Cours de Philosophie-1
Cours de Philosophie-1
Cours de Philosophie-1
O. INTRODUCTION GENERALE
Généralités
Selon le philosophe allemand KANT, « on ne peut pas apprendre la
philosophie on ne peut qu’apprendre à philosopher ». Ainsi, notre cours
est loin d’être la simple transmission des dogmes. Ce cours constitue
plutôt une initiation à l’acte philosophique. Il s’agit, pour nous,
d’acquérir le goût de la pensée cohérente, d’accéder à une culture
philosophique, de développer le bon jugement, etc.
Pour parvenir à cette finalité, nous devons nous familiariser avec le
langage philosophique, nous habituer à l’abstraction (opération par
laquelle l’esprit sépare, isole certains caractères de choses, ou de leur
types, en bref analyser), éveiller notre esprit critique pour permettre de
comprendre et d’apprécier les solutions données aux différents problèmes
rencontrés dans la vie. L’étude de la philosophie s’accompagne toujours
d’une réflexion personnelle.
La philosophie est une discipline qui se caractérise par l’amour de
la vérité et par une méthode rigoureuse. Le terme philosophie, se
compose du grec, philein « aimer », et de « sophia », qui possède le
double sens de « sagesse » et de « savoir ». La philosophie se fonde donc
sur la quête d’un savoir et n’a pas la prétention de dire le vrai. Le terme
reviendrait au présocratique Pythagore de Samos [570 à 490 av. JC] qui
aurait, par modestie, renoncé à se dire « sage » pour se contenter d’être
« ami de la sagesse ». Il estima que le mot sage ne convenait qu’aux
dieux, seuls êtres capables de posséder la sagesse et la vérité ; c’est ainsi
qu’il inventa pour l’homme le mot philosophia [l’amour, la recherche, le
désir de la sagesse] à partir de trois mots grecs : philia-tes-sophia ou
philein et de sophia. Les dieux possèdent la sagesse mais les hommes
ne peuvent que s’en approcher sans jamais la posséder. C’est pourquoi
on dit que dans son origine, la philosophie a un sens privatif. Elle nie dès
le départ la prétention de posséder la sagesse. Le philosophe est un
homme humble qui se fait ami de la vérité et qui consacre toute sa vie à
la recherche. Mais cette définition n’est pas suffisante. Notre parcours
nous permettra de trouver une définition de la philosophie plus précise.
I. LES PRESOCRATIQUES
Si étymologiquement, la philosophie se comprend comme l’amour
de la sagesse, vulgairement, la philosophie est parfois considérée comme
B. LES ELEATES
C’est à Elée, dans le sud de l’Italie du sud, que sont élaborés les
fondements ontologiques de la pensée. A l’encontre des Ionions de l’école
d’Ephèse. Les éléates réfute « la loi du devenir universel » et affirment en
effet l’identité et l’éternité de l’être. Cette doctrine est dominée par deux
grandes figures principales : Parménide d’Elée, Zénon d’Elée. Pour
eux, « tout est permanent, statique et le mouvement n’est qu’apparent. »
Dans son ouvrage « De la nature », Parménide affirme que l’être est, et le
non-être n’est pas. On ne peut pas passer de l’être au non-être et vice-
versa. Ce qui n’existe pas n’est pas. L’être est ce qui existe. S’il y a de
l’être, cet être est un. Il y a l’unité de l’être et plutôt que sa diversité.
Pour Parménide, l’althaea [la vérité] est une déesse. Il va donc distinguer
deux chemins : le chemin de la vérité [vrai chemin] et le chemin de la
doxa [de l’opinion : chemin de la fausseté, de l’apparence]. Le chemin de
la vérité c’est que l’être est, et que le non-être n’est pas.
C. LES ATOMISTES
Cette doctrine fonde sa théorie sur la matière. Pour elle, la matière
est discontinue [présente des solutions de continuité] et composée des
éléments insécables [c’est-à-dire que l’on ne saurait couper ou partager],
E. LES PYTHAGORISMES
C’est vers le milieu du VIème siècle qu’apparaît le pythagorisme.
Elaboré par un philosophe resté célèbre pour un théorème pourtant déjà
connu des Babyloniens, Pythagore (v. 580-v. 490 av. J.-C.), cette doctrine
prévoit un certain nombre d’interdits qui traduisent le désir de délivrer
l’homme des illusions de la matière. Avant qu’elle ne trouve un écho dans
le phédon de Platon, les pythagoriciens sont ainsi les premiers à formuler
la doctrine de l’immortalité de l’âme ou, comme disent les Grecs, la
palingéénésie. Selon eux, l’âme aurait la possibilité de passer d’un corps
à un autre et d’échapper à la mort en réintégrant celui d’un nouveau-né.
