Module 4
Module 4
NOVEMBRE 2021
Table des matières
1Introduction : ........................................................................................................................ 2
2 Présentation du plan de gestion environnementale et sociale et du cahier de charge
environnementale et social ......................................................................................................... 2
2.1 Plan de gestion environnementale et sociale ............................................................... 2
2.2 Cahier de charge environnementale et sociale ............................................................ 5
3 MISE EN ŒUVRE DU PLAN DE GESTION ENVIRONNEMENTALE ET CAHIER
DE CHARGES ENVIRONNEMENTALES AU SEIN D’UN ORGANISME ......................... 5
3.1 Qu’est-ce que la fonction environnement dans un organisme ? .................................. 6
3.2 Comment décliner efficacement un Plan de Gestion Environnementale et Sociale ou
un Cahier de Charges environnementales en Plan de Travail Annuel (PTA) dans un
organisme ? ............................................................................................................................. 7
3.3 Comment suivre et évaluer efficacement un Plan de Gestion Environnementale et
Sociale ou Cahier de Charges Environnementales dans un organisme ? ............................... 8
3.4 Comment et pourquoi communiquer efficacement dans un organisme sur les
résultats d’un PGES ou CCE ? ............................................................................................... 8
4 SUIVI-EVALUATION DES INDICATEURS DE PERFORMANCE
ENVIRONNEMENTALE (IPE) D’UN PLAN DE GESTION ENVIRONNEMENTALE ET
SOCIALE OU CAHIER DE CHARGES ENVIRONNEMENTALES AU SEIN D’UN
ORGANISME .......................................................................................................................... 10
4.1 OBJECTIFS : ............................................................................................................. 10
4.2 Qu’est-ce qu’un Indicateur de Performance environnementale (IPE) dans un
organisme ? ........................................................................................................................... 10
4.3 Quels sont les types des indicateurs de performance environnementale pour un
organisme ? ........................................................................................................................... 11
4.4 Quelle est la place des Indicateurs de Performance Environnementale dans un PGES
ou CCE au sein d’un organisme ? ........................................................................................ 15
4.5 Comment bâtir efficacement de manière mesurable, les Indicateurs Intermédiaires de
Performance Environnementale (2IPE) dans un organisme ? .............................................. 15
4.6 Comment suivre et évaluer efficacement les IPE dans un organisme ? .................... 16
1
1 INTRODUCTION :
Le Cameroun, dans le souci de la protection de l’environnement en général et la préservation
de la biodiversité en particulier, s'est doté d’une Loi-cadre, des lois sectorielles, des décrets et
arrêtés entre autres pour la gestion de l’environnement. Ainsi, la Loi N°96/12 du 05 août 1996
portant loi - cadre relative à la gestion de l’environnement, les décrets N°2013/0171/PM et
N°2013/0172/PM du 14 février 2013 fixant respectivement les modalités de réalisation des
Études d’Impact Environnemental et Social (EIES) et de l’Audit Environnemental et Social
(AES) ont vus le jour à la suite du décret 2005.
C’est dans ce contexte donc que naissent le plan de gestion environnementale et sociale (PGES)
et le Cahier de Charge Environnementale (CCE) qui contribuent à donner un caractère concret
aux évaluations environnementales au Cameroun. Une fois approuvées, ces études sont
sanctionnées par la délivrance d’un Certificat de Conformité Environnementale ou d’une
Attestation de Conformité Environnementale selon le cas. Pour s’assurer de l’effectivité de la
mise en œuvre et l’efficacité des mesures prises dans le PGES ou le CCE, il est institué la
surveillance administrative et technique qui est le mécanismes de vérification de la gestion
effective de l’environnement et de promotion de la politique environnementale tout au long de
la mise en œuvre ou l’opérationnalisation d’un programme ou projet.
En outre, dans le cadre de la mise en œuvre de l’Accord de Partenariat Volontaire (APV-
FLEGT) relatif au respect de la légalité dans les activités de gestion forestière, conclu entre
l'Union Européenne et la République du Cameroun, le Ministère de l’Environnement, de la
Protection de la Nature et du Développement Durable (MINEPDED) doit contribuer au
processus de la délivrance du Certificat de Légalité en octroyant aux opérateurs qui en
expriment le besoin, des Attestations de respect des obligations environnementales (AROE).
Pour donc mener à bien toutes ces activités, l’élaboration et le suivi-évaluation à travers des
indicateurs environnementaux au sein d’un organisme restent primordial et incontournable pour
s’orienter vers le développement durable.
