la phrase.
Ex : « En vain, il a des mers fouillé la profondeur.» = En vain, il a fouillé la profondeur des
mers. (Alfred de Musset)

4. L’anacoluthe (une)
L’anacoluthe est une figure de rhétorique qui introduit une rupture dans la
construction de la phrase, une rupture syntaxique. C’est le défaut fréquent du langage parlé.
Ex : « Je bois plus. » (Révolution, groupe artiste chanteur ivoirien). La particule ‘’ne’’ est
omise.

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