L’influence de Pythagore s’exerce aussi dans le domaine de la
science et, plus exactement, des mathématiques. Cherchant, comme les
ioniens, les lois secrètes qui régissent l’univers, il s’efforce ainsi de
formuler les propriétés élémentaires des nombres. Sans son apport
considérable, ni l’arithmétique, ni la géométrie moderne n’auraient pu se
développer.
F. LES PLURARISTES
CHAPITRE I
SOCRATE
1. VIE ET ŒUVRES
boire la ciguë (un poison) puis mourra en discutant avec ses disciples sur
« l’immortalité de l’âme ».
Socrate n’a rien écrit ; tout ce que nous avons de sa philosophie
nous vient de ses disciples, surtout Platon et Xénophon.
2. LA PENSEE DE SOCRATE
La révolution socratique et le dessein philosophique
Pour les présocratiques, c’est la recherche des causes
fondamentales de phénomène naturel qui était au centre de l’action
philosophique. Pour les sophistes venus peu avant Socrate, c’est le
bonheur de l’homme qui était la préoccupation fondamentale. Avec
Socrate, c’est l’homme en tant qu’Esprit qui est au centre de l’activité
philosophique. Pour cette cause, il invite la pensée douée de sagesse à
une conversion, à un nettoyage systémique, à se tourner du monde pour
se retourner à la conscience afin d’acquérir le vrai bonheur. Pour y
arriver, il faut une méthode.
3. LA METHODE SOCRATIQUE
Sa méthode se présente comme une dialectique en deux temps. Elle
est essentiellement interrogative, c’est-à-dire se fonde sur les questions
que Socrate pose à ses interlocuteurs. Elle comprend deux étapes :
3.1. L’ironie (l’étape négative et destructive)
C’est un dialogue interrogateur : par des questions, Socrate
cherche à détruire le faux savoir ou le savoir apparent qui cache
l’ignorance. Il se présente lui-même comme un ignorant qui veut
apprendre : « Tout ce que je sais, c’est que je ne sais rien ». Ainsi il
s’acharne à débarrasser l’esprit ignorant du faux savoir, des opinions
critiquées qui l’encombrent, qui bouchent et empêchent la recherche du
vrai. Socrate veut amener l’homme à connaître ses limites et son
ignorance. C’est pourquoi l’ironie est appelée dialectique critique.
3.2. La maïeutique (étape positive et constructive)
C’est un dialogue interrogateur qui aide à accoucher la vérité. La
référence est faite ici au métier de sa mère (accoucheuse). Tout comme
l’accoucheuse qui n’apporte pas le bébé mais qui aide seulement à le
mettre au monde. Socrate aussi n’apporte pas du dehors la science mais
b) Faiblesses
1. Socrate n’est pas chrétien, on lui reproche son intellectualisme
moral en affirmant qu’il suffit de connaître le bien pour le faire
nécessairement, il a exagéré le rôle de l’intelligence en négligeant
la liberté et la volonté. Il a oublié que l’homme peut délibérément
commettre le mal ;
2. Il n’a pas écrit. Nous accédons à sa pensée par les écrits de ses
disciples.
A. PLATON
a)Sa vie
De son vrai nom Aristocrates, dit Platon à cause de ses épaules, il
est né à Athènes, en 427, dans une famille aristocratique. Appelé aussi
« Divin Platon » par les commentateurs, il devient disciple de Socrate à
l’âge de 20 ans. Il fut captivé par l’art merveilleux avec lequel Socrate
savait interroger, suivre une idée comme la piste, de question en
question, amener ses interlocuteurs, soit à reconnaitre leurs erreurs, soit
b) Ses œuvres
Les œuvres de Platon sont exposées sous forme de dialogue entre
Socrate et ses disciples. Elles sont appelées communément les
« Dialogues ». Parmi les principales œuvres, nous citons :
- « L’apologie de Socrate » : récit de la condamnation et de la mort
de Socrate ;
- « La république » : sur la cité idéale où règne la justice ;
- « Le phédon » : sur l’immortalité de l’âme ;
- « Le phèdre » : sur le beau ;
- « Le Menon » : sur la vertu ;
- « Le Banquet » : sur l’amour.
c) Sa pensée
Choqué par les injustices et la dégradation de sa société, cette
même société qui avait condamné son maître Socrate ; Platon est
convaincu que ce monde ce monde si imparfait, ne doit pas être le
véritable monde. L’idée maîtresse de sa pensée est la distinction de deux
mondes :
Le Monde sensible :
C’est un monde fait d’apparence, d’illusions de corruption. C’est
celui des corps. C’est le seul monde que connaissent nos sens. Il est
Le Monde intelligible :
C’est le vrai monde, où se trouvent les idées, c’est-à-dire les
essences immuables et universelles des choses. Ce monde est situé au-
dessus du monde sensible ; il est invisible pour les yeux du corps, mais
visible pour l’œil de l’âme. Il est permanent, immuable, éternel.
Tout ce que nous percevons dans le monde sensible n’est que le
reflet des êtres et des choses qui se trouvent dans le monde des idées.