2 PRÉSENTATION DU PLAN DE GESTION ENVIRONNEMENTALE ET
SOCIALE ET DU CAHIER DE CHARGE ENVIRONNEMENTALE ET
SOCIAL
2.1 PLAN DE GESTION ENVIRONNEMENTALE ET SOCIALE
Selon l’article 11 du décret n°2013/0171/PM du 14 février 2013, le rapport d’étude d’impact
comprend la prescription des recommandations et mesures pertinentes de gestion de
l’environnement. En d’autres termes, c’est le document (partie ou chapitre) du rapport d’EIES
qui comprendra l’ensemble des mesures qui vont permettre d’atténuer l’importance
2
(significativité) d’un impact et d’optimiser les impacts positifs surtout si ces derniers sont non
significatifs. Il sera donc le cœur de l’EIES et de l’audit environnemental et social et fera l’objet
d’une surveillance et d’un suivi. L’élaboration du PGES se fait sur la base des impacts identifiés
dans le cadre de l’étude et suivant les mesures proposées dans le rapport. Le PGES comprend
dans la pratique les paragraphes ci-après :
- le plan de mise en œuvre des mesures
Le plan de mise en œuvre des mesures vise à s’assurer que les différentes mesures d’atténuation
et d’optimisation recensées dans le chapitre précédent soient effectivement mises en œuvre. Il
comprendra pour chaque mesure, l’objectif de la mesure, l’impact concerné, les mesures
proposées, les activités de mise en œuvre, les indicateurs de mise en œuvre, les responsables de
mise en œuvre, les acteurs de suivi et l’estimation du coût de la mise en œuvre.
- le plan de surveillance
Le plan de surveillance (article 27 du décret 2013/0171/PM) et de suivi des différentes mesures
environnementales et sociales prescrites dans la présente étude vise à s’assurer de leur mise en
œuvre effective d’une part (surveillance) et d’autre part à s’assurer de l’efficacité effective des
différentes mesures prescrites (suivi). Le plan de surveillance et de suivi comprend :
les dispositions relatives à la surveillance durant les différentes phases du projet
(construction, exploitation, fermeture éventuelle) ;
les acteurs de la surveillance environnementale et sociale (les acteurs peuvent varier en
fonction du projet et de l’organisation de celui-ci). Dans le cas de ce module, on citera
le promoteur, la population riveraine, les organisations de la société civile, etc.
les éléments entités de la surveillance environnementale et sociale (les entités sociales
et les entités environnementales) ;
les outils nécessaires à la surveillance environnementale et sociale
le rapport semestriel de la surveillance environnementale et sociale
Il sera question ici de rappeler les dispositions réglementaires notamment l’article 27 (1) du
décret n°2013/0171/PM du 14 février 2013 fixant les modalités de réalisation de l’étude
d’impact environnemental et social. Ces rappels seront formulés sous forme de
recommandation à l’endroit du promoteur.
le coût de la surveillance environnementale et sociale
- le suivi environnemental et social
3
Le suivi environnemental a pour objet de veiller à l’implémentation de l’ensemble des mesures
environnementales recommandées dans le plan de mise en œuvre des mesures. Il s’agit
notamment de :
- veiller à la sauvegarde et à la diffusion de l’expérience du projet afin d’améliorer la
prévision des impacts pour des projets similaires qui viendront à être implémenter ;
- vérifier la pertinence et l’efficacité des mesures présentées dans le rapport d’EIES.
Ce paragraphe comprend les éléments ci-après :
- les acteurs du suivi environnemental et social
Les acteurs peuvent varier en fonction des projets. Dans le cadre de ce module, nous
présenterons quelques acteurs génériques
le promoteur du projet ;
le comité départemental du suivi de la mise en œuvre du PGES
L’administration est l’une des entités majeures de l’activité de suivi. Un comité a été mis en
place par l’arrêté n°0010/MINEP du 03 avril 2013 portant organisation et fonctionnement des
comités départementaux de suivi de la mise en œuvre des plans de gestion environnementale et
sociale.
- l’opérationnalisation du suivi environnemental et social
- les modalités de suivi environnemental et social
- le coût du suivi environnemental et social
En dehors de la surveillance et du suivi environnemental, le PGES comprend ensuite :
- la gestion des impacts non identifiés
Il est question ici de précisé les dispositions qui seront prises pour ce qui concerne la gestion
des impacts non identifiés
- le plan de participation du public
Il est question ici de dire comment le public ou alors les populations riveraines seront
impliquées dans les activités de mis en œuvre, de surveillance et de suivi environnemental et
social du projet étudié.
- le plan des mesures d’urgence
Il sera question ici de préciser en termes de risques industriels ou de risques sur la santé et la
sécurité des personnels de l’entreprise ou du projet ainsi que des populations riveraines, les
dispositions prises pour les prévenir. Vous ferez une identification sommaire des risques de
même qu’une analyse sommaire et vous proposerez les mesures de prévention envisagées, par
exemple, risque d’incendie, risque d’explosion, etc.
