Sanctification totale

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Éditions – Association Bible et Foi Page 1

Sanctification
Totale
Par Albert B. Simpson
Pasteur évangélique Canadien (1828-1917)
Fondateur de l'Alliance Chrétienne et Missionnaire

« De tous les prédicateurs qu'a connus T. Austin-Sparks, il disait que


Albert B. Simpson était le plus spirituel et le plus puissant ! »
Lance Lambert

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Éditions Bible et Foi
www.bible-foi.com
Bibliothèque Chrétienne en ligne

Chères amies, chers amis,

Afin que tous ces messages soient reçus de manière appropriée et


portent les meilleurs fruits, nous vous encourageons à les lire et les relire,
dans un esprit de prière. Les pensées de Dieu ne sont pas nos pensées
(Ésaïe 55 v. 8). Il vous sera donc très profitable de prier-lire tous les
versets cités au cours de chaque article et de prier tout en progressant
dans votre lecture ; insistez auprès du Seigneur pour qu'il vous révèle ce
dont vous avez besoin spirituellement.

Nous devons comprendre que le Seigneur Jésus veut nous expliquer sa


Parole dans tous les détails, mais à condition que nous soyons vraiment
ses disciples, avec un cœur de disciple. Pour connaître les mystères du
royaume de Dieu, les disciples ont simplement interrogé Jésus. Il en est
de même pour nous. Disons-lui : « Seigneur, je ne veux pas me limiter à
une compréhension intellectuelle de la croix et de la marche victorieuse.
Je veux vraiment que le Saint-Esprit fasse son œuvre dans mon cœur,
pour que je puisse entrer par la foi dans toutes tes révélations ! »

Bonne lecture - Bible et Foi

© Nous espérons que beaucoup bénéficieront de ces richesses spirituelles. Nous vous
invitons donc à télécharger ces documents et à les partager largement, gratuitement,
et dans leur intégralité. Pour toute reproduction sur votre site/blog, un lien vers Bible
et Foi serait bien apprécié. Merci beaucoup.

➢ Photo couverture : Pixabay


➢ Titre original : « Wholly Sanctified »
➢ Collection Bible et Foi – Les « Anciens Sentiers »
➢ Nouvelle édition numérique – Association Bible et Foi (2023)

Éditions – Association Bible et Foi Page 3


TABLE DES MATIÈRES

Chapitre 1 : Entièrement sanctifié..………………………………………………5

Chapitre 2 : Un esprit sanctifié……………………………………..…………..15

Chapitre 3 : Une âme sanctifiée………………………………………………..28

Chapitre 4 : Un corps sanctifié....………………………………………………41

Chapitre 5 : Irréprochable………………………………………………….……53

Chapitre 6 : Irréprochable comme Lui..………...………………………….….63

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Chapitre un

Entièrement sanctifié

« Que le Dieu de paix vous sanctifie lui-même tout entiers, et que tout
votre être, l'esprit, l'âme et le corps, soit conservé irrépréhensible, lors de
l'avènement de notre Seigneur Jésus-Christ ! Celui qui vous a appelés est
fidèle, et c'est lui qui le fera » (1 Thessaloniciens 5 v. 23 et 24).

L’importance accordée au thème de la vie chrétienne et de la sainteté est


l’un des signes de notre époque et de la venue du Seigneur Jésus. Aucune
personne réfléchie n’a manqué d’observer l’intérêt des chrétiens sur ce
sujet au cours du dernier quart de siècle, ainsi que le réveil de la doctrine
de la venue personnelle et prémillénaire du Seigneur. L’opposition même
que ces deux sujets ont reçue et les préjugés profonds auxquels ils sont
souvent confrontés, soulignent plus pleinement encore la force avec
laquelle ils s’impriment dans l’esprit de notre génération et dans le cœur
de l’Église de Dieu.

La seule façon de connaître la direction de la girouette est la force du


vent, et plus le vent souffle fort contre elle, plus elle indique la bonne
direction. Ainsi, les coups de vent de la controverse, ne font qu’indiquer
plus clairement l’intérêt intense, avec lequel les cœurs du peuple de Dieu
tendent vers une vie plus élevée et plus profonde en lui, et sentent en
quelque sorte l’approche d’une crise dans l’époque dans laquelle nous
vivons.

Ces deux vérités sont étroitement liées dans le passage ci-dessus. La


première est la préparation de la seconde, et la seconde est le
complément de la première. Puisse le Saint-Esprit nous conduire et nous
sanctifier tant dans nos pensées que dans nos esprits, afin que nous
voyions clairement la lumière dans sa lumière, et que nos préjugés
s’évanouissent devant la grâce surabondante du Christ et la beauté
céleste de la sainteté.

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I. L’auteur de la sanctification : « Le Dieu de la paix ».

1. Ce nom implique qu’il est inutile de rechercher la sanctification tant


que nous ne sommes pas réconciliés avec Dieu et que nous n’avons pas
appris à le connaître comme le Dieu de la paix.

La justification est si bien acceptée, qu’elle bannit tout doute et toute


crainte et fait de Dieu pour nous le Dieu même de la paix. Elle est
indispensable à toute expérience réelle ou durable de la sanctification.

Bien-aimés, n’est-ce pas là la cause secrète de votre incapacité à


atteindre l’expérience supérieure à laquelle vous aspirez ? « Quand les
fondements sont renversés, le juste, que ferait-il ? » (Psaume 11 v. 3). Y
a-t-il des pierres et des difficultés radicales dans la superstructure de votre
vie spirituelle, et est-il nécessaire que vous posiez à nouveau les
fondations solides de la foi dans la simple Parole du Christ, et dans
l’œuvre achevée de la rédemption ?

Alors, faites-le tout de suite. Acceptez sans hésitation, sans question,


avec une pleine assurance de foi, les simples promesses : « Celui qui croit
au Fils a la vie éternelle » (Jean 3 v. 36), « …je ne mettrai pas dehors celui
qui vient à moi » (Jean 6 v. 37), puis prenez position sur le rocher des
âges et commencez à construire le temple de la sainteté.

2. L’expression « le Dieu de la paix » suggère en outre que la


sanctification est le chemin vers une paix plus profonde, la « …paix de
Dieu qui surpasse toute intelligence… » (Philippiens 4 v. 7). La justification
nous apporte la paix avec Dieu, la sanctification la paix de Dieu. La cause
de tous nos troubles est le péché. « Mais les méchants sont comme la
mer agitée, qui ne peut se calmer, et dont les eaux soulèvent la vase et le
limon. Il n'y a point de paix pour les méchants, dit mon Dieu » (Ésaïe 57
v. 20).

Mais d’un autre côté, « il y a beaucoup de paix pour ceux qui aiment ta
loi, et il ne leur arrive aucun malheur » (Psaume 119 v. 165). Nous voyons
donc Dieu s’attrister de la désobéissance de son peuple et dire : « Oh ! si
tu étais attentif à mes commandements ! Ton bien-être serait comme un
fleuve, et ton bonheur comme les flots de la mer » (Ésaïe 48 v. 18). La
sanctification met l’âme en harmonie avec Dieu et avec ses propres lois,
et doit donner la paix. De plus, la sanctification apporte dans l’esprit la
présence permanente du Dieu de la paix lui-même, et sa paix n’est alors

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rien d’autre que la profonde et divine tranquillité de son propre calme
éternel.

3. Mais le sens profond de ce passage est que la sanctification est


l’œuvre de Dieu lui-même. La traduction littérale de cette phrase serait
« le Dieu de paix lui-même vous sanctifie entièrement ».

Elle exprime la propre personnalité directe de son auteur. Ce n’est pas


l’œuvre d’un homme, ni d’un moyen humain, ni de notre propre lutte, mais
la propre volonté de Dieu. C’est le don du Saint-Esprit, le fruit de l’Esprit,
la grâce du Seigneur Jésus-Christ, l’héritage préparé pour tous ceux qui
veulent y entrer, le grand accomplissement de la foi, et non
l’accomplissement des œuvres. C’est la sainteté divine comme un don, et
non comme une amélioration progressive de la condition humaine. C’est
l’influx dans l’être humain de la vie et de la pureté de l’infini, de l’éternel et
du Saint, apportant sa propre perfection et infusant en nous sa propre
volonté.

Comme cette voie céleste de la sainteté est facile, spontanée et


délicieuse ! Il s’agit bien d’une « autoroute » et non de la voie basse de la
mortification vaine et stérile de l’homme. C’est le grand chemin de fer
surélevé de Dieu, balayant la tête des foules qui peinent sur le trottoir
inférieur, alors qu’elles pourraient être portées sur le sentier de
l’ascension, par sa propre impulsion toute-puissante.

C’est le grand ascenseur de Dieu, qui nous transporte dans les chambres
supérieures de son palais sans nos efforts laborieux, alors que d’autres
peinent à monter les escaliers en colimaçon et s’évanouissent en chemin.
C’est le grand raz de marée de Dieu, qui soulève le navire échoué, jusqu’à
ce qu’il flotte au-dessus de la barre, sans que les poutres soient tendues
ou que les marins se débattent ; au lieu des efforts inefficaces et pénibles
de l’équipage en lutte et de la tension des moteurs, qui ont essayé en vain
de le faire avancer d’un pouce, jusqu’à ce que cette impulsion céleste le
soulève par sa propre force d’attraction.

C’est encore la grande loi divine de la gravitation qui soulève, par les
chauds rayons du soleil, le puissant iceberg qu’un million d’hommes
n’auraient pu soulever d’un seul pouce, mais qui fond devant la chaleur
du soleil et s’élève en nuages d’évaporation pour rencontrer son étreinte,
jusqu’à ce que cette masse froide et lourde flotte en nuages vaporeux de
gloire dans l’océan bleu du ciel.

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Comme tout cela est facile ! Comme c’est puissant ! Comme c’est
simple ! Comme c’est divin ! Bien-aimés, êtes-vous entrés dans la voie
divine de la sainteté ? Si c’est le cas, comme votre cœur doit se gonfler
de gratitude en faisant écho aux vérités des mots que vous venez de lire.
Si ce n’est pas le cas, n’y aspirez-vous pas et ne vous unissez-vous pas
maintenant à la prière de notre texte pour que le Dieu de la paix vous
sanctifie entièrement ?

II. La nature de la sanctification.

Que signifie le terme « sanctifier » ? Existe-t-il un meilleur moyen de s’en


assurer qu’en retraçant son utilisation dans les Écritures ? Nous le
trouvons employé dans trois sens distincts et très impressionnants dans
l’Ancien Testament.

1. Il signifie séparer.

Cette idée se retrouve tout au long de son utilisation en relation avec les
ordonnances cérémonielles. L’idée de séparation est suggérée pour la
première fois dans le récit de la création, au premier chapitre de la
Genèse, et c’est probablement là que nous voyons la figure essentielle de
la sanctification. La première œuvre de Dieu, lorsqu’il fit surgir l’ordre, la
loi et la lumière du chaos, fut de séparer, de mettre une étendue ou un
fossé entre les deux mondes des ténèbres et de la lumière, de la terre et
du ciel. Il n’a pas anéanti les ténèbres, mais il les a séparées de la lumière,
il a séparé la terre de l’eau, il a séparé les eaux de la mer des vapeurs du
ciel.

C’est ainsi que nous le voyons dans le monde spirituel, immédiatement


après, séparer son peuple. Il a séparé la famille de Seth de la race
mondaine de Caïn. Il a séparé Noé et sa famille du monde impie. Il a
séparé Abraham et sa descendance d’une famille idolâtre. Il a séparé
Israël de l’Égypte et des nations environnantes.

Le sens même du mot « église » est « appelée à sortir » ou « séparée »,


et à chaque individu revient le même appel : « C'est pourquoi, sortez du
milieu d'eux, et séparez-vous, dit le Seigneur ; ne touchez pas à ce qui est
impur, et je vous accueillerai. Je serai pour vous un père, et vous serez

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pour moi des fils et des filles » (2 Corinthiens 6 v. 17). « Ayant donc de
telles promesses, bien-aimés, purifions-nous de toute souillure de la chair
et de l'esprit, en achevant notre sanctification dans la crainte de Dieu »
(2 Corinthiens 7 v. 1).

La sanctification signifie donc notre séparation volontaire du mal. Ce


n’est pas l’extinction du mal, c’est la mise à l’écart du mal, le détachement
de nous-mêmes et l’établissement d’un fossé infranchissable entre les
deux. Nous devons nous séparer non seulement de nos péchés passés,
mais aussi de notre péché actuel, en tant que principe de vie. Nous ne
devons pas essayer d’améliorer notre condition impie, mais nous devons
nous débarrasser de l’ancienne vie, agir comme si elle n’était plus la nôtre,
et nous séparer de notre « moi » pécheur, comme l’âme se sépare du
corps par la mort de celui-ci. Ce sont en effet les deux figures utilisées par
l’apôtre pour décrire cette séparation dans l’épître aux Romains.

Nous devons nous considérer comme morts au péché, tout comme si


nous n’étions plus la même personne, et que notre vieux cœur n’était plus
ce vrai « moi ».

Ainsi, face à toute manifestation du mal, qu’elle vienne de l’intérieur ou


de l’extérieur, face à toute suggestion et tentation, face à toute impulsion
qui n’est pas de Dieu, nous devons la refuser, être dans une attitude de
négation et de résistance, notre être tout entier disant « non ». Il ne s’agit
pas d’anéantir le mal ou d’y résister par nos propres forces, mais
simplement, par un acte de volonté, de nous séparer de lui, en laissant
l’Esprit prendre le relai pour vaincre.

Et lorsque nous le faisons, Dieu suit toujours notre engagement avec sa


toute-puissance et met entre nous et le mal auquel nous renonçons, un
fossé aussi profond que le tombeau sans fond du Christ et un mur aussi
haut que les fondations de la Nouvelle Jérusalem. Nous nous séparons,
et Dieu fait de cette séparation une réalité. C’est le premier pas décisif
dans la sanctification, un acte de volonté par lequel nous renonçons au
mal sous toutes les formes. Non seulement au mal dans ses
manifestations, mais à tout le « moi » mauvais et à la nature pécheresse
d’où chaque acte séparé a jailli.

Nous nous séparons du monde, de l’incarnation de notre ancienne


condition naturelle des choses et du royaume du prince du mal. Nous nous
reconnaissons comme n’étant pas du monde, tout comme Christ n’était

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pas du monde. Nous nous débarrassons, non seulement de ce qui est
pécheur en nous, mais aussi de ce qui est purement naturel et humain,
afin de mourir sur la croix de Jésus et de ressusciter dans une vie
surnaturelle et divine ; car « si quelqu'un est en Christ, il est une nouvelle
créature. Les choses anciennes sont passées ; voici, toutes choses sont
devenues nouvelles » (2 Corinthiens 5 v. 17).

C’est ainsi que l’Esprit-Saint nous conduit à une séparation plus


profonde, non seulement du mal, mais aussi de notre « moi », nous
élevant à une vie surnaturelle à tous égards, et nous préparant, même ici-
bas, à cette grande transformation dans laquelle le corruptible revêtira
l’incorruptibilité et le mortel l’immortalité. De même que le premier homme
Adam était de la terre, terrestre, avant même de tomber, de même, il
cédera la place au dernier Adam, Christ, qui a été fait esprit vivifiant et qui
nous a élevés à sa propre ressemblance.

Quelle est donc bien-aimés, la force pratique de cette pensée ? C’est


simplement que, lorsque Dieu vous montre votre ancien « moi » pécheur,
avec toutes les bonnes et mauvaises actions de votre propre nature
déchue, vous devez absolument les lui remettre, avec le plein
consentement de votre volonté, afin qu’il les sépare de vous et vous
délivre entièrement de leur pouvoir.

Vous devez alors les considérer comme étant entre ses mains et n’ayant
plus de contrôle sur vous, ou, en fait, comme ne vous appartenant plus,
en quelque sens que ce soit. Et lorsque le Seigneur vous amène à voir
des choses qui ne pourraient pas être qualifiées de péché, mais qui ne
proviennent pas de sa vie et de sa volonté, vous devez également vous
en séparer et les lui remettre. Il doit pouvoir faire mourir tout ce qui est
séparé de lui-même, et faire renaître notre être tout entier dans une vie
nouvelle en résurrection.

Vous verrez ainsi que vous êtes délivrés de la lutte à mort avec le mal et
du conflit irrésistible avec vous-même. Votre rôle étant simplement de
livrer Agag de vos propres mains pour qu’il soit exécuté par Samuel,
représentant Christ (1 Samuel 15), et de consentir avec joie à ce que le
Seigneur le tue entièrement et efface à jamais le souvenir d’Amalek. Bien-
aimés, vous êtes-vous ainsi séparés pour que Dieu vous sanctifie ? C’est
à vous de vous rendre. Dieu ne mettra pas la main sur le mal tant que
vous ne l’aurez pas autorisé par votre consentement. Comme l’armée de
Joab autrefois, il campe devant votre ville et vous envoie le message que
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Saba doit mourir ou que la ville doit périr, mais que vos propres mains
doivent le livrer. L’avez-vous fait ou le ferez-vous ?

N’allez-vous pas maintenant, d’un commun accord, poser votre main sur
la tête de la bienheureuse offrande pour le péché, et transférer votre cœur
pécheur, et l’idole la plus chère qu’il ait connue, à celui « qui n'a point
connu le péché, il l'a fait devenir péché pour nous, afin que nous
devenions en lui justice de Dieu ? » (2 Corinthiens 5 v. 21).

2. La sanctification est synonyme de dévouement.

Il ne s’agit pas seulement de se séparer de quelque chose, mais surtout


de se séparer de soi-même. L’idée radicale du mot est de se mettre à part
pour être la propriété d’un autre. C’est ainsi que le complément de cet
acte, que nous avons déjà partiellement décrit, est ce côté positif dans
lequel nous nous offrons à Dieu, pour qu’il en soit le propriétaire absolu.
Dieu doit pouvoir nous posséder comme sa propriété particulière, afin de
nous préparer à son dessein pour qu’il accomplisse en nous toute sa
sainte et parfaite volonté.

Tel est le sens de l’appel lancé par Paul en Romains 12 v. 1 : « Je vous


exhorte donc, frères, par les compassions de Dieu, à offrir vos corps
comme un sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu, ce qui sera de votre
part un culte raisonnable ». Tel est le sens de ces expressions souvent
répétées, où l’on parle de nous comme du peuple particulier de Dieu, ce
qui signifie littéralement un peuple à posséder. C’est sur cette base que
les Écritures nous invitent à marcher dans la sainteté, car nous ne nous
appartenons pas ; nous avons été achetés à un grand prix et nous devons
glorifier Dieu dans nos corps, qui lui appartiennent.

Il est vrai que Dieu nous a rachetés, mais ici encore son infinie
bienveillance refuse de nous contraindre à nous rendre, et n’accepte rien
d’autre qu’un don volontaire d’amour. C’est pourquoi, heureusement
contraints par l’amour, nous estimons que c’est un privilège de lui
appartenir et qu’il s’abaisse à nous prendre dans notre imperfection. Il
devient ainsi responsable de tous les risques de notre existence.

C’est ce que signifie à proprement parler le terme de consécration. C’est


l’abandon volontaire ou l’offrande du cœur, par la contrainte de l’amour,
pour être au Seigneur. Son expression heureuse est : « Je suis à mon
bien-aimé » (Cantique des Cantiques 2 v. 16). Notre consécration doit bien

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sûr découler de la foi. Il faut avoir la pleine confiance que nous sommes
en sécurité dans cet abandon, que nous ne tomberons jamais dans un
précipice ou que nous ne nous remettons pas dans les mains d’un juge,
mais que nous nous réfugions bien dans les bras d’un Père qui nous fait
entrer dans un héritage infini.

Oh, c’est un privilège que d’être autorisé à s’abandonner ainsi à celui qui
s’engage à faire de nous tout ce que nous aimerions être ; et plus encore,
tout ce que sa sagesse, sa puissance et son amour immenses se plairont
à accomplir en nous. C’est l’argile qui s’abandonne aux mains du potier
pour être façonnée en un vase d’honneur, adapté à l’usage du Maître.

C’est le pauvre orphelin des rues qui consent à devenir l’enfant d’un
prince afin d’être éduqué et pourvu, préparé à hériter de toutes les
richesses de son tuteur. Comme nous pouvons avoir honte d’avoir hésité
à un tel abandon, ou de l’avoir assorti d’une condition autre que sa bonne
et parfaite volonté ! Bien-aimés, avez-vous fait cet abandon total ? Si oui,
avec quelle joie tout votre être dit « amen » à tout ce que nous avons dit
sur la bénédiction d’être totalement au Seigneur. Si ce n’est pas le cas,
faites-le maintenant et à ses pieds d’amour, courbez-vous comme un
holocauste entier et criez jour et nuit : « Prends mon pauvre cœur et
laisse-le fermé à jamais à toute chose, sauf à toi ; scelle ma poitrine et
permets-moi d’y porter à jamais ton gage d’amour ».