Ainsi, cet arbre, cet homme qui est devant moi… ne sont que le reflet,
l’ombre de l’arbre, de l’homme qui réel qui se trouve dans le monde des
idées.
Bref, le monde des idées n’est perceptible que par l’intelligence.
C’est pourquoi on parle du monde intelligible. Dans ce monde se
rencontrent des idées, essences universelles des choses. Si donc, on voie
des hommes qui se ressemblent, c’est parce qu’ils sont tous copies d’un
modèle immuable qui est l’homme, essence ou l’idée d’homme.
NB. Platon a illustré ce dualisme (les deux mondes) par l’allégorie ou le
mythe de la caverne).
La théorie de la réminiscence :
Pour Platon, nous avons vécu dans le monde des idées avant notre
« incarnation » dans le corps actuel (que nous possédons), et delà nous
avons contemplé face à face les idées dans leur pureté. Nous avons gardé
de cette vision, non pas une mémoire claire mais un souvenir confus.
Tout ce que nous découvrons dans le monde sensible par un travail de
l’intelligence, n’est pas une invention, mais uniquement le fruit de ce
souvenir vague, imprécis (réminiscence).
La théorie de l’amour
En entendre Platon, l’amour est l’attrait que nous ressentons pour
le monde invisible, l’attrait de l’idéal. L’amour comme intelligence,
procède aussi par degré. Il a d’abord à la beauté des corps mais à travers
celle-là, c’est la beauté des âmes qui l’attire, et par-delà cette beauté des
âmes, il tend vers la beauté idéale. C’est pourquoi « amour platonique »
est, dans notre langage, synonyme de « contemplation respectueuse et
idéalisante ».
La Morale
Selon Platon, vertu suprême (ou le bien suprême) consiste à se
détacher du monde sensible et de ses reflets pour aller contempler le
monde véritable avec ses idées, spécialement l’idée du Bien ou l’Idée
suprême. En dessous de cette vertu quasi divine, il y a une vertu
purement humaine, c’est la justice qui consiste dans l’harmonie
intérieure de l’âme, et se subdivise en elle-même en d’autres vertus :
- La tempérance ou justice des sens ;
- Le courage ou justice du cœur ;
- La sagesse ou justice de l’esprit.
Ressemblances :
- Tous deux sont contre la dégradation morale et attachement au
monde matériel, ils invitent à rechercher la vertu et la véritable
vie ;
- Tous deux sont convaincus de la présence en l’homme des notions
morales capables de l’aider à tendre vers la vie véritable.
- Tous deux initient à la réflexion critique en vue d’une connaissance
véritable.
Divergences :
Conclusion
XENOPHON
2. Œuvres principales
L’Anabase : Récit de son expédition avec les Dix Mille, où
Xénophon narre les péripéties des mercenaires grecs qui, après la mort
de Cyrus le Jeune, doivent revenir en Grèce à travers des territoires
hostiles.
3. Pensée de Xénophon
A. Ressemblances :
- Intérêt pour la vertu : Comme Socrate, Xénophon est préoccupé
par la question de la vertu et par la manière dont elle peut être
inculquée. Les dialogues socratiques qu'il rédige (notamment dans
les Mémorables) reflètent sa volonté de présenter Socrate comme
un modèle moral et philosophique.
- Éthique pratique : Tous deux valorisent une approche pratique de
la morale. Xénophon montre un Socrate préoccupé par l'application
quotidienne de la vertu.
- Leadership éclairé : Socrate et Xénophon partagent une vision
d'un leadership fondé sur la vertu et l’intelligence. Socrate, dans
certains dialogues platoniciens, explore aussi cette notion, même si
c’est de manière plus abstraite.
B. Divergences :
- Style philosophique : Xénophon est beaucoup plus terre à terre
que Socrate. Là où Socrate (notamment à travers les dialogues de
Platon) tend à pousser la réflexion vers des concepts abstraits,
Xénophon préfère rester dans des considérations pratiques et
concrètes, que ce soit dans la gestion domestique ou dans l’art
militaire.
- Vision politique : Socrate, tel qu’il est présenté chez Platon, est
souvent critique envers la démocratie athénienne, sans toutefois
embrasser explicitement d'autres systèmes. Xénophon, de son côté,
admire profondément la monarchie persane et la discipline
spartiate, allant jusqu’à écrire des œuvres louant ces systèmes.
5. Conclusion
ARISTOTE :
2. Œuvres d'Aristote
Aristote est un auteur prolifique. Ses écrits couvrent presque tous
les domaines de la connaissance humaine, allant de la logique à la
physique, de l'éthique à la politique, de la métaphysique à la biologie.
3. Sa pensée
Aristote aborde la philosophie de manière empirique, en s'appuyant
sur l'observation de la réalité. Contrairement à Platon, il accorde une
grande importance au monde sensible.
En Métaphysique : Il développe la notion de substance et de cause.