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2.2 CAHIER DE CHARGE ENVIRONNEMENTALE ET SOCIALE
Tout comme le PGES, le cahier de charge environnementale et sociale est un document
stratégique de la notice d’impact environnemental et social. Il ne concerne d’ailleurs que les
notices d’impact environnemental. D’après l’article 3 de l’arrêté n°00002/MINEPDED du 08
février 2016 définissant le canevas type des termes de référence et le contenu de la notice
d’impact environnemental, le cahier de charge environnementale et sociale (CCES) comprend :
- les mesures prescrites et les responsabilités
Tout comme le PGES, vous préciserez ici l’ensemble des mesures, les impacts concernés, les
objectifs des mesures, etc. (voir partie sur le PGES).
- les calendriers d’exécution ;
Vous préciserez la date ou la période de mise en œuvre de la mesure (voir partie sur le PGES) ;
- l’estimation du coût de la mise en œuvre
Vous identifierez l’ensemble des activités nécessaires pour mettre en œuvre une mesure et vous
les budgétiserez. Par exemple, pour une sensibilisation sur le VIH/SIDA, nous aurons
location de la salle de fête de la mairie : 50 000/ jrs ;
recrutement d’un expert pour la formation : 50 000 x 2 jours : 100 000 ;
restauration : 100 000 F CFA (en forfait) ;
rédaction du rapport : 25 000 F CFA (en forfait)
Soit un total de 275 000 F CFA pour les activités de mise en œuvre de la mesure.
Vous pouvez présenter le coût sous forme de tableau. L’ensemble des coûts des activités de
votre cahier de charge (tout comme le PGES) sera le coût de mise en œuvre de votre rapport.
En d’autres termes vous additionnerez l’ensemble des coûts des activités de chaque mesure.
Vous pouvez faire des prospections dans la zone d’étude pour avoir le prix des éléments qui
pourront être impliqués dans votre cahier de charge afin de faire une budgétisation juste.
Vous comprendrez donc que le PGES ou le cahier de charge sont des éléments opérationnels.
3 MISE EN ŒUVRE DU PLAN DE GESTION ENVIRONNEMENTALE ET
CAHIER DE CHARGES ENVIRONNEMENTALES AU SEIN D’UN
ORGANISME
La mise en place d’un PGES ou CCE est une activité complexe du point de vue des ressources
à mobiliser pour les investissements à effectuer par l’organisme, mais exaltante sur le point
socio-économico-culturel et réglementaire.
Elle répond ainsi à plusieurs objectifs qui consiste à :
- mettre efficacement un PGES ou CCE en place au sein d’un organisme ;
5
- renforcer la performance de gestion environnementale et sociale au sein d’un
organisme ;
- protéger l’environnement qui constitue un levier économique et social de l’organisme ;
- respecter les exigences environnements légales et réglementaires au sein d’un
organisme.
Ainsi, pour une mise en œuvre efficace d’un PGES ou CCE, l’organisme doit avoir en son sein
un environnementaliste de qualification qui doit lui-même connaitre la fonction environnement.
3.1 QU’EST-CE QUE LA FONCTION ENVIRONNEMENT DANS UN ORGANISME ?
La fonction environnement dans un organisme est aujourd’hui essentielle et délicate pour une
collaboration entre la structure et les différentes parties prenantes. Elle doit se faire de façon
globale dans son ensemble et consiste à :
- mettre en contexte et collecter les informations environnementales pertinentes pour
l’organisme et les différentes parties prenantes ;
- faire une analyse détaillée des besoins et des attentes de l’organisme et les différentes
parties prenantes ;
- obtenir l’aval du chef d’entreprise sur le moyen nécessaire de la gestion
environnementale et sociale tout au long du processus d’implantation ;
- décliner le PGES ou CCE en Plan de Travail Annuel (PTA), si la nature des activités
réaliser au sein de l’organisme le permet ;
- assurer une formation et sensibilisation continues des employés au sein de l’organisme
sur le plan environnemental et social ;
- travailler en collaboration avec tous les différents secteurs de l’organisme, ainsi que les
prestataires externes identifiés ;
- mettre en conformité les installations vis-à-vis des exigences légales et réglementaires,
ainsi que d’autres exigences auxquelles l’organisme s’engage ;
- encadrer/orienter, mettre à jour et rendre disponible la politique environnementale en
vigueur ;
- responsabiliser les employés dans tous les secteurs de l’organisme ;
- investiguer en interne sur les menaces ou circonstances environnementales, leurs causes
et les conséquences potentielles ou réelles, ainsi que les responsabilités ;
- identifier et saisir les opportunités que présente la gestion environnementale pour
l’organisme ;
- faire les différents types de reporting définis par l’organisme ;
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- etc.