3. La sanctification signifie remplir.

La traduction littérale du vieux mot hébreu « consacrer » est « remplir la


main ». Cela suggère la vérité la plus profonde en rapport avec la
sanctification, à savoir que Christ lui-même doit être la substance et
l’approvisionnement de notre nouvelle vie spirituelle et qu’il nous remplit
de son propre Esprit et de sa sainteté. Après la consécration la plus
sincère, nous ne sommes qu’un vase vide qu’il doit remplir. Notre
consécration elle-même doit attendre de lui, la grâce de la rendre
irréprochable et acceptable.

Même notre volonté doit être purifiée et absolument fixée sur lui, par sa
grâce continuelle. Notre pureté provient de la transmission de sa vie ;
notre paix, sa paix en nous ; notre amour, l’amour de Dieu répandu dans
nos cœurs. Notre foi même, qui reçoit toute sa grâce, doit être
continuellement alimentée par son propre Esprit. Nous ne lui apportons

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qu’une main vide, propre et ouverte, et il la remplit. Nous ne sommes
qu’un vase et Christ est le « vin nouveau ».

Nous nous donnons pleinement à lui, comprenant que nous n’avons pas
la force ou la bonté requise pour répondre à notre consécration. Nous
acceptons le Seigneur comme notre tout, et c’est comme cela qu’il nous
prend. Il assume pleinement la responsabilité de faire de nous tout ce qu’il
demande et de nous garder dans toute sa parfaite volonté, lorsque nous
le laissons faire, dans un abandon total. Quel repos exquis cela procure
au cœur confiant et quelle grâce infinie de sa part, de nous rencontrer
dans de telles conditions et d’assumer pour nous une si grande
responsabilité.

Dans la partie haute de notre métropole, beaucoup de nos concitoyens


ont peut-être souvent remarqué, surtout ces dernières années, un grand
nombre de misérables bicoques situées sur les meilleurs emplacements,
peut-être à l’angle d’une nouvelle avenue splendide, donnant sur une
perspective magnifique, les maisons étant tout à fait indignes de
l’emplacement.

Supposons qu’un millionnaire veuille acheter cet emplacement et que le


propriétaire commence, avant qu’il en prenne possession, à réparer les
vieilles bicoques pour le nouveau propriétaire, en mettant du chaume frais
sur les toits misérables et une nouvelle couche de chaux sur les murs
sales. L’acquéreur lui rirait au nez et lui dirait : « Mon ami, je ne veux pas
que tes vieilles épaves de taudis soient réparées de la sorte. Au mieux, ce
ne seront que des bicoques quand vous aurez fait tout ce que vous
pouvez, et je n’y habiterai jamais. Tout ce que je veux, c’est le terrain, le
site, et quand je l’aurai, je raserai ce vieux tas d’ordures jusqu’aux
fondations, et je creuserai profondément jusqu’à la roche solide avant de
construire mon splendide manoir. Je construirai ensuite, sur cette base,
ma nouvelle maison selon mon magnifique plan. Je ne veux pas d’un
fragment de vos maisons, tout ce dont j’ai besoin, c’est du site ».

C’est exactement ce que Dieu veut de nous et attend de faire en nous.


Chacun d’entre nous possède un site splendide pour un temple céleste. Il
donne sur l’éternité et offre une vue sur tout ce qu’il y a de glorieux dans
les possibilités de l’existence, mais la maison qui y est construite
aujourd’hui est une épave sans valeur, notre vieille nature n’a plus rien à
améliorer. Ce que Dieu attend de nous, c’est simplement que nous lui
donnions les possibilités de régenter notre vie. Que nous le laissions
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construire sa propre structure, ce temple de sainteté dont il fera sa propre
demeure et dans lequel il nous laissera habiter avec lui, comme ses
heureux invités dans la maison du Seigneur pour l’éternité.

Dès les fondations, l’œuvre doit être entièrement nouvelle et divine. Il est
l’auteur et le finisseur de notre foi, et la véritable attitude du cœur consacré
est celle d’un constant renoncement et d’une constante réception de son
œuvre. Cette dernière vision de la sanctification donne une portée illimitée
à notre progrès spirituel. C’est ici qu’intervient la phase graduelle de la
sanctification.

Commençant par une séparation complète du mal et une consécration à


Dieu, elle progresse maintenant dans toute la plénitude du Christ. Elle
grandit jusqu’à la mesure de la stature de l’homme parfait en lui, jusqu’à
ce que chaque partie de notre être et chaque partie de notre vie soit
remplie de Dieu. Nous deviendrons alors un canal pour recevoir, et un
miroir pour refléter sa grâce et sa gloire.

Bien-aimés, avons-nous appris cette signification bénie de la


sanctification. Avons-nous pris Dieu lui-même comme la plénitude de
notre vide et la source de notre vie spirituelle ? Alors, en effet, nous
sommes entrés dans un temps où le monde est en train de vivre une
expansion et une ascension éternelles, et ces mots bénis s’approfondiront
et s’élargiront à jamais dans leur sens illimité :

« Tu es la fontaine de la vie, laisse-moi toujours puiser en toi ; tu jaillis


dans mon cœur, tu t’élèves jusqu’à l’éternité ».

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Chapitre deux

Un esprit sanctifié

Après avoir vu la source et le sens de la sanctification, voyons maintenant


sa sphère et son étendue. « Que le Dieu de paix vous sanctifie lui-même
tout entiers… » (1 Thessaloniciens 5 v. 23). Paul précise ensuite la triple
division de notre nature humaine : l’esprit, l’âme et le corps, qui sont
respectivement les sujets de cette œuvre de grâce.

La Trinité divine a sa contrepartie dans la nature humaine, du moins dans


une certaine mesure. L’homme a été appelé une nature trichotomique ou
triplex, et il semble y avoir de bonnes raisons d’affirmer que cette division
est reconnue dans les Écritures. Dans le récit original de la création de
l’homme, le corps est d’abord clairement mentionné : « Le Seigneur Dieu
forma l’homme de la poussière du sol ». Ensuite, l’âme et l’esprit sont
clairement distingués dans les mots qui suivent : « Dieu insuffla à l’homme
un souffle de vie et l’homme devint une âme vivante » (Genèse 2). Nous
avons d’abord le souffle de l’Esprit du Tout-Puissant, transmis à l’être
supérieur de l’homme, puis le principe physique qui fait de lui une âme
vivante.

Dans le récit de l’enfance de notre Seigneur, nous retrouvons la même


division. « L’enfant grandissait », c’est-à-dire sa vie physique ; « …il se
fortifiait en esprit », c’est-à-dire sa vie spirituelle ; « il se remplissait de
sagesse », c’est-à-dire sa vie intellectuelle ou sa vie d’âme. Dans 1
Corinthiens 2 v. 14, l’apôtre Paul fait une distinction très claire entre l’âme
et l’esprit dans l’homme. L’homme psychique, c’est-à-dire l’homme-âme,
nous dit-il, « ne reçoit pas les choses de l'Esprit de Dieu, car elles sont
une folie pour lui, et il ne peut les connaître, parce que c'est spirituellement
qu'on en juge ». L’homme psychique est donc l’homme de l’âme, l’homme
spirituel est l’homme de l’esprit vivifié. On remarquera que, dans ce
passage, il commence par l’esprit et descend graduellement jusqu’à l’âme
et au corps en tant que sujets de la sanctification. C’est tout à fait instructif
et significatif.

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L’autre jour, en parlant à nos ouvriers, ils ont fait remarquer : « Nous
travaillons toujours du haut vers le bas et nous terminons par le sous-sol,
de sorte que nous ne revenons jamais sur notre travail terminé et que nous
n’avons jamais besoin de salir les sols qui ont été nettoyés et achevés ».
Ainsi, dans la grande maison de Dieu, il travaille du haut vers le bas. Il en
va de même pour la croissance de l’arbre. Qu’il ajoute un millier de
couches, vous verrez qu’aucune n’est posée de l’extérieur, mais que
chacune d’entre elles est le fruit d’une croissance distincte de l’intérieur, à
partir de la moelle de l’arbre.

La vie de l’arbre vient de l’intérieur, vers l’extérieur. Ainsi, dans le


tabernacle, le grand symbole de la vérité spirituelle, dans le récit qui nous
est donné dans le livre de l’Exode, nous trouvons Dieu commençant dans
le Saint des Saints, dans l’Arche de l’Alliance, et se déplaçant vers
l’extérieur jusqu’à ce qu’il ait traversé le sanctuaire avec tous ses vases
sacrés, et atteint le parvis extérieur, avec sa cuve et son autel des
sacrifices.

Beau type de l’œuvre de la grâce sanctifiante ; la sainte Shekinah de


l’Esprit divin qui est le Christ intérieur dans la chambre la plus intime de
notre esprit, et diffusant la vie céleste.

Le pouvoir de transformation et de consécration qu’il exerce sur chaque


faculté de l’âme et sur chaque organe de l’être physique le fait pénétrer
dans toutes les parties de l’organisme.

I. Qu’est-ce que l’esprit ?

En un mot, on peut dire que l’esprit est l’élément divin dans l’homme, ou
peut-être plus correctement, ce qui nous permet d’être conscient de Dieu.
Il ne s’agit pas de la partie intellectuelle, mentale, esthétique ou sensorielle
de l’homme, mais du spirituel, de la nature supérieure, de ce qui reconnaît
et communique avec le céleste et le divin.

1. C’est ce qui, en nous, connaît Dieu, qui est directement et


immédiatement conscient de la présence divine et peut être en
communion avec lui, entendant sa voix, voyant sa gloire, recevant
intuitivement l’impression de son toucher et la conviction de sa volonté,
comprenant et adorant son caractère et ses attributs, s’adressant à lui

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dans l’esprit et le langage de la prière, de la louange et de la communion
céleste. Notre esprit est aussi directement conscient de l’autre monde des
mauvais esprits, et connaît le toucher de l’ennemi aussi bien que la voix
du berger.

2. L’esprit est celui qui reconnaît la différence entre le bien et le mal, qui
aime le bien et qui pense, discerne, choisit en harmonie avec la justice.
C’est l’élément moral de la nature humaine. C’est la région où la
conscience parle et règne. C’est le siège de la justice, de la pureté et de
la sainteté, c’est ce qui ressemble à Dieu. C’est l’homme nouveau, créé
dans la justice et la vraie sainteté à son image. Chacun doit être conscient
de l’existence d’un tel élément dans son être, et sentir qu’il est
essentiellement différent des simples facultés de l’entendement ou des
sentiments du cœur.

3. L’esprit, c’est ce qui choisit, ce qui veut, ce qui détermine et donc ce


qui décide pratiquement de toute la question de notre action et de notre
obéissance. En bref, c’est la région de la volonté, cette impulsion, la plus
puissante de la nature humaine, cette prérogative presque divine que Dieu
a partagée avec l’homme, son enfant ; ce gouvernail même de la vie sur
la décision duquel reposent toutes les questions de caractère et de
destinée.

Quelle force capitale, et combien il est essentiel qu’elle soit entièrement


sanctifiée. Selon qu’elle est ou n’est pas sanctifiée, la vie sera faite
d’obéissance ou de désobéissance, et lorsque la volonté est droite, que le
choix est fixe et que l’œil est unique, Dieu reconnaît le cœur comme vrai
et pur.

4. L’esprit est celui qui fait confiance. La confiance est l’un de ses attributs
et de ses exercices.

C’est la qualité filiale de l’enfant de Dieu qui regarde le visage du Père


sans nuage, qui se couche sur son sein sans crainte et qui met sa main
dans la sienne avec l’abandon d’une simplicité enfantine.

5. L’esprit est celui qui aime Dieu. Il ne s’agit pas de l’amour émotionnel
humain dont nous parlons, car cet amour humain appartient à la nature
inférieure de l’âme, qui est sûrement plus pleinement développé chez celui
dont l’esprit est encore mort à Dieu, dans ses offenses et ses péchés. Il
s’agit de l’amour divin qui est le don direct du Saint-Esprit et la véritable

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source de toute sainteté et de toute obéissance. Il n’est rien d’autre que
l’amour de Dieu répandu dans le cœur par le Saint-Esprit, et sa sphère
appropriée est le cœur humain.

6. L’esprit est celui qui glorifie Dieu, qui fait de sa volonté et de son
honneur son but suprême et se perd dans sa gloire. La conception même
d’un tel but est étrangère à l’esprit humain et ne peut être reçue que par
un esprit né de nouveau et créé à l’image divine.

7. L’esprit est celui qui jouit de Dieu, qui a faim de sa présence et de sa


communion et qui trouve sa nourriture, sa part, sa satisfaction, son
héritage en Dieu-même, son tout.

Ce merveilleux élément de notre nature humaine est sujet à toutes les


sensibilités et susceptibilités que nous trouvons sous une forme plus
grossière dans notre vie physique. Il existe des sens et des organes
spirituels tout aussi réels et intenses que ceux de notre cadre physique.
Les Écritures les reconnaissent clairement. Il y a le sens de l’ouïe
spirituelle : « Que celui qui a des oreilles entende ce que l’Esprit dit aux
Églises » (Apocalypse 3 v. 6) ; « Heureuses… vos oreilles, car elles
entendent » (Matthieu 13 v. 16) ; « Mes brebis entendent ma voix et me
suivent » (Jean 10 v. 27).

Il y a le sens de la vision : « Tes yeux verront le roi dans sa beauté ; ils


contempleront le pays lointain » (Esaïe 33 v. 17) ; « …ayant les regards
sur Jésus » (Hébreux 12 v. 2) ; « Ils ont des yeux et ne voient pas »
(Jérémie 5 v. 21) ; « …envoyé pour ouvrir les yeux des aveugles et
les faire passer des ténèbres à la lumière et de la puissance de Satan à
celle de Dieu » (Actes 26 v. 17 et 18).

Il y a le sens du toucher spirituel : « Afin que je saisisse (ou que je


saisisse avec ma main) ce pour quoi je suis saisi par le Christ Jésus »
(Philippiens 3 v. 12) ; « …Qui m’a touché » (Luc 8 v. 45).

Il y a le sens du goût : « Celui qui me mange vivra par moi » (Jean 6


v. 57) ; « …vous avez goûté que le Seigneur est bon » (1 Pierre 2 v. 3) ;
« Celui qui vient à moi n’aura jamais faim, et celui qui croit en moi n’aura
jamais soif » (Jean 6 v. 35).

Il y a aussi le sens de l’odorat. Il est très clairement mentionné dans le


11ème chapitre d’Isaïe v. 3 : « Il respirera la crainte de l'Eternel… ».

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L’esprit est une subsistance réelle et, séparé du corps après la mort, il
aura la même conscience que pendant la vie, et peut-être des pouvoirs
plus intenses de sentir, d’agir et de jouir.

Voilà un bref aperçu de cette dotation suprême de notre humanité, de


cette chambre haute de la maison de Dieu, de cette nature supérieure
reçue de notre Créateur et perdue, ou du moins, dégradée, souillée et
enterrée par notre péché et notre chute.

II. Qu’est-ce que la sanctification de l’esprit ?

Il est indispensable, tout d’abord, qu’il soit vivifié. À l’origine, il est mort,
et l’œuvre de la régénération le vivifie, comme une nouvelle naissance,
insufflée, donnée du ciel comme dans la première création. Ainsi, dans un
sens, l’esprit non régénéré n’est pas spirituellement vivant. Ses facultés
sont vivantes, sa vie est active, mais spirituellement, il est mort dans ses
offenses et ses péchés. C’est pourquoi, « …comme par un seul homme
le péché est entré dans le monde, et par le péché la mort… » (Romains 5
v. 12), non seulement l’homme est devenu sujet à la mort physique, mais
la mort spirituelle a également régné. Remercions Dieu pour la grâce de
Dieu révélée dans le don de la grâce, Jésus-Christ, par lequel il nous a
délivrés de l’esclavage.

Il nous permet de régner dans la vie par l’intermédiaire d’un seul, Jésus-
Christ. Mais qu’est-ce qu’un esprit sanctifié ?

1. C’est un esprit séparé. N’avez-vous jamais regardé la terre sombre et


froide du début du printemps, à travers laquelle, si vous y passiez la main,
elle vous glaçait et vous souillait les doigts, et qui était peut-être mélangée
au fumier de la basse-cour et aux vers de terre rampants qui s’y
enfonçaient ?

Pourtant, n’avez-vous jamais vu, poussant sur ce sol sombre, une petite
plante ou une fleur, aux racines blanches comme la neige, à la feuille
délicate et aux pétales aussi pures que les fossettes d’un bébé, séparée
par sa propre nature et sa propre pureté de la terre sale qui l’entourait et
qui ne pouvait même pas la tacher ?

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Ainsi, l’esprit qui est né de Dieu, est séparé de son propre moi et de son
cœur pécheur, dans la propre nature divine. La toute première étape de la
sanctification consiste à reconnaître cette séparation et à nous considérer
comme n’étant plus la même personne, mais participant à la nature divine
et vivant pour Dieu comme ceux qui sont ressuscités d’entre les morts. En
tant que tels, nous devons séparer notre esprit de tout ce qui n’est pas de
Dieu, non seulement du péché, mais aussi du monde, du moi et de toute
notre ancienne vie naturelle.

Tous nos instincts, sens et organes spirituels doivent être séparés du mal
et nous devons intuitivement nous détourner du moindre contact et de la
moindre approche de la tentation. Nous devons refuser d’entendre avec
notre oreille intérieure la voix de l’ennemi, de voir avec l’œil de l’esprit la
vision fascinante de la tentation, de toucher par contact spirituel toute
chose impure, de goûter même la joie interdite, et par le sens rapide de
l’odorat de reconnaître immédiatement et de se détourner de l’atmosphère
malsaine. Lorsque le mal de toute sorte est révélé à notre esprit, il doit y
renoncer et demander à Dieu de le séparer et de mettre le fossé de sa
présence entre l’âme et le péché.

Il doit toujours être séparé de l’esprit des autres, et en fait, de tout esprit
humain qui pourrait le contrôler en dehors de la volonté de Dieu. Tous les
aspects de l’esprit auxquels nous avons déjà fait référence doivent être
séparés. La conscience supérieure qui connaît Dieu doit être séparée de
tous les autres dieux que Christ.

Nos sens moraux qui connaissent le bien doivent être séparés de tout ce
qui est mal. La volonté doit être séparée du choix ou de l’inclination de
tous, sauf de la volonté de Dieu. Notre confiance doit être volontairement
séparée de toute pensée d’incrédulité ou de méfiance. Le pouvoir d’aimer
doit être entièrement séparé de l’amour interdit. Notre but et nos motifs
doivent être séparés de tout ce qui n’est pas pour sa gloire. La source de
notre plaisir doit être purifiée et l’esprit séparé de toute joie qui n’est pas
en harmonie avec la joie du Seigneur. Bien-aimés, votre esprit est-il ainsi
séparé, purifié et détaché de tout ce qui pourrait vous souiller ou vous
détourner de la volonté de Dieu et de la vie de sainteté ?

2. Un esprit sanctifié est un esprit dévoué. Ses facultés d’appréhension


sont consacrées à la connaissance de Dieu et au fait de considérer toutes
choses comme une perte, pour l’excellence de la connaissance du Christ
Jésus : « Et même je regarde toutes choses comme une perte, à cause
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de l'excellence de la connaissance de Jésus-Christ mon Seigneur, pour
lequel j'ai renoncé à tout, et je les regarde comme de la boue, afin de
gagner Christ… » (Philippiens 3 v. 8). Sa Parole est l’objet de son étude
et de sa méditation les plus profondes, et ses attributs et sa gloire sont le
thème de sa contemplation la plus délicieuse. « Connaître Dieu, être
rempli de son Esprit et être toujours en sa présence, tel est son but le plus
élevé. Son but est de connaître Dieu, d’être rempli de son Esprit et d’être
toujours en sa présence ».

La volonté est vouée à Dieu. Elle le choisit délibérément comme sa part


et son souverain Seigneur, et se plaît à s’abandonner à son entière
possession et à sa volonté parfaite. C’est cet élément d’un cœur unique
et d’un choix suprême de Dieu, qui constitue ce que les Écritures
appellent, un cœur parfait. Elle a formé beaucoup de chrétiens dont les
pas n’ont pas toujours été parfaits. Chaque sens moral de l’esprit sanctifié
est dédié à Dieu. Il choisit ses normes de bien et de mal et désire par-
dessus tout porter l’image de Dieu et être conforme à sa nature.

Il est déterminé à faire confiance à Dieu en toutes circonstances et en


dépit de tous les sentiments, comme un acte de volonté qui choisit de
croire à sa Parole, en dépit de tout découragement et de toute tentation.
Un esprit qui choisit ainsi Dieu sera soutenu par la foi même de Dieu qui
lui a été transmise.

Il choisit d’aimer Dieu suprêmement et d’aimer tout le monde comme


Dieu voudrait que nous aimions, en considérant chaque être humain à la
lumière de Dieu et de sa volonté, et en s’adaptant à chaque relation de
manière à plaire à Dieu. Il est voué à la gloire de Dieu. Il l’accepte, non les
applaudissements des hommes ou son propre plaisir, mais comme la
véritable fin et le but de sa vie, et se présente comme un sacrifice vivant
sur son autel.