Chaque être possède une essence (sa nature propre) et son devenir est
orienté par quatre causes : matérielle, formelle, efficiente et finale.
En Éthique : pour Aristote, la vertu réside dans le juste milieu (méson),
entre l'excès et le manque. Le but ultime de la vie humaine est l'atteinte
du bonheur (eudaimonia), par l'accomplissement des vertus.
En Politique : L'homme est un animal politique (zoon politikon), c'est-à-
dire qu'il ne peut réaliser son potentiel qu'au sein de la communauté. La
meilleure forme de gouvernement est celle qui vise le bien commun.
En Logique : Aristote est à l'origine de la logique formelle, avec des
concepts comme le syllogisme, qui est une forme de raisonnement
déductif.
En Physique et biologie : Il introduit une classification des êtres
vivants, et sa physique cherche à comprendre les mouvements et
transformations dans la nature.
a) La notion de substance
Pour Aristote, la substance (ousia) est ce qui fait qu'un être est ce
qu'il est. C'est l'élément fondamental de la réalité, l'essence même d'une
chose. La substance combine deux éléments essentiels :
La matière : Ce qui compose physiquement l'objet ou l'être.
Convergences :
- L'importance de la raison : Aristote et Platon croient tous deux en la
capacité de la raison à comprendre le monde et à guider l'action
humaine.
- La quête du bien commun : Ils s'accordent sur l'importance de la
justice et du bien dans la vie politique et individuelle.
Divergences :
11. Conclusion
Aristote se distingue par son approche empirique, sa rigueur
logique et son désir d’organiser la connaissance en systèmes cohérents.
Contrairement à Platon, qui valorise les Idées immatérielles, Aristote
privilégie le monde sensible et les observations de la nature. Leur
opposition symbolise deux grandes tendances philosophiques : le
rationalisme idéaliste de Platon et l'empirisme réaliste d'Aristote.
La théorie de la substance et des quatre causes d’Aristote vise à
offrir une explication complète de la réalité. Chaque être ou phénomène
est défini par une combinaison de matière et de forme, et son existence et
son devenir sont déterminés par quatre causes : matérielle, formelle,
efficiente et finale. Cette approche est fondamentale pour comprendre
comment Aristote perçoit le monde, en le considérant non seulement en
termes de ce qu'il est, mais aussi de ce qu'il tend à devenir.
René Descartes
(La valeur de la connaissance)
1. vie et œuvres
René Descartes est venu au monde le 31 mars 1596 à la Haye en
France. À 8 ans, il va fréquenter le collège royal de la Flèche chez les
pères Jésuites où il apprend la philosophie, les mathématiques et
l'algèbre. Malgré les qualités intellectuelles de ces maîtres, il quitta. Il
estime n'avoir pas trouvé la vérité absolue dans ses enseignements
(scolastique). Il va rechercher cette vérité dans « les grands livres du
monde », et dans la réflexion personnelle. Toujours insatisfait, il s'engage
dans l'armée et c'est dans sa chambre de militaire qu'il mit au point sa
célèbre œuvre “Discours de la méthode” où il raconte ses années
d'études et sa déception. Accusé de détourner la jeunesse de la saine
philosophie, Il s'est exilé en Suède où il se met au service de la reine
Christine pour lui apprendre sa philosophie. C'est en allant philosopher
avec son élève qu'il a trouvé la mort le 11 février 1650 à Stockholm
(Suède).
3. La méthode cartésienne
Descartes a beaucoup apprécié la méthode mathématique : « je me
plaisais surtout aux mathématiques à cause de la certitude et de
l'évidence de leur raison », dit-il. Seulement, la méthode mathématique,
en dépit de sa rigueur, n'a jamais pu être appliquée à d'autres domaines.
C'est pourquoi il va lui-même imaginer une méthode qui pourrait
s'appliquer à tous les domaines et qui sera appelée méthode universelle.
Lui-même définit la méthode comme « un ensemble de règles certaines et
faciles, par l'observation exacte, desquelles on sera certain de ne prendre
jamais le faux pour le vrai… ». Aussi définit-il quatre règles à sa
méthode :
1. La règle d'évidence
L'évidence, c'est ce qui est clair et distinct, c'est-à-dire ce qui
résiste à l'épreuve du doute. Pour atteindre l'évidence, il faut notamment
éviter soigneusement la précipitation et la prévention. Car, selon des
cartes, il ne faut rien admettre qu'il ne soit absolument évident, sans
penser au moindre doute. Cette règle marque le rôle de l'instruction
intellectuelle dans la philosophie cartésienne ;
2. La règle d'analyse
Elle veut que chaque problème soit divisé en autant de parties qu'il
serait plus facile et plus aisé d'étudier et de mieux comprendre. C’est la
décomposition d'un tout en ces éléments ;
3. La règle de synthèse
Elle veut que nos pensées soient conduites en ordre, en étudiant les
parties ainsi diviser (dans l'analyse) des plus faciles au plus difficiles, des
plus simples au plus composés. Il s'agit ainsi d'avoir une vue synthétique
ou globale et chercher les liens entre les différentes parties. C’est
conduire un tout par les éléments les plus simples pour terminer par les
éléments complexes.