La maîtrise de la fonction environnement permettra au gestionnaire de l’environnement au sein
de l’organisme de bien comprendre et mettre en œuvre le PGES et le CCE.
3.2 COMMENT DÉCLINER EFFICACEMENT UN PLAN DE GESTION
ENVIRONNEMENTALE ET SOCIALE OU UN CAHIER DE CHARGES
ENVIRONNEMENTALES EN PLAN DE TRAVAIL ANNUEL (PTA) DANS UN
ORGANISME ?
Un PTA est une planification opérationnelle pour les interventions ou activités complexes et
pluriannuelles. Il présente sommairement le but et les objectifs environnementaux à atteindre,
les activités connexes à entreprendre, les responsabilités qui en découlent pour les participants,
le calendrier de réalisation des activités ainsi que les détails de réalisation concernant les
ressources et les méthodes de suivi-évaluation à mettre en œuvre au sein de l’organisme.
Le PTA n’est pas un document statique, mais un document « vivant » qui peut être modifié en
fonction de n’importe quel écart par rapport au plan initial mis en place par l’organisme.
Cependant, pour modifier le PTA, il faudrait :
- discuter des modifications envisageables avec les différents membres de l’équipe ;
- modifier le PTA pour s’adapter à la nouvelle situation identifiée et pertinente pour la
mise en œuvre adéquate du PGES ou CCES ;
- diffuser le PTA modifié aux membres de l’équipe pour leurs commentaires et
appréciations ;
- approuver le document de ces modifications par la direction à son plus haut niveau.
La déclinaison efficace du PGES ou CCES en PTA (voir annexe 1) dans un organisme, doit
prendre en compte, toutes les recommandations du PGES ou CCES, mais aussi le type et le
niveau d’investissement actuel et futur de la structure, la culture de l’entreprise et en accordant
assez d’autorité au spécialiste sus évoqué. Cependant, la planification opérationnelle éventuelle
de la mise en œuvre du PGES ou CCE par un promoteur ne devrait pas se traduire par la
modification des objectifs visés par les mesures préconisées sans avis préalable du Comité
Interministériel de l’Environnement (CIE) et l’adoption de ces mesures par l’administration en
charge de l’environnement.
En effet, l’article 28 du décret N°2013/0171/PM du 14 février 2013 fixe les modalités de
réalisation des EIES et définit la procédure de révision du PGES en précisant que, sur la base
d’un rapport des administrations compétentes, des mesures correctives ou additionnelles
peuvent être adoptées par l’administration en charge de l’environnement après avis du CIE pour
tenir compte des effets non initialement ou insuffisamment appréciés dans l’évaluation
environnementale.
7
Ainsi déclinés, le PGES et le CCE doivent faire l’objet d’un suivi-évaluation en interne et par
l’administration en charge de l’environnement ou la Commune territorialement compétente.
3.3 COMMENT SUIVRE ET ÉVALUER EFFICACEMENT UN PLAN DE GESTION
ENVIRONNEMENTALE ET SOCIALE OU CAHIER DE CHARGES
ENVIRONNEMENTALES DANS UN ORGANISME ?
Un PGES ou CCE au sein d’un organisme est un outil de travail environnemental qui doit être
au centre de toutes les décisions stratégiques. Ainsi, le suivi-évaluation efficace de cet outil doit
se faire par un professionnel interne en environnement avec, si possible, l’accompagnement
d’un expert pour avoir un regard externe (consultant) et auditer en permanence la mise en place
des différentes mesures adoptées par le PGES ou CCE.
Pour se conformer aux dispositions des articles 27(3) et 16(3) des décrets N°2013/0171/PM et
N°2013/0172/PM qui fixent respectivement les modalités de réalisation des EIES et de l’AES,
le promoteur du projet ou le chef d’entreprise est tenu de produire, au Ministre en charge de
l’environnement, un rapport semestriel sur la mise en œuvre du PGES. Un rapport annuel sur
la mise en œuvre du CCE est adressé à la Commune territorialement compétente concernée par
le promoteur.
La structuration et le contenu de ces documents pourraient s'articuler comme l’indique le guide
du suivi de la mise en œuvre du PGES / CCE autour des éléments suivants :
- introduction ;
- démarche méthodologique ;
- résultats de la mise en œuvre du PGES ou du CCE ;
- contraintes ;
- difficultés rencontrées et perspectives ;
- conclusion ;
- annexes.
Les résultats de la gestion environnementale dans un organisme soucieux de la transparence et
le respect des exigences légales et réglementaires doivent, pour une meilleure vulgarisation
auprès des différentes parties prenantes, être communiqués.
3.4 COMMENT ET POURQUOI COMMUNIQUER EFFICACEMENT DANS UN
ORGANISME SUR LES RÉSULTATS D’UN PGES OU CCE ?