En outre, la volonté est vouée à jouir de Dieu. Elle le choisit comme sa


part, son bonheur, et consent à trouver toute sa satisfaction en lui et en lui
seul, même en perdant tout autre source de bonheur.

Un esprit consacré est donc entièrement donné à Dieu, pour le connaître,


pour choisir sa volonté, pour ressembler à son caractère, pour faire
confiance à sa Parole, pour l’aimer suprêmement, pour ne glorifier que lui,
pour jouir de lui entièrement et pour lui appartenir totalement, sans réserve
et pour toujours. Tous ses sens, ses sensibilités et ses capacités lui sont

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dédiés. Il s’abandonne à Dieu pour qu’il en fasse tout ce qu’il veut qu’il
soit, et pour que sa volonté parfaite s’accomplisse en lui pour toujours.

Notre volonté choisit de n’entendre que ce que Dieu veut bien lui dire, de
ne voir que ce qu’il veut qu’elle voie, de ne toucher que sur son ordre et
d’utiliser tous ses pouvoirs et toutes ses capacités en Dieu et pour lui seul.
Elle se considère désormais comme sa propriété, soumise à sa disposition
et existant pour son grand dessein à son égard. Notre volonté est
consacrée, non pas tant aux œuvres, à la vérité, à la cause de l’Évangile
ou à l’Église, mais surtout au Seigneur lui-même. Et cela est fait avec joie,
librement, sans crainte ni réserve, mais comme un grand privilège et un
honneur d’être autorisé à appartenir à un Maître si grand et si bon, et de
le voir entreprendre une tâche aussi peu confortable que notre
sanctification et notre exaltation.

Cette consécration de notre esprit peut être faite, avant que nous ayons
une seule expérience consciente, ou un seul sentiment répondant à notre
consécration. En tant que vases vides, en tant que possibilités nues, sans
rien d’autre en nous que le consentement entier de notre volonté à être
tout ce que le Seigneur voudrait que nous soyons, nous nous soumettons
à Dieu selon sa volonté.

Cet acte de consécration doit être fait une fois pour toutes, puis reconnu
comme accompli et comme incluant tous les actes ultérieurs que nous
pourrons renouveler, au fur et à mesure que nous recevrons plus de
lumière sur les détails de sa volonté à notre égard.

Il nous est possible une fois pour toutes, et sans savoir peut-être une
millième partie de tout ce que cela signifie, de nous donner à Dieu
complètement, et de savoir désormais que nous sommes totalement et
éternellement au Seigneur, aussi certainement que nous saurons que
nous sommes au Seigneur après avoir passé un million d’années dans la
gloire.

Et pourtant, après cet acte global de consécration, il est tout à fait


approprié pour nous, à mesure que de nouvelles lumières nous
parviennent, de dire notre joyeux « oui » à sa demande, aussi souvent
qu’elle doit être renouvelée.

Bien-aimé, t’es-tu ainsi consacré, toi et ton esprit à Dieu, et oseras-tu


désormais te considérer comme appartenant au Seigneur, et à mesure

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que s’ouvrira à ta conscience chaque nouvelle chambre de ta nature
supérieure, seras-tu heureux d’en remettre la clé dans sa main
bienveillante et de reconnaître Dieu comme son propriétaire et son hôte ?

3. L’esprit sanctifié est un esprit rempli de la présence et de l’Esprit du


Seigneur. C’est la présence de Dieu qui fait de toute chose une réalité.
Même lorsqu’il est consacré, il n’est qu’un vase, vide et prêt à être utilisé
par le Maître. C’est Dieu qui le remplit et le déverse pour répondre aux
besoins des autres ou pour satisfaire le désir de son propre cœur. Même
la consécration que nous offrons à Dieu, l’acte même de dévouement, doit
être rendu parfait par sa grâce. Nous ne pouvons même pas nous
soumettre à lui d’une manière qui soit sans imperfection, mais nous
pouvons choisir d’être à lui, et alors, il viendra dans notre volonté dévouée
et acceptera le sacrifice vivant digne de son saint autel.

Nous pouvons nous allonger sur cet autel en nous abandonnant


totalement. Parce que lui, le grand sacrifice, s’est offert à Dieu pour nous
une fois pour toutes, nous pouvons, nous aussi, devenir pour Dieu un
sacrifice de bonne odeur. Telle était, en réalité, la signification de
l’holocauste d’autrefois. L’offrant ne s’offrait pas lui-même, mais il touchait
l’agneau immaculé, qui devenait l’offrande parfaite.

Ainsi, lorsque nous posons notre main sur la tête du Christ, notre
consécration est acceptée grâce à lui, il entre alors dans notre volonté et
notre esprit, et s’unit à nous de telle sorte que le sacrifice est acceptable
et complet. Ainsi, notre connaissance de Dieu et notre communion avec
lui dépendent de sa propre grâce, pour être efficaces. Nous consacrons
notre esprit à Dieu, et alors, il se révèle à nous, ouvrant les yeux de notre
compréhension, nous montrant la personne du Christ, déployant sa vérité
à notre compréhension spirituelle, et nous faisant voir la lumière par sa
propre lumière : « Car auprès de toi est la source de la vie ; par ta lumière
nous voyons la lumière » (Psaume 36 v. 10).

Il est merveilleux de voir comment l’esprit non instruit est souvent, en peu
de temps, par le simple contact du Saint-Esprit, rempli de l’enseignement
le plus profond et le plus scripturaire de Dieu, du plan de salut par le Christ.
Nous avons connu une pauvre fille, sauvée d’une vie d’infamie et peu
éduquée, qui, en quelques jours, a acquis la connaissance la plus
extraordinaire des Écritures et de tout le plan de la rédemption, par la
simple onction du Saint-Esprit. Nous donnons simplement notre esprit à
Dieu pour qu’il le connaisse et il le remplit de sa lumière et de sa révélation.
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Ainsi, une fois encore, nous choisissons d’être transformés à son image,
mais nous ne pouvons pas créer cette image par notre propre moralité ou
nos propres efforts. Nous devons être créés à sa ressemblance par son
propre Esprit, nous serons marqués de sa ressemblance par son sceau
céleste imprimé directement de sa main sur notre cœur. C’est ainsi qu’il
devient notre sainteté, car Christ devient notre sanctification, et nous
devenons la justice de Dieu en lui.

Nous nous détournons du péché, nous choisissons d’être saints, et Dieu


remplit notre main offerte de sa propre justice.

Donc, encore une fois, notre foi n’est que le remplissage de son Esprit
avec la transmission de la foi de Dieu. Nous choisissons de lui faire
confiance et il développe ce choix en nous, permettant de continuer notre
marche dans sa foi, fondée et établie, et de vivre ainsi par la foi du Fils de
Dieu.

Notre amour n’est qu’un but de notre part, la puissance pour y arriver est
la sienne, car lorsque nous choisissons d’aimer, il répand cet amour en
nous et nous transmet son propre Esprit et sa propre nature qui est tout
amour. Tous nos efforts personnels n’engendreront pas un seul élan
d’amour authentique envers Dieu, il insufflera son propre amour parfait
dans tout cœur qui choisira de faire de lui, l’unique objet de son affection.

Nous ne pouvons pas aimer nos ennemis, mais nous pouvons choisir de
les aimer, et Dieu nous donnera la force de les aimer. Nous avons souvent
connu des personnages consacrés, placés dans des circonstances où ils
étaient obligés d’entrer en contact avec des compagnons incommodes,
qu’ils ne pouvaient pas aimer ; mais, choisissant sur l’ordre de Dieu d’agir
dans un esprit d’amour, Dieu a tellement animé leur cœur que, sans lutte,
ils pouvaient s’adapter à cette relation avec calme et même avec
tendresse, et un saint désir pour son bien le plus élevé.

Il en va de même pour sa joie en nous. De même, le pouvoir de glorifier


le Seigneur n’est ni plus ni moins que cela : laisser Dieu lui-même se
manifester en nous et se glorifier ainsi, alors les autres le verront se
refléter à travers nous. La sanctification est donc la vie même de Dieu, qui
s’écoule dans l’esprit qui lui est abandonné pour être sa demeure et
l’instrument de sa puissance et de sa volonté. Il en va de même pour nos
sens spirituels dont nous avons parlé. Ils sont sanctifiés lorsqu’ils
deviennent les instruments de l’œuvre de Dieu : « Lorsque notre oreille

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spirituelle est vivifiée par son Esprit, lorsque nos yeux spirituels sont
ouverts par son toucher, ils sont rendus vivants par sa propre vie vivifiante
en nous ».

Maintenant, mes bien-aimés, avez-vous jamais appris ce merveilleux


secret de l’esprit régénéré par l’Esprit de Dieu, l’hôte et l’occupant de cette
demeure consacrée ? Voulons-nous illustrer cette conception quelque peu
élevée par une simple illustration ? Voici un étui en cuir ordinaire qui
représente le corps. À l’intérieur se trouve un coffret d’argent, qui
représente l’âme. Nous touchons un ressort qui s’ouvre et révèle un
magnifique médaillon en or, que nous considérerons comme le symbole
de l’esprit ou de la nature supérieure, et à l’intérieur de ce médaillon en or
se trouve un endroit tout serti de pierres précieuses pour une seule image.

Est-elle vide dans votre esprit ou est-elle remplie d’un autre visage, ou
est-elle dédiée à votre Seigneur béni et occupée sans cesse par lui ? Est-
ce son sanctuaire et sa maison, l’a-t-il accepté, en a-t-il fait le siège de sa
glorieuse demeure et le trône de son royaume béni de justice, de paix et
de joie dans le Saint-Esprit ? Ou bien y a-t-il des personnes qui, en lisant
ces lignes, n’ont pas encore compris la différence entre leur propre esprit
et leur âme, qui ne savent pas qu’il a été ressuscité d’entre les morts,
édifié « pour être une habitation de Dieu en Esprit » (Éphésiens 2 v. 22) ?
Tout ce qu’elles savent de la vie consiste en l’instinct.

Ces personnes ont un organisme physique, des facultés mentales et des


affections humaines. Elles ont une vie humaine vive, rapide, pleine
d’émotion et d’activité mentale, mais l’esprit, hélas, hélas ! est si mort et si
froid qu’il n’a même pas pu saisir ces pensées supérieures que nous
avons contemplées.

Ah ! mes bien-aimés, il y a un monde dans lequel vous n’êtes pas encore


entrés, c’est le monde éternel vers lequel vous vous précipitez. La vie que
vous menez ne pourra jamais vous introduire dans la sphère des êtres
célestes, car « la chair et le sang ne peuvent hériter le royaume de Dieu,
et que la corruption n'hérite pas l'incorruptibilité » (1 Corinthiens 15 v. 50).
Votre vie physique se flétrira comme les fleurs de l’été, vos capacités
mentales s’élèveront au plus haut rang humain, mais ne toucheront pas la
joie de ce royaume céleste. Vous devez avoir une autre nature avant de
pouvoir entrer profondément dans le royaume des cieux. « Si un homme
ne naît de nouveau, il ne peut voir le royaume de Dieu » (Jean 3 v. 3).

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Supposons un instant qu’un homme se rende à un grand festival musical
en Allemagne. Il entre dans la grande salle de concert, mais il ne connaît
pas un seul mot de la langue parlée et n’a pas le moindre germe de goût
musical. Pour lui, les mots sont gutturaux, sans signification et les notes
un jargon de bruits confus. Il pourrait comprendre un problème de
mathématiques, il pourrait discuter avec eux avec éloquence en anglais
sur des questions de politique ou de philosophie, mais ici, il n’est pas à sa
place, il ne possède pas la clé de leur société ou de leur plaisir.

Supposons donc que l’intellect le plus élevé de la terre entre dans la


société du ciel. Pour lui, tous leurs chants et toutes leurs joies
sembleraient aussi incompréhensibles que la conversation d’un cercle
familial cultivé le serait, pour le petit chien assis à leurs pieds ou le canari
qui chante à la fenêtre.

Il appartient à une autre race et ne peut toucher leur monde. Un tel


homme ne pourrait pas non plus avoir un seul point de contact avec les
êtres célestes. Ce serait un autre monde, un monde inconnu, un monde
aussi stérile qu’un désert.

Il ne peut en atteindre la portée parce qu’il s’agit d’une race d’êtres


spirituels sans aucune nature intellectuelle. Et d’autre part, ils auraient
aussi peu de choses en commun avec lui, que son rayon d’action est
infiniment inférieur au leur. Ceux qui ont reçu la nature de Dieu dans leur
Esprit, sont admis comme ses enfants, à demeurer en sa présence et à
partager sa joie infinie et éternelle.

Bien-aimés, c’est le grand appel qui est donné à chaque membre de la


race d’Adam qui a entendu l’Évangile. Vous pouvez devenir un Fils de
Dieu, vous pouvez recevoir un nouvel esprit qui peut le connaître et en
jouir, et cet esprit peut être si sanctifié, si purifié, si agrandi, si rempli de
Dieu, qu’il peut atteindre la plus haute splendeur de sa grâce, de sa gloire
et de sa joie.

Voulez-vous être séparé de tout ce qui le souille et l’abaisse ?


Consacrerez-vous à lui pour qu’il soit exalté à sa plus haute destinée
possible, le recevrez-vous désormais pour devenir sa vie et sa pureté, sa
satisfaction, sa nature, son tout et en tout ?

Ces quatre courts vers de poésie simple, expriment la profondeur et la


hauteur de la sainteté, à savoir un grand besoin et une réponse infinie à

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ce besoin en Dieu. Bien-aimés, exprimeront-ils désormais votre vide et
votre remplissage divin ?

Dans le cœur de l’homme - Un cri.

Dans le cœur de Dieu

Provision de grâces pour répondre à ce cri.

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Chapitre trois

Une âme sanctifiée

Nous avons déjà vu que, dans la triple division de notre être, l’esprit
représente l’élément supérieur et divin, celui qui connaît, fait confiance,
aime, ressemble à Dieu et le glorifie. Qu’est-ce donc que l’âme par rapport
à l’esprit et au corps, et qu’entend-on par une âme entièrement
sanctifiée ?

I. La nature et les attributs de l’âme.

Il n’est pas nécessaire de descendre dans toutes les profondeurs de la


psychologie et d’essayer d’analyser les multiples attributs et facultés de
cette merveilleuse conscience, que Dieu a placée dans le sein de chaque
être humain. Il suffit pour l’instant d’observer que chacun d’entre nous est
conscient, au moins, des quatre grandes classes suivantes de dotations
mentales, à savoir l’entendement, les goûts, les affections et les passions,
et les appétits.

1. La compréhension. C’est le siège de l’intelligence. Les chambres de


cette maison sont nombreuses et variées. La première est peut-être celle
que les philosophes ont appelé la perception, celle qui fixe l’attention sur
les objets et devient directement consciente des choses et des pensées.

On pourrait ensuite nommer la faculté d’intelligence, d’acquérir des


connaissances, de comprendre la vérité et les relations, de raisonner, de
penser et de conclure. C’est à ce département qu’appartient également la
mémoire, cet attribut merveilleux qui rappelle le passé et conserve à
jamais les impressions et les sensations de l’esprit, pour en faire une
source de joie ou de douleur.

Vient ensuite l’imagination, cette faculté qui donne à l’âme le pouvoir


d’ignorer l’espace, de rapprocher le lointain, de peupler le vide par une
création d’un monde idéal, qui, pour la fantaisie vive, semble aussi réel
que les formes matérielles qui l’entourent. Imparfaite mémoire, elle

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regarde l’avenir avec la loupe de l’imagination et s’élance sur les ailes de
l’espoir, jusqu’à ce que le temps et le sens soient oubliés dans la
perspective de l’horizon lumineux qui s’ouvre devant nous. Au milieu de
tout cela, comme le gouvernail du caractère et le conducteur des coursiers
enflammés de l’âme, se trouve la raison ou le jugement, la faculté de
comparer ou de conclure, de peser les instructions et de décider de la
marche à suivre. On l’appelle parfois le bon sens, parfois l’exercice du
jugement.

Ce ne sont là que quelques-unes des qualités mentales dont chacun de


nous est conscient et qui constituent les principaux attributs de l’âme.
Quand on pense à leur rapport avec tous les intérêts de la vie humaine, il
n’est pas nécessaire de montrer combien il est important qu’elles soient
sanctifiées, pour être préservées de l’erreur et de la perversion pour notre
bien-être, le bien d’autrui et la gloire de Dieu.

2. Les goûts viennent ensuite dans l’ordre. Chacun d’entre nous possède
certains talents particuliers et certaines inclinations mentales. Il en résulte
que tel homme est un musicien né, tel autre est un génie pour la peinture,
tel autre est un architecte ou un sculpteur naturel, tel autre un grand
inventeur, tel autre un voyageur, tel autre un poète ou un écrivain de
fiction.

Chacun d’entre nous a donc un penchant particulier. Mais chacun de nos


goûts et talents personnels ont besoin d’être sanctifiés. De même que,
dans la catégorie des facultés précédemment énumérées, l’imagination
impie ou le jugement erroné conduiront l’homme de lettres à être un
impudique ou un passionné. De même ici, un goût erroné fera de l’amateur
d’art un diffuseur de vice, de l’amour impie de la musique un canal pour
les tentations les plus insidieuses de Satan, et même de l’amour de la
beauté et du raffinement, une incitation à l’autodérision, à l’extravagance
de la mode et au carnaval sauvage d’une mondanité idolâtre.

Chacun de ces goûts nous viennent à l’origine de Dieu, qui est lui-même
un amoureux du beau et qui a tout créé pour refléter son goût et sa
sagesse infinis. Mais chacun d’entre eux peut n’être qu’un serviteur du
« moi » et du péché, une source d’avilissement et de souillure. Ne
désirons-nous pas ardemment que tous ces dons du ciel, déséquilibrés et
pervertis par la chute, soient entièrement sanctifiés ?

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3. Plus profondément encore. Dans la chambre la plus intime de l’âme,
se trouvent les affections du cœur. C’est le foyer de l’amour, l’amour de la
mère, l’amour de l’époux, l’amour de l’enfant, du frère, de l’ami, les liens
de parenté et les profondes fraternités d’affinités et de goûts, de
dispositions, d’intérêts et d’objectifs communs. Dans le chapitre
précédent, nous avons parlé de l’amour comme l’un des exercices de
l’esprit sanctifié. Nous avons fait référence, bien sûr, à l’amour que le
Saint-Esprit donne au cœur.

Nous parlons maintenant des affections humaines instinctives de l’âme,


qui ne sont pas mauvaises en elles-mêmes, mais qui ont besoin d’être
sanctifiées et élevées au-dessus du « moi », du péché et de l’excès. À ces
affections s’ajoutent les diverses passions et émotions, l’orgueil, l’avidité,
la colère, l’émulation, la joie, le chagrin et bien d’autres encore, qui sont
toutes bonnes ou mauvaises selon leur mesure, leurs motifs et leurs
limites. Il est possible d’être en colère et de ne pas pécher, d’être
orgueilleux sans vanité, d’être concurrent sans envie, d’« aspirez aux dons
les meilleurs » (1 Corinthiens 12 v. 31), sans avarice, et d’être ambitieux
pour les récompenses les plus élevées sans esprit ou but mondain.

Pourtant, sans la grâce de Dieu, tout cela est devenu comme de fausses
lumières ou des récifs de rochers et de ruine. Pour d’innombrables âmes
humaines, l’éclat même des dons et des succès naturels n’a fait
qu’aggraver plus complètement leur destruction.

4. Plus bas encore dans l’échelle des êtres se trouvent les appétits et les
dispositions, qui relient l’esprit au corps et deviennent les servantes des
organes physiques. Nous en parlerons plus en détail dans le cadre de la
sanctification du corps. Il suffit ici de les considérer comme des qualités
de l’esprit qui touchent les sens physiques et agissent à travers eux. Tous
ces appétits sont naturels et, dans leur état normal, chez un être
correctement équilibré et sanctifié, ils sont sans péché et sans reproche.
En raison des influences perturbatrices de la chute et de la perversion de
la nature humaine, ils ont été dérangés de leur véritable ordre et de leur
place de subordonnés, ils sont restés dans l’ombre et sont devenus, dans
bien des cas, dégradants et destructeurs.

Un homme dont les raisons et les affections sont sous le contrôle de ses
appétits charnels, a commencé à descendre la pente abrupte qui doit
bientôt l’amener au niveau des pécheurs, voire à un plongeon encore plus
profond, mesuré à partir de la hauteur d’où il est tombé. Telle est enfin la
Éditions – Association Bible et Foi Page 30
condition misérable et hideuse de beaucoup d’âmes humaines, d’où la
nécessité suprême de sanctifier entièrement les appétits et les
dispositions qui nous lient si étroitement à notre vieille nature.