4. La règle de numération (ou dénombrement)
Il s'agit d'une étape de vérification pour s'assurer que rien n'a été
omis aussi bien dans l'analyse que dans la synthèse. C'est faire un
inventaire total des éléments. Cette méthode cartésienne deviendra
célèbre dans les siècles ultérieurs parce qu'elle représentait pour ces
siècles un véritable manifeste du libre examen et du rationalisme.
N.B.
* Libre examen : Descartes affirme, par sa méthode,
l'indépendance (la liberté) de la raison et le rejet de toute forme
d'autorité.
* Le rationalisme : nous arrivons à l'évidence par la raison et non
par le sens ni par l'expérience.
5. Le dualisme cartésien
Descartes distingue deux entités séparées ; l'âme et le corps, c'est-
à-dire la substance pensante (l'âme) et la substance étendue (le corps),
qui forment deux mondes séparés, juxtaposés, de natures différentes.
L'âme est le siège des pensées, alors que le corps est une machine
comme cette montre qu'on peut réparer lorsqu'elle se détraque (ce serait
là l'origine de la médecine moderne).
Conclusion :
A. Importance de Descartes
1. Descartes à poser le problème critique dans toutes ses
dimensions. opposé à la médiocrité intellectuelle, il a mis en
exergue la réflexion critique et la culture du jugement pour
rechercher passionnément et atteindre la vérité ;
2. Génie mathématicien, Il est le fondateur de la géométrie analytique
(qui permet de résoudre par l'algèbre des problèmes de géométrie)
et ajouter les bases, c'est-à-dire poser les règles d'une recherche
scientifique crédible et rigoureuse ;
3. En posant avec rigueur, avant tout le monde, le problème de la
valeur de la connaissance, il a fait que sa philosophie peut être
considéré comme la première synthèse de la vie intellectuelle à
l'époque moderne, véritable révolution de la pensée qui met fin à
tous les dogmatismes (à la base du discrédit d'Aristote : « Aristote a
dit, magister dixit : le maître a dit »). Voilà ce qui a fait qu'il soit
reconnu comme le père fondateur de la philosophie moderne.
L’EXISTENTIALISME OU PHILOSOPHIE
EXISTENTIELLE
INTRODUCTION
Définition:
L'existentialisme est un courant philosophique qui place l'existence
humaine et l'expérience individuelle au centre de la réflexion. Il
s'intéresse à des questions comme le sens de la vie, la liberté, l'angoisse,
et l'authenticité. Voici un aperçu de l'existentialisme :
Origine :
L'existentialisme prend ses racines dans les écrits de philosophes
du 19e siècle comme Søren Kierkegaard et Friedrich Nietzsche, mais il
s'épanouit surtout au 20e siècle avec des penseurs comme Jean-Paul
Sartre et Simone de Beauvoir. Le mouvement est né en réaction au
rationalisme dominant et à la philosophie de l’essence, qui supposait une
nature humaine prédéterminée.
Initiateur :
Søren Kierkegaard (1813-1855), souvent considéré comme le père
de l'existentialisme, est un penseur chrétien. Il a introduit l'idée que
l'individu doit faire face à l'angoisse existentielle pour trouver son propre
chemin, notamment à travers le saut de la foi religieuse.
Courants existentialistes :
1. L'existentialisme athée :
Jean-Paul Sartre et Albert Camus sont les figures majeures de ce
courant.
Sartre prône que, "l'existence précède l'essence", signifiant que l'individu
doit créer son propre sens à la vie à travers ses choix et ses actions. Cela
signifie qu'il n'y a pas de nature humaine préétablie, et que chaque
individu est responsable de ses actions. Cette liberté totale engendre
l'angoisse, mais aussi la possibilité de vivre de manière authentique.
Albert Camus explore des thèmes similaires, notamment dans Le Mythe
de Sisyphe, où il aborde l'absurdité de la condition humaine. Cependant,
Camus ne se définit pas directement comme existentialiste.
2. L'existentialisme chrétien :
Søren Kierkegaard et Gabriel Marcel sont les figures majeures de
ce courant.
Kierkegaard soutenait que le sens de la vie humaine se trouve dans la
relation individuelle avec Dieu, marquée par des moments d'angoisse
existentielle. Pour lui, la foi est un saut irrationnel mais nécessaire dans
l'inconnu.
Gabriel Marcel, philosophe catholique, mettait l’accent sur l’existence en
tant que relation avec autrui et avec Dieu, valorisant l’amour, la
communion, et l’espoir.