La communication au sein d’un organisme est un outil fondamental de vulgarisation des
résultats des actions environnementales et de sensibilisation des différentes parties intéressées
sur le niveau d’avancement des activités, l’effectivité et l’efficacité des actions mise en œuvre
pour la gestion environnementale au sein de cet organisme ou un projet. A cet effet, il convient
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que l’organisme se dote d’une procédure de communications internes et externes valide et mis
à jour. Les informations véhiculées par l’organisme doivent être significatives, fiables,
représentatives, cohérentes et faciles à comprendre par toutes les parties prenantes.
La communication environnementale doit faire l’objet aussi d’une priorité de la direction à son
plus haut niveau afin de démontrer sa crédibilité sur les questions environnementales et sociales
au près des différentes parties intéressées.
Pour mener à bien la communication environnementale, il est indispensable d’obtenir
l’adhésion du personnel de l’organisme et de tout autre acteur externe pouvant exercer une
influence sur celui-ci (fournisseurs, clients, etc.). Une communication claire, cohérente et ciblée
permet dès lors, de présenter le contexte, les enjeux, d’exprimer les attentes et objectifs, et
d’expliquer les modalités d’actions. Elle permet aussi d’impliquer le personnel dans
l’élaboration et le suivi du projet ou dans la réalisation écologique des activités au sein de
l’organisme concerné. Trop souvent négligée, l’information sur les résultats obtenus permet de
maintenir la motivation et l’implication des différentes parties intéressées. De plus, la
communication permet de construire et de diffuser une image positive de l’organisme, tant
auprès de son personnel qu’au monde extérieur.
Communiquer efficacement et de manière transparente dans un organisme permet de :
- sensibiliser aux changements de comportement au sein de l’organisme à savoir, les
bonnes pratiques et « éco-gestes » ;
- créer une démarche participative par l’implication et la motivation du personnel, ainsi
que de la direction, la fédération autour d’un projet d’entreprise, la création d’une éco-
culture d’entreprise, les échanges entre collègues et services, etc. ;
- initier un effet « boule de neige » par l’application des bonnes pratiques par le personnel
et les différentes parties prenantes à domicile et le partage de celles-ci avec la famille et
les connaissances.
Comme la communication interne, la communication externe est essentielle et importante pour
favoriser l’émergence d’une image positive de l’organisme vers l’extérieur et d’en assurer ainsi
sa visibilité et la planification de la stratégie globale de gestion.
La base d’une stratégie de communication globale et le plan de communication devraient
répondre aux 5 questions suivantes : Quoi ? Pour qui ? Pourquoi ? Quand ? Et Comment ?
Cependant, la communication sur les résultats de la mise en œuvre du PGES ou CCE devrait
être adossée sur des informations qui sont facilement éditables et compréhensibles par tous
grâce à des Indicateurs de Performance environnementale.
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4 SUIVI-EVALUATION DES INDICATEURS DE PERFORMANCE
ENVIRONNEMENTALE (IPE) D’UN PLAN DE GESTION
ENVIRONNEMENTALE ET SOCIALE OU CAHIER DE CHARGES
ENVIRONNEMENTALES AU SEIN D’UN ORGANISME
Pour surveiller et mesurer les principales caractéristiques de ses opérations et activités qui
peuvent avoir un impact environnemental, l’organisme doit maîtriser ses indicateurs de
performance environnementale qui sont définis dans le PGES ou CCE. Cette suivi-évaluation
inclut :
- le suivi-évaluation de la performance environnementale ;
- les contrôles opérationnels fréquentiels ;
- le suivi de l’atteinte des objectifs et la satisfaction des différentes cibles.
4.1 OBJECTIFS :
Notons que, la performance d'un organisme est sa capacité à atteindre des objectifs
préalablement fixés. L’indicateur est la représentation quantitative ou qualitative qui mesure la
réalisation d’un objectif au sein d’un organisme et permet d’apprécier le plus honnêtement
possible, l’atteinte d’une certaine performance.
4.2 QU’EST-CE QU’UN INDICATEUR DE PERFORMANCE ENVIRONNEMENTALE
(IPE) DANS UN ORGANISME ?
Un indicateur est une représentation mesurable de l’état ou du statut des opérations, du
management ou des conditions. C’est un porteur d'informations destinée à être communiquée à
une ou plusieurs cibles. Il permet de réduire le nombre de paramètres (issus par exemple de
mesures) pour rendre compte d'une situation environnementale souvent complexe.
Un indicateur de performance environnementale est un outil qui fournit des informations sur
les progrès réalisés par un organisme en matière de gestion environnementale.