Il s’agit là d’un bref aperçu de l’âme humaine. Pour nous rendre compte
à la fois de sa grandeur et de son péril, nous n’avons qu’à penser aux
annales de l’histoire humaine et au brillant panorama qui a balayé la scène
du temps, pour tomber à l’extrême limite, sur les précipices abrupts et
terribles de la ruine. Que de clarté et d’élévation dans les intelligences qui
ont cherché et tenté d’enseigner aux siècles les principes de la vérité.

« Que d’exploits, même sans la lumière de Dieu, pour un Platon, un


Socrate, un Confucius, un Sénèque. Que le génie et l’imagination d’un
Homère, d’un Virgile, d’un Dante, d’un Shakespeare sont sublimes. Que
la force d’un Alexandre et d’un Napoléon est splendide. Que le goût d’un
Phidias, d’un Wren, d’un Raphaël, d’un Michel-Ange est superbe. Comme
l’éloquence d’un Démosthène, d’un Cicéron, d’un Chatham est éclatante
et glorieuse ». Et pourtant, que de tristesse dans les plus hautes sphères
de la culture et de la sagesse humaine.

Que d’amertume et de déception dans les perspectives les plus brillantes


que les meilleurs d’entre eux pouvaient espérer, et que d’effroi dans le
naufrage où nombre d’entre eux ont plongé avant même que les
profondeurs éternelles ne soient révélées à la vue de tous. Combien
souvent les intelligences les plus brillantes ont les vies les plus tristes, et
combien extrêmes sont les périls qui accompagnent le chemin du génie,
du succès ou de la beauté. Oh ! comme le monde a besoin du
Sanctificateur, pour empêcher que ses trésors les plus riches ne soient
leurs propres destructeurs.

II. Qu’entend-on par sanctification de l’âme ?

Comment tous ces attributs et talents personnels peuvent-ils être


entièrement sanctifiés ? Eh bien, nous ne pouvons pas mieux l’expliquer
qu’en appliquant en détail nos trois tests simples à chacun d’entre eux.
Tout doit être séparé, consacré et rempli de l’Esprit et de la vie de Dieu, et
c’est ainsi, et d’aucune autre manière, qu’ils peuvent être entièrement
sanctifiés. Appliquerons-nous les tests en détail ?

Éditions – Association Bible et Foi Page 31


1. Qu’en est-il de notre compréhension ?

a. Est-elle séparée ? Avons-nous appris à retirer notre attention et notre


perception de tout ce qui est impie et à refuser de voir les choses
interdites ? N’est-ce pas là la véritable source de la plupart de nos
difficultés à mener une vie sainte, que de permettre au monde impie de
nous envahir par toutes les voies de notre être et d’absorber toute notre
attention, jusqu’à ce qu’il en résulte une pollution et une misère
inévitables ?

La première chose à faire est donc de fermer les écoutilles et d’empêcher


les vagues d’entrer, de fermer les volets et d’exclure les objets qui
s’immiscent dans notre regard. Nous pouvons faire tout cela, refuser de
percevoir et de remarquer le mal qui nous entoure. En marchant dans la
rue, avez-vous déjà été conscient de deux forces, l’une retenant votre
attention sur Dieu dans un esprit de recueillement et de communion,
l’autre vous tentant de regarder tout ce qui se trouve dans la rue,
d’absorber l’éclat des vitrines, la foule agitée, toute la scène animée et
bien des images de la vie de tous les jours.

Le mal qui, s’il ne souille pas, détourne de la simplicité de l’esprit. N’avez-


vous jamais senti, en jetant un coup d’œil sur votre journal du matin, un
frein à votre esprit lorsque votre œil tombait sur les colonnes aux mots
acérés ? Entendez-vous cette voix qui semble vous empêcher d’absorber
avec votre œil, toute la saleté puante que les charognards littéraires ont
ramassée dans les allées et les garages d’une métropole malfaisante ?
Ne vous êtes-vous pas mal senti, après l’avoir lu, tout imprégné
d’impureté, bien que vous n’ayez pas vous-même participé à ces crimes ?
Votre pensée les a touchés et s’en est trouvée souillée.

Un auteur a été tenté un jour de lire les conférences de Robert Ingersol


afin d’y répondre, mais après avoir lu une seule page, il s’est senti
tellement inondé par la pluie de soufre qui se déversait de chaque page
sur tout son être, qu’il n’a pas osé aller plus loin. Il a estimé qu’il ne pouvait
que mettre en garde son peuple contre tout contact avec de telles choses,
et lui dire que « les mauvaises communications corrompent les bonnes
manières », et que le motif de Dieu était de s’abstenir de l’apparence
même du mal et de ne pas avoir de communion avec les œuvres
infructueuses des ténèbres, sans même aller jusqu’à les écouter.

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« Examinez ce qui est agréable au Seigneur ; et ne prenez point part aux
œuvres infructueuses des ténèbres, mais plutôt condamnez-les. Car il est
honteux de dire ce qu'ils font en secret » (Éphésiens 5 v. 10 à 12).

Il fut un jour sollicité par une jeune convertie, une chrétienne très
sérieuse, qui s’était rendue un soir de sabbat, sous une forte pression,
pour écouter cet audacieux blasphémateur. Son visage brillait de la
lumière de la fosse et elle avait appelé son pasteur pour lui dire qu’elle
était fascinée et qu’elle ne savait pas ce qui se passait, mais qu’elle avait
été tellement captivée par son brillant blasphème, qu’elle semblait avoir
perdu le pouvoir de résister. C’est pourquoi la première chose à faire pour
sanctifier l’esprit est de le séparer de tout mal en l’ignorant absolument et
en refusant tout contact avec lui.

Nous devons donc nous séparer des pensées et des objets qui ne sont
pas purificateurs. Beaucoup d’entre elles sont de mauvaises pensées, et
encore plus, sont des pensées inutiles. Nous devons les supprimer. Il est
possible de tenir les rênes de l’esprit de telle sorte, qu’il refuse de
s’attarder sur des pensées que le jugement dément.

C’est une chose que les vagues battent les membrures du navire, c’en
est une autre de les laisser entrer dans la cale par les écoutilles. Nous
pouvons garder les écoutilles fermées et refuser de les ouvrir, et si nous
le faisons, Dieu prendra nos pensées et les gardera captives en Christ. Il
remplira nos esprits de ses pensées les plus élevées et les plus saintes.
La vérité est qu’un grand nombre de personnes s’épuisent à penser
inutilement. Une grande partie du gaspillage du cerveau et de la douleur
morte dans le cervelet n’est pas due à un surmenage pour Dieu, mais à
un millier de soucis et de questions, qui nous font beaucoup de mal.

Une âme sanctifiée est une âme qui a appris à se tenir tranquille et à
cesser toutes ses activités. C’est le sens du cri passionné du psalmiste,
fatigué de ses activités épuisantes : « J'ai eu en haine les pensées
diverses, mais j'ai aimé ta loi » (Psaume 119 v. 113 - Bible Martin). C’est
le sens des paroles de l’apôtre lorsqu’il dit, au dixième chapitre de la
deuxième épître aux Corinthiens : « Nous renversons les raisonnements
et toute hauteur qui s'élève contre la connaissance de Dieu, et nous
amenons toute pensée captive à l'obéissance de Christ » (v. 5). Nos
imaginations, nos pensées, doivent être supprimées jusqu’à ce que nous
apprenions à attendre dans le calme, la voix et les pensées de Dieu. C’est
ainsi que nous nous épargnerons un épuisement inutile et que nous
Éditions – Association Bible et Foi Page 33
serons toujours en contact avec Dieu, à l’abri d’innombrables sources de
tentation.

Car chaque pensée errante de Satan est comme un chardon, avec des
ailes à une extrémité et une graine de mal à l’autre. Il flotte doucement
dans l’âme, mais où qu’il aille, il dépose son petit germe dans le sol fertile
qui produit sa moisson d’épines empoisonnées.

De même, nous devons cesser les activités impies de la mémoire,


lorsqu’elle s’attarde sur le passé interdit et sur son imagination. Cela rend
la tentation vivante et réelle devant notre âme fascinée, au lieu d’écouter
la voix du Maître. Nous devons apprendre à cesser toutes ces activités, à
nous en méfier lorsqu’elles sont exercées indépendamment de la direction
de l’Esprit et de la volonté du Maître, et à nous en remettre à Dieu pour sa
direction et sa possession complètes.

b. Nous appliquons donc notre deuxième test aux facultés de


l’entendement. Sont-elles dédiées au Seigneur ? Notre attention est-elle
consacrée à Dieu ? Pouvons-nous dire : « Mon cœur est fixé, mon esprit
est fixé sur toi » ? Nos pensées sont-elles consacrées à Dieu ? Notre
intelligence est-elle consacrée à connaître sa Parole et sa volonté, et à
considérer toutes choses comme une perte pour l’excellence de la
connaissance du Christ ?

Notre mémoire est-elle consacrée à stocker sa vérité ? Notre imagination


s’arrête-t-elle sur sa Parole, jusqu’à ce que les choses de l’éternité soient
plus réelles et plus vivantes que nos sens et nos désirs ? Notre pouvoir
de pensée, notre raison, notre jugement et notre décision, lui sont-ils
entièrement soumis pour connaître et faire sa volonté ?

Il est l’auteur de notre intellect, il l’a créé pour lui-même. Notre


entendement ne peut trouver sa raison d’être et sa pleine satisfaction
qu’en Dieu et en sa Parole. Il a besoin de notre intelligence et de notre
esprit pour en faire l’instrument et l’organe de son service élevé et saint.

c. Enfin, notre intelligence et notre intellect sont-ils remplis de Dieu ? Car


il doit nous posséder lui-même et mettre en nous sa pensée et son Esprit,
ainsi que sa grâce. Le Christ, qui est venu se donner à nous, avait non
seulement une nature divine, mais aussi une âme raisonnable, et c’est ce
qu’il nous transmet dans notre union avec sa personne. « Nous avons la
pensée du Christ » (1 Corinthiens 2 v. 16), et dans notre cerveau faible et

Éditions – Association Bible et Foi Page 34


errant, peut venir la compréhension même de notre Maître béni, de sorte
que, comme le grand Kepler, nous pouvons dire : « Je pense les pensées
de Dieu, mais après Dieu ».

Le Saint-Esprit est une force vivifiante pour l’intellect consacré. Des


esprits qui étaient auparavant ternes et obscurs se sont élevés sous son
influence, jusqu’aux plus hauts niveaux intellectuels et aux plus grandes
réalisations du génie humain. Tout chrétien intelligent connaît l’histoire
d’Augustin, l’épave usée, qui a émergé d’une jeunesse gâchée pour
devenir, par la puissance de la grâce, le maître de douze siècles et le père
de la théologie évangélique.

Thomas Chalmers était également un intellect perdu jusqu’à ce qu’il soit


enflammé par le pouvoir de la grâce et un enthousiasme divin, et qu’il
devienne à partir de ce moment-là, le chef de la pensée et de la vie
religieuse du pays et de son époque. C’est également le cas de
Wilberforce, dans les rangs les plus élevés de la vie. Jeune Anglais
aristocrate, ses premières années furent gâchées par les frivolités de la
vie à la mode, son esprit ne semblait avoir que peu de force et d’éclat.

Mais à partir de l’heure où il s’est donné à Dieu, toutes les forces de son
intellect ont semblé s’éveiller et se sont intensifiées, jusqu’à ce qu’il
devienne le champion du plus grand mouvement de philanthropie
moderne. Le leader honoré et couronné de succès de son pays, dans l’un
des plus grands mouvements sociaux de l’histoire de l’Angleterre.

Et tant d’humbles noms, un Harry Moorhouse issu des rangs des


pickpockets anglais, un Jerry McAuley issu des voleurs de quai de New
York, un Dwight Moody issu des apprentis cordonniers de Boston, et une
grande multitude de ministres, d’évangélistes et d’ouvriers chrétiens les
plus doués d’aujourd’hui ; doivent tous leur force mentale et cette
combinaison de qualités, sur un esprit qui, sans la grâce de Dieu et sa vie
vivifiante, ne se serait jamais élevé au-dessus de l’obscurité.

Mais à un degré que ces frères n’ont peut-être pas pleinement compris,
le Seigneur Jésus est prêt à posséder l’intelligence et toutes les facultés,
à les remplir de sa Parole et du pouvoir de la présenter efficacement aux
autres. C’est le point de départ pour constituer une nouvelle ère dans leur
travail pour Dieu, aussi merveilleuse que la guérison du corps ou la
consécration de l’esprit.

Éditions – Association Bible et Foi Page 35


Il existe un baptême du Saint-Esprit distinct pour l’intelligence et pour
l’esprit. Ce dernier donne les qualités de sérieux, de foi, d’amour, de
courage, d’onction et de feu céleste ; mais le premier donne la solidité de
jugement, la clarté d’expression, la vivacité de pensée, la puissance
d’élocution, l’attrait du style, et toutes les qualités qui peuvent nous rendre
aptes à être un « vase d'honneur, sanctifié, utile à son maître, propre à
toute bonne œuvre » (2 Timothée 2 v. 21).

Une chrétienne l’a récemment illustré dans une simple conversation en


racontant une vision qui lui était venue, alors qu’elle priait Dieu de lui
donner la force de comprendre sa Parole et de l’enseigner à d’autres. Elle
a dit que soudain, un crâne nu et vide est apparu devant son esprit, de
manière si frappante qu’il semblait presque réel. Au début, cela l’a presque
terrifiée, et il lui a semblé que c’était un message de mort. Mais elle fut
immédiatement suivie par l’image d’un feu flamboyant qui semblait entrer
dans le crâne vide et le remplir dans toutes ses parties, et alors une
pensée fut chuchotée à son cœur : « C’est la réponse à ta prière ».

Votre cerveau occupé doit devenir aussi mort et vide que ce crâne et
alors le Saint-Esprit le remplira de son feu ardent et de sa vie ; il y
apportera ses pensées et ses sentiments et en prendra possession
comme son simple instrument, l’organe de son travail et de sa volonté.
C’est peut-être la figure la plus parfaite par laquelle nous pouvons
exprimer la pensée de ce message.

N’allons-nous pas bien-aimés, mettre en avant nos intelligences


orgueilleuses et déposer notre sagesse aux pieds de Jésus, et, dans des
cerveaux vidés de leur conscience de soi et de leur autosuffisance,
recevoir le baptême de son feu ? N’allons-nous pas, avec un sens
nouveau de sa signification, respirer la prière ? : « Le feu de l’affinage
traverse mon cœur, illumine mon âme. Répands ta vie dans chaque partie,
et sanctifie le tout ».

2. Jusqu’à présent, nous n’avons parlé que de l’entendement et de


l’intellect, de la pensée, du raisonnement et de la réflexion. Mais nous
avons vu qu’il y a d’autres départements. Il y a les goûts qui donnent une
direction à nos facultés mentales, qui orientent nos choix et qui donnent
de l’entrain à nos activités.

Prenons par exemple, l’amour de la musique. Il n’est pas nécessaire de


montrer comment il peut être perverti, et il l’est souvent, pour la mondanité,

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l’égoïsme et le péché. C’est la servante même du vice et la fascination qui
attire le monde insouciant loin de Dieu et de toute pensée d’éternité et de
salut.

Pourtant, il s’agit d’un don divin qui peut être entièrement sanctifié et
utilisé glorieusement. Mais la musique doit d’abord être séparée de tout
alliage terrestre et de toute souillure pécheresse. La voix qui chante pour
Dieu ne doit pas être prostituée à l’assouvissement de la mondanité et de
la sensualité. Combien de fois les lèvres qui conduisent le culte de Dieu,
dans le sanctuaire le jour du sabbat, se retrouvent au service d’un impie
ou même de la foule aux mœurs légères du music-hall, ou de la brasserie
pendant les six jours suivants.

L’un des plus grands peintres allemands a refusé d’utiliser son pinceau,
lorsque Napoléon lui a offert une fortune, pour peindre une Vénus pour le
Louvre. Il a déclaré qu’il venait de peindre le visage de Jésus et que son
art ne devait plus jamais être profané. C’est ainsi que nos goûts doivent
être séparés.

Je me souviens du nuage de condamnation qui s’est abattu sur mon


esprit, lorsque j’ai écouté une fois, dans mon propre salon, le chef de ma
chorale chanter le célèbre « Ave Maria ». Vous ne pouvez pas imaginer
ce qui s’était passé dans mon esprit, jusqu’à ce que je commence à penser
aux paroles et à me rappeler qu’elles étaient adressées à un être humain
qui n’appartenait qu’à Dieu. Je ne pouvais pas trouver la paix jusqu’à ce
que je rende gentiment, mais fermement, témoignage à mon cher frère, et
que je promette à Dieu que je n’écouterais plus jamais un tel blasphème
sans protester.

Et pourtant, combien de fois les chrétiens laissent leurs oreilles se


souiller en écoutant des morceaux impies par amour de la musique, et
leurs propres voix se prostituer par des interprétations impies, au concert
ou même dans nos demeures. Non seulement ce goût doit être séparé,
mais il doit être consacré à Dieu et utilisé pour son service et sa gloire, et
alors il le remplira de sa propre onction et l’utilisera pour travailler de la
manière la plus glorieuse. Quel ministère aujourd’hui a été plus honoré
que le chant gospel ? Comme Dieu a montré dans un Bliss, un Sankey ou
un Phillips, l’honneur qu’il accordera encore à ce simple talant, pour attirer
des millions de personnes par la puissance de la mélodie consacrée de
l’Évangile.

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L’amour de l’art doit donc être séparé. Combien y a-t-il de maisons
chrétiennes dont les décorations ou les ornements ne parlent pas au nom
de Dieu, mais au nom d’une licence païenne ou d’un étalage impie.
Combien cette qualité de goût doit-elle être séparée, dans le domaine de
l’habillement ou de la parure personnelle, de ce qui parle au nom du
monde et du « moi », plutôt qu’au nom de Jésus, qui est saint, doux et
humble. Nous pouvons consacrer ces goûts afin qu’ils soient des témoins
du Christ, que les murs de notre chambre parlent pour lui et que notre
garde-robe soit comme les phylactères des vêtements hébraïques,
recouverte des caractères sacrés qui annoncent la gloire de notre
Seigneur.

C’est alors que nos divers talents et les qualités qui nous apportent le
succès dans les occupations de la vie, peuvent être séparés afin que nous
soyons forts dans toutes les directions, non pas pour nous-mêmes ou pour
la gloire terrestre, mais pour le service de notre Maître et pour notre plus
grande utilité. Il n’y a rien qui puisse parler davantage pour Dieu que le
raffinement, le bon goût et les talents prééminents. Dieu veut que ces
choses soient inscrites sur « La sainteté pour le Seigneur ».

Béni soit son nom pour tant de jolies femmes et tant d’hommes doués
qui ont déposé sur son autel tous les attraits de leur personne et de leur
esprit. Puisse le jour se hâter où tout ce qu’il y a de beau dans nos dons
naturels soient déposé à ses pieds. C’est à Jésus qu’appartiennent la
beauté et la gloire, les richesses et l’honneur, la louange et l’amour de la
création tout entière.

3. Mais il reste encore la catégorie la plus intéressante de nos qualités


mentales, à savoir les émotions et les affections du cœur. Celles-ci, nous
l’avons vu, appartiennent à l’âme humaine.

Au-dessus de tout cela se trouve l’attribut de l’amour. Il est instinctif, sous


une forme ou une autre, dans toutes les poitrines humaines. Bien qu’il
existe un amour divin transmis par l’Esprit, l’âme est dotée par le Créateur
d’un étrange et exquis pouvoir d’aimer et, comme les attaches d’une vigne
vivante, ses cordes doivent s’étendre dans une certaine direction.

Mais combien il est nécessaire que notre amour soit séparé, sanctifié.
Comme il est naturel que le cœur, comme la vigne, s’accroche à quelque
mur pourri et ruiné, dont il faut le détacher pour le sauver de la destruction.
Qui, parmi ceux qui ont atteint la place élevée et céleste de la vie

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consacrée, ne regarde pas en arrière, au tout début de sa progression,
vers une tombe solitaire où les premières idoles du cœur ont été
ensevelies sous la croix de Jésus, et où il est mort à ce qui était le plus
cher à tous ses instincts et à toutes ses affections naturelles ?

Le chemin de la sainteté a commencé pour nous tous au mont Moriah,


sur l’autel d’Isaac et dans le sacrifice de notre cœur. Et c’est sur ce même
mont glorieux que le temple majestueux s’élève encore au-dessus de
l’endroit où le cœur, dans la consécration, s’est donné pour la première
fois à Dieu.

Dieu aime construire ses temples sur l’emplacement de l’autel du


sacrifice. Ce n’est pas qu’il prenne plaisir à nous arracher nos affections,
mais nos objets d’amour drainent le plus souvent la vie même de notre
cœur, ils doivent être coupés comme la croissance succulente d’une
plante qui ne portera jamais de fruits. Heureux ceux qui, avant d’unir leur
cœur à un objet quelconque, apprennent d’abord la pensée et la volonté
de Dieu, et se préservent ainsi d’un cœur brisé. Il n’est pas nécessaire
que nous soyons arrachés à tout ce que nous aimons si nous apprenons
d’abord la pensée et la volonté de Dieu. C’est cela la séparation. C’est
aussi cela le dévouement : donner son esprit à Dieu et lui donner toujours
la place suprême dans ses affections.

