Évaluation des systèmes d'information — Wikipédia
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Cependant, comment savoir si le système d’information en place est adapté à l’entreprise ? Il se pose donc le problème de
l’évaluation des systèmes d’information.
Pourquoi évaluer ?
Les objectifs de l’évaluation d’un système d’information sont nombreux pour une entreprise. Cela permet de vérifier la
contribution du SI à la performance de l’entreprise, et favorise le progrès dans l’organisation, avec l’apprentissage
organisationnel. On voit également un objectif de motivation et de guide des acteurs en les situant dans une perspective
d’amélioration continue, ou encore évaluer la qualité des actes de gestion et l’usage des ressources.
Quand évaluer ?
La première évaluation est effectuée pendant la phase de conception du système d’information dans le but d’affecter des
ressources matérielles, logicielles, ou même personnelles au projet de mise en place d’un nouveau système.
La première évaluation d’envergure après implémentation doit être réalisée six mois après la fin de la phase de mise en
œuvre, et annuellement par la suite, pour assurer l’alignement optimal des processus avec le nouveau logiciel. De plus, la
fonctionnalité et la capacité à produire des bénéfices doivent être analysées pour déterminer ce qui est utilisé ou non. Sur
cette base, il est alors possible de découvrir des opportunités d’utiliser mieux le logiciel ou l’information. Il est important que
les procédures de révision soient intégrées dans les cycles de planification de l’institution. Il est ainsi recommandé de réaliser
une révision de routine un ou deux mois avant l’exercice annuel de planification stratégique et budgétaire.
Audit opérationnel : permettant de vérifier l’efficience et l'efficacité des SI. Cet audit va vérifier la gestion du SI en
analysant de manière globale le système mis en place. On aura ainsi une vision de la performance du système
d’information et de l’organisation de ce dernier.
Audit financier : permettant de vérifier la validité des informations et donc la qualité de la sécurité dans les SI. Cet
aspect de l’audit va vérifier que les informations transmises par le SI ne sont pas erronées, mais aussi la cohérence de
ces informations. Par exemple, si une entreprise a un logiciel de comptabilité, vérifier que le compte de résultat indiqué
par le logiciel soit en accord avec les informations rentrées par les utilisateurs.
Audit de sécurité
Audit de sécurité (accès,
La fonction système Audit de la fonction(efficience,
procédures...)
d’information dans l'entreprise efficacité, performance,
Audit des sauvegardes
organisation...)
Comment évaluer ?
L’évaluation d'un système d'information doit se faire sur une période plus ou moins longue. La détermination de la durée sur
laquelle on fait porter l’évaluation est primordiale, et doit nécessairement être la même pour le calcul des coûts et des gains.
Une durée de 3 à 5 ans est recommandée afin d’obtenir, d’une part, une bonne appropriation de l’outil par les utilisateurs, et
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de pouvoir démontrer, d’autre part, un délai de recouvrement suffisamment rapide. Le choix de la durée reste néanmoins
fonction de la nature du projet et de son niveau de complexité.
Coût
Dans les faits, le système d’informations représente une part importante des dépenses de l’entreprise, croissante dans de
nombreuses industries. Il est perçu comme trop cher car la valeur qu’il produit est difficile à appréhender. Dans une grande
entreprise d’un secteur de services tel que la banque, l’assurance ou les télécommunications, les logiciels accumulés
représentent plusieurs centaines de millions d’euros. Ils sont mesurés en utilisant des « points de fonctions », qui sont
l’équivalent abstrait, d’un point de vue fonctionnel, des composants élémentaires d’un système physique. Là où un avion
moderne comporte plusieurs millions de composants (par opposition à une automobile pour laquelle on compte par milliers),
les SI des grandes entreprises mentionnées comptent des millions de points de fonctions. L’essentiel des coûts du SI est
directement lié à cette mesure, qu’il s’agisse de coûts d’acquisition du logiciel (de l’ordre de 200 euros par point de fonction)
ou de coûts d’exploitation (représentant environ 15 % des coûts d’acquisition).”
Les coûts d’un projet informatique sont donc, a priori, fonction de deux facteurs :
le poids fonctionnel du projet, que l’on mesure précisément avec des points de fonction
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les exigences « non fonctionnelles ».