Méthode :
L'existentialisme n'a pas une méthode systématique comme
certaines autres écoles philosophiques. Il se distingue par son approche
phénoménologique (description de l'expérience subjective) et par un
intérêt marqué pour l'individu. Les existentialistes utilisent souvent la
littérature, les essais, et le théâtre pour explorer des concepts
philosophiques, comme le montrent Sartre dans ses pièces Huis Clos ou
Les Mouches, et Camus dans L'Étranger.
Pensée centrale :
Liberté et responsabilité : L'homme est libre de ses choix, mais
cette liberté est également un poids car elle entraîne une
responsabilité totale de ses actes.
L'absurde : La vie n’a pas de sens intrinsèque, mais l’individu doit
continuer à vivre malgré cette absence de but.
Conclusion :
L'existentialisme, dans ses versions athée et chrétienne, interroge
profondément la condition humaine. Il invite à une prise de conscience de
la liberté individuelle, de la responsabilité qui en découle, et du défi de
créer du sens dans une existence parfois perçue comme absurde.
a. Naissance et famille
Jean-Paul Sartre est né le 21 juin 1905 à Paris dans une famille
bourgeoise. Son père, Jean-Baptiste Sartre, était officier dans la marine,
mais il est décédé alors que Jean-Paul n'avait que 15 mois. Sartre fut
donc élevé principalement par sa mère, Anne-Marie Schweitzer, issue
d'une famille intellectuelle alsacienne, et qui était la cousine d'Albert
Schweitzer, le célèbre médecin et théologien. La mort précoce de son
père a laissé un vide dans sa vie, et Sartre a toujours ressenti le manque
de cette figure paternelle.
e. Isolement et solitude
En raison de sa petite taille et de son apparence physique, Sartre a
souvent été victime de moqueries et d’isolement durant son enfance. Il a
grandi en étant conscient de son physique qu’il qualifiait lui-même de «
laid ». Ce sentiment de solitude et de différence l'a amené à développer
une vie intérieure riche et à se réfugier davantage dans la lecture et
l'introspection, des activités qui lui ont permis de nourrir sa réflexion
philosophique.
3. Pensée philosophique
Jean-Paul Sartre est le père de l'existentialisme athée, une
philosophie qui met l'accent sur la liberté individuelle, la responsabilité,
et l'angoisse qui en découle.
qu'ils ne sont pas libres, qu'ils sont déterminés par leur situation, leur
nature, ou les attentes sociales. Par exemple, quelqu'un pourrait dire : "Je
n'ai pas le choix", pour se déresponsabiliser. En réalité, selon Sartre,
même dans des situations contraignantes, nous restons libres de nos
décisions. Ainsi, Sartre qualifie celui qui ne reconnait pas sa liberté et
celle des autres de « salaud » ; et celui qui, au nom de son rang social
nie sa propre liberté de « lâche ».
c. Liberté absolue
Sartre va plus loin en affirmant que la liberté humaine est absolue,
même si elle est angoissante. Cela signifie que, quoi qu'il arrive, l'individu
est toujours libre de ses choix et de ses actions, même face à des
contraintes externes ou à des situations difficiles. Il n'y a pas de
est simplement là, et les êtres humains sont confrontés à cette réalité
brute sans justification.
La contingence de l'existence
L'absurdité de l'existence est également liée à la contingence de la
vie. Sartre soutient que l'être humain existe par hasard, sans nécessité ni
but prédéterminé. L'homme se retrouve dans un monde qui existe sans
raison, et son existence n'est pas nécessaire. Cela crée une forme
d'absurde parce que nous cherchons souvent à comprendre ou à justifier
notre existence, mais nous sommes face à un monde qui ne fournit
aucune réponse satisfaisante. Notre raison ne saurait justifier pourquoi
nous existons.
La contingence désigne le fait que les choses existent sans raison
particulière. Par exemple, une personne naît dans un lieu et un contexte
donnés, mais cela n'a pas de sens ultime. Il n'y a pas de cause
transcendantale ou nécessaire derrière cet événement.
Sartre voit dans cette situation non pas une condamnation totale, mais
une opportunité de liberté radicale. L'absurdité de l'existence nous libère
du poids des significations ou des valeurs préétablies. Nous sommes
libres de créer nos propres valeurs et de façonner notre existence comme
nous le souhaitons. Ainsi, même si l'existence n'a pas de sens en soi,
l'individu peut lui en donner un.
L'absurde est ainsi à la fois une prise de conscience douloureuse et
une libération. Il nous confronte à l'absence de sens, mais il nous donne
également l'occasion de vivre de manière authentique, en reconnaissant
notre liberté de créer du sens pour nous-mêmes.
aspire à être Dieu dans le sens où il voudrait être à la fois libre (pour-soi)
et complètement accompli (en-soi), ce qui est une contradiction.
E. L'existence de Dieu
Le rejet de Dieu
Puisque l'homme existe en tant qu'être libre, Sartre en conclut que
Dieu n'existe pas. Pour lui, l'idée d'un Dieu omniscient, omnipotent et
créateur impliquerait un monde déterminé, où les actions humaines
seraient prédéfinies ou guidées par un plan divin. Cela serait
incompatible avec la liberté radicale de l'homme, telle que Sartre la
conçoit. Si Dieu existait, l'homme ne pourrait pas être totalement libre de
créer sa propre essence, car cette essence serait déjà définie par Dieu.