Bien-aimés, êtes-vous ainsi séparés ? Êtes-vous prêts à séparer votre


cœur et votre amour de tout amour interdit, de toute amitié impie, de toute
affection purement égoïste, et à laisser Christ être le maître de votre cœur
et son principal objet d’affection et de plaisir ? C’est alors qu’il remplira ce
cœur et ajustera tous ses accords à l’harmonie et au bonheur. C’est alors
qu’il infusera son propre Esprit dans toutes les relations de notre vie, de
sorte que nous serons capables de nous adapter à toutes nos situations
et relations, mêlées et multiples, et que chacun sera un lien avec lui et un
canal de service et de bénédiction sacrés.

Nous pourrions donc suivre les mêmes grands principes dans tout le
domaine de notre nature émotionnelle, découvrir qu’il n’y a pas une seule
de nos affections et même de nos passions, qui ne puisse avoir un usage
saint et sanctifié. Notre colère peut être si pure qu’elle sera un saint zèle
pour Dieu. Notre émulation peut être si exempte d’envie qu’elle nous
poussera à imiter les nobles qualités des autres.

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Notre esprit d’entreprise peut être régulé au point de s’élever au-dessus
de l’avarice et de ne convoiter sincèrement que les meilleurs cadeaux.
Notre ambition peut être si céleste, qu’elle sera une impulsion pour les
autres, nous poussant vers les réalisations les plus nobles et les
récompenses les plus durables.

Chaque palpitation de joie ou de tristesse, d’espoir ou de crainte, peut être


un mouvement du cœur du Christ, le long des diverses cordes de notre
être consacré, jusqu’à ce que chaque voix en nous se joigne au chœur
céleste, chantant toujours : « Bénédiction, gloire, action de grâces,
honneur, puissance et pouvoir à celui qui est assis sur le trône et à
l’Agneau pour toujours ».

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Chapitre quatre

Un corps sanctifié

Le corps humain a été qualifié de microcosme de l’univers, de petit monde


de merveilles, de monument de la sagesse et de la puissance divine. Cela
devrait suffire à convaincre l’esprit le plus incrédule de l’existence du
grand Créateur. Il y a suffisamment de preuves de l’habileté de Dieu dans
la structure de la main humaine.

Les archives de la création nous enseignent l’importance et la dignité du


corps humain. Après avoir créé toutes les autres parties de l’univers
matériel, Dieu, avant de former le corps humain, convoqua un conseil
solennel de la Trinité et, avec la plus grande majesté, décréta : « Faisons
l’homme à notre image, selon notre ressemblance » (Genèse 1 v. 26), et
il est ajouté : « Le Seigneur Dieu forma l’homme de la poussière du sol et
il insuffla dans ses narines un souffle de vie » (Genèse 2 v. 7). Toute la
sagesse infinie de la Trinité a été concentrée dans sa création, et le baiser
du Tout-Puissant a éveillé sa nature supérieure à la conscience et à la vie.

La raison pour laquelle Dieu a tant honoré le corps humain apparaît très
clairement dans la révélation ultérieure de Jésus-Christ, dans le grand
mystère de l’incarnation. C’est parce que le corps humain a été conçu pour
être le point culminant de toute la création, et la forme éternelle du Dieu
incarné lui-même. Il semblerait que le Seigneur Jésus-Christ ait toujours
eu l’intention de s’incarner dans une forme humaine et de relier la création
au Créateur dans sa propre et merveilleuse personne.

C’est pourquoi, au début, le corps humain a été conçu comme le modèle


et le type de cette forme d’être la plus sublime qui n’ait jamais existé.
N’avons-nous jamais pleinement réalisé le fait stupéfiant que, jusqu’à la
fin de l’éternité, nous viendrons dans la grande métropole de l’univers,
pour contempler le visage de notre Seigneur et contempler le Dieu
merveilleux, à qui toute la création doit son existence ?

Nous célébrerons la gloire de Dieu et sa grâce merveilleuse, dans la


rédemption d’une race pécheresse, dont les royaumes entendront à

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jamais parler, comme de l’histoire la plus merveilleuse. Nous
contemplerons, en franchissant les portes célestes et en nous approchant
du trône de jaspe, le visage d’un homme dont la forme est semblable à la
nôtre, celui de Jésus. Oh ! ne pouvons-nous pas dire encore : « Qu'est-ce
que l'homme, pour que tu te souviennes de lui ? » (Psaume 8 v. 4). Nos
cœurs s’abaissent dans l’étonnement et l’adoration devant la grâce infinie
qui a tant glorifié le corps humain. Ne nous étonnons donc pas, bien-
aimés, de ce que Dieu exige qu’il soit rendu digne d’une telle destinée, et
qu’il soit sanctifié jusqu’au bout pour répondre à sa haute vocation ? Car,
assis aux côtés de Jésus, nous partagerons nous aussi sa gloire et serons
l’objet de l’émerveillement et de l’amour des âges à venir.

L’une des plus graves erreurs de tous les siècles a été de déprécier le
corps. Aujourd’hui, l’ancienne forme de gnosticisme tente d’établir la
doctrine, selon laquelle la matière n’est pas réelle, que le corps n’est pas
réel et qu’il n’y a pas de corps.

Le corps humain n’est pas réel mais une fiction, ou, comme ils se plaisent
à le dire, « une croyance erronée », et cette « croyance erronée » est la
cause de tous nos troubles physiques. Le but de leur philosophie est donc
de supprimer le corps, ou plutôt la croyance du corps, et de réduire
l’homme à une simple combinaison de facultés mentales.

Cela est totalement contraire aux enseignements de l’Écriture, et en fait,


semble être l’Antéchrist, dont l’apôtre Jean a déclaré qu’il devait nier que
Jésus-Christ était venu dans la chair. Une autre erreur ancienne était que
le corps était essentiellement mauvais et la grande source de tentation et
de péché, de sorte que le véritable but de la vie, dans la lutte pour la
sainteté, était de se débarrasser du corps, ou au moins, de le réduire à la
condition la plus basse possible afin de le rendre aussi incapable que
possible, de nuire à l’âme et à l’esprit.

L’une de leurs méthodes favorites consistait à mortifier le corps par des


pénitences physiques et des privations jusqu’à ce qu’il soit réduit et
amaigri, afin de cesser d’être l’instigateur du mal. L’idée ascétique est née
de cette illusion, le principe essentiel du monachisme, étant la négation
du corps en vue de la culture supérieure de la vie spirituelle. Une forme
encore plus grossière d’illusion enseignait que la véritable façon de purifier
le corps, était d’assouvir ses passions les plus grossières jusqu’à l’excès
le plus extrême, les usant ainsi par leur propre abus, et faisant en sorte

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que leur théorie prouve son extrême folie dans le fait que, tout en
professant la sainteté, elle conduisait en réalité à toutes sortes de péchés.

Le Saint-Esprit béni nous a enseigné une voie plus excellente, et le Christ


a prévu la sanctification du corps aussi bien que celles de l’âme et de
l’esprit. Demandons encore une fois ce qu’est un corps sanctifié, et la
première réponse sera la suivante :

I. Il s’agit d’un corps séparé.

Il est essentiel, pour la véritable sanctification du corps, que celui-ci soit


purifié de toute impureté et de tout péché physique. Il y a des
transgressions corporelles distinctes de celles de l’âme et de l’esprit.

1. Il n’est certainement pas nécessaire de dire qu’un corps sanctifié est


un corps purifié des plaisirs grossiers et sensuels. Et pourtant, c’est l’une
des choses dont l’Apôtre parle le plus souvent dans les épîtres. Ceux qui
habitent dans les lieux célestes ne sont pas dispensés de veiller avec
diligence sur les péchés de la chair.

Bien-aimés, vos corps sont-ils ainsi séparés de tout usage impie et de


tout abus ?

2. Il n’est pas nécessaire d’ajouter que le corps sanctifié est un corps


purifié des appétits sous toutes leurs formes excessives ou contre nature.
C’est un corps qui abhorre le péché grossier de la gourmandise et le
chouchoutage de ses goûts. C’est un corps qui considère la question du
manger et du boire, non pas comme un sujet de délectation du palais,
mais comme une provision naturelle et divine pour sa force et sa
nourriture, afin qu’il puisse glorifier Dieu par l’utilisation de ses forces pour
lui. C’est un corps qui s’abstient de l’indulgence grossière et abominable
de l’ivrognerie. Et nous croyons sincèrement que, de nos jours, un corps
entièrement sanctifié s’abstiendra d’utiliser tout ce qui peut devenir une
source d’ennui.

Le corps est le poison même de l’enfer et la cause du naufrage pour


beaucoup. Un corps évite les appétits physiques contre nature, qu’il
s’agisse d’opiacés, de cigares ou de coupes de vin.

Bien-aimés, vos corps sont-ils ainsi sanctifiés et séparés de tout mal ?

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3. Le corps sanctifié est celui dont les mains sont propres. Il ne porte pas
la tâche de la malhonnêteté, il n’est pas marqué par la jouissance des
gains mal acquis, il ne porte pas la marque de la violence. Les corps
sanctifiés ont été séparés de toute occupation susceptible de déplaire à
Dieu ou de blesser leur prochain.

4. Un corps sanctifié est un corps dont les pieds sont purifiés de toute
fausse route et de tout pas impur. Il n’emprunte pas les sentiers des
pécheurs ni les promenades de la mondanité et de la folie : « Heureux
l'homme qui ne marche pas selon le conseil des méchants, qui ne s'arrête
pas sur la voie des pécheurs, et qui ne s'assied pas en compagnie des
moqueurs, mais qui trouve son plaisir dans la loi de l'Eternel, et qui la
médite jour et nuit ! » (Psaume 1 v. 1 et 2).

On ne les trouve pas dans le grand cortège qui se presse dans les
théâtres et suivant le rythme de la danse au carnaval de la folie et des
plaisirs terrestres. Ils ne marchent pas sur la grande route qui mène à la
destruction, mais ils se sont détournés de tout chemin interdit pour
marcher sur les traces du Seigneur, pour porter ses messages et pour
faire sa volonté.

5. Un corps sanctifié se reconnaît, comme la santé physique, à l’aspect


de la langue. Votre médecin demande à voir votre langue lorsqu’il vous
appelle, et il n’y a pas de test plus sûr d’un corps sanctifié que l’état de sa
langue. Une langue sanctifiée est une vraie langue. Elle est purifiée de
toute forme de mensonge, d’équivoque et de tromperie ; qu’il s’agisse du
parjure audacieux du criminel ou des faux fuyants polis de la société à la
mode. Elle a également abandonné le blasphème sous toutes ses formes,
le serment du blasphémateur ou la plaisanterie polie qui joue et fait des
jeux de mots sur les choses sacrées et se moque de ce qui est saint et
divin.

« De même, la langue est un petit membre, et elle se vante de grandes


choses. Voici, comme un petit feu peut embraser une grande forêt ! La
langue aussi est un feu ; c'est le monde de l'iniquité. La langue est placée
parmi nos membres, souillant tout le corps, et enflammant le cours de la
vie, étant elle-même enflammée par la géhenne » (Jacques 3 v. 5 et 6).

C’est une langue qui ne connaît pas la folie et la frivolité. Elle ne recule
pas devant l’esprit d’humour génial et innocent lorsqu’il est contrôlé par le
bon sens et la bonté, mais elle a répudié les sottises qui ne sont pas

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convenables et cherche, en toute chose, à parler devant Dieu comme celui
qui est témoin de sa pensée et de sa volonté.

Et par-dessus toutes les autres formes d’abus de la langue, elle a banni


les mauvaises paroles, les abominables commérages de la société,
l’habitude de répéter tout ce que l’on entend, les querelles de mots et
surtout le mal qui affecte autrui. Elle n’ose pas faire de la publicité à un
rapport désobligeant ou à un murmure défavorable sur le caractère
d’autrui, ni même dire ce qu’elle sait être faux, à moins qu’elle ne soit dans
la nécessité absolue de protéger l’âme d’autrui d’un danger.

Une langue sanctifiée est également purifiée de toute parole inutile. Elle
a appris l’habitude dorée du silence, trouve sa plus grande bénédiction
dans sa propre censure et son habitude du silence et de la communion
avec Dieu.

6. Bien-aimés, Dieu a-t-il sanctifié votre langue ? Voulez-vous qu’il le


fasse ? Lui donnerez-vous les rênes de ce petit membre, et lui
abandonnerez-vous dorénavant le droit de le tenir fermement en bride, de
l’empêcher de parler paresseusement, mal, faussement ou sottement, et
de l’utiliser entièrement comme l’instrument de sa volonté et de son
service ?

L’apôtre Jacques l’a dit avec force et solennité : « La langue est un


monde d’iniquité, enflammant le cours de la vie, étant elle-même
enflammée par la géhenne » (Jacques 3 v. 6). Presque chaque chapitre
du livre des Proverbes est émaillé de phrases d’avertissement
enflammées contre la langue.

Ce membre vivant du corps humain, dont la maîtrise est, selon l’Apôtre,


le véritable test de la perfection et de l’entière sanctification. « Si quelqu'un
ne bronche point en paroles, c'est un homme parfait, capable de tenir tout
son corps en bride » (Jacques 3 v. 2).

7. Le corps sanctifié a également été purifié des péchés des yeux. Il a


décidé de ne pas regarder le mal ni la vanité. Il refuse de voir les fautes
des autres ou de s’attarder sur le spectacle de la tentation ou les
fascinations du vice. Il refuse de lire les lignes qui, dans notre presse
quotidienne, présentent aux yeux du public les actes immondes d’un
monde déchu. Il préfère garder l’esprit pur en fermant les volets de la

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vision et en écartant les images immondes qui passent devant les fenêtres
du cœur.

C’est une grande chose que d’apprendre à détourner les yeux de la


vanité et de se souvenir de l’injonction du plus sage des prédicateurs :
« Que tes yeux regardent en face, et que tes paupières se dirigent devant
toi. Considère le chemin par où tu passes, et que toutes tes voies soient
bien réglées » (Proverbes 4 v. 25 et 26).

Bien-aimés, avez-vous sanctifié vos yeux et les avez-vous séparés du


mal pour le Seigneur, ou le ferez-vous à partir de ce moment, alors que la
lumière de la conviction passe maintenant dans votre âme ? Ne direz-vous
pas : « Prends mes yeux Seigneur, et fais qu’ils ne voient que ce qui te
plaît ».

8. Un corps sanctifié a purifié son écoute et fermé ses oreilles contre tous
les péchés qui assaillent nos sens de l’extérieur. Il refuse d’entendre le
mal autant que de le dire, et met en fuite les ragots et les calomnies en les
regardant hardiment en face et en demandant : « Comment osez-vous ? »

Bien-aimé, es-tu de ceux dont il est écrit : Celui « qui se bande les yeux
pour ne pas voir le mal, celui-là habitera dans des lieux élevés ; des
rochers fortifiés seront sa retraite ; du pain lui sera donné, de l'eau lui sera
assurée. Tes yeux verront le roi dans sa magnificence, ils contempleront
le pays dans toute son étendue » (Esaïe 33 v. 15 à 17).

9. Le corps sanctifié est celui dont les vêtements sont exempts de


mondanités et de péchés, mais marqués par la modestie et la simplicité,
qui n’attirent pas l’attention par leur excès ou leur défaut. L’habit le plus
vrai est celui que l’observateur ordinaire est moins susceptible de
remarquer, et qui est tellement contrôlé par la simplicité et la convenance.
La plupart des gens ne se souviendront de rien de particulier dans
l’apparence de la personne qui le porte, et dont on pourrait dire avec
autant de justesse, que la personne qui le porte était également
inconsciente de son habillement.

Il y a là beaucoup de choses qui parlent pour Dieu ou pour le monde.


Chers amis, votre tenue est-elle sanctifiée par le Seigneur ? Votre
personne est-elle un témoignage simple, sérieux et modeste représentant
le Christ ?

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10. Le corps sanctifié est celui qui a été purifié des travaux intempestifs,
des services immodérés et excessifs de toute sorte, ainsi que de la
négligence inutile des simples lois de la nature et de la santé. Bien que
ces efforts ne doivent pas nous lier là où l’œuvre et la volonté de Dieu
l’exige, ils ne doivent pas non plus nous lier à d’autres.

C’est surtout un péché physique pour les hommes et les femmes, de


violer tous les principes de prudence dans la poursuite du plaisir ou du
gain égoïste, et d’en recevoir la triste rétribution sous la forme de corps
usés, de maladies et de morts prématurées, dans la poursuite d’un prix
imaginaire.

11. Le corps sanctifié a été, ou du moins devrait être, séparé de la


maladie. Nous ne disons pas que la maladie est un péché volontaire, mais
nous disons qu’elle est une tâche et une impureté physique. C’est une
forme de corruption dans la chair.

Dans l’ancienne dispensation, elle empêchait les prêtres de servir l’autel.


C’était une souillure ou un défaut, et c’est toujours un obstacle à l’état
spirituel le plus élevé et au service le plus efficace pour Dieu. Il ne fait
aucun doute qu’il peut y remédier pour le bien de tous. Il peut faire de la
chambre de l’invalide un bel exemple et un témoignage glorieux. Mais cela
ne rend pas la maladie plus agréable à ses yeux, ni moins une tache, une
condition anormale, une impureté dans le système humain. C’est quelque
chose que Christ est venu séparer de son peuple, quelque chose qu’il a
porté sur la croix pour que nous ne la portions pas, mais que nous soyons
guéris « par ses meurtrissures » (Ésaïe 53 v. 5).

Bien-aimés, avez-vous été séparés de la maladie, des malarias et des


humeurs qui souillent votre sang, dépriment votre foie, abattent votre
esprit, obscurcissent votre cerveau, irritent votre tempérament et
assombrissent toute votre vie et votre travail futur. En plus, elle vous
empêche de servir Dieu, animé d’une lutte qui vous tire vers le bas, alors
que Dieu veut que toutes vos forces soient engagées dans le service d’un
monde souffrant ?

Voulez-vous être sanctifié de la maladie, et cela a-t-il assez de valeur


pour que vous vous débarrassiez de vos préjugés et acceptiez le salut que
le Christ est venu apporter à l’esprit, à l’âme et au corps ?

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II. Un corps sanctifié est un corps dévoué.

Dans le douzième chapitre de l’épître aux Romains, l’apôtre Paul nous


exhorte à présenter notre corps comme un sacrifice vivant : « Je vous
exhorte donc, frères, par les compassions de Dieu, à offrir vos corps
comme un sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu, ce qui sera de votre
part un culte raisonnable » (Romains 12 v. 1).

Il est impossible que l’esprit et l’âme soient consacrés à Dieu, alors que
le corps est encore entre nos mains, du moins dans une certaine mesure.
C’est aussi incongru qu’une maison offerte à un ami alors que nous
conservons le titre de propriété du terrain sur lequel elle se trouve ; ou
qu’un bijou précieux alors que nous conservons la clé de son écrin. La
consécration du corps implique la mise à part de notre être physique tout
entier, avec chaque organe et chaque membre, en tant que propriété de
Dieu, pour être l’objet de ses soins particuliers et l’instrument de sa volonté
et de son service particulier.

Des millions de personnes ont probablement été aidées dans cette


consécration par l’hymne éloquent et pourtant simple de Frances Ridley
Havergal : « Prends ma vie et qu’elle te soit consacrée, Seigneur ; prends
mes mains et laisse-les bouger sous l’impulsion de ton amour ».

Nous sommes tellement enclins à généraliser les choses, qu’il est


extrêmement salutaire pour nous d’expliciter nos actes spirituels. Un corps
consacré est un corps qui se reconnaît comme la propriété de Dieu et qui
le reconnaît comme le gardien de tous ses intérêts et de tous ses besoins.
Il est responsable de prendre soin de nous, et comme de petits enfants,
nous nous tournons vers lui pour toute chose. C’est un corps qui a appris
à considérer chaque sens et chaque organe, non pas comme un serviteur
de notre propre plaisir, mais comme un canal pour la vie de Dieu, et un
« instrument » pour son service.

C’est d’ailleurs le terme utilisé par l’Apôtre lorsqu’il dit : « …donnez-vous


vous-mêmes à Dieu, comme étant vivants de morts que vous étiez, et
offrez à Dieu vos membres, comme des instruments de justice » (Romains
6 v. 13). Les mains lui sont présentées pour travailler à sa gloire, que ce
soit dans le cadre de notre vocation séculière ou de notre ministère auprès
des autres. Cela implique bien sûr que nos œuvres soient consacrées,
que nos salutations soient consacrées, et que même la poignée de notre
main parle au nom du Christ.