La mise en place d'indicateurs de performance environnementale dans un organisme se fait pour
3 raisons principales :
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- le système opérant : il s’agit de connaitre et suivre l'état de l'environnement, les aspects
environnementaux liés aux activités et aux actions engagées au sein de l’organisme.
Exemple : Sensibiliser et responsabiliser les travailleurs ;
- le système de décision : il s’agit de l'identification des écarts réglementaires ou relatifs
aux objectifs et d'aide à la prise de décision.
Exemples : Fournir à la direction un outil d'aide à la prise des décisions d'ordre stratégique
(aspects à traiter en priorité, investissement ou non dans une technologie propre.) ;
- les relations avec les parties intéressées : il s’agit de la communication interne et externe.
- Exemple : Démontrer l'engagement de l'entreprise en matière de gestion
environnementale.
Il est à noter que, les IPE sont élaborés et approuvés dans le PGES ou CCE, qui sont des outils
légaux et réglementaires validés dans le cadre de l’EIES, AES, EES ou la NIE. Cependant, ces
indicateurs peuvent être partitionnés par l’organisme en plusieurs sous-indicateurs, sans
modification des objectifs définis dans le PGES ou CCE.
4.3 QUELS SONT LES TYPES DES INDICATEURS DE PERFORMANCE
ENVIRONNEMENTALE POUR UN ORGANISME ?
Les indicateurs de performance environnementale dans un organisme sont identifiés et définis
dans le PGES ou CCE d’une part et élaborés par l’organisme dans le cadre de la gestion des
aspects environnementaux de son système d’autre part. Ainsi, on distingue donc les
« indicateurs de performance environnementale légaux » et les « indicateurs de performance du
système de management environnemental (SME) » de l’organisme.
Les « indicateurs de performance environnementale légaux » sont ceux définis et validés dans
le PGES ou CCE par le ministère en charge de l’environnement ou une commune territoriale
décentralisée suite à une étude d’impact environnemental et social stratégique, une étude
d’impacts environnemental et social, un audit environnemental et social ou une notice d’impact
environnemental.
Les « indicateurs de performance du système de management environnemental » de
l’organisme sont ceux définis par la structure dans le cadre du système de management
environnemental.
Pour le SME, Il existe 02 types d'indicateurs de performance environnementale qui doivent être
pris en compte pour la mise en place des actions environnementales. Il s’agit selon la norme
ISO 14031, des indicateurs de performance environnementale et indicateurs de condition
environnementale.
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Les indicateurs de performance environnementale sont constitués des indicateurs de
performance managériale (IPM) et les indicateurs de performance opérationnelle (IPO).
- Les indicateurs de performance managériale fournissent des informations sur les efforts,
les décisions et les actions de la direction pour améliorer la performance
environnementale des opérations de l’organisme.
Exemples : Formations, exigences légales, affectation des ressources et leur utilisation efficace,
gestion des coûts environnementaux, achats, etc.
- Les indicateurs de performance opérationnelle (IPO) fournissent à la direction des
informations sur la performance environnementale des opérations de l’organisme.
Exemples : Entrants et leurs approvisionnements, conception, installation et exploitation,
sortants et leurs livraisons, etc.
- Les indicateurs de conditions environnementales (ICE) qui fournissent des informations
sur le contexte local, national, régional ou mondial de l'environnement.
Exemples : Propriétés, quantité/qualité d’eau, qualité de l’air, espèces menacées, la quantité,
etc.
Indicateurs environnementaux
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ORGANISME
DIRECTION DE L’ORGANISME
Pollutions
OPERATIONS DE L’ORGANISME
ENVIRONNEMENT
Figure 2 : Liens entre les différents indicateurs environnementaux (inspiré d’ISO 14031, 1999)
(Indicateurs de condition environnementale)
En plus des indicateurs sus évoqués, il est très important d’ajouter également les indicateurs de
performance environnementale financiers (IPEF) qui servent en premier lieu à débusquer les
ressources perdues dans la pollution, à permettre une unité de mesure comparable entre les
différents projets environnementaux et à transformer un langage technique en un langage
commun compréhensible à travers les différentes fonctions de l’organisme.
La construction des IPEF découle du calcul des coûts environnementaux combiné au
recensement des données physiques sur la performance environnementale. De ce fait, pour
pouvoir joindre à la fois les données environnementales et économiques, un organisme doit
d’abord être en mesure de calculer l’ensemble de ses coûts environnementaux. Pour ce faire, il
doit adopter les principes et les pratiques dictés par la comptabilité de gestion environnementale
qui est, une activité d’identification, de collecte, d’analyse et d’utilisation des informations
physiques sur l’utilisation et les flux d’énergie, d’eau et de matériel (incluant les déchets), et
l’information financière sur les coûts, les revenus et les économies liés à l’environnement
(United Nations Division for Sustainable Development (UNDSD), 2001).