Sartre en vient donc à cette conclusion : si l'homme est libre, alors
Dieu n'existe pas, car l'existence d'un Dieu impliquerait la négation de
cette liberté. Le syllogisme repose sur l'idée que la liberté humaine et
l'existence de Dieu sont mutuellement exclusives.
5. Méthodes philosophiques
Sartre utilise plusieurs méthodes dans ses travaux philosophiques :
Phénoménologie : Il s'inspire de la méthode phénoménologique
d'Edmund Husserl, en particulier dans L'Être et le Néant, où il
analyse la conscience, le rapport à l'autre, et l'expérience subjective
de la liberté.
Dialectique : Dans Critique de la raison dialectique, il utilise la
dialectique pour expliquer les relations entre les individus et
l'Histoire, en intégrant des éléments du marxisme.
Littérature et théâtre comme vecteurs de la philosophie :
Contrairement à d'autres philosophes, Sartre a souvent utilisé la
littérature et le théâtre pour exprimer ses idées philosophiques,
rendant ainsi sa pensée plus accessible au grand public.
8. Conclusion
Jean-Paul Sartre a profondément influencé la philosophie du 20e
siècle, surtout à travers sa vision de l'existence humaine marquée par la
liberté, la responsabilité, et l'angoisse existentielle. Bien qu'il ait été
critiqué pour ses prises de position politiques et certaines incohérences
entre son existentialisme et son soutien au marxisme, Sartre a laissé une
empreinte durable dans la philosophie, la littérature, et l'engagement
intellectuel. Sa pensée continue de résonner aujourd'hui dans les
Gabriel Marcel
1. Vie et œuvres
Gabriel Marcel (1889-1973) est un philosophe, dramaturge, et
essayiste français, souvent considéré comme le fondateur de
l’existentialisme chrétien. Fils unique d'une mère décédée lorsqu'il était
jeune, il a été élevé par son père, un diplomate et agnostique
(contrairement à l’athée qui nie l’existence de Dieu et au croyant qui
affirme l’existence de Dieu, l’agnostique considère qu’il est impossible de
savoir si Dieu existe ou non, mais se concentre plutôt sur la question de la
connaissance et de la preuve concernant le divin). Après avoir étudié la
philosophie, Marcel s’est intéressé au théâtre, à la musique et à la
métaphysique.
3. Courant philosophique
Marcel appartient à la tradition existentialiste, mais il se distingue
en étant un existentialiste chrétien. Contrairement à des existentialistes
athées comme Jean-Paul Sartre, il a exploré l'importance de la foi, de la
transcendance et des relations interpersonnelles authentiques. Il a
souligné la centralité de l'expérience personnelle et de l'engagement dans
la découverte du sens de la vie.
4. Pensée philosophique
La philosophie de Marcel est centrée sur les concepts de "mystère"
et de "problème". Il distingue la réalité "problème", qui peut être
objectivé et résolu, de la réalité "mystère", qui ne peut pas être
simplement résolu mais qui doit être vécu et exploré. Cette distinction
montre son rejet du rationalisme pur, et son insistance sur l’importance
de l'expérience vécue.
Etre Avoir
Subjectivité (Mon existence) Objectivité
(science)
Mystère
Problème
Méthode : recueillement
Méthode : rationnelle.
En résumé, pour Gabriel Marcel, l’existence n’est pas une réalité brute
qui précède l’essence et se façonne entièrement par les choix individuels,
9. Méthode philosophique
Marcel utilise une méthode introspective basée sur l’expérience
existentielle directe. Ses travaux se présentent souvent sous forme de
journaux ou de réflexions personnelles, où il examine des situations
concrètes et des dilemmes éthiques. Plutôt que de proposer un système
clos de pensée, il invite ses lecteurs à méditer sur des questions de
l’existence comme la mort, la souffrance, et l’espérance.
Convergences :
Marcel et Sartre s'accordent sur le fait que l'existence humaine est
marquée par la liberté et l'engagement personnel. Ils rejettent les
systèmes de pensée fermés et affirment que l'homme doit définir son
propre sens à l'existence.
Divergences :
Sartre soutient que l'existence précède l'essence et que l'homme
est seul et condamné à être libre. Il ne croit pas en Dieu, ni en une
transcendance qui donnerait un sens extérieur à la vie humaine. En
revanche, Marcel défend une vision théiste de l'existence, où l'homme est
orienté vers un mystère transcendant et où l'espérance joue un rôle
central.