Éditions – Association Bible et Foi Page 48


Cela signifie que nos langues ne parlent que sur son ordre et pour sa
gloire ; que nous considérons chaque parole comme un service pour lui,
que notre parole soit toujours, avec grâce, assaisonnée de sel pour
l’édification des autres. Une langue consacrée ne prononcera pas la
moindre parole sans attendre de Dieu qu’il la dirige et qu’il l’approuve. Des
oreilles consacrées seront très attentives à tout ce qu’il voudrait que nous
entendions, tout en restant sourdes à toute autre voix.

Les yeux consacrés verront mille choses que d’autres vont ignorer, mille
beautés et significations spirituelles dans ses choses que d’autres vont
manquer. Les pieds consacrés trouveront le chemin du devoir toujours
facile ; les escaliers les plus hauts, les marches les plus solitaires, les
voyages les plus répugnants, les tâches les plus exigeantes seront un
service volontaire pour leur Seigneur. Les déplacements qu’ils feront
seront doublement efficaces, parce que ce sont les pieds du Seigneur qui
portent les messages du Seigneur. Une voix consacrée aura une
puissance nouvelle pour chanter et parler, que les tons naturels, l’élocution
cultivée ou la musique ne pourront jamais accomplir.

Bien-aimés, vos corps sont-ils ainsi consacrés avec tous leurs pouvoirs
pour travailler, marcher et parler, voir et entendre, donner vos moyens et
utiliser toute votre vie extérieure, comme un ministère joyeux et sacré pour
le Christ ?

III. Un corps sanctifié est un corps rempli du Saint-Esprit.

« Ne savez-vous pas que votre corps est le temple du Saint-Esprit qui


est en vous, que vous avez reçu de Dieu, et que vous ne vous appartenez
point à vous-mêmes ? » (1 Corinthiens 6 v. 19). C’est ce que le Maître
nous demande à tous, et nombreux sont ceux qui l’ont reçu dans leur cœur
et dont la chair n’est pas devenue sa demeure. Aucun d’entre nous ne
réalise encore pleinement à quel point notre cadre physique peut devenir
la demeure du Seigneur Jésus.

Nous avons parfois vu un visage humain s’illuminer de la gloire de Dieu


au cours d’une heure d’élévation spirituelle, au sommet d’une montagne
d’expérience spirituelle, jusqu’à ce qu’il semble que le corps soit devenu
transparent et que la lumière du ciel à l’intérieur, brille à travers les fenêtres

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d’un palais. Cela peut nous donner une idée de la manière dont Dieu peut
remplir de lui-même, ce récipient terrestre.

Les Écritures du Nouveau Testament nous disent que la raison en est


que le Christ est devenu la tête du corps humain, et que même dans cette
vie, le corps « …est pour le Seigneur, et le Seigneur pour le corps »
(1 Corinthiens 6 v. 13). Cela est vrai pour la force physique et la santé,
mais il y a quelque chose de bien plus élevé que la guérison divine, c’est
la santé divine. C’est une chose que le Seigneur nous touche et nous
délivre de nos infirmités, mais c’en est une autre que de le voir nous
posséder avec sa vie, et que notre vie devienne sa propre vie manifestée
dans notre chair mortelle.

Tel est l’enseignement de l’apôtre dans le quatrième chapitre de la


deuxième épître aux Corinthiens : « Nous avons ce trésor dans des vases
de terre, afin que l’excellence de la puissance soit de Dieu, et non pas de
nous » (2 Corinthiens 4 v. 7). Le vase peut être très frêle, mais si la vie du
Christ le possède, elle le remplit de force et de sacralité divine. C’est ce
qu’il veut dire lorsqu’il parle dans les versets suivants, « d’être abattu, mais
non détruit ; d’être perplexe, mais non désespéré ; de porter toujours dans
son corps la mort du Seigneur Jésus, afin que la vie de Jésus soit aussi
manifestée en nous ».

Cette vie nous portera au-dessus de nos infirmités physiques, sur la


marée haute d’une vitalité surnaturelle, qui ne dépend pas de nos
conditions organiques, mais nous élève au-dessus d’elles et devient une
nourriture céleste pour toute notre vie consciente, et pour tout notre travail.
De sorte que nous puissions vraiment dire : « L'homme ne vivra pas de
pain seulement, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu »
(Matthieu 4 v. 4) ; et qu’ « …en lui nous avons la vie, le mouvement, et
l'être » (Actes 17 v. 28).

C’est vraiment un avant-goût de la vie future. Le frêle vase d’argile que


nous sommes, ne peut pas tout supporter comme le fera le corps de
résurrection futur ; mais nous pouvons recevoir et refléter dans cette vie
mortelle actuelle, la vie même de notre chef vivant et immortel, le dernier
Adam, qui a été transformé en un Esprit vivifiant.

Bien-aimés, avez-vous reçu ce mystère, ce secret nouveau et glorieux,


que tous peuvent recevoir dans un vase purifié, consacré et réceptif ? Il
attend, comme la lumière, d’entrer là où il y a de la place pour le recevoir.

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Et ce remplissage béni ne se contente pas de fortifier ; mais il confère une
puissance de service et permet à notre corps de devenir un véhicule de
l’Esprit-Saint.

Cette grande et glorieuse vérité que nous avons exposée n’est pas sans
parallèle ni parabole, même dans le domaine naturel. Nous pouvons
souvent voir comment un morceau d’argile peut être rempli d’un principe
supérieur, au point d’être transformé et doté de propriétés supérieures à
celles que sa propre nature était capable d’exprimer. Prenons par
exemple, cette masse grossière de minerai de fer qui sort de la mine
obscure.

Ce n’est qu’un morceau de terre ; mais fondez-le, nettoyez-le de toutes


ses scories, et tirez-le sous une forme malléable pour en faire le fil souple
qui entoure la terre aujourd’hui, sur des millions de kilomètres. Puis
remplissez-le du feu électrique, et voilà que le récipient de terre devient
un fil électrique et transmet les messages d’affaires et d’affection à
l’humanité tout entière.

Quel pouvoir puissant ce morceau d’argile est-il devenu, n’est-ce pas !


Dieu peut donc prendre votre vase de terre et le nettoyer, le développer et
le préparer, puis le remplir de sa sainte présence, jusqu’à ce qu’il parle de
lui et pour lui, aux millions d’habitants de la terre.

C’est ainsi que Dieu peut prendre le vase de terre et l’illuminer d’une
touche de sa gloire, jusqu’à ce qu’il devienne lui-même la lumière du
monde.

Ou encore, prenez cette petite poignée de sable, faites-la fondre, coulez-


la dans votre moule, laissez-la refroidir, polissez-la pour en faire une
lentille concave, puis apportez-la à ce splendide observatoire du mont
Hamilton. Placez-la dans le plus grand télescope du monde, puis regardez
les lignes convergentes du ciel qui se rejoignent en son sein. Voici que les
cieux tout entiers se révèlent, les mondes lointains de l’espace se sont
abaissés pour rencontrer votre regard, et ce petit morceau d’argile est
rempli de la vision de l’immensité.

Vous pouvez voir les collines lointaines de la lune, les anneaux de


saturne, les nuages nébuleux de l’espace, divisés en leurs innombrables
étoiles et systèmes ; et l’univers entier devient une merveille à travers un

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petit morceau d’argile rempli de quelque chose de plus élevé que lui-
même.

Ainsi, bien-aimés, vous pouvez être polis et remplis jusqu’à ce que vous
resplendissiez, vous aussi, de la gloire réfléchie du ciel. Vous deviendrez
alors un canal pour l’Esprit de vision et de révélation, dévoilant les secrets
mêmes du Seigneur et les merveilles de sa Parole et de ses œuvres.

Ou bien prendrons-nous un autre exemple dans ce morceau de charbon


de bois ordinaire ? Allons-nous le faire passer par toutes les étapes de la
minéralogie jusqu’à ce qu’il devienne du carbone cristallisé et le diamant
brut ? Le prendrons-nous alors pour tailler ses côtés rugueux et le polir en
facettes jusqu’à ce que, sous une centaine d’angle, il renvoie les rayons
de lumière et la gloire des couleurs, comme un petit soleil ou comme un
arc-en-ciel et un soleil à la fois ?

Ce n’est qu’un morceau d’argile rempli de lumière.

Ainsi bien-aimés, nos corps, ces vases d’argile, peuvent recevoir un


trésor. Une fois purifiés et complètement sanctifiés, ils brilleront d’un tel
éclat qu’ils seront rendus semblables au soleil dans le royaume de leur
Père. Car le jour vient où l’univers émerveillé nous regardera à l’image de
notre glorieux Seigneur, et se demandera qui est le plus merveilleux,
l’Époux céleste ou l’Épouse céleste, qui a reçu toute sa gloire de son chef
encore plus glorieux.

Oh, remettons-nous à Dieu, recevons-le dans toutes les fibres de notre


être. Faisons en sorte que chacun de nos membres soit un canal pour son
habitation et son travail, et que notre esprit notre âme et notre corps, soient
entièrement sanctifiés et irréprochables jusqu’à l’avènement de notre
Seigneur Jésus-Christ.

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Chapitre cinq

Irréprochable

« Que le Dieu de paix vous sanctifie lui-même tout entiers, et que tout
votre être, l'esprit, l'âme et le corps, soit conservé irrépréhensible, lors de
l'avènement de notre Seigneur Jésus-Christ ! Celui qui vous a appelés est
fidèle, et c'est lui qui le fera… » (1 Thessaloniciens 5 v. 23 et 24).

C’est une chose pour le navire de lever l’ancre, d’étendre sa toile


immaculée à la brise et d’appareiller, les fanions flottants, le cœur et les
espoirs battant la chamade. C’en est une autre d’affronter la tempête
hurlante et la mer déchaînée, et d’entrer dans le port lointain. La première
expérience, beaucoup d’entre nous, peut-être la plupart, l’ont
commencée, mais quel en sera le résultat ? Et quelles promesses avons-
nous pour le voyage et l’arrivée finale ? Comment tout cela apparaîtra-t-il
demain, dans six mois, lorsque les tests pratiques de la vie auront éprouvé
nos théories et mesuré la puissance réelle de nos principes de vie
spirituels ? Nous avons été entièrement sanctifiés : resterons-nous
irréprochables ?

Dieu merci, la même disposition existe pour les deux, et la promesse


finale s’applique aux deux : « Celui qui vous a appelés est fidèle, et c'est
lui qui le fera… ». Examinons les dispositions de Dieu pour son peuple
consacré, et les conditions dont dépendent ces promesses.

I. La promesse de notre préservation.

Nous la trouvons dans la bénédiction de l’Ancien Testament : « Que


l'Eternel te bénisse, et qu'il te garde ! » (Nombres 6 v. 24). Nous la trouvons
encore et encore dans les Psaumes et les prophètes : « L'Eternel te
gardera de tout mal, il gardera ton âme ; l'Eternel gardera ton départ et
ton arrivée, dès maintenant et à jamais » (Psaume 121 v. 8). Il jure même
au pauvre et hésitant Jacob : « Voici, je suis avec toi, je te garderai partout

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où tu iras, et je te ramènerai dans ce pays ; car je ne t'abandonnerai point,
que je n'aie exécuté ce que je te dis » (Genèse 28 v. 15).

Il déclare au sujet de sa vigne : « En ce jour-là, chantez un cantique sur


la vigne. Moi l'Eternel, j'en suis le gardien, je l'arrose à chaque instant ; de
peur qu'on ne l'attaque, nuit et jour je la garde » (Esaïe 27 v. 3). « Il gardera
les pas de ses bien-aimés » (1 Samuel 2 v. 9), chante Anne dans son
chant de triomphe. Et même dans nos hésitations, David déclare que le
juste, « … s'il tombe, il n'est pas terrassé, car l'Eternel lui prend la main »
(Psaume 37 v. 24).

Pour ceux qui demeurent dans une communion plus étroite, Isaïe
déclare : « À celui qui est ferme dans ses sentiments tu assures la paix,
la paix, parce qu'il se confie en toi » (Esaïe 26 v. 3). C’est aussi la prière
du Sauveur avant qu’il ne quitte ses disciples : « C'est pour eux que je
prie. Je ne prie pas pour le monde, mais pour ceux que tu m'as donnés,
parce qu'ils sont à toi… » (Jean 17 v. 9). C’est ainsi que Pierre déclare que
nous sommes « …par la puissance de Dieu… gardés par la foi pour le
salut » (1 Pierre 1 v. 5).

Paul nous dit que « la paix de Dieu, qui surpasse toute intelligence,
gardera vos cœurs et vos pensées en Jésus-Christ » (Philippiens 4 v. 7).
Et Jude dédie son épître à ceux « qui ont été appelés, qui sont aimés en
Dieu le Père, et gardés pour Jésus Christ » (Jude 1 v. 1), et termine par
une doxologie à celui qui « peut vous préserver de toute chute et vous
faire paraître devant sa gloire irrépréhensible et dans l'allégresse » (Jude
1 v. 24).

Le grand apôtre ouvre sa dernière épître par cette confession


triomphante : « je sais en qui j'ai cru, et je suis persuadé qu'il a la
puissance de garder mon dépôt jusqu'à ce jour-là » (2 Timothée 1 v. 12) ;
et il termine par cette déclaration encore plus audacieuse : « Le Seigneur
me délivrera de toute œuvre mauvaise, et il me sauvera pour me faire
entrer dans son royaume céleste » (2 Timothée 4 v. 18). Telles sont donc
quelques-unes des promesses de la grâce protectrice de Dieu.

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II. Les dispositions prises pour notre préservation.

1. Elles sont réalisées dans l’expiation du Christ, « Car, par une seule
offrande, il a amené à la perfection pour toujours ceux qui sont sanctifiés »
(Hébreux 10 v. 14). La mort du Christ a acheté notre salut complet et
définitif ; si nous lui sommes entièrement soumis et si nous ne nous
retirons pas volontairement de ses mains, sans jamais renoncer à sa
grâce et à sa fidélité.

2. L’intercession du Christ. « C'est aussi pour cela qu'il peut sauver


parfaitement ceux qui s'approchent de Dieu par lui, étant toujours vivant
pour intercéder en leur faveur » (Hébreux 7 v. 25). C’est parce Christ vit à
jamais pour intercéder pour eux, qu’ils sont gardés ; parce qu’il vit, nous
vivrons aussi. C’est ce que veut dire l’Apôtre lorsqu’il déclare que « si,
lorsque nous étions ennemis, nous avons été réconciliés avec Dieu par la
mort de son Fils, à plus forte raison, étant réconciliés, serons-nous sauvés
par sa vie » (Romains 5 v. 10).

Ainsi, au 8ème chapitre des Romains, il déclare : « Christ est mort ; bien
plus, il est ressuscité, il est à la droite de Dieu, et il intercède pour nous !
» (Romains 8 v. 34). Et alors vient le cri : « Qui nous séparera de l’amour
du Christ ? » (v. 35).

3. Le sang du Christ assure notre préservation. Jean déclare en effet que


« si nous marchons dans la lumière, comme il est lui-même dans la
lumière, nous sommes mutuellement en communion, et le sang de Jésus
son Fils nous purifie de tout péché » (1 Jean 1 v. 7). L’ancienne
ordonnance de la génisse rouge, au 19ème chapitre des Nombres, est un
beau type du pouvoir purificateur du Christ. Les cendres étaient
conservées et mélangées à de l’eau, et utilisées comme eau de
séparation, aspergée sur les impurs, et séparant de la souillure qui avait
été contractée après la purification.

Il ne s’agissait pas de la purification originelle, mais de la souillure


résultant du contact avec les morts. Ainsi, bien que nous soyons
entièrement séparés du mal et consacrés à Dieu, nous sommes
constamment en contact avec le mal et souillés par les éléments qui nous
entourent de toutes parts. Nous avons constamment besoin d’une
nouvelle application de son sang, comme lors du lavement des pieds des
disciples chaque matin. Si vous vous demandez ce que signifie ce sang,
la réponse est peut-être double.

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Tout d’abord, il s’agit d’une nouvelle application de son sacrifice
expiatoire par la foi. Mais plus encore, c’est l’appropriation de sa vie à
notre être, car « le sang, c’est la vie ». Le sang de Jésus est donc sa vie
divine et ressuscitée, qui nous est transmise par l’action du Saint-Esprit
dans une foi vivante.

Sa vie pure nous remplit et expulse tout mal, renouvelle et rafraîchit


continuellement notre être tout entier, nous gardant toujours propres et
purs, tout comme l’huile fraîche dans la lampe entretient la flamme, ou
comme le ruisseau qui coule lave et garde pure le caillou qui se trouve sur
le sable.

4. La présence permanente du Christ et l’habitation du Saint-Esprit, sont


les principales sources de préservation de Dieu pour son peuple confiant.
C’est lui qui garde, et il garde de l’intérieur. « Je mettrai mon esprit en
vous, et je ferai en sorte que vous suiviez mes ordonnances, et que vous
observiez et pratiquiez mes lois » (Ezéchiel 36 v. 27).

« Celui qui demeure en moi et en qui je demeure porte beaucoup de


fruit » (Jean 15 v. 4). Celui qui demeure en lui ne pèche pas. « L'Eternel
te gardera de tout mal, il gardera ton âme » (Psaume 121 v. 7). Il existe
une belle traduction du passage familier du 3ème chapitre de 1 Jean :
« Celui qui est né de Dieu ne pèche pas, car celui qui a été engendré par
Dieu le garde, et le méchant ne le touche pas ». La présence de Jésus
s’interpose entre nous et chaque tentation, et rencontre l’adversaire avec
un discernement vigilant, un rejet et une victoire.

III. Conditions dont dépend le maintien de Dieu.

Il y a des conditions. Toutes les promesses de Dieu sont liées à certaines


attitudes de notre part. C’est l’esprit volontaire et le cœur soumis qui sont
assurés de la protection et de la grâce de Dieu : « Dieu résiste aux
orgueilleux, mais il fait grâce aux humbles » (Jacques 4 v. 6). Celui qui
demeure en lui ne pèche pas. Ce qui lui est « confié », il est capable de le
garder. Le principe de la persévérance spirituelle n’a jamais été mieux
énoncé que dans les paroles de Samuel à Saül, il y a trois mille ans : « Si
vous craignez l'Eternel, si vous le servez, si vous obéissez à sa voix, et si
vous n'êtes point rebelles à la parole de l'Eternel, vous vous attacherez à

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l'Eternel, votre Dieu, vous et le roi qui règne sur vous » (1 Samuel 12
v. 14).

Plus particulièrement, si nous voulons rester irréprochables :

1. Attendons-nous à être préservés. Si nous pensons trop à enrailler


l’échec, nous l’aurons ; ou du moins, nous ne saurons jamais avec
certitude que la prochaine tentation que nous rencontrerons sera celle
dans laquelle nous tomberons. C’est la réputation d’une armée qui assure
sa victoire ; c’est l’assurance vivifiante qu’elle n’a jamais été vaincue qui
la porte irrésistiblement contre l’ennemi.

2. Attendons-nous aussi à être tentés. La plupart des gens, après un pas


de foi, s’attendent à un ciel ensoleillé et à une mer calme, et lorsqu’ils
rencontrent un orage et une tempête, ils sont remplis d’étonnement et de
perplexité. C’est pourtant ce à quoi nous devons nous attendre si nous
avons reçu quelque chose du Seigneur. Le meilleur gage de sa présence
est la surveillance de l’adversaire, et plus notre bénédiction est réelle, plus
elle sera contestée.

Il est bon de nous attendre au pire, et s’il survient, nous ne serons pas
surpris. Mais comprenons bien ce que nous entendons par tentation.
Vous, en particulier, qui êtes sortis avec l’assurance que vous êtes morts
à vous-mêmes et au péché, vous serez peut-être très étonnés de vous
voir assaillis par une tempête de pensées et de sentiments qui semblent
venir entièrement de l’intérieur de vous. Vous serez poussés à dire :
« Pourquoi, je pensais que j’étais mort, mais il me semble que je suis
vivant ».

C’est le moment, bien-aimés, de vous rappeler que la tentation a le


pouvoir de pénétrer au plus profond de notre être par des pensées et des
sentiments qui semblent être les nôtres, mais qui sont en réalité les
instigations du malin. « …nous n'avons pas à lutter contre la chair et le
sang, mais contre les dominations, contre les autorités, contre les princes
de ce monde de ténèbres » (Éphésiens 6 v. 12), c’est-à-dire qu’elles
s’enroulent autour de nous comme le font les lutteurs.

Le mensonge est l’essence même de la tentation, ce qui fait que nous


sommes presque obligés de conclure que le mal est en nous, et que nous
ne sommes pas purifiés et sanctifiés comme nous l’avions cru. Ne vous
étonnez pas si la tentation vous assaille sous les formes les plus subtiles,

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les sentiments les plus insidieux, les insinuations les plus plausibles, et
apparemment à travers votre être et votre nature les plus profonds.

3. Souvenez-vous que la tentation n’est pas un péché si elle n’est pas


accompagnée du consentement de votre volonté. Dieu la considère
comme une simple sollicitation et vous crédite d’une obéissance qui lui est
d’autant plus agréable que la tentation a été forte.