La comptabilité de gestion environnementale ne prend pas la forme d’une activité de gestion
environnementale spécifique. Elle chapeaute tout simplement un ensemble de principes et
d’approches qui collectent, transforment et condensent les données environnementales
physiques et financières essentielles à l’utilisation efficace des activités de gestion
environnementale.
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Ainsi, l’évaluation des coûts environnementaux de la comptabilité de gestion environnementale
sert d’abord comme un outil permettant d’éclairer le processus de prise de décisions relatives
aux enjeux environnementaux. En particulier, les données de coûts permettent de traduire la
performance environnementale dans un langage que les gestionnaires et la direction peuvent
comprendre et qui est partagé par l’ensemble des acteurs de l’organisme. Afin d’optimiser cette
fonction, les éléments recensés par la comptabilité de gestion environnementale peuvent servir
à construire des indicateurs de performance environnementale qui relient les données physiques
et financières liées à la gestion environnementale. Ces indicateurs peuvent venir supporter
l’évaluation de la performance environnementale en servant plusieurs fonctions, dont
l’évaluation des projets d’investissement environnementaux, l’identification des opportunités
d’amélioration environnementale et économique au sein de l’organisme, etc.
De même, l’organisme peut calculer aussi les Indicateurs d’écoefficacité qui permettent de
combiner les données environnementales aux données de production afin de construire des
indicateurs de performance environnementale transversaux. Ces indicateurs d’écoefficacité
lient les données environnementales physiques et la performance opérationnelle dans un seul et
même indicateur. Les indicateurs d’écoefficacité se définissent comme des indicateurs reliant
la charge environnementale à la production, soit :
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4.4 QUELLE EST LA PLACE DES INDICATEURS DE PERFORMANCE
ENVIRONNEMENTALE DANS UN PGES OU CCE AU SEIN D’UN ORGANISME ?
Les indicateurs de performance environnementale définis dans un PGES ou CCE simplifient la
compréhension et l'interprétation des résultats obtenus par l’organisme en fournissant aux cibles
(ministère en charge de l’environnement ou toutes les autres parties prenantes), une information
synthétique, aisément accessible et compréhensible. Ces indicateurs permettent à l’organisme
de mesurer l’évolution continue de leur performance environnementale afin d'intégrer
l'environnement aux premiers rangs dans leurs prises des décisions et comportements.
Les IPE permettent de suivre et évaluer le niveau d’avancement, l’effectivité et d’efficacité de
la mise en place d’un PGES, CCE ou PTA. Ils permettent d’apprécier le niveau de prise en
compte de la gestion environnementale au sein de la structure ou projet et d’orienter la direction
à suivre sur les prises des décisions conformément à la réglementation en vigueur. Les IPE
définis dans le PGES ou CCE peuvent, pour faciliter leur compréhension et assurer leur
cohérence dans l’atteinte des objectifs, être partitionnés en indicateurs intermédiaires de
performance environnementale
4.5 COMMENT BÂTIR EFFICACEMENT DE MANIÈRE MESURABLE, LES
INDICATEURS INTERMÉDIAIRES DE PERFORMANCE ENVIRONNEMENTALE
(2IPE) DANS UN ORGANISME ?
Pour bâtir efficacement les 2IPE, il est tout d'abord nécessaire de recenser tous les IPE définis
dans le PGES ou CCE, prendre en compte ou définir (cas du SME) les cibles et le but des
indicateurs ainsi que les caractéristiques de la qualité environnementale à mesurer, les enjeux
et les objectifs associés à la question environnementale.
- Ainsi, les différentes étapes globales et nécessaires de l’élaboration des 2IPE dans un
organisme consiste successivement à :
- Recenser ou identifier les aspects environnementaux significatifs :
Cette étape du processus devrait consister à mettre en évidence les aspects environnementaux
qui résultent de l’activité de l’organisme. D’abord, seuls les aspects prioritaires ou significatifs
en matière de gestion environnementale doivent être étudiés pour faire ensuite l’objet d’un
suivi-évaluation.
- Identifier et collecter les données pertinentes :
Cette phase consiste à collecter les données de base (paramètres brutes pour une période
donnée) nécessaires à l’analyse de chacun des indicateurs.
Les principaux critères de sélection des informations, en vue de construire des indicateurs
pertinents avec des objectifs de réactualisation (objectifs intermédiaires), sont :
- la validité et la mise à jour des données ;
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- l'accessibilité aux données et informations ;
- la pertinence de ces données par rapport au contexte local (si nécessaire international)
et réglementaire.
- Sélectionner et construire les indicateurs :
L'étape de construction des indicateurs cherchera à rendre compréhensibles les informations de
base (ou paramètres bruts) en connaissance. La définition et la sélection des indicateurs doivent
permettre de représenter d’une façon compréhensible et utilisable, les données ou les
informations qualitatives ou quantitatives.