DEUXIEME PARTIE
LA PHILOSOPHIE BANTOUE
b) Problématique
b) Quelques idéologies
• La Négritude
elle deviendra un mythe, elle n'aura plus de sens. NB. Cette littérature
développée dans le cadre de courant reste moins systématique et moins
critique. Cependant, elle est marquée par un double combat, à savoir :
Ce livre de Tempels est sans doute le plus connu, parce qu'il a été à
la base de toute la discussion sur l'existence ou non de la philosophie
chez l'homme noir, il reste à ce juste titre, « ur repère capital», mieux, le
point de référence » dans l'histoire de la philosophie africaine. L'on se
souviendra ici que c'est le Père Tempels qui a affirmé tout haut qu'il
existe bel et bien une philosophie chez l'homme noir.
• L'étude des valeurs africaines, c'est-à-dire que les valeurs léguées par
la tradition et qui continuent à faire partie du passé doit subir une étude
systématique pour en dégager le sens de l'histoire.
CHAPITRE DEUXIEME:
• Un profond amour de la vie (il aime la vie plus que tout et l'aime
sans limite);
• La peur de tout ce qui diminue cette vie (la mort, la maladie, les
forces du mal);
• La recherche de tout ce qui peut accroître ou renforcer sa vie.
2. Franz Crahay
Aucune racine « NTU » ne désigne Dieu. Il n'entre pas dans le cadre des
autres êtres. Il est au-dessus de tout.
3. Dieu est Providence: Il est Omniscient (Il sait tout), Omniprésent (Il
est partout), protecteur et Bienveillant. En tant que Créateur des hommes
et de toutes choses, il continue à s'occuper de ses créatures. Il est
Donateur de tout: << la fécondité aux mères et aux champs. C'est Lui qui
engendre, qui fait grandir hommes et bêtes, qui fait germer le grain, fait
pousser les plantes et les arbres ». C'est Lui qui dirige l'histoire humaine
4. Dieu est Père: les bantous aiment considérer Dieu, leur Père. Dire
que Dieu est Père, c'est tout dire. Tel est le principal attribut de Dieu
dans la théodicée bantoue. De nombreuses prières attestent cette foi en
un Dieu - Père.
a) La fraternité clanique
NB. La fraternité clanique reste pris au sérieux par le Muntu, du fait que
naître dans une famille, un clan, une tribu ou sa communauté, plonge le
muntu dans un courant vital spécifique et que le clan reste pour lui ce
cadre dans lequel circule la vie qui vient de Dieu par l'entremise des
ancêtre et du chef de clan. Dans le clan, Chef a un grand pouvoir sur les
autres membres: il véhicule ou donne la sève vitale qui vivifie la
communauté.
b) La fraternité Cosmique
1. Le rôle de la danse
2. Le rôle de la Parole
NB. Bien que le pouvoir des choses soit l'apanage du Muntu grâce à son
verbe (le seul être pourvu d'activité), Dieu est « la grande force, le Père
Créateur », le Maître de la parole par excellence ». C'est lui qui possède
la maitrise absolue de la parole.
Ecoutons ce que disait Birago Diop: « Ceux qui sont morts ne sont
jamais partis: ils sont dans le sein de la femme. Ils sont dans l'enfant qui
vagit, et dans le tison qui s'enflamme... Les morts ne sont pas sous la
terre: les morts ne sont pas morts! »
Aux yeux des bantous, la vie ne devrait s'éteindre qu'à la suite d'une
extrême vieillesse. Ici, la mort peut être considérée comme une mort
normale, naturelle et peut être acceptée par tous les membres, comme fin
habituelle de toute vie. C'est le cas de la mort des vieux dont la cause est
Dieu. (Dieu est venu les prendre pour un repos éternel).
ce cadre qu'il faut comprendre des troubles faites (ou causées) par des
jeunes de tout bord à l'égard des membres d'une famille éprouvée.
b) Conséquences de la mort
laisser des enfants sur terre, est le plus grand malheur pour lui » Malgré
la profonde inquiétude devant la mort, les bantous ne considèrent pas la
mort comme la fin de l'existence; Pour eux, la mort permet un
changement de vie, c'est un départ vers un autre monde. Mourir, disent-
ils, c'est avant tout partir, c'est « quitter ce monde vers un autre ». Cela
montre davantage que le défunt n'est pas anéanti par la mort mais qu'il
continue à exister dans l'au - delà aux côtés des ancêtres.
Le réseau de ces liens véhicule toute la sève, tout le sang, toute l'énergie
vivifiante qui pérennise et renforce les efforts soucieux de tous les
membres du clan.
Le retour des Morts dans la vie des vivants se fait par réincarnation
du « Nitu » qui rentre dans le sein d'une jeune fille du clan pour renaitre
et devenir un enfant. C'est ainsi que l'on identifie souvent quelqu'un déjà
mort avec l'enfant à peine de naitre, suivant que ce dernier porterait la
même physionomie, les même traces, la façon de parler, d'agir... ce
phénomène explique le retour, avec force d'un membre de famille décédé
et traduit ou justifie le respect que les adultes vouent (réservent) aux
enfants.