Nous ne savons à peine comment le mal peut s’introduire dans une


nature pure, et sembler s’incorporer à nos pensées et à nos sentiments.
En même temps nous lui résistons et le surmontons, nous restons aussi
purs que l’oiseau de mer qui sort de l’eau sans qu’il en reste une seule
goutte sur son aile brunie. De même que la corde d’une harpe, qui peut
être frappée par une main grossière et maladroite et qui produit un son
discordant, non pas à cause d’un défaut de la harpe, mais à cause de la
main qui l’a touchée.

Que la main du maître en joue et elle devient une source de mélodie et


un accord d’une exquise volupté. La vérité est que ces pensées intérieures
et ces suggestions de mal ne proviennent pas du tout de notre propre
esprit, s’il est vraiment sanctifié, mais sont les voix du tentateur. Nous
devons apprendre à faire la différence entre les suggestions de l’ennemi
et la réalité de notre victoire en Christ, et déclarer : « Je n’accepte pas, je
n’accepte pas, je n’accepte pas ; je ne consens pas, je ne suis pas
responsable, je ne pécherai pas, je me considère comme mort au péché
et vivant pour Dieu par Jésus-Christ ».

Dans les annales de l’Église primitive, Mme Jamieson relate un très bel
incident, celui d’une jeune fille sainte et extrêmement belle d’Antioche, qui
devint l’objet de la passion pécheresse d’un noble païen. Incapable de
gagner son affection, il fit appel à un magicien pour lui jeter un sort fatal et
l’entraîner dans les méandres de son piège. Le magicien lui-même devint
amoureux de la belle et se vendit au diable à condition qu’on lui donne le
pouvoir de l’envoûter avec une passion impie. C’est ainsi qu’il commença
à mettre en œuvre tous ses arts et à jeter sur l’esprit de la jeune fille, le
charme fascinant de ses propres imaginations.

Soudain, la pauvre fille se trouva, comme un oiseau charmé, possédée


par des sentiments et apparemment par des passions auxquelles elle
avait toujours été étrangère. Son cœur pur était horrifié par des visions
constantes qui faisaient reculer tout son être, et pourtant, il lui semblait

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qu’elle devait elle-même être polluée et dégradée. Elle commença à
perdre tout espoir et à se trouver au bord d’un désespoir qui la poussait à
se jeter dans un abandon sans espoir à la puissance qui la possédait.

Dans cet état d’esprit, elle alla voir son évêque, et l’on rapporte que le
brave homme, avec un discernement rapide, lui fit immédiatement
remarquer que ces influences et ces sentiments ne venaient pas du tout
de son propre cœur, mais des sorts de la volonté d’un autre. Son seul
pouvoir consistait à rester ferme dans sa volonté, refusant au nom du
Seigneur de reconnaître ses pensées comme leur appartenant.
Réconfortée par ce sage conseil, elle retourna chez elle et fit face, dans
la force du Christ, à ces attraits du mal, et les trouva immédiatement
brisés.

Après que le magicien lui-même eut pris conscience de la fin de son


pouvoir, il vint à elle dans une profonde contrition, confessant son péché,
demandant son pardon et ses prières, et, dit-on, se livra ensuite au
Seigneur, convaincu par le triomphe de la grâce du Christ, au travers d’une
volonté pure et confiante. Ce petit incident raconte toute l’histoire. Ne
considérons jamais une tentation comme notre propre péché, mais
restons fermes dans nos intentions, et Dieu nous donnera la victoire.

4. Considérons donc continuellement que nous sommes morts au péché.


Détachons notre esprit de toute chose mauvaise qui le touche. Disons au
diable que ce sont ses fruits à lui, et non les nôtres, qu’il dépose aux portes
de notre cœur. Refusons de reconnaître toute relation avec eux, gardons
les écoutilles fermées lorsque les vagues balaient le pont, et affrontons
sans craindre le pire.

5. Mais avant toute chose, considérons le Christ comme étant en nous,


et reconnaissons-le comme étant la vie intérieure et le gardien de notre
esprit, de notre âme et de notre corps. Un grand principe veut que là où
nous reconnaissons Dieu, c’est là que Dieu nous rencontrera.

Reconnaissons-le dans les cieux, il nous rencontrera dans les


cieux ; reconnaissons-le à nos côtés et il parlera à nos côtés ;
reconnaissons-le dans notre cœur au plus profond et il nous y
rencontrera. Rencontrons-le comme une présence permanente. Faisons-
lui confiance en tant que gardien fidèle.

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Plaçons toujours le Seigneur devant nous et disons avec le psalmiste :
« J’ai constamment l'Eternel sous mes yeux ; quand il est à ma droite, je
ne chancelle pas » (Psaume 16 v. 8).

6. Si nous voulons rester irréprochables, demeurons dans l’amour du


Christ. Persuadons-nous qu’il nous aime infiniment et parfaitement, qu’il
se réjouit continuellement en nous, qu’il s’engage entièrement à nous faire
vivre et à accomplir en nous, tout le bon plaisir de sa volonté.

Ne pensons pas que nous devons lui soutirer, par la contrainte et la


persuasion, les bénédictions que notre foi lui demande. Dans son dessein
d’amour, Christ œuvre pour nous et en nous, afin que nous recevions tout
ce que nous pouvons recevoir de bénédiction. Détendus comme Jean sur
son sein, nous pouvons nous considérer tous comme le disciple que Jésus
aimait. Comme Hénoch, nous revendiquons par la foi le témoignage que
nous plaisons à Dieu. En levant les yeux avec confiance, nous trouverons
son sourire et sa bénédiction. Le véritable secret pour plaire à Dieu est de
lui faire confiance, de croire en son amour pour nous, d’être des enfants
sans ruse et de nous considérer comme les bien-aimés de Dieu.

7. Si nous désirons rester irréprochables, rappelons-nous que la volonté


de Dieu pour nous n’est pas une tâche difficile et impossible, mais une
norme raisonnable, praticable par son Esprit. Dieu ne fronce pas
continuellement les sourcils parce que nous ne pouvons pas atteindre une
hauteur spirituelle étonnante, ou imiter un prodige de martyre et de
service, non, il attend de nous une vie simple et fidèle dans la sphère d’une
vie tranquille qu’il nous a donnée.

Nous sommes vraiment irréprochables à ses yeux, lorsque nous suivons


à chaque instant, sa volonté parfaite dans les devoirs de la vie, tels qu’ils
se présentent à nous. Il adapte la norme du devoir en fonction de nos
circonstances et de nos capacités. Le parent attend moins de l’enfant qui
zozote que l’enseignant de l’élève plus avancé ; ou l’employeur de
l’homme adulte. Dieu connaît nos forces et nos capacités, et sa volonté
s’adapte à notre croissance, et à nos capacités, « car mon joug est doux,
et mon fardeau léger » (Matthieu 11 v. 30).

Ne nous accusons donc pas, parce que nous n’avons pas encore atteint
un idéal spirituel que nous nous sommes fixés nous-mêmes. Répondons
simplement aujourd’hui à sa demande de fidélité, et disons-lui « oui » à
ses demandes, instant après instant. Dans ce cas, nous sommes

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irréprochables à ses yeux. Si Dieu nous pousse par son Esprit à aller
toujours plus loin, ne nous contentons pas de moins, car nous ne serons
plus irréprochables si nous n’allons pas de l’avant. La grande question est
de savoir si nous obéissons à la voix de son Esprit, lorsqu’il nous appelle
à avancer, pas à pas.

8. L’obéissance implicite à la voix de Dieu et à toute conviction


d’ordonnance, est essentielle à une vie irréprochable. Une seule hésitation
à obéir, un seul acte de désobéissance volontaire, nous plongera dans les
ténèbres, retirera sa présence consciente du cœur et laissera l’âme
désarmée et exposée à la tentation et au péché. Ceux qui ont été
entièrement sanctifiés ont abandonné pour toujours leur volonté propre et
la désobéissance, et il ne faut pas penser un seul instant que nous
devrions hésiter à dire « oui » à sa voix. Il est vrai que nous ne
connaissons pas toujours sa voix, mais dans ce cas, il nous donne
toujours du temps pour apprendre. Mais lorsque nous sommes
convaincus de sa volonté et convaincus de sa voie pour nous, il n’y a pas
d’autre alternative que l’obéissance, sinon ; une chute effrayante et une
perte complète de la communion divine sera au rendez-vous.

9. Si nous voulons rester irréprochables, nous devons rester en


communion constante avec Dieu. C’est en demeurant dans l’esprit de
prière et de communion par le Saint-Esprit, que nous serons conduits à
expérimenter toutes les étapes de sa volonté. C’est de cette manière que
nous resterons irréprochables et pleinement obéissants. L’interruption de
notre communion pendant une heure seulement, pourrait nous faire
perdre un pas, et ce pas perdu pourrait nous éloigner du chemin de sa
volonté parfaite, de la communion de sa présence pour les jours à venir,
ou au moins, nous faire faire un pas en arrière.

10. De plus, si nous désirons être gardés, nous devons conserver un


esprit tranquille, libre de toute agitation et des soucis anxieux, libres des
querelles intérieures et extérieures, et suffisamment calme pour toujours
entendre sa voix : « Et la paix de Dieu, qui surpasse toute intelligence,
gardera vos cœurs et vos pensées en Jésus-Christ » (Philippiens 4 v. 7).
C’est notre seule défense si nous voulons être irréprochables ; recherchez
donc la paix de Dieu et laissez-la régner dans vos cœurs. Observez
attentivement la moindre interruption de votre tranquillité et de votre repos
intérieur, afin de pouvoir réagir immédiatement dans la prière.

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11. Si nous voulons être gardés, nous devons garder jalousement nos
cœurs et nos pensées, et ne pas nous sentir libres de dériver dans le
courant de toutes les imaginations qui sont toujours prêtes à balayer notre
cerveau. Les paroles vaines, même chez les personnes chrétiennes, sont
toujours prêtes à nous impliquer. Si vous marchez étroitement avec Dieu,
et si vous écoutez sa voix, vous serez rapidement conscient d’une
contrainte, d’un poids sur votre esprit, d’un sentiment profond et tendre de
l’anxiété de Dieu pour son enfant. En vérité, « celui qui veille sur sa bouche
garde son âme ; celui qui ouvre de grandes lèvres court à sa perte »
(Proverbes 13 v. 3).

12. Si nous voulons être irréprochables, nous ne devons pas laisser de


longs intervalles en dehors de la présence de Dieu, mais chaque instant
doit être consacré et présenté à Dieu ; comme un sacrifice incessant,
chaque instant doit être remis dans son sein.

13. Si nous voulons rester irréprochables, nous devons apprendre à nous


relever instantanément d’un échec, par une confession franche au
Seigneur, une foi prompte et un nouvel engagement. Il est possible de se
rattraper avant d’être vraiment tombé, et Dieu ne considère pas la chute
comme telle si nous n’y cédons pas. Des mains invisibles sont toujours
près de nous pour nous relever, même lorsque nous nous heurtons à une
pierre ; le remède est trouvé avant même que le danger ne soit devenu
effectif. La promesse bénie demeure : « Si nous confessons nos péchés,
il est fidèle et juste pour nous les pardonner, et pour nous purifier de toute
iniquité » (1 Jean 1 v. 9). Cette promesse est là pour pallier toute
défaillance.

Il y a quelque chose de plus élevé et de meilleur que cela, à savoir la


grâce qui est capable de nous empêcher de trébucher et de nous contrôler
avant même que la chute ne soit accomplie. Christ est disposé à nous
garder comme la prunelle de ses yeux, à nous rappeler le danger avant
qu’il ne devienne fatal, et à nous aider à fermer instinctivement les
paupières contre son intrusion.

14. Enfin, rappelons-nous que l’esprit, l’âme et le corps tout entiers,


doivent être entraînés à demeurer en Christ. La vie qu’il nous donne n’est
pas un don autonome, mais un lien de dépendance. Chaque partie de
notre être doit continuellement se ressourcer et se nourrir auprès de notre
chef vivant, nous serons alors préservés sans reproche jusqu’à
l’avènement de notre Seigneur Jésus-Christ.
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Chapitre six

Irréprochable comme Lui

« Tel il est, tels nous sommes aussi dans ce monde… » (1 Jean 4 v. 17).

L’apôtre de l’amour nous donne une image de l’amour parfait, de sa


source dans la foi parfaite et l’union avec le Seigneur Jésus-Christ. Telle
est la force du passage : « Tel il est, tels nous sommes aussi dans ce
monde : c'est en cela que l'amour est parfait en nous… ». C’est la pleine
réalisation de notre unité avec Jésus qui nous donne l’amour parfait.

Nous sommes assis aux pieds du plus grand apôtre de l’amour. Nous
apprenons de Jean, qui s’est lui-même appuyé sur la poitrine du Maître et
qui a appris tout ce qu’il savait de l’amour, au contact vivant de son cœur.

I. L’amour parfait.

Il est évident que l’amour auquel Jean fait référence est notre amour pour
Dieu. La phrase « …l'amour parfait bannit la crainte… » (1 Jean 4 v. 18),
explique ce qu’il entend par amour parfait. C’est un amour qui ne connaît
ni le doute ni la crainte, mais qui s’appuie avec confiance sur le sein du
Seigneur. C’est un amour qui se confie aux heures les plus sombres, avec
une confiance inébranlable, et qui, même au jour du jugement, se tiendra
avec audace au milieu du tumulte et des décombres d’un monde qui se
dissout, et revendiquera sa place dans l’amitié du Juge qui est assis sur
le trône.

Pendant la guerre de 1870, un train transportait des dépêches militaires


de Metz au quartier général de l’armée française. Les Allemands venaient
de s’emparer de Metz et marchaient rapidement pour couper l’armée
française. Il fallait que les dépêches parviennent au poste dans l’heure qui
suivait. La distance était de soixante ou soixante-dix miles. La route était
accidentée ; le train se composait d’une seule voiture et d’une locomotive ;
la vitesse était celle d’un tourbillon, et les passagers, composés de la
femme et de l’enfant du mécanicien, du porteur des dépêches et d’un

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correspondant de journal, étaient jetés de-ci de-là dans le train qui
s’élançait, comme des marins dans une effroyable tempête.

Dire qu’ils étaient alarmés serait peu dire, ils étaient dans un péril
imminent et mortel. Chaque instant menaçait de faire basculer le train
furieux sur un talus ou un pont. Roulant d’un côté à l’autre, sautant parfois
en l’air, se précipitant, rugissant à travers les gares, où tout faisait place à
ce tourbillon de vitesse et d’énergie désespéré, les quelques personnes à
l’intérieur retenaient leur souffle avec consternation, et criant souvent de
terreur pendant qu’ils s’élançaient.

Mais il y avait une personne dans ce wagon qui n’éprouvait rien de leurs
peurs. C’était la petite fille du mécanicien. Heureuse comme un oiseau au
milieu de toute l’agitation qui l’entourait, elle riait à haute voix, dans une
joie et une gaieté enfantines, chaque fois que le train faisait une embardée
et la projetait par-dessus un siège ; et lorsqu’ils la regardaient avec
étonnement et que sa mère lui demandait si elle n’avait pas peur, elle levait
les yeux et répondait : « C’est mon père qui conduit la locomotive ».

Un peu plus tard, l’ingénieur entra dans le wagon pour réconforter sa


femme tremblante, et lorsqu’il entra, de grosses gouttes de sueur roulant
sur son visage taché de suie, la petite enfant sauta dans ses bras et posa
sa tête sur son sein, aussi heureuse et paisible que si elle était couchée
sur son petit berceau à la maison. Quelle image de l’amour parfait qui
chasse la peur. Quelle leçon pour les enfants du Père céleste !

Regardez votre petit bébé zozotant qui met sa main dans la vôtre et vous
laisse le conduire où vous voulez ; et apprenez à faire confiance et à aimer
le Père qui ne peut ni se tromper, ni vous tromper, ni oublier, ni faillir.

C’est le remède à toute peur, la peur de l’homme, la peur de vous-même,


la peur de Satan, la peur de la mort, la peur de tomber, la peur de l’avenir.
Il suffit de l’aimer et de se reposer dans son amour, et vous demeurerez
en sécurité et serez à l’abri de la peur du mal.

Quelle vie serait la nôtre si nous étions entièrement sauvés de nos peurs.
Combien de nos pires ennuis sont ceux qui ne viennent jamais, n’est-ce
pas ! Que Dieu nous donne l’amour parfait qui chasse la peur.

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II. Le secret de cet amour.

« Tel il est, tels nous sommes aussi dans ce monde… ». Cet amour est
le fruit de la foi. Il est la fleur qui pousse sur le bel arbre de la confiance.
Ses racines sont dans le cœur même de Jésus. Sa vie est nourrie par la
vie et l’amour de Jésus. C’est en réalisant ce qu’il est pour nous et ce que
nous sommes pour lui, que nous entrons dans la plénitude de son amour.

Il n’y a pas d’affirmation plus forte dans la Parole de Dieu de celle de


notre union intime et absolue avec la personne du Seigneur Jésus-Christ.

1. Nous sommes un avec lui dans sa mort. Sa mort a été notre mort,
« nous estimons que, si un seul est mort pour tous, tous donc sont morts »
(2 Corinthiens 5 v. 15). Il a été suspendu à la croix en notre nom, et sa
mort a réglé toutes les réclamations de la loi de Dieu contre nous, aussi
efficacement que si nous avions été exécutés pour nos propres crimes, et
que nous avions déjà traversé toutes les douleurs et les peines de l’enfer.
Comment pouvons-nous nous empêcher d’aimer un tel Ami ?

Que craindrons-nous, alors qu’il s’est lui-même chargé de nos péchés ?


Ce n’est qu’en réalisant pleinement cela que nous vivrons dans l’amour
parfait qui chasse toute crainte.

2. Comme il est dans sa résurrection, nous le sommes aussi dans ce


monde. Car non seulement nous sommes morts avec lui, mais nous
vivons avec lui. La vie que nous vivons aujourd’hui n’est pas la même que
celle que nous avons connue dans le passé. L’homme sauvé n’est plus
lui-même, il est mort, et l’homme qui vit à sa place est un homme nouveau
dans le Christ Jésus.

Il peut vraiment dire : « …si je vis, ce n'est plus moi qui vis, c'est Christ
qui vit en moi… » (Galates 2 v. 20). Ce n’est pas le même homme. Vos
anciens péchés sont considérés comme les péchés d’un autre. Vous êtes
comme lui. Dieu ne reconnaît pas le vieil homme, mais le Christ qui est en
vous, et il vous reçoit comme son propre Fils bien aimé. Pourquoi donc
avoir peur ? Réalisez seulement par l’Esprit votre unité avec lui, et son
amour parfait chassera toute crainte.

3. Comme il est dans son acceptation par le Père, nous le sommes aussi
dans ce monde. En effet, « il nous a acceptés dans le Bien-aimé » ou,
littéralement, dans le Fils de son amour (Colossiens 1 v. 13). En d’autres

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termes, nous sommes acceptés comme l’est le Fils de son amour. Nous
sommes aussi chers que l’est le Fils de son amour. Le mot « accepté »
signifie reçu avec complaisance et joie, Dieu est satisfait de nous à cause
de Jésus, comme il l’est du Christ lui-même.

Nous avons entendu parler d’un berger écossais dont l’une des brebis
avait perdu son agneau, tandis qu’un autre agneau était orphelin de mère.
Il essaya péniblement de faire accepter l’agneau sans mère à la mère
sans agneau. Elle ne voulait rien savoir et le repoussait avec une colère
cruelle et déchirante, parce qu’il lui rappelait celui qu’elle avait perdu.

Enfin, il eut l’idée soudaine de prendre la peau de l’agneau mort. Il prit la


peau de l’agneau mort et en recouvrit l’agneau vivant, puis il l’apporta à la
mère offensée. Instantanément, son comportement se transforma en une
affection des plus tendre. Elle accueillit le petit avec la tendresse d’une
mère, elle le caressa, le lava, le nourrit de son sein et le traita désormais
comme s’il était l’agneau même qu’elle avait perdu. C’est ainsi que Dieu
nous a acceptés en Christ, et qu’il nous reçoit comme son propre Fils bien-
aimé.

4. Dans la gloire de son ascension, nous sommes un avec lui, car ce


n’est pas pour lui-même qu’il s’est élevé. Il s’est assis à la droite de Dieu,
bien au-dessus de toute principauté et de toute puissance, et de tout nom
qui se nomme, non pour lui-même, mais pour nous. Il est là en tant que
notre chef, et nous sommes ici en tant que son corps. Il s’y est assis en
notre nom, et a écrit notre nom sur la place qui nous a été préparée.