Les conditions requises pour la mise en place des bons indicateurs sont :
- l'objectivité par rapport aux résultats attendus ;
- la démonstrabilité des résultats ;
- la significativité des données ;
- la comparabilité des données ou résultats obtenus ;
- la fiabilité des données ;
- la représentativité des données ;
- la pertinence des données ;
- la cohérence des données ;
- la facilité à construire et à comprendre ces indicateurs.
Ainsi, on pourrait exprimer les ratios ou rapports entre les données en fonction de :
- évolution dans le temps (comparaison des données sur un temps bien précis,
comparaison par rapport à un temps de référence) ;
- unité d'activités ou de taille (comparaison par rapport à une superficie totale,
comparaison par rapport au nombre d'entreprises implantées ;
- données liées à des standards du secteur d’activités concernées.
Le système d'indicateurs mis en place doit être régulièrement passé en revue pour une
amélioration continue de la performance environnementale de l’organisme en question.
Les 2IPE doivent absolument tenir compte des recommandations du PGES ou CCE lorsqu’ils
concernent une évaluation environnementale réglementaire à fin de garder une cohérence entre
ce dernier et le PTA.
4.6 COMMENT SUIVRE ET ÉVALUER EFFICACEMENT LES IPE DANS UN
ORGANISME ?
Pour suivre et évaluer les actions environnementales mises en œuvre dans une zone d'activités
de manière simple et objective, il est nécessaire d'utiliser un système d'indicateurs et cela doit
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être effectué par un spécialiste interne de l’organisme avec un accompagnement externe d’un
consultant comme par exemple ESSAH Consulting dont les principales activités sont le conseil,
les études et les formation en environnement et management des risques industriels.
Afin de faire un suivi-évaluation efficace, il est donc important d'optimiser le nombre
d'indicateurs qui rendent compte d'une situation quelconque. Trop d'indicateurs rendent les
résultats confus et occultent la vision d'ensemble, tandis que trop peu d'indicateurs risquent de
ne pas être représentatifs.
Ce système constitue donc la base pour l’évaluation des performances environnementales de
l’organisme, notamment en termes d’amélioration par rapport aux objectifs à atteindre et cibles
fixés.
L’évaluation de la performance environnementale est, pour la gestion environnementale, ce
qu’est l’examen à l’enseignement, c’est-à-dire le principal outil permettant de mesurer une
performance face à des objectifs et des critères prédéterminés. L’évaluation de la performance
environnementale joue ainsi un double rôle, celui d’identifier les opportunités d’amélioration
et de déterminer si les mesures environnementales menées se traduisent par des améliorations
de la performance environnementale.
Selon la norme ISO 14031, qui établit les lignes directrices concernant la conception et
l’utilisation de l’évaluation de la performance environnementale, cette dernière se définit
comme étant : « Un processus interne de management faisant appel à des indicateurs dans le
but d’obtenir des informations comparatives sur la performance environnementale passée et
présente de l’organisme par rapport à ses critères de performance environnementale ». Ces
critères de performance peuvent être ceux du PGES ou CCE ou encore définis par la structure
elle-même dans le cadre de la mise en œuvre d’un système de management environnemental.
Un système d'indicateurs constitue également un vecteur de communication sur les
informations environnementales auprès des différentes parties intéressées par l’organisme.
Par ailleurs, il faut aussi comprendre que chaque zone d’activités ayant ses spécificités et son
contexte local particulier, il serait réducteur ou illogique de vouloir utiliser des indicateurs pour
comparer les zones d’activités entre elles.
De même, la récolte des informations doit être systématique et respectueuse de la fréquence
définie par l’organisme en la matière.
NB :
Il existe des facteurs de réussite et les facteurs limitants à l’élaboration, la mise en œuvre et
l’efficacité des 2IPE.
- Facteurs de réussite :
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L’organisme doit adopter une approche partenariale interne (entre les différentes
directions) pour faciliter la circulation et la transparence des informations entre les
différents acteurs ;
L’organisme, à travers son spécialiste en environnement et l’accompagnement du
consultant, doit simplifier son mode de collecte des informations ;
L’organisme doit communiquer sur ses performances environnementales.
- Facteurs limitants :
l'accessibilité aux données et informations ;
la confidentialité de certaines informations ;
l'actualisation du système d'indicateurs.
Annexe 1 : Exemple d’une fiche de planification opérationnelle selon le guide PGES ou CCE
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Annexe 2 : Exemple d’une fiche de Suivi de l’efficacité des mesures mises en œuvre dans un organisme selon
le guide PGES ou CCE
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Contact :
Merci de nous citer si vous utilisez nos modules dans le cadre de vos travaux
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