Ces exigences sont déterminantes dans le coût des projets, ce qui a été établi scientifiquement par la méthode Cocomo. C’est
la première cause d’incompréhension des coûts de la DSI. Nous avons tous déjà entendu un avis du type : « Je ne comprends
pas, la DSI réclame 100 000 euros pour faire un projet qu’un stagiaire pourrait faire en six mois et qu’une start up ferait pour
20 000 euros ». Il y a de nombreuses raisons pour une telle différence de prix (et toutes ne sont pas acceptables), mais les
raisons principales sont liées aux exigences non fonctionnelles dont la disponibilité, la performance et l’interopérabilité sont
les trois plus importantes.
L’approche de retour sur investissement est focalisée sur la mise en évidence du rapport entre les coûts d’un système
d’information et les bénéfices qu’il apporte à l’organisation qui l’accueille, dans une logique d’optimisation générale.Le retour
sur investissement – ROI : Return On Investment - désigne le rapport entre les montants cumulés des gains et de coûts
générés par un projet. Il permet d’évaluer le niveau de rentabilité de l’investissement et s’exprime le plus souvent en taux
(pourcentage de l’investissement).
ROI = (Gains-Coûts)/Coûts
Quelle que soit la nature des gains propres au projet, les conséquences potentielles se mesurent toujours par différence à la
situation ou trajectoire actuelle, en termes :
Délai
Le respect des délais est un critère primordial de l’évaluation d’un système d’information. Néanmoins, comment ces délais
sont-ils estimés, et pourquoi paraissent-ils parfois excessifs? Différentes méthodes sont utilisées pour estimer les délais de
conception d’un système d’information par la DSI, comme le modèle Cocomo de Boehm par exemple.
Ils prennent en compte plusieurs étapes nécessaires à la réalisation d’un système d’informations telles que l’étude préalable
(observations et collecte des informations, conception et organisation, appréciation), la conception détaillée, l’étude
technique, la réalisation et la mise en œuvre. Il est à savoir que les phases d’étude et de conception occupent la majeure partie
du temps. En effet, plus les études seront menées sérieusement, plus la phase de mise en œuvre du système d’information
sera rapide. De plus, il est évident que le temps octroyé à l’étude dépend de la surface à étudier: plus le périmètre à prendre
en compte est important, plus l’étude sera longue.
Analyse : 20 %
Conception: 30 %
Codage : 40 %
Débogage, test et correction : 10 %
Les phases d’analyse et de conception sont donc les plus importantes pour avoir le moins possible de corrections à apporter
au code, et ainsi limiter le coût dû à ces corrections d’erreurs.
Enfin, le délai est parfois allongé pour des questions de risques. Il est en effet conseillé au chef de projet de recenser, en début
de conception, tous les risques auxquels le projet pourrait être soumis (absence d’employés, panne de matériel, problèmes
logistiques), d’évaluer leur probabilité d’apparition, et de prendre les précautions nécessaires en fonction de ces dernières.
Ces précautions seront évidemment partiellement temporelles, et ajouteront un délai supplémentaire à celui estimé dans le
cadre d’un risque zéro.
Qualité
La qualité d’un produit ou d’un service est son aptitude à satisfaire les besoins des utilisateurs, en termes de fonctionnalités,
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délais, coûts. En 1992, DeLone et McLean (en) proposent un modèle de succès des SI intégrant différentes mesures, dont la
qualité :
De manière générale, un système d’information de bonne qualité devra répondre aux besoins de l’utilisateur en lui
permettant d’être plus productif dans son travail, sans pour autant le déstabiliser dans sa manière de faire les choses.
L’utilisateur doit sentir que le système d’informations lui est adapté, et non que c’est à lui de s’y adapter.
Ce modèle montre très clairement que la “qualité du système” et la “qualité de l’information” sont des attributs spécifiques du
SI qui vont déterminer le jugement d’un utilisateur (en termes de satisfaction et d’utilisation) relatif à ce SI. La partie droite
du modèle se réfère à la notion d’impact, donc de conséquences de l’utilisation d’un SI, au niveau de l’utilisateur puis à celui
de l’organisation. Si l’on considère la partie gauche de ce modèle, on y trouve les éléments d’une mesure de la performance
spécifique.
Ce modèle de la mesure de la performance d’un SI a fait l’objet d’une actualisation (2003) tenant compte des recherches
effectuées et de l’expérience. La mesure de la qualité possède trois dimensions majeures:
la qualité du système
la qualité de l’information
la qualité du service.