De même qu’il vous est arrivé d’aller dans une grande assemblée et de
réserver non seulement votre propre siège, mais aussi les sièges de vos
amis jusqu’à ce qu’ils viennent, de même Jésus est assis pour nous en
haut et tient nos places jusqu’à ce que nous partions le rejoindre. « Il a
tout mis sous ses pieds, et il l'a donné pour chef suprême à l'Église, qui
est son corps, la plénitude de celui qui remplit tout en tous » (Éphésiens
1 v. 22 et 23). Dieu pense toujours à nous comme si nous étions là ;
pensons donc nous-mêmes à lui, et vivons comme si nous étions dans les
lieux célestes dans le Christ Jésus.

5. Dans ses droits de rédemption. Le Christ a acquis pour nous certains


droits. Pour nous, ce sont les dons gratuits de la miséricorde de Dieu,
totalement immérités ; et pourtant, pour lui, ils ne sont que

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l’accomplissement d’une alliance dont il a rempli les conditions, et dont il
est en droit de revendiquer toutes les promesses.

Ces droits, nous les partageons avec lui, par sa grâce, et bien que dans
un sens nous n’ayons nous-mêmes aucun droit en tant que pécheurs, si
ce n’est la punition et le bannissement ; en union avec lui, nous avons
droit à tout ce qu’il a acheté par sa justice et son sang. Nous pouvons venir
librement à Dieu et réclamer de sa justice toute la valeur de l’expiation de
notre Sauveur.

Christ a acheté pour nous un salut complet et l’a entièrement payé ; et


maintenant, en son nom, nous pouvons venir et acheter « du vin et du
lait » (Esaïe 55 v. 1), les plus belles bénédictions, sans argent et sans rien
payer. Nous achetons sans argent, parce qu’il a payé le prix, et pourtant
nous achetons dans le sens de nous approprier absolument la chose.

Lorsque nous réalisons pleinement que nous sommes avec le Christ


dans tous ses droits, nous entrons dans l’amour parfait qui chasse la peur.
Nous ne nous retenons plus, comme le fils prodigue. Prodigues, nous le
sommes, mais nous sommes devenus, en notre Frère aîné, plus que des
fils. Approchons-nous donc avec une pleine assurance et une confiance
sans crainte, et demeurons dans la maison du Père dans un amour parfait.

6. Dans sa filiation. « …je monte vers mon Père et votre Père, vers mon
Dieu et votre Dieu ». Notre filiation céleste n’est pas naturelle. Nous ne
sommes pas enfants de Dieu en vertu de la création, comme le sont les
anges et comme l’était Adam ; mais par la nouvelle naissance, en premier
lieu, qui nous rend participants de la nature divine, et, plus encore, par
notre union personnelle avec le Seigneur Jésus-Christ.

Il vient en nous et demeure en nous, de telle sorte que nous participons


à sa propre relation avec le Père, et que nous sommes enfants de Dieu,
tout comme lui. Cela est particulièrement vrai lorsque nous entrons dans
une vie plus profonde, lorsque nous demeurons en Christ, et que nous
recevons le plein baptême du Saint-Esprit.

Le Nouveau Testament utilise deux termes pour désigner les enfants.


L’un, « teknon », signifie un enfant, l’autre, « huios », signifie un fils, dans
le sens le plus exclusif dans lequel le terme peut être utilisé. Jésus n’est
jamais appelé « teknon », mais toujours « huios », jamais un enfant de
Dieu, mais toujours le Fils de Dieu, c’est-à-dire le Fils unique et bien-aimé.

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Dans les Écritures, nous sommes appelés « tekna », c’est-à-dire les
enfants de Dieu ; mais à partir d’un certain point de notre croissance
spirituelle, l’étudiant attentif des Écritures originales, ne manquera pas de
remarquer que le mot le plus élevé pour la filiation, le mot qui appartient
exclusivement à Jésus, est également donné à ceux qui ont reçu Jésus
pour demeurer en eux. Unis à lui, ils ont pris sa place auprès du Père et
sont les fils de Dieu dans le même sens que lui.

Merveilleux, glorieux endroit ! Nous sommes comme Jésus, nous


sommes aussi comme lui. De même que l’épouse est accueillie dans la
maison de son mari, de même nous sommes mariés à lui et héritons de
sa haute prérogative.

7. Dans l’amour de son Père. Il est une chose que le cœur humain ne
veut céder à personne, c’est l’amour exclusif qui nous appartient à nous
seuls, de la part de ceux qui nous sont chers.

Nous ne pouvons le donner à personne, à moins qu’ils ne soient si


proches de nous qu’ils deviennent identiques à nous-mêmes. C’est ce qu’il
y a de plus merveilleux dans l’amour du Christ. Il a donné à ses disciples
l’amour particulier de son Père à son égard : « …afin que l'amour dont tu
m'as aimé soit en eux, et que je sois en eux » (Jean 17 v. 26).

Comment peut-il nous donner cet amour sacré qui était son plaisir
suprême ? Uniquement parce que nous ne faisons qu’un avec lui, de sorte
qu’en nous le donnant, Christ ne fait que se donner lui-même sous une
autre forme. C’est comme la mère qui veut partager l’amour de son mari
avec son enfant, qui fait partie d’elle-même.

C’est la preuve la plus forte de notre identité avec le Christ. En effet, il ne


pouvait pas partager autrement avec nous ce qui n’appartient qu’à lui. De
même, en tant que disciples, nous pouvons accepter que l’amour
particulier qu’il nous porte, soit partagé avec nos frères, parce qu’ils ne
font qu’un avec nous. Que notre amour s’enhardisse à savoir que nous
sommes aussi chers au Père que son Fils bien-aimé, de sorte que le Christ
doit périr avant que nous puissions être arrachés de sa main.

8. Dans sa justice et sa sainteté. « Car celui qui sanctifie et ceux qui sont
sanctifiés sont tous issus d'un seul. C'est pourquoi il n'a pas honte de les
appeler frères » (Hébreux 2 v. 11). Notre sanctification est la même que la
sienne. C’est pourquoi il a dit dans sa prière d’adieu : « Je me sanctifie

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moi-même pour eux, afin qu'eux aussi soient sanctifiés par la vérité »
(Jean 17 v. 19).

Le Christ nous donne sa propre sainteté, puisqu’il nous a été donné par
Dieu en sanctification et en rédemption, et comme il est, nous le sommes
aussi. Cela devrait donner de l’assurance à notre amour. Il n’attend pas
de nous des qualités qu’il n’est pas prêt à nous donner lui-même. Il ne
nous réprimande pas pour nos échecs et nos imperfections, mais
seulement parce que nous ne recevons pas davantage de sa propre vie.

C’est pourquoi nous voulons nous blottir plus près de son sein et recevoir
plus pleinement sa grâce toute suffisante.

9. Dans son esprit. Car nous, « nous avons la pensée de Christ »


(1 Corinthiens 2 v. 16). L’homme est triparti : esprit, âme et corps. Le Christ
nous donne son âme, sa vie ainsi que son esprit.

Il pense en nous et ne se contente pas de nous révéler des vérités


divines, mais il nous donne aussi la capacité divine de les comprendre.
C’est le même esprit qui était en Jésus que nous sommes exhortés à
posséder. Il accélère la pensée languissante, clarifie la conception
obscure, élargit la vision de l’âme, enflamme l’imagination et inspire toute
impulsion élevée et céleste à l’enthousiasme.

Il n’y a pas de domaine dans lequel la vie du Christ peut être plus pratique
et plus utile dans notre travail pour lui que dans ce contexte. Heureux ceux
qui ont appris à dire avec le grand apôtre : « Ce n'est pas à dire que nous
soyons par nous-mêmes capables de concevoir quelque chose comme
venant de nous-mêmes. Notre capacité, au contraire, vient de Dieu. Il
nous a aussi rendus capables d'être ministres d'une nouvelle alliance, non
de la lettre, mais de l'esprit ; car la lettre tue, mais l'esprit vivifie »
(2 Corinthiens 3 v. 5 et 6).

10. Dans ses plans et ses pensées. Le Maître a dit, comme l’expression
la plus tendre de son amour : « Je ne vous appelle plus serviteurs, parce
que le serviteur ne sait pas ce que fait son maître ; mais je vous ai appelés
amis » (Jean 15 v. 15). Nous ne travaillons pas comme des esclaves à
une tâche, mais comme des partenaires dans une communauté bénie ;
dans laquelle nous partageons tous les plans et toutes les pensées de
notre Seigneur concernant son œuvre. Il ne nous est pas demandé d’obéir
aveuglément, de faire simplement ce que l’on nous dit, ses ressources

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nous sont confiées et nous sommes guidés par sa sagesse. En
coopération avec lui, il travaille avec nous pour réaliser intelligemment ses
grands plans pour la rédemption de ce monde. C’est pourquoi il nous a
dévoilé le mystère de son royaume et le grand dessein de sa providence
concernant Israël, l’Église et sa seconde venue.

Nous sommes des amis et des compagnons de travail fiables et


confidentiels, et nous sommes considérés comme de véritables
compagnons de joug avec lui, dans toutes ses pensées et tous ses
objectifs les plus chers. Que cela nous incite à un service plus loyal et
nous remplisse d’un amour qui chasse toute crainte. Dans tout ce qui est
le plus cher à son cœur, nous partageons sa confiance la plus totale, et,
comme il est, nous sommes aussi dans ce monde.

11. Dans l’habitation du Saint-Esprit. Il nous a donné le même Esprit que


celui qui habitait en lui. Sur les rives du Jourdain, il a reçu pour la première
fois le Saint-Esprit, et, au moment de quitter le monde, il a soufflé sur ses
disciples et leur a communiqué, avec la douceur de sa propre vie et de
son amour, le même Esprit dans lequel il avait accompli tous ses miracles
et prononcé toutes ses Paroles. C’est ainsi que Pierre dit, à propos du don
de la Pentecôte, que le Christ « a reçu du Père le Saint-Esprit qui avait été
promis, et il l'a répandu, comme vous le voyez et l'entendez » (Actes 2
v. 33). C’est pourquoi le Saint-Esprit est appelé l’Esprit du Christ et parfois
même le Christ, parce qu’il nous apporte la présence de Jésus et nous
permet de réaliser notre unité avec lui.

C’est le secret de l’amour qui chasse la peur : être rempli de l’Esprit de


Jésus jusqu’à ce que nous soyons perdus dans la connaissance de notre
union avec notre Seigneur bien-aimé. « Dieu ne lui donne pas l'Esprit avec
mesure » (Jean 3 v. 34). Par conséquent, si nous le possédons, nous
avons l’Esprit qui demeurait en Jésus sans mesure. C’est le cas ? Alors,
en effet, nous sommes « remplis de toute la plénitude de Dieu et nous
avons reçu au-delà de tout ce que nous pouvons demander ou penser,
selon la puissance qui agit en nous » (Éphésiens 3 v. 19).

12. Dans sa vie physique. En effet, nous sommes « membres de son


corps, de sa chair et de ses os » (Éphésiens 5 v. 30), et « la vie de Jésus
soit aussi manifestée dans notre corps » (2 Corinthiens 4 v. 10).

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C’est le secret de la guérison divine : être tellement unis au Christ dans
notre corps que nous partagerons dans ces vases d’argile, la vie et la force
de notre chef ressuscité.

Même dans notre corps physique, nous pouvons être dans ce monde
comme lui. Tel était le secret de l’endurance de Paul. Il pouvait être secoué
par tous les vents, exposé à toutes les épreuves, mais il n’était écrasé par
aucune pression. « …persécutés, mais non abandonnés ; abattus, mais
non perdus… » (2 Corinthiens 4 v. 9), il criait au milieu de toutes les
vicissitudes de la vie : « Je puis tout par celui qui me fortifie » (Philippiens
4 v. 13).

Ô, comme cette expérience approfondit notre amour lorsque nous


regardons en arrière et que nous nous rappelons combien de fois il a
soulagé nos souffrances physiques. Combien de maux et d’infirmités
Jésus a guéris ou entravés, et avec quelle tendresse il a chéri notre corps
mortel, comme une mère le fait pour le bébé qu’elle aime. Comme notre
cœur se gonfle de l’amour qui chasse la crainte. Qu’il est doux de
s’appuyer de tout notre poids sur son sein, sachant que, comme il est,
nous sommes nous-aussi dans ce monde.

13. Dans son ministère de la prière. Il n’y a pas d’endroit où le Christ


s’identifie plus pleinement à nous, qu’au propitiatoire. Là, il nous invite à
prier en son nom, ce qui signifie simplement dans sa personnalité. En
prenant la même place que lui, nous pouvons lui demander tout ce que
nous sommes en droit de réclamer.

Non seulement cela, mais il nous donne son propre Esprit pour prier en
nous. Il nous imprègne aussi de ses propres désirs et souhaits, et nous
rend tellement capables de prier que ce sera sa propre prière. C’est là le
secret de toute vraie prière : prier dans le Seigneur Jésus, en demandant
ce qu’il demanderait et comme il le demanderait. Pour une telle prière, la
promesse est absolue. « …tout ce que vous demanderez en mon nom, je
le ferai… » (Jean 14 v. 13). « Si vous demeurez en moi et que mes paroles
demeurent en vous, vous demanderez ce que vous voudrez et cela vous
sera accordé » (Jean 15 v. 7). « Ainsi, puisque nous avons un grand
souverain sacrificateur qui a traversé les cieux… Approchons-nous donc
avec assurance du trône de la grâce, afin d'obtenir miséricorde et de
trouver grâce, pour être secourus dans nos besoins » (Hébreux 4 v. 14
et 16).

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14. Dans notre service pour le Christ. « Comme mon Père m’a envoyé,
moi aussi je vous envoie » (Jean 20 v. 21), telle est sa mission. Nous
sommes envoyés dans le monde aussi directement que le Seigneur Jésus
lui-même l’a été. Ce n’était pas sa maison, mais il y est venu pour
accomplir une œuvre spéciale pour le Père et pour le monde, il y a vécu
comme un étranger et l’a quittée lorsque son œuvre a été accomplie.

Le véritable service pour Dieu ne consiste pas seulement à effectuer


notre travail comme le Christ l’a fait, mais à le faire dans la vie et la force
mêmes du Christ. C’est le sens de la promesse : « …celui qui croit en moi
fera aussi les œuvres que je fais… » (Jean 14 v. 12). « C’est-à-dire qu’il
travaillera en partenariat avec moi, nous ferons les mêmes œuvres
ensemble ». C’est la même pensée que celle exprimée par Paul dans
l’épître aux Éphésiens : « nous sommes son ouvrage, ayant été créés en
Jésus-Christ pour de bonnes œuvres, que Dieu a préparées d'avance, afin
que nous les pratiquions » (Éphésiens 2 v. 10). Nos œuvres mêmes sont
préparées pour nous et inspirées en nous par le Christ qui nous habite.

Comme cela remplit le cœur d’amour et dissipe la peur de savoir que


dans tout notre service pour lui, il est avec nous et en nous, et comme il
est, nous sommes aussi dans ce monde dans tout notre travail pour lui.

15. Dans nos souffrances. Non seulement il souffre avec nous dans
toutes nos épreuves, mais nous sommes appelés à souffrir avec lui :
« …ce qui manque aux souffrances de Christ, je l'achève en ma chair,
pour son corps, qui est l'Eglise » (Colossiens 1 v. 24). Combien de fois
ressentons-nous vivement la condition des autres pour lesquels nous
sommes appelés à prier ou à exercer un ministère. C’est seulement le
cœur du Christ qui souffre en nous pour ceux qu’il désire nous laisser
aider, en portant leurs fardeaux ou en les soutenant pour qu’ils reçoivent
sa bénédiction.

Par les souffrances de Christ, nous n’entendons pas la maladie ou la


calamité, mais les souffrances qui impliquent les souffrances des autres,
en partageant leurs fardeaux. Comme sont touchantes les paroles qu’il a
adressées à Paul lorsqu’il persécutait les saints : « …pourquoi me
persécutes-tu ? » (Actes 9 v. 4). C’était le plus grand ministère de Jésus :
souffrir. C’est aussi le couronnement de presque toute vie chrétienne.

Les deux dernières béatitudes sont entièrement consacrées à la


souffrance, ce qui implique certainement un double point culminant. La

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chère martyre écossaise, mourant sur le bûcher des Solway Sands, l’a
finement exprimé. En regardant la petite fille qui mourait près d’elle et
luttait contre les vagues dans le dernier conflit, elle a dit : « Qu’est-ce que
je vois, sinon le Christ dans l’un de ses membres qui souffre ici ? » Ce
n’était pas Margaret Wilson, mais le Christ qui souffrait là. Ainsi, mes bien-
aimés, vous ne souffrez jamais seuls si vous souffrez pour lui et selon sa
volonté.

16. Dans notre foi. Même le pouvoir de croire est l’œuvre de Christ en
nous : « Il est l’auteur et le consommateur de notre foi » (Hébreux 12 v. 2),
et il nous rendra capables de croire comme lui. Le Christ est le grand
exemple de la foi ; il en est aussi l’inspirateur. Combien sublime est sa foi
qui a fait confiance au Père, à travers les épreuves de l’ennemi dans le
désert. Une confiance qui l’a aidé a affronté le pouvoir de Satan et la
maladie pendant tout son ministère terrestre, avec une victoire sur tout le
pouvoir de l’ennemi. Lorsqu’il s’est tenu devant la tombe de Lazare, il a
confessé : « Pour moi, je savais que tu m'exauces toujours… Lazare,
sors » (Jean 11 v. 42).

Même sur la croix, il a dit : « Père, je remets mon esprit entre tes mains »
(Luc 23 v. 46), et par la suite, il a pu revendiquer et promettre à ses
disciples toutes les gloires de son royaume à venir, et toutes les
bénédictions de la dispensation de l’Évangile.

C’est le même Christ qui vit en nous et nous inspire sa foi, pour nos
conflits, nos témoignages et nos victoires. Celui qui nous dit : « Ayez la foi
de Dieu » (Marc 11 v. 22), ne manquera pas de nous la transmettre, si
nous le recevons et si nous lui faisons confiance. Il nous rendra capables
de nous tenir debout dans tous les endroits difficiles de notre vie
chrétienne, de telle sorte que, comme il est, nous soyons toujours comme
lui.

17. Dans notre joie. La vie du Christ a été marquée par la joie. Même
dans les épreuves les plus sombres, il s’est souvent réjoui en esprit. Il
avait les sources intérieures et supérieures de la joie et de l’amour de son
Père. Bien qu’il ait connu les profondeurs de la douleur, il a également
connu les sommets de la joie avec la même intensité.

Si nous sommes remplis du Christ, nous aurons sa joie en nous et il a dit


qu’elle serait pleine et entière.

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Nous n’aurons pas l’allégresse du monde, et les hommes ne pourront
peut-être pas comprendre notre bonheur ; mais notre esprit profond sera
rempli d’allégresse et capable de se réjouir dans le Seigneur.

18. Dans notre amour, nous pouvons être comme Christ. En effet, nous
ne pouvons répondre à la loi de l’amour et aux exigences et tests de la vie
chrétienne, d’aucune autre manière que par son Esprit et l’effusion de son
amour dans nos cœurs. Mais il est prêt à le faire si nous sommes prêts à
nous tenir dans son amour là où il nous place, et nous serons capables
de passer triomphalement à travers chaque épreuve, sans désobéissance
ni péché, et de dire toujours : « Grâces soient rendues à Dieu, qui nous
fait toujours triompher dans le Christ Jésus » (2 Corinthiens 2 v. 14).
« Mais dans toutes ces choses, nous sommes plus que vainqueurs par
celui qui nous a aimés » (Romains 8 v. 37).

19. Dans sa gloire. « Je leur ai donné la gloire que tu m'as donnée, afin
qu'ils soient un comme nous sommes un » (Jean 17 v. 22).

Lorsque Joseph est passé de la prison au trône, sa plus grande joie était
de partager sa gloire avec son père et la maison de son père. Même
lorsque nous recevons une grande bénédiction, nous désirons la partager
avec ceux que nous aimons.

Alors que les âges passent, Christ est occupé à préparer nos demeures
et nos couronnes. Sa plus grande joie sera un jour de nous ouvrir la vision
de tout ce qu’il a préparé pour nous, pendant les années où nous
souffrions pour lui ici-bas, surtout dans les moments difficiles, où nous
nous demandions parfois s’il n’avait pas cessé de nous aimer. Oh, comme
nous tomberons à ses pieds, émerveillés et transportés, comme nous
aurons presque honte de prendre la couronne qu’il posera sur notre tête.

Ce sera un jour heureux pour nous, mais parfois je pense que ce sera
un jour plus heureux pour lui, car il trouve dans notre joie la consommation
de la sienne. Nous ne savons pas encore ce que nous serons, mais nous
savons que lorsqu’il apparaîtra, nous lui ressemblerons, car nous le
verrons tel qu’il est. Aujourd’hui tel qu’il est, nous sommes aussi dans ce
monde par sa grâce.

Fin

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« Que l’Éternel te bénisse, et qu’il te garde ! Que l’Éternel fasse luire sa
face sur toi, et qu’il t’accorde sa grâce ! Que l’Éternel tourne sa face vers
toi, et qu’il te donne la paix ! »
Livre des nombres chapitre 6 versets 24 à 26

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