Cette dernière dimension intègre le fait que les applications soient à jour, sécurisées, les employés du service SI réactifs et
compétents et qu’ils manifestent de l’empathie à l’égard des utilisateurs.
Disponibilité
Le système doit fonctionner sans faille durant les plages d'utilisation prévues, et garantir l'accès aux services et ressources
installées avec le temps de réponse attendu. La disponibilité est en fait définie par son complément : le temps maximal
d’indisponibilité, qu’il s’agisse d’arrêt programmé (le soir, les week-ends) ou des incidents. La nature stratégique de l’activité
du SI conduit à des exigences de plus en plus strictes (7 jous/7, 24 heures/24, disponibilité à 99,9 %, voire 99,99 %). Ces
exigences ont un impact direct sur les coûts, qu’il s’agisse de matériel (la disponibilité s’obtient par leur redondance) ou de
logiciel. Boehm Cocomo cite des surcoûts de 30 à 50 % sur le simple aspect du développement.
Intégrité
L'intégrité est la garantie que le système et l'information traitée ne sont modifiés que par une action volontaire et légitime.
L’intégrité des données est donc la confirmation que les données qui ont été envoyées, reçues ou stockées sont complètes et
n'ont pas été modifiées de façon fortuite. Elles doivent être ce que l’on s’attend à ce qu’elles soient...
Confidentialité
Seules les personnes autorisées ont accès aux informations qui leur sont destinées. Tout accès indésirable doit être empêché.
Afin d’assurer cette confidentialité de l’information, il peut être mis à disposition de l’utilisateur un système
d’authentification.
Maintenabilité
Au-delà de la conception, la maintenance d'un système d'information est également un critère d’évaluation à prendre en
compte. En effet, il existe un risque que le SI ne soit pas assez nettoyé (voire pas nettoyé du tout) de ses fonctionnalités
inutilisées. Pourtant une application sous-utilisée ou mal utilisée coûte presque aussi cher qu’une application « populaire ».
Certes, l’accumulation de générations de logiciels est un véritable casse-tête, mais le nettoyage est également une discipline
exigeante et difficile à ne pas négliger.
Évolutivité
Les SI doivent pouvoir évoluer. 80 % des informaticiens s’occupent de la maintenance (évolutive et corrective), 20 % de
nouveaux projets.
Non-répudiabilité
La répudiation est le fait de nier avoir participé à des échanges, totalement ou en partie. Dans la non répudiation, l'objectif
est de donner des preuves indiscutables de l'exécution d'opérations, les parties impliquées ne pouvant plus nier les faits. De
ce fait, le système d’information doit permettre de garder une trace des personnes, des acteurs, impliqués dans les échanges.
Par exemple, connaître les fournisseurs de matières premières.
Traçabilité
Le SI doit permettre une traçabilité de l’information, à des fins législatives ou décisionnaires. La traçabilité est un moyen
complémentaire aux méthodes habituelles contribuant à la protection de l’intégrité des données du système d’information.
Cela permettra en cas de problèmes de cohérence des données, ou encore d’enquêtes judiciaire, de retrouver la cause de
l’incident.
En France, la loi informatique et libertés impose que les organismes mettant en œuvre des fichiers garantissent la sécurité
des données qui y sont traitées. Cette exigence se traduit par un ensemble de mesures que les détenteurs de fichiers doivent
mettre en œuvre, essentiellement par l’intermédiaire de leur direction des systèmes d’information ou de leur responsable
informatique.
Plan qualité
Le système d'information mis en place doit respecter la Série des normes ISO 9000.
Articles connexes
Système d'information
Gouvernance des systèmes d'information
Gouvernance des technologies de l'information
Sécurité du système d'information
Directeur des systèmes d'information
Modèle d'acceptation de la technologie
Modèle de succès des systèmes d'information
Modèles de coûts informatiques
Servqual
Notes et références
1. Le délai de recouvrement désigne le temps nécessaire à la récupération du montant initial d’un investissement pour un
taux d’actualisation donné
2. un terme du jargon informatique qui signifie que l’on ne s’intéresse pas à ce que le logiciel fait, mais à la façon dont il le
fait
3. DeLone et McLean 1992.
4. DeLone et McLean 2003.
Bibliographie
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DOI 10.1080/07421222.2003.11045748 (https://dx.doi.org/10.1080/07421222.2003.11045748), lire en ligne (https://dx.doi.org/10.1080/0